NFL Team Honors IV : San Francisco

500-49ers

Le « show » de la NFC West continue avec une deuxième équipe de la division de suite, mais le sentiment est bien différent : s’il était attendu qu’Arizona aurait du mal, San Francisco était placé comme outsider en début de saison. Malheureusement, les blessures empilées et les problèmes extra-sportifs s’en sont mêlés, et la saison des Californiens a été très compliquée… mais pas dénuée d’enseignements, car sur la fin elle s’est rebiffée, notamment à domicile. Cependant, on voit bien qu’elle est trop jeune dans sa reconstruction pour survivre à autant d’éléments contraires.

À lire avec une belle paire de jeans.

 

SAN FRANCISCO 49ERS
3e NFC West ~ 4-12

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

On parlait beaucoup du plafond de l’équipe… et pourquoi ne pas aussi regarder le plancher ; une manière totalement détournée de faire comprendre que, s’il était légitime d’avoir des aspirations après la fin de saison boulet de canon des 49ers, il fallait avant tout vérifier si les bases étaient assez solides pour bâtir dessus.

L’arrivée du Quarterback Jimmy Garoppolo et la science tactique du Head Coach Kyle Shanahan avaient fait merveille en fin de saison ; désormais il fallait voir les deux côtés de la médaille pour envisager la suite : « Garo » avait eu une intersaison complète pour apprendre… les Coordinateurs Défensifs adverses aussi. L’ex-Patriot devait confirmer les belles promesses avec un groupe de cibles mené par un quatuor qu’il connaissait déjà : Marquise Goodwin – Trent Taylor – George Kittle – Garrett Celek ; sans oublier le retour de Pierre Garçon (blessé avant que le lanceur n’arrive) et le deuxième tour Dante Pettis. Difficile de ne pas aimer ce que ce groupe pouvait donner. C’était ailleurs que les choses avaient changé : le jeu au sol avait vu l’emblématique Carlos Hyde partir, remplacé par l’ex-Viking Jerick McKinnon, mais ce dernier s’était gravement blessé ; le surprenant Matt Breida et l’ex-Cowboy Alfred Morris allaient devoir mener la charge derrière le Fullback Kyle Juszczyk. La ligne avait également connu du mouvement à l’intérieur avec le départ du Centre Daniel Kilgore et des Guards Brandon Fusco – Zane Beadles ; l’ex-Giant Centre Weston Richburg était venu boucher le trou entre Laken Tomlinson et Josh Garnett – Mike Person. Sur les ailes, le premier tour Tackle Mike McGlinchey avait poussé Trent Brown dehors à l’opposé de Joe Staley.

La défense, passée en 4-3, partait de très bas en 2017 ; elle allait un peu mieux mais il y avait encore du travail. L’organisation pensait que le front-7 était majoritairement en place, et que l’arrière-garde était en souffrance (ce qui était le cas) : de fait, la seule grosse arrivée avait été une signature impensable il y a encore quelques temps ; l’ex-Seahawk Cornerback Richard Sherman devait prouver qu’il était remis des opérations à ses tendons d’Achille. Il rejoignait Ahkello Witherspoon, K’Waun Williams et le retour de Jimmie Ward au poste, ce qui allait ouvrir la place de Safety au déménageur Adrian Colbert aux côtés de Jaquiski Tartt ; Eric Reid n’avait pas été resigné. Chez les Linebackers, Reuben Foster allait démarrer l’année suspendu (son absence avait été remarquée en 2017), alors que l’échange d’Eli Harold laissait un trou à l’opposé de Malcolm Smith ; le troisième tour Fred Warner était arrivé, mais l’unité entière posait question. C’était aussi pour cela que, sur la ligne, le trio de choix du premier tour Arik Armstead – DeForest Buckner – Solomon Thomas devait enfin enclencher la surmultipliée, surtout dans le pass-rush, avec Earl Mitchell pour le compléter.

