NFL Team Honors IV : Pittsburgh

500-Steelers

On aurait dû sentir le coup arriver quand Pittsburgh a démarré sa saison en faisant match nul à Cleveland, stoppant la série de défaites des Browns. Malgré deux accrocs, les Steelers ont quand même remis la marche avant pour dominer la division à 7-2-1 en Week 11… mais le ver était déjà dans le fruit face à Jacksonville avec une victoire à l’arrachée, et il a fait des trous un peu partout dans le reste de la saison avec notamment trois défaites consécutives. Malgré un énorme sursaut pour battre New England, la défaite à Oakland a fermé la majorité des portes pour les playoffs ; ce fichu match nul est revenu hanter la franchise qui a échoué derrière le réveil de l’AFC South : à 10-6, Pittsburgh aurait pris la place d’Indianapolis en playoffs au bilan dans les matchs en commun. Et désormais démarre la période post-démantèlement des 3B.

À lire en jetant son crayon 3B pour le remplacer par un crayon B.

 

PITTSBURGH STEELERS
2e AFC North ~ 9-6-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Challenge : boucler le tout en un seul tweet (280 caractères). Réponse : « 4 à la suite 2018-2019 : Pittsburgh Steelers. Morgan Burnett et Terrell Edmunds étaient arrivés afin de renforcer l’arrière-garde. Le’Veon Bell boude toujours dans son coin. Jon Bostic devait tenter de remplacer Ryan Shazier. Favoris en AFC North, ensuite il fallait voir. 280 caractères.« 

Blague à part, les Steelers (comme souvent) avaient majoritairement prôné la stabilité avec le duo Kevin Colbert – Mike Tomlin à sa tête… ce qui ne voulait pas dire qu’ils n’avaient pas fait quelques choix très notables, comme le départ du Coordinateur Offensif Todd Haley (Big Ben likes this), la signature de l’ex-Packer Safety Morgan Burnett (un capitaine de l’arrière-garde) ou la draft du troisième tour Quarterback Mason Rudolph (Big Ben likes this… less). Autant donc se focaliser sur ces changements : dans la ligne, le très utile Offensive Lineman remplaçant Chris Hubbard était parti et le troisième tour Offensive Tackle Chukwuma Okorafor était arrivé ; chez les cibles, le receveur Martavis Bryant avait été échangé et l’explosif deuxième tour receveur James Washington était arrivé ; enfin, l’arrière-garde avait connu un sacré ménage : départs de William Gay – Senquez Golson – Robert Golden – Mike Mitchell – J.J. Wilcox, arrivées des Safeties Burnett et du premier tour de draft Terrell Edmunds pour assister Sean Davis. Dernier ajout mais non des moindres, en tout cas dans son importance : l’ex-Colt Linebacker Jon Bostic devait remplacer Ryan Shazier aux côtés de Vince Williams, et on lui souhaitait du courage vu l’impact du #50 sur la défense.

Pour le reste, en attaque, le coureur Le’Veon Bell continuait de pousser le bouchon encore un peu plus loin avec son holdout ; les 3B avaient pourtant tout ce qu’il fallait pour faire très mal (surtout avec le nouveau Coordinateur Randy Fichtner avec qui Big Ben s’entendait mieux), la ligne offensive Alejandro Villanueva – Ramon Foster – Mike Pouncey – David DeCastro – Marcus Gilbert était redoutable et le receveur JuJu Smith-Schuster rempilait ; l’ajout de l’ex-Cowboy Ryan Switzer était intéressant mais on en attendait désormais un peu plus du Tight End Jesse James. En défense, le duo Cameron Hayward – Stephon Tuitt menait la charge autour du jeune Javon Hargrave, le Cornerback Joe Haden était solide, l’équipe espérait que l’Outside Linebacker Bud Dupree et le Cornerback Artie Burns allaient pouvoir s’améliorer aux côtés de T.J. Watt et du surprenant Cornerback Mike Hilton qui devaient continuer sur leur lancée. Pendant ce temps, le « 4e B », Chris Boswell, avait resigné car il avait été essentiel sur équipes spéciales en 2017, et le duo Antonio Brown – J2S2 allait chercher à faire du remous sur les retours.

