Gameday : Wild Card Round de Samedi

Gameday 2015

 

#5 Las Vegas Raiders @ #4 Cincinnati Bengals

 

Date et Heure Française Samedi 15 Janvier, 22:30
Lieu Paul Brown Stadium
Titre La trentaine misérable
Prévision Météo Nuageux, 0-5°C
Saison régulière Week 11 : Cincinnati 32-13

 

1990-1991 – c’est la saison de la dernière victoire des Bengals en playoffs ; pour dire si ça date, c’était contre les Houston Oilers (qui ont changé deux fois de noms entre-temps). Ironie du sort, en Divisional Round, Cincinnati était tombé contre… les Los Angeles Raiders (qui ont aussi changé deux fois de noms entre-temps). Bref, cela fait une paye, et Zac Taylor ne voudrait pas suivre les traces de Marvin Lewis ; pour cela, il faut ponctuer cette saison auréolée du titre de division par une victoire contre une équipe des Raiders qui s’est littéralement qualifiée à la dernière seconde.

https://raiderswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/75/2019/12/usatsi_13800244.jpg?w=1000&h=600&crop=1Il est vrai qu’à la fin de la prolongation en Week 18, les Raiders avaient la balle et étaient qualifiés quoi qu’il arrive, mais cela ne change pas que c’était à la dernière seconde. Cela va être le premier match de playoffs de Derek Carr, lui qui avait été blessé lors du Wild Card de 2016. Si le lanceur a été productif (68.4%, 4804 yards), cela s’est moins traduit sur le tableau d’affichage (23 TDs, 14 INTs), et il a parfois eu du mal à tenir la balle (19 fumbles dont 5 perdus) ; c’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé pendant le match de saison régulière.

Carr est capable de prendre un match à son compte, mais il va falloir bien mieux protéger le cuir en général (24 turnovers – 20e), et il va falloir une meilleure protection pour lui (132 pressions – 18e dont 40 sacks – 19e) ; en face se trouve un pass-rush que vous sous-estimez à vos risques et périls (135 pressions – 13e dont 42 sacks – 11e), avec la signature réussie de Trey Hendrickson (40 pressions dont 14 sacks) et le duo Sam Hubbard – Larry Ogunjobi.

https://cdn.theathletic.com/app/uploads/2020/11/05095537/USATSI_15113167-scaled-e1619053492153-1024x683.jpgUne des raisons des difficultés de Carr par les airs vient du fait qu’il n’a pas eu Darren Waller pendant une partie de la saison, mais le Tight End est revenu. Il va sans dire que les Bengals vont devoir deviser un plan (comme les Bolts) pour le freiner, sans oublier le Slot Machine Hunter Renfrow et ses routes à vous déterrer un poteau électrique (103 réceptions, 1038 yards, 9 TDs). Bryan Edwards et Zay Jones surgissent chacun à leur tour, mais ce sont bien les deux premiers qu’il faut marquer ; la couverture menée par l’efficace Chidobe Awuzie devra être attentive, avec peut-être une autre opportunité d’INT pour le Linebacker Logan Wilson (top team avec 4 INTs).

Le jeu au sol des visiteurs a été sur courant alternatif trop souvent cette saison (95.1 yards par match – 28e + 3.9 yards par course – 27e) avec notamment une pénurie de big plays (7 – 25e), mais Josh Jacobs reste un danger permanent (top team avec 1220 yards et 9 TDs). La défense contre la course des Bengals fait bien le travail, et cela vient d’un peu partout dans le front-7 avec les noms déjà cités… ou même des arrières avec le zébulon Mike Hilton toujours aussi polyvalents (top team avec 8 run stuffs !) ou Jessie Bates III. Jacobs a souvent cherché l’extérieur contre les Chargers… pas sûr qu’il y arrive dans ce match.

https://pbs.twimg.com/media/FHnRy7IXEAgj8js?format=jpg&name=largeEst-ce la fin de l’attente d’une victoire en playoffs ? Les fans veulent le croire. L’équipe a remporté sa division avec un mix intéressant de jeunes talents (jusqu’au Head Coach) et de vieux briscards qui n’est pas sans rappeler la bonne formule trouvée par Marvin Lewis à l’époque… attendez, à y réfléchir ce n’est pas un bon signe. Blague à part, l’aiguille pointe dans la bonne direction, et cela commence par le Quarterback Joe Burrow.

