Gameday : Wild Card Round de Dimanche

Gameday 2015

 

#5 Baltimore Ravens @ #4 Tennessee Titans

 

Auteur K.C.
Date et Heure Française Dimanche 10 Janvier, 19:05
Lieu Nissan Stadium
Titre Retrouvailles familières
Prévision Météo Nuageux, 0-5°C
Saison régulière Week 11 : Tennessee 30-24 (OT)

 

Les playoffs sont là, et ils nous réservent déjà de belles rencontres. Ce premier match du dimanche nous offrira une revanche de l’an passé lors duquel les Tennessee Titans avaient impressionné en allant battre chez eux des Baltimore Ravens que beaucoup voyaient aller bien plus loin. Cette saison, la donne est un peu différente puisque les Titans joueront à domicile, mais l’avantage psychologique est toujours là : ces deux équipes se sont rencontrées pendant la saison et les Titans l’ont emporté en prolongations. Jamais deux sans trois ?

https://ca-times.brightspotcdn.com/dims4/default/e2bd19a/2147483647/strip/true/crop/4755x3170+0+0/resize/840x560!/quality/90/?url=https%3A%2F%2Fcalifornia-times-brightspot.s3.amazonaws.com%2F70%2F48%2Fca48d093fe7fa96d1aab5788e6f5%2F32b00e54f80b4341b917e9fe3e4aeae2Alors qu’ils étaient en mauvaise posture après avoir connu un passage à vide mi-saison, les Ravens impressionnent à nouveau et ont remporté 5 matchs de suite afin d’arriver en playoffs. S’il y a une chose qui est sure du côté de Baltimore, c’est que Lamar Jackson est le moteur de cette équipe. Lorsque le jeune QB est en pleine possession de ses moyens, l’attaque est difficilement arrêtable. Le MVP en titre a réalisé une nouvelle belle saison (64%, 26 TDs, 9 INTs), même si cela a pu sembler moins bien comparé à l’an passé. Et il ne faut pas se mentir, si Jackson est impressionnant depuis plusieurs matchs, il n’a pas encore le niveau qu’il avait l’an passé : ses décisions sont moins bonnes, ses passes moins précises ; mais le QB reste une menace constante pour ses adversaires. Après avoir perdu plusieurs pièces importantes, l’OL réalise une bonne saison malgré quelques absences. Face à un pass-rush des Titans très faible (30ème de NFL en sacks) où seul Harold Landry semble capable de mettre une petite pression (5,5 sacks), l’OL des Ravens pourrait permettre à Jackson de montrer qu’il peut gagner en playoffs.

L’an passé, le corps de receveurs des Ravens avaient laissé tomber Jackson. Fera-t-il mieux aujourd’hui ? Il faut espérer pour les Ravens que leur meilleur receveur, le TE Mark Andrews, ne retombe pas dans ses travers des derniers playoffs (3 drops) mais continue sur sa lancée de sa saison (701y, 7 TDs). À l’inverse, il faudra espérer que Marquise Brown arrête ses drops réguliers tout en continuant à être le WR le plus dangereux de l’équipe (769y, 8 TDs). L’émergence du polyvalent Devin Duvernay pourrait également aider Baltimore, et le retour de Willie Snead sera apprécié. Et pour peu que Dez Bryant (2 TDs en 3 matchs) nous rappelle qu’il est de retour en playoffs, l’attaque pourrait faire mal aux Titans. Le souci pour ces derniers, c’est que malgré la présence de plusieurs excellents défenseurs, dont Kevin Byard, la défense aérienne a pris l’eau tout au long de la saison (31ème de NFL), ce qui pourrait rapidement rendre les choses compliquées.

https://img.bleacherreport.net/img/images/photos/003/846/936/hi-res-06be527c4e710f09154b5edcbe30a040_crop_north.jpg?1578807189&w=3072&h=2048Mais si encore Baltimore n’avait qu’une attaque unidimensionnelle, cela pourrait aller. Forts d’un jeu au sol toujours aussi effrayant pour les adversaires (1er de NFL en yards au sol), les Ravens sont un vrai rouleau compresseur. Derrière un Jackson record (1er QB de l’histoire avec 2 saisons à 1000+y), les Ravens peuvent compter sur une doublette redoutable composée de JK Dobbins et Gus Edwards (16 TDs à deux). Autant dire que le front-7 des Titans sera bien occupé et devra espérer que Rashaan Evans et Jeffery Simmons suffisent à limiter les Ravens.

