NFL Team Honors IV : Tampa Bay

500-Buccaneers

Réunion de pirates dans le top-5 de la draft qui se boucle avec des Buccaneers qui, bonne nouvelle, ont enfin réussi à reproduire le bilan de l’année dernière. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il était de 5-11 ; même punition donc en 2018 avec, encore une fois, une équipe qui ne survit majoritairement que par son attaque aérienne (et qui finit invariablement par payer cela en envoyant des INTs). La défense, elle, a été criblée des blessures et a empiré par rapport à 2017, même si on sait qu’elle contient des bons joueurs ; c’est le plus gros chantier qui attend Bruce Arians (qui remplace Dirk Koetter renvoyé) et son Coordinateur Défensif Todd Bowles (qui vient d’être renvoyé des Jets).

À lire avec un béret et une belle barbe fournie.

 

TAMPA BAY BUCCANEERS
4e NFC South ~ 5-11

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Le mouton noir de la NFC South 2017 allait chercher à exister alors que les trois autres équipes étaient allées en playoffs avec au moins 10 victoires… autant dire que cela n’allait pas être facile.

C’était d’autant plus compliqué quand votre Quarterback titulaire était suspendu pour les trois premiers matchs ; Jameis Winston allait laisser la place à (qui d’autre ?) Ryan « Highlander » Fitzpatrick pour le début de l’exercice. Au moins, Winston aurait le temps de continuer à travailler sa connexion avec DeSean Jackson qui n’avait pas été suffisamment utilisée l’année dernière, même si le receveur avait fait partie des fameux « Six Dix » (six joueurs à 10+ yards par réception) ; on savait que l’explosivité était là avec Jackson, Mike Evans, Adam Humphries, Chris Godwin, Cameron Brate et O.J. Howard. En effet, le problème était plutôt du côté du sol : Doug Martin était définitivement parti et l’équipe avait drafté le deuxième tour Ronald Jones pour aider Jacquizz Rodgers à avoir une attaque terrestre potable. Cela dépendait aussi de cette ligne offensive toujours un peu inconstante : elle avait vu les départs de Joe Hawley, J.R. Sweezy et Kevin Pamphile pour l’arrivée de l’ex-Raven Centre Ryan Jensen, ce qui allait pousser le sous-coté Ali Marpet en Guard à l’opposé de Caleb Benenoch ; aux ailes, Demar Dotson – Donovan Smith était un bon duo, mais la frayeur sur le genou de ce dernier avait rappelé la faible profondeur de l’unité malgré le troisième tour Tackle Alex Cappa.

Cependant, le côté du ballon qui pêchait le plus à Tampa, c’était la défense : la pire de la ligue dans plusieurs statistiques en 2017 ; le General Manager Jason Licht avait décidé que cela commençait devant (ce qui était sensé). De fait, une refonte de la ligne défensive avait eu lieu avec les départs des Defensive Tackles Chris Baker – Clinton McDonald et du Defensive End Robert Ayers pour les acquisitions des ex-Eagles Beau Allen – Vinny Curry, de l’ex-Bear Mitch Unrein, de l’ex-Giant Jason Pierre-Paul (via échange) et du premier tour Defensive Tackle Tevita Tuli’aki’ono Tuipulotu Mosese Va’hae Fehoko Faletau « Vita » Vea. Bref, de quoi refaire le front-4 autour de Gerald McCoy afin de boucher les trous à la course et mettre plus de pression sur le Quarterback adverse. Le but était d’alléger le poids qui pesait derrière, non seulement pour le trio de Linebackers Lavonte David – Kwon Alexander – Kendell Beckwith, mais également pour une arrière-garde qui avait vu débarquer des petits nouveaux : les deuxième tour Cornerbacks M.J. Stewart – Carlton Davis avaient rejoint le groupe mené par Brent Grimes – Vernon Hargreaves ; chez les Safeties, T.J. Ward et Keith Tandy étaient partis pour laisser le duo Chris Conte – Justin Evans titulaire. Enfin Chandler Catanzaro était arrivé pour essayer de stabiliser les équipes spéciales.