Les pinailleurs vous diront que le fait qu’il termine top NFL avec 70.4% et 8.9 yards par passe tentée est à modérer par le fait que ses receveurs font un gros travail après la réception (55.6% des yards à la passe après réception – 6e). Mais rappelez-leur que le bonhomme doit toujours opérer derrière une ligne offensive en grande difficulté (161 pressions – 29e dont 55 sacks – 30e), et que cela ne l’empêche pas d’envoyer des cigares aux quatre coins du terrain si besoin avec une précision redoutable.

Les Raiders savent bien qu’ils ont en face un vrai franchise Quarterback, et qu’il ne faudra pas le laisser respirer trop longtemps : Maxx Crosby sort d’un match – et d’une saison – productive (36 pressions dont 8 sacks), et l’ajout de Yannick Ngakoue est une menace constante sur le lanceur adverse. Cela leur permet de mettre la pression (147 pressions – 8e dont 35 sacks – 20e) sans avoir besoin d’envoyer du blitz – en réalité, les Raiders s’en servent très peu (12.7% de blitz – pire marque).

https://www.reviewjournal.com/wp-content/uploads/2021/09/15589626_web1_WEB-Crosby-091321.jpg?crop=1Mais s’il n’y avait que Bureau… comme dit précédemment, il a sa disposition tout un panel de cibles redoutables, à commencer par le probable Offensive Rookie Of The Year, Ja’Marr Chase. Si l’ex-Tiger a eu un coup de mou au milieu de saison et qu’il a parfois confirmé ce fâcheux défaut universitaire avec 11 drops (pire marque NFL), le début et la fin ont été fracassants, lui permettant d’établir le record de yards à la réception pour un rookie (1455 sur 81 réceptions avec 13 TDs). Ajoutez le duo Tyler Boyd – Tee Higgins qui navigue quasiment à 2000 yards et 11 TDs en cumulé, et c’est un gros casse-tête pour les visiteurs ; Casey Hayward et ses partenaires vont avoir du boulot dans une arrière-garde qui n’est pas la pire, mais qui a ses failles (un QB Rating adverse de 96.4 – 24e), notamment via une incapacité de voler le cuir (6 INTs – pire marque).

Et si ce n’était pas suffisant, voilà qu’il y a Joe Mixon à contenir aussi, que ce soit au sol ou en réception : le coureur a encore été indispensable, totalisant 334 touches pour 1519 yards et 16 TDs. La défense du Nevada n’avait pas réussi à le freiner lors du match de Week 11, et il n’y a aucune chance de stopper les Bengals sans commencer par stopper Mixon (et ce n’est que la moitié du travail). Denzel Perryman est partout (154 plaquages) et il a enfin réussi à faire une saison quasi-complète, mais il ne faudra pas rater trop de plaquages contre lui.

https://www.gannett-cdn.com/presto/2021/11/21/PCIN/676af2b3-ff4b-4831-8694-3e0eb403380e-112121_BENGALS_003.jpg?crop=4925,2771,x0,y0&width=3200&height=1801&format=pjpg&auto=webpCincinnati est l’équipe qui encaisse le plus grand pourcentage de ses points en 1e mi-temps (55.3%), ce qui veut dire que Las Vegas doit en profiter pour démarrer vite… ce qu’ils font trop rarement (9.6 points marqués en 1e mi-temps – 22e) malgré de bons premiers drives à chaque match (41 points totaux – 10e).

C’est encore plus important quand on sait que les Bengals sont très efficaces offensivement en 4e quart-temps (8.2 points marqués – 7e) et les Raiders catastrophiques (10.1 points encaissés – 31e). Les deux attaques adorent les gros gains que ce soit Cincinnati (71 big plays – 8e) ou Las Vegas (74 big plays – 4e)… mais seule la défense des Bengals est fragile sur ce point (73 big plays – 28e)

Moralité ? Cincy peut vouloir une course aux points pour larguer Las Vegas, mais si ces derniers prennent feu, ils sont dangereux ; les locaux auront peut-être plus intérêt à manger le chronomètre avec Mixon et capitaliser à la fois sur la moindre perte de balle et sur la moindre pénalité des Raiders (7.3 pénalités – 31e pour 64.9 yards – pire marque) – bref, comme lors du match de saison régulière. Ces derniers doivent élever leur niveau technique et mental s’ils veulent s’en sortir.