Les Steelers étaient encore une fois favoris en AFC North et un candidat sérieux au titre, avec une intersaison complète afin de gérer l’absence de Shazier. La montagne n’était jamais facile, mais ils étaient mieux armés que la majorité des équipes pour la gravir.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Cleveland T 21-21 (OT) 0-0-1 do/TL
2 vs Kansas City (1-0) L 37-42 0-1-1 cwpo
3 @ Tampa Bay (2-0) W 30-27 1-1-1 o
4 vs Baltimore (2-1) L 14-26 1-2-1 dwp
5 vs Atlanta (1-3) W 41-17 2-2-1
6 @ Cincinnati (4-1) W 28-21 3-2-1 do
7 BYE
8 vs Cleveland (2-4-1) W 33-18 4-2-1 d
9 @ Baltimore (4-4) W 23-16 5-2-1 dwpo
10 vs Carolina (6-2) W 52-21 6-2-1
11 @ Jacksonville (3-6) W 20-16 7-2-1 co/W
12 @ Denver (4-6) L 17-24 7-3-1 co/L
13 vs LA Chargers (8-3) L 30-33 7-4-1 cwpo/L
14 @ Oakland (2-10) L 21-24 7-5-1 co/L
15 vs New England (9-4) W 17-10 8-5-1 cwpo
16 @ New Orleans (12-2) L 28-31 8-6-1 wpo/L
17 vs Cincinnati (6-9) W 16-13 9-6-1 do/W

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 9-6-1.
    • Par demi-saison : 5-2-1, 4-4.
    • Par quart de saison : 1-2-1, 4-0, 2-2, 2-2.
    • À domicile : 5-3.
    • À l’extérieur : 4-3-1.
    • Dans la division (d) : 4-1-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 6-5-1.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 2-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 6-5-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-4-0-1.
    • En prolongation : 0-0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 122-134 (0.477, 25e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 128-126-2 (0.504, 14e).
    • Écart entre les deux : 0.027 (7e).

Pittsburgh menait la ligue l’année dernière avec un bilan total de 13-3, 6-0 dans la division, 10-2 dans la conférence, 6-2 contre les équipes ayant terminé en positif et un excellent bilan de 8-2 dans les matchs à une possession ; ce sont surtout ces derniers qui ont connu une dégringolade : respectivement 6-5-1 (conférence), 2-4 (positif) et 6-5-1 (une possession). Comme nous le disons souvent, la réussite dans les matchs à une possession est difficilement transférable d’une année sur l’autre ; même si les Steelers sont toujours en positif, ils en ont plus joué, ce qui se voit aussi par le fait qu’ils ont un écart moyen de -5.5 points dans leurs défaites, avec la plus grande à -12 (ils n’ont jamais été totalement largués). Autre preuve : Pittsburgh n’a gagné que deux matchs en n’étant jamais mené au score contre sept l’année dernière. Et enfin, non seulement les quatre défaites concédées dans le dernier quart-temps sont la pire marque de la ligue, mais elles sont TOUTES arrivées après la Week 11 : Denver, les Chargers, Oakland et enfin New Orleans. Les Steelers menaient à l’orée de la dernière période dans trois d’entre elles : un véritable écroulement dans le money time d’un calendrier plus dur que prévu (et que celui de l’année dernière – 0.497) qui a fait passer les Steelers de la tête de l’AFC North à leurs canapés en janvier.