Highlander devait affronter les Saints et le duo de Pennsylvanie, Philly et Pittsburgh. Autrement dit, le démarrage terrible d’un calendrier qui l’était tout autant et qui allait sacrément tester les mouvements faits en intersaison. Difficile de les voir disputer une place de playoffs, même s’ils avaient encore cette capacité de mettre des bâtons dans les roues des autres.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ New Orleans W 48-40 1-0 dwpo
2 vs Philadelphia (1-0) W 27-21 2-0 cwpo
3 vs Pittsburgh (0-1-1) L 27-30 2-1 wo
4 @ Chicago (2-1) L 10-48 2-2 cwp
5 BYE
6 @ Atlanta (1-4) L 29-34 2-3 do
7 vs Cleveland (2-3-1) W 26-23 (OT) 3-3 o/TL
8 @ Cincinnati (4-3) L 34-37 3-4 o
9 @ Carolina (5-2) L 28-42 3-5 d
10 vs Washington (5-3) L 3-16 3-6 c
11 @ NY Giants (2-7) L 35-38 3-7 co
12 vs San Francisco (2-8) W 27-9 4-7 c
13 vs Carolina (6-5) W 24-17 5-7 do
14 vs New Orleans (10-2) L 14-28 5-8 dwp/L
15 @ Baltimore (7-6) L 12-20 5-9 wpo
16 @ Dallas (8-6) L 20-27 5-10 cwpo
17 vs Atlanta (6-9) L 32-34 5-11 do

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 5-11.
    • Par demi-saison : 3-5, 2-6.
    • Par quart de saison : 2-2, 1-3, 2-2, 0-4.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 1-7.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 2-5.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 4-7.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-1-0-1.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 136-120 (0.531, 4e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 133-121-2 (0.523, 6e).
    • Écart entre les deux : -0.008 (19e).

Fitzmagic a permis un démarrage inespéré contre une forte opposition, puis, comme souvent, plus rien ; l’alternance au poste a fait du mal et la fin de calendrier très difficile a mené à une bulle en dernier quart de saison. Le calendrier a été à peine moins compliqué que prévu malgré la chute de qualité en NFC South qui a permis aux Bucs de faire un peu mieux qu’en 2017 dans la division (mais d’une seule petite victoire). Ce qui est embêtant c’est qu’il y a eu moins de matchs contre des équipes terminant en positif (8 vs. 10) et des équipes qualifiées en playoffs (6 vs. 9), donc le fait que le bilan soit équivalent, avec un pire bilan en dernier quart-temps (une défaite et une prolongation concédée vs. deux victoires, une défaite et une prolongation arrachée) prouve bien que la version 2018 des Bucs était en réalité moins forte que celle de 2017.

 

La réalité

 

Autant commencer de suite avec les sujets qui fâchent et qui placent les Bucs au fond de la ligue : 57 TDs encaissés dont 53 par la défense et 33 en première mi-temps, 77.6% de voyages adverses en redzone terminant en TD, des QBs adverses qui postent 72.5% de complétion, 110.9 de QB Rating et 7 matchs à 300+ yards ; en attaque, on a seulement 5 big plays et 20.6% des first downs par la course, sans oublier les 35 ballons perdus dont 26 INTs (c’est un petit miracle qu’ils n’aient coûté que 69 points en tout). Même si la défense s’est drastiquement améliorée sur conversion de 3e tentative avec 40.3% (22e) et dans le pass-rush (+27 pressions à 129 et +16 sacks à 38), elle a pris +5.1 points par match à 29.0 (31e), et elle ne doit qu’au GOB2018 de ne pas finir dernière avec 383.4 yards encaissés (27e) et 6.1 yards par action (31e), des pires marques que la saison précédente. Et comme souvent, les ballons volés ne sont pas une solution viable à long-terme : l’escouade s’était « sauvée » avec 26 (7e) en 2017, elle n’en a réussi que 17 (22e) en 2018.

En attaque, vous le voyez, la composante au sol n’a encore pas pesé bien lourd dans la balance, et le jeu aérien a derechef dû faire des exploits pour poster +3.9 points marqués par match à 24.8 (11e), +26 points dans les deux dernières minutes des mi-temps à 69 (8e), +52.0 yards à 415.5 (3e), +0.7 yard par action à 6.3 (3e), +24 big plays à 76 (4e), +8 voyages en redzone à 65 (5e) dont +10.9% terminant en TD à 60% (14e) +2.6% de 3e tentatives converties à 46% (3e), et toute une ribambelles de voyants au vert dans le jeu aérien sur lesquels nous reviendrons ; vous avez compris d’où viennent les problèmes. Notons quand même que, sur les 69 points inscrits dans les deux dernières minutes, 61 sont venus à la fin de la première mi-temps, ce qui n’en laisse que 8 à la fin du match, le genre de choses qui coûtent dans les matchs serrés (surtout quand vous rendez déjà le ballon à l’adversaire comme aucune autre équipe en NFL).

