NFL Team Honors VI : Cincinnati

500-Bengals

Si vous voyez le verre à moitié vide, vous vous dites que la blessure de Joe Burrow a été terrible pour une franchise convalescente ; si vous voyez le verre à moitié plein, vous vous dites qu’au moins cela a eu le mérite de mettre l’accent TOUT DE SUITE sur un gros problème, plutôt que d’avoir un joueur talentueux bloqué ad vitam aeternam derrière un mur troué. Maintenant, savoir le combler, c’est une autre chose… et il faudra penser à combler de l’autre côté aussi.

À lire avec la patte dans le plâtre.

 

CINCINNATI BENGALS
4e AFC North ~ 4-11-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2020

 

Cincinnati était-elle vraiment la pire équipe de NFL l’année dernière ? La question n’était pas innocente : les Bengals s’étaient pris le pire bond de difficulté entre calendrier projeté (27e) et réel (1er) alors qu’ils avaient connu plusieurs blessures et absences préjudiciables. Nous n’allions pas clamer qu’ils auraient dû finir ailleurs qu’à la dernière place de l’AFC North, mais pire équipe de la ligue ? Il en allait de ce titre « déshonorifique » comme il en allait de celui de champion : la chance avait également sa part dans l’histoire.

C’était peut-être pour cela que la machine à laver n’avait pas été aussi utilisée qu’on pouvait le penser après cette saison cataclysmique, et même les premiers choix de draft étaient partis en attaque alors que c’était la défense qui avait complètement craqué ; certes, cette dernière avait mieux fini la saison. La seule unité qui avait tenu la baraque était la ligne défensive, mais elle n’avait pas été sans faille : le Defensive Tackle Andrew Billings était parti, remplacé par les arrivées du sous-coté ex-Texan D.J. Reader et de l’ex-Lion Mike Daniels ; le premier était polyvalent alors que le deuxième pouvait être redoutable s’il évitait les blessures. Ils rejoignaient un groupe mené par Carlos Dunlap, Geno Atkins et Sam Hubbard dans lequel Carl Lawson devait passer la vitesse supérieure et Josh Tupou avait exercé son droit de retrait COVID.

La vraie décision étrange, c’était celle de garder le groupe des Linebackers plutôt inchangé, lui qui posait problème depuis quelques années (hors Vontaze Burfict… quand il jouait). Faire venir l’ex-Raven Josh Bynes qui décevait rarement où il passait était une bonne chose, mais serait-ce suffisant pour aider Nick Vigil, Jordan Evans et le sophomore Germaine Pratt ? La majeure partie des changements était venue dans l’arrière-garde, un autre secteur problématique : mais il y avait encore un questionnement sur le fait de laisser partir le seul Cornerback qui avait surnagé en 2019, Darqueze Dennard (Dre Kirkpatrick et le Safety Clayton Fejedelem avaient aussi été libérés). Le pipeline vers Minnesota avait fonctionné à plein régime avec les arrivées des Cornerbacks Mackensie Alexander et Trae Waynes aux côtés d’un William Jackson qui devait rebondir de son gros passage à vide ; malheureusement Waynes était déjà sûr de rater une bonne partie de la saison. L’ex-Saint Safety Von Bell arrivait pour soutenir le duo Shawn Williams – Jessie Bates.

Sinon rien d’autre à signaler… bon OK, il y avait l’arrivée du Quarterback et spécialiste mondial du tigre Joe Burrow à la place d’Andy Dalton. L’ex-Tiger de LSU débarquait dans une situation que plus d’un rookie QB lui envierait : le receveur A.J. Green était enfin débarrassé des problèmes qui lui avaient pourri toute la saison dernière, Tyler Boyd avait éclos en son absence tout comme la surprise Auden Tate et le deuxième tour Tee Higgins était venu en même temps que Joseph Bureau ; sans oublier John Ross (toujours gêné par les blessures mais qui avait démontré son explosivité) et Alex Erickson (qui devait être bien plus constant). Au sol, Joe Mixon était toujours aussi remuant et serait sans doute un appui important pour John Secrétaire.

