NFL Team Honors IV : Minnesota

500-Vikings

Et nous ouvrons enfin la porte vers les bilans positifs et la première équ… pardon les Vikings, qu’est-ce que vous faites là ? Il faut que le Season Review attaque la première équipe à avoir terminé en posi… comment ça, vous ? Les finalistes malheureux de NFC en 2017 ? Qui aurait pensé que les fiers Vikings étaient de gros blagueurs… et c’est une mauvaise blague : l’arrivée de Kirk Cousins avec le premier contrat vétéran multi-annuel 100% garanti devait ressembler à la dernière pierre pour un retour au Super Bowl après 42 ans (et un premier titre) ; au lieu de cela Minnesota a buté dès le début de saison et le calendrier de premier de division n’a jamais permis de faire une série pour définitivement revenir sur ses deux jambes. Il n’y a pas de quoi mettre le feu au drakkar, mais certaines choses doivent être définitivement réglées pour espérer enfin retourner à la grande finale.

À lire en aimant modérément ça.

 

MINNESOTA VIKINGS
2e NFC North ~ 8-7-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Un seul cousin vous arrivait, et tout était repeuplé… ou presque. Si le Quarterback Kirk Cousins était bien évidemment le nom qui sautait aux yeux avec ce premier contrat vétéran multi-annuel 100% garanti, cela ne voulait pas dire que l’équipe n’avait pas également tiré de légers enseignements de la finale NFC.

Mais revenons un instant sur l’attaque, car Cousins était l’arbre qui cachait la forêt : certes il avait provoqué le relooking complet de la QB room avec les départs du trio Sam Bradford – Teddy Bridgewater – Case Keenum, mais d’autres modifications avaient été apportées. Le Coordinateur Offensif Pat Shurmur était parti entraîner les Giants, remplacé par le coach des Quarterbacks des Eagles John DeFilippo ; il allait aussi pouvoir bénéficier du retour du sophomore coureur Dalvin Cook suite à sa blessure prématurée en 2017. Malgré le départ de Shurmur, l’arrivée de Cousins et le retour de Cook portaient les espoirs pour cette saison, en espérant que la blessure du Centre/Guard Nick Easton ne fasse pas tout dérailler : les deux – et Latavius Murray – allaient avoir besoin d’une ligne qui avait un peu redressé la tête en 2017. Cependant, l’unité posait pas mal de questions en dehors du Centre Pat Elflein et du Left Tackle Riley Reiff : la blessure d’Easton plaçait Tom Compton en tête de liste, alors que la retraite de Joe Berger poussait Mike Remmers comme Guard avec le deuxième tour Tackle Brian O’Neill derrière le sophomore non-drafté Rashod Hill en Right Tackle. Ce qui était sûr, c’était que l’arrivée de l’ex-Redskin au lancer allait ouvrir encore un peu plus le jeu long, ce que le duo de receveurs Adam Thielen – Stefon Diggs allait apprécier, tout comme le Tight End Kyle Rudolph ; il fallait néanmoins que Laquon Treadwell se réveille.

Les enseignements précités avaient plutôt été tirés en défense, bien qu’il n’y ait pas eu grand-chose à lui reprocher la majorité de la saison… jusqu’à la mi-temps contre New Orleans ; d’un seul coup, elle avait totalement craqué, ne retrouvant jamais ses qualités. Le General Manager Rick Spielman avait donc opéré : il avait drafté le premier tour Cornerback Mike Hughes histoire de faire un jeu des quatre choix de premier tour dans l’arrière-garde (Xavier Rhodes, Trae Waynes, Harrison Smith en étaient aussi – Terence Newman avait pris sa retraite) ; de plus, il avait fait un peu de ménage dans la ligne défensive : exit les Defensive Tackles Tom Johnson – Shamar Stephen, bonjour à l’ex-Colt David Parry et surtout à Sheldon Richardson sur un contrat-preuve d’un an. Les nouveaux venus allaient tenter de renforcer une escouade qui était déjà redoutable avec Everson Griffen – Danielle Hunter – Eric Kendricks – Anthony Barr – Andrew Sendejo et qui s’était séparée de Brian Robison relegué sur le banc ; on devait surveiller si le sophomore Linebacker Ben Gedeon pouvait faire encore davantage comme titulaire.

