NFL Team Honors IV : Tennessee

500-Titans

Les Titans ont réussi le triplé avec une troisième saison consécutive à 9-7 pendant laquelle ils continuent de délivrer le même sentiment : il y a de la qualité, mais leurs matchs ressemblent souvent à des combats de boue et il manque toujours un petit quelque chose pour aller plus haut. Dans les chiffres, cela se traduit par une décennie sans titre de division ou saison à 10+ victoires. Il est possible de voir cela comme un petite succès quand l’équipe est menée par un nouveau Head Coach qui connaît sa première expérience en Mike Vrabel ; c’est un argument qui se défend, mais qui ne va pas durer bien plus longtemps. S’il ne faut jamais sous-estimer trois saisons consécutives en positif, il va falloir passer le cap avant que la fenêtre ne se referme.

À lire en thalassothérapie (bains de boue, etc).

 

TENNESSEE TITANS
3e AFC South ~ 9-7

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Mike Mularkey avait tenté une révolution avec son exotic smashmouth (plutôt réussie d’ailleurs vu les résultats), mais visiblement l’organisation voulait un peu plus de variations dans le style pour aller encore plus loin. C’était donc au précoce Mike Vrabel de continuer à faire progresser la franchise ; il n’avait mis que huit ans entre l’arrêt de sa carrière professionnelle (2010) et son premier poste de Head Coach.

Dans ce but, Tennessee devait retrouver le Marcus Mariota d’avant cette saison 2017 très moyenne en-deçà de ce qu’il pouvait réaliser… et même le voir accéder au niveau supérieur ; l’embauche de l’ex-assistant des Falcons et Rams Matt LaFleur comme Coordinateur Offensif prouvait cette volonté. Autour du Quarterback, la situation avait un peu évolué : Derrick Henry était officiellement le cheval de travail, et l’équipe avait fait venir l’ex-Patriot Dion Lewis pour l’assister. La ligne offensive restait majoritairement inchangée avec Taylor Decker – Quinton Spain – Ben Jones – Josh Kline, mais elle devait espérer que le Right Tackle Jack Conklin soit remis de sa rupture d’ACL ; les Titans avaient signé l’ex-Buc Kevin Pamphile pour mettre un peu de compétition au poste de Guard. Du côté des cibles de passe, c’était la prime à la jeunesse si on excluait les vétérans Rishard Matthews et l’über-important Tight End Delanie Walker : le troisième année Tajae Sharpe ainsi que les sophomores Corey Davis, Taywan Taylor et le Tight End Jonnu Smith allaient devoir monter au créneau – et les deux premiers rester en bonne santé – pour aider Mariota ; le potentiel était là, il devait être confirmé.

En défense, pourquoi ne pas substituer un Coordinateur Défensif ex-AFC North par un autre : le légendaire Dick LeBeau était remplacé par l’ancien Raven Dean Pees pour aider l’unité à être plus constante dans son ensemble. L’organisation avait décidé de booster toutes les lignes, à commencer par le front-7 : les Defensive Linemen Jurrell Casey – Da’Quan Jones avaient perdu Sylvester Williams et Karl Klug alors que les Linebackers avaient perdu le sous-coté Avery Williamson ; en remplacement étaient arrivés l’ex-Chief Nose Tackle Bennie Logan ainsi que les deux premiers tours Linebackers Rashaan Evans (qui allait aider Wesley Woodyard contre la course) et Harold Landry (qui allait assister le duo dynamique Brian Orakpo – Derek Morgan dans le pass-rush). Et afin de renforcer une arrière-garde parfois assiégée, devinez où les Titans avaient fait leurs emplettes ? L’ex-Patriot Malcolm Butler retrouvait un visage connu avec Logan Ryan, déplacé dans le slot pour laisser Adoree’ Jackson sur l’aile ; la révélation Safety Kevin Byard et l’ex-Raven Kendrick Lewis complétaient un groupe très intrigant.