Cependant, il y avait quand même des points de contention : quid du poste de Tight End où Tyler Eifert avait finalement été laissé libre par la franchise ? Drew Sample et C.J. Uzomah allaient devoir faire plus. La ligne offensive était un autre souci : elle avait été ravagée par les blessures l’année précédente et devait retrouver de la stabilité sans le Guard John Miller qui avait surnagé ou le Tackle Cordy Glenn ; autour du solide Centre Trey Hopkins on retrouvait les inconstants Michael Jackson et Bobby Hart, l’ex-Cowboy Xavier Su’a-Filo ainsi que le sophomore premier tour Tackle Jonah Williams qui n’avait pas joué un snap de 2019 sur blessure. La tenue de l’unité était donc un gros point d’interrogation, et celle de l’escouade de James Pupitre par la même occasion.

Cincy en 2019 était probablement la mauvaise équipe la plus « équilibrée », ayant de gros soucis des deux côtés du ballon. Il était logique d’avoir les yeux rivés sur Jim Écritoire, mais les blessures avaient fait beaucoup pour affaiblir l’escouade et elle devait redresser la tête à moins d’une explosion de la ligne offensive ; c’était surtout la défense qui dicterait jusqu’où les Bengals iraient dans une division relevée.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs. LA Chargers L 13-16 0-1 co/L
2 @ Cleveland (0-1) L 30-35 0-2 dwpo
3 @ Philadelphia (0-2) T 23-23 (OT) 0-2-1 o/TL
4 vs. Jacksonville (1-2) W 33-25 1-2-1 co
5 @ Baltimore (3-1) L 3-27 1-3-1 dwp
6 @ Indianapolis (3-2) L 27-31 1-4-1 cwpo/L
7 vs. Cleveland (4-2) L 34-37 1-5-1 dwpo/L
8 vs. Tennessee (5-1) W 31-20 2-5-1 cwp
9 BYE
10 @ Pittsburgh (8-0) L 10-36 2-6-1 dwp
11 @ Washington (2-7) L 9-20 2-7-1 p
12 vs. NY Giants (3-7) L 17-19 2-8-1 o
13 @ Miami (7-4) L 7-19 2-9-1 cw
14 vs. Dallas (3-9) L 7-30 2-10-1
15 vs. Pittsburgh (11-2) W 27-17 3-10-1 dwp
16 @ Houston (4-10) W 37-31 4-10-1 co/W
17 vs. Baltimore (10-5) L 3-38 4-11-1 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Global 4-11-1
Demi-saison 2-5-1 2-6
Quart-saison 1-2-1 1-3 0-4 2-2
Détail Bilans
Domicile 3-5
Extérieur 1-6-1
Division (d) 1-5
Conférence (d+c) 4-8
Équipes > .500 (w) 2-7
Équipes en playoffs (p) 2-7
Matchs à une possession (o) 2-5-1
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 1-3-0-1
Prolongations 0-0-1
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2019) 122-134 (0.477, 27e)
Calendrier réel (2020) 135-120-1 (0.529, 10e)
Écart entre les deux 0.052 (5e)

 

Au moins, les pires équipes cette saison n’ont pas le déshonneur d’avoir eu un calendrier facile ; cinquième équipe, cinquième top-10. En effet, la division a été dans l’ensemble plus forte (les bonds de Pittsburgh et Cleveland étant chacun plus fort que la « chute » de Baltimore), et si vous ajoutez Indy, Miami et Washington, cela pallie largement les crashs de Philly ou Jacksonville. Cincy est passé par toutes les nuances entre équilibré et nul dans le déroulement de sa saison, et c’est assez lunaire de voir que l’équipe est parvenue à faire 2-2 sans son QB titulaire pour finir la saison… dont la victoire contre Pittsburgh ; il y a aussi eu ce succès contre Tennessee, soit des motifs de satisfaction petits, mais réels.