C’était un tout petit peu plus que l’arrivée du simple cousin, mais dans l’ensemble on ne change pas une équipe qui gagne, et les Vikes visaient la victoire au Super Bowl, rien de moins.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs San Francisco W 24-16 1-0 co
2 @ Green Bay (1-0) T 29-29 (OT) 1-0-1 do/TT
3 vs Buffalo (0-2) L 6-27 1-1-1
4 @ LA Rams (3-0) L 31-38 1-2-1 cwpo
5 @ Philadelphia (2-2) W 23-21 2-2-1 cwpo
6 vs Arizona (1-4) W 27-17 3-2-1 c
7 @ NY Jets (3-3) W 37-17 4-2-1
8 vs New Orleans (5-1) L 20-30 4-3-1 cwp
9 vs Detroit (3-4) W 24-9 5-3-1 d
10 BYE
11 @ Chicago (6-3) L 20-25 5-4-1 dwpo
12 vs Green Bay (4-5-1) W 24-17 6-4-1 do
13 @ New England (8-3) L 10-24 6-5-1 wp
14 @ Seattle (7-5) L 7-21 6-6-1 cwp
15 vs Miami (7-6) W 41-17 7-6-1
16 @ Detroit (5-9) W 27-9 8-6-1 d
17 vs Chicago (11-4) L 10-24 8-7-1 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 8-7-1.
    • Par demi-saison : 4-3-1, 4-4.
    • Par quart de saison : 1-2-1, 3-1, 2-2, 2-2.
    • À domicile : 5-3.
    • À l’extérieur : 3-4-1.
    • Dans la division (d) : 3-2-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 6-5-1.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-6.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-6.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-2-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-0-1-0.
    • En prolongation : 0-0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 133-123 (0.520, 8e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 128-126-2 (0.504, 14e).
    • Écart entre les deux : -0.016 (22e).

Non seulement le Season Review a son identité propre (nous ne faisons que retranscrire ce qu’il nous dit), mais chacune des sections aussi, et le Bilan interjette à propos d’une des affirmations de l’En-tête (vous n’avez pas idée du travail qu’il faut fournir pour coordonner tout ce petit monde, Sigmund Freud en perdrait sa psychanalyse). « (…) le calendrier de premier de division n’a jamais permis de faire une série pour définitivement revenir sur ses deux jambes  » ? Le calendrier a été plus facile que prévu à cause des chutes de Philly, Arizona, Detroit ou Buffalo – même la progression de Chicago n’a pas réussi à contrebalancer – et l’écart avec l’année dernière n’est pas si énorme que cela (0.492 vs. 0.504). Arizona et Jacksonville tiennent la palme du pire rotoplaf à -5 victoires (à deux parce qu’elle est lourde) ; Minnesota était à un Field Goal des Packers de potentiellement les accompagner, finissant finalement à -4.5 victoires. Les dégringolades ont bien sûr été réparties un peu partout, mais c’est surtout dans le bilan contre les équipes ayant terminé en positif (dont celles qualifiées en playoffs) qu’il est visible : 1-6 (1-6) vs. 5-3 (3-2). L’équipe a également bien moins contrôlé les matchs serrés (3.5-2.5 vs. 5-2), et elle a été incapable d’arracher des victoires en dernier quart-temps (0 vs. 2) ; quand elle a été en position de le faire à Green Bay, on sait comment ce match improbable a fini (et on sait surtout qu’elle n’aurait presque pas DÛ se retrouver en position de le faire).

 

La réalité

 