Les Titans avaient fait des acquisitions intelligentes cette intersaison ; en fait, si les blessures les laissaient un peu respirer, l’ensemble paraissait solide et prometteur. À Vrabel et Mariota de former le combo idéal, dans une division tout sauf facile, pour viser au moins dix victoires (une première depuis 2008) et une nouvelle place en playoffs.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Miami L 20-27 0-1 co
2 vs Houston (0-1) W 20-17 1-1 dwpo
3 @ Jacksonville (2-0) W 9-6 2-1 do
4 vs Philadelphia (2-1) W 26-23 (OT) 3-1 wpo/TT
5 @ Buffalo (1-3) L 12-13 3-2 co
6 vs Baltimore (3-2) L 0-21 3-3 cwp
7 @ LA Chargers (4-2) L 19-20 3-4 cwpo
8 BYE
9 @ Dallas (3-4) W 28-14 4-4 wp
10 vs New England (7-2) W 34-10 5-4 cwp
11 @ Indianapolis (4-5) L 10-38 5-5 dwp
12 @ Houston (7-3) L 17-34 5-6 dwp
13 vs NY Jets (3-8) W 26-22 6-6 co/W
14 vs Jacksonville (4-8) W 30-9 7-6 d
15 @ NY Giants (5-8) W 17-0 8-6
16 vs Washington (7-7) W 25-16 9-6 W
17 vs Indianapolis (9-6) L 17-33 9-7 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 4-4, 5-3.
    • Par quart de saison : 3-1, 1-3, 2-2, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division (d) : 3-3.
    • Dans la conférence (d+c) : 5-7.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 4-5.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 4-5.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 4-3.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-0-1-0.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 119-137 (0.465, 31e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 133-123 (0.520, 9e).
    • Écart entre les deux : 0.055 (4e).

Tennessee a bâti son 9-7 différemment de la saison dernière, en étant moins efficace dans la division (3-3 vs. 5-1) et dans la conférence (5-7 vs. 8-4) ; le renforcement de l’AFC South y est pour quelque chose, ce que l’on voit dans le grand bond entre le bilan projeté du calendrier et le bilan réel. Résultat, Tennessee a disputé bien plus de matchs contre les équipes ayant terminé en positif (9 vs. 6) et celles qualifiées en playoffs (9 vs. 4) ; le bilan a été bien moins bon : 4-5 et 4-5 vs. 4-2 et 2-2 en 2017. Alors comment l’équipe a-t-elle fait, malgré cela, pour finir avec le même bilan que l’année dernière ? En étant bien plus imperméable au dernier quart-temps : Tennessee avait perdu trois matchs dans les 15 dernières minutes en 2017, elle n’en a perdu aucun cette année pour le même nombre de victoires (deux).

 

La réalité

 

Le GOB2018, vous connaissez ? Tennessee n’a pas eu le mémo, restant peu ou prou dans les clous de la saison précédente : -1.5 point marqué par match à 19.4 (27e) et seulement +1 TD à 34 (26e) ; il y a eu des premières mi-temps au ralenti (8.4 points – 29e et 14 TDs – 30e) et des fins de matchs en trombe (32 points dans les deux dernières minutes du match – 2e). Il y a également 312.4 yards par match (25e), 5.3 yards par action (23e), 18.1 first downs (26e), 47 big plays (29e), 49 voyages en redzone (22e) dont 53.2% terminant en TD (23e) et 29:23 de possession (23e) ; beaucoup de stats qui se rapprochent de 2017, même s’il y a une tendance inquiétante : Tennessee a passé bien plus de temps derrière au score (+5:44 à 29:19 en moyenne par match – 26e). Il y a cependant des points positifs : l’attaque a mieux converti ses 3e tentatives (+4.9% à 40% – 15e), elle a mieux protégé le cuir (-7 ballons perdus à 18 – 7e), elle a offert bien moins de TDs à la défense adverse (-3 avec 1 seul), et l’équipe est toujours l’une des plus disciplinées de la ligue – cette année elle est même en tête de la NFL avec 5.1 pénalités pour 45.4 yards par match. Mais ce n’est pas vraiment suffisant : si la chute entamée en 2017 semble ne pas avoir continué sur le plan des statistiques en elles-mêmes, elle a en fait continué dans les classements à cause du GOB2018 (voilà pourquoi il faut toujours regarder les deux).