 

La réalité

 

Attaque Bengals Rang Adversaire Rang
Points par match 19.4 29 26.5 22
TDs 33 30 47 19
Yards par match 319.8 29 389.2 26
First Downs par match 19.9 28 21.4 15
Third Down % 36.150 30 43.333 20
Redzone Drive % 30.814 25 35.673 20
Redzone TD % 50.000 29 63.793 24
Big plays 44 31 77 32
Pass/Run ratio 1.530 21 1.205 25
QB/Cover Rating 85.7 25 96.1 22
Turnovers 24 24 17 27
Défense Bengals Rang Adversaire Rang
Run stuff % 7.991 26 10.949 18
Pressions 88 30 172 31
Sacks 17 32 48 27
Équipes Spéciales Bengals Rang Adversaire Rang
Field Goal % 79.412 22 86.842 21
Extra Point % 96.970 6 97.727 28
Punt Net Yards 42.8 6 41.4 21
Autres Bengals Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 5.2 9 6.2 7
Temps de possession moyen 30:50 12
Extra Stat Bengals Rang Adversaire Rang
TDs en 2e mi-temps
14 30 26 23

 

Après Atlanta et son 6e temps de possession pour un bilan de 4-12, voici Cincinnati et son 12e temps de possession pour un bilan de 4-11-1. « Comprenne qui pneu » comme disait Bibendum… même si on part du principe que la valise de big plays pris en défense a permis aux adversaires de scorer vite, comment les Bengals ont pu maintenir leurs drives en vie avec des stats aussi catastrophiques ? Si peu de first downs par match, un taux de conversion de 3e tentative aux fraises ? Vous avez quatre heures.

L’Extra Stat est là pour dire que les progrès ont surtout été faits en première mi-temps : les Bengals se sont moins souvent mis dans un trou dès les 30 premières minutes, avec un score moyen de 10.5-12.3 (i.e. différence de -1.8 – 21e), ce qui est bien mieux que la différence de -4.8 (29e) de 2019. Mais c’est surtout en deuxième mi-temps que la franchise s’est écroulée avec un score moyen de 8.9-14.2 soit -5.2 (31e), bien pire que la marque de -3.8 (26e) en 2019. Et il y a un secteur crucial dans lequel l’équipe reste la pire de la ligue : par action, elle concède 1.2 yard de plus qu’elle ne produit (comme en 2019 – 4.9 vs. 6.1).

Voici les récompenses de la saison :

Le receveur Tyler Boyd remporte la récompense à la fois pour la solidité de son travail cette année, et un peu aussi pour les deux dernières saisons qui n’ont pas été faciles.

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Avec 79 réceptions pour 841 yards et 4 TDs, ses stats ne sautent pas forcément aux yeux (étant souvent aligné dans le slot), mais Boyd est LA force aérienne constante depuis trois ans à Cincinnati ; cette saison encore, malgré plusieurs lanceurs titulaires, il a été la pierre angulaire autour de laquelle a tourné le jeu de passe. De plus, il a des mains très sûres (2 drops), il a fait quelques percées comme coureur (5 pour 49 yards) et il est un bon bloqueur, faisant de lui un joueur vraiment complet.

Le Defensive End Carl Lawson et le Cornerback Darius Phillips méritent de se partager le titre.

Lawson a un peu disparu après sa saison rookie ; sans être mauvais il était plutôt sympathique mais sans plus. Cette saison, il a été une force sur l’extérieur de la ligne défensive, réussissant 36.5 pressions (6e NFL)… mais il a aussi été frappé par le même mal que toute l’équipe avec seulement 5.5 sacks. Si vous retournez voir le tableau des stats, vous verrez en effet que les Bengals ont le pire total avec 17 sacks, et le pire ratio de conversion pression/sack avec 19.3%. Cependant cela n’enlève pas que Lawson a été un danger permanent, et il a même un peu participé contre la course ; de plus, imaginez le désastre si on l’enlève alors que le deuxième pass-rusher est Sam Hubbard à… 13 pressions et 2 sacks (on ne se sépare pas impunément de Carlos Dunlap).

