NFL Team Honors IV : New Orleans

500-Saints

Il semblait un instant que les Saints, le temps d’un match, étaient retombés dans leur travers : un tir aux pigeons perdu contre Tampa Bay, preuve que l’attaque allait bien mais que la défense était de nouveau un problème. Et puis cette dernière s’est relevée et l’équipe a enchaîné les victoires, devenant une force en NFC et remportant un match crucial contre les Rams pour se positionner en tête de la conférence. Malgré quelques failles ici ou là, les éléments étaient réunis pour un nouveau voyage au Super Bowl, un sentiment confirmé par la victoire contre Philly en Divisional Round… jusqu’à un autre crève-coeur à la fin d’un match de playoffs. Comme en 2017, l’année s’est terminée avec une énorme frustration, et de nouveau se pose la question qui hante : combien de temps reste-t-il au duo Payton-Brees ?

À lire en étant interféré(e).

 

NEW ORLEANS SAINTS
1er NFC South ~ 13-3 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Il ne fallait pas laisser la fin cauchemardesque du Divisional Round faire oublier que les Saints continuaient d’avoir une attaque explosive et qu’ils semblaient avoir retrouvé une défense plus solide que ces dernières années ; le genre de mélange qui pouvait ramener la franchise de Louisiane à la grande finale.

Le Quarterback Drew Brees n’était pas contre, même si l’âge n’avait pas de prise sur lui (non plus) : il était toujours fidèle au poste, il avait vu Teddy Bridgewater arrivé en assurance (puis pour le futur ?), et surtout il avait trouvé un duo Alvin Kamara – Mark Ingram qui lui enlevait pas mal de poids sur les épaules avec leur qualité au sol, sans oublier la réception pour le premier ; il fallait juste faire sans le deuxième, suspendu pour le début de la saison, et l’ex-Giant Shane Vereen avait rapidement fini sur IR. Au niveau des cibles de passe, le #9 avait encore vu des modifications : si le monstrueux Michael Thomas et le dragster Ted Ginn Jr étaient restés, Brandon Coleman, Willie Snead et le décevant Tight End Coby Fleener étaient partis ; l’ex-Bear Cameron Meredith (ajout intéressant s’il pouvait revenir de sa rupture d’ACL), Benjamin Watson (qui revenait faire un tour) et le troisième tour Tre’Quan Smith avaient intégré le groupe. Sur la ligne, Zach Strief avait pris sa retraite, déjà remplacé par le Right Tackle Ryan Ramczyk, alors que le reste était en place et possédait de la qualité avec Terron Armstead – Andrus Peat – Max Unger – Larry Warford ; l’équipe avait ramené Jermon Bushrod au bercail au cas où. Bref, l’escouade semblait prête à remettre le couvert.

Signe que la défense allait mieux, il y avait eu peu de modifications. Mais signe que l’équipe sentait une courte fenêtre de titre, il y avait eu ce trade up coûteux au premier tour de la draft pour prendre le Defensive End Marcus Davenport afin de régler le souci du pass-rush à l’opposé de Cameron Jordan ; Alex Okafor était également présent mais Hau’oli Kikaha était parti. À l’intérieur de la ligne, Nick Fairley n’était plus là suite à ses ennuis de santé, laissant Sheldon Rankins et Tyeler Davison. Derrière eux, l’équipe voulait enfin ancrer la ligne de Linebackers avec l’ex-Jet Demario Davis, un vétéran solide et sérieux accompagnant Craig Robertson ; ils allaient diriger le duo A.J. Klein – Manti Te’o qui devait être plus constant. Dernier visage connu qui revenait en Louisiane, l’ex-Eagle Cornerback Patrick Robinson dans le slot pour assister le duo révélation Marcus Lattimore – Ken Crawley ; la bourde du Safety Marcus Williams n’enlevait rien à son talent et il devait confirmer cela, assisté de Vonn Bell, le tout étant mené par le vétéran ex-Panther Kurt Coleman. De fait, l’escouade devait pouvoir faire au moins aussi bien qu’en 2017.