 

#6 New England Patriots @ #3 Buffalo Bills

 

Date et Heure Française Dimanche 16 Janvier, 02:15
Lieu Highmark Stadium
Titre La belle en AFC
Prévision Météo Quelques nuages, < 0°C
Saison régulière Week 13 : New England 14-10
Week 16 : Buffalo 33-21

 

Ce Wild Card Round nous propose deux oppositions entre adversaires de division, et deux confrontations où chaque équipe a remporté un match. Du côté de l’AFC, c’est le duel d’AFC East entre les nouveaux rois Buffalo et les anciens New England ; il a fallu puiser dans les ressources pour freiner le retour des Patriots au premier plan, mais les Bills ont réussi à conserver leur titre de division, et désormais il faut valider cela avec une qualification en Divisional Round.

https://www.masslive.com/resizer/atrxR2lAoaN9NstMPjjtuqSMtvc=/1280x0/smart/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/advancelocal/VZOMCAWWE5EJJH55JO3NO5JGSA.jpgDe toute la classe des Quarterbacks rookies, il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est Mac Jones qui s’en est le mieux sorti avec 67.6% (6e NFL), 3801 yards, 22 TDs et 13 INTs pour un QB Rating de 92.5. À part le taux de complétion, s’il n’a aucune stat qui le place dans le top-10 NFL, il n’a aucune stat qui le place dans les 10 pires lanceurs non plus… et c’est un peu le problème qu’il a eu face à Buffalo justement : au match aller il n’a lancé que TROIS passes, et quand il a dû en faire plus au retour, il n’a pas réussi à tenir la cadence.

Il est bien protégé derrière une ligne offensive qui est une constante à New England (105 pressions – 4e dont 28 sacks – 3e) – mais qui devra faire sans Isaiah Wynn ; de plus le pass-rush des Bills est efficace (132 pressions – 15e dont 42 sacks – 11e), même s’il lui manque une vraie star comme dans d’autres équipes (aucun sackeur à 20+ pressions ou 10+ sacks). Tout le monde met la main à la pâte derrière le leader Mario Addison, et cela suffit.

https://www.gannett-cdn.com/presto/2018/11/25/PROC/56c28a51-a8aa-4930-897f-44b91542f9d8-AP_18329760558211.jpgJones a créé un bon rapport avec ses cibles Jakobi Meyers, Kendrick Bourne ou Hunter Henry, mais l’ensemble va devoir trouver le moyen de progresser face à l’impressionnante couverture des locaux : elle est tout simplement la meilleure de NFL, n’autorisant que 56% de complétion, 163.0 yards, 12 TDs avec 19 INTs pour parfaire le tableau… et tout ça malgré la perte de Tre’Davious White ! Que ce soit Levi Wallace, Taron Johnson, les deux intercepteurs fous Jordan Poyer et Micah Hyde (5 INTs chacun) ou les Linebackers Matt Milano et A.J. Klein, c’est une vraie DCA.

Au match aller, le jeu au sol de New England avait été remarquable… moins au match retour, d’où les résultats contraires : les visiteurs ont pris un bon rythme dans le secteur (126.5 yards par match – 8e + 4.4 yards par course – 12e) grâce à la machine à scorer Damien Harris (929 yards à 4.6 par course et 15 TDs) ainsi qu’à la draft de Rhamondre Stevenson (606 yards à 4.6 par course et 5 TDs) ; les deux coureurs ont démontré une belle capacité à accumuler les yards après contact et ils savent casser des plaquages (31 à eux deux), ce qui est primordial dans un temps qu’on annonce polaire. Car justement, les plaquages manqués sont le péché mignon de la défense de Buffalo (9.4% de plaquages manqués – 29e) : 6 joueurs différents ont 10+ ratés ; Tremaine Edmunds et ses partenaires ne devront pas subir la loi de l’attaque terrestre s’ils veulent un résultat plus proche de celui du match retour.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/6s2W9Nun2KqXRWKsLHl7SleqZ0k=/0x0:2600x1729/1200x800/filters:focal(1092x657:1508x1073)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/69288214/usa_today_14991159.0.jpgEn effet, on attend un froid sibérien pour ce match, et c’est peut-être là que les ennuis commencent pour l’attaque des locaux qui s’est parfois un peu trop résumée aux tribulations de Josh Allen cette saison. C’est à la fois une bonne chose, car le lanceur est capable de faire aussi mal avec son bras (63.3%, 4407 yards et 36 TDs) qu’avec ses jambes (763 yards à 6.3 par course – top NFL ! – et 6 TDs). Mais on l’a bien vu cette année, il a parfois été frappé par le même mal que Patrick Mahomes en début de saison : il est forcé d’en faire trop.