Mais bien sûr, avec une équipe qui finit 9-7 derrière une attaque toujours en manque de production, cela veut dire que la défense a bien neutralisé ce phénomène global emportant la NFL. L’aspect le plus spectaculaire est au niveau des points encaissés, avec -3.3 par match à 18.9 (3e) ; c’est ce qui a permis aux Titans de remporter tellement de « combats de boue ». Cela vient des -4 TDs encaissés à 32 (2e), mais surtout des -12 FGs adverses tentés à 29 (15e) ; l’année dernière les Titans avaient vu le plus de FGs tentés contre eux (41). Au fait, vous vous rappelez le réveil offensif en deuxième mi-temps ? La défense aussi : 7.8 points (2e) et 12 TDs encaissés (top NFL) ; mieux : elle mène la ligue en dernier quart-temps (3.9 points et 6 TDs encaissés) ainsi que dans les deux dernières minutes du match (SIX petits points encaissés via deux FGs). La meilleure protection du ballon en attaque a permis d’encaisser moins de points à cause d’eux (-20 à 50 – 15e). Pour le reste, cela ressemble aussi à 2017, mais c’est forcément positif pour la défense : 333.4 yards par match (8e), 5.3 yards par action (7e), 18.6 first downs (5e) et 36.6% de 3e tentatives autorisées (10e) ; il y a eu de belles améliorations avec -8 voyages en redzone à 49 (8e) dont -3.5% terminant en TD à 44.7% (2e), mais il y a eu une inflation des big plays avec +15 à 55 (8e). Dans l’ensemble, une belle performance, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des secteurs à surveiller, mais les récompenses servent à cela.

Voici les récompenses de la saison :

Les deux acolytes de 2017 reviennent se disputer le Most Valuable Player et le Defensive Player Of The Year, et ce même si un troisième aurait pu s’intercaler dans la discussion ; il faut donc à nouveau départager ces deux zigotos. Il n’était décemment pas possible de demander à un certain Safety de refaire la même saison mirobolante qu’en 2018, et même s’il n’a pas baissé de pied pour autant (c’est pour cela que nous allons le retrouver rapidement), il est temps que le Season Review sacre un joueur : le Defensive End Jurrell Casey mérite la récompense pour cette année, mais aussi pour l’ensemble de son oeuvre.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Jurrell+Casey+Tennessee+Titans+vs+Buffalo+kXoxnevEtgll.jpgSi deux jeunots ont explosé sur la scène NFL ces derniers temps pour le seconder, Casey reste la force #1 de la défense, infatigable contre la course et contre la passe : il mène l’équipe avec 8.5 run stuffs et 20 pressions dont 7 sacks, tout en ajoutant 62 plaquages, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré… en ratant le dernier match, ce qui s’est vu sur le terrain puisque les Titans ont très peu vu le ballon. Il est le leader de la défense, l’exemple que tout le monde suit, et vous avez peut-être déjà remarqué une statistique qui devrait vous indiquer que tout le monde n’a pas vraiment suivi son exemple… surtout quand vous allez lire le paragraphe suivant (transition ! suspense !).

Il fallait répartir les récompenses parmi les talents défensifs des Titans, donc il se retrouve « relégué » dans celle-ci, mais il ne fait aucun doute qu’il a les arguments pour rejoindre au moins la discussion pour le Defensive Player Of The Year : le Linebacker Jayon Brown a fait l’équivalent d’une « Byard » cette saison dans le Tennessee. Le sophomore, drafté au cinquième tour l’année dernière, a passé une année rookie discrète avant de venir remplacer Avery Williamson parti aux Jets ; une tâche importante étant donné les prestations toujours solides de ce dernier. Il a fait plus que répondre présent : 97 plaquages dont 5 run stuffs, 16 pressions dont 6 sacks (2e de l’équipe), 6 passes défendues, 1 pick-6, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. S’il doit encore corriger quelques petites choses dans la défense contre la course, il est déjà au point en couverture et il est un redoutable blitzeur… voire même un peu trop redoutable.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jayon+Brown+Tennessee+Titans+vs+Los+Angeles+10HlsCCk3Gyl.jpgCar évidemment, quand un 3-4 Defensive End et un Inside Linebacker sont vos deux meilleurs pass-rushers, vous avez un problème. Les Outside Linebackers ont fait quelques apparitions, mais pas ceux auxquels vous pensez : Brian Orakpo et Derrick Morgan ont été majoritairement invisibles. Voici la liste des sackeurs par ordre décroissant : Casey, Brown, un rookie Outside Linebacker, un autre Inside Linebacker, UN CORNERBACK, un Outside Linebacker Free Agent, et enfin on aperçoit Orakpo avec ses 8.5 pressions dont 1.5 sack ; Morgan s’est noyé dans le brouillard avec 4.5 pressions dont 0.5 sack. Kamalei Correa est l’Outside Linebacker Free Agent, en provenance de Baltimore via un échange ; on ne peut pas dire qu’il ait mis le feu à l’attaque adverse avec 2 run stuffs, 8.5 pressions dont 3.5 sacks et 1 fumble forcé, mais c’est toujours mieux que le duo précité. Si l’équipe a fini avec 122 pressions (21e) dont 39 sacks (16e) avec des taux par action de passe adverse dans les mêmes eaux, elle le doit surtout à Casey, aux renforts et aux différents blitz appelés.