Avec le talent offensif prouvé et le talent défensif sur la pente ascendante, il fallait juste un poil plus du front-7 dans tous les compartiments, et cette équipe serait redoutable. Maintenant, le souci c’était le calendrier : premier de division + NFC South qui avait envoyé trois équipes en playoffs + NFC East + AFC North. On pouvait s’interroger sur la profondeur de l’équipe à certains postes (les lignes), mais si tout le monde tenait, l’équipe avait de quoi faire tout le chemin.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Tampa Bay L 40-48 0-1 do
2 vs Cleveland (0-0-1) W 21-18 1-1 o/W
3 @ Atlanta (1-1) W 43-37 (OT) 2-1 do/TL
4 @ NY Giants (1-2) W 33-18 3-1 c
5 vs Washington (2-1) W 43-19 4-1 c
6 BYE
7 @ Baltimore (4-2) W 24-23 5-1 wpo/W
8 @ Minnesota (4-2-1) W 30-20 6-1 cw
9 vs LA Rams (8-0) W 45-35 7-1 cwp
10 @ Cincinnati (5-3) W 51-14 8-1
11 vs Philadelphia (4-5) W 48-7 9-1 cwp
12 vs Atlanta (4-6) W 31-17 10-1 d
13 @ Dallas (6-5) L 10-13 10-2 cwpo
14 @ Tampa Bay (5-7) W 28-14 11-2 d/W
15 @ Carolina (6-7) W 12-9 12-2 do/W
16 vs Pittsburgh (8-5-1) W 31-28 13-2 wo/W
17 vs Carolina (6-9) L 14-33 13-3 d
PLAYOFFS
WC BYE
DR vs #6 Philadelphia (9-7) W 20-14
CC vs #2 LA Rams (13-3) L 23-26 (OT)

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 13-3.
    • Par demi-saison : 7-1, 6-2.
    • Par quart de saison : 3-1, 4-0, 3-1, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 7-1.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 9-3.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 5-1.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 3-1.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 5-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 5-0-0-1.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 137-119 (0.535, 2e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 122-131-3 (0.482, 23e).
    • Écart entre les deux : -0.053 (31e).

Le meilleur bilan de la NFL cette saison s’est notamment construit grâce à une meilleure réussite contre les équipes terminant en positif (5-1 vs. 5-4) dont celles qualifiées en playoffs (3-1 vs. 4-4) ; même si, vous le voyez, il y a eu bien moins de matchs des deux catégories qu’en 2017. Cela coïncide aussi avec un calendrier qui a été vraiment moins compliqué que prévu à cause de la chute de qualité dans la division (Atlanta, Carolina) et en dehors (Minnesota, Philly, Pittsburgh) ; même la présence de Cleveland n’a pas suffi à inverser cela. L’équipe a également été plus efficace dans les matchs à une possession (5-2 vs. 2-3) via notamment ce bilan quasi-parfait en dernier quart-temps comprenant cinq victoires (Cleveland, Baltimore, Tampa au retour, Carolina au retour et Pittsburgh) dont trois dans le dernier quart de saison ; la prolongation forcée a été une victoire contre Atlanta, mais la réussite ne sera pas la même contre les Rams. Et n’oublions pas le début de match raté contre Philly en Divisional Round, ce qui souligne un fait intéressant : contrairement aux Chiefs, les Saints ont bien moins maîtrisé leur affaire avec seulement cinq victoires sans avoir été menés au score.

 

La réalité

 

Dans la série des nouvelles qui ne surprendront personne : les Saints mettent quelques points sur le tableau d’affichage ; 31.5 points en moyenne (3e) et 60 TDs totaux (2e), ce qui est notable car l’équipe entière a scoré +9 TDs par rapport à 2017 alors que l’attaque a reçu bien moins d’aide des autres escouades (1 TD contre 5 l’année dernière). Elle a bien démarré avec 51 points sur premier drive (2e NFL), mais avec un tel bilan en dernier quart-temps vous vous doutez qu’elle a surtout fait mal dans les 15 dernières minutes avec 10.1 points en moyenne et 19 TDs au total (top NFL) ; les fins de mi-temps leur ont bien réussi avec 85 points dans les deux dernières minutes (3e) dont 65 en fin de première (top NFL). Enfin, malgré moins de TDs défensifs, l’équipe a maintenu sa capacité à marquer grâce aux ballons volés avec 72 points (6e).

