Gameday : Conference Championships

Gameday 2015

 

#5 Tampa Bay Buccaneers @ #1 Green Bay Packers

 

Date et Heure Française Dimanche 24 Janvier, 21:05
Lieu Lambeau Field
Titre Le combat des (vieux) chefs
Prévision Météo Couvert, < 0°C
Saison régulière Week 6 : Tampa Bay 38-10

 

Alors que la finale AFC représente le futur de la NFL au poste de Quarterbacks, la finale NFC met aux prises deux vieux loups de mer qui tentent de rajouter une bague de plus à leur carrière prestigieuse, et qui sont sur une excellente série. Tampa Bay et Green Bay arrivent avec toute la confiance nécessaire pour une qualification au Super Bowl, et il serait risqué de penser que cela va se dérouler exactement comme le match de saison régulière qui a eu lieu il y a déjà trois mois.

https://ewscripps.brightspotcdn.com/dims4/default/d71b1e5/2147483647/strip/true/crop/1000x563+0+0/resize/1280x720!/quality/90/?url=http%3A%2F%2Fewscripps-brightspot.s3.amazonaws.com%2Ff2%2Ffd%2F0895f3ab47e69f3fb61aa5ea8354%2Ftom-brady-buccaneers-november-2-2020.pngLes Bucs sont en train de récolter les fruits de leur politique de l’intersaison – tout pour gagner le plus vite possible – et ils sont à un match de réaliser un exploit : être la première équipe à jouer le Super Bowl dans son propre stade.

Ce serait un « record » de plus à ajouter à la carrière déjà prolifique de Tom Brady qui a réussi sa « reconversion post-Patriot » : après un démarrage logiquement compliqué via l’intersaison tronquée empêchant de trouver un rythme de suite avec ses receveurs, TB12 a fait une saison à la hauteur de son talent avec 4633 yards, 40 TDs et 12 INTs ; le total d’INTs prouve bien qu’il y a eu quelques mauvaises passes, mais rien de rédhibitoire puisque Tampa est aux portes de retourner au Super Bowl pour la première fois depuis 2002.

Il bénéficie pour cela d’une excellente protection avec notamment le premier tour Tristan Wirfs (94 pressions – 10e dont 15 sacks – 7e), et les Packers savent déjà exactement ce qu’ils ont besoin de faire : mettre la pression, surtout à l’intérieur de la poche. C’est de notoriété commune qu’il faut empêcher Brady de monter dans la poche pour lancer ses passes, ce qui veut dire une haute dose de Kenny Clark… mais aussi probablement quelques incursions de Za’Darius Smith et ses 36.5 pressions dont 12.5 sacks à l’intérieur pour augmenter la pression ; le pass-rush des Packers n’a pas toujours été en forme, d’où des stats moyennes (103 pressions – 19e dont 21 sacks – 16e), mais dernièrement il fait le travail.

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/nuKCJgi0_7ai0O3FU8l6j28HH5k=/0x0:4533x3138/1200x800/filters:focal(1905x1207:2629x1931)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/66309777/usa_today_13767551.0.jpgDu côté des cibles, Antonio Brown ne sera pas présent pour Tampa Bay, mais comme en face Kevin King est incertain, c’est bien l’absence de ce dernier qui pourrait peser le plus lourd ; si Jaire Alexander, Adrian Amos et Darnell Savage forment un trio solide, en face c’est Mike Evans, Chris Godwin, Scotty Miller, Rob Gronkowski, Cameron Brate…. Le matchup, comme lors de la saison régulière, risque d’être le Gronk’ contre des Linebackers qui ne sont pas des flèches en couverture, alors que le duo Amos/Savage ne peut pas défendre sur tout le monde.

Avec le temps qui s’annonce sur Lambeau Field, le jeu de course pourrait être encore plus important que d’habitude ; ce n’est pas faire injure aux visiteurs de dire qu’ils partent avec un peu de retard par rapport aux locaux, même si là aussi, la fin de saison a été plus solide (94.9 yards par match – 28e + 4.1 yards par course – 25e). Ronald Jones et Leonard Fournette semblent désormais dans le rythme : très importants lors de la victoire en Divisional Round, les deux peuvent servir autant au sol qu’à la réception. La défense au sol de Green Bay est toujours un peu inconstante (112.8 yards par match – 13e + 4.5 yards par course – 21e) et Krys Barnes se retrouve à jouer avec un gros plâtre sur la main, ce qui ne va pas aider pour plaquer.

https://www.si.com/.image/t_share/MTY4MTI1NjEyOTk3Mjg5MjMz/aaron-rodgers-snow-2jpg.jpg

C’est la quatrième fois en sept ans que Green Bay atteint la finale de conférence, et à chaque fois cela a été un crève-coeur : le comeback improbable subi contre Seattle (2014), la défaite avec une équipe décimée à Atlanta (2016) et la fessée reçue à San Francisco (2019) ; vous avez remarqué le point commun : tous à l’extérieur. Cette fois les Packers ont acquis le droit de recevoir la finale en étant la meilleure équipe de NFC ; ils espèrent bien capitaliser sur ce fait, surtout vu la météo prévue.

