Gameday : Wild Card Round de Dimanche

Gameday 2015

 

#6 Minnesota Vikings @ #3 New Orleans Saints

 

Date et Heure Française Dimanche 5 Janvier, 19:05
Lieu Mercedes-Benz Superdome
Titre Souvenirs de 2017… et de 2009
Prévision Météo Stade couvert

 

L’histoire en playoffs entre les deux équipes ne manque pas de piquant ; si vous allez vous rappeler immédiatement du Miracle In Minneapolis en Divisional Round 2017, n’oubliez pas un des deux matchs à l’origine de Bountygate, la finale NFC de 2009. Ce match a lancé la série actuelle de trois victoires consécutives des Saints à domicile, mais les Vikes espèrent bien créer la surprise.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Dalvin+Cook+New+Orleans+Saints+v+Minnesota+jiE4GHcBHA6l.jpgLes Vikes n’ont pas réussi une saison à la hauteur de leurs attentes (à commencer par garder le titre de NFC North), cela à cause d’un trop grand nombre de ratés dans la division : ils ont fini 2-4 dont deux sweeps subis contre Green Bay et surtout Chicago. L’importance de Dalvin Cook a été soulignée par la fin de saison, et son retour en pleine santé est une bonne nouvelle pour les visiteurs : il est le 7e offensif de NFL avec 1654 yards, 13 TDs et 5.7 yards par « occasion » (courses + ciblages). Demario Davis et ses partenaires sont au courant de son retour, et ils sont fin prêts : la défense au sol de New Orleans est toujours de bonne facture, encaissant 91.3 yards par match (4e)… mais, il est vrai, elle autorise 4.2 yards par course (17e).

La ligne défensive a vu deux éléments partir sur blessure avec Sheldon Rankins et Marcus Davenport, et même si les remplaçants ont fait un travail honnête, affronter Cook – sans oublier Mike Boone qui a fait un dernier match solide – est une autre paire de manches ; ce sera un effort de groupe pour le stopper, mais heureusement l’équipe possède un duo de Safeties efficace contre la course avec Vonn Bell et la révélation rookie Safety C.J. Gardner-Johnson (11.5 run stuffs à eux deux).

Dans les airs, Kirk Cousins a connu la meilleure saison de sa carrière (69.1% de complétion – 8.1 yards par passe tentée – 26 TDs – 6 INTs)… mais comme toujours avec lui – que ce soit juste ou non – ce sont les ratés qu’on retient, telle cette performance indigente en Week 16. C’était un des rares matchs où sa protection a totalement explosé d’ailleurs, car elle avait fait un travail acceptable : 97 pressions dont 28 sacks concédés ; Cousins a eu le plus long temps moyen pour lancer en NFL cette saison à 3.01 secondes (!). L’unité reste quand même plus à l’aise à la course, et cela devrait encore se vérifier contre une ligne défensive des Saints qui reste violente avec Cameron Jordan (38.5 pressions dont 15.5 sacks).

Au niveau de la couverture des locaux, méfiance : les cibles de Cousins sont enfin toutes en bonne santé, Adam Thielen en tête, et ce dernier compte bien récupérer le temps perdu ; il se retrouve derrière son compère Stefon Diggs et Cook en réceptions. Diggs (1130 yards à 17.9 de moyenne et 20 big plays), sera la menace explosive à surveiller alors que Thielen et Kyle Rudolph vont travailler en intermédiaire pour faire avancer l’attaque. La couverture des Saints n’est pas aussi réputée que la défense au sol et elle a pris quelques éclats malgré les efforts de Marcus Williams (13 passes défendues, 4 INTs dont 1 pick-6) et Marshon Lattimore (14 passes défendues, 1 INT). Ce sera d’autant plus dangereux si Cook avance au sol et que Cousins peut utiliser sa play-action préférée.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Drew+Brees+New+Orleans+Saints+v+Minnesota+pt8iSXDq48jl.jpgIl est assez fou que les Saints aient été à un centimètre d’avoir une bye week quand on se rappelle qu’ils ont dû faire un tiers de la saison sans leur futur Hall Of Famer, Drew Brees ; surtout quand ce dernier a écrit encore un peu plus sa légende en battant de multiples records : yards et TDs en carrière, taux de complétion sur une saison et taux de complétion dans un match. On ne soulignera jamais assez le travail de Sean Payton et du remplaçant Teddy Bridgewater dans l’intervalle ; mais le capitaine est bien de retour à la barre et on ne rigole plus : Brees a terminé la saison avec 74.5%, 27 TDs, 4 INTs et aucun fumble, même pas commis (!).