Il n’y avait pas de doute sur le fait que la fin de saison 2017 des 49ers était prometteuse, mais l’effet de surprise avait disparu. La ligne offensive posait question, McKinnon s’était blessé et la défense aérienne dans son ensemble restait un sujet d’interrogation (que ce soit le pass-rush ou la couverture). Pas de catastrophisme mais pas d’optimisme béat non plus : il fallait quelques confirmations avant de décréter que les 49ers pouvaient poster une saison positive et/ou retourner en playoffs.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Minnesota L 16-24 0-1 cwo
2 vs Detroit (0-1) W 30-27 1-1 co
3 @ Kansas City (2-0) L 27-38 1-2 wp
4 @ LA Chargers (1-2) L 27-29 1-3 wpo
5 vs Arizona (0-4) L 18-28 1-4 d
6 @ Green Bay (2-2-1) L 30-33 1-5 co/L
7 vs LA Rams (6-0) L 10-39 1-6 dwp
8 @ Arizona (1-6) L 15-18 1-7 do/L
9 vs Oakland (1-6) W 34-3 2-7
10 vs NY Giants (1-7) L 23-27 2-8 co/L
11 BYE
12 @ Tampa Bay (3-7) L 9-27 2-9 c
13 @ Seattle (6-5) L 16-43 2-10 dwp
14 vs Denver (6-6) W 20-14 3-10 o
15 vs Seattle (8-5) W 26-23 (OT) 4-10 dwpo/TL
16 vs Chicago (10-4) L 9-14 4-11 cwpo
17 @ LA Rams (12-3) L 32-48 4-12 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 4-12.
    • Par demi-saison : 1-7, 3-5.
    • Par quart de saison : 1-3, 0-4, 1-3, 2-2.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 0-8.
    • Dans la division (d) : 1-5.
    • Dans la conférence (d+c) : 2-10.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-7.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-6.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-3-0-1.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 128-128 (0.500, 15e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 128-126-2 (0.504, 14e).
    • Écart entre les deux : 0.004 (14e).

Difficile de réussir une bonne saison quand vous êtes la seule équipe NFL à poster une bulle à l’extérieur, mais ce qui est dommageable, c’est que la franchise devait espérer un meilleur départ qu’en 2017… en fait elle a réalisé peu ou prou le même (1-7 vs. 0-8), et la blessure du Quarterback titulaire a retiré toute la magie de la deuxième partie de saison dernière. Point positif, l’équipe a joué plus de matchs à une possession (9 vs. 7) ; point négatif, elle a toujours autant de mal à les remporter, et vous voyez pourquoi juste en-dessous : un bilan terrible en dernier quart-temps avec trois matchs échappés (Green Bay 27-23 / 30-33 – Arizona 12-3 / 15-18 – NY Giants 20-20 / 23-27) et une prolongation arrachée par les adversaires (Seattle au retour – même si San Francisco s’en sortira vainqueur). Il y a encore du travail pour solidifier tout cela.

 

La réalité

 

Les stats ci-dessus restent encourageantes pour la suite, car les 49ers ont été plus souvent au coude-à-coude dans les matchs qu’en 2017. Faisons donc une séparation entre les points positifs et négatifs. De manière surprenante, malgré la blessure rapide du Quarterback titulaire, San Francisco a marqué +11 TDs à la passe par rapport à 2017. L’attaque a également réussi +19 big plays à 76 (4e) dont 15 homeruns (6e), et les receveurs ont su gagner des yards après réception avec 138.0 par match (4e) soit 57.1% de la production totale (3e). La défense a réduit la production adverse à 346.6 yards (13e), notamment au sol avec 4.1 yards par course (7e). L’équipe a amélioré son temps de possession de +0:59 à 29:39 (19e), mais il faut dire qu’elle partait de très loin ; de même, elle a passé plus de temps devant au score, en moyenne +7:21 à 22:44 par match (17e). Il y a donc du mieux.

Mais dans les points vraiment négatifs, l’attaque a été trop absente en dernier quart-temps avec seulement 3.8 points marqués (32e) et trop inefficace en redzone avec 41.2% de voyages terminant en TD (32e) ; le genre de choses qui vous empêchent d’arracher des victoires. Le jeu au sol a payé les blessures avec -8 TDs à 7 (32e). La ligne a autorisé 171 pressions (31e) dont 48 sacks (24e) et 59 run stuffs (28e). La défense n’a volé que 7 petits ballons dont 2 minuscules INTs et un taux de récupération de fumbles forcés de 38.5% (pires marques NFL) ; combinez avec une attaque qui en a perdu 32 (30e), et vous vous retrouvez avec le pire turnover differential de NFL à -25 (sachant que l’avant-dernier est à -18, ce qui fait une certaine marge). Tout cela explique aussi que l’attaque n’ait démarré que 13 fois en terrain adverse (32e) et que sa position moyenne de départ était sur ses 25.42 yards (32e), alors que les adversaires démarraient eux sur leurs 30.95 yards (31e). Et enfin, comme vous le voyez plus haut, la franchise a perdu la double confrontation contre celle qui la précède à la draft, Arizona.