Tapons de suite où ça fait mal : -3:16 de temps de possession à 29:10 (24e) ; difficile d’avoir un bon bilan avec une telle chute de contrôle du cuir. Alors la faute à qui, attaque ou défense ? Voyez vous-mêmes : -3.39 yards gagnés par drive, -0.28 point marqué par drive, -0.51 action par drive, +3% de drives terminant en 3&out, et tout ça en ayant +5 drives démarrant dans le terrain adverse (25 – 4e) et une position de départ moyenne améliorée de +1.05 yard (sur ses 30.31 – 4e). La clé de l’énigme est en deux parties, et rapidement identifiable : un playcall totalement déséquilibré avec +11.9% de passes à 64.4% (4e) – alors que vous êtes censés avoir RÉCUPÉRÉ votre coureur #1 – et un taux de conversion de 3e tentative qui a pris une météorite sur le dos avec -7.7% à 35.8% (26e) ! De fait, l’attaque de Minnesota est retournée dans le ventre mou de la NFL : 22.5 points marqués (19e) à cause notamment d’une terrible moyenne de 1.9 point marqué par ballon volé (30e), 42 TDs (15e) mais surtout 5 offerts à la défense adverse (pire marque NFL), 345.6 yards (20e), 5.5 yards par action (19e), 19.4 first downs (22e), 60 big plays (19e), 52 voyages en redzone (16e) dont 54% terminant en TD (21e – autre stat qui a pris un coup de tromblon avec -3.9%). À bien y relire, c’est un petit miracle que la chute par rapport à 2017 ne soit pas si drastique dans les stats importantes.

La défense, elle, est un peu redescendue de son nuage (à certains moments on se demandait si elle n’était pas encore sous le coup de la finale NFC), ce qui se voit dans les deux catégories qui comptent : +5.5 points encaissés par match à 21.3 (10e) et +5 TDs à 28 (2e) ; mais vous le voyez, rien de rédhibitoire par rapport au reste de la NFL à cause du GOB2018. Autres « chutes » causées par cela : +33.8 yards encaissés par match à 309.7 (4e), +0.4 yard par action à 5.0 (4e), +2.7 first downs à 18.9 (7e), +9 big plays à 50 (4e – mais +6 homeruns à 13 – 23e), +10 voyages adverses en redzone à 52 (14e) dont +4.9% terminant en TD à 44.9% (3e) et +5.3% de 3e tentatives autorisées à 30.5% (top NFL quand même !) ; ce dernier fait est possible car elle a été la seule défense forçant les adversaires à RECULER en moyenne sur 2e tentative (-0.1 yard). Cela ne paraît pas énorme comme cela, mais souvenez-vous que c’est une moyenne sur TOUTES les 2e tentatives de la saison. Comme vous le voyez, elle est juste devenue un poil moins injouable et le GOB2018 a fait le reste, mais sa qualité est toujours là dans les grandes largeurs.

Voici les récompenses de la saison :

Quand vous égalez un record NFL avec 8 matchs consécutifs à 100+ yards (par Megatron himself) et quand vous en battez un autre avec 74 réceptions en 8 matchs (par Houlio himself), vous méritez de remporter au moins le NFL Team Honors Most Valuable Player de votre équipe : le receveur Adam Thielen est monté encore d’un cran dans sa production avec 153 ciblages (7e NFL), 113 réceptions (4e) à 73.9% de réception (un taux énorme avec ce volume), 1373 yards (9e), 12.1 yards de moyenne, 9 TDs (10e), 17 big plays, seulement 3 drops, 74 first downs (4e) et 9 matchs à 100+ yards (2e).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Adam+Thielen+San+Francisco+49ers+vs+Minnesota+UDeebh5CIJSl.jpgBien entendu, il a profité du playcall largement déséquilibré vers la passe et d’une disponibilité parmi les meilleures à son poste (96.2% des snaps – 2e receveur NFL), mais encore fallait-il le faire avec un nouveau Quarterback… même si la relation n’a pas toujours été évidente, surtout en fin de saison avec la tension de jouer les playoffs et une chute de production ; il y a aussi eu ce fumble qui inverse le match contre New Orleans. Néanmoins, le local de l’étape, né à Detroit Lakes (MN) et ayant joué au lycée de la ville puis à l’université de Minnesota State Mananko, est en train d’écrire une belle carrière. S’il peut continuer sur ce rythme, il pourrait grimper gentiment dans le palmarès des receveurs non-draftés dans l’histoire de la NFL comme Wayne Chrebet, Wes Welker et l’extraordinaire Rod Smith.