Allen a déraillé à plusieurs reprises, surtout vers la fin de la saison, ce qui se voit notamment dans ce total de 15 INTs (4e pire NFL) et qui peut s’expliquer par ses 646 passes tentées (4e). Allen a souvent dû être au four et au moulin, et l’offensive de l’état de New York n’est jamais aussi dangereuse que quand elle est un peu plus équilibrée. Sa mobilité est une force pour éviter le pass-rush, un secteur qui continue à être sous-représenté à New England (121 pressions – 22e dont 36 sacks – 18e) : malgré la bonne signature de Matthew Judon (25.5 pressions dont 12.5 sacks), ça traîne un peu trop derrière.

Chez les receveurs, Stefon Diggs fait une saison à la hauteur de ce qu’il sait faire : 1225 yards et 10 TDs. Cole Beasley est toujours là dans le slot, l’ajout d’Emmanuel Sanders a été bien vu, Gabriel Davis est la machine à big play, Isaiah McKenzie est là pour aider si besoin et Dawson Know prend de plus en plus de place, notamment en endzone (9 TDs). Ils seront tous nécessaires pour aider Allen à contrecarrer une couverture qui est loin d’être facile à manier : si Allen a eu un gros succès au retour, c’est grâce à la performance surprise de McKenzie ; il ne faut jamais sous-estimer un autre intercepteur fou, J.C. Jackson (23 passes défendues – top NFL – et 8 INTs), ainsi que Adrian Phillips ou Kyle Dugger ; attention néanmoins à Jalen Mills qui peut être un maillon faible.

Mais voilà la question : est-ce que Allen pourra envoyer du lourd avec son bras si le froid le paralyse ? C’est pour cela que le joueur le plus important chez les locaux est peut-être bien Devin Singletary : le coureur n’a pas fait une mauvaise saison (1098 yards dont 870 yards au sol à 4.6 par course et 8 TDs), mais dans des conditions pareilles il va falloir qu’il avance balle en main afin d’aider son Quarterback. La défense contre la course des Patriots peut avoir des ratés (123.7 yards par match – 22e + 4.5 yards par course – 25e) avec notamment un manque de pénétration dans le backfield adverse, mais Ja’Whaun Bentley et ses partenaires vont devoir élever leur niveau dans les tranchées ; ils ne peuvent pas laisser les locaux faire comme bon leur semble et conserver le cuir (31:18 de possession – 5e).

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_editorial_landscape_12_desktop/patriots/asyueyggaiqddn6kplj9Si ce sont les deux meilleures défenses de NFL qui s’affrontent en terme de points, ce sont aussi les deux meilleures couvertures ; si vous mixez avec des conditions météo dantesques et même si Josh Allen serait capable de faire du feu au milieu d’un iceberg, cela devrait donner la part belle au jeu au sol : à ce petit jeu le match aller à démontrer qui avait l’avantage.

Les deux équipes savent démarrer vite (65 points marqués sur premier drive pour NE – 2e et 48 points marqués sur premier drive pour Buffalo – 5e), mais une seule défense tient la route (13 points encaissés sur premier drive par Buffalo – 2e) ; pas sûr que les Pats aient intérêt à laisser les Bills s’échapper au score trop rapidement comme au match retour – et même en général : Buffalo est l’équipe ayant passé le plus de temps en tête au score avec 35:22 par match.

Au niveau turnovers, c’est quasiment équivalent (+7 de differential pour NE, +8 pour Buffalo). Si les locaux sont logiquement favoris, les conditions risquent de rendre le match illisible si la passe est trop limitée, et la moindre erreur exploitée peut faire la différence.