Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2021 (2/4)

Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #9 à #16.

NB1 : PD = passes défendues.

NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.

NB3 : Les stats viennent d’ESPN & Pro-Football-Reference.

 

9. DENVER : Patrick Surtain II, DB, Alabama

Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 903 (5/75) ; Défense – 902 (82.8%, 2/35)
Défense : 58 plaquages, 45 solo, 5 manqués, 1 run stuff
Couverture : 51%, 545 yards (5.7), 3 TDs, 14 PDs, 4 INTs, 1 pick-6

Le deuxième défenseur ne tardait pas à tomber juste derrière avec le Cornerback Patrick Surtain II pour remplacer Chris Harris.

Est-ce qu’il y a besoin de rajouter quelque chose à la liste de stats que vous voyez ci-dessus ? Surtain a été exactement à la hauteur des attentes : s’il a eu quelques moments de flottement avec 3 TDs concédés, pour le reste il a été remarquable en tout point. Il devrait faire les beaux jours de la couverture de Denver dans le futur.

Dans l’ensemble, la classe rookie des Broncos a beaucoup joué et n’a pas été mal du tout. Si Surtain a été excellent, il n’a pas été le seul : le deuxième tour coureur Javonte Williams a été une belle surprise.

Les Broncos ont toujours aimé avoir un duo de coureurs pour aider leur Quarterback, et cette année n’a pas dérogé à la règle : Williams a partagé parfaitement les courses avec Melvin Gordon (203 chacun), et les deux ont été efficaces. Le rookie a totalisé 903 yards (4.4) et 4 TDs, avec une plus grande explosivité que son compère : il a réussi 6 big plays et 31 plaquages cassés (top NFL !). Si on prend l’ensemble de son oeuvre, il est top team avec 246 touches pour 1219 yards (4.8 yards par occasion) et 7 TDs ; un sacré début de carrière.

 

10. PHILADELPHIA : DeVonta Smith, WR, Alabama

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 918 (8/73) ; Attaque – 916 (81.9%, 3/34)
Réception : 64 réceptions, 916 yards (14.3), 5 TDs
Catch Rate : 61.5%, 2 drops
Fumbles Off. : 1 commis, 1 perdu

Le premier échange de la soirée se déroulait – étrangement – entre deux rivaux de division, et Philly remontait de deux places pour sélectionner DeVonta Smith.

Smith a cassé la NFL à tel point que même les arbitres se sont mis à revoir leur propre révision vidéo lors de sa réception improbable contre les Giants. Blague à part, il a pris la place qu’on attendait de lui : celle de #1 de Jalen Hurts (et un peu de Gardner Minshew). Top team dans toutes les catégories majeures, il est venu assister Dallas Goedert dans le groupe des cibles, et il a fait admirer ses routes précises pendant toute la saison. De plus, il a d’excellentes mains, et la seule chose qui dénote un peu est son taux de réception ; ce qui peut se comprendre vu son rôle. Il ne reste plus qu’à lui trouver du soutien.

Le premier tour a été le meilleur rookie de son équipe, mais le deuxième tour Guard Landon Dickerson a beaucoup joué suite à la blessure d’Isaac Seumalo. Vu les circonstances, l’ancien Centre universitaire a fait une bonne première année : tout n’a pas été facile pour lui avec des soucis en protection, mais sa participation dans le jeu au sol a été excellente. Mention également au cinquième tour coureur Kenneth Gainwell qui a fait des apparitions ici ou là avec 544 yards et 6 TDs (!), mais attention aux drops (4 sur 50 ciblages).

 

11. CHICAGO : Justin Fields, QB, Ohio State

Matchs joués : 12
Snaps : Équipe – 635 (19/76) ; Attaque – 635 (56.6%, 8/33)
Passe : 58.9%, 1870 yards (6.9), 7 TDs, 10 INTs, 36 sacks
QB Rating : 73.2
Course : 72 courses, 420 yards (5.8), 2 TDs
Fumbles Off. : 12 commis, 5 perdus

C’était la loi des séries avec le deuxième échange dans la foulée, bien plus significatif : Chicago espérait avoir ENFIN trouvé son franchise Quarterback avec Justin Fields.