Quand Andrew Sendejo, le Safety non-drafté (2010), a rapidement fini sur IR, il y avait de quoi s’inquiéter ; même avec l’autre Safety dont vous avez peut-être entendu parler. George Iloka, signé auparavant, a fait un petit intérim peu convaincant. Entre alors un autre Safety non-drafté (2015), Anthony Harris, qui arrive en disant : « ne vous en faites pas, je vais vous régler les problèmes ». Et il l’a fait, cet énergumène : véritable étudiant du jeu et intelligent, il sait toujours où être pour agir, terminant avec 46 plaquages, 6 passes défendues et 3 INTs. Il a été une vraie révélation nécessaire dans l’arrière-garde, car l’unité n’a pas toujours été souveraine (ou, en tout cas, moins que l’année dernière).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Anthony+Harris+Arizona+Cardinals+v+Minnesota+nFKVKYPqz2Ol.jpgNous laissons qui-vous-savez pour la suite, et nous passons vite sur Sendejo (plutôt décevant avec plaquages ratés et pénalités) ainsi qu’Iloka (pas beaucoup mieux) pour nous diriger vers les Cornerbacks. Sur les ailes, Xavier Rhodes et Trae Waynes ont émis le même son de cloche : ils sont solides… quand les blessures veulent bien les laisser tranquille ; Rhodes a été le plus gêné par les pépins physiques (7 passes défendues et 1 INT), alors que Waynes a été un peu plus solide que son partenaire (8 passes défendues, 1 INT).

Cela a été le thème de la saison dans l’unité : le rookie de premier tour Mike Hughes s’est un peu baladé sur le front en accumulant 2 run stuffs, 3 passes défendues, 1 pick-6 et 1 fumble forcé, mais il a fini sur IR trop vite. Mackenzie Alexander l’a remplacé et semble avoir trouvé son poste préféré lui permettant d’utiliser tout son potentiel : 3 run stuffs, 9 pressions dont 4 sacks et 10 passes défendues ; on peut arguer qu’il a été le meilleur Cornerback des Vikes. Mais il y a également eu la participation très intéressante du rookie non-drafté (encore un) Holton Hill : il a profité des absences pour creuser son trou et réussir 7 passes défendues et 1 INT. Il a probablement mérité d’avoir un peu plus de snaps.

Il est dommage d’avoir eu autant de blessures, mais cela a permis de découvrir de vrais talents en devenir, ce qui se voit dans les stats de la couverture : 62.6% de complétion (6e), 196.2 yards (3e), 6.2 yards par passe tentée (5e), 15 TDs (top NFL), 12 INTs (18e – un petit problème récurrent à Minny), 83.3 de QB Rating adverse (4e), 43 big plays (6e), 50.8% de réceptions donnant un first down (4e)… bref vous avez compris le message.

Nous voyons déjà les bras velus des guerriers scandinaves s’agiter dans le brouillard : d’où Stefon Diggs ne mérite pas d’être au même niveau que Thielen ? Certes, l’un des deux auteurs du miracle de l’année dernière a scoré 9 TDs, mais il a été moins constant que Thielen et il a raté un match ; dans le monde impitoyable du vote pour les NFL Team Honors, cela compte. Blague à part, le remuant receveur a lui aussi fait une saison personnelle record avec la pluie de passes tombées dans le Minnesota : 149 ciblages (9e NFL), 102 réceptions, 1021 yards à 10.0 de moyenne, 9 TDs donc, 13 big plays, 3 drops, 49 first downs et 4 matchs à 100+ yards ; il a également ajouté 10 courses pour 62 yards. Thielen et Diggs forment toujours sans problème le duo le plus dynamique de la NFL.

Derrière eux se trouve l’invariable troisième larron, le Tight End Kyle Rudolph, énormément utilisé comme Thielen (88% des snaps – 3e TE NFL), et cela se voit dans les stats : 64 réceptions avec un taux de 78%, 634 yards, 4 TDs et 1 seul drop. Néanmoins, il a parfois disparu cette saison, à croire que l’attaque avait oublié qu’il existait, et il a attendu longtemps avant de scorer son premier TD ; de plus, sa participation au block reste assez compliquée (surtout à la course) et il a déjà fait de meilleures saisons (bien qu’il reste très solide). La surprise est venue d’Aldrick Robinson qui a trouvé l’endzone, lui, avec 5 TDs en 17 réceptions (!) ; il a servi de menace longue, d’où son taux atroce de réceptions de 48.6% et sa moyenne de 13.6 yards par ballon attrapé. Laquon Treadwell a enfin marqué un TD rapidement dans la saison, mais il a aussi 5 drops et il a lentement disparu pour finir par être désactivé.