Pour cela, il va falloir que la meilleure attaque de NFL en points et TDs trouve la clef d’une défense redoutable ; et les Packs sont déjà au courant après le match de Week 6, même si certains éléments avaient été contre eux. Aaron Rodgers devrait décrocher son 3e titre de MVP (égalant ainsi son adversaire du jour), mais il a surtout connu un cauchemar en octobre avec notamment un pick-6, le genre d’événements aussi rare que le passage de la comète de Haley (ou presque).

Les Bucs vont tenter de rééditer la même performance, surtout au niveau de la pression (147 pressions – 3e dont 32 sacks – 3e) : Todd Bowles avait mis en place un schéma de blitz redoutable, comme toute la saison (42.4% de blitz – 5e) ; il avait fini par engloutir une protection excellente par ailleurs (62 pressions – top NFL dont 12 sacks – 3e), mais qui avait perdu David Bakhtiari pendant le match. Pour ce match aussi, le Left Tackle n’est pas présent, mais l’unité a eu le temps de se reprendre depuis, et elle est un peu mieux armée pour protéger Rodgers.

https://cdn.theathletic.com/app/uploads/2020/08/16080952/GettyImages-1185892138-1024x683.jpgEt si jamais la pression n’arrive pas, attention pour les visiteurs : la couverture reste un point sensible (un QB Rating adverse de 94.3 – 18e), notamment pour ce qui est du milieu du terrain. Si Davante Adams est évidemment à surveiller, rappelons que le pick-6 avait été scoré par Jamel Dean sur une passe dans sa direction ; ainsi il faut qu’une autre cible se montre, et Green Bay a du talent avec Allen Lazard, MVS ou Robert Tonyan. Carlton Davis et ses amis vont devoir rester vigilants, mais c’est surtout les Linebackers qui devront faire attention (même faille qu’en face).

Le gros choc va avoir lieu au sol : pour maîtriser l’horloge, les Packers vont vouloir courir avec leur nouvelle Hydre à trois têtes qu’ils ont enfin sortie en Divisional Round. Aaron Jones, Jamaal Williams et AJ Dillon vont être sollicités pour avancer, et on peut penser que les locaux vont vouloir changer d’idée par rapport à la saison régulière : avec de tels missiles en face en la personne du duo Devin White – Lavonte David, il faudra probablement être bien plus vertical au lieu de passer par le périphérique.

Mais cela pose le problème d’ouvrir des brèches au coeur de la ligne défensive, ce qui est tout sauf évident comme les stats le montrent (80.6 yards par match – top NFL + 3.6 yards par course – top NFL) ; de plus, voilà que Vita Vea revient de sa fracture à la cheville, et si – comme pour Aaron Donald – on peut se poser la question de son efficacité et de son temps de jeu, c’est tout de même un coup de boost à une unité qui n’en avait pas forcément besoin pour performer.

https://www.gannett-cdn.com/presto/2020/10/18/PPAN/d24e9021-c716-4759-85ac-cfb4295d313e-Packers_Buccaneers_Football6.jpg?width=2560Vu les éléments, les deux équipes vont avoir le même gameplan : posséder le cuir et limiter les turnovers pour laisser l’attaque adverse se congeler sur le banc. Le jeu au sol sera une grosse composante de ce plan, mais avec ces deux QBs-là, ils auront évidemment leur mot à dire ; bref, peut-être plus que dans d’autres matchs, la bataille va se gagner avant tout dans les tranchées – c’est là que Tampa l’avait emporté en saison régulière, et aussi dans le turnover differential.

De fait, si vous tenez absolument à résumer ce match à un duel entre les deux #12, plutôt que de demander qui va le gagner, il faudrait presque se demander qui ne va pas le perdre.