 

La réalité

 

La populace veut lyncher un coupable ! Il faut un coupable ! L’attaque ? Elle a suivi le courant du GOB2018 : +1.4 point marqué à 26.8 (5e) et +10 TDs à 51 (5e) avec notamment des furieuses premières mi-temps ; respectivement 14.8 points (5e) et 30 TDs (3e), grâce notamment à une frénésie de points deux minutes avant la pause (61 – 2e). Le reste suit le mouvement : +25.4 yards à 403.3 (4e), +0.3 yard par action à 6.1 (6e), +1.8 first down à 23.6 (4e), +10 big plays à 72 (8e) et l’attaque a maintenu son taux de 3e tentatives converties à 44.4% (7e). Alors, rien à redire ? Bien sûr que si : tout d’abord, son playcall a été bien plus déséquilibré que l’année dernière (on se demande pourquoi…) avec +9% de passes à 67.4% (2e). Ensuite, si l’équipe a été souveraine dans la redzone avec 73.5% des voyages terminant en TD (top NFL), elle y est allé bien moins souvent avec -15 à 52 (16e). Et si vous êtes surpris de la différence entre le surplus massif de TDs et celui plus ténu dans les points marqués… conservez cela dans un coin de votre tête, parce que nous y reviendrons dans les récompenses plus bas.

La défense alors ? Elle a vu une baisse de niveau général : +3.3 points encaissés à 22.5 (16e) et +6 TDs à 40 (16e) ; mais au moins elle a marqué via 3 TDs et 2 safeties. Sans surprise, elle a eu une sale manie de craquer dans le dernier quart-temps : 34.2% des points (27e) et 35.7% des TDs (27e) ont été encaissés dans les 15 dernières minutes, avec un total de 40 points dans les deux dernières minutes du match (31e). Le reste est du même tonneau : +20.3 yards encaissés à 327.2 (6e), 5.3 yards par action (6e), +2.9 first downs à 19.8 (14e), +5 big plays à 63 (15e – mais seulement 8 homeruns – 4e), +15 voyages adverse en redzone à 54 (18e) dont -2.4% terminant en TD à 59.2% (17e). Enfin, si la défense a très régulièrement mis les adversaires en situation de 3e tentative difficile (8.3 yards de moyenne à faire – top NFL !), elle aurait pu mieux faire qu’autoriser un taux de conversion de 36.6% (9e), une stat légèrement en hausse par rapport à 2017. Si vous rajoutez par-dessus cela le turnover differential terrible de -11 (28e – 15 ballons volés pour 26 ballons perdus), il n’est pas étonnant de voir la chute du temps de possession avec -1:24 à 30:35 (12e) ; tout cela ne fait que confirmer ce que nous disions déjà : l’équipe n’a pas eu la même maîtrise sur les matchs, surtout à la fin.

Voici les récompenses de la saison :

Qui voulez-vous nommer d’autre quand votre équipe lance 67.4% du temps et, en plus, utilise le no-huddle 13.3% du temps (top NFL) ? C’est comme cela qu’on se retrouve à mener la ligue avec 43.1 passes tentées et 28.7 passes complétées par match. À tout point de vue, la saison du Quarterback Ben Roethlisberger a vraiment été unique : 657 passes tentées (top NFL et top personnel), 452 passes complétées (top NFL et top personnel), 67.0%, 5129 yards (top NFL et top personnel – première fois qu’il dépasse 5000 yards), 7.6 yards par passe tentée, 34 TDs (5e NFL et top personnel), 16 INTs (pire marque NFL), 2 fumbles, 24 sacks, 96.5 de QB Rating et 8 matchs à 300+ yards (5e). Cela fait beaucoup à dépaqueter.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ben+Roethlisberger+Divisional+Round+Jacksonville+VlVa8l_dwNgl.jpgLe volume de passes tentées est énorme, la production logique vu les cibles. C’est ensuite que cela est intéressant : le total d’INTs le plus élevé cette saison avec 16 ; avant de le clouer au pilori, notons que c’est un record NFL : jamais le pire Quarterback en termes d’INTs n’a eu un total aussi bas dans l’histoire de la NFL moderne sur une saison complète (Joe Ferguson des Bills a terminé dernier de la ligue en 1982 avec 16 INTs – la saison tronquée par la grève avec seulement 9 matchs). Le record précédent était de 18, dernièrement par Blake Bortles en 2015. Et il faut remettre dans le contexte : ce sont 16 INTs en 657 passes tentées. On pourrait arguer que certaines sont arrivées à de très mauvais moments (surtout lors de la série de trois défaites), mais les autres potentiels candidats à la récompense dans l’équipe ont eu des bourdes lourdes de conséquences aussi (au hasard, un certain receveur qui fumble contre New Orleans). Enfin, pour emboîter sur le même raisonnement : 24 sacks est déjà un total bas, mais en 657 passes tentées, cela donne un taux de 3.6% (3e NFL).