A première vue, ce face-à-face entre une des meilleures attaques de NFL et une des pires défenses de NFL devrait être une simple formalité. Et pourtant…

https://ca-times.brightspotcdn.com/dims4/default/d8fafb4/2147483647/strip/true/crop/4875x3250+0+0/resize/840x560!/quality/90/?url=https%3A%2F%2Fcalifornia-times-brightspot.s3.amazonaws.com%2Fd3%2F82%2F29afb6254419b520ce68387012f8%2Ftitans-ravens-football-39626.jpgLes Titans ne sont clairement pas là par hasard ; si leur défense semble a priori friable, leur attaque de feu (3ème de NFL en yards) pourrait faire passer un très mauvais moment aux Ravens. Rarement discuté parmi les meilleurs QBs, souvent sous-côté ou oublié, Ryan Tannehill n’en est pas moins une petite pépite pour les Titans. Recruté sans grande conviction il y a 2 ans, le QB renaît de ses cendres depuis. Sans faire de bruit, le #17 vient de sortir une nouvelle saison de qualité (66%, 33 TDs, 7 INTs) et, sans être transcendant, il permet souvent à son équipe d’avancer pour marquer. S’il est sous-estimé à la passe, il l’est encore plus avec ses jambes où il est capable de profiter de la moindre opportunité pour être décisif. Son OL fait un bon travail malgré des absences tout au long de la saison, mais elle devra être encore plus solide lors de ce match : si les Ravens ne sont pas les meilleurs pour mettre la pression, leurs blitz constants mettent souvent les adversaires en danger. Yannick Ngakoue et Matthew Judon (14 sacks à deux) devraient être le plus souvent proche du QB pour le gêner.

La réussite de Tannehill est également due au front office qui a su trouver les joueurs nécessaires à cette réussite. Le meilleur joueur dans les airs n’est autre que l’excellent AJ Brown, véritable machine à yards (1075y), TDs (11), et plaquages manqués forcés (1er de NFL chez les WRs). Depuis son arrivée en NFL l’an passé, le receveur s’est rapidement fait un nom et se rapproche des meilleurs à son poste. Il est assez bien entouré avec un Corey Davis qui a enfin montré qu’il pouvait être un WR important (984y, 5 TDs). Le TE Jonnu Smith conclut ce trio infernal (8 TDs) de cibles favorites du QB. À eux trois, ils comptent pour plus de la moitié des réceptions de l’équipe et 80% des TDs ; autant dire qu’ils seront une fois de plus les joueurs à suivre de près. Heureusement pour les Ravens, ils ont une des meilleures défenses contre la passe de NFL : entre Marlon Humphrey qui laisse peu d’espace aux WRs adverses et qui est tout aussi dangereux après la réception (8 FF !), et Marcus Peters qui est capable de provoquer des turnovers à tout moment quelque soit son positionnement (4 INTs, 4 FF), les Ravens ont de quoi gêner les Titans.

https://storage.googleapis.com/afs-prod/media/db07a04caaf842f882e1ab172312165b/3000.jpegMais voilà, si Tennessee semble fort dans les airs, ce n’est pas son meilleur atout. Le succès aérien est sans aucun doute dû à l’excellence de Derrick Henry. « King Henry » est une vraie machine, aussi puissante que rapide, que quasiment rien ni personne ne semble en mesure d’arrêter, à tel point que le RB a passé la haute barre des 2000y en saison (2027y, 17 TDs). Le RB aime notamment rouler sur les Ravens en les fatigant à petit feu comme on l’a vu en playoffs 2019 et cette année. Les Ravens peuvent-ils enfin le limiter ? Les présences de Calais Campbell et Brandon Williams auront sans aucun doute un grand rôle à jouer dans cela, et le premier nommé a notamment été recruté dans l’optique de solidifier la ligne défensive.

Les Titans sont une vraie machine offensive, capable d’utiliser le moindre point d’attaque laissé par l’adversaire. Et si King Henry continue son règne sans partage, le match sera long pour la défense des Ravens.

Les Titans ont l’avantage psychologique en ayant remporté 2 matchs chez les Ravens. Mais la donne est un peu différente cette saison puisque cela se jouera à Nashville, et parce que Baltimore pourra enfin compter sur ses meilleurs défenseurs contre la course. Ce match devrait être serré jusqu’au bout, et le vainqueur sait d’ores et déjà qu’il devra aller défier une des deux meilleures équipes d’AFC chez elle. Mais c’est ce qu’il faut pour espérer aller au Super Bowl.