Bien entendu, la précision et la rapidité de lancer du #9 sont légendaires, tout comme sa protection : la ligne offensive a encore fait un travail formidable, et ce même en installant le rookie Centre Erik McCoy ou en perdant temporairement Andrus Peat et Terron Armstead ; il faut dire que ceux qui restent, notamment le phénoménal Ryan Ramczyk, ont plus que tenu la baraque : 84 pressions concédées dont 25 sacks (top-3 NFL), et la puissance d’une troupe de tractopelles au sol. C’est ce mur de Louisiane que le duo terrible Everson Griffen – Danielle Hunter va devoir percer pour parvenir jusqu’à Brees : le pass-rush des Vikes est toujours redoutable avec 151 pressions dont 48 sacks (avec 67.5 dont 22.5 rien que pour les deux zigotos), et il a reçu l’aide de Ifeani Odenigbo ; une aide qui sera la bienvenue vu l’ampleur de la tâche, et ne soyez pas surpris si Mike Zimmer envoie quelques blitz bien sentis pour essayer de perturber Brees un maximum.

Ce sera nécessaire car la couverture de Minnesota a perdu de sa superbe cette saison : malgré le talent amassé et l’explosion du Safety Anthony Harris, elle a notamment eu du mal à relier les points au poste de Cornerback et a surtout survécu par les INTs (17, dont 6 et 1 pick-6 pour Harris justement) ; si vous voulez une preuve, voici les leaders en passes défendues : Eric Kendricks, Harrison Smith et Harris – soit deux Safeties et un Linebacker. Elle n’aura ni Mike Hughes mis sur IR ni Mackenzie Alexander. Et vous êtes peut-être au courant du gugus qui se présente face à eux : Michael Thomas, top receveur NFL, nouveau recordman de réceptions sur une saison avec 149 (pour 1725 yards et 9 TDs), enchanté. Il va être le centre de l’attention des arrières des visiteurs, mais ils n’ont pas intérêt à oublier le très sûr Jared Cook, Ted Ginn, Tre’Quan Smith ou le feu follet Taysom Hill qui peut surgir à tout moment.

Ah, et au fait, en parlant de coureur qui revient en forme, Alvin Kamara a pris un peu d’avance sur Cook : lui est revenu depuis quelques semaines remonté comme une pendule ; avec Latavius Murray, ils forment un duo remuant que Linval Joseph, Kendricks (encore lui) et Anthony Barr devront surveiller comme le lait sur le feu. La défense au sol de Minnesota a un peu trop souvent craqué ces derniers temps et se retrouve avec 108.0 yards par match (13e) et 4.3 yards au sol (19e) ; elle limite les TDs (8 – 3e) mais cela pourrait ne pas être suffisant car Brees marque avant tout avec son bras.

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Les deux équipes aiment courir, les deux équipes savent passer, tout le monde est sur le pont pour ce match, et les Saints ont l’avantage. Le 1er down va être crucial : Minnesota a la pire défense, autorisant 2.9 yards en moyenne, et New Orleans la meilleure attaque, engrangeant 2.6 yards en moyenne ; pourtant, derrière, Minny a une excellente défense sur 2e down (0.5 – 9e) et NO une mauvaise attaque (0.4 – 26e).

Bref, si les visiteurs veulent placer les Saints en difficulté, il va falloir mettre de l’impact dès la première tentative, ce qui va permettre d’inverser les taux de 3e tentatives : 39.8% concédées par Minny (20e) et 42.2% réussies par NO (10e). Voler quelques ballons sera un plus (31 – 4e), mais les Saints en sont très avares (8e – top NFL), et il ne faudra pas en perdre soi-même (20 – 13e).