Voici les récompenses de la saison :

Le suspense est littéralement insupportable n’est-ce pas ? Mike Evans est devenu en 2018 le meilleur receveur de l’histoire des Bucs en yards et en touchdowns ; s’il ne se blesse pas en 2019, il deviendra également le meilleur receveur en réceptions (il lui en manque 35).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Mike+Evans+Philadelphia+Eagles+vs+Tampa+Bay+spocv7fxHmal.jpgIl a dominé sans cesse les défenses adverses à hauteur de 86 réceptions pour 1524 yards (3e NFL) à 17.7 yards de moyenne (4e), 8 TDs, 26 big plays (2e), 69 first downs (5e) et 8 matchs à 100+ yards (3e) ; mais comme on ne peut pas tout avoir, il aussi commis 7 drops. Il n’y a pas vraiment besoin de dire grand-chose de plus sur le phénomène se trouvant à la tête du fantastique corps de receveurs des Six Dix… même si cette année ils ont été amputés de justesse (nous y reviendrons).

Il pourrait être nominé pour le FA Signing Of The Year, mais c’est un de ses partenaires qui va recevoir la récompense. Vu qu’il en mérite une, donnons-lui le Most Underrated Player : le Defensive End Carl Nassib s’est fait remarquer dans Hard Knocks pour ses talents de financier, mais cela ne l’a pas sauvé d’une libération juste avant la saison. Tentant à tout prix de rebooster son pass-rush, le General Manager Jason Licht n’a pas hésité et a récupéré le joueur sur les waivers.

Une décision qui a largement payé car Nassib a été un ajout intelligent sur une ligne défensive qui en avait besoin ; il a su être polyvalent avec 8.5 run stuffs sur 29 plaquages (soit un taux délirant de 29.3% !), 20.5 pressions dont 6.5 sacks, 2 passes déviées et 2 fumbles forcés. C’est le genre d’éléments qu’on adore avoir à côté de joueurs plus confirmés et qui profite des opportunités pour se faire un nom.

Nous l’avons évoqué avec Evans, cette année le Six Dix a été le Six Almost Dix : en effet seules cinq des cibles de passe ont atteint les 10 yards par réception. Le Tight End Cameron Brate a un peu subi la très belle saison d’O.J. Howard qui lui a pris des snaps ; le deuxième TE a été plus discret mais termine quand même avec 30 réceptions pour 289 yards et 6 TDs. Howard a été très complet, que ce soit au block ou en réception avec 34 ballons attrapés pour 565 yards (16.6) et 5 TDs ; il est vraiment dommage qu’il ait fini sur IR après 10 matchs suite à une blessure à la cheville, car il aurait pu faire encore plus.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Chris+Godwin+Tampa+Bay+Buccaneers+vs+Atlanta+elCEHkWcuoIl.jpgAux côtés d’Evans, nous avons Chris Godwin qui émerge comme un véritable #2 avec 59 réceptions pour 842 yards (14.3) et 7 TDs, mais il doit faire attention avec 4 fumbles commis ; il a tout de même gentiment poussé dehors un DeSean Jackson qui a été présent avec 41 réceptions pour 774 yards (18.9 – 2e NFL !) et 4 TDs, mais qui s’est aussi fait remarquer par sa volonté d’être échangé. Adam Humphries continue d’être le slot à votre disposition avec 76 réceptions pour 816 yards (10.7) et 5 TDs : moins explosif mais toujours prêt à rendre service, il est le deuxième joueur le plus ciblé dans l’équipe.

Le groupe a totalisé QUINZE matchs à 100+ yards (dont la moitié pour Evans), alors que 65% des réceptions ont donné un first down ; les meilleures marques de la ligue. Enfin, pour ne rien gâcher et mis à part Jackson à cause de son rôle de dragster, ils ont tous un taux de réception sympathique, allant de 61.2% (Brate) à 72.4% (Humphries). Si on veut vraiment trouver quelque chose à critiquer : sur les 320.3 yards glanés par match à la passe (top NFL), il n’y en a que 110.4 après la réception (19e), soit seulement 34.5% (pire marque de la ligue). Cela veut aussi dire que les Quarterbacks font un bon boulot pour amener la balle aux receveurs car ils ne sont pas des machines à « YAC ».