Phillips avait surpris l’année dernière avec une énorme production en un temps de jeu très limité : il a confirmé en 2020 qu’il méritait plus de snaps. Il a été freiné par une blessure et n’a joué que 56% des snaps, mais il a été d’une redoutable efficacité avec 51.7%, 6.3 yards par ciblage, 5 TDs, 1 INT, 12 passes défendues et 92.4 de Cover Rating. Les TDs sont un peu haut mais pour le reste il a été assez remarquable, surtout quand on se rappelle le manque de pass-rush malgré les efforts de Lawson.

Les Bengals ont retenté le coup de 2011 : un Quarterback et un receveur dans les deux premiers tours pour créer le duo du futur ; sauf que cette fois ils ont inversé avec le lanceur en premier et la cible en deuxième. On peut dire que les deux ont bien commencé : le receveur Tee Higgins a été une révélation, top team avec 908 yards, 6 TDs et 14 big plays, le tout sur 67 réceptions dont 52 ont donné un first down.

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Il va devoir travailler sur les mains (62% de réception et 8 drops), mais comme Boyd, Higgins a su enchaîner les performances malgré la personne qui lançait le cuir ; il a déjà un bon feeling avec son collègue de draft et il ne demande qu’à progresser dans les années à venir. Si vous vous demandez ce qui a fait la différence entre les deux receveurs pour le titre de Most Valuable Player, c’est la polyvalence et l’expérience… mais en effet, la marge est mince.

Après deux saisons passables, le Safety Jessie Bates III a explosé à la face de la NFL pour devenir un des meilleurs à son poste dans la ligue.

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Deuxième joueur (et défenseur) des Bengals le plus utilisé avec 99.2% des snaps, il a toujours été bien placé contre la course même si les stats ne le montrent pas forcément (seulement 109 plaquages et 2 run stuffs) ; cependant, il a surtout été redoutable en couverture : 54.3%, 3 TDs, 3 INTs, 15 passes défendues (6e NFL) et 70.7 de Cover Rating. Le troisième année est enfin arrivé à maturation et il représente un sacré espoir autour duquel rebâtir la défense qui en a bien besoin.

Bon, maintenant qu’on a bien cherché tous les moyens de parler du Quarterback Joe Burrow sans jamais le nommer, il est temps qu’il ait sa récompense. Le #1 de la dernière draft a apporté tout ce qu’on attendait de lui pour sa première saison : leader sur et en dehors du terrain, calme dans la poche, capable d’en sortir si besoin, précision solide, peu de mauvais lancers, avec un corps de receveurs très intéressant mais sans beaucoup de protection ni de crédibilité pour la play-action.

Sa ligne de stat peu paraître un poil tiède à certains endroits, mais il faut se rappeler des circonstances : 65.3%, 2688 yards (6.7), 13 TDs, 5 INTs, 4 fumbles, 32 sacks et 89.8 de QB Rating ; il faut y ajouter 142 yards et 3 TDs au sol. Le peu d’INTs est une bonne chose, même si 2 ont été en redzone, alors que le nombre de TDs et la moyenne de yards par passe tentée sont un peu bas : ce n’est pas par peur de viser long, plutôt parce que les cibles n’ont pas été très productives après la réception (113.8 YAC par match – 21e).

Clairement, Geau Bureau a prouvé qu’il avait les capacités et les cibles pour faire un malheur, désormais il faut lui donner la protection nécessaire pour qu’il puisse lâcher les chevaux. Sinon ce sera encore plus de Brandon Allen (63.4%, 6.5 yards par passe tentée, 5 TDs, 4 INTs).

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Nous reviendrons sur la ligne offensive, mais profitons-en pour parler de la play-action, qui est normalement rendue crédible par un jeu au sol compétent. La blessure de Joe Mixon a été sans surprise une très mauvaise nouvelle, lui qui avait porté l’attaque l’année dernière ; cependant, à part sur un match, il n’était pas parti pour refaire la même année à 3.6 yards par course et 3 TDs (566 yards et 4 TDs en cumulé).

