NFL Team Honors IV : Philadelphie

500-Eagles

On a longtemps pensé que les champions n’auraient même pas l’opportunité de défendre leur titre en playoffs, passant la majeure partie de leur temps en-dessous ou à l’équilibre, devant supporter le poids de la cible sur le dos et les mauvaises performances et/ou blessures. Pour couronner le tout, le Quarterback titulaire a encore dû céder sa place, ramenant le Super Sub sur le devant de la scène (OK, certains diraient que c’était plutôt un bon signe). Quoiqu’il en soit, Philly a quand même réussi à faire un retour de nulle part pour finir 5-1, arracher une Wild Card, renverser Chicago à Soldier Field et manquer de peu de faire la même chose à New Orleans. Une saison forcément moins réussie que la précédente, mais qui n’est négative pour autant dans son déroulement autour du duo Howie Roseman – Doug Pederson.

À lire en se demandant qui va ENFIN réussir à doubler un titre de NFC East.

 

PHILADELPHIA EAGLES
2e NFC East ~ 9-7 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Philly tentait l’exploit de doubler le titre… de NFC East. Coïncidence amusante : les Patriots avaient réussi le dernier doublé du Super Bowl en 2004, battant en finale les Eagles qui venaient de réaliser (sans le savoir) le dernier doublé de NFC East. Bref, Philly, « passe ta division d’abord ».

Il fallait le faire sans le Coordinateur Offensif Frank Reich (parti à Indianapolis), remplacé par Mike Groh, ainsi que le coach des Quarterbacks John DeFilippo (parti à Minnesota). Carson Wentz n’allait pas revenir de suite de sa blessure au genou, donc Nick Foles allait démarrer la saison auréolé de son finish 2017 hallucinant. Comme dit dans le NFL Team Honors III, l’attaque des Eagles n’avait aucune mégastar dans les armes offensives, mais une pléthore de joueurs qui avaient fait un excellent travail : parmi eux, le coureur LeGarrette Blount, le receveur Torrey Smith, l’emblématique Tight End Brent Celek et le héros du Philly Special Trey Burton étaient partis. En remplacement, l’ex-Redskin coureur Matt Jones était venu suppléer le trio Jay Ajayi – Corey Clement – Darren Sproles, l’ex-Raven receveur Mike Wallace était venu assister Alshon Jeffery et un Nelson Agholor retrouvé, alors que l’ex-Packer Tight End Richard Rodgers rejoignait Zach Ertz et le deuxième tour Dallas Goedert. Le retour de blessure du Left Tackle Jason Peters allait faire du bien dans une ligne encore très solide avec Brandon Brooks – Jason Kelce – Stefen Wisniewski – Lane Johnson. En résumé, l’attaque avait encore largement de quoi tourner.

La défense aussi avait vu des changements : le Defensive End Vinny Curry, le Linebacker Mychal Kendricks et le fantastique slot Cornerback Patrick Robinson avaient quitté Philly ; il fallait surtout surveiller les départs des deux derniers – Derek Barnett était prêt à prendre la place d’un Curry parfois trop inconstant. Kendricks et Robinson avaient été des contributeurs importants, et la situation à leur poste était un peu floue : Nathan Gerry devait remplacer le premier alors que Jalen Mills, Rasul Douglas et Sidney Jones devaient se répartir les tâches autour de Ronald Darby. Cependant, la qualité était là dans l’escouade : le front-4 était redoutable avec le trio Brandon Graham – Fletcher Cox – Timmy Jernigan, on connaissait toutes les capacités de Jordan Hicks qui devait juste arrêter de se blesser aux côtés de Nigel Bradham (qui était suspendu), alors que le duo Malcolm Jenkins – Rodney McDonald allait continuer de patrouiller comme il l’avait si bien fait. Et, au cas où, l’équipe avait signé l’ex-Lion Defensive Tackle Haloti Ngata suite à l’opération de Jernigan, et récupéré l’ex-Seahawk Defensive End Michael Bennett (avec Chris Long toujours présent).

