Gameday : Divisional Round de Dimanche

Gameday 2015

 

#4 Houston Texans @ #2 Kansas City Chiefs

 

Date et Heure Française Dimanche 12 Janvier, 21:05
Lieu Arrowhead Stadium
Titre La nouvelle vague au pouvoir
Prévision Météo Ciel dégagé, 0-5°C
Match (s) Week 6 : Houston 31-24

 

Il y a une chance sur deux pour que le finaliste AFC soit mené par un jeune Quarterback qui a mis le feu à la ligue. On se prépare à un spectacle de magie entre les deux lanceurs des Chiefs et des Texans ; ces derniers sont les seuls champions de division à avoir survécu au Wild Card Round, mais ils ont eu besoin de la prolongation pour vaincre les Bills. En face, les hommes du Mad Morse ont vu leurs bourreaux des playoffs 2018 et le #1 de l’AFC disparaître, ils ne veulent donc pas rater cette chance de recevoir la finale… et de la remporter.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Deshaun+Watson+Kansas+City+Chiefs+v+Houston+0nXVY7F4Cdgl.jpgComme au tour précédent, seule une affiche de Divisional Round est une redite de la saison régulière, c’est celle-ci : un match palpitant en Week 6 avec le retour des Texans pour arracher une victoire très importante. Il faudrait néanmoins que les visiteurs s’évitent de telles péripéties en démarrant trop lentement, mais au vu du Wild Card Round, ils n’en prennent pas vraiment le chemin. Deshaun Watson a mis plus d’une mi-temps à se réveiller, mis sous pression constante, et il pourrait avoir le même genre de match, surtout si Chris Jones est présent : le Defensive Lineman est le meilleur joueur du front-7 (29 pressions dont 9 sacks) juste devant Frank Clark (24 pressions dont 8 sacks) ; s’il est là, le danger n’en sera que plus grand pour la protection des Texans dont au sujet de laquelle nous ne ferons pas de commentaires supplémentaires.

À l’instar de Jones dans la défense des locaux, un élément de l’attaque des visiteurs est attendu comme le Messie (ou presque) : le receveur Will Fuller devrait être disponible pour ce match, et il suffit de revoir le Wild Card s’il y a besoin de se rappeler son importance. C’est lui qui permet d’étirer le terrain en profondeur et de menacer le big play à chaque seconde, alors que DeAndre Hopkins travaille dans tous les secteurs, et Kenny Stills sert de troisième homme. Fuller doit être présent – et encore mieux faire tout le match – pour que l’attaque des Texans déploie tout son potentiel ; l’arrière-garde est donc prévenue, elle qui a subi une perte dommageable en Week 17 avec la mise sur IR du Safety Juan Thornhill. Dans l’ombre de Tyrann Mathieu, il était devenu un membre important qui va manquer pour stopper l’attaque de Houston. La couverture a fait une bonne saison, terminant avec 60.5% de complétion (4e), 221.4 yards par match (8e), 6.1 yards par passe tentée (5e), 10.1 yards par complétion (9e), 21 TDs (8e) et 16 INTs (5e) pour un QB Rating adverse de 80.8 (5e). Charvarius Ward, Bashaud Breeland & Cie vont cependant devoir stopper un sacré groupe avec Fuller présent.

C’est surtout au sol que les locaux ont fait de gros progrès en fin de saison, mais ils restent à tester face à une bonne attaque terrestre de Houston : Carlos Hyde est le #1, ayant dépassé 1000 yards cette saison, avec Watson et Duke Johnson qui peuvent aussi avancer (même si ce dernier est une arme double). Ce sera un test intéressant pour savoir si ce renouveau des Chiefs est juste un écran de fumée ou une vraie progression.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Patrick+Mahomes+Houston+Texans+v+Kansas+City+a8g_ipJR1obl.jpgLes finalistes AFC de l’édition précédente se verraient bien y retourner, et cette fois transformer l’essai. Patrick Mahomes continue de mener l’attaque avec son explosivité naturelle, même s’il est vrai qu’il a connu quelques petits couacs ici ou là pendant la saison régulière ; il termine quand même avec 4031 yards (10e), 8.3 yards par passe tentée (4e), 26 TDs (8e), 5 INTs (8e) et un QB Rating de 105.3 (7e). C’est bien entendu un des duels qu’on attend dans ce match : est-ce que J.J. Watt, qui a mis un demi-match à se chauffer face à Buffalo, va pouvoir contenir le remuant #15 dans la poche, voire le sacker, ce qui est tout sauf évident (98 pressions dont 25 sacks concédés) ? Le QB ne fait pas beaucoup d’erreurs ; Mitchell Schwartz, le Right Tackle et meilleur OL des Chiefs, va devoir faire un match dont il a le secret pour contenir Maximum Wattage (mettez-le dans une cage de Faraday ça aidera).