Son absence a permis de voir Giovani Bernard revenir sur le devant de la scène : lui qui avait été eclipsé par Mixon a resurgi pour 171 touches, 771 yards et 6 TDs ; mais il a eu le même souci que Mixon avec seulement 3.4 yards par course. Samaje Perine a été plus explosif dans un temps de jeu limité (4.8 yards par course et 3 TDs), mais dans l’ensemble cela a été largement insuffisant : 104.2 yards par match (24e), 4.1 yards par course (27e), 13 TDs (22e) ou 9 big plays (17e).

Et la transition est toute trouvée puisque tout ce petit monde a été plombé par…

la ligne offensive. Même en laissant partir les busts Cedric Ogbuehi et Jake Fisher, les alternatives ne sont pas meilleures. Rajoutez par-dessus des soucis de blessure, et c’est la recette pour de gros problèmes à la passe et à la course : DIX Offensive Linemen ont joué 200+ snaps cette saison pour Cincy. Deux lignes complètes !

Le Centre Trey Hopkins a été sympathique (et celui qui a le plus joué), le Right Tackle Bobby Hart a eu du mal, mais moins que tout l’intérieur entre Alex Redmond, Quinton Spain, Xavier Su’a-Filo et surtout Michael Jordan qui a été en grande difficulté. À gauche, Jonah Williams est revenu de la blessure qui l’a privé de son année rookie ; sa saison « sophomore-mais-rookie » a connu des hauts et des bas ainsi qu’une deuxième mise sur IR, mais ce qu’on a vu de sa part était encourageant. Et l’ancien premier tour Billy Price en est réduit au rôle de remplaçant.

Difficile de départager les deux secteurs, donc regroupons-les : les receveurs et les Safeties ont apporté des garanties pour le futur de la franchise.

Un nom n’a pas été cité dans les receveurs : A.J. Green. L’emblématique #14 a pris un siège de passager dans la voiture conduite par Boyd et Higgins (voire même il était à l’arrière), et ses stats sont méconnaissables sur une saison complète : 47 réceptions pour 523 yards, 2 TDs, 45.2% de réception et 90 YAC. Il est dommage que la révélation 2019 Auden Tate ait fini sur IR car il semblait encore bien parti ; c’est finalement le Tight End Drew Sample qui complète la liste (derrière Gio) avec 349 yards et 1 TD.

Chez les Safeties, nous avons déjà cité Bates : Vonn Bell a été une addition très intelligente ; il a été un parfait complément en étant le plus solide des deux contre la course, réussissant 114 plaquages, 4 run stuffs, 4 pressions, 3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés et 5 passes défendues. Il a été d’une efficacité impressionnante avec seulement 5 plaquages manqués (!) et, même s’il reste perfectible en couverture (62.1% et 5 TDs), il a formé une sacrée dernière ligne de défense avec son partenaire. De plus, ce qui ne gâche rien, il fait partie des quatre seuls défenseurs à avoir joué 100% des snaps de son équipe.

148.0 yards par match (29e), 5.1 yards par course (31e), 13 TDs (7e), 20 big plays (31e)la défense contre la course a eu de gros soucis à Cincinnati, et on peut même dire que tout le front-7 a souffert.

Vous avez vu dans le tableau des stats que les Bengals n’ont pas réussi énormément de run stuffs : Germaine Pratt mène l’équipe avec 5.5, autant dire que ce n’est pas beaucoup. L’ensemble de la ligne défensive et surtout des Linebackers n’ont jamais réussi à apporter une vrai solidité dans l’exercice.

Les blessures rapides de D.J. Reader et Geno Atkins ont fait énormément de mal et le coeur de la ligne ne s’en est pas vraiment remis : Mike Daniels a aussi été freiné par les pépins physiques ; Margus Hunt, Christian Covington ou Xavier Williams ont été trop légers. Derrière, que ce soit Pratt, Josh Bynes, le rookie Logan Wilson ou Akeem Davis-Gaither, ça n’a pas été plus reluisant. Très peu d’impact en général (ce qui explique aussi le manque de pass-rush derrière Lawson).