Voici les récompenses de la saison :

Il est possible de se demander quelle vraie valeur peut avoir un record de yards en une saison quand il est battu deux fois le même jour, surtout quand il est activement « recherché » ; de plus, il prend place lors de ce qu’on pourrait appeler le « Grand Boom Offensif de 2018 » ou Great Offensive Boom of 2018 en anglais, parce que cela fait GOB2018, c’est drôle à dire et cela représente bien tous les yards et points gobés par les attaques.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/George+Kittle+San+Francisco+49ers+v+Los+Angeles+uFcAfDc3vk9l.jpgMais pour revenir au record en question, nous en connaissons d’autres par le passé qui ont été poursuivis sans vergogne et sont aussi bien entrés dans les livres d’histoire (hello Michael Strahan !). Donc, certes, la production offensive a battu des records en 2018, mais la performance du Tight End George Kittle ne doit pas être banalisée, ne serait-ce que parce que le bonhomme est seulement dans sa deuxième saison NFL ! Avec 1377 yards, il a inscrit son nom dans le livre des records NFL, celui des yards dans une saison au poste, et il semble promis à une grande carrière. Si nous avons cité les big plays offensifs et les yards après réception comme points positifs en intro, il en est largement responsable avec 20 big plays (8e) et 784 yards après réception (2e, seul Christian McCaffrey a fait mieux). Retenez son nom, il pourrait être le prochain grand TE en NFL.

Et heureusement qu’il a été là d’ailleurs, car le reste du corps de receveurs a eu bien du mal à exister, notamment à cause des blessures : aucun ne dépasse 45 réceptions. Les fans espéraient de grandes choses d’un trio solide en Pierre Garçon – Marquise Goodwin – Trent Taylor, voici le résultat format triptyque : réceptions – 24/23/26, yards – 286/395/215, TDs – 1/4/1. Goodwin s’en est un peu mieux tiré avec 17.2 yards par réception et 82.6% de ses réceptions donnant un first down, mais c’est le dragster de service et son taux de réception le montre (53.5%). Du coup, des remplaçants ont éclos : Kendrick Bourne a joué tous les matchs (bon point de base) avec 42 réceptions pour 487 yards et 4 TDs ; le rookie du deuxième tour Dante Pettis a également dû faire avec les pépins physiques, mais il a été un feu follet avec 27 réceptions pour 467 yards (17.3 de moyenne, 5e NFL !) et 5 TDs (top team avec Kittle). Cependant, Kittle était clairement l’arbre qui cache la forêt cette saison.

Enfin, petite mention au Kicker Robbie Gould qui a été (quasi)-automatique : 33/34 en FGs et 27/29 en XPs, soit 126 points (9e NFL).

Ah, le monde raréfié des Fullbacks, toujours annoncés en voie d’extinction, mais tenant bon malgré tout. Et dans ce monde où seuls 21 sont listés comme ayant joué un snap, le leader est largement devant tout le monde : 662 snaps joués alors que le deuxième est à 398, et 62.7% des snaps offensifs alors que le deuxième est à 35.6%. C’est dire si Kyle Juszczyk tient une place à part dans cet écosystème qui s’étiole d’année en année. Il faut dire que cela vient aussi des entraîneurs, et Kyle Shanahan a trouvé le moyen de l’utiliser de toutes les façons possibles, voire les plus surprenantes. S’il n’a pas beaucoup été utilisé à la course, il a été présent en réception, devenant un matchup problématique via les schémas de Shanahan et accumulant 30 réceptions pour 324 yards et 1 TD.

Et il va sans dire qu’il a été un bloqueur excellent pour protéger son Quarterback et aider le joueur qui suit (c’est ce qui s’appelle une transition).