Pour finir sur l’unité des Linebackers, nous reviendrons un peu plus loin sur les deux rookies qui sont venus la compléter ; évoquons le toujours aussi infatigable Wesley Woodyard : le vétéran a encore été un vrai patron dans la défense mais son indisponibilité a été ressentie pendant la saison (68.2% des snaps défensifs). Et pourtant, malgré cela, il parvient à finir en tête de l’équipe avec 113 plaquages dont 1.5 run stuff, 11.5 pressions dont 4.5 sacks, 2 passes défendues et 1 fumble récupéré.

Récompense suivante… bon d’accord, nous allons essayer de sortir quelqu’un de l’attaque des Titans.

C’est normalement ici que nous parlons de Delanie Walker, mais le Tight End s’est blessé après seulement quelques snaps, promettant une saison ardue pour l’attaque. Il y a quand même un joueur qui s’extirpe du lot car sans lui Tennessee n’aurait probablement pas fait ce retour du diable Vauvert en fin de saison ; mais, pour bien montrer que l’attaque est encore en chantier, on peut aussi dire que s’il avait été moins transparent avant, il n’y aurait pas eu besoin de retour. Quoiqu’il en soit, le coureur Derrick Henry a fait une demi-année post-bye week fracassante, avec notamment un mois de décembre stratosphérique à 6.4 yards par course ; elle comprend ce match monstrueux de Week 14 contre Jacksonville : 17 courses pour 238 yards et 4 TDs avec un TD de 99 yards qui égale le record de Tony Dorsett. Cela lui a permis de redresser totalement une première moitié de saison mollassonne pour finir avec 215 courses pour 1059 yards (7e NFL), 12 TDs (3e) et 51 first downs (10e) ; on peut y ajouter ses 15 réceptions pour 99 yards mais ce n’est clairement pas son exercice favori.

Sa résurgence a été importante, parce qu’on ne peut pas dire que l’ex-Patriot Dion Lewis avait fait un malheur : avec 155 courses pour 517 yards, il n’est qu’à 3.3 yards de moyenne, et il n’a marqué qu’un seul TD ; il a été plus un peu plus actif en réception avec 59 (via un taux excellent de 88.1%) pour 400 yards et 1 TD. Néanmoins il sera resté trop peu efficace à la course, ce qui est problématique quand votre playcall continue d’être parmi ceux qui l’utilisent le plus (48.4% – 2e) ; il aura fallu la participation du Quarterback lui-même pour poster des stats générales potables : 126.4 yards par match (7e), 4.5 yards par course (15e), 15 TDs (11e) mais seulement 10 big plays (20e) et 2 matchs d’un coureur à 100+ yards (21e). Il est sûr qu’encaisser 60 run stuffs (29e) soit 13.2% des courses (21e) n’aide pas, mais nous reviendrons plus tard sur le sujet.