 

#2 Buffalo Bills @ #1 Kansas City Chiefs

 

Auteur K.C.
Date et Heure Française Lundi 25 Janvier, 00:30
Lieu Arrowhead Stadium
Titre Les meilleurs au rendez-vous
Prévision Météo Couvert, 0-5°C
Saison régulière Week 6 : Kansas City 26-17

 

Deux petites semaines et le Super Bowl sera là. L’AFC sera forcément très bien représentée puisque les #2 Buffalo Bills affrontent les #1 Kansas City Chiefs dans un match qui s’annonce déjà très intéressant. L’avantage psychologique pourrait être pour les Chiefs qui ont l’habitude d’être à ce niveau de la compétition, et qui ont battu les Bills pendant la saison régulière. Mais les Bills ont prouvé qu’ils étaient capables de limiter les meilleures attaques de NFL, et cela devrait nous offrir un superbe match.

https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/lBSA.NIzSdsR_QN2.WsN1Q--/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTY0MDtoPTQyNi43NjQ4NDEyMzMzMTg-/https://s.yimg.com/os/creatr-uploaded-images/2021-01/94d103a0-52bb-11eb-b6ff-65afdbaa0bc5Après avoir été impressionnants en attaque pendant la saison, les Bills montrent pendant ces playoffs que leur défense peut être tout aussi forte.

Josh Allen continue de réaliser une excellente saison, mais a donné quelques sueurs froides à ses supporters lors du dernier match avec de nombreuses passes imprécises qu’on n’avait plus l’habitude de voir chez lui. Mais il ne faut pas s’y tromper, le QB est toujours au top de sa forme et n’a toujours pas perdu une balle pendant ces playoffs. Quasiment parfait dans le tournoi final (68%, 3 TDs, 0 INT), le QB continuera de faire parler son bras pour aider son équipe.

Protégé par une des meilleures OLs de NFL, il semble avoir tout le temps souhaité pour lancer, ce qui le met forcément en confiance. Et vu que le pass-rush des Chiefs n’est pas le plus intimidant qui soit, Allen pourrait continuer de lancer en toute tranquillité ; il faudra tout de même rester vigilant avec Chris Jones et Frank Clark qui restent des poisons constants.

Existe-t-il une meilleure connexion en NFL que celle entre Allen et Stefon Diggs ? Les Chiefs et les Packers ont sûrement quelque chose à dire là-dessus, mais l’entente entre le QB et son WR est indéniable, surtout lorsque l’on sait que c’est la première année qu’ils jouent ensemble. Le recrutement de Diggs contre un 1er tour de Draft a dépassé toutes les attentes, et le WR est un monstre que personne ne semble pouvoir arrêter. Déjà meilleur receveur de NFL pendant la saison, Diggs continue pendant les playoffs et est encore premier dans la plupart des catégories (234y, 2 TDs en 2 matchs).

https://cdn.vox-cdn.com/thumbor/9y3U5e5GddyMHr5K4UF2fgcep6Y=/0x0:2484x1656/1200x800/filters:focal(1325x770:1721x1166)/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/68504934/1289821546.0.jpgEt même si les Chiefs parvenaient à le limiter un peu, les Bills ont un trio de WR2 tout aussi intéressant (Gabriel Davis, John Brown, Cole Beasley). Autant dire que les Chiefs devront être solides s’il veulent pouvoir aller au Super Bowl pour la 2eme fois consécutive. Heureusement pour eux, leur défense contre la passe impressionne grâce notamment au rookie L’Jarius Sneed, et à l’excellent Tyrann Mathieu, toujours aussi omniprésent (7 plaquages, 1 passe défendue, 1 INT en 1 match de playoffs).

Le souci pour les Bills continue de venir du jeu au sol, qui semble être mis de côté bien trop souvent. Si Devin Singletary n’est pas le meilleur RB de NFL, il montre pourtant des choses intéressantes par moment et peut lui aussi offrir des first downs si on lui en donne l’opportunité… ce qui est encore plus malheureux lorsque l’on voit que les Chiefs ont beaucoup de mal à arrêter la course adverse, même si le Safety Daniel Sorensen semble s’épanouir dans ce rôle.

La défense des Chiefs a deux visages : sous-cotée contre la passe, et surcotée contre la course. Mais les Bills sont justement fort à la passe, et devraient continuer de jouer sur leur atout principal, surtout lorsque l’un de ces atouts s’appelle Diggs.

https://cdn.theathletic.com/app/uploads/2018/05/15092845/tyreek-hill-travis-kelce-1024x683.jpgLes Chiefs se sont fait peur mais ils vont jouer leur troisième finale d’AFC de suite à domicile, une première dans l’histoire de la NFL moderne.

