NFL Team Honors IV : New York Jets

500-Jets

Fin de l’ère Todd Bowles qui aura démarré avec une saison 2015 très encourageante (10-6) avant de redescendre rapidement de son nuage et de végéter au fond de l’AFC East (14 victoires en trois ans). Alors, que reste-t-il ? Sûrement pas une équipe dénuée de talent ou de volonté, mais d’une trop grande inconstance pour espérer réussir des résultats de manière régulière. Adam Gase va devoir trouver le moyen de tirer le maximum des joueurs présents, et Mike Maccagnan va devoir analyser l’effectif pour voir lesquels doivent être gardés, lesquels doivent faire plus et lesquels sont des poids morts.

À lire en pensant que la décennie ne va pas se terminer comme elle avait commencé.

 

NEW YORK JETS
4e AFC East ~ 4-12

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Après une année volontairement sacrifiée sur l’autel de la purge de l’effectif mais finalement pas si anodine qu’on pouvait le croire dans les résultats, il était désormais temps de commencer à récolter les fruits.

Et pour cela, le #3 de la draft 2018 Sam Darnold devait prendre les commandes : Josh McCown allait être un remplaçant de luxe, Teddy Bridgewater avait rapporté plus qu’il n’avait coûté dans son court passage, le fantôme de Christian Hackenberg était définitivement exorcisé, et Bryce Petty était aussi parti. La ligne offensive avait été peu modifiée : Brian Winters était un bon Guard quand il n’était pas blessé, alors que le duo de Tackles Kelvin Beachum – Brandon Shell fonctionnait ; James Carpenter était reconduit en Guard, et le poste de Centre avait vu l’arrivée de l’ex-Redskin Spencer Long. Le but était de stabiliser l’unité pour mieux protéger le lanceur, et ouvrir les brèches à un jeu de course qui avait perdu Matt Forte sur retraite, mais qui avait signé l’ex-Brown Isaiah Crowell pour aider Bilal Powell (histoire que ça rime) et le sympathique Elijah McGuire. Le groupe des receveurs devait se renforcer automatiquement avec le retour de blessure de Quincy Enunwa devant Robby Anderson – Jermaine Kearse, mais l’équipe avait quand même signé Terrelle Pryor au cas où ; le souci se situait donc plutôt chez les Tight Ends : Austin Seferian-Jenkins n’était pas resté, laissant pas mal d’inexpérience avec notamment Jordan Leggett (qui avait raté 2017 sur blessure) et le quatrième tour Chris Herndon.

Si vous vous rappelez du NFL Team Honors III, la défense avait marché sur la tête avec un Defensive End top team contre la passe et un Inside Linebacker top team en sack. D’où des modifications : la principale avait été le contrat de cinq ans pour l’ex-Ram Cornerback Trumaine Johnson ; positionné à l’opposé de Morris Claiborne, il allait permettre de réinstaller Buster Skrine dans son élément (le slot) devant les deux jeunes et prometteurs Safeties Jamal Adams – Marcus Maye. Sur la ligne défensive, les départs d’un Defensive Tackle Muhammad Wilkerson peu motivé et du Defensive End Kony Ealy avaient été palliés par les arrivées de l’ex-Colt Defensive End Henry Anderson et du troisième tour Defensive Tackle Nathan Shepherd ; on restait cependant sceptique sur l’efficacité autour du duo un peu isolé SteveMcLendon – Leonard Williams. Chez les Linebackers, le pilier de 2017, Demario Davis, était déjà reparti, remplacé par l’excellent ex-Titan Avery Williamson ; c’était une acquisition intelligente, mais les autres membres de l’unité avaient intérêt à se mettre au diapason : à l’intérieur, Darron Lee devait monter le volume, et à l’extérieur les pass-rushers restaient les mêmes, Jordan Jenkins en tête, ce qui n’était pas forcément rassurant.

