Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2021 (3/4)

Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #17 à #24.

NB1 : PD = passes défendues.

NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.

NB3 : Les stats viennent d’ESPN & Pro-Football-Reference.

 

17. LAS VEGAS : Alex Leatherwood, OL, Alabama

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 1178 (4/78) ; Attaque – 1105 (96.9%, 5/35)

Les Raiders faisaient tomber le troisième Tackle, mais son nom était un peu surprenant : le Crimson Tide Alex Leatherwood.

Avant la draft, on parlait de Leatherwood comme d’un candidat pour glisser au poste de Guard ; les Raiders ont tenté de le mettre en Right Tackle, et ils ont vite compris que cela n’irait pas du tout. Une fois repositionné en Right Guard, c’était un peu mieux, mais pas de beaucoup : s’il a montré des choses à la course, il a été un vrai problème à la passe avec 8 sacks concédés au total, sans parler des 14 pénalités (3e pire marque). S’il n’a pas été le seul fautif en protection, il a eu du mal la majorité de la saison. Le livre est loin d’être refermé sur Leatherwood, mais il va devoir trouver des solutions pour ne pas rejoindre la liste des choix de premier tour du duo Gruden – Mayock à manquer le coche (Damon Arnette, Clelin Ferrell…).

Et le plus fou, c’est que le duo a régulièrement trouvé des bons joueurs dans les tours suivants : les meilleurs exemples en 2021 ont été le deuxième tour Safety Trevon Moehrig et le cinquième tour Cornerback Nate Hobbs.

Moehrig a fait exactement ce qu’on attendait de lui, c’est-à-dire être l’équivalent d’un champ-centre au baseball : un cover safety avec un large rayon d’action ; il n’a autorisé que 58.3% dans sa direction avec 7.5 yards par tentative, 2 TDs en réussissant 1 INT, 6 passes défendues et 92.5 de Cover Rating.

Hobbs s’est installé rapidement dans le slot, et il s’est montré polyvalent : 2 run stuffs, 5 pressions dont 1 sack, 3 passes défendues et 1 INT. Il doit encore progresser sur sa capacité à dévier les passes : s’il n’a autorisé que 6.4 yards par tentative, 7.8 yards par complétion et 1 TD, c’est à hauteur de 82.3% de complétion. Il a su limiter les gains adverses, mais maintenant il faut interdire la réception.

 

18. MIAMI : Jaelan Phillips, DL, Miami

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 625 (22/71) ; Défense – 603 (53.5%, 12/30)
Défense : 42 plaquages, 23 solo, 5 manqués, 0.5 run stuff
Pass-Rush : 23.5 pressions, 8.5 sacks
Couverture : 100%, 17 yards (5.7), 1 PD

Le premier pass-rusher restait dans sa région avec la sélection par Miami du Hurricane Jaelan Phillips.

Phillips a mis du temps à trouver son rythme en NFL, mais c’est parce que les Dolphins ont essayé de l’utiliser un peu trop en couverture au début, alors que ce n’est pas du tout son jeu. Une fois qu’il a été utilisé comme un pass-rusher pur, il a commencé à créer le boxon dans les backfields adverses avec régularité. Sans dire qu’il est l’unique raison de la remontée de Miami en deuxième partie de saison, on peut quand même dire qu’il en a été un composant, terminant sur une belle série pour atteindre le record rookie de sacks de la franchise. Il doit encore travailler des choses (notamment la course), mais les Fins doivent être contents de ce qu’ils ont vu : prochaine étape, une saison complète.

 

19. WASHINGTON : Jamin Davis, LB, Kentucky

Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 581 (21/86) ; Défense – 581 (52.5%, 10/38)
Défense : 76 plaquages, 48 solo, 11 manqués, 2 run stuffs
Pass-Rush : 3 pressions, 1 sack
Couverture : 85.7%, 328 yards (7.8), 1 TD, 1 PD

L’Équipe de Football remplissait son parent pauvre d’une excellente défense en choisissant le Linebacker Jamin Davis.