Est-ce que Big Ben a été bien entouré ? Bien sûr. Est-ce qu’on peut compter sur les doigts d’une main les Quarterbacks qui auraient tenu cette charge de travail ? Aussi. Sa blessure et son absence pendant la défaite contre Oakland ont contribué à l’élimination de Pittsburgh. Et il a ajouté 31 courses pour 98 yards et 3 TDs.

C’est toujours le risque quand le titulaire se blesse : qu’il ouvre la voie au remplaçant et que ce dernier fasse une belle saison ; s’il est au bout de son contrat, il peut être signé par une autre équipe pour devenir titulaire, et vous avez intérêt à ce que votre titulaire ne connaisse pas une autre année saucissonnée par les blessures. C’est ce qui est arrivé au poste de Right Tackle : Marcus Gilbert a encore fini sur IR, et Chris Hubbard n’était plus là. Mais pas de panique : Matt Feiler est venu s’installer à droite de la ligne, et il s’est fondu dans l’ensemble comme si de rien n’était. Dans le NFL d’aujourd’hui, la distinction Left/Right Tackle n’est plus aussi forte qu’avant parce que les pass-rushers s’alignent des deux côtés, donc avoir un mauvais Right Tackle est devenu presque aussi dangereux qu’avoir un mauvais Left Tackle : le non-drafté de 2014 passé par Houston a assuré le travail ; sans être spectaculaire, mais avec sérieux.

Avec la blessure d’un certain coureur qui l’a stoppé net dans sa saison folle, il ne peut pas prétendre à la récompense ; de fait, nous nous rabattons sur un duo qu’il est quasiment impossible de dissocier : les receveurs Antonio Brown et JuJu Smith-Schuster. Même si Brown a bien failli s’auto-éjecter du podium par sa performance « hors » du gridiron (sur la touche et entre les matchs en général), il a quand même été un poison pour les défenses adverses et a (at)tiré la couverture la lui, ce dont J2S2 a profité pour faire un bond gigantesque et s’installer comme un « autre » receveur #1.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Antonio+Brown+JuJu+Smith+Schuster+Atlanta+Im_FdFcjplzl.jpgJ2S2 et AB sont proches au niveau du nombre de ciblages avec respectivement 166 (4e NFL) et 168 (3e), du nombre de réceptions avec 111 (6e) et 104 (9e), de la moyenne de yards par réception avec 12.8 et 12.5, du nombre de big plays avec 18 et 17, et enfin du nombre de first downs avec 68 (6e) et 63. C’est ensuite que cela change un peu : le premier a été le pourvoyeur de yards avec 1426 (5e NFL) dont 617 après réception (6e) pour 7 TDs et 8 matchs à 100+ yards (3e), alors que le second a été le leader NFL des receveurs en TDs avec 15 – pour 1297 yards dont 503 après réception et 5 matchs à 100+ yards (7e). Vous avez peut-être fait le calcul dans votre tête : cela fait 334 passes lancées sur 674 vers le duo, soit 49.6%. C’est normalement le moment où nous disons que cela promet pour l’année prochaine, mais nous savons déjà ce qu’il en est : désormais Smith-Schuster a les clés du… vélo.