Avec Casey et Brown qui ont déjà leur babiole, c’est au tour du Safety Kevin Byard. Il a fait son maximum pour essayer de tenir son rythme infernal de 2017 ; c’était trop difficile, mais il est parvenu à s’en approcher avec toujours autant d’activité et d’impact, sur et en dehors du terrain. Il a été le Titan défensif le plus utilisé (99.7% des snaps) et le Titan le plus utilisé globalement (1137 snaps) avec ses piges sur équipes spéciales ; son talent et son énergie ont poussé les coachs à l’utiliser dans plus de situations différentes : il a rajouté pass-rusher à son arsenal avec 90 plaquages dont 1 run stuff, 7 pressions dont 2 sacks, 8 passes défendues et 4 INTs.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Kevin+Byard+Baltimore+Ravens+vs+Tennessee+1CzRhfTQaxLl.jpgCette année, il a évolué dans une couverture qui a reçu un peu d’aide, ce dont elle avait besoin ; elle aurait juste préféré avoir un meilleur pass-rush pour l’assister. Le premier renfort est venu de la Free Agency, mais pendant un moment il était plutôt destiné à finir comme FA Bust Of The Year : tel le Henry défensif, Malcolm Butler a connu une première moitié de saison cauchemardesque. Néanmoins, après la bye week, il a visiblement compris quelque chose, semblant bien plus naturel dans son jeu ; sa saison aurait dû être meilleure, mais au moins il a su redresser la barre pour terminer avec 3 run stuffs, 1 sack, 12 passes défendues, 3 INTs dont 1 pick-6 et 1 fumble forcé. À l’opposé, on attendait une confirmation pour le sophomore Adoree’ Jackson et… disons qu’il a été encore une fois solide, mais pas stratosphérique avec 2.5 run stuffs, 10 passes défendues et 2 INTs ; on s’attendait peut-être à un peu mieux de sa part. L’arrivée de Butler a permis de resituer Logan Ryan à son poste préféré dans le slot, et il l’a confirmé via sa capacité à être un terrifiant blitzeur : 9 pressions dont 4 sacks (c’est lui le Cornerback dans la liste des meilleurs pass-rushers un peu plus haut) et 8 passes défendues.

Enfin, chez les Safeties, la signature de Kenny Vaccaro a été une vraie bonne idée : il est venu s’installer aux côtés de Byard pour former un duo de Safeties polyvalents et interchangeables, et son absence sur blessure a été notable. Comme Ryan, lui aussi a fait des apparitions remarquées en pass-rush (6 pressions dont 2 sacks), tout en ajoutant 4 passes défendues et 1 INT. Kendrick Lewis a fait quelques piges sans être vraiment décisif (1 run stuff et 1 passe défendue). Dans l’ensemble, la couverture a donc vu un regain de forme par rapport à 2017 : 63.2% de complétion (9e), 216.9 yards par match (6e) dont 92.6 après la réception (2e), 6.5 yards par passe tentée (7e), 21 TDs (3e), 88.4 de QB Rating adverse (8e), 3 matchs d’un QB adverse à 300+ yards (3e) et 48 big plays (10e) ; mais il y a seulement 63 passes défendues (21e) et 11 INTs (23e).

Les Titans ont eu une petite draft avec seulement quatre joueurs, mais ils ne semblent pas s’être trompés sur les deux premiers qui sont venus renforcer l’unité des Linebackers : le premier tour Rashaan Evans et le deuxième tour Harold Landry ont laissé leur marque sur cette saison ; le deuxième emporte la récompense parce qu’il a été plus disponible que le premier.

Landry est l’Outside Linebacker rookie de la liste des pass-rushers précédemment citée : avec 16.5 pressions (2e dans l’équipe) dont 4.5 sacks, il faut qu’il gagne en régularité et qu’il ajoute plus de technique dans son pass-rush, mais il a produit là où le duo de vétérans n’a pas existé. Il a ajouté 3 run stuffs, 2 passes défendues et 1 fumble forcé ; il doit encore progresser et étoffer son jeu mais ce qu’on a vu en 2018 était très prometteur. Son partenaire Evans a vu son année à moitié pourrie par une blessure, mais ce qu’il a montré sur le terrain une fois revenu est très intéressant : il a pris davantage de place dans l’escouade, notamment contre la course avec 2.5 run stuffs (il a aussi 1 passe défendue), et il a mieux fini que Landry.

Quand Delanie Walker s’est blessé, on ne donnait pas cher de la peau du jeu aérien des Titans. Il ne restait guère plus qu’une possibilité pour les jeunes cibles : se regrouper autour du vétéran Rishard Matthews pour s’appuyer sur son expérience de l’équipe et de la NFL en général. Résultat : 3 réceptions, 11 yards et une demande de libération acceptée au bout de trois matchs. Le but ici n’est pas tant de taper sur l’un ou sur l’autre, mais de simplement poser la question : comment voulez-vous que le groupe des receveurs fonctionne quand le plus expérimenté se retire brutalement ?