Le reste suit logiquement… même s’il y a eu un léger déclin par rapport à 2017 : 379.2 yards (8e), 6.0 yards par action (7e), 23.6 first downs (5e), 68 big plays (11e), 69 voyages en redzone (3e) dont 69.6% terminant en TD (4e), 44.6% de 3e tentatives converties (6e), 14.2% des drives terminant en 3&out (2e) et 54.6% des actions dans le terrain adverse (top NFL), bien aidé par les 29 drives commencés dans le terrain adverse (2e) et la position moyenne de départ des drives sur ses propres 31.43 yards (top NFL) ; l’efficacité en redzone a été bien meilleure, mais l’attaque a été moins explosive. Quoiqu’il en soit, cela a quand même permis à l’équipe de maîtriser l’horloge avec un temps de possession moyen de 31:26 (4e) ; la différence avec 2017, c’est qu’elle a été largement moins souvent devant au score : -6:31 à 26:46 par match (10e).

Cependant, malgré la minime baisse de régime, c’est surtout le côté défensif qui allait être surveillé, et… là aussi, on a vu une petite baisse de tension avec le GOB2018 : 22.1 points encaissés (14e) et 43 TDs (15e) soit +1.7 point et +7 TDs respectivement par rapport à 2017. Elle a suivi la courbe inverse de l’attaque en étant très friable sur le premier drive via 52 points encaissés (29e) et dans les 15 premières minutes avec 6.1 points (30e) et 12 TDs (24e) ; elle a ensuite redressé la barre et mieux fini avec 5.2 points (7e) et 11 TDs (12e) en dernière période. L’attaque ne perd toujours pas beaucoup de ballons (16e – 3e), mais la défense n’en profite pas pour dormir en n’encaissant que 30 points consécutifs (2e).

On voit les mêmes signes mi-figue mi-raisin dans les autres stats principales : 349.1 yards (14e), 35.93 yards par drive (28e), 5.7 yards par action (18e), 20.8 first downs (22e), 64 big plays (17e) dont 14 homeruns (25e), 50 voyages adverses en redzone (10e) dont 63.3% terminant en TD (24e), 41.3% de 3e tentatives autorisées (24e) et 18% de drives adverses terminant en 3&out (26e) ; tout cela n’est forcément rassurant avec une défense qui n’a vu que 10 drives adverses démarrés dans sa propre moitié de terrain (top NFL), qui n’y a joué que 39.4% de ses actions (4e) et qui a eu une position de départ moyenne sur les 26.34 yards adverses (3e). Bref, il y a encore du travail de ce côté de la balle, et c’est au final paradoxal : on dirait que cette version des Saints était un tantinet moins talentueuse que celle de 2017, mais elle est allée plus loin.

Voici les récompenses de la saison :

Il y a environ autant de suspense que pour l’autre finaliste malheureux de conférence : le Quarterback Drew Brees est le nouveau recordman de complétions en carrière, de yards à la passe en carrière, il devrait sauf catastrophe dépasser Peyton Manning la saison prochaine pour les TDs lancés en carrière (il est à 20 longueurs), il a établi un nouveau record de précision sur une saison avec 74.4% et il a terminé en tête de la ligue avec 115.7 de QB Rating. C’est assez ironique qu’il ait atteint ces deux marques quand on sait que c’est la première fois depuis son arrivée aux Saints, en 2006, qu’il n’a pas dépassé les 4000 yards à la passe avec seulement 3992 yards ; certes, on peut arguer que c’est à cause de ce repos lors du match sans enjeu de la Week 17 (seulement le troisième raté par Brees sur 208 possibles), mais on peut aussi noter qu’il est à 266.1 yards par match, sa plus basse moyenne depuis qu’il est un Saint.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Drew+Brees+New+Orleans+Saints+vs+Atlanta+Falcons+5SY-rKWl32Nl.jpgCela est dû à plusieurs facteurs : le premier est plutôt négatif, ce sont les blessures qu’il a directement subies ou autour de lui ; vers la fin de la saison, elles ont semblé entamer la qualité du jeu long. Le deuxième facteur est aussi un peu négatif, et nous en reparlerons plus loin : le top receveur en yards en possède deux fois plus que le deuxième… qui n’est même pas un receveur « de formation ». Le troisième facteur est positif : l’attaque a été bien plus équilibrée avec 46.6% de courses (4e). Mais comme on parle du futur Hall Of Famer, tout cela ne l’a quand même beaucoup freiné : 8.2 yards par passe tentée (6e NFL), 32 TDs (6e), 5 INTs (record de carrière), 1 fumble, 17 sacks (top NFL parmi les QBs titulaires), 6 matchs à 300+ yards (6e) et il a bénéficié de 13 DPIs (top NFL). Il en a aussi profité pour ajouter 4 TDs au sol.