Quelques changements qui n’étaient pas totalement anodins, que ce soit des coachs en attaque ou des contributeurs en défense, mais la base était toujours là et l’équipe ne s’était pas endormie sur ses lauriers (ce qui n’était pas surprenant avec Howie Roseman en General Manager). De fait, les Eagles étaient logiquement bien placés pour se succéder à eux-même dans la division ; pour le titre, beaucoup de choses devaient tourner dans le bon sens, mais là aussi ils étaient en tête de la meute.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Atlanta W 18-12 1-0 co
2 @ Tampa Bay (1-0) L 21-27 1-1 co
3 vs Indianapolis (1-1) W 20-16 2-1 wpo/W
4 @ Tennessee (2-1) L 23-26 (OT) 2-2 wo/TL
5 vs Minnesota (1-2-1) L 21-23 2-3 cwo
6 @ NY Giants (1-4) W 34-13 3-3 d
7 vs Carolina (3-2) L 17-21 3-4 co/L
8 @ Jacksonville (3-4) W 24-18 4-4 o
9 BYE
10 vs Dallas (3-5) L 20-27 4-5 dwpo/L
11 @ New Orleans (8-1) L 7-48 4-6 cwp
12 vs NY Giants (3-7) W 25-22 5-6 do/W
13 vs Washington (6-5) W 28-13 6-6 d
14 @ Dallas (7-5) L 23-29 (OT) 6-7 dwpo/TT
15 @ LA Rams (11-2) W 30-23 7-7 cwpo
16 vs Houston (10-4) W 32-30 8-7 wpo
17 @ Washington (7-8) W 24-0 9-7 d
PLAYOFFS
WC @ #3 Chicago (12-4) W 16-15
DR @ #1 New Orleans (13-3) L 14-20

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 4-4, 5-3.
    • Par quart de saison : 2-2, 2-2, 2-2, 3-1.
    • À domicile : 5-3.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 6-6.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-5.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 3-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 6-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-2-1-1.
    • En prolongation : 0-2.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 126-130 (0.492, 19e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 132-123-1 (0.518, 10e).
    • Écart entre les deux : 0.026 (9e).

Et nous voilà donc avec une équipe en playoffs après… une dégringolade par rapport à la saison précédente (-4 victoires). Avec un calendrier plus dur que prévu à cause de Houston et Indy (et qui était déjà plus dur que celui de 2017), on retrouve le même schéma dans plusieurs catégories – plus de matchs et un moins bon bilan : matchs contre les équipes terminant en positif (8 vs. 7 et 0.375 vs. 0.571), matchs contre les équipes qualifiées en playoffs (6 vs. 3 et 0.500 vs. 0.667), matchs à une possession (12 vs. 7 et 0.500 vs. 0.714) ; tout cela explicite la perte du contrôle que les Eagles avaient l’année passée. C’est le départ qui a surtout plombé l’équipe (4-4 vs. 7-1 en 2017), l’empêchant d’enchaîner les bons résultats. Le bilan dans le dernier quart-temps le montre également avec bien plus de matchs joués dans les 15 dernières minutes, surtout si vous prenez en compte que les deux prolongations forcées (une par Philly, l’autre par son adversaire) ont été perdues. Dernière stat révélatrice : cinq des sept défaites n’ont jamais vu les Eagles mener une fois au score, dont les deux contre Dallas. Et malgré cela, l’équipe est parvenue à accrocher les playoffs.

 

La réalité

 

C’est donc ici que nous devons continuer à parler de baisse de qualité pour une équipe ayant été à un drop/INT d’une potentielle finale NFC. Commençons par les points et les TDs : -6.1 points marqués à 22.5 (18e) et -12 TDs marqués à 41 (17e) ; torts partagés entre attaque et défense puisque les deux ont scoré -6 TDs (aucun défensif). En attaque, le premier quart-temps a été catastrophique avec 2.6 points (pire marque NFL) et 5 TDs (31e), un fait souligné par les -14 points sur premier drive à 31 (20e) ; la défense a surtout craqué dans le dernier quart-temps avec 7.2 points (22e) et 13 TDs (19e) ainsi que dans les deux dernières minutes des mi-temps avec +32 points à 51 (13e). On peut ajouter que les deux défaites en prolongations ont chacune eu lieu sur un TD, mais le tort revient aussi à l’attaque : elle n’avait scoré qu’un FG dans un cas et rien dans l’autre. Pour continuer sur le sujet du tableau d’affichage, la défense a volé moitié moins de ballons avec -14 à 17 (22e), ce qui a logiquement entraîné moitié moins de points grâce à eux avec -41 à 40 (27e).