Cela a mis encore plus de pression sur les autres, à commencer par le sophomore Corey Davis : après sa saison rookie tronquée par les blessures, il est devenu la cible #1, celle principalement surveillée par les défenseurs, et de plus son Quarterback a eu plusieurs noms ou n’était pas toujours à 100%. Si on prend tout cela en considération, il a fait une belle saison, jouant tous les matchs et terminant en tête de l’équipe avec 65 réceptions pour 891 yards (13.7), 4 TDs et 15 big plays. Derrière lui, il n’est pas surprenant de retrouver Dion Lewis deuxième en réception dans cette attaque ; le receveur suivant pourrait être un monstre s’il s’appelait Taywan Sharpe, mais ce n’est pas le cas : Taywan Taylor est rapide et agile mais ses mains ne sont pas sûres (37 réceptions pour 466 yards et 1 TD), alors que Tajae Sharpe a des mains sûres mais manque de vitesse et d’agilité (26 réceptions pour 316 yards et 2 TDs).

C’est un peu le problème : une fois Davis mis de côté, le reste du corps des receveurs n’offre pas assez si vous retirez Walker ET Matthews. Chez les Tight Ends, Jonnu Smith a mis du temps à paraître à l’aise dans l’attaque (que ce soit en réception ou en block) mais sa deuxième partie de saison a été intéressante ; il termine avec 20 réceptions pour 258 yards et 3 TDs. Luke Stocker a été plus régulier dans tous les compartiments (2 TDs).

Étant donné le pass-rush, il aurait été tentant de mettre la couverture, mais il faut aussi prendre en considération le volume de travail : les adversaires de Tennessee ont beaucoup couru (42.9% du playcall – 11e), et malgré cela la défense au sol a autorisé 4.3 yards par course (15e), 9 TDs (4e), 7 big plays (4e) ou 3 matchs d’un coureur à 100+ yards (13e). Elle a juste manqué de constance, et n’a pas toujours été assez perforante (45 run stuffs – 21e), mais dans l’ensemble donnons-lui la récompense.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Wesley+Woodyard+Austin+Ekeler+Tennessee+Titans+j81zrO8RmLhl.jpgElle a été menée par Casey et son lieutenant de toujours, DaQuan Jones qui a perdu le flair pour le pass-rush qu’il avait gagné en 2017 : il est toujours solide contre la course avec 4.5 run stuffs mais il n’a que 4 pressions pour aucun sack. Le jeune Austin Johnson est de la même trempe : solide contre la course, mais absent quand il s’agit de presser le Quarterback. Bennie Logan est venu faire quelques piges sympathiques, mais sans plus… c’est un peu le sentiment dans l’unité une fois qu’on regarde après Casey. Fort heureusement, les lignes suivantes ont plutôt bien rattrapé cela avec une grosse performance de Brown, Woodyard ou Evans.

Et une petite mention pour les équipes spéciales : si Ryan Succop a baissé de pied (26/30 en FGs et 28/31 en XPs), Brett Kern continue d’être énorme à 47.1 yards bruts, la couverture l’aide bien à 41.7 yards nets, et il a placé 39 de ses 74 punts dans les 20 yards adverses soit 52.7% (top NFL). De plus, Darius Jennings a été un démon sur retour de kickoff avec 22 pour 698 yards soit 31.7 de moyenne (2e NFL) et 1 TD.

Nous y arrivons : 185.9 yards par match (29e), 6.8 yards par passe tentée (18e), 16 TDs (28e), 89.8 de QB Rating (21e), 37 big plays (30e) et nous allons arrêter là. L’attaque aérienne reçoit sans trop de surprise la récompense ; il n’était déjà pas sûr qu’elle décolle le papier peint à la base, mais sans Walker et Matthews, c’était mission impossible. D’autant plus que la ligne offensive a connu une chute de qualité assez étrange : la belle unité de 2017 a été bien plus inconstante en 2018. Cela s’est déjà vu dans le jeu au sol via la mauvaise performance puis le grand bond de production de Henry (il n’a pas décidé tout seul de mieux jouer), mais c’est aussi apparu en protection ; et ce même si les totaux de 114 pressions dont 47 sacks avec un taux de « conversion » désastreux de 41.2% (pire de la ligue) ne sont pas totalement de leur fait.