C’est un secret de polichinelle que le pass-rush des visiteurs aura beaucoup de pression sur les épaules, car sur une cheville et demi Mahomes avait quand même lancé pour 273 yards et 3 TDs lors du match de Week 6 ; cette fois il est sur ses deux jambes et il a ses armes à disposition, à commencer par Tyreek Hill qui avait scoré par deux fois. Le match de la semaine dernière a rappelé, du moins pendant une mi-temps, que la couverture des Texans continue d’avoir des problèmes, et cela ne risque pas de changer contre l’explosivité légendaire de l’attaque des locaux : 69 big plays créés d’un côté (6e), 73 big plays concédés de l’autre (24e). Travis Kelce mène les cibles avec 1229 yards alors que Hill est le meilleur marqueur avec 7 TDs, et les deux devront être contenus autant que possible par Johnathan Joseph, Justin Reid et leurs partenaires ; l’absence de Tashaun Gipson est préjudiciable dans ce genre de situation. Et bien sûr, il ne faut pas pour autant oublier Mecole Hardman qui mène la ligue avec 20.7 yards par réception (!) ou Demarcus Robinson, sinon vous prenez un big play avant même d’avoir compris.

C’est déjà un peu plus compliqué au sol : aucun coureur n’a joué 400+ snaps ou couru pour 500+ yards… ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas efficace quand il le veut (4.2 yards par course, 16 TDs). C’est juste qu’il n’est pas utilisé autant qu’il le devrait : Damien Williams tourne à 4.5 yards par course et a scoré 5 TDs, alors que LeSean McCoy a un peu disparu ces derniers temps (même si c’était peut-être pour le reposer). Andy Reid aurait tort de s’en passer car Houston a eu des difficultés toute la saison malgré le boulot de D.J. Reader, Zach Cunningham et Benardrick McKinney.

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Cela ne vous surprendra pas, mais le match de Week 6 avait suivi les tendances de la saison : Kansas City marque la majorité de ses points en 1e mi-temps (59.2% – 4e) et Houston la majorité en 2e mi-temps (57.1% – 4e) ; ce sera déjà une belle victoire si les visiteurs empêchent les locaux de scorer sur leur premier drive (54 points dont 7 TDs – 2e), ce qui pourrait leur permettre de ne pas courir après le score. Mais c’est surtout sur 3e tentative que les Texans doivent faire un miracle : ils en concèdent 48.5% (31e) alors que les Chiefs mènent la ligue avec 47.6%.

 

#5 Seattle Seahawks @ #2 Green Bay Packers

 

Date et Heure Française Lundi 13 Janvier, 00:40
Lieu Lambeau Field
Titre Un classique des années 2010
Prévision Météo Nuageux, risque de neige, < 0°C

 

Que serait une saison NFL sans match entre Seattle et Green Bay ? Les deux équipes se sont rencontrées 7 fois dans les années 2010, avec souvent des matchs mémorables comme la Fail Mary en 2012, le match d’ouverture et la finale NFC de 2014 ou l’implosion de Wilson et ses 6 INTs en 2016. Histoire de ne pas stopper la tradition d’au moins un match chaque année depuis 2014, Seattle quitte Philadelphie pour se rendre à Lambeau avec le sacré challenge de casser deux séries : l’équipe qui reçoit a gagné 13 des 14 dernières confrontations, dont 8 victoires consécutives des Packers à domicile.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Russell+Wilson+NFC+Championship+Green+Bay+VUjwRRskQuLl.jpgL’une de ces 8 victoires était d’ailleurs le fameux Wild Card 2003 avec le retour des ex-Packers Mike Holmgren et Matt Hasselbeck, le Quarterback déclarant lors du coin toss de la prolongation « We want the ball and we gonna score » avant… de lancer un pick-6 à Al Harris. Il y a fort à parier que si jamais le match en arrive là, Russell Wilson devrait s’abstenir de telles déclarations… même s’il est sûr que la dernière prolongation en playoffs contre Green Bay lui avait plutôt porté chance avec cette bombe pour Jermaine Kearse et la victoire en finale NFC 2014.

Le #3 a été la figure centrale offensive de Seattle en Wild Card contre Philly, et il voudrait bien que cela change un peu ; mais en attendant il aura à avancer par les airs et il va se retrouver face à un gros problème : DEUX Tackles, Duane Brown et George Fant sont incertains alors que le Smithsonian Sackstitute ouvre ses portes. Za’Darius Smith s’est un peu extirpé du duo pour devenir le président de l’établissement avec 50.5 pressions (2e NFL) dont 13.5 sacks (6e), alors que Preston Smith est le vice-président avec 35 pressions dont 12 sacks ; quoi qu’il en soit, le pass-rush des Packers est actif (137 pressions dont 41 sacks), et il va surtout avoir à coeur de garder Wilson dans la poche avant de l’enterrer. Le forcer à quelques mauvaises décisions comme en 2016 serait un bonus, mais de manière générale l’attaque est avare de turnovers avec seulement 6 (3e).