Le point positif pour les Bucs, c’est qu’ils ont les joueurs pour qu’on hésite à faire le choix chaque saison. Le point négatif, c’est que ce sont toujours les deux mêmes et qu’ils ne suffisent pas. En prenant en compte l’environnement direct, c’est le Linebacker Lavonte David qui mérite le titre car il a été assez rapidement laissé seul suite à l’accident de voiture de Kendell Beckwith avant la saison, et la rupture d’ACL de Kwon Alexander. Il s’est retrouvé au coeur d’une défense qui a subi presque toute la saison, avant que le changement de Coordinateur – Mike Smith out, Mark Duffner in – ne lui insuffle un peu de vie vers la fin. D’ailleurs, David lui aussi a dû batailler contre les pépins physiques, mais il ne moufte jamais et fait inlassablement son maximum pour boucher les trous. Il termine 2018 comme le deuxième défenseur le plus utilisé (88.1% des snaps) avec 119 plaquages, 10.5 run stuffs (5e NFL), 10.5 pressions dont 3.5 sacks, 2 passes défendues, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Lavonte+David+Pittsburgh+Steelers+v+Tampa+Mkogl59he1Ol.jpgAvec l’indisponibilité de Beckwith et la blessure d’Alexander – qui avait eu le temps d’accumuler 5.5 run stuffs, 1 sack, 2 passes défendues et 2 fumbles forcés – l’équipe a dû envoyer Adarius Taylor qui a tenté d’exister avec 2.5 run stuffs, 1 sack, 5 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé. Devante Bond et Riley Bullough sont venus faire le complément, mais il était difficile de leur demander des miracles. Il n’est donc pas surprenant de voir que, notamment, la défense au sol de Tampa a eu du mal à stopper les coureurs adverses : 123.9 yards par match (24e), 4.7 yards par course (21e), 19 TDs (29e), 17 big plays (26e), 5 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (22e). Et même si tout n’est pas parfait, cela aurait pu être encore pire sans le travail des gros devant.

Des gros (transition !) qui ont vu l’arrivée de Tevita Tuli’aki’ono Tuipulotu Mosese Va’hae Fehoko Faletau « Vita » Vea parce qu’on ne se lassera jamais d’écrire son nom au complet. Il n’est pas le rookie ayant été le plus utilisé (nous reviendrons vers eux deux plus tard), mais il a été celui avec le plus d’impact. Pourtant il n’a pas été facile de démarrer sa carrière avec une blessure qui l’a forcé à attendre avant de jouer ses premiers snaps, mais il est monté en puissance au fur et à mesure de l’année, semblant parfois inarrêtable au coeur de la ligne. Ses stats sont bonnes pour un Nose Tackle dans sa première année avec 1 run stuff et 7 pressions dont 3 sacks, et ce n’est que le début ; s’il bâtit sur cette expérience et qu’il évite les blessures, il pourrait vite représenter un gros problème au coeur de son unité pour les lignes offensives.

Bien sûr, cela aide d’avoir Gerald McCoy à côté : le vétéran a fait une saison à la McCoy avec 2 run stuffs, 26 pressions dont 6 sacks et 1 passe déviée. Dans l’ensemble, la ligne défensive a été loin d’être le problème contre la course ; le taux de courses adverses terminant en run stuff a même augmenté significativement de +2.7% à 13.6% (9e), mais cela ne change pas que les deux premiers tiers de saison ont été très compliqués à cause des absences derrière elle.

« Bonjour je suis votre animateur Dirk Koetter et bienvenue dans votre jeu favori, la Roue des Quarterbacks ! ». Tel un Philippe Risoli du XXIe siècle, le Head Coach a d’abord subi la suspension de Jameis Winston, mettant Ryan Fitzpatrick sur le terrain ; mais il a ensuite joué au yo-yo entre les deux, voyez plutôt la liste des Quarterbacks ayant joué, match par match : Fitz – Fitz – Fitz – Fitz/Winston – Winston – Winston – Winston/Fitz – Fitz – Fitz – Fitz/Winston et enfin Winston jusqu’au bout. Dans le processus, les Buccaneers sont devenus la première équipe à gagner 450+ yards dans un match et marquer seulement 3 points (contre Washington). Ils n’ont toujours pas eu de Quarterback à 30 TDs sur une saison dans leur existence. Stupéfiant, non ?