Taylor Lewan est toujours un excellent Left Tackle et Quinton Spain un solide Left Guard ; au Centre, Ben Jones est d’une belle constance à un niveau légèrement au-dessus de la moyenne : il est là, il joue tous les snaps offensifs, il ne vous éblouira jamais mais ne s’écroulera jamais non plus. C’est plus à droite que les choses ont été difficiles : le Tackle Jack Conklin a semblé payer sa rééducation d’une rupture d’ACL et son intersaison ratée (avant de finir sur IR), mais c’est surtout le Guard Josh Kline qui a été le « maillon faible ». La belle surprise est venue de Dennis Kelly qui a fait des intérims au poste de Tackle et qui pourrait pousser pour avoir du temps de jeu.

La ligne a donc été un ensemble moins cohérent, mais elle n’est pas totalement responsable des sacks pris par les Quarterbacks ; le playcall, les receveurs, et les lanceurs eux-mêmes ont également leur part. C’est principalement visible avec Marcus Mariota qui, les blessures n’aidant pas, a souvent pris la poudre d’escampette plus tôt que d’habitude pour échapper à la pression. C’est donc un ensemble de facteurs plus qu’un simple problème de l’ex-Duck, car il n’a pas fait une mauvaise saison vu les circonstances : 68.9% (6e NFL), 2528 yards (7.6), 11 TDs, 8 INTs, 2 fumbles, 42 sacks et 92.3 de QB Rating. Comparez avec Blaine Gabbert : 60.4%, 626 yards (6.2), 4 TDs, 4 INTs, 5 sacks et 74.9 de QB Rating.

L’ajout de Kenny Vaccaro a été un vrai succès à moindre frais dans l’arrière-garde.

Pendant une moitié de saison, les ex-Patriots le méritaient ensemble, mais Butler s’est bien repris, donc Dion Lewis le ramène tout seul chez lui.

Les deux victoires après la bye week. Que ce soit celle 28-14 à Dallas lors du Monday Night Football de Week 9 ou celle 34-10 contre New England en Week 10, ce sont les deux matchs les plus complets qui ont fait penser que l’équipe avait enfin trouvé son équilibre et son rythme, rebasculant en positif à 5-4.

Les deux défaites contre Indianapolis. Le retour d’Andrew Luck et de la malédiction : 27-71 en score cumulé et des Titans qui n’ont jamais paru en capacité de battre les Colts à aucun moment des deux rencontres. Le match aller à été le plus dur dans son déroulement avec en plus la blessure de Mariota et l’hospitalisation de Dean Pees. Tant que la franchise de Nashville ne parviendra pas à ENFIN battre Luck (0-11 !), elle aura du mal à dominer la division et/ou se qualifier en playoffs.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Cleveland 7-8-1 Négative
2 vs Indianapolis 10-6 Playoffs
3 TNF @ Jacksonville 5-11 Négative
4 @ Atlanta 7-9 Négative
5 vs Buffalo 6-10 Négative
6 @ Denver 6-10 Négative
7 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
8 vs Tampa Bay 5-11 Négative
9 @ Carolina 7-9 Négative
10 vs Kansas City 12-4 DivChamp
11 BYE
12 vs Jacksonville 5-11 Négative
13 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
14 @ Oakland 4-12 Négative
15 vs Houston 11-5 DivChamp
16 vs New Orleans 13-3 DivChamp
17 @ Houston 11-5 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 131-124-1 (0.514, 9e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 74-54 (0.578, 2e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 57-70-1 (0.449, 28e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.129 (2e).

Bonne nouvelle Tennessee : tous les gros chocs hors division auront lieu à Nashville (Kansas City, les Chargers, New Orleans). Mauvaise nouvelle : vous avez des matchs pièges un peu partout (d’où un calendrier loin d’être évident), et histoire de pimenter la course aux playoffs vous terminez par la double confrontation avec le champion de la division qui prend en sandwich la réception du finaliste NFC malheureux.