L’ajout de Vonn Bell a été très bien vu pour renforcer la dernière ligne de défense. Nous avons déjà parlé de Phillips et de Bates, un mot sur les autres : le leader William Jackson III a fait une autre saison solide avec 51.4%, 4 TDs, 1 INT, 11 passes défendues et 88.2 de Cover Rating ; son principal souci, un peu comme Bell, et d’avoir autorisé 14.4 yards par complétion.

C’est l’histoire de la couverture : 62.8% (6e), 241.2 yards par match (19e), 32 TDs (26e), 11 INTs (18e) et 57 big plays (27e) ; les arrières n’ont pas été mauvais mais ils ont lâché une pelletée de gros gains. Enfin, sauf LeShaun Sims qui lui a vraiment pris la marée avec 81.1%, 9 TDs, 1 INT, 4 passes défendues et 140.9 de Cover Rating. Mackensie Alexander a été sympathique (69.6% et 1 INT).

Il n’y a eu que quatre petits matchs pour les deux plus gros contrats, D.J. Reader & Trae Waynes à cause des blessures. C’est un peu injuste comme récompense mais, surtout pour Reader, ils auraient pu faire du bien à la défense de Cincinnati. Il sera intéressant de les voir revenir en 2021.

La victoire 31-20 en Week 8 contre Tennessee. Si les fans des Bengals veulent se faire plaisir en considérant plutôt la victoire contre Pittsburgh après la danse de J2S2 sur leur logo, ça marche aussi. Mais Burrow était sur IR ; le match contre les Titans est exactement vers quoi Cincy doit tendre dans le futur : solide des deux côtés du ballon avec toutes les armes à disposition.

La blessure de Joe Burrow. Non seulement elle fait mal à voir (surtout par rapport à ce qui s’est déjà passé sur ce terrain de FedEx Field par le passé), mais surtout elle a stoppé net un bel élan. Maintenant les Bengals, vous ne pourrez pas dire que vous n’êtes pas prévenus.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 vs. Minnesota 7-9 Négative 0
2 @ Chicago 8-8 Playoffs 0
3 @ Pittsburgh 12-4 DivChamp 0
4 TNF vs. Jacksonville 1-15 Négative 0
5 vs. Green Bay 13-3 DivChamp 3
6 @ Detroit 5-11 Négative 0
7 @ Baltimore 11-5 Playoffs 0
8 @ NY Jets 2-14 Négative 0
9 vs. Cleveland 11-5 Playoffs 0
10 BYE
11 @ Las Vegas 8-8 Équilibre 7
12 vs. Pittsburgh 12-4 DivChamp 0
13 vs. LA Chargers 7-9 Négative 0
14 vs. San Francisco 6-10 Négative 0
15 @ Denver 5-11 Négative 0
16 vs. Baltimore 11-5 Playoffs 0
17 vs. Kansas City 14-2 DivChamp 0
18 @ Cleveland 11-5 Playoffs 1

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2020 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2020 : 9.
  • Bilan cumulé total en 2020 : 144-128 (0.529, 6e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2020 : 82-62 (0.569, 3e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2020 : 62-66 (0.484, 20e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.085 (10e).
  • Distance totale théorique de voyage : 8654 kms (1er).
  • Total de jours nets de repos entre les matchs : +11 (2e).

Si vous vous dites que San Francisco devrait rebondir, voilà un calendrier bien chargé pour les Bengals, mais qui vient avec pas mal d’avantages : la majorité des matchs difficiles sont à la maison, il n’y aura pas beaucoup de trajet à faire, et l’équipe ne sera pas une seule fois désavantagée en terme de jours de repos par rapport à son adversaire direct ; au contraire, ils auront même quelques avantages ici ou là. Ce finish est quand même bien brutal.