Derrière eux, certains ont eu des miettes productives ; les Tight Ends notamment. Le voleur d’âmes Vance McDonald a fait une saison solide dans tous les compartiments (réception et block), cumulant notamment 50 réceptions pour 610 yards et 4 TDs ; son partenaire Jesse James a été un peu plus discret en réception (30 pour 423 yards et 2 TDs), mais il s’est bien amélioré au block. L’acquisition de Ryan Switzer d’Oakland a été bien vue avec 36 réceptions à 81.8% pour 253 yards et 1 TD. Le rookie de deuxième tour James Washington doit encore travailler (42.1% sur 16 réceptions), mais dans l’ensemble vous comprenez mieux les stats de Big Ben, auxquelles on peut ajouter 62 big plays (4e) dont 16 homeruns (top NFL), 170.6 yards après réception par match (top NFL) ou 15 matchs d’un receveur à 100+ yards (top NFL).

Autant jouer les spoilers : la ligne offensive va remporter la récompense de la meilleure unité, mais c’est vraiment serré avec son équivalent de l’autre côté du ballon. De fait, le trio principal de la ligne défensive mérite le titre de Defensive Player Of The Year.

C’est une belle surprise de voir le Nose Tackle Javon Hargrave accompagner le duo de Defensive Ends Cameron Heyward – Stephon Tuitt ; le maousse avait été un peu trop discret l’année dernière. Comme toujours, Heyward mène la charge avec notamment 3 run stuffs, 26 pressions dont 8 sacks (2e de l’équipe), 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. À ses côtés, Tuitt continue d’être le lieutenant idéal avec 3.5 run stuffs, 25.5 pressions dont 5.5 sacks (3e de l’équipe) et 4 passes déviées. Hargrave a été plus actif avec 1 run stuff, 13.5 pressions dont 6.5 sacks (un total assez énorme pour un Nose Tackle) et 1 passe déviée. Tyson Alualu a complété la rotation majeure et a été sérieux sinon spectaculaire avec 1.5 run stuff.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Javon+Hargrave+Cleveland+Browns+v+Pittsburgh+Tf-YyXx9DPvl.jpgComme vous le voyez, cette première ligne de défense a surtout été active dans un pass-rush qui a encore fait du dégât, comme l’année dernière : 166 pressions (2e) soit un taux par action de passe adverse de 29.3% (top NFL) dont 52 sacks (top NFL) soit un taux par action de passe adverse de 8.4% (3e) ; c’est la deuxième année de suite que Pittsburgh mène la ligue en sacks. Mais la grande différence, c’est que le leader de l’équipe n’est plus Heyward, et c’est tant mieux puisque c’est l’Outside Linebacker Trent Jordan Watt : l’autre Watt continue de monter en puissance en devenant un vrai défenseur quasi-complet, que ce soit contre la course avec 68 plaquages dont 4 run stuffs, dans le pass-rush avec 35 pressions dont 13 sacks (top team et 7e NFL), ainsi que sur équipes spéciales où il a ENCORE réussi un block (sur Field Goal) ; nous disons « quasi » car il a encore des gros progrès à faire en couverture malgré 3 passes défendues. Il a également forcé SIX fumbles ; seuls deux joueurs ont fait mieux cette saison avec 7 et il s’est probablement battu sur le siège arrière de la voiture parentale avec l’un d’entre eux.

L’autre acolyte à l’extérieur, Bud Dupree, continue de se battre mais il reste en-deçà de ce qu’on attend d’un premier tour de draft malgré une activité qui ne se dénie pas : 5.5 run stuffs, 18.5 pressions dont 5.5 sacks, 3 passes défendues, 1 pick-6 et 1 fumble forcé. Anthony Chickillo est une troisième solution sympathique avec 4 run stuffs, 1.5 sack, 2 passes défendues et 2 fumbles récupérés.