Même si c’est une saison « classique » de Brees, pour autant elle a été riche d’enseignements sur l’état actuel du Quarterback et de l’attaque globale de New Orleans. Il reste à voir si Teddy Bridgewater sera le successeur : sa performance dans le dernier match est difficile à évaluer, mais ce qui est sûr c’est que ce ne sera pas Taysom Hill qui va plutôt continuer d’être le « facteur X » de service : le Zébulon de Louisiane a réussi 3 passes sur 7 lancées pour 64 yards et 1 INT, a couru 37 fois pour 196 yards (5.3) et 2 TDs, a attrapé 3 passes pour 4 yards (plus 1 TD en finale NFC), a retourné 14 kickoffs pour 348 yards (24.9), a réussi plusieurs plaquages sur équipes spéciales, a gagné un first down sur feinte de punt et il a même contré un punt contre Tampa Bay.

Defensive Tackle n’est pas une position sexy de base, et être à côté d’un ancien premier tour de draft pris la même année que vous ne facilite pas la possibilité de se faire un nom. Mais David Onyemata est un rouage essentiel du premier rideau défensif de New Orleans, progressant année après année et devenant une vraie force polyvalente. Avec 35 plaquages dont 1.5 run stuff, 11.5 pressions dont 4.5 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble récupéré, il est capable de tenir le point d’attaque pour permettre à ses partenaires d’agir, de plaquer le coureur lui-même ou d’aller mettre la pression sur le Quarterback. Nous parlerons plus loin du virage à 180 degrés pris par un secteur défensif ; Onyemata en a été une des raisons.

Vous avez probablement reconnu Sheldon Rankins comme l’ancien premier tour de draft ; c’est à cause de cela qu’il n’est pas associé à Onyemata comme Most Underrated Player… même si d’aucuns diraient que sa grande contribution au coeur de la ligne défensive aurait mérité un Pro-Bowl, et donc qu’il a en effet été sous-coté. Quoiqu’il en soit, Rankins a fait une magnifique saison dans la droite lignée de sa progression, et il a été un vrai poison avec 41 plaquages dont 4 run stuffs, 23 pressions dont 8 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble forcé. Sa rupture du tendon d’Achille en Divisional Round est vraiment dommageable en gravité et dans le timing, car il risque de rater une partie de la saison prochaine. Le duo intérieur a été infernal à gérer pour les Offensive Linemen adverses ; derrière eux sont venus les renforts des sympathiques Tyeler Davison et Taylor Stallworth qui se spécialisent contre la course (mais ils ont quand même 3 sacks à eux deux).

À partir de quand un receveur peut-il commencer à vraiment être appairé avec les meilleurs de son époque ? Car si Michael Thomas ne le mérite pas encore, c’est un club vraiment très fermé. Depuis son arrivée dans la ligue en 2016, il ne fait qu’empiler réception sur yards sur TDs, et il ne fait qu’augmenter son volume de production : il sort de sa meilleure année en 2018, et certaines de ses stats sont lunaires.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Michael+Thomas+Denzel+Ward+Cleveland+Browns+62jQkvlIpqll.jpgPrenons-les dans l’ordre : 147 ciblages (10e) et 125 réceptions (top NFL) soit 85% de réceptions (4e), 1405 yards (6e), 9 TDs (10e), 17 big plays, 3 drops, 2 fumbles, 75 first downs (3e), 4 matchs à 100+ yards et 8 DPIs forcées. Non seulement il mène la ligue en réceptions, mais son taux est stratosphérique ; en vous rappelant que Thomas est un receveur #1, voici le poste de chaque joueur du top-10 NFL en taux de réception cette saison (30 ciblages minimum) : coureur, coureur, coureur, Thomas, coureur, coureur, coureur, coureur, coureur, Ryan Switzer, coureur, coureur, Tyler Lockett, Tight End, coureur, coureur, Tight End, coureur, Tight End, coureur, Tight End, coureur, coureur, coureur, coureur, Tight End… euh attendez, nous avons dépassé le top-10 là non ? Vous avez compris : il y a très peu de receveurs, et quand il y en a, ce ne sont pas des archétypes du #1, plutôt des joueurs évoluant dans le slot (donc aux passes logiquement plus « attrapables »). Les qualités athlétiques, les routes, la puissance, l’agilité, les superbes mains (à part sur les fumbles) ; Thomas a tout ce qu’il faut, et cette saison n’a fait que le confirmer.