 

#7 Chicago Bears @ #2 New Orleans Saints

 

Date et Heure Française Dimanche 10 Janvier, 22:40
Lieu Mercedes-Benz Superdome
Titre Le temps presse pour Brees
Prévision Météo Stade couvert
Saison régulière Week 8 : New Orleans 26-23 (OT)

 

Si les Saints veulent voir leur futur Hall Of Famer QB partir avec deux bagues aux doigts, ils n’ont plus beaucoup la possibilité de tergiverser après trois défaites frustrantes consécutives en playoffs ; il faut transformer l’essai cette saison, et cela commence par la réception d’une équipe de Chicago qui s’est réveillée lors du dernier mois de la saison régulière mais qui est rentrée dans le tournoi final à reculons après une défaite en Week 17.

https://images2.minutemediacdn.com/image/upload/c_fill,w_720,ar_16:9,f_auto,q_auto,g_auto/shape/cover/sport/Green-Bay-Packers-v-Chicago-Bears-aae0c667ee7b7d9eca09cc9639ceff4d.jpgLe match de saison régulière avait eu lieu à Soldier Field et les circonstances étaient un peu différentes : pour commencer, le QB des Bears était Nick Foles, qui était venu remplacer Mitch Trubisky et qui est reparti sur le banc depuis. Le retour du Biscuit a marqué le début d’un emballement offensif, même si d’aucuns pointeront vers les équipes et défenses affrontées, et le fait qu’une fois que les choses ont été sérieuses en Week 17, tout cela a disparu. Il est sûr que Trubisky a toujours tendance à lancer des INTs au plus mauvais moment, et au final la grande question de savoir s’il est le franchise QB de Chicago reste posée. En attendant, il a une opportunité de le prouver contre une défense des Saints redoutable qui n’autorise que 21.1 points (5e), 310.9 yards par match (4e) ou 38.2% de 3e tentatives (9e).

On va particulièrement surveiller le duel entre les deux lignes : l’offensive de Chicago est relativement hétérogène en protection (124 pressions – 19e dont 25 sacks – 20e) et New Orleans possède un front-4 redoutable (145 pressions – 4e dont 32 sacks – 3e) ; cependant, ce dernier connaît un coup dur : si nous vous disons que son pass-rusher #1 va rater le match, vous pensez à Cameron Jordan, n’est-ce pas ? Faux, Jordan va jouer, tout comme le sous-coté David Onyemata : les deux ont accumulé 46 pressions dont 14 sacks. Non, c’est bien Trey Hendrickson qui va être absent, le fidèle lieutenant qui est enfin sorti de l’ombre avec 38.5 pressions (4e NFL) dont 13.5 sacks (2e) ; son absence est dommageable mais pas rédhibitoire pour les visiteurs.

https://images2.minutemediacdn.com/image/fetch/w_736,h_485,c_fill,g_auto,f_auto/https%3A%2F%2Fwhodatdish.com%2Fwp-content%2Fuploads%2Fgetty-images%2F2018%2F08%2F1197299925-850x560.jpegEst-ce qu’on peut dire la même chose de celle du receveur des Bears Darnell Mooney ? Le rookie a en effet émergé comme un WR#2 très sympathique derrière Allen Robinson et ses 102 réceptions pour 1250 yards et 6 TDs ; sans Mooney, c’est Anthony Miller qui va devoir rattraper le manque, avec les TEs Jimmy Graham et Cole Kmet dans son sillage. La perte de Mooney est embêtante contre une couverture aussi difficile à contourner que celle de New Orleans : elle ne laisse pas grand-chose passer avec 59.8% de complétion (2e) ou 217.0 yards par match (5e), et en plus elle adore voler le cuir avec 18 INTs (top NFL) ; le danger est réel pour Trubisky. Entre Marshon Lattimore, les deux Jenkins, Chauncey Gardner-Johnson ou Marcus Williams, pas facile de trouver une faille même si ce n’est pas impossible (la question est surtout de savoir si les Bears ont assez de puissance de feu pour le faire).