L’important était le développement de Darnold avec une attaque qui ne paie pas de mine mais qui pouvait faire le travail. La défense était sur le gril, devant être plus constante contre la course et plus percutante contre la passe (mais le pass-rush posait toujours question). Il fallait améliorer le bilan d’au moins une ou deux victoires pour valider le processus ; un record équilibré serait déjà une belle preuve du travail accompli.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Detroit W 48-17 1-0
2 vs Miami (1-0) L 12-20 1-1 do
3 @ Cleveland (0-1-1) L 17-21 1-2 co/L
4 @ Jacksonville (2-1) L 12-31 1-3 c
5 vs Denver (2-2) W 34-16 2-3 c
6 vs Indianapolis (1-4) W 42-34 3-3 cwpo
7 vs Minnesota (3-2-1) L 17-37 3-4 w
8 @ Chicago (3-3) L 10-24 3-5 wp
9 @ Miami (4-4) L 6-13 3-6 do
10 vs Buffalo (2-7) L 10-41 3-7 d
11 BYE
12 vs New England (7-3) L 13-27 3-8 dwp
13 @ Tennessee (5-6) L 22-26 3-9 cwo/L
14 @ Buffalo (4-8) W 27-23 4-9 do/W
15 vs Houston (9-4) L 22-29 4-10 cwpo
16 vs Green Bay (5-8-1) L 38-44 (OT) 4-11 o/TL
17 @ New England (10-5) L 3-38 4-12 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 4-12.
    • Par demi-saison : 3-5, 1-7.
    • Par quart de saison : 1-3, 2-2, 0-4, 1-3.
    • À domicile : 2-6.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 1-5.
    • Dans la conférence (d+c) : 3-9.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-6.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 2-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-2-0-1.
    • En prolongation : 0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 122-134 (0.477, 25e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 128-125-3 (0.506, 13e).
    • Écart entre les deux : 0.029 (6e).

Ah oui, la fameuse victoire folle contre Indy, vous vous souvenez ? Les Jets étaient à 3-3, on se disait que, peut-être… puis une série à 0-6 et rideau. L’équipe a moins bien protégé MetLife que l’année dernière (2-6 vs. 4-4), a fait moins de gros coups (une victoire contre des équipes terminant en positif vs. trois en 2017), et a perdu son seul match en prolongation. Pour reprendre sur le sujet de l’inconstance, les Jets ont un écart moyen de +15.2 points dans leurs victoires (2e) et -14.1 dans leurs défaites (27e) ; leur plus grosse victoire est de +31, leur plus grosse défaite de -35. Pas assez de Jekyll et un peu trop de Hyde pour cette franchise (enfin, pas Carlos le coureur hein).

 

La réalité

 

Bon, pour améliorer le bilan d’une ou deux victoires, voire viser l’équilibre, il faudra repasser. Ce qui est révélateur, c’est que les Jets n’ont réussi à améliorer légèrement leur nombre de TDs par rapport à 2017 (34 vs. 32) que grâce à la défense et aux équipes spéciales qui en ont marqué 5 TDs à elles deux ; sinon, l’attaque en elle-même a été moins efficace avec -3 TDs à 29 (27e). Elle a en général très mal démarré les matchs (c’est la seule équipe à n’avoir jamais marqué de TD sur son premier drive offensif) et n’a pas fait beaucoup mieux pour les finir ; elle a aussi offert bien trop de ballons – 30 (29e) – et donc de points à l’adversaire – 88 (29e). Elle est retombée sous les 300 yards offensifs par match à 299.2 (29e) avec 16.1 first downs (30e), 55 big plays (25e), 46 voyages en redzone (25e) dont 44.4% se terminant en TD (30e), et enfin une capacité générale à se mettre dans l’embarras de suite sur 1e et 2e tentatives d’où un taux de conversion de 3e tentative très bas à 32.2% (29e) et le pire taux de drives terminant en 3&out à 30.2%. Bref, dans son ensemble elle a régressé, et même si on peut noter qu’elle a été plus souvent en redzone (+10), elle y a été largement moins efficace (-10% de TD !).

Est-ce que cela peut servir d’excuse à la défense pour autant ? Partiellement, comme nous le verrons plus bas. Tout n’explique pas les +3.7 points encaissés par match à 27.6 (29e) avec un total de 79 dans les deux dernières minutes (29e) et des fins de matchs compliquées (8.4 points en dernier quart-temps, 27e), les 39 FGs tentés par les adversaires (32e), les 380.4 yards (25e), et surtout les 82 big plays (32e). Mais tout n’est pas noir, car nous l’avons dit, elle n’est pas dénuée de talent : elle n’a autorisé que 33.8% de 3e tentatives (2e) – même si ce bon travail a forcément été gâché par les big plays précités, elle a été solide en redzone avec seulement 52.5% de voyages adverses se terminant en TD (10e) – même si elle a autorisé plus de ces voyages avec +6 à 61 (24e), et enfin elle a amélioré son pass-rush avec 151 pressions (4e) dont 39 sacks (16e) – même si le taux de « conversion » est bien trop bas à 25.8% (29e). C’est un résumé édifiant de la saison défensive des Jets : même les bons points viennent avec un bémol.