 

#5 Seattle Seahawks @ #4 Philadelphia Eagles

 

Date et Heure Française Dimanche 5 Janvier, 22:40
Lieu Lincoln Financial Field
Titre Philly, envers et contre tout
Prévision Météo Ciel dégagé, 5°C
Match (s) Week 12 : Seattle 17-9

 

Si on était dans un film, les Eagles des dernières années seraient joués par un zombie impossible à tuer : vous avez beau leur mettre tout un tas de trous dans la bidoche, ils avancent quand même, ils remportent la NFC East (bien aidés par le gâchis à Dallas), et les voilà à domicile pour un match de playoffs contre Seattle ; c’est la seule revanche d’un match de saison régulière en Wild Card, et les Hawks espèrent bien que le résultat sera le même.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Russell+Wilson+Philadelphia+Eagles+v+Seattle+s_HpEbn8_fMl.jpgLes Hawks ont été à un centimètre près d’envoyer San Francisco à leur place, mais disons que ces derniers temps, les centimètres ne sont en effet pas de leur côté dans les moments critiques ; ils ont démontré une fébrilité inhabituelle à la fin du dernier match de la saison, et vont devoir mettre rapidement cette déception de côté pour entamer les playoffs. Pour cela, l’équipe va encore compter sur la magie que détient un certain Russell Carrington Wilson, et il en a eu besoin en fin d’exercice : le #3 continue d’empiler les saisons impressionnantes, terminant top-10 NFL avec 66.1% de complétion, 4110 yards (8.0), 31 TDs, 5 INTs et un QB Rating de 106.3.

Ce sera probablement trop juste pour être élu MVP mais il a encore évolué à un haut niveau derrière une protection qui a semblé s’être améliorée au début, avant de replonger dans ses problèmes habituels ; la mise sur IR du meilleur d’entre eux, Justin Britt, et l’indisponibilité récente de l’autre meilleur d’entre eux, Duane Brown, n’aidant pas. Brown ne sera d’ailleurs pas là pour ce match, ce qui menace de faire grossir les totaux de 162 pressions concédées (29e) dont 48 sacks (23e).

Surtout quand, en face, vous avez des bonshommes actifs qui aiment enterrer du QB : 147 pressions (7e) dont 43 sacks (13e) ; si aucun des Eagles n’est à 10+ sacks, c’est un effort de groupe mené par Derek Barnett (6.5) et Brandon Graham (8.5). Philly est capable de mettre la pression avec un pass-rush classique, mais si en plus vous envoyez Malcolm Jenkins de temps en temps, cela risque d’être encore un match à courir pour Wilson.

En ce qui concerne ses cibles, c’est assez simple : c’est surtout Tyler Lockett et DK Metcalf. Le premier a été la cible principale (82 réceptions, 1057 yards, 8 TDs) alors que le rookie a grandi au fur et à mesure (900 yards, 7 TDs) ; il doit néanmoins faire un gros travail sur ses mains avec trop de drops (7). Jacob Hollister s’est montré mais reste en retrait, néanmoins on sait qu’avec ces Hawks le héros du match peut être n’importe qui ; l’arrière-garde des Eagles ferait bien de s’en rappeler. Cette dernière a récupéré la majorité de ses éléments (à part Ronald Darby sur IR), mais son niveau reste toujours un peu aléatoire, au point qu’aucun Cornerback ne se détache en snaps défensifs (tous entre 500 et 600) : si elle limite les complétions (61% – 5e), elle reste trop poreuse par ailleurs (241.6 yards par match – 27 TDs – 11 INTs – 90.8 de QB Rating adverse).

Fort heureusement pour les locaux, on ne peut pas en dire autant de la défense au sol : Fletcher Cox et ses partenaires sont solides, n’autorisant que 4.1 yards par course (11e) et 90.1 yards par match (3e). Seattle a fait revenir Marshawn Lynch à cause de l’hécatombe au poste qui a notamment mis le remuant Chris Carson à l’infirmerie, mais Beast Mode peut-il retrouver son allant face à un front pareil ? Ce serait essentiel pour avoir une attaque équilibrée et manger l’horloge, mais le doute subsiste.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Carson+Wentz+Philadelphia+Eagles+v+Seattle+ShBGLAhnKcql.jpgDoug Pederson a encore réussi à tirer le maximum de son équipe malgré les événements contraires (dans une division au ralenti, il est vrai) et voilà Philly avec un titre de division et un match de playoffs à domicile, où on a appris ces derniers temps que tout peut arriver, surtout quand ils sont les outsiders. Cela paraît étonnant mais si vous creusez vos souvenirs vous verrez que c’est vrai : c’est le premier match de playoffs de la carrière de Carson Wentz, ce qui est toujours étrange à dire pour un Quarterback titulaire d’une équipe qui a gagné un Super Bowl depuis. Mais en effet cette fois le #11 est à la tête de son équipe pour le tournoi final, et il ne faudra pas négliger cet aspect. Si l’on considère tous les facteurs, Wentz a fait une très bonne année à 63.9%, 4039 yards (6.7), 27 TDs, 7 INTs et un QB Rating de 93.1.

