Gameday : Divisional Round de Dimanche

 

#6 Cleveland Browns @ #1 Kansas City Chiefs

 

Date et Heure Française	Dimanche 17 Janvier, 21:05
Lieu	Arrowhead Stadium
Titre	Poursuivre le rêve éveillé
Prévision Météo	Nuageux, 0-5°C

 

Les Browns ne s’arrêtent plus : après avoir mis fin à leur disette de playoffs (2002), voilà qu’ils ont mis fin à leur disette de victoires en playoffs (1994) et désormais ils s’attaquent à leur disette de participation à la finale de conférence (1989) ; sauf que cette fois, ce sont les champions en titre reposés qui leur font face dans leur antre de Arrowhead et qui comptent bien ne pas finir comme Pittsburgh.

Bonne nouvelle, les Browns récupèrent leur Head Coach et le Guard Joel Bitonio, le plus capé de l’équipe actuelle qui va enfin pouvoir partager les joies des playoffs avec ses partenaires. Baker Mayfield est content lui aussi, sachant que la tâche ne va pas être évidente contre une couverture qui n’est surtout pas à sous-estimer (un QB Rating adverse de 89.4 – 10e) car elle sait attraper le cuir (16 INTs – 5e) : Tyrann Mathieu est le nom que tout le monde reconnaît – à juste titre avec ses 6 INTs – mais c’est tout le groupe qui est solide.

Charvarius Ward et Bashaud Breeland forment un duo de CBs talentueux sur les ailes, alors que le rookie L’Jarius Sneed a été une vraie révélation, d’abord en remplacement de Breeland puis replacé dans le slot ; il devrait voir sa part de Jarvis Landry. Ils pourraient bien causer des soucis aux cibles de Cleveland, permettant au pass-rush d’atteindre sa cible. Sans surprise, J.C. Tretter et ses partenaires savent qu’ils devront avant tout s’occuper de Chris Jones, top pass-rusher de l’équipe avec 35.5 pressions dont 7.5 sacks, mais attention aussi à Frank Clark sur les ailes ; cela reste un peu moins impressionnant autour d’eux, mais il ne faudra pas relâcher la pression pour les visiteurs qui sortent d’un bon match contre le terrifiant pass-rush des Steelers.

Kansas City va retrouver une tête familière en face : le coureur Kareem Hunt, libéré suite à l’affaire de l’hôtel, a trouvé une nouvelle maison à Cleveland et il se verrait bien courir sur la tête de son ancienne équipe histoire de leur faire regretter cette décision. Avec Nick Chubb, le duo va encore être la force de frappe #1 de l’Ohio, et c’est une défense inconstante qui se trouve en face (122.1 yards par match – 21e + 4.5 yards par course – 17e) : Anthony Hitchens et Damien Wilson vont devoir couvrir toute la largeur du terrain contre des zébulons pareils, et Daniel Sorensen n’aura pas le loisir de rater trop de plaquages comme il l’a fait cette saison (14 !).

Stat intéressante : si on retire le match de Week 17 qui était pour du beurre, Kansas City n’a plus gagné avec une possession d’écart depuis la Week 8. Alors certes, les Chiefs les ont tous gagné, mais on a bien noté, surtout vers la fin de l’année, qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas complètement rond dans l’attaque d’Andy Reid. De fait, la question se pose : est-ce qu’il n’était pas risqué de reposer les titulaires en Week 17, mettant ainsi quasiment trois semaines sans match à enjeu entre la Week 16 et le Divisional Round ?

Nous allons avoir la réponse, mais il est sûr que l’offensive n’a pas toujours ressemblé à la machine qui a accumulé 29.6 points (6e), 415.8 yards par match (top NFL) ou 79 big plays (top NFL). C’est d’ailleurs peut-être cela qui va coûter le deuxième titre de MVP à Patrick Mahomes, même si le #15 a encore fait une saison mirobolante avec 66.3%, 4740 yards (2e NFL), 38 TDs (4e) et 6 INTs ; et s’il décroche sa deuxième bague, il se fichera bien de tout cela. Les Browns savent qu’ils vont devoir tenter de contenir Mahomes dans la poche s’ils veulent arriver à quelque chose ; ils ont « le même à la maison » : Myles Garrett et ses partenaires ne vont pas avoir la même cible qu’avec Big Ben et il va falloir changer la stratégie.