Bien entendu, le total de 7 TDs au sol est trop faible. Mais San Francisco a perdu son Free Agent Jerick McKinnon avant même le début de la saison sur blessure, un problème qui a aussi frappé bien trop souvent le groupe des coureurs. Cependant, quand McKinnon va revenir, il sait qu’il aura un partenaire incroyable avec le sophomore non-drafté Matt Breida qui a littéralement explosé en 2018 : il totalise 180 touches pour 1075 yards et 5 TDs, dont 5.3 yards par course et 10 big plays au sol.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Matt+Breida+San+Francisco+49ers+vs+Kansas+D3s7USoHoOpl.jpgIl aurait probablement pu faire encore mieux s’il n’avait pas été freiné par les ennuis physiques qui se sont empilés ; mais tel « L’Homme qui Valait 1.67 Millions », il a continué de faire son maximum au-delà de la souffrance et de la gêne. Il termine quand même 4e de NFL avec une moyenne de 5.8 yards par « occasion », c’est-à-dire le nombre de fois où l’attaque a voulu l’utiliser (les courses + les ciblages) ; le minimum est de 50+ courses et 30+ ciblages (retenez bien cette stat un peu particulière, vous allez la revoir ici et là).

Donc vous êtes un 4-3 Defensive Tackle qui finissez premier de l’équipe en pass-rush avec 34 pressions dont 12 sacks, premier en run stuffs avec 6 et deuxième en plaquages avec 67 ; c’est ce qui s’appelle mériter sa récompense, DeForest Buckner. On ne peut pas dire que le bougre soit une surprise à ce niveau, car on sait que l’entreprise immobilière Laforêt (Buckner) a acheté le terrain qu’occupe le backfield adverse pour y construire son immeuble personnel ; quand vous vous alignez en attaque, imaginez que vous êtes un locataire qui n’a pas payé le loyer depuis trois mois et qu’il est non seulement le propriétaire du terrain et l’agent immobilier mais aussi le bailleur, l’huissier et les déménageurs tous-en-un-bonhomme. Il continue de confirmer, année après année, qu’il est le joueur majeur de la ligne défensive et une vraie force destructive à l’intérieur… le souci c’est justement ce qu’il se passe autour de lui.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/DeForest+Buckner+Arizona+Cardinals+vs+San+mvPO6LBWeoll.jpgLes 49ers ont investi dans l’unité avec trois choix du premier tour : derrière Laforêt, Arik Armstead s’affirme petit à petit comme une vraie ancre contre la course, avec 48 plaquages dont 3 run stuffs ; il est moins en verve que son partenaire pour le pass-rush même s’il a ajouté 15 pressions dont 3 sacks. C’est plutôt par la suite qu’on a du mal à trouver celui qui fait la différence : le dernier choix du premier tour en titre, Solomon Thomas, a des difficultés à trouver sa voie, même s’il a prouvé être plus à l’aise à l’intérieur que sur les ailes. Mais, de fait, cela laisse un problème au poste de Defensive End : avec Cassius Marsh et Ronald Blair, vous avez deux joueurs sympathiques (8 run stuffs et 38 pressions dont 11 sacks à eux deux), mais ils gagneraient à être dans la rotation derrière un playmaker, ce que n’ont clairement pas encore les 49ers. Résultat, avec 128 pressions dont 37 sacks, la franchise est plutôt dans le troisième quart de la ligue.

Que ce soit en attaque ou en défense, la composante terrestre a été intéressante cette saison à San Francisco. Les deux rookies, le premier tour Offensive Tackle Mike McGlinchey, et le troisième tour Linebacker Fred Warner en sont une des raisons ; à commencer par le fait qu’ils ont été les joueurs les plus utilisés de l’équipe : Warner mène les défensifs avec 98.8% des snaps joués ainsi que l’équipe entière avec 1171, et McGlinchey mène les offensifs avec 99.7% des snaps joués.