Et pour autant, est-ce que le jeu aérien a dominé ? Certes il y a 252.2 yards par match (13e), 30 TDs (10e) et 14 matchs d’un receveur à 100+ yards (3e) avec du Thielen et du Diggs à s’en faire une parure complète ; mais pour autant, on remarque les 6.7 yards par passe tentée (21e), les 9.5 yards par complétion (30e) et les 47 big plays (20e). Nous étions (et les fans aussi) en droit d’attendre plus de production avec un playcall tellement tourné vers le jeu aérien… et en fait il a été moins explosif qu’en 2017 (-0.4 yard par passe tentée, -1.0 yard par complétion, -3.8% de complétions résultant en big plays). Ne trépignez pas, nous reviendrons plus loin sur le sujet #1.

Le Safety Harrison Smith ne s’est pas perdu en chemin, il arrive, mais il n’est pas tout seul ; il partage la scène avec un autre jeune talent qui a poussé au portillon : le Defensive End Danielle Hunter. Nous n’allons pas nous étaler pendant trois paragraphes sur le joueur le plus utilisé de Minnesota : avec 1095 snaps joués dont 98.6% des snaps défensifs, Smith a encore été au champ, au moulin, au four et il a même fait le tour des Twin Cities avec son camion pour livrer, redescendant parfois en Linebacker pour pallier les blessures : il termine une nouvelle saison remarquable avec 84 plaquages dont 6 run stuffs, 8 pressions dont 3 sacks, 6 passes défendues, 3 INTs, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés. Même s’il a eu quelques petites absences ici ou là (surtout en couverture), il est ce qui se rapproche le plus d’une machine dans l’effectif des Vikes.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Minnesota+Vikings+vs+Philadelphia+Eagles+IfJ-IIzcrelx.jpgHunter prend de plus en plus goût à la chasse sur la ligne défensive, et comme Smith, il a démontré une remarquable disponibilité (1023 snaps joués) et une redoutable polyvalence : il mène l’équipe avec 7 run stuffs et 32.5 pressions dont 14.5 sacks (4e NFL) tout en ajoutant un strip-6 à son compteur car pourquoi ne pas finir le travail soi-même ? Il a été très important pour lui et pour l’équipe de prendre la lumière des projecteurs, car Everson Griffen a traversé une saison bien particulière avec son hiatus pour régler quelques problèmes personnels ; fort logiquement, il a marqué un peu le pas avec seulement 1 run stuff, 18.5 pressions dont 5.5 sacks et 1 passe déviée. C’est encore un jeune surprenant, Stephen Weatherly, qui a fait l’intérim et qui s’est montré plus d’une fois avec 4.5 run stuffs, 11 pressions dont 3 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble forcé ; Minnesota a vraiment le chic pour drafter les défenseurs.

Au milieu de l’unité, quand vous avez le maousse Linval Joseph et que vous lui amenez Sheldon Richardson, tout le monde est content (OK, peut-être pas Tom Johnson qui a été la troisième roue du vélo) : l’ex-Jet a parié sur lui avec un contrat d’un an, et il a gagné avec une grosse présence dans le pass-rush qui lui a permis de totaliser 20.5 pressions dont 4.5 sacks ; Joseph s’est plus occupé de malaxer du coureur avec 57 plaquages dont 4 run stuffs (avec 1 fumble forcé et 1 strip-6)… même s’il est vrai qu’il a eu ses failles dans un secteur dont nous reparlerons plus tard. Si on ajoute cela aux petits soucis de Griffen, l’évaluation globale de la ligne défensive est un peu tempérée, mais rien de catastrophique.