D’une action à l’autre, Fields est passé de celui qui ressemble au Quarterback du futur à un rookie jeté au feu avec une attaque largement insuffisante. Sa mobilité a été un plus, il a réussi des actions qui rappellent qu’il a du talent, mais l’ensemble a été inconstant autant par sa performance personnelle que par celle des joueurs autour de lui. Quand on regarde la liste des armes offensives, on se dit que les choses pourraient être un peu plus solides – même s’il est vrai que les blessures et le COVID n’ont rien arrangé, à commencer par Fields lui-même qui a eu un souci aux côtes. Le plus important, au final, n’est pas tant ce qu’on a vu de Fields cette saison avec un Matt Nagy dont le poste ne tenait plus qu’à un fil : c’est ce qu’on va voir de lui la saison prochaine avec un nouveau Head Coach pour le faire progresser.

C’est un peu le même constat pour le cinquième tour Tackle Larry Borom : il a d’ailleurs joué quasiment le même nombre de snaps que Fields et il y a des promesses s’il peut progresser. Le meilleur rookie de la saison de Chicago a néanmoins été le sixième tour coureur Khalil Herbert.

Cela reste également à moduler car il est tout juste au-dessus de la limite des 300 snaps joués, mais il a su apporter du mouvement avec 117 touches pour 529 yards et 2 TDs avec 4.2 yards par course et 5 big plays (soit autant que David Montgomery). Il a été une belle solution alternative, réussissant plusieurs performances ici ou là, et il devrait désormais voir un peu plus de ballons.

 

12. DALLAS : Micah Parsons, LB, Penn State

Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 919 (12/72) ; Défense – 904 (78.5%, 4/35)
Défense : 84 plaquages, 64 solo, 10 manqués, 7 run stuffs
Fumbles Déf. : 3 forcés
Pass-Rush : 43 pressions, 13 sacks
Couverture : 61.1%, 160 yards (4.4), 3 PDs

Après son trade down, Dallas décidait de jeter son dévolu sur le Linebacker Micah Parsons pour booster la défense.

Votre serviteur aime bien quand il n’a pas besoin de réfléchir outre mesure pour parler d’un joueur. Le probable Defensive Player Of The Year a été un démon capable de quasiment tout faire : plaquer au sol, couvrir, rusher le Quarterback. Si on veut pinailler, il peut encore faire mieux contre la course en sécurisant plus de plaquages et en étant moins souvent mis hors de position (c’est le souci quand on joue avec un abandon total), mais comment ne pas voir qu’il a mis un coup de taser aux roubignoles de la défense toute entière.

 

13. LA CHARGERS : Rashawn Slater, OL, Northwestern

Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 1188 (3/72) ; Attaque – 1116 (93.3%, 3/33)

Les Bolts continuaient la refonte de leur ligne offensive afin de protéger Justin Herbert avec l’Offensive Tackle Rashawn Slater.

De Parsons à Slater, voilà ce qui s’appelle un bel enchaînement. De par sa position et l’équipe dans laquelle il joue, vous n’avez probablement pas beaucoup entendu parler de lui ; mais c’est surtout grâce à son excellence. L’ex-Wildcat a été un roc formidable sur la gauche de la ligne offensive des Bolts, aussi à l’aise pour stopper un méchant pass-rusher voulant faire bobo à son Quarterback préféré que pour envoyer un défenseur bouler sur le chemin de son coureur préféré. Si Los Angeles peut stabiliser l’autre côté de la ligne, attention à cette unité dans le futur.

 

14. NY JETS : Alijah Vera-Tucker, OL, USC

Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 1065 (4/87) ; Attaque – 1026 (94.5%, 1/36)

Les Jets remontaient dans la draft pour solidifier la ligne offensive avec le Guard Alijah Vera-Tucker.