Cela se voit forcément dans les autres stats. Côté offensif, c’est stable par rapport à 2017 alors que l’escouade aurait dû bénéficier du GOB2018 : 365.3 yards par match (14e), 5.6 yards par action (16e), 21.6 first downs (11e), 59 big plays (21e), 61 voyages en redzone (7e), 45.1% des actions en terrain adverse (8e), 41.3% de 3e tentatives converties (10e) mais toujours une trop large tendance à finir en 4e&1 (12 fois – 30e) ; il y a quand même eu une chute notable, celle des TDs en redzone avec -7.1% à 58.3% (17e). Côté défensif, on a senti le vent du boulet : +59.7 yards encaissés à 366.2 (23e), +0.8 yard par action à 5.8 (23e), +2.1 first downs à 19.1 (10e), +23 big plays à 74 (27e) et +16 voyages adverses en redzone à 59 (23e) ; deux éléments ont tout de même limité les points adverses et permis aux Eagles d’arracher les playoffs : le taux de 3e tentatives autorisées à 35% (5e) et une inversion totale de la résistance en redzone avec -12.9% de voyages adverses terminant en TD à 42.4% (top NFL).

De fait, parce que l’attaque a fait environ la même saison statistique (à part au niveau comptable) et que la défense n’a pas totalement explosé, la différence majeure en temps de possession moyen ne se voit pas dans le global avec -0:16 à 32:25 (2e) mais surtout dans celui passé devant au score avec -11:01 à 21:36 (20e).

Voici les récompenses de la saison :

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Fletcher+Cox+Philadelphia+Eagles+vs+Tampa+JBhb4eY-pqrl.jpgLe saviez-vous ? Les Eagles n’ont pas eu un sackeur à 10+ unités depuis 2014 avec Connor Barwin (14.5). La série a enfin été brisée par nul autre que le Defensive Tackle Fletcher Cox qui est 2e NFL avec 44.5 pressions et top team avec 10.5 sacks ; le seul reproche qu’on peut lui faire c’est de n’avoir pas réussi à convertir suffisamment de ses pressions en sacks.

C’est un problème plutôt récurrent : si les Eagles mènent la ligue avec 172 pressions, ils mènent aussi avec 128 QB Hits, ce qui ne laisse plus que 44 sacks (8e) et un taux de « conversion » de 25.6% (30e) ; l’année dernière il était déjà de 24.5% (29e). Néanmoins, malgré ce petit souci de finition, cela n’enlève pas le fait que Philly a été dangereux dans le pass-rush, le taux de pression par action de passe adverse étant de 27.3% (5e), et Cox en a été le leader. Mais ce n’est pas tout ce qu’il a réussi, bien entendu, sinon il ne serait pas Most Valuable Player : avec 46 plaquages dont 3.5 run stuffs, 1 passe déviée, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, il a été au four et au moulin comme à son habitude.

Puisque nous sommes sur la ligne défensive, est-ce que le Defensive End Brandon Graham reçoit vraiment l’attention qu’il mérite ? Pas de votes Pro-Bowl, un vote All-Pro deuxième équipe en 2016, et pourtant le bonhomme est une autre machine qui fait tout sur un terrain aux côtés de Cox. Il a peut-être connu une année un peu moins faste qu’en 2017 à cause d’une opération de la cheville pendant l’intersaison qui a semblé l’empêcher d’être à son maximum, mais le vrai Graham est réapparu au fur et à mesure, et il est revenu au bon moment pour le rush final et la qualification en playoffs. Avec 39 plaquages dont 7.5 run stuffs (top team), 16 pressions dont 4 sacks, 2 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, on voit bien que les stats dans le pass-rush sont un peu trop justes, mais son leadership et son impact ne se nient pas. Le fait que Philly soit parvenu à le resigner est un gros plus, et quand Joe Thomas dit que vous êtes sous-coté, on le croit.