Le maître mot contre l’attaque aérienne des locaux, c’est de mettre le couvercle sur la marmite : un big play et l’effet boule de neige peut rapidement vous mettre à 21-0. Cleveland a été plutôt efficace pour limiter les gros gains (55 big plays – 8e) et il faut que ça continue ; entre Travis Kelce, Tyreek Hill et Mecole Hardman, ça navigue entre 13.5 et 14.7 yards par réception, sachant que les deux premiers accumulent 1027 yards après réception, 43 big plays et 26 TDs ! Fort heureusement, la couverture de l’Ohio récupère Denzel Ward (et Kevin Johnson) : ils ne seront pas de trop pour tenter de freiner l’armada adverse, ce qui est toujours un travail de concert : pass-rush et arrières.

Au niveau du jeu au sol, il est probable que les locaux alignent Clyde Edwards-Helaire après sa blessure contre les Saints, ce qui donne une autre tête au backfield même si Le’Veon Bell a trouvé sa niche : cela donne une possibilité de plus à prendre en compte pour la défense adverse, sachant que les Chiefs ne sont pas manchots pour porter le cuir (112.4 yards par match – 16e + 4.5 yards par course – 12e). Sheldon Richardson et B.J. Goodson vont devoir se méfier de ce que Kansas City peut faire balle en main, un secteur où Cleveland ne se débrouille pas trop mal en général (110.8 yards par match – 9e + 4.3 yards par course – 12e).

Alors, cette longue pause a-t-elle cassé le rythme des Chiefs, ou les derniers matchs poussifs prouvent-ils qu’ils en avaient besoin ? On a deux des équipes les plus en réussite sur 3e tentative (Kansas City 49% – 3e et Cleveland 44.9% – 7e), ce qui veut dire qu’elles pourraient échanger les longs drives… mais comme elles ont aussi le flair pour les big plays, cela donne un match assez difficile à lire au niveau du rythme.

Les Browns ont plus intérêt à réduire la cadence que les Chiefs, même s’ils peuvent rivaliser s’ils prennent feu ; ils ont quand même intérêt à laisser Mahomes & Co sur la touche, ce qui veut dire Engage Maximum Chubbage. Attention également aux pénalités entre deux franchises qui en commettent trop (6.2 pour 54.4 yards à Cleveland, 6.6 pour 57.4 yards à Kansas City) ; en playoffs, une au mauvais moment et la victoire peut vous échapper.

 

#5 Tampa Bay Buccaneers @ #2 New Orleans Saints

 

Date et Heure Française	Lundi 18 Janvier, 00:40
Lieu	Mercedes-Benz Superdome
Titre	Le crépuscule des dieux
Prévision Météo	Stade couvert
Saison régulière	Week 1 : New Orleans 34-23 Week 9 : New Orleans 38-3

 

Deux de plus grands QBs de tous les temps vont s’affronter peut-être pour la dernière fois avec la possibilité d’augmenter leur armoire à trophées ; et les Bucs ont tout intérêt à ce que ce match ne se termine pas comme les deux de saison régulière.

Difficile de trouver quoi dire de nouveau dans une opposition qui a déjà eu lieu deux fois… à part regarder ce que Tampa Bay peut faire de différent pour ne pas reproduire les mêmes résultats. Cela commence en attaque : dans les deux rencontres de saison régulière, Tom Brady n’a jamais été tranquille dans la poche, et les Saints savent qu’ils devront refaire le même genre de performance.