C’mon, Saints, surprenez-nous, faites quelque chose de différent un peu ! Après Brees et Thomas, le résident Defensive Player Of The Year repart encore avec la récompense : le Defensive End Cameron Jordan a de nouveau fait une excellente saison sur la ligne défensive de New Orleans, terminant en tête de l’équipe avec 19 plaquages à perte (8e NFL) dont 7 run stuffs et 12 sacks en 33 pressions ; il a aussi joué les moulins à vent avec 6 passes déviées, en plus de son fumble forcé et son fumble récupéré.

La vraie question était surtout de savoir si quelqu’un allait l’aider dans le pass-rush. Nous avons déjà parlé de l’intérieur de l’unité avec notamment la production de Rankins ; le souci c’est qu’il est le deuxième meilleur sackeur de l’équipe. Et ce n’est pas fini, puisque le troisième est en fait… un Linebacker. Pour trouver les autres Defensive Ends, il faut aller voir du côté du rookie Marcus Davenport et ses 15.5 pressions dont 4.5 sacks ; est-ce que les Saints ont fait le bon choix en échangeant un premier tour de 2019 pour remonter dans celui de 2018 et le prendre ? C’est encore un peu trop tôt pour le dire avec notamment une blessure qui a tronqué sa saison, mais il a fait une fin de saison prometteuse pour la suite avec 3 run stuffs, 2 passes déviées et 1 fumble forcé. Alex Okafor a proposé une solution alternative intéressante même si sa production est restée limitée à 13 pressions dont 4 sacks ; il a récupéré un fumble et a bloqué un punt.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Cameron+Jordan+NFC+Championship+Los+Angeles+HhqIyL9qlrbl.jpgLe pass-rush a été actif cette saison avec 146 pressions (7e) dont 49 sacks (5e), soit respectivement +20 et +7 par rapport à 2017, et les taux suivent la même courbe ; c’est juste que, sur les 49 sacks, 20.5 viennent de joueurs évoluant comme Defensive Ends, ce qui fait un peu limite dans une 4-3. Comme beaucoup sont venus des Defensive Tackles (41 si on compte tous les Defensive Linemen), c’est une bonne chose car il n’y a pas eu besoin d’envoyer la maison trop souvent sur des blitz, mais quand même, avoir une vraie solution à l’opposé de Jordan ne serait pas de trop ; à Davenport de progresser.

Puisque nous en parlons, Marcus Davenport remporte la récompense de Rookie Of The Year, mais il la partage avec le deuxième tour receveur Tre’Quan Smith ; aucune certitude encore, mais des promesses pour les deux jeunes.

Smith a terminé la saison comme le troisième meilleur receveur de l’équipe avec 427 yards en 28 réceptions (15.3) pour 5 TDs ; il a notamment été précieux pour gagner des first downs avec 23, soit un excellent taux de 82.1%. Il a joué dans quasiment tous les matchs et a réussi deux belles prestations mais a été bien plus discret dans les autres, prouvant qu’il a les qualités mais qu’il doit encore travailler afin de devenir un vrai atout pour Brees.

Et au moins, il a fait quelque chose pour aider son lanceur qui devait en avoir un peu marre de viser toujours Thomas ou sa deuxième cible préférée, Alvin Kamara : 105 ciblages pour 81 réceptions, 709 yards dont 647 après réception (5e) et 4 TDs ; c’est un peu moins efficace que sa production aérienne en 2017 (8.8 yards par réception vs. 10.2). Il faut dire aussi que les différentes tentatives de renforcer le groupe ont échoué : Cameron Meredith a eu du mal à se remettre de sa blessure au genou et n’a attrapé que 9 ballons avant de repartir sur IR, Dez Bryant a rompu son tendon d’Achille seulement quelques jours après sa signature, et Brandon Marshall n’est même pas resté un mois.

Du coup, c’est le toujours sympathique Ben Watson et ses 38 ans qui arrivent en quatrième position pour vous donner une idée du désert toujours présent au poste de Tight End (35 réceptions – 400 yards – 2 TDs) ; un problème récurrent que les Saints n’arrivent pas à combler avec un Josh Hill présent au block, mais beaucoup moins à la passe (16 réceptions – 185 yards – 1 TD). Si vous ajoutez Ted Ginn Jr. qui n’a joué que 5 matchs avant d’aller aussi sur IR (209 yards – 2 TDs), les blessures ont forcé Sean Payton à sortir les inconnus de service avec Tommylee Lewis, Austin Carr, ou Dan Arnold pendant la saison.