L’équipe avait un besoin au poste, et il n’est pas sûr que le Safety Terrell Edmunds était censé être le joueur le plus utilisé à la fin de la saison (1190 snaps en tout – 11e NFL) ; Morgan Burnett avait été signé pour prendre le poste de Strong Safety, mais il a connu des ennuis physiques et le rookie s’est retrouvé à beaucoup jouer. Malgré les affres habituelles pour un jeune qui est autant sur le terrain dans sa première année (il doit encore travailler sur ses plaquages et avoir plus d’impact contre la course), il a déjà montré de belles capacités à jouer dans la boîte ; à tel point que Burnett est revenu dans un rôle différent. Edmunds termine la saison avec 78 plaquages, 1 sack, 4 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré, et il faut espérer que cette première saison bien remplie lui permettra d’accélérer son acclimatation… car l’arrière-garde en a bien besoin.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Terrell+Edmunds+Tennessee+Titans+v+Pittsburgh+K0GXrkJl9R2l.jpgPas forcément le poste de Safety d’ailleurs : la signature de Burnett n’a certes pas eu un impact phénoménal ; surtout que le joueur avait signé pour redevenir Safety et arrêter de faire le bouche-trou en Linebacker comme à Green Bay – pas de bol, il a fini par le refaire. Néanmoins il a été sympathique quand même avec 2 run stuffs et 6 passes défendues. Le Free Safety attitré, Sean Davis, a été le défenseur le plus utilisé (93.7% des snaps) et le plus constant : ce n’est pas une surprise de le voir finir en tête des plaquages de l’équipe… la surprise c’est plutôt qu’il n’en a que 80 (avec 7 passes défendues et 1 INT).

C’est plutôt du côté des Cornerbacks que la franchise a tendance à plier… et notamment le rôle de #2. Du côté du #1, il n’y a pas photo : Joe Haden continue d’être le phare dans le brouillard avec une nouvelle saison remarquable via 2.5 run stuffs, 12 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé. Dans le slot, le remuant Mike Hilton a encore flirté avec le titre de Most Underrated Player en sa qualité d’arrière-à-tout-faire : le bougre mène l’équipe avec 6.5 run stuffs (!) et a réussi 1 sack, 8 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles récupérés. Mais de l’autre côté de Haden, Artie Burns a régressé au point d’être mis sur le banc au profit de Coty Sensabaugh qui a été inconstant mais qui a eu ses moments ; il poste 6 passes défendues et 1 fumble forcé. Cameron Sutton a aussi été en difficulté dans un temps limité.

À vous de nous dire si ce sont les stats qu’on attend d’une couverture qui est aidée par le meilleur pass-rush de NFL : +4.4% de complétion à 64.0% (14e), +30.0 yards à 231.1 (10e), 6.5 yards par passe tentée (9e), +7 TDs à 27 (16e), -8 INTs à 8 (28e), +13.4 de QB Rating adverse à 95.2 (21e), +2 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards à 5 (17e), +5 big plays à 53 (17e), +11.6 yards après réception à 104.8 (6e), +2.4% de réceptions donnant un first down à 55.3% (19e), +3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards à 8 (20e) et -2.7% de passes adverses défendues à 11.8% (16e). Certaines de ses stats se tiennent, et les Linebackers peuvent être fautifs pour une part, mais en général l’arrière-garde des Steelers a encore besoin d’aide.

L’explosion des 3B en plein vol. Nous laissons Big Ben de côté, même s’il est probable qu’il ait joué un rôle dans cette explosion au vu des déclarations. Nous avons déjà parlé d’Antonio Brown : même si on peut critiquer le comportement du receveur hors du terrain, au moins il a produit quand il était sur le terrain.

Les équipes spéciales prendront leur coup de Terrible Tromblon(tm) un peu plus loin, mais parlons de suite du quatrième 3B (c’est comme les Mousquetaires) : Chris Boswell a vite perdu sa belle tunique pour être redescendu au rang de garçon d’étable avec 13/20 en FGs (65% – pire marque NFL) et 43/48 en XPs (89.6%, pas glorieux non plus). Il faut l’intervention de Matt McCrane et son 3/3 pour que les Steelers ne finissent pas derniers de la ligue avec 69.6% de FGs réussis (31e). Et bien sûr, un Kicker qui manque des FGs finit toujours par le faire quand le résultat du match est en jeu.