La meilleure manière de mettre la pression sur le #12 est d’effondrer la poche sur lui et surtout de ne pas lui laisser la possibilité de bouger à l’intérieur, notamment par une forte pression à l’intérieur ; Malcom Brown, David Onyemata et Sheldon Rankins peuvent fournir cette capacité à faire reculer le coeur de la ligne offensive et ainsi empêcher Brady de « monter dans la poche » pour échapper à Cameron Jordan ou Trey Hendrickson.

Si cela se reproduit, alors les Bucs auront les mêmes difficultés à avancer par les airs, et ce même s’ils ont une armada de cibles dont la connexion avec le QB s’est améliorée, surtout ces derniers temps. Rappelons que ce n’est pas seulement le pass-rush qui a fait du bon travail contre Tampa (et en général), mais la couverture a également du talent avec Marshon Lattimore, Janoris Jenkins, l’instigateur Chauncey Gardner-Johnson ou les Safeties Malcolm Jenkins et Marcus Williams. L’ensemble marche bien et risque encore de poser des problèmes à l’offensive aérienne des visiteurs.

Brady pourra s’en sortir si le jeu au sol peut faire contrepoids, mais c’est justement ce qui n’avait pas du tout été le cas au match retour : Ronald Jones et Leonard Fournette doivent trouver le moyen, avec l’aide des gros, de créer et utiliser les brèches dans une unité qui ne laisse pas beaucoup d’espaces (93.9 yards par match – 4e + 3.9 yards par course – 4e). Si jamais les Bucs sont encore unidimensionnels, cela ne fera que jouer droit dans les mains des locaux.

Il va aussi falloir que la défense trouve le moyen de freiner plus régulièrement Drew Brees : au match aller elle n’avait pas été mauvaise, mais elle n’a pas pu suivre le rythme de la défense adverse, alors qu’elle a trop souvent laissé le #9 faire ce qu’il voulait au match retour jusqu’à ce que le retard soit trop grand.

Exactement comme pour Brady, Brees ne doit pas se sentir confortable dans la poche sinon le match va être long pour les floridiens : la qualité de la protection des Saints n’est plus à démontrer, mais il faut que JPP, Shaq Barrett et Ndamukong Suh trouvent le moyen de venir gêner plus régulièrement le QB sinon il va pouvoir distribuer à foison… surtout qu’il a récupéré Michael Thomas par rapport au match retour.

La réintégration du #13 a déjà payé des dividendes lors du Wild Card, mais le retour de Carlton Davis chez les arrières des visiteurs est aussi une bonne chose ; avec Jamel Dean, Jordan Whitehead et Antoine Winfield, c’est un quatuor jeune mais talentueux qui va bien servir Tampa pour les années à venir. Maintenant, évidemment, il doit être capable de contrer le plan offensif de Sean Payton où n’importe qui peut être un receveur, sauf le couteau suisse Taysom Hill qui ne devrait pas jouer ; c’est justement ce qu’il a eu du mal à faire en Week 9.

C’est dommage parce qu’à chaque fois, les Bucs ont plutôt fait un bon travail pour stopper Alvin Kamara, que ce soit au sol ou à la réception : les stats de la défense au sol ne sont pas là pour faire joli (80.6 yards par match – top NFL + 3.6 yards par course – top NFL) et Lavonte David compte bien faire en sorte que cela continue en éteignant le zébulon noir & or… dans tous les compartiments. On a vu à Tampa que cela ne suffit pas à stopper l’attaque de New Orleans, mais c’est une condition sine qua non pour l’emporter enfin cette saison.

Bien sûr la défense des visiteurs doit faire mieux pour stopper l’attaque des locaux, mais dans les deux matchs c’est surtout l’attaque de Floride qui doit en faire plus : à chaque fois Brady a été trop muselé pour pouvoir mener l’équipe à la victoire ; et il sait qu’il y a une grande chance pour qu’il n’ait pas l’aide du jeu au sol. Les DEUX QBs le savent d’ailleurs, et à moins qu’il y a une révélation, ce sera en effet un vrai duel Brady/Brees contre deux défenses terrifiantes, avec un avantage aux Saints.