Et tout cela n’a pas empêché les Saints d’avoir une belle attaque aérienne avec notamment 59 big plays (8e), 24 drops (10e), 55.1% de réceptions donnant un first down (10e) ou 8 matchs d’un receveur à 100+ yards (9e)… c’est juste que tout cela est concentré principalement en deux joueurs.

Les arbitres, hein ? Les arbitres. LES ARBITRES BIEN SÛR ! ET LA NFL ! INJUSTICE ! RÉVOLTE ! Bon, on peut revenir une énième fois sur le problème des Tight Ends, mais nous en avons déjà largement parlé juste au-dessus, donc passons à autre chose.

Elle a connu quelques blessures qui l’ont parfois privée de sa stabilité et de son excellence, mais la ligne offensive a quand même fait une nouvelle saison remarquable, que ce soit en protection de Brees ou pour ouvrir les brèches au sol. Bien entendu la vista et la rapidité de lancer du Quarterback aident beaucoup, comme la vivacité des coureurs, mais leur travail est également facilité par celui des gros : 70 pressions (top NFL) dont 20 sacks (2e) et 42 run stuffs concédés (11e) soit 9% des courses (4e).

On savait que le seul défaut du Left Tackle Terron Armstead était de ne jamais faire une saison complète à cause des pépins physiques, et malheureusement 2018 n’aura pas dérogé à la règle avec une blessure au pectoral ; en son absence, Jermon Bushrod a été sympathique sans être au même niveau et lui aussi a connu quelques soucis. À droite, Ryan Ramczyk a confirmé tout le bien vu pendant sa saison rookie et il promet d’être une ancre pour les années à venir. Le Left Guard Andrus Peat a dû épauler Bushrod en Tackle, et ce n’est définitivement pas son fort car il est plus à l’aise à l’intérieur (de plus il a également été freiné par une blessure) ; le Right Guard Larry Warford a été une vraie force et forme un sacré côté droit avec Ramczyk. Au Centre, Max Unger a été l’attaquant le plus utilisé (96.4% des snaps) mais il a connu quelques petits passages à vide dans sa bonne saison. Tous ces petits soucis de santé ont parfois fait vaciller l’unité, néanmoins elle a été d’une grande solidité.

https://www.nola.com/resizer/ratH5NgLZYQvMjv8g6ddW_Ye2ZE=/600x0/arc-anglerfish-arc2-prod-advancelocal.s3.amazonaws.com/public/KZZZBZUVRJCO7PNCEALFAS7PSE.JPGCela a forcément aidé le jeu au sol, même si ce dernier n’a pas forcément eu la même régularité ou explosivité que l’année dernière : 4.3 yards par course (19e) ou 9 big plays (24e) ; mais comme le playcall a été plus tourné vers ce secteur, il a quand même gagné 126.6 yards par match (6e) et scoré 26 TDs (top NFL). Cette petite baisse vient principalement de la suspension de Mark Ingram en début de saison : l’équipe avait tenté de prévoir le coup en signant des joueurs mais Mike Gillislee a fini à 2.7 yards par course et Shane Vereen a fini sur IR avant le début de la saison. Ingram a posté 138 courses pour 645 yards (4.7) et 6 TDs ; il reste le spécialiste du sol même s’il a ajouté 21 réceptions pour 170 yards et 1 TD. De son côté, Kamara a fait une année à la Kamara même si elle a été un peu moins prolifique que la dernière : 194 courses pour 883 yards et 14 TDs (2e NFL) + 81 réceptions pour 709 yards et 4 TDs + 4 retours de kickoff pour 126 yards + 12 retours de punt pour 82 yards, soit 1800 yards totaux (6e) et 18 TDs (2e). Zach Line a scoré 2 TDs mais a surtout été le bloqueur efficace habituel.

Enfin, mention aux équipes spéciales : Wil Lutz a posté 28/30 en FGs et 52/53 en XPs ; ses 136 points le placent 4e dans la ligue. Thomas Morstead est à 46.4 yards bruts (6e) et 43.2 yards nets (top NFL) alors que la couverture n’a autorisé que 5.0 yards par punt (2e). Il n’y a pas eu de TDs marqués, mais pas de TDs encaissés non plus ; les 2 blocks réussis sont positifs, mais il y a aussi eu un block concédé et ce retour de PAT encaissé contre Carolina. Dans l’ensemble, une bien belle contribution qui a aidé l’attaque à démarrer en bonne condition (et la défense aussi mais elle…).