Nous avons déjà vu deux rookies (Hughes et Hill), mais le premier a été blessé et le deuxième a eu un temps de jeu limité. Le Season Review un brin moqueur a pensé l’envoyer par la poste au cinquième tour Kicker Daniel Carlson, prestement libéré après son match aller catastrophique contre Green Bay (il « termine » son court passage à Minnesota avec 1/4 en FGs et 6/6 en XPs). Plus sérieusement, on pourrait croire que le titre retombe presque par défaut sur le deuxième tour Offensive Tackle Brian O’Neill… c’est un peu plus compliqué que cela. Il a fait quelques intérims à cause des blessures, avant de gagner sa place de titulaire comme Right Tackle : il a immédiatement eu des difficultés dans le run block, mais il a été plus solide en protection et il a montré des signes d’amélioration en cours de saison. Possédant déjà une belle technique, il doit ajouter du muscle pour être plus puissant, et il pourrait enfin devenir une réponse aux problèmes chroniques de la ligne offensive que nous relèverons un peu plus bas.

Pour viser large, disons le management offensif ; cela a été symbolisé par le renvoi du jeune Coordinateur Offensif John DeFilippo en milieu de saison, mais c’est un problème plus global qui prend en considération la décision citée en en-tête (et le contrat qui va avec), les problèmes que nous venons tout juste de citer sur la ligne offensive et la mauvaise gestion de l’ischio de Dalvin Cook revenu sur le terrain trop tôt après un bon début (qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé avec « Sugar Ray » Leonard Fournette à Jacksonville).

Rien n’excusera ce playcall totalement déséquilibré quand la défense, même si elle a eu des trous d’air, est restée dans le top-5 du pays… surtout quand vous avez un duo Cook – Latavius Murray qui peut faire sa part du travail. Le sophomore a donc vu sa saison tronquée par ce pépin physique, mais pour le reste il a totalisé 133 courses pour 615 yards (4.6) et 2 TDs (attention aux fumbles avec 2) alors que Murray a été solide comme d’habitude avec 140 courses pour 578 yards (4.1) et 6 TDs. Si on rajoute leur capacité à avancer à la réception, ils ont respectivement 173 et 162 touches pour 920 et 719 yards (et 10 TDs en cumulé), mais c’est bien au sol que le problème a été persistant : -29.0 yards par match à 93.3 (30e), -6 TDs à 9 (27e) et +2.6% des courses terminant en run stuffs à 14.2% (27e).

Comment savez-vous que vous avez de la ressource ? Quand le pass-rush réussit +21 pressions et +13 sacks alors que votre tête de gondole a eu une année difficile : il a totalisé 143 pressions (9e) – soit un taux par action de passe de 28.4% (2e) – dont 50 sacks (3e) – soit un taux par action de passe de 9.0% (top NFL). Nous avons en fait déjà largement épluché les stats dans les sections sur la ligne défensive et les arrières, avec Danielle Hunter en meneur de charge ; en tout, Minnesota mène la ligue avec 16 sackeurs différents.

Il y en a également eu quelques-uns des Linebackers, mais ils sont aussi la raison pour laquelle la couverture aérienne toute entière ne reçoit pas la récompense. Le meilleur exemple est Anthony Barr : solide contre la course (55 plaquages dont 5 run stuffs), habile dans l’art du blitz (7 pressions dont 3 sacks), il a été tellement mis à mal en couverture qu’il doit encore voir une armée de Rams lui passer autour ; et ce n’est pas la seule fois qu’il a souffert. Eric Kendricks termine en tête des plaqueurs avec 108 dont 5 run stuffs, 7 passes défendues, 2 INTs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, mais lui aussi a eu des difficultés pour stopper le jeu aérien adverse. Eric Wilson et Ben Gedeon ont complété avec une saison sympathique mais sans plus (2.5 run stuffs et 2 sacks).

Comme le reste de la défense, ils sont aussi responsables des failles vu ici ou là dans la défense contre la course : +0.4 yard par course à 4.1 (8e), +3 TDs à 13 (15e), avec toujours trop peu de run stuffs (11.6% des courses adverses – 17e).