Et une petite mention au Punter Cameron Johnston qui a envoyé de belles mines à 48.1 yards bruts par punt (4e NFL), et à la couverture qui l’a bien aidé avec 42.7 yards nets par punt (3e).

Le saviez-vous ? Les Eagles n’ont pas eu de cibles à 1000+ yards depuis 2014 non plus avec Jeremy Maclin (1318). La série a enfin été brisée par nul autre que le Tight End Zach Ertz qui en a profité pour établir un record NFL de réceptions au poste sur une saison avec 116 ; sa ligne de stat totale est la suivante : 156 ciblages (6e NFL), 116 réceptions (2e) soit un taux de 74.4%, 1163 yards (10.0), 8 TDs, 13 big plays, 5 drops, 66 first downs (8e) et 5 matchs à 100+ yards (7e).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Zach+Ertz+Minnesota+Vikings+vs+Philadelphia+DI7OXgUE0Z4l.jpgErtz a bâti sur sa saison révélation de 2017 pour devenir un des meilleurs Tight Ends de NFL et une cible privilégiée pour ses Quarterbacks ; il n’y a aucune raison pour que cela ne continue pas pendant quelques années de plus. Ce taux de réception pour un tel volume est remarquable, même s’il doit faire un tout petit peu attention aux drops.

Sa qualité de leader est incontestée et il a été le ciment maintenant un secteur qui aurait pu sombrer bien plus : au vu de l’hécatombe autour de lui, le Safety Malcolm Jenkins a presque mérité une meilleure récompense, mais il faut bien répartir les charges. Le vétéran a encore été un modèle de disponibilité : il est un des trois seuls défenseurs NFL à n’avoir raté aucun snap de son équipe (1038) et il a été le joueur le plus utilisé par Philly si on rajoute les équipes spéciales avec 1174 snaps (17e NFL). Cela suffit à souligner son importance dans l’équipe, et il n’est pas surprenant de le voir présent un peu partout sur la feuille de stat : 97 plaquages (top team) dont 4.5 run stuffs, 1 sack, 8 passes défendues, 1 INT, 3 fumbles forcés et 1 fumble récupéré.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Malcolm+Jenkins+Indianapolis+Colts+vs+Philadelphia+3HDFMOPtNk0l.jpgSans lui, les Eagles ne vont pas en playoffs cette saison, car l’arrière-garde a été massacrée par les blessures et terriblement inconstante. Pour commencer, il y a le poste juste à côté de Jenkins : Rodney McLeod est le titulaire habituel mais il est parti sur IR très rapidement alors qu’il avait déjà signifié sa présence en couverture avec 4 passes défendues ; c’est Corey Graham qui s’est retrouvé à le remplacer, et même s’il n’a pas fait une mauvaise saison, ce n’est pas le même niveau avec 5 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré. Tre Sullivan a fait des apparitions sympathique en couverture quand Graham s’est blessé.

Chez les Cornerbacks, les chaises musicales ont volé encore plus : aucun joueur n’a enregistré plus de 600 snaps défensifs (sur 1038 !) et six sont au-dessus de 300. Ronald Darby et Jalen Mills ont commencé sur les extérieurs et sont tombés à peu près en même temps alors que Sidney Jones, dans le slot, a fait des allers-retours entre le terrain et l’infirmerie ; tout cela a poussé l’équipe à utiliser Rasul Douglas (sur le banc au départ), le rookie de quatrième tour Avonte Maddox (qui s’est retrouvé à jouer Safety puis Cornerback) et à faire venir en catastrophe Cre’Von LeBlanc.