Si vous êtes cardiaque, ou une femme enceinte, l’attraction « la grande chute de New Orleans » n’est pas pour vous : +7.6% de complétions autorisées à 67% (26e), +44.1 yards par match à 268.9 (29e) dont +18.4 yards après réception à 117.4 (18e), +1.0 yard par passe tentée à 7.5 (28e), +8 TDs à 30 (22e), -8 INTs à 12 (18e), +21.3 de QB Rating adverse à 100.3 (27e), autant de big plays à 57 (22e) mais +6 homeruns à 14 (30e), +6.1% de réceptions adverses donnant un first down à 58.3% (28e), et s’il y a eu autant de matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards avec 6 (27e), il y a eu +3 matchs d’un receveur à 100+ yards à 10 (pire marque NFL).

Bref, vous l’aurez compris : malgré un pass-rush actif, la couverture n’a pas du tout réussi la même saison qu’en 2017. La cause est multiple : de une, l’attaque a beaucoup marqué, poussant les adversaires menés au score à passer pour revenir plus vite ; le playcall adverse a contenu 63.6% de passes (3e). De deux, l’autre secteur défensif a été tellement énorme, ratant de peu la récompense de Best Unit Of The Year, que cela a aussi forcé les adversaires à passer par les airs (nous en parlerons dans quelques instants). De trois, la relative jeunesse de l’arrière-garde n’a pas été aidée par la blessure d’un des rares vétérans, Patrick Robinson, parti trop tôt sur IR. Tout cela a créé un trou d’air au début de saison duquel l’unité ne s’est pas relevé statistiquement, même si qualitativement il y a eu du mieux au fur et à mesure de l’exercice.

Marshon Lattimore a encore été le leader des Cornerbacks mais il a connu les mêmes soucis que les autres au début ; cela ne l’a pas empêché de retrouver sa forme et de bien finir avec 59 plaquages dont 1 run stuff, 12 passes défendues, 2 INTs, 4 fumbles forcés et 3 fumbles récupérés, faisant de lui le meilleur voleur de ballon de l’équipe. C’est surtout à l’opposé qu’il y a eu un craquage complet de Ken Crawley : le Saints Team Honors III Most Underrated Player a vu son frère jumeau jouer à sa place cette saison, et il a semblé si perdu que cette fois sa production n’a pas caché ses 126 yards de pénalité (4e pire total) et il a fini sur le banc après 5 passes défendues ; pour rajouter à l’incroyable de la chose, il a été remplacé par… l’ex-Giant Eli Apple venu sur un échange, et ce dernier a paru revivre en Louisiane en stabilisant le poste avec 9 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble récupéré. Qui aurait cru qu’il fallait sortir Apple de la Big Apple (même si lui aussi a eu un souci de pénalités avec 10 dont 8 acceptées pour 101 yards) ? Son arrivée a permis de replacer P.J. Williams dans le slot où il se sent mieux car cela lui permet d’aider contre la course : il poste 3 run stuffs, 1 sack, 9 passes défendues, 1 pick-6 et 2 fumbles forcés.

Derrière eux, les Safeties ont été un peu plus constants, mais il y a également eu des petits soucis. Le meilleur du lot a été Vonn Bell qui a fait une bonne saison dans un rôle polyvalent : 88 plaquages dont 4 run stuffs, 1 sack, 3 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré ; sa participation dans toutes les phases est appréciée. Le jeune Marcus Williams a été le défenseur le plus utilisé (92.7% des snaps) et le joueur le plus utilisé (1110 snaps), mais dans la globalité il a été un peu moins en verve que l’année dernière ; et ce bien qu’il ait quasiment les mêmes stats que Bell : 60 plaquages dont 0.5 run stuff, 1 sack, 3 passes défendues, 2 INTs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Néanmoins, c’est toujours mieux que le vétéran Kurt Coleman qui a été hors du coup avec seulement 2 run stuffs et 1 fumble forcé en 350+ snaps. Comment voulez-vous que les jeunots y arrivent si les expérimentés se blessent ou ne font pas le travail ?