La ligne offensive continue d’être un point de contention, que ce soit en protection ou dans le run block. Même le meilleur de l’unité, le Left Tackle Riley Reiff, a dû batailler contre une blessure qui l’a mis un peu sur la touche puis limité dans sa qualité ; il n’en reste pas moins qu’il a été l’élément le plus constant, mais est-ce que c’est vraiment si difficile quand on voit le reste ? À droite, le rookie O’Neill n’a rien lâché et a montré des promesses, alors que Rashod Hill n’a pas forcément rassuré quand il a joué. Mais c’est surtout à l’intérieur que le constat fait peur : le Centre Pat Elflein a raté quasiment toute l’intersaison à cause d’opérations, et il n’a pas pu s’entraîner avec son nouveau Quarterback, d’où un manque de confort au début ; il n’a jamais paru vraiment à l’aise. Chez les Guards, l’équipe s’est entêtée à faire jouer l’ancien Tackle Mike Remmers qui a fait une saison médiocre, alors que la recrue Tom Compton a remplacé Nick Easton blessé pendant l’intersaison et n’a pas fait beaucoup mieux que Remmers. Bref, quoi de neuf : l’unité continue d’être un problème dans le Minnesota…

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Kirk+Cousins+Minnesota+Vikings+vs+Los+Angeles+sjJ4JnPehQml.jpg… et ces manquements ont fini par peser dans la saison de Kirk Cousins. Alors que le Quarterback avait bien commencé la saison (les défaites et matchs nuls n’étant pas pour lui dans l’ensemble), le manque d’utilisation de la course et la protection approximative ont fini par désagréger son jeu et il a fait ce qu’il fait parfois : tenter de sauver la patrie à lui tout seul, ce qu’il réussit de temps en temps avec l’aide des ses cibles, mais ce qui conduit aussi à tenir la balle trop longtemps et prendre des sacks qui créent des fumbles, ou alors lancer des INTs à s’arracher les cheveux (parfois converties en picks-6 par la défense).

Si on met tout cela bout à bout, on voit Captain Kirk : le pistolero qui met un coup de fouet à votre attaque avec 606 passes tentées (4e NFL), 425 passes complétées (3e), un taux de complétion de 70.1% (3e), pour 4298 yards (10e) à 7.1 yards par passe tentée (la pression l’a souvent forcé à viser court), 30 TDs (9e), 40 sacks, 99.7 de QB Rating (10e) et 5 matchs à 300 yards (7e)…

… et on voit aussi Cousin Machin : 10 INTs (même si pour le coup, avec autant de passes lancées, son taux d’INT de 1.7% est top-10) et surtout 7 fumbles (pire marque NFL pour un Quarterback), soit 17 ballons perdus. Tout n’est pas uniquement de sa faute, mais il porte une bonne partie du blâme, et rien de tout cela n’est une découverte ; demandez aux fans des Redskins.

La défaite en Week 4 et la victoire en Week 5. Nous mettons les deux car la défaite honorable chez les Rams a enfin montré l’attaque explosive qu’on attendait à Minnesota ; la victoire revanche contre Philly, la semaine suivante, a signalé le retour de la défense.

La défaite 27-6 en Week 3 contre Buffalo. Un non-match intégral à domicile face au rookie Josh Allen avec une bulle en 57+ minutes de jeu ; particulièrement brutal quand on sait ce qu’il a manqué à la fin pour que les Vikings aillent en playoffs.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Atlanta 7-9 Négative
2 @ Green Bay 6-9-1 Négative
3 vs Oakland 4-12 Négative
4 @ Chicago 12-4 DivChamp
5 @ NY Giants 5-11 Négative
6 vs Philadelphia 9-7 Playoffs
7 @ Detroit 6-10 Négative
8 TNF vs Washington 7-9 Négative
9 @ Kansas City 12-4 DivChamp
10 SNF @ Dallas 10-6 DivChamp
11 vs Denver 6-10 Négative
12 BYE
13 MNF @ Seattle 10-6 Playoffs
14 vs Detroit 6-10 Négative
15 SNF @ LA Chargers 12-4 Playoffs
16 MNF vs Green Bay 6-9-1 Négative
17 vs Chicago 12-4 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 130-124-2 (0.512, 10e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 57-70-1 (0.449, 27e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 73-54-1 (0.574, 3e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.125 (30e).

Le retour d’Adrian Peterson avec Washington sera très sympathique, mais sans offense aux équipes qui viendront jouer dans le Minnesota, regardez un peu ce programme à l’extérieur hors de la division ; avec notamment une deuxième partie de saison bien corsée dans laquelle la bye week fera beaucoup de bien. Il va falloir blinder le drakkar-bus des Vikes.