Darby a été plutôt inconstant bien qu’il mène l’équipe avec 12 passes défendues et 1 INT, Mills a lâché un peu trop de big plays malgré ses 9 passes défendues alors que Jones a été gêné par les pépins physiques (2 passes défendues). Fort heureusement, les remplaçants n’ont pas été sans ressources : Ra’s al Ghul (on sait que c’est toi) a plutôt été un stabilisateur de l’unité avec une vraie activité, compilant 6 run stuffs, 4 passes défendues et 3 INTs (top team) ; Maddox a souffert au départ d’être baladé un peu partout en défense, mais la bonne fin de saison de Philly coïncide avec sa montée en puissance en Cornerback où il a joué comme un possédé avec 4 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble forcé ; enfin, LeBlanc a fait sa part du travail dans le slot même s’il n’a pas affolé les compteurs.

Bref, avec toutes ces circonstances et bien qu’il y ait de gros points noirs, les stats finales de la couverture ne sont pas si catastrophiques : 66.2% de complétion (23e), 269.2 yards par match (30e) dont 138.4 après réception (pire marque NFL), 6.9 yards par passe tentée (13e), 22 TDs (8e), 10 INTs (25e), 93.2 de QB Rating adverse (16e), 7 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (pire marque NFL), 60 big plays (29e), 51.6% de réceptions donnant un first down (5e) et 65 passes défendues (16e) soit 10.3% des tentatives adverses (26e).

La draft a été réduite pour les Eagles avec seulement cinq choix (dont Jordan Mailata l’Australien), et même si nous prenons en compte un certain coureur non-drafté sur lequel nous reviendrons un peu plus bas, la sélection est assez vite faite : le deuxième tour Tight End Dallas Goedert a été le meilleur des petits nouveaux. Bien entendu, il n’a pas crevé le plafond au niveau statistique puisqu’il a eu devant lui un #86 qui a vampirisé les ciblages, mais il a su être efficace dans ses contributions, que ce soit dans le fait d’attraper la balle ou de bloquer pour ses petits camarades ; Ertz n’a pas forcément été aussi efficace en block que lui (mais il était surtout occupé à battre des records NFL). Goedert termine la saison avec 33 réceptions pour 334 yards et 4 TDs, postulant pour un peu plus de temps de jeu en 2019 ; cela ne devrait pas calmer l’utilisation des 2-TE sets par Doug Pederson.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Dallas+Goedert+Carolina+Panthers+vs+Philadelphia+y_9TU8nM-cMl.jpgPour rester sur le sujet du jeu aérien (et en laissant les lanceurs de côté pour l’instant), regardons un peu ce qu’il s’est passé du côté des receveurs écartés. Alshon Jeffery se maudira pendant longtemps de cette passe qui rebondit dans ses mains pour aller droit dans celles de Marcus Lattimore, mettant fin à la saison des Eagles, mais il a encore été un joueur crucial dans le jeu aérien ; malgré un début de saison tronqué par une blessure et une connexion avec son Quarterback titulaire qui semble un peu moins efficace que celle avec le remplaçant, il termine deuxième derrière Ertz avec 65 réceptions pour 843 yards (13.0), 6 TDs, 48 first downs (73.8% de ses réceptions) et il a forcé 4 DPIs.

Nelson Agholor vient ensuite avec une autre saison solide à 64 réceptions pour 736 yards, 4 TDs et 10 big plays ; des stats légèrement en baisse par rapport à sa renaissance de 2017, mais au moins il n’est pas redevenu un fantôme ou une machine à drops (3, comme Jeffery). La non-saison de Mike Wallace à cause d’une rapide blessure, malgré son retour sur la fin, a forcé l’équipe à faire quelques mouvements : le retour de Jordan Matthews a été sympathique car il n’a pas eu à jouer le #1, totalisant 20 réceptions pour 300 yards et 2 TDs, alors que l’échange pour Golden Tate a donné des résultats mitigés avec 30 réceptions pour 278 yards et 1 TD ; il n’a jamais vraiment semblé à l’aise et n’a pas réglé le manque de menace profonde dans le groupe.