Et nous en arrivons au plus « beau » d’entre tous : Le’Veon Bell. 742 touches, 3830 yards et 20 TDs cumulés sur les deux dernières saisons ; la bulle en 2018. Le Season Review ne veut pas s’immiscer dans les affaires des autres, surtout si c’est pour se retrouver au milieu d’une scène de ménage et risquer de prendre le service en argent de Grand-Mère Hortense en travers de la poire (ces choses-là sont lourdes) ; il préfère voir la Vérité Vraie(tm). La vérité, c’est que Pittsburgh a un moment semblé sortir vainqueur avec l’émergence fulgurante de James Conner : le sophomore a été transcendant pendant une bonne partie de la saison, accumulant 215 courses pour 973 yards (4.5) et 12 TDs (3e NFL) avec 9 big plays (7e), 56 first downs (6e) et 5 matchs à 100+ yards (5e) + 55 réceptions à 77.5% pour 497 yards et 1 TD. Tout cela lui a permis de faire sa meilleure imitation de Bell avec 270 touches (9e) soit 33.6% de l’équipe (8e) pour 1470 yards (10e), 13 TDs (8e) et 76 first downs (8e) ; il a néanmoins commis trop de fumbles (4 dont 2 perdus)… ah non attendez, en fait ça aussi c’est du Bell. Il n’a pas vraiment pu compléter sa performance parce que l’équipe, malgré cela, avait déjà commencé à pencher sévèrement vers la passe.

Mais il a eu le malheur de se blesser, et les Steelers n’ont pas suffisamment assuré leurs arrières : Stevan Ridley a été un fantôme à 2.8 yards par course et 2 fumbles (yikes), alors que le rookie de cinquième tour Jaylen Samuels a essayé de faire l’intérim avec 82 touches pour 455 yards et 3 TDs ; des stats très respectables au demeurant, mais ce n’était pas exactement pareil. Une équipe comme Pittsbugh doit être à plus de 90.3 yards par match (31e) et 4.2 yards par course (24e) au sol, même si les 16 TDs (7e) ont été très utiles.

Quant à Bell… regardez le contrat qu’il a signé aux Jets, et demandez-vous s’il a vraiment gagné par rapport à l’offre que Pittsburgh lui avait faite.

Nous n’allons pas épiloguer 107 ans : la ligne offensive est présentée comme une des meilleures de NFL, et même si elle a eu quelques trous d’air ici ou là, elle le mérite. Elle a protégé Big Ben avec 95 pressions concédées (4e) dont 24 sacks (4e) ; sa tâche préférée, mais elle est aussi efficace pour ouvrir la voie aux coureurs. Avoir de la continuité aide : Ramon Foster et Alejandro Villanueva ont fait toute la saison, Maurkice Pouncey n’en était pas loin (98.7%), David DeCastro est juste derrière (85.8%), et nous avons déjà parlé du bel intérim de Matt Feiler pour Marcus Gilbert.

Vous vous rappelez en introduction, quand nous parlions de l’écart entre le surplus des TDs et celui des points ? Vous avez déjà dû comprendre d’où il était venu lors du Goat Of The Year : non seulement il y a eu -22.5% d’efficacité sur les FGs à 69.6%, mais il y en a eu -15 tentés à 23 ; vous savez, le genre de choses qui vous font gagner les matchs au lieu de finir à égalité (ou de perdre). Et pourquoi les Steelers ont eu plus de mal à tenter des FGs malgré une attaque qui a avancé ? Eh bien pourquoi ne pas commencer par la deuxième plus mauvaise position moyenne de départ des drives, sur leurs propres 26.17 yards. Vous avez beau avoir de fortes stats par drive comme 37.68 yards (5e), 2.32 points (8e), 6.16 actions (10e) et un taux de 3&out de 17.2% (5e), cela finit par peser.