Il s’appuie sur une ligne offensive solide qui a néanmoins eu quelques soucis de blessure (137 pressions dont 37 sacks), ce qui va encore être un point de contention dans ce match : ni Brandon Brooks ni Lane Johnson ne seront pas présents, ce qui veut dire que l’alignement va être testé. Si le pass-rush des Hawks est très loin d’être terrifiant avec 99 pressions dont 28 sacks avec un meilleur sackeur à… 4 unités, il peut se réveiller à tout moment avec un énergumène comme Jadeveon Clowney qui mène l’équipe en pressions (16).

Ce sera d’autant plus important de venir harasser Wentz qu’il va encore devoir se battre avec des cibles improbables (ce sont les fameux facteurs énoncés précédemment) : prenons la liste des meilleurs receveurs de la saison et voyons qui va être là – Zach Ertz : va essayer de jouer de manière insensée avec une cote plantée dans le rein (ou quelque chose du genre) – Dallas Goedert : Tight End sauveur – Miles Sanders : rookie coureur et sauveur – Alshon Jeffery : out – Nelson Agholor : out ; à part Goedert et Sanders, cela va encore laisser Greg Ward, J.J. Arcega-Whiteside et Joshua Perkins pour faire le compte. Il ne faudra pas compter sur le meilleur d’entre eux, Ertz, avec ses blessures, donc Goedert et Sanders sont les meilleurs espoirs ; et les deux ont répondu présent avec respectivement 607 yards + 5 TDs et 509 yards + 3 TDs. La couverture de Seattle n’est pas sans problème elle-même avec notamment 263.9 yards par match (27e), mais elle limite les TDs à 19 (5e) et a réussi 16 INTs (5e), ce qui mitige le bilan final ; Shaquill Griffin et Quandre Diggs sont d’excellents joueurs qui vont poser des soucis à Wentz.

De fait, il faudra que Sanders soit actif dans son rôle premier de coureur ; et le rookie a été une révélation, prenant le rôle à bras-le-corps pour devenir le #1 de l’équipe avec 818 yards à 4.6 yards par course et 3 TDs ; au total, le jeunot a empilé 229 touches pour 1327 yards et 6 TDs. Il a reçu une autre aide inattendue, celle de Boston Scott avec ses 449 yards et 5 TDs ; le duo sera très important pour apporter de l’équilibre à l’attaque. Mais encore une fois, les absences dans la ligne offensive pourraient être préjudiciables avec Poona Ford, Quinton Jefferson ou Al Woods sur la ligne défensive, sans oublier le Tacklemaster(tm) 2019 Bobby Wagner (159 plaquages) et K.J. Wright derrière pour couper cette voie d’avancée.

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Les blessures à Philly seront-elles de trop une fois le tournoi final commencé ? En tout cas il est très possible que nous ayons un match serré, puisque c’est la spécialité des Hawks (10 victoires à une possession cette saison – top NFL) et que les Eagles sont des zombies. Philly démarre en général plutôt lentement ses matchs (4.3 points en 1e QT – 17e) et monte en puissance (53.8% de ses points en 2e MT – 7e), ce qui est, défensivement, l’inverse des Hawks qui prennent beaucoup (trop) de points en 4e QT (8.6 – 29e) ; d’où les matchs serrés. Et c’est justement le problème des visiteurs : le zombie doit se prendre un headshot de suite sinon il s’accroche et ne vous lâche plus.

C’est donc un match excitant parce qu’on sait que les deux équipes sont capables de sortir une victoire d’on ne sait où à la dernière seconde, et c’est exactement ce qui risque d’arriver. Ce qui pourrait l’empêcher ? Les pertes de balle : Seattle possède un excellent turnover differential de +12 (3e), Philly… est à -3 (22e).