Pour l’assister par les airs, Wilson aura bien entendu Tyler Lockett mais surtout la sensation DK Metcalf qui sort d’un match de playoffs historique contre les Eagles, ce qui nous promet un sacré duel avec Jaire Alexander et Kevin King (32 passes défendues, 7 INTs à eux deux), sans oublier Papy Tramon Williams dont l’apport au niveau talent et expérience est très important.

Au sol, on en attend plus du retour de Marshawn Lynch, et visiblement Pete Carroll aussi : la défense contre la course de Green Bay continue d’être un problème à 4.7 yards par course. Si Beast Mode ainsi que Travis Homer peuvent alléger la charge du #3, surtout avec un temps qui pourrait tourner mauvais, ce sera d’autant plus facile de contrôler l’horloge et de laisser l’attaque adverse sur le banc.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Aaron+Rodgers+Aaron+Jones+Detroit+Lions+v+Kz0jzOhAjHql.jpgUne attaque qui n’a pas forcément la superbe des années précédentes (enfin, avant le trou de deux ans) : 23.5 points (15e), 345.5 yards (18e), 36% de 3e tentatives (23e)… mais 64% de TDs en redzone (8e), preuve qu’on reste efficace dans le Wisconsin. Vous avez peut-être entendu le questionnement sur le niveau d’Aaron Rodgers : ce n’était pas 2015 (sa plus « mauvaise » saison complète), mais il a exhibé certaines tendances qu’on avait déjà vues auparavant ; disparition de la slant, overdose de balles longues imprécises, receveurs ouverts oubliés… bref, parfois on a l’impression qu’il est l’anti-Brady, voulant prendre ce qu’il veut au lieu de ce que donne la défense.

Il n’a pas fait une mauvaise saison statistique (62%, 4002 yards, 26 TDs, 4 INTs) mais il n’a plus forcément été la force motrice #1 de l’attaque ; au moins, il reste très protecteur de la balle (8 ballons perdus – 13 pour l’attaque entière), ce qui donne toujours une possibilité de remporter le match : une mentalité qui a été très importante pour obtenir ce bilan de 13-3. Sa protection a été un peu moins solide que d’autres années, mais elle reste adéquate, et elle devra s’occuper du cas Jadeveon Clowney : le pass-rush des Hawks reste une quantité difficilement estimable, mais l’ancien #1 peut toujours prendre un match à son compte s’il le veut ; on se prépare un sacré duel face à Bryan Bulaga qui a été le meilleur OL à GB cette saison… mais le Clown aura besoin d’aide pour, là aussi, tenir AR dans la poche et le forcer à faire des erreurs.

Un des problèmes du #12 a aussi été la confiance en ses receveurs : une fois qu’on passe Davante Adams, #1 incontesté bien plus dangereux que ses 997 yards et 5 TDs le laissent penser, on retrouve la grande surprise Allen Lazard (477 yards et 3 TDs)… et pas grand-chose. Il va falloir que MVS ou Geronimo Allison ou quelqu’un d’autre sorte de sa boîte pour être le playmaker inattendu ; si Jimmy Graham veut le faire contre son ancienne équipe, qu’il ne se gêne pas. Il reste à voir si le meilleur Corner des Hawks, Shaquill Griffin, suivra Adams partout où il ira ou si la couverture tournera, mais Quandre Diggs devrait surveiller Graham dans un ensemble qui a ses failles : la couverture survit surtout par les INTs (16), lâchant 263.9 yards par match (27e).

Non, le nouveau roi Aaron chez les locaux est Aaron Jones ; avec l’arrivée de Matt LaFleur, #FeedAaronJones est devenu un vrai mantra : 285 touches, 1558 yards et 19 TDs (top NFL) pour le remuant #33. Cela va demander un effort de groupe des Hawks afin de l’arrêter : Poona Ford et ses amis maousses pour fermer les portes au près, et Bobby Wagner et ses partenaires pour aider au centre et fermer les extérieurs. Si Jones prend le match en main, Seattle va courir après le temps perdu, sans oublier Jamaal Williams qui revient de blessure.

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Peut-on s’attendre à autre chose qu’un match serré ? Les Hawks sont 10-2 dans les matchs à une possession, les Packers 8-1. Sans surprise, Seattle est bien plus régulier dans sa production de points au cours du match par rapport à Green Bay qui a des explosions et des périodes de ronflette ; le genre de choses qu’on ne peut pas se permettre en playoffs.

Les ballons perdus et les points générés grâce à eux pourraient être la clé : les deux équipes ont un turnover differential de +12 (3e), protègent bien le cuir (GB 13 – SEA 20), savent le voler (GB 25 – SEA 32) et capitaliser dessus (GB 77 points – SEA 83) ; à moins qu’il n’y en ait aucun dans la rencontre, cela pourrait s’avérer très important, surtout si derrière c’est directement transformé en TD (Seattle a concédé 5 TDs défensifs mais en a réussi 3, GB n’en a concédé aucun mais réalisé aucun non plus).