Vous ajoutez à cela la saison de Chris Boswell, des retours de kickoffs anémiques malgré les efforts de Ryan Switzer (19.3 yards – 31e), des punts pas beaucoup mieux pour Jordan Berry (43.7 yards bruts – 38.8 yards nets), une couverture sur retour de punt atroce (14.4 yards – pire marque NFL)… et vous comprenez pourquoi les équipes spéciales ont été la pire escouade de Pittsburgh avec une large part dans le fait de rater les playoffs.

Les Steelers faisant toujours de petites emplettes en Free Agency, le choix est toujours limité ; nommons Ryan Switzer, surtout sur équipes spéciales : il s’est battu mais cela n’a pas suffi.

L’équipe en aurait probablement voulu plus de Morgan Burnett, mais c’est surtout la signature de Jon Bostic à l’intérieur de l’unité des Linebackers qui a manqué de relief. Non pas qu’il ait fait une mauvaise saison, mais il symbolise toujours plus l’impact de la perte de Ryan Shazier. Bostic n’a pas ménagé sa peine avec 5 run stuffs, 2.5 sacks et 3 passes défendues, mais il a été exposé en couverture. À ses côtés, Vince Williams continue d’être solide avec 3.5 run stuffs, 13.5 pressions dont 4.5 sacks, 2 passes défendues et 1 pick-6. L.J. Fort a été incisif et inattendu dans un nombre de snaps limités avec 2 run stuffs, 1 sack, 1 strip-6 et 1 block sur punt. Le coeur de la défense a un peu mieux réagi à l’absence du #50 qu’en 2017, ce qui se voit dans les stats au sol avec 4.2 yards concédés par course (9e), 13 TDs (15e) ou 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (5e), mais on peut aussi noter que les adversaires ont moins souvent couru que l’année dernière : -3.6% du playcall à 37.4% (27e).

La victoire 17-10 en Week 15 contre New England. Il était tout à fait possible que l’équipe revive le scénario de l’année dernière face aux Pats et enterre majoritairement ses espoirs de playoffs : à la fin d’un match étouffant et victorieux, elle a pu y croire une semaine de plus.

La défaite 24-21 en Week 14 à Oakland. La défaite à New Orleans est cruelle (surtout avec cette feinte de punt manquée de quelques centimètres puis ce fumble), mais pas imprévue ; elle n’a fait que mettre le dernier clou dans un cercueil qui avait déjà été principalement fermé à Oakland dans un match où Big Ben est sorti, blessé, avant de revenir… trop tard au goût de beaucoup de monde.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 SNF @ New England 11-5 Champ
2 vs Seattle 10-6 Playoffs
3 @ San Francisco 4-12 Négative
4 MNF vs Cincinnati 6-10 Négative
5 vs Baltimore 10-6 DivChamp
6 SNF @ LA Chargers 12-4 Playoffs
7 BYE
8 MNF vs Miami 7-9 Négative
9 vs Indianapolis 10-6 Playoffs
10 vs LA Rams 13-3 DivChamp
11 TNF @ Cleveland 7-8-1 Négative
12 @ Cincinnati 6-10 Négative
13 vs Cleveland 7-8-1 Négative
14 @ Arizona 3-13 Négative
15 vs Buffalo 6-10 Négative
16 @ NY Jets 4-12 Négative
17 @ Baltimore 10-6 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 126-128-2 (0.496, 19e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 69-58-1 (0.543, 7e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 57-70-1 (0.449, 28e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.094 (6e).

19e calendrier ? Notre oeil. Vous avez un démarrage aussi subtil qu’un roundhouse kick dans la face, à peine le temps de respirer avant la deuxième lame juste avant la bye week, puis certes trois matchs à domicile mais deux cartons fumeux avant la double confrontation contre Cleveland dont la première manche sur une semaine courte. La suite fait peut-être un peu moins peur, mais l’optique d’un duel qui sera chaud quoi qu’il arrive À Baltimore pour finir la saison n’est pas rassurant non plus.