En effet, ils ne sont pas passés loin de la catastrophe avec Patrick Mahomes (70%, 1 TD en 1 match de playoffs) sorti sur commotion lors du Divisional Round. Certains avaient peur qu’il ne puisse pas disputer ce match, d’autres espéraient qu’il ne puisse pas disputer ce match. Finalement, le QB s’est bien remis et sera bien présent aujourd’hui. Que seraient les Chiefs sans Mahomes ? On a eu un semblant de réponse lors du dernier match, avec une équipe insipide et sans solution, ce qui a failli leur coûter cher (même si Chad Henne a réussi les actions cruciales à la fin). Mahomes est dans sa catégorie à lui, et il continue d’illuminer la NFL avec ses passes précises et venues d’ailleurs.

Son OL n’est pas aussi bonne que par le passé, mais elle est loin d’être mauvaise comme certains le sous-entendent. La réalité est qu’on a eu (et Mahomes aussi) l’habitude d’une OL lui laissant tout le temps qu’il souhaitait, mais en réalité, son temps a un peu diminué ; néanmoins, il reste toujours très bon comparé à d’autres. Là encore, cela pourrait bénéficier aux Chiefs puisque les Bills n’ont pas un pass-rush de folie, même s’ils ont montré lors du dernier match qu’ils savaient mettre une pression grâce au vétéran Jerry Hughes (2 sacks).

Mahomes vient d’une autre planète, cela est clair et net. Mais de quel type de planète viendrait-il s’il n’avait pas deux des meilleurs joueurs de NFL à leur poste ? On commence tout d’abord avec le TE Travis Kelce, qui vient de pulvériser le record de yards sur une saison pour un TE (1416y, 11 TDs). Même surveillé en double couverture, le TE trouve les espaces pour attraper des balles et faire avancer son équipe. Triple couverture dans ce cas ? Cela semble être une mauvaise idée avec un Tyreek Hill tout aussi dangereux (15 TDs). Et il ne faut pas croire qu’il est simplement le joueur le plus rapide NFL : Hill est un WR complet qui peut tout aussi bien attraper la balle dans n’importe quelle situation, ou qui peut gagner un gros gain lorsque l’on pensait qu’il allait perdre des yards.

https://a.espncdn.com/photo/2017/1217/r303785_1296x729_16-9.jpgRien que ces deux-là suffiraient pour faire le bonheur de Mahomes, mais le QB peut aussi compter sur le jeune Mecole Hardman qui, malgré une irrégularité un peu trop présente, peut à tout moment mettre un TD de 40y. Le duel promet avec des Bills qui ont prouvé qu’ils savaient protéger la passe et que cela ne leur faisait pas peur : entre le duo de Safeties Jordan Poyer – Micah Hyde, et le Pro Bowler Tre’Davious White, les Bills sont sereins sur leur capacité à couvrir la passe.

Depuis plusieurs semaines, l’attaque au sol des Chiefs inquiétait. Mais cela était surtout dû au fait que le rookie Clyde Edwards-Helaire était absent. Bonne nouvelle pour les Chiefs, mauvaise pour les Bills, le jeune RB fera son retour pour ce match. Mais si encore on ne parlait que d’un RB bon à la course, cela passerait ; cependant, le RB peut tout faire, une double menace pour ses adversaires. Si seulement les Bills avait un LB capable de défendre la course et la passe… Oh, mais c’est le cas ! Matt Milano est le parfait LB pour contrer Edwards-Helaire mais aura du pain sur la planche lors de ce match.

Peut-on limiter les Chiefs ? Rien n’est moins sûr mais les Bills semblent avoir ce qu’il faut pour au moins tenter de les limiter.

https://images2.minutemediacdn.com/image/fetch/w_736,h_485,c_fill,g_auto,f_auto/https%3A%2F%2Farrowheadaddict.com%2Fwp-content%2Fuploads%2Fgetty-images%2F2017%2F07%2F1281165374-850x560.jpegLes meilleurs des meilleurs d’AFC se retrouvent donc la deuxième fois cette saison, et le résultat est imprévisible. Si les Chiefs semblent toujours sur un petit nuage, Mahomes est-il vraiment à 100% après sa commotion, ou cela aura-t-il un impact sur son jeu ? En réalité, même un Mahomes à 70% pourrait vaincre la plupart des équipes de NFL. Mais les Bills ont prouvé qu’ils étaient une équipe parfaitement homogène capable de s’adapter aux forces de son adversaire.

Quelque soit le résultat, l’AFC sera bien représentée au Super Bowl.