« Je pense que c’est un jeune qui a beaucoup à apprendre » ; autant dire que Davis n’a pas coché les cases espérées par Ron Rivera. Placé comme Middle Linebacker dans la défense de Washington, il a clairement paru dépassé par les événements, ce qui n’est pas surprenant pour un rookie à ce poste. Il a fini par être plusieurs fois évincé de l’effectif pour mettre quelqu’un de plus expérimenté, et on parle même de le déplacer sur l’extérieur pour mettre moins de poids sur ses épaules ; sa vitesse et sa capacité de couverture seraient en effet peut-être mieux utilisées.

Le meilleur rookie dans la capitale a été le deuxième tour Tackle Samuel Cosmi.

La plus mauvaise chose que Cosmi ait faite cette saison, c’est de se blesser à la cheville et de manquer plusieurs matchs ; ce qui a malheureusement été la norme dans la ligne offensive de Washington. Sinon, il a été une vraie force dans le jeu au sol, avec une certaine amélioration en protection au fur et à mesure de l’exercice. S’il peut continuer à progresser dans ce secteur, il va s’installer durablement à droite de l’unité.

 

20. NY GIANTS : Kadarius Toney, WR, Florida

Matchs joués : 10
Snaps : Équipe – 303 (34/75) ; Attaque – 301 (27.3%, 16/35)
Réception : 39 réceptions, 420 yards (10.8)
Catch Rate : 68.4%, 2 drops
Passe : 33.3%, 19 yards (6.3), 1 sack

Après leur trade down avec Chicago, les Giants ajoutaient une arme offensive avec Kadarius Toney.

Toney a été lentement intégré à l’attaque suite à son passage sur la liste COVID avant la saison, jusqu’à son match référence où il a rendu fou la couverture de Dallas. Malheureusement, il a un peu disjoncté avec son coup de poing, et par la suite il a commencé à empiler les blessures : ischio, quadriceps, COVID encore, épaule, lacération à la main. Il y avait des questions sur sa maturité et sa capacité à devenir un vrai professionnel, et visiblement il y a encore un peu de travail de ce côté-là. Les Giants ont déjà essayé de l’utiliser de diverses manières, sans pour autant aller jusqu’au bout : si cela s’enclenche comme il faut, il a tout pour devenir un vrai joker offensif.

 

21. INDIANAPOLIS : Kwity Paye, DL, Michigan

Matchs joués : 15
Snaps : Équipe – 642 (23/73) ; Défense – 639 (58.6%, 7/31)
Défense : 32 plaquages, 16 solo, 1 manqué, 1 run stuff
Fumbles Déf. : 1 forcé, 2 recouvrés
Pass-Rush : 14 pressions, 4 sacks
Couverture : 25%, 9 yards (2.3), 1 PD

La belle histoire de la draft, Kwity Paye, atterrissait à Indianapolis pour booster le pass-rush extérieur aux côtés de DeForest Buckner.

Après un démarrage discret, Paye a forcé de plus en plus la porte jusqu’à accumuler les sacks en deuxième partie de saison. Il a pris la mesure de ses adversaires et a démontré son mix de vitesse, technique et puissance qui devrait en faire un pass-rusher craint par les Offensive Linemen dans les années à venir. Il doit maintenant progresser et acquérir une plus grande constance car les Colts continuent d’avoir des manques dans ce secteur.

Paye est le seul rookie à avoir suffisamment joué pour être vraiment évalué.

 

22. TENNESSEE : Caleb Farley, DB, Virginia Tech

Matchs joués : 3
Snaps : Équipe – 74 (68/91) ; Défense – 60 (5.5%, 28/43)
Défense : 4 plaquages, 4 solo, 2 manqués
Couverture : 77.8%, 75 yards (8.3), 1 PD

Un excellent Cornerback mais avec des red flags suite aux opérations du dos et au retrait COVID en 2020, Caleb Farley ne faisait cependant pas peur aux Titans suite aux pertes en Free Agency.