La qualité a été au rendez-vous, même s’il y a toujours des petites choses à régler. McGlinchey a « poussé » l’organisation à envoyer Trent Brown à New England dans un échange avant même le début de la saison, prouvant la confiance placée en lui. Il l’a rendue avec sérieux, formant un bon tandem de Tackles avec Joe Staley, particulièrement en ce qui concerne le jeu au sol même s’il y a eu un peu trop de run stuffs comme décrit dans l’intro. Dans l’ensemble, l’unité a été en bonne santé, les cinq titulaires jouant la majorité des snaps, ce qui est toujours une bonne nouvelle : les Guards Mike Person et Laken Tomlinson ont formé un duo sympathique ; le souci, c’est qu’on attendait plutôt le nom d’un autre premier tour, celui de 2016 Joshua Garnett, mais il a très peu joué. Les choses sont déjà bien plus discutables au niveau du Centre (nous y reviendrons), et il faudra travailler en protection, même si l’inexpérience de certains Quarterbacks n’a pas aidé.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Melvin+Gordon+Fred+Warner+San+Francisco+49ers+qmUtJNBJW4Xl.jpgWarner, lui, a pris le rôle de Middle Linebacker à bras-le-corps : il a fait des débuts fracassants en utilisant ses capacités athlétiques et son intelligence. Une fois sur le devant de la scène, il a eu un milieu d’année plus dur, avec plaquages ratés et mauvaises lectures, mais il a appris de ses erreurs et a fini bien mieux, comme le reste de la défense. Meilleur plaqueur de l’équipe (et de loin) à 124 unités dont 4 run stuffs, il a aussi été présent en couverture avec 6 passes défendues ; sans oublier 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Si la défense au sol s’est plutôt bien tenue, cela a commencé par le trident Buckner-Armstead-Warner, et c’est une bonne chose vu le psychodrame de la saison (encore une transition !)

C’est toujours un pari quand vous draftez haut un joueur qui vient avec « des bagages », et parfois vous payez le prix : le cas Reuben Foster et sa libération (logique) a miné le groupe des Linebackers et la défense ; tout bien considéré, quand on voit comment elle a su rebondir sur la fin de saison malgré cela, c’est quand même du positif. Malcolm Smith a démarré la saison aux côtés de Warner (3.5 run stuffs), mais il a graduellement laissé sa place à Elijah Lee à cause des blessures (un thème récurrent chez lui). Le jeunot sera à surveiller, étant plutôt actif contre la course (2 run stuffs, 1 sack, 2 passes défendues et 1 fumble forcé).

Nous en avons déjà parlé avec Breida et McGlinchey, mais le jeu au sol représente probablement l’unité la plus qualitative cette saison à San Francisco, malgré le manque de points associés. Si vous rajoutez McKinnon à Breida avec Juszczyk devant et la ligne offensive, ainsi qu’Alfred Morris (2 TDs), Raheem Mostert (7.7 yards de moyenne sur 34 courses !) et Jeff Wilson Jr. (4 yards par course mais attention à ses 2 fumbles), le groupe a représenté un appui important pour les Quarterbacks, et dieu sait qu’ils en ont eu besoin.

En effet, on ne peut pas dire que le jeu aérien ait connu un bond spectaculaire, mis à part pour ce qui est de l’explosivité avec Kittle, Pettis ou Goodwin. Il serait facile de se lamenter sur la blessure rapide de Jimmy Garoppolo… mais la vérité c’est qu’il n’a pas été aussi flamboyant qu’à la fin de la saison dernière, terminant à 59.6%, 8.1 yards par passe tentée, 5 TDs, 3 INTs et 90.0 de QB Rating. Du moins, pour être plus exact, il a semblé être fauché par sa blessure alors qu’il était sur la pente ascendante. À sa place, C.J. Beathard a été très inconstant avec 60.4%, 7.4 yards par passe tentée, 8 TDs, 7 INTs et 81.8 de QB Rating, et il était le titulaire lors des deux défaites contre Arizona. La surprise est venue du sophomore non-drafté Nick Mullens dont la première sortie a été royale contre Oakland, avant qu’il ne redescende sur terre lui aussi, mais sa performance est bonne quand on regarde d’où il vient ; de plus sa ligne de stat est la meilleure : 64.2%, 8.3 yards par passe tentée (5e NFL !), 13 TDs, 10 INTs et 90.8 de QB Rating. Seul point commun à tous, ils ont pris trop de sacks (13, 18 et 17 respectivement).

Quand vous ne réussissez que 2 INTs et autorisez un QB rating adverse de 105.4 (31e), vous avez beau avoir vu le retour de blessure d’un Cornerback de talent, le doigt accusateur sera pointé sur vous. La couverture des 49ers n’a jamais trouvé la bonne solution, étant trop souvent prise de court et faisant des erreurs grossières ; le summum étant ce match improbable contre Green Bay où TROIS receveurs des Packers ont dépassé 100 yards. Ahkello Witherspoon a été mis à mal une bonne partie de la saison avant de finir sur le banc, mais au moins cela a semblé le faire réagir, et à l’instar de l’escouade entière il a été bien meilleur sur la fin d’exercice ; il totalise 4 passes défendues mais 10 pénalités dont 7 acceptées.