Voici les récompenses de la saison :

Cependant, pour continuer sur l’intro, si vous cherchez les meilleurs joueurs de l’équipe, il y a des chances que vous les trouviez du côté qui ne veut pas que le ballon avance. Et si vous cherchez le meilleur, alors la sélection est simple : le Safety Jamal Adams a placé sa tête, ses épaules, et il est probable qu’il ait aussi mis le buste au-dessus de la mêlée.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Jamal+Adams+Denver+Broncos+vs+New+York+Jets+AEDtON7jOKCl.jpgLe sophomore avait fait une saison rookie prometteuse ; il a tout cassé cette année en étant le défenseur des Jets le plus utilisé (99.9% des snaps) : 115 plaquages dont 8 run stuffs (top team), 11.5 pressions dont 3.5 sacks, 12 passes défendues dont 1 INT, 3 fumbles forcés (top team) et 1 fumble récupéré. Dans la boîte, en couverture, en blitzeur, il a été partout à la fois et ailleurs le reste du temps. Il est vraiment dommage que son compère de draft et de dernière ligne de défense Marcus Maye ait été embêté par les blessures (2 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé en 6 matchs) parce que les deux ont de quoi former un sacré duo de Safeties à New York pendant un petit moment.

Quand les Jets ont laissé partir Demario Davis, il y avait de quoi s’inquiéter pour le coeur de la défense. Quand les Jets ont signé Avery Williamson, il y avait de quoi moins s’inquiéter. L’ex-Titan a répondu présent, sans faire de bruit (comme souvent), mais avec un énorme sérieux : il a terminé en tête des plaqueurs avec 121, qu’il a accompagnés de 3 run stuffs, 7 pressions dont 3 sacks, 6 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Williamson est un Inside Linebacker très solide qui empile les saisons avec constance et disponibilité ; non seulement il a été le joueur le plus utilisé des Jets avec 1213 snaps (toutes escouades confondues), mais il a été le Linebacker le plus utilisé en NFL avec 1115 snaps défensifs.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Avery+Williamson+Indianapolis+Colts+vs+New+R4vBr8UNpJJl.jpgMaintenant, déterminer si sa présence a aussi déteint sur Darron Lee ou si le troisième année a enfin passé un cap par lui-même est une autre histoire. Toujours est-il que s’il est encore bien plus à l’aise en couverture, il n’est plus totalement largué contre la course et il a fait des progrès dans ce secteur ; il termine avec 74 plaquages dont 5 run stuffs, 5 passes défendues et 3 INTs dont un pick-6. Son seul gros défaut est d’avoir été suspendu à la fin de la saison, sinon c’est le genre de performances qui tombent à point nommé alors que la franchise doit décider si elle va lever l’option de son contrat rookie ou non.

Euh… euuuuuuuuuuuuuuuh… on peut passer à la suite ? Non, parce qu’entre ceux avec de la bonne volonté qui ont eu du mal et ceux qui se sont blessés, on ne peut pas dire que les candidats se bousculent au portillon. Dans ces cas-là, autant se rabattre sur les stats même si ce n’est pas très glorieux : le coureur Isaiah Crowell et le receveur Robby Anderson gagnent la palme parce qu’ils ont marqué 6 TDs, mais chacun possède ses petits problèmes.

Crowell a formé la moitié du sympathique duo Well Well avec Bilal Powell avant que ce dernier ne se blesse, et il a été l’archétype du coureur boom or bust ; voilà ses moyennes de yards par course par match : 10.2, 2.9, 2.1, 0.0, 14.6, 3.1, 2.6, 1.9, 3.8, 2.7, 5.0, 4.7, 2.5. Il a démonté les Broncos avec 219 yards mais n’a gagné que 466 yards sur les 12 autres matchs (autrement dit moins de 40 yards de moyenne) ; il poste donc 143 courses pour 685 yards et 6 TDs. Elijah McGuire a tenté de faire le compte, mais il a eu toutes les peines du monde à avancer avec 92 courses pour 276 yards ; au moins il est polyvalent en ajoutant 19 réceptions pour 193 yards, et il a marqué 4 TDs en tout.