À la décharge du duo infernal et comme nous l’avons dit en introduction, ils ont dû se battre avec l’aide du Six (Almost) Dix contre leurs adversaires mais aussi contre leur propre jeu au sol et leur propre défense ; mine de rien on arrive à une ligne de stat finale digne de Dan Marino ou Dan Fouts : 65.3% de complétion, 5358 yards (top NFL), 8.2 yards par passe tentée (2e), 36 TDs (3e), 26 INTs (32e), 4 fumbles, 41 sacks et 94.1 de QB Rating, sans compter les 9 matchs à 100+ yards (2e) ou les 71 big plays (2e). Bien sûr ni Fitz ni Winston ne protègent bien le cuir (même si ce dernier a fait des efforts en fin de saison), mais ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, et ce n’est déjà pas mal ; Fitz, tel le gunslinger fou qu’il est, s’est montré à la fois comme Fitzmagic qui termine en tête de la NFL avec 9.6 yards par passe tentée, et Fitztragic qui termine dernier de NFL avec un taux d’INT par passe tentée de 4.9%.

Voici les lignes de stats comparatives, Winston d’abord et Fitz ensuite : complétion – 64.6%/66.7%, yards – 2992/2366, yards par passe tentée – 7.9/9.6, TDs – 19/17, INTs – 14/12, fumbles – 3/1, sacks – 27/14, QB Rating – 90.2/100.4.

Nous en avons déjà longuement parlé : c’est bien sûr l’attaque aérienne. Autant passer rapidement à la suite.

… attendez, on peut revenir sur l’attaque aérienne si possible ? Non, vraiment, on DOIT passer à autre chose ? Bon. Mesdames et messieurs, bienvenue de l’autre côté du miroir (aérien) dont nous avons déjà découvert une partie dans l’introduction : 72.5% de complétion (32e), 259.4 yards (26e), 7.8 yards par passe tentée (31e), 34 TDs (30e), 9 INTs (26e), 110.9 de QB Rating adverse (32e), 7 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (32e), 9 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (28e). Dans l’ensemble, la couverture de Tampa Bay a fait une saison 2018 aussi mauvaise que celle de 2017 avec un pass-rush plus actif ; quid ?

Cela vient de deux facteurs : le premier est le plus évident – les blessures qui ont particulièrement touché l’arrière-garde ; Vernon Hargreaves est tombé dès le premier match, Chris Conte a suivi rapidement (dans le match où son âme est volée par Vance McDonald de Pittsburgh), et Justin Evans (qui a récupéré deux ballons et scoré sur un strip-6) a aussi eu du mal à rester disponible. Cela a forcé Andrew Adams et les rookies Carlton Davis, M.J. Stewart et Jordan Whitehead sur le terrain, avec des résultats logiquement très compliqués au début (Davis a été pénalisé 9 fois)… quoique le trio Adams – Davis – Whitehead a montré des améliorations au fur et à mesure de la saison qui sont plutôt encourageantes. Adams mène l’équipe avec 9 passes défendues et 4 INTs, Whitehead termine avec 76 plaquages (2e) dont 3 run stuffs et 4 passes défendues, alors que Davis a le plus joué du groupe pour 2.5 run stuffs, 4 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ; les trois ont le potentiel pour grandir et devenir des pièces importantes de l’arrière-garde pour le futur.

Le deuxième facteur, c’est le talent, surtout quand celui sur lequel on doit compter s’écroule : Brent Grimes a connu une mauvaise saison en général avec 6 passes défendues seulement, et c’est justement dans cette situation qu’il aurait été important que le vétéran tienne mieux la baraque. De fait, on retrouve des noms un peu inconnus dans les feuilles de stats, comme Ryan Smith (5 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré) ou Javien Elliott (3 run stuffs, 1 pick-6).

Nous venons de l’évoquer, la couverture a bénéficié d’un pass-rush qui a repris du poil de la bête. Bien sûr, il n’y a pas de quoi tomber de sa chaise avec 129 pressions (17e) dont 38 sacks (19e), mais le fait d’avoir bien plus souvent terminé le travail en plantant le Quarterback dans le sol avec le ballon est très appréciable. C’est exactement pour cela que les Bucs avaient signé Jason Pierre-Paul, et c’est ce que le Defensive End est venu faire en réalisant un petit miracle : avec 32.5 pressions dont 12.5 sacks, il devient le premier sackeur des Bucs à 10+ unités depuis Simeon Rice… en 2005 ; vous ne rêvez pas : douze (12) saisons sans un sackeur à 10+ unités.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Jason+Pierre+Paul+Pittsburgh+Steelers+v+Tampa+pgmuD61HnLrl.jpgEt il a fait tout cela en étant le défenseur le plus utilisé avec 933 snaps, soit 89.1% du total : cela en dit long sur la disponibilité des autres, puisque c’est le seul leader défensif d’une équipe NFL qui a joué moins de 90% des snaps de l’escouade en 2018. À la réflexion faite, peut-on mettre JPP Most Valuable Player aussi ? Il le mériterait. Il a également apporté contre la course avec 5 run stuffs, sans oublier 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré.