La défense contre la course est aussi très solide avec Demario Davis à la baguette (93.9 yards par match – 4e + 3.9 yards par course – 4e), et elle devra l’être : le vrai moteur de la série de victoires qui a amené Chicago à la qualification est le coureur David Montgomery qui a terminé à 301 touches pour 1508 yards (5e NFL) et 10 TDs. Les stats totales du jeu au sol trahissent le passage à vide au milieu de la saison (102.9 yards par match – 25e + 4.2 yards par course – 21e), mais un déclic a eu lieu récemment et il va falloir continuer sur cette voie pour faire comme contre Green Bay : manger le chrono, continuer les drives, faire beaucoup mieux pour convertir des 3e tentatives (34.6% – 31e)… et cette fois terminer dans l’endzone.

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Autre circonstance différente par rapport au match de saison régulière : Drew Brees n’avait ni Michael Thomas ni Emmanuel Sanders ; il aura bien les deux receveurs cette fois, ce qui le ramène à son plein potentiel. Le QB n’a pas eu une saison facile avec plusieurs matchs ratés suite à ses fractures au côte et son poumon collapsé, mais l’équipe n’a pas (trop) sourcillé en son absence. Brees est bien de retour pour une (dernière ?) campagne afin de gagner un deuxième titre, et il devrait encore utiliser sa précision à bon escient (70.5%, 2942 yards, 24 TDs et 6 INTs).

De ce côté de l’affrontement, on a également un sacré duel entre les gros : la ligne offensive des Saints reste une des plus efficaces de NFL dans tous les compartiments, notamment en protection (88 pressions – 8e dont 16 sacks – 10e), mais elle va devoir composer avec Akiem Hicks, Khalil Mack et leurs amis. Hicks a (une énième fois) rappelé sa valeur par son retour dans l’effectif (24.5 pressions, top team), alors que Mack continue d’être une force qui fait tout (6 run stuffs, 21 pressions dont 9 sacks, 3 passes défendues, 3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés). Cependant, il est aussi vrai que Mack a parfois disparu, et les Bears ont besoin de lui pour ce match ; on se rappelle comment Brees avait expertement évité la pression lors de la Week 8.

https://www.sportscasting.com/wp-content/uploads/2019/12/Khalil-Mack-Akiem-Hicks.jpgLes retours de Thomas et Sanders font une vraie différence pour Sean Payton : la longue absence du grand receveur a testé l’ingéniosité offensive du Head Coach et de fait, croyez-le ou non, Thomas n’a toujours pas trouvé l’endzone cette saison. Il se verrait bien démarrer dès aujourd’hui face à une couverture qui souffle le chaud et le froid avec un QB Rating adverse de 94.9 (20e) ; comme le match de Week 17 contre Green Bay a démontré, elle a du mal à accumuler les ballons volés (10 INTs – 23e), ce qui est mortel contre des QBs expérimentés. Sanders est une arme de plus à disposition pour Brees, avec Jared Cook derrière, en sachant que Buster Skrine ne sera pas disponible et que Jaylon Johnson est incertain ; bref, les choses ne se présentent pas au mieux pour les Bears.

Ah, et au fait, un autre joueur revient pile pour le match : Alvin Kamara ; la dernière fois que le zébulon a foulé un gridiron, il a égalé le record de TDs au sol sur un match (6). Le coureur a encore été intenable, menant la ligue avec 5.7 yards par occasion (courses + ciblages) et 21 TDs ; de plus, avec tous les soucis de disponibilité chez les receveurs, c’est lui qui termine #1 en yards dans l’équipe (756). Bref, les Bears savent très bien qu’il faudra le stopper avant tous les autres, et le souci c’est que les visiteurs devront le faire sans leur leader défensif, Roquan Smith et ses 14 run stuffs (top NFL). Il manquera aussi dans le pass-rush et en couverture, mais Danny Trevathan et ses partenaires vont devoir mettre les bouchées doubles pour compenser son absence contre un joueur pareil. Sans oublier, bien entendu, le couteau suisse Taysom Hill dans tout ça.

Comme dit plus haut, le gameplan de Chicago pour battre New Orleans est le même que contre Green Bay : courir, passer au bon moment, progresser et surtout aller dans l’endzone. Les Bears ont trop souvent compté sur les 4e tentatives face aux Packers (sans parler du changement étrange de playcall), et ce n’est pas la même défense en face ; New Orleans pourrait leur faire payer plus vite. Les différentes absences dans la défense des visiteurs va mettre plus de pression sur le front-4 pour à la fois boucher les trous et presser Brees.