Si AVT a eu une année rookie classique avec les hauts et les bas, ses qualités athlétiques ont été plusieurs fois observées. Il est bien plus à l’aise dans le secteur terrestre que dans la protection où il doit encore largement s’améliorer, notamment sur la technique. Les premiers retours sont quand même intéressants pour le Trojan qui peut espérer devenir un pilier de l’unité dans l’avenir.

 

15. NEW ENGLAND : Mac Jones, QB, Alabama

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 1065 (2/65) ; Attaque – 1065 (96.3%, 2/29)
Passe : 67.6%, 3801 yards (7.3), 22 TDs, 13 INTs, 28 sacks
QB Rating : 92.5
Course : 44 courses, 129 yards (2.9)
Fumbles Off. : 7 commis, 3 perdus

Pour la première fois depuis 1993, les Patriots choisissaient un Quarterback au premier tour avec le dernier de la liste du premier tour, Mac Jones.

Il est possible que l’Offensive Rookie Of The Year lui échappe, mais il ne fait aucun doute que Jones a été le meilleur rookie Quarterback de cette saison, ce qui est toujours positif. On a néanmoins parfois eu l’impression que Josh McDaniels avait limité le playbook pour le rookie, créant une attaque autour de ce que le Quarterback était capable de faire. Ce n’est pas une critique de Jones, plutôt la preuve que même quand on fait cela, on peut atteindre une certaine efficacité. Suite à cette première saison encourageante, il faut maintenant voir ce que cela va donner quand le playbook va s’ouvrir pour lui.

Parmi les joueurs qui ont vu des snaps cette saison à New England, Jones a été le plus utilisé et le meilleur. Mais il faut mentionner le deuxième tour Defensive Lineman Christian Barmore qui a notamment fait du grabuge dans le pass-rush (10.5 pressions dont 1.5 sack) et le coureur Rhamondre Stevenson qui a gagné du temps de jeu au fur et à mesure de la saison, totalisant 147 touches pour 729 yards et 5 TDs ; il a notamment été un vrai bulldozer avec 21 plaquages cassés (top team).

 

16. ARIZONA : Zaven Collins, LB, Tulsa

Matchs joués : 17
Snaps : Équipe – 377 (33/76) ; Défense – 220 (20.2%, 18/34)
Défense : 25 plaquages, 13 solo, 2 manqués, 1 run stuff
Couverture : 57.1%, 69 yards (4.9), 1 TD, 3 PDs

Les Cardinals avaient perdu le polyvalent Haason Reddick et réitéraient ce type de choix avec Zaven Collins.

Depuis quelques années, les choix du premier tour des Cardinals ont une lente acclimatation à la NFL : Robert Nkemdiche, Haason Reddick, Isaiah Simmons… C’est la même musique avec Collins qui n’a pas énormément joué en défense pour sa première saison ; il a surtout évolué sur équipes spéciales. Il a été aligné contre la course au début, avant de perdre du temps de jeu et même de finir sur le banc vers la fin de l’année. Il a été réinséré dans le 11 mais n’a pas vu un temps de jeu énorme non plus. L’équipe aimerait en faire son Inside Linebacker du futur avec Simmons, mais il n’était clairement pas prêt à cela en 2021 ; à lui de continuer à apprendre pour gagner sa place.

C’est le deuxième tour receveur Rondale Moore qui a fait la plus forte impression.

Moore a été utilisé un peu à toutes les sauces dans l’attaque d’Arizona : il a totalisé 72 touches pour 511 yards et 1 TD avec 4.2 yards par course, 84.4% de réception et 8.1 YAC par réception, sans oublier 13 retours de kick pour 291 yards et 21 retours de punt pour 171 yards. Drafté comme le zébulon polyvalent à qui il faut donner le ballon dans l’espace, le rookie a prouvé qu’il pouvait jouer le rôle, mais souvent sur des passes courtes cette année ; la prochaine étape est d’essayer de l’utiliser plus en profondeur.