Anderson est un bon receveur #2 qui se retrouve à mener l’équipe avec 50 réceptions pour 752 yards et 6 TDs parce que son partenaire #1 n’arrive pas à se dépêtrer de ses blessures – Quincy Enunwa a tout juste joué la moitié des snaps de l’attaque avec 38 réceptions pour 449 yards et 1 petit TD – et le receveur le plus expérimenté a décidé d’aller jouer aux billes – un Jermaine Kearse désintéressé a fini avec 37 réceptions pour 371 yards, un taux de réception atroce de 48.7% et 1 TD. Et notre stat préférée : les receveurs peuvent au moins essayer de forcer des DPIs pour faire avancer l’attaque ; mais les Jets n’en ont forcé qu’une pour 5 yards. C’est le GOB2018 au coeur de l’ère du jeu aérien avec des défenses pilonnées au mortier des semaines durant et moult yards par les airs, et UNE DPI FORCÉE POUR CINQ YARDS. Ce groupe manque cruellement d’un playmaker qui attire la défense et ouvre les espaces pour les autres ; pas étonnant que l’équipe n’ait pas dépassé 200 yards à la passe par match (197.8 – 25e), ou 6 yards par passe tentée (6.0 justement – 28e).

Difficile d’aller choisir ailleurs : les seuls candidats ont déjà été cités ; Adams et Williamson. Si on peut trouver un ou deux joueurs sympathiques qui mériteraient une mention, ils n’ont pas fait assez pour empêcher le Safety de repartir avec cette récompense-là aussi. De plus, leur tour viendra un peu plus tard, donc patience, jeune padawan. Continuons plutôt du côté offensif du ballon avec la récompense suivante.

Là encore, il n’y a pas de quoi tomber de sa chaise, mais nous avons vu des choses intéressantes de la part du premier tour Quarterback Sam Darnold et du troisième tour Tight End Chris Herndon. En fait, Herndon aurait presque pu prétendre au titre d’Offensive Player Of The Year, mais pour cela il faudrait qu’il ait eu la production du rookie choisi juste avant son Quarterback (et qui joue dans la même ville). En tout cas, il est clair que Darnold a déjà une connexion vraiment sympathique avec son partenaire de draft, et Herndon va peut-être enfin combler un trou qui existe depuis trop longtemps chez la Grosse Pomme Verte : 39 réceptions, 502 yards, un taux de réception de 69.6% (soit largement supérieur aux autres) et 4 TDs, sans oublier 25 first downs et 9 gains de 20+ yards ; en ramenant à son nombre de réceptions, il a même été plus efficace qu’Anderson.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Sam+Darnold+Minnesota+Vikings+vs+New+York+qQ5mnRZEPpel.jpgTout cela a été bien utile pour Sam Darnold qui a démarré sa carrière de la pire des façons avec un pick-6 sur sa première action. Fort heureusement il s’est repris, menant son équipe à une victoire large sur Detroit, et ensuite le Trojan a connu une première saison compliquée. S’il n’est pas tombé dans un environnement à la Josh Rosen, c’est le niveau « juste » au-dessus : cela se voit dans son taux de complétion de 57.7% et son nombre d’INTs avec 15 ; il a essayé d’en faire trop. Ce qui a été plus intéressant, c’est de voir qu’il n’a jamais rien lâché, qu’il s’est toujours battu, et surtout que ses progrès ont été visibles au cours de la saison ; il a bien mieux fini qu’il n’a commencé, semblant plus à l’aise sur le gridiron. C’est sur ce genre de performances qu’il doit bâtir, mais il a besoin d’aide : il termine avec 2865 yards (6.9), 17 TDs, 2 fumbles, 30 sacks et 77.6 de QB Rating. Josh McCown l’a remplacé quelques matchs quand il était blessé, mais il n’a pas retrouvé le même « mojo » que l’année dernière avec 1 TD, 4 INTs et un QB Rating de 55.8.

Goat Of The Year est probablement un terme trop fort pour eux (quoique…) mais la vérité c’est que, si les attentes pour l’attaque n’étaient pas forcément énormes à cause des changements, celles pour la défense étaient bien plus élevées. Et si elle a été largement inconstante, c’est principalement à cause de deux joueurs qui n’ont pas joué au niveau attendu : le Defensive End Leonard Williams et le Cornerback Trumaine Johnson.