 

#6 Cleveland Browns @ #3 Pittsburgh Steelers

 

Date et Heure Française Lundi 11 Janvier, 02:15
Lieu Heinz Field
Titre Cleveland face à l’adversité
Prévision Météo Nuageux, 0-5°C
Saison régulière Week 6 : Pittsburgh 38-7
Week 17 : Cleveland 24-22

 

Premier match de playoffs à Cleveland depuis 2002, et c’était déjà à l’époque contre Pittsburgh ; mais l’adversité est surtout venue des Browns eux-mêmes avec l’épidémie de COVID en leur sein qui va les priver de plusieurs joueurs et surtout de plusieurs entraîneurs dont leur Head Coach. Ce n’est pas la meilleure manière d’aborder un déplacement dans un stade maudit pour Cleveland : les 17 derniers ont fini par des défaites.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/_25U5OuuJSbqWBNfI9_kA1H2cUw=/0x0:5010x3340/1200x800/filters:focal(2105x1270:2905x2070)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/67119837/1186784428.jpg.0.jpgLes Browns ont gagné « à la régulière » leur place en playoffs, en finissant #6 de la conférence AFC ; et ce même si d’aucuns pointeront qu’ils ont eu du mal à battre l’équipe A’ des Steelers pour cela. 2020 a été une année un peu en dents de scie pour Baker Mayfield : il a été au mieux quand il a eu un nombre limité de choses à faire grâce à un secteur sur lequel nous reviendrons plus tard. Quand il a dû sortir de sa boîte, il a alterné le bon et le moins bon, ce qui donne une fiche finale proche de celle de sa saison rookie : 62.8%, 3563 yards, 26 TDs et 8 INTs ; ce taux de complétion fait un peu mal aux yeux, surtout dans une saison qui a privilégié les attaques au point de poster le record de points marqués en NFL. Néanmoins, le conducteur du Modhex a su être décisif en redzone avec son bras (21 TDs et 0 INT), ce qui est toujours un plus.

Sa ligne offensive peut se diviser en deux parties : au Centre et à droite, une solidité à toute épreuve avec le trio J.C. Tretter – Wyatt Teller – Jack Conklin ; et il y en aura besoin avec le Diable de Tasmanittsburgh T.J. Watt : le Sackmaster(tm) 2020 avec 55 pressions dont 15 sacks est tout reposé de ne pas avoir joué en Week 17 et il est prêt à créer le boxon à lui tout seul dans le backfield des visiteurs. Le pass-rush le plus puissant de NFL (176 pressions – top NFL dont 38 sacks – top NFL) se base aussi sur Stephon Tuitt (37 pressions dont 11 sacks), ce qui promet de sacrés duels de ce côté-là de la ligne. Les soucis démarrent quand on regarde à gauche : certes, le Steeler Bud Dupree n’est pas là, mais le Brown Joel Bitonio non plus, atteint par le COVID ; avec Cameron Heyward en face, les choses pourraient devenir tendues.

https://www.cleveland.com/resizer/obyMYjHtpObDhv2HZ6lWvh6fuxw=/450x0/smart/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/advancelocal/KKUEO4FOARGGTEJEEOWXPNRS3E.jpgEt ce n’est pas terminé, car non seulement le pass-rush est féroce, mais ce n’est pas comme si les arrières en profitaient pour être en pilotage automatique : la couverture brille avec 56.7% de complétion (top NFL), 194.4 yards par match (3e), 36 TDs (2e) et 18 INTs (top NFL). Si Steven Nelson a parfois des trous d’air et que Joe Haden devrait rater le match pour cause de COVID, il y a du talent du reste avec Mike Hilton ou Minkah Fitzpatrick qui continue de prouver que son échange était un coup de génie (11 passes défendues, 4 INTs). Mayfield a perdu Odell Beckham Jr. en cours de saison, mais il a toujours Jarvis Landry (840 yards et 3 TDs) alors que Rashard Higgins, Austin Hooper et Donovan Peoples-Jones ont dû remplir le vide laissé par OBJ ; pourront-ils faire la même chose contre la DCA adverse ?