Les Saints ont fait des ajouts bien sentis : Watson pour aider au poste de Tight End, Bushrod et son intérim en Tackle ou l’échange pour Apple qui a fait du bien à la couverture… mais largement au-dessus du lot se trouve la signature du Linebacker Demario Davis. C’est exactement ce dont New Orleans avait besoin pour ressusciter la défense contre la course : -31.5 yards par match à 80.2 (2e), -0.8 yard par course à 3.6 (top NFL), -5 big plays à 7 (4e) dont -3 homeruns à zéro (top NFL), -4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à zéro (top NFL) et +2.4% de courses adverses terminant en run stuff à 13.8% (8e). L’équipe a quand même encaissé 12 TDs (10e), mais la meilleure marque au sol d’un coureur adverse a été Ezekiel Elliott en Week 13 avec… 76 yards.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/NFC+Championship+Los+Angeles+Rams+v+New+Orleans+5lNqW4dWFn4l.jpgLa qualité de Davis contre la course ne faisait aucun doute, la question était juste de savoir combien de temps il mettrait pour être dans le rythme : 110 plaquages dont 7.5 run stuffs (top team). Et le bougre ne s’est pas contenté de cela, puisqu’il a également 16 pressions dont 5 sacks, 4 passes défendues, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. À ses côtés, A.J. Klein a fait une saison solide en étant tout aussi polyvalent que son partenaire : 69 plaquages dont 6 run stuffs, 2 sacks, 3 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles récupérés. Le sophomore Alex Anzalone est plus à son aise en couverture (2 passes défendues et 1 INT) que pour cogner du coureur, mais il a quand même réussi 3 run stuffs, 2 sacks et 3 fumbles forcés. L’unité des Linebackers a été totalement revitalisée par l’arrivée de Davis, à tel point que Craig Robertson et Manti Te’o ont été relégués au rang d’intérimaires ; ils ont néanmoins apporté leur contribution quand on a fait appel à eux.

Avec la solide ligne défensive en place devant eux, le front-7 (+ Bell) a fait un énorme travail contre la course qui a été visible. Maintenant si les Saints pouvaient enfin réunir la défense au sol et la couverture en même temps…

Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais toutes les signatures au poste de receveur se sont terminées avec pertes et fracas. Nous avons déjà cité Meredith, Dez et Brandon Marshall, mais nous n’avons même pas parlé de Michael Floyd signé 3 ans et 11.55M$ pour rester tout juste un mois ; bien sûr, le contrat n’était pas 100% garanti, mais quand vous signez un joueur pour 3 ans vous ne vous attendez pas à ce qu’il ne reste qu’un mois. Avec Vereen et Gillislee, nous aurions presque pu mettre « toutes les signatures chez les armes offensives », mais le Vénérable Watson sauve la baraque.

La victoire 45-35 contre les Rams en Week 9. Ce n’est pas le match le mieux contrôlé des Saints (le démantèlement des Eagles 48-7 en Week 11, même contre des Eagles dans la tourmente, était plus impressionnant), mais c’est surtout le symbole de faire tomber les Rams invaincus et l’effet papillon qui va se propager jusqu’à offrir le seed #1 en fin de saison… ce qui aurait pu (dû ?) être un avantage certain dans les playoffs.

Siffler ou ne pas siffler la DPI. Deux années de suite, deux défaites cruelles pour des Saints qui n’ont pas forcément le luxe de gâcher autant d’occasions avec leur Quarterback futur Hall Of Famer de (désormais) 40 ans.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 MNF vs Houston 11-5 DivChamp
2 @ LA Rams 13-3 DivChamp
3 @ Seattle 10-6 Playoffs
4 SNF vs Dallas 10-6 DivChamp
5 vs Tampa Bay 5-11 Négative
6 @ Jacksonville 5-11 Négative
7 @ Chicago 12-4 DivChamp
8 vs Arizona 3-13 Négative
9 BYE
10 vs Atlanta 7-9 Négative
11 @ Tampa Bay 5-11 Négative
12 vs Carolina 7-9 Négative
13 TG @ Atlanta 7-9 Négative
14 vs San Francisco 4-12 Négative
15 MNF vs Indianapolis 10-6 Playoffs
16 @ Tennessee 9-7 Positive
17 @ Carolina 7-9 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 125-131 (0.488, 22e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 57-71 (0.445, 28e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 68-60 (0.531, 9e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.086 (27e).

C’est ce qui s’appelle un premier quart de saison BRUTAL, avec au milieu la revanche de la finale NFC. Cela se calme assez sévèrement ensuite, mais ce déplacement à Chicago et le petit passage en AFC South à la fin vont être très intéressants, surtout si les places de playoffs se jouent à ce moment-là. Les Saints vont quand même devoir savoir voyager avec un tel calendrier.