Malheureusement pour lui, Farley n’a rien fait pour calmer les angoisses liées à sa disponibilité : un problème à l’épaule l’a gêné toute la présaison, et il a subi une rupture d’ACL assez rapidement dans la saison. Il n’avait pas forcément convaincu jusque là, mais c’est impossible de le juger sur si peu ; il faudra attendre son retour en 2022.

C’est le rookie ayant le plus joué qui a été le meilleur (ce qui est toujours une bonne chose) : le troisième tour Cornerback Elijah Molden.

Après un début de saison compliqué, il s’est bien repris, aligné dans le slot. Molden est polyvalent et peut jouer plusieurs rôles pour la défense ; ce n’est jamais évident à maîtriser aussi rapidement dans une carrière, mais il est clair qu’il a les capacités : blitzer, plaquer et couvrir toutes sortes de cibles différentes. Il a autorisé 67.2% sur 61 ciblages pour 8.0 yards par tentative et 3 TDs avec 1 pick-6 et 4 passes défendues, tout en ajoutant 3 run stuffs et 1 pression ; pas de quoi tomber de sa chaise, mais des promesses. Mention aussi au non-drafté Nose Tackle Naquan Jones et ses 1.5 run stuff et 2.5 sacks.

 

23. MINNESOTA : Christian Darrisaw, OL, Virginia Tech

Matchs joués : 12
Snaps : Équipe – 703 (23/72) ; Attaque – 653 (57.2%, 10/27)

La chute de Christian Darrisaw se terminait avec les Vikings afin de supplanter Riley Reiff à gauche de l’unité.

Comme Cosmi, la seule critique qu’on peut vraiment lui adresser est d’avoir manqué plusieurs matchs : le début de saison suite à des opérations dans la région de l’aine, puis pendant la saison avec un problème de cheville. Au niveau des qualités il n’y aucun souci : positionné à gauche il a su à la fois ouvrir des brèches pour les coureurs et protéger son Quarterback ; tout cela en commettant seulement 3 pénalités. S’il peut rester sur le terrain, Darrisaw sera le pilier attendu de la ligne offensive.

Darrisaw est le seul rookie Viking qui a joué 300+ snaps, mais le quatrième tour Defensive Back Camryn Bynum a fait quelques vagues en couverture avec 4 passes autorisées sur 8 ciblages, 3.9 yards par tentative, 1 INT et 3 passes défendues ; certes le volume est faible, mais autant de passes défendues sur si peu de ciblages est toujours intéressant.

 

24. PITTSBURGH : Najee Harris, RB, Alabama

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 980 (11/71) ; Attaque – 980 (83.5%, 6/31)
Course : 307 courses, 1200 yards (3.9), 7 TDs
Réception : 74 réceptions, 467 yards (6.3), 3 TDs
Catch Rate : 78.7%, 7 drops

Après Lawrence et Wilson, le choix le moins surprenant de tous : Pittsburgh boostait le jeu au sol avec Najee Harris.

Toute évaluation de la saison de Harris commence par l’astérisque de la ligne offensive qui a été assez catastrophique (avec plusieurs autres rookies d’ailleurs). La moyenne de 3.9 yards par course ne paraît pas affolante pour l’ex-Crimson Tide, mais que voulez-vous faire quand vous êtes à 1.8 yards de moyenne avant contact, parmi les pires marques NFL cette saison, et que vous avez 29 plaquages cassés (2e NFL) ? Si vous devez déjà en casser deux pour revenir à la ligne de scrimmage, ça devient dur d’avoir une moyenne élevée. Harris a parfois été le seul moteur de l’attaque des Steelers (surtout face à des défenses qui ont compris que Big Ben ne visait plus loin), et il s’est largement acquitté de sa tâche.

Harris a été le meilleur, mais n’oublions pas le deuxième tour Tight End Pat Freiermuth pour autant.

Personne ne va confondre le rookie avec Kyle Pitts, mais il a été plus d’une fois important pour son équipe : 60 réceptions pour 497 yards et 7 TDs, 1 fumble et 2 drops. Avec la présence d’armes explosives autour de lui, on ne lui demande pas de cramer la pelouse, mais d’être une cible fiable en toutes circonstances ; il en prend le chemin.