Pour éviter de trop de se le demander, Cleveland va compter sur son duo de coureurs Nick Chubb – Kareem Hunt ; les Browns ne sont jamais aussi tranquilles que quand ils peuvent appuyer sur le bouton Engage Maximum Chubbage : les deux ont accumulé 1000+ yards et 10+ TDs sur la saison ; Chubb plus au sol, Hunt plus par la réception. Les locaux ont perdu Devin Bush en cours de saison, et la défense contre la course n’est pas totalement imperméable (111.4 yards par match – 10e + 4.3 yards par course – 13e) ; les Steelers savent qu’il faudra pousser le match sur le bras de Mayfield pour le forcer à faire des erreurs, et donc stopper le plus possible le remuant duo.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/G5f39YZJUeo8oYUBHLL3J1828GI=/0x0:2412x3204/1200x800/filters:focal(976x753:1360x1137)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/67676783/usa_today_15090750.0.jpg

Watt et Heyward ne sont pas les seuls Steelers à s’être reposés en Week 17 : Ben Roethlisberger a également regardé le match de son divan après une saison vraiment très étrange. Pittsburgh a grimpé jusqu’à un bilan de 11-0 qui était néanmoins légèrement trompeur, surtout en attaque : les défauts ont fini par être trop lourds à porter lors de trois défaites consécutives. Même la 1e mi-temps contre Indy était du même tonneau avant qu’un déclic n’ait lieu et que le jeu long revienne dans l’équation ; il reste à voir si cela va se prolonger en playoffs. Si vous n’avez pas suivi la saison et que vous voulez comprendre le problème, ce n’est pas compliqué : Big Ben a complété 399 passes (3e NFL) sur 608 tentées (3e NFL) pour 3803 yards, 33 TDs et 10 INTs ; soit le 2e plus haut total de passes complétées et tentées de sa carrière après 2018. Les Steelers n’ont jamais vraiment trouvé le moyen de limiter sa charge de travail, ce qui a permis aux défenses adverses de se concentrer surtout sur le secteur aérien (64.2% de passes – 2e).

Et pourtant, malgré toutes ces passes tentées, la protection a encore été excellente (78 pressions – 6e dont 10 sacks – top NFL), ce qui n’était pas garanti avec un poste de Right Tackle vacant ; elle devra encore l’être avec Myles Garrett ou Sheldon Richarson en face, mais sans Olivier Vernon qui a subi une rupture du tendon d’Achille. C’est une mauvaise nouvelle pour les visiteurs car Vernon offrait une belle alternative à l’opposé de Garrett, les deux cumulant 56 pressions dont 21 sacks dans un pass-rush actif (104 pressions – 18e dont 27 sacks – 8e).

https://brownswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/48/2018/09/usatsi_11217072.jpg?w=1000&h=600&crop=1Si jamais Cleveland n’arrive pas à mettre la pression sur Big Ben, cela risque d’exposer un autre problème lié au COVID : l’arrière-garde va devoir évoluer sans Denzel Ward et Kevin Johnson, alors que Ronnie Harrison va finalement revenir à la dernière seconde. Malgré tout, cela risque d’être très dangereux quand on voit que Pittsburgh a retrouvé la composante longue du jeu aérien et que le trio J2S2 – Chase Claypool – Diontae Johnson fait un malheur avec 10+ big plays chacun. La seule chose qui semble pouvoir freiner les locaux sont les drops car la couverture devrait souffrir avec les absences.

La grosse interrogation cette saison chez les Steelers a été le jeu au sol qui poste des stats catastrophiques (84.4 yards par match – pire marque + 3.6 yards par course – pire marque) : James Conner n’a pas toujours été disponible, d’où sa ligne de 936 yards et 6 TDs ; mais au moins il a su progresser avec 4.3 yards par course, ce que son remplaçant Benny Snell a eu la plus grande difficulté à faire avec 3.3 yards par course. La défense contre la course de l’Ohio se défend plutôt bien (110.8 yards par match – 9e + 4.3 yards par course – 12e), mais si cela se reproduit elle va déplacer la charge de travail sur la couverture, ce qui pose de nouveau le problème des absents. En tout cas, ce qui est sûr c’est que les Browns ne peuvent pas permettre aux Steelers de contrôler le cuir.

Stopper la course et courir : la bonne méthode des visiteurs pour créer la surprise. Tous les absents dus au COVID risquent de peser lourd, surtout ceux sur la touche, et cela fait beaucoup de vents contraires pour une équipe qui renoue avec les playoffs depuis si longtemps. Maintenant, on a vu que les Steelers ne sont pas immunes au doute : il reste à voir si l’attaque pourra réenclencher sur la 2e mi-temps contre Indy, auquel cas les Browns devront limiter les big plays.