Tout cela nous donne un jeu aérien sympathique, mais avec quelques failles : 69.95% de complétion (3e), 267.2 yards par match (7e), 7.1 yards par passe tentée (12e), 29 TDs (11e), 11 INTs (10e), 99.3 de QB Rating (9e), 7 matchs d’un Quarterback à 300+ yards (6e), 23 drops (8e) et 52 big plays (16e) mais avec 61.8% du playcall tourné vers la passe (7e), ce qui donne un taux de 12.3% (26e) ; cela souligne bien le manque d’explosivité générale de l’attaque aérienne.

L’incapacité de Carson Wentz à faire une saison complète, parce que maintenant la bouée de sauvetage Nick Foles vogue vers d’autres bateaux (quoique, vu les performances de Foles, « bouée de sauvetage » n’est probablement pas le bon terme – il a été un deuxième bateau voguant de concert avec le premier). Tout talentueux que soit Wentz, il est dans une ville où les fans sont connus pour ne pas forcément apprécier ce qu’ils ont au poste (Donovan McNabb, si tu nous regardes… si tu nous lis… si tu te fais traduire en anglais par quelqu’un), ce n’est pas lui qui a mené les Eagles au premier titre suprême, ce n’est pas lui qui a été élu meilleur joueur du Super Bowl, et ce n’est pas lui qui a mené l’équipe pour arracher cette place de playoffs.

Il n’a pas pu démarrer la saison, se remettant encore de sa blessure au genou, mais quand il est revenu il a rappelé qu’il n’avait rien perdu de son talent ; sa ligne de stat finale est de 69.6% (4e NFL), 3074 yards (7.7), 21 TDs, 7 INTs, 6 fumbles, 31 sacks, 102.2 de QB Rating (7e) et 5 matchs à 300+ yards (5e). Il a connu un milieu de saison un peu plus compliqué (avec notamment ce match contre les Saints) mais s’est repris avant qu’une fracture de la vertèbre dans son dos ne mette encore fin prématurément à sa saison. Il a besoin d’être sur le terrain, et il a besoin de réussir le drive ou l’action qui va lui permettre de faire taire les critiques naissantes (et justifiées, celles-ci) sur son absence physique et/ou mentale dans les grands rendez-vous. Il va pouvoir passer une intersaison enfin tranquille et devrait en bénéficier en 2019.

En son absence, Foles a semblé mettre un peu de temps à se replonger dans le bain : les deux premiers matchs de la saison n’ont pas été géniaux, mais quand il a dû revenir à la fin de la saison, le Ole Gunnar Solskjaer de la NFL a encore fait des miracles avec trois victoires, une qualification en playoffs, et un record de complétions consécutives égalé (25). Nous verrons ce que cela donnera à Jacksonville, mais il est vrai que, parfois, il y a des mariages parfaits qui ne marchent vraiment que dans une seule situation ; il était tellement écrit qu’il allait réussir un nouveau drive pour la victoire en Divisional Round face à New Orleans que la fin a été inattendue et brutale. Espérons pour Saint Nick qu’il aura le même mojo dans le comté de Duuuuuuuval : cette saison c’était à hauteur de 72.3% (2e NFL), 1413 yards (7.2), 7 TDs, 4 INTs, 2 fumbles, 9 sacks et 96.0 de QB Rating.