Concernant le premier, il n’est pas question de dire qu’il est mauvais, mais il n’a pas encore réussi à retrouver la superbe de sa saison rookie : il mène l’équipe en pressions (25), mais ses stats finales ne sont pas aussi impressionnantes avec 42 plaquages dont 5.5 run stuffs, 5 sacks et 2 passes déviées. Quelqu’un du calibre de Williams doit avoir un plus grand impact et être le leader de la ligne défensive ; il s’est fait voler la vedette par un Free Agent dont nous reparlerons. Et concernant le second… nous en reparlerons également un peu plus tard.

Attaque, défense, le marasme nous guette… attendez, non, il y a aussi les équipes spéciales ! Et elles méritent d’avoir le titre de meilleur unité, même si ce serait plutôt celui de meilleure escouade, mais ne faisons pas la fine bouche. Le retournement a été spectaculaire : le Coordinateur Brant Boyer a fait un énorme travail pour transformer une faiblesse en véritable force. Le Kicker Jason Myers a gagné quasiment le match contre Indy à lui tout seul (7 FGs + 3 XPs !) et il termine avec 33/36 (91.7%) en FGs ainsi que 30/33 (90.9%) en XPs ; ses 129 points le placent 7e en NFL. Il faut aussi rajouter 72.3% de kickoffs finissant en touchback (4e). Le Punter Lachlan Edwards a été solide avec 45.9 yards bruts par punt (8e), et la couverture a été adéquate avec 40.8 yards nets (14e) et seulement 7.6 yards par retour adverse (12e).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Andre+Roberts+New+York+Jets+vs+Detroit+Lions+yWed1CVHiYIl.jpgMais c’est justement sur leurs propres retours que les Jets ont su faire la différence : Andre Roberts a été un vrai démon avec 40 retours de kickoff pour 1174 yards (top NFL) soit 29.4 de moyenne (6e) et 1 TD ainsi que 23 retours de punt pour 324 yards (2e) soit 14.1 de moyenne (6e) et 1 TD aussi. 2 TDs de plus dans l’escarcelle malingre de Jets qui en avait bien besoin ; il a largement mérité son vote All-Pro en étant un danger constant.

Elle a montré quelques bonnes choses ici ou là, mais en général la ligne offensive n’a pas démontré assez de solidité. L’ensemble n’a pas été trop mauvais en protection quand on prend en considération le fait que c’était un rookie derrière et qu’ils ont tendance à prendre des sacks : 113 pressions (11e) dont 37 sacks (12e) sont des nettes améliorations par rapport à 2017 ; les taux par action de passe ont chuté respectivement de -8.4% et -1.8%, ce qui fait partie des meilleures progressions dans la ligue.

Mais, mis à part quelques éclairs, elle a bien trop souvent été incapable d’ouvrir les brèches au sol, d’où l’aspect boom or bust décrit plus tôt : les Jets ont par exemple encaissé 58 run stuffs, soit 14.1% des courses tentées (27e). Les ailes ont probablement été le meilleur secteur avec le duo Kelvin Beachum – Brandon Shell, mais l’intérieur a été bien plus en difficulté avec les Guards James Carpenter – Brian Winters et surtout l’ex-Redskin Centre Spencer Long qui n’est finalement resté qu’une saison sur les quatre de son contrat. Certes, il a connu des blessures qui l’ont gêné (notamment au doigt), mais cela ne change pas que le coeur de l’unité a été trop faible en général.

Comme dit précédemment, Leonard Williams s’est fait voler la vedette sur la ligne défensive par le Defensive End Henry Anderson. Actif à chaque fois qu’il est entré sur le terrain, l’ex-Colt a confirmé le bien qu’on pensait de lui quand il était à Indianapolis en étant présent contre la course, dans le pass-rush et même sur équipes spéciales : il a totalisé 2 run stuffs, 23 pressions dont 7 sacks (top team), 4 passes déviées, 2 blocks (XP contre Tennessee, FG contre Buffalo)… mais un block vraiment évitable sur le Kicker des Bills.