Le pire reste au poste de Safety où cela a été le tourniquet avec aucun joueur à plus de 600 snaps ; le leader (surprenant) a été Antone Exum Jr. et il a probablement été le meilleur, menant l’équipe avec 7 passes défendues et 1 pick-6 plus un fumble forcé. Il a en effet réussi l’une des deux INTs de la défense, Jaquiski Tartt ayant l’autre ; ce n’est pas une surprise : on sait que Tartt est une force, mais les blessures l’ont freiné. Les rookies du troisième tour Tarvarius Moore et sixième tour Marcell Harris ont dû être poussés sur le terrain, et ils ont gagné de l’expérience, mais cela n’a pas été facile. K’Waun Williams a essayé de surnager dans cette instabilité, avec difficulté mais solidité via 4 run stuffs et 2 passes défendues. Dans l’ensemble, vous l’avez compris : on cherche la bonne formule, et on est loin de l’avoir trouvée ; rappelons que Warner (le Middle Linebacker) a SIX passes défendues, ce qui le place DEUXIÈME de l’équipe.

Cependant, à la décharge du groupe, il a eu plus de travail à faire parce que personne n’a visé dans le giron du Cornerback #1. On se demande bien pourquoi (oui, de nouveau une transition !)…

… ah oui, hello Richard Sherman. Après un petit temps d’adaptation, il a confirmé qu’il était revenu à son niveau habituel : celui où il passe le plus clair de son temps à courir sans voir la balle lancée dans sa direction. Il termine avec 4 passes défendues et 1 fumble récupéré mais il a été essentiel pour maintenir la défense à un certain niveau (et sans lui, la couverture aurait fait la même saison qu’en 2017).

Pour le bien (relatif) que l’on a dit de la ligne offensive, le Centre Weston Richburg a semblé un peu trop souvent décevoir étant donné le contrat qu’il a signé. C’est d’autant plus embêtant dans une ligne qui n’a pas connu de changements d’alignement ; il faut espérer qu’il pourra se reprendre grâce au fait que le cinq majeur va repartir en 2019.

George Kittle, 210 yards en première mi-temps contre Denver. On savait déjà qu’il était parti pour une saison assez énorme, mais ces 30 minutes l’ont propulsé dans une autre sphère, et sur la voie du record.

George Kittle, 0 yards en deuxième mi-temps contre Denver, ratant le record de yards sur un match d’un Tight End de Shannon Sharpe. Non, allez, blague à part, les deux défaites contre Arizona. Ce n’est jamais une bonne chose quand vous perdez contre le #1 de la draft… DEUX FOIS dans la saison.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Tampa Bay 5-11 Négative
2 @ Cincinnati 6-10 Négative
3 vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
4 BYE
5 MNF vs Cleveland 7-8-1 Négative
6 @ LA Rams 13-3 DivChamp
7 @ Washington 7-9 Négative
8 vs Carolina 7-9 Négative
9 TNF @ Arizona 3-13 Négative
10 MNF vs Seattle 10-6 Playoffs
11 vs Arizona 3-13 Négative
12 vs Green Bay 6-9-1 Négative
13 @ Baltimore 10-6 DivChamp
14 @ New Orleans 13-3 DivChamp
15 vs Atlanta 7-9 Négative
16 vs LA Rams 13-3 DivChamp
17 @ Seattle 10-6 Playoffs

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 129-124-3 (0.510, 11e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 62-63-3 (0.496, 16e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 67-61 (0.523, 10e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.027 (22e).

Au moins, Arizona a la bye week juste avant son finish d’enfer, ce qui peut aider, parce que San Francisco fait face à un final pas beaucoup plus facile et sa bye week arrive au plus tôt dans la saison. Ce n’est vraiment pas une bonne chose pour une équipe qui a subi tant de blessures en 2018. Il n’est jamais évident d’affronter l’AFC North (surtout avec Cleveland qui émerge à nouveau), et quand en plus on a les deux finalistes NFC au programme, ce n’est pas mieux.