Nous aurions aimé mettre le front-7 dans son ensemble, mais cela ne va pas être possible ; c’est donc seulement la ligne défensive qui est reconnue, comme vous l’avez probablement compris après les récompenses pour Cox et Graham. En effet, l’unité a fait son maximum pour sacker les Quarterbacks et boucher les trous contre la course, mais elle n’a pas toujours été suivie par les autres lignes : si la défense a réussi 56 run stuffs (8e) soit 17% des courses (3e) et si nous avons déjà parlé des apports de Jenkins et Douglas, pour le reste il faut regarder les maousses.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Brandon+Graham+Atlanta+Falcons+vs+Philadelphia+2utEWOItvCwl.jpgAu centre de l’unité, Etuini Haloti Ngata a été un plot contre la course très efficace avec 17 plaquages dont 4.5 run stuffs (!) ; il est clair qu’il ne fallait pas lui demander de faire autre chose à son âge, mais sa production a été sympathique dans un temps de jeu plus large que prévu suite aux gros problèmes de dos de Timmy Jernigan. Treyvon Hester sera toujours connu comme celui qui a dévié le Field Goal de la victoire de Cody Parkey en Wild Card, mais il a fait quelques apparitions sympathiques. Sur les extérieurs, l’échange pour Michael Bennett a été une totale réussite vu le prix : l’ex-Seahawk est venu proposer une solution alternative à Cox dans le pass-rush et a été solide contre la course avec 5.5 run stuffs, 38 pressions (10e NFL) dont 9 sacks, 1 passe déviée et 2 fumbles forcés. Cela a été important avec la blessure du si prometteur Derek Barnett assez tôt dans la saison : il avait néanmoins eu le temps de montrer son amélioration contre la course avec 4 run stuffs et 2.5 sacks. Le vétéran Chris Long a encore été une présence constante et utile avec 24.5 pressions dont 6.5 sacks et 2 fumbles forcés aussi.

Un groupe très solide qui aurait pu être complémenté par un groupe de Linebackers majoritairement sur le retour… mais la saison de la ligne intermédiaire n’a pas été aussi mémorable que la dernière. Bien sûr, il n’est pas question de remettre en cause le talent de Jordan Hicks qui est toujours présent, mais il n’a toujours pas fait une saison complète, et son impact n’a pas été totalement le même : 91 plaquages dont 2 run stuffs, 3 sacks, 5 passes défendues et 1 fumble récupéré. Dans la même veine, Nigel Bradham totalise 97 plaquages dont 2.5 run stuffs, 2 sacks, 4 passes défendues et 1 fumble récupéré, ce qui est dans sa zone de production, mais il y a la même impression bizarre qu’il n’a pas été aussi flamboyant qu’en 2017, avec des hauts et des bas. Le troisième homme a été Kamu Grugier-Hill qui a également fait ses armes sur équipes spéciales ; il s’y est distingué, alors qu’il a été un contributeur sympathique en défense via 5 run stuffs, 1 sack, 2 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé.

Nous en attendions plus de la ligne des Linebackers car la défense au sol a quand même eu des ratés alors qu’elle n’a vu que 20.6 courses par match, le plus faible total de la ligue. Elle a été bien moins efficace que précédemment avec +17.7 yards par match à 96.9 (7e), +0.8 yard par course à 4.6 (20e), +7 TDs à 14 (19e), +3 big plays à 14 (22e) et +4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 5 (22e) ; avec une large propension à souffrir dans la division puisque 4 des 5 sont d’Ezekiel Elliott et Saquon Barkley.

Si la défense au sol a piqué un peu du nez par rapport à l’année dernière, l’attaque terrestre a implosé : -34.1 yards par match à 98.1 (28e), -0.7 yard par course à 3.8 (31e), -12 big plays à 7 (29e) et aucun match d’un coureur à 100+ yards ; au moins il y a +3 TDs à 12 (20e).