Nonobstant cela, il a justifié son échange et a été une pièce essentielle dans une ligne défensive où, chez les Nose Tackles, Steve McLendon et Mike Pennel ont été des éléments importants et sous-cotés avec leurs 3.5 run stuffs et 2 passes déviées ; ce ne sont pas des chiffres très clinquants, mais leur présence dans la rotation a été précieuse… même si la défense contre la course a un peu trop souvent plié avec 4.6 yards par course (19e) et surtout 24 big plays (32e). Pour terminer sur le front-7, nous avons évoqué le pass-rush qui a retrouvé un peu plus de peps : cela est dû à l’arrivée d’Anderson, mais aussi au duo d’Outside Linebackers Brandon Copeland – Jordan Jenkins qui sont davantage sortis de leurs coquilles avec 39 pressions dont 12 sacks à eux deux (+ 4.5 run stuffs) ; Jenkins a même forcé 2 fumbles et récupéré 2 fumbles.

Si on en croit les fans des Jets, un seul nom va revenir : Trumaine Johnson. L’ex-Ram a fait un début de saison catastrophique qu’il a tout juste réussi à rattraper vers la fin, menant par exemple l’équipe avec 4 INTs dont un pick-6, mais que cela a été difficile ; et c’est sans compter les problèmes hors du terrain. Il a été constamment visé et a été bien loin du niveau qu’il avait à Los Angeles ; à tel point que, quand il s’est blessé et qu’il a raté une bonne partie de la saison, la couverture a semblé s’améliorer. Il faudra voir si le nouveau système défensif mis en place par Vance Joseph lui ira mieux, ou si la franchise a commis une énorme bourde.

Puisque nous sommes sur le sujet de la couverture, développons : elle n’a autorisé que 63.1% de complétion (8e), les 7 yards par passe tentée ne sont pas catastrophiques (16e), elle n’a autorisé que 4 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (12e) et le combo 13 INTs / 3 picks-6 est plutôt sympathique. Mais il y a les 29 TDs (19e), les 58 big plays (24e) dont 11 homeruns (25e) et les 10 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (32e) ; ce dernier point est important car c’était la grande force l’année dernière (2 seulement).

Cela prouve bien les erreurs de couverture à droite et à gauche. Prenez un « Tru » en plein dedans (le trou), un Morris Claiborne qui s’agite tant qu’il peut (14 passes défendues et 2 INTs) et un Buster Skrine égal à lui-même, i.e. moyen (7 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré)… l’ensemble peut parfois faire de bonnes choses, mais reste limité ; en fait, Skrine a presque été plus efficace contre la course avec 4 run stuffs. La bonne surprise est néanmoins venue de Darryl Roberts : le polyvalent Defensive Back a dû pallier les blessures dans l’arrière-garde et il a surpassé les attentes avec 3 run stuffs, 7 passes défendues et 1 INT.

Le premier match contre Detroit. Cela a lancé un début de saison intéressant avec une équipe équilibrée dans tous les secteurs (OK, si on excepte la première passe de Darnold qui termine en pick-6).

La série de six défaites entre la Week 7 et la Week 13. Fin du début de saison intéressant avec en point d’orgue le match aller contre Buffalo, quand New York prend 41 points de la part d’une équipe qui en avait marqué 96 en 9 matchs jusque là.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Buffalo 6-10 Négative
2 MNF vs Cleveland 7-8-1 Négative
3 @ New England 11-5 Champ
4 BYE
5 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
6 vs Dallas 10-6 DivChamp
7 MNF vs New England 11-5 Champ
8 @ Jacksonville 5-11 Négative
9 @ Miami 7-9 Négative
10 vs NY Giants 5-11 Négative
11 @ Washington 7-9 Négative
12 vs Oakland 4-12 Négative
13 @ Cincinnati 6-10 Négative
14 vs Miami 7-9 Négative
15 TNF @ Baltimore 10-6 DivChamp
16 vs Pittsburgh 9-6-1 Positive
17 @ Buffalo 6-10 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 6.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 120-134-2 (0.473, 27e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 59-67-2 (0.469, 22e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 61-67 (0.477, 19e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.008 (17e).

Vous ne rêvez pas, il n’y a que deux équipes qui auront leur bye week en Week 4, et elles sont déjà passées dans les trois premières du Season Review ! Rien de tel pour relancer une équipe en plein marasme que de mettre sa semaine de repos tout au début, surtout vu ce qu’il y a autour pour les Jets. Tous ces adversaires ayant fini avec un bilan négatif tirent le calendrier vers le bas, mais il semble un peu plus piégeux que cela avec l’AFC North bagarreuse et la NFC East dont on ne sait jamais ce qu’elle va donner.