Il reste un secteur dont nous n’avons pas parlé mais qui aurait déjà pu être cité si la couverture ne l’avait pas tirée à elle (la couverture… vous suivez ?). Le jeu au sol a été la majorité du temps à l’arrêt avec 3.9 yards par course (30e), 11 TDs (23e) et 5 big plays (32e) ; s’il est facile de pointer du doigt les problèmes chroniques des coureurs, représentés par Peyton Barber et ses 234 courses pour 871 yards (3.7) et 5 TDs, il faut surtout pointer du doigt la ligne offensive avec, en son Centre, Ryan Jensen.

Si elle a été moyenne mais pas dénuée d’impact en protection avec 154 pressions et 41 sacks concédés (surtout quand on sait que le playcall a contenu 63.2% de passes – 6e), son travail au sol a été bien plus ardu : les coureurs ont trop souvent été frappés derrière ou au niveau de la ligne de scrimmage (24.7% des courses – 30e). Et ce qui est inquiétant, c’est qu’elle ne peut pas utiliser les blessures comme excuse : trois des cinq titulaires ont joué tous les snaps et le quatrième est à 90.1%. Mis à part Ali Marpet qui a encore été très solide, il y a des problèmes à tous les niveaux : Jensen est le plus decevant vu son contrat et le fait d’avoir été pénalise 11 fois pour 120 yards, Caleb Benenoch a eu de grosses difficultés, Demar Dotson a été le deuxième plus solide mais a été pénalisé 10 fois et Donovan Smith a eu des trous d’air un peu trop souvent, notamment en protection.

Mentions spéciales à Vinny Curry qui a été payé plus cher mais moins efficace que Nassib, terminant seulement à 9.5 pressions pour 3.5 sacks, et à Chandler Catanzaro qui n’a pas rassuré Tampa vec 11/15 en FGs et 23/27 en XPs ; il a fini par être remplacé par Cairo Santos qui a fait un peu mieux avec 9/12 en FGs et 17/17 en XPs.

Fitzmagic ! Parce que bien sûr, les Bucs derrière Fitzpatrick commencent la saison en battant les Saints chez eux, en battant les champions Eagles, et en faisant suer les Steelers chez eux avec un retour de folie pour échouer à trois points.

Fitztragic. Parce que bien sûr, il redescend sur terre dans une performance indigente contre Chicago, même si pour le coup il n’a pas été aidé par sa protection ni par sa défense. Ainsi va la vie d’immortel avec le Highlander de la NFL.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs San Francisco 4-12 Négative
2 TNF @ Carolina 7-9 Négative
3 vs NY Giants 5-11 Négative
4 @ LA Rams 13-3 DivChamp
5 @ New Orleans 13-3 DivChamp
6 UKH vs Carolina 7-9 Négative
7 BYE
8 @ Tennessee 9-7 Positive
9 @ Seattle 10-6 Playoffs
10 vs Arizona 3-13 Négative
11 vs New Orleans 13-3 DivChamp
12 @ Atlanta 7-9 Négative
13 @ Jacksonville 5-11 Négative
14 vs Indianapolis 10-6 Playoffs
15 @ Detroit 6-10 Négative
16 vs Houston 11-5 DivChamp
17 vs Atlanta 7-9 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 130-126 (0.508, 12e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 60-68 (0.469, 22e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 70-58 (0.547, 5e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.078 (25e).

C’est ici que nous posons la question cruciale : la NFL déteste-t-elle les pirates ? À l’instar d’Oakland, Tampa Bay va avoir une période de SIX semaines (4-9) pendant laquelle la franchise ne va pas jouer un match à domicile : déplacement, déplacement, match à Londres, bye week, déplacement, déplacement. C’est déjà compliqué d’exister dans la NFC South quand la défense plie trop souvent, mais avec en plus les Rams, Seattle, Houston, Indy et ce passage loin de la maison… il y a clairement un complot anti-pirate au 345 Park Avenue, New York.