Alors, la faute à qui ? Autant reprendre le même genre de stats que pour les Cornerbacks : aucun coureur au-dessus de 400 snaps offensifs, cinq avec au moins 100 ! Les blessures ont immédiatement rayé Darren Sproles de la carte, rapidement écarté Jay Ajayi de l’équation, et fini par atteindre Corey Clement en fin d’exercice – fort heureusement Sproles est revenu par la suite pour rappeler à quel point il pouvait être difficile à marquer. Dans ce pataquès, c’est finalement le rookie non-drafté Josh Adams qui s’est révélé avec 120 courses pour 511 yards (4.3) et 3 TDs, terminant en tête du groupe (mais avec un fumble). Wendell Smallwood est le seul à avoir joué 300+ snaps et le résultat a été moyen avec 87 courses pour 364 yards (4.2) et 3 TDs + 28 réceptions pour 230 yards et 2 TDs. Clement n’a pas été beaucoup plus en verve avec 90 touches pour 451 yards et 2 TDs avant de se blesser ; il a été un peu plus actif sur équipes spéciales avec notamment 25.6 yards par retour de kickoff.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu une ligne offensive solide comme à son habitude, même si elle a eu quelques petits soubresauts. Le souci ne se situe pas au milieu de l’unité où Jason Kelce continue de dominer, ni à droite où Lane Johnson s’est vite mis en jambes après un démarrage difficile. À l’intérieur, Brandon Brooks est excellent et a été l’offensif le plus utilisé (99.5% des snaps), mais cette rupture du tendon d’Achille en playoffs risque de déborder sur la saison prochaine, et l’autre poste de Guard n’est pas d’une grosse stabilité ; la preuve, Isaac Seumalo a été un peu meilleur que Stefen Wisniewski et c’était l’inverse l’année dernière. En Left Tackle, Jason Peters accumule l’âge et les blessures, mais il reste quand même solide… et toujours une meilleure alternative qu’un Halapoulivaati Vaitai bien plus en difficulté. L’unité a été un peu meilleure en protection avec 142 pressions concédées (19e) dont 40 sacks (15e) ; ramenés au nombre d’actions de passe, les taux sont respectivement de 23.6% (16e) et 6.0% (10e).

Le Defensive End Michael Bennett a été clairement la meilleure acquisition des Eagles cette saison, boostant la ligne défensive.

Nonobstant les échanges et le fait que tous les nouveaux contrats étaient seulement d’un an, celui de Mike Wallace a coûté le plus cher et il est de suite parti sur IR. Ce n’est pas de sa faute, mais c’est dommage.

La victoire 30-23 chez les Rams en Week 15. Plus de Wentz, dos au mur à 6-7 ? Pas de problème, pourquoi ne pas aller gagner chez l’équipe qui se bat pour la tête de la conférence. La victoire en Wild Card était incroyable, mais elle a aussi été dû à un Field Goal qui frappe deux poteaux ; celle-ci a été affirmée (le score était de 30-13 au début du dernier quart-temps) à un moment où on pensait que les champions en titre étaient au bord du précipice.

Maudite Louisiane. Difficile de faire un choix entre ce rotoplaf intégral 48-7 en Week 11 ou ce crève-coeur 20-14 en Divisional Round avec ce drive de la victoire qui se termine net, cisaillé par un couperet sans concession. Si cela vous rassure, Eagles fans, les Saints ne sont pas au programme en 2019. Et d’ailleurs puisqu’on parle du futur…

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Washington 7-9 Négative
2 SNF @ Atlanta 7-9 Négative
3 vs Detroit 6-10 Négative
4 TNF @ Green Bay 6-9-1 Négative
5 vs NY Jets 4-12 Négative
6 @ Minnesota 8-7-1 Positive
7 SNF @ Dallas 10-6 DivChamp
8 @ Buffalo 6-10 Négative
9 vs Chicago 12-4 DivChamp
10 BYE
11 vs New England 11-5 Champ
12 SNF vs Seattle 10-6 Playoffs
13 @ Miami 7-9 Négative
14 MNF vs NY Giants 5-11 Négative
15 @ Washington 7-9 Négative
16 vs Dallas 10-6 DivChamp
17 @ NY Giants 5-11 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 6.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 121-133-2 (0.477, 26e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 65-63 (0.508, 13e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 56-70-2 (0.445, 30e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.063 (9e).

Trois équipes de playoffs vont venir à la maison, mais attention à ce parcours à l’extérieur : se déplacer à Lambeau, Minnesota ou Atlanta n’est jamais très facile (surtout avec trois équipes qui vont vouloir se remettre d’une saison 2018 difficile). Et parfois, c’est à se demander ce que vaut vraiment le classement du bilan cumulé : si la séquence entre les Weeks 6-12, autour de la bye week, fait clairement mal au crâne, regardez un peu mieux les matchs au début de la saison ; vous trouvez que cela a l’air d’une promenade de santé avec ce que nous avons dit au début de ce paragraphe, surtout avec un TNF au milieu ? L’incertitude qui plane toujours sur la NFC East devrait booster automatiquement le classement du bilan cumulé de +8 places (au moins).