NFL Team Honors IV : Miami

500-Dolphins-2

Cela fait dix ans que les Dolphins n’ont pas quitté la zone autour de l’équilibre (entre 6 et 10 victoires), étant toujours plus ou moins en course pour les playoffs avant de s’effondrer et de rater le coche (sauf en 2016 où, surprise, ils y sont parvenus en perdant leur Quarterback titulaire) ; tiens, regardez, c’est encore la même histoire en 2018. Comme dirait l’autre, c’est toujours le même film qui passe : assez talentueuse pour être capable de faire des coups (et parfois des miracles), mais jamais assez solide pour maintenir cela jusqu’au bout. Tony Sparano est le dernier Head Coach à avoir amené l’équipe à 10+ victoires en 2008 (11), Brian Flores va devoir y parvenir à nouveau en remplacement d’Adam Gase.

À lire en faisant des bulles.

 

MIAMI DOLPHINS
2e AFC East ~ 7-9

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Le fantôme de Dan Marino flottait toujours : de 1990 à 2001 (avant la réorganisation des divisions NFL), c’était neuf qualifications en playoffs pour six victoires et deux finales AFC ; depuis 2002, c’était deux qualifications en playoffs pour deux défaites. Seuls Buffalo et Cleveland avaient fait moins bien sur la même période (une qualification pour une défaite) ; et encore, l’une de ces qualifications avait demandé que Tom Brady subisse une rupture d’ACL en 2008.

Le retour de Ryan Tannehill apportait un peu d’espoir car il était plutôt bien parti avant sa blessure ; mais il devait faire sans deux joueurs qui étaient devenus ses béquilles : le receveur Jarvis Landry et le Centre Mike Pouncey, tous les deux partis. Adam Gase ne voulait plus être aussi dépendant d’un seul joueur en réception, ce qui voulait dire que DeVante Parker devait enfin sortir de sa coquille, et Jakeem Grant confirmer son année 2017 (en attaque et sur équipes spéciales) pour aider Kenny Stills ; l’ex-Cardinal Albert Wilson et l’ex-Patriot Danny Amendola étaient des ajouts plutôt bien vus, mais le poste de Tight End était un peu inquiétant avec la mise sur IR de MarQueis Gray et malgré l’ajout du deuxième tour Mike Gesicki. Concernant Pouncey, l’ex-49er Daniel Kilgore était venu le remplacer dans une unité qui avait également vu le vétéran Guard Josh Sitton débarquer, ce qui était une bonne addition s’il pouvait éviter les blessures ; c’était un peu le constat global dans l’unité d’ailleurs avec Ted Larsen – Laremy Tunsil – Ja’Wuan James. Si l’ensemble fonctionnait, cela voulait dire mieux protéger Tannehill et mieux ouvrir les brèches à l’intéressant Kenyan Drake, flanqué de l’immortel ex-Colt Frank Gore pour lequel il faudrait prévoir un cercueil large ; il continuera de courir même après sa mort.

En défense, bien entendu, les plus gros changements étaient les départs du Defensive Tackle Ndamukong Suh et de son contrat (qui comptait pour un joueur de plus) ainsi que l’arrivée, via échange, de l’ex-Ram Defensive End Robert Quinn. Le premier laissait l’excellent sophomore Davon Godchaux mais surtout Jordan Phillips entrer dans la lumière au coeur de la ligne défensive, alors que le second rejoignait Cameron Wake, William Hayes et le sophomore Charles Harris. On faisait pire groupe, mais il devait produire pour aider des Cornerbacks encore un peu jeunes et prometteurs avec Cordrea Tankersley – Xavien Howard – Bobby McCain ; chez les Safeties tout allait bien avec Reshad Jones – T.J. McDonald, sans oublier l’ajout du polyvalent premier tour Minkah Fitzpatrick. Ce dernier avait la possibilité de se balader vers les Linebackers, rejoignant le troisième tour Jerome Baker, ce qui pouvait aider à renforcer le parent pauvre de la défense des Fins comme le retour de Raekwon McMillan.

Les Fins se retrouvaient avec un effectif plutôt jeune (si on excepte Papy Wake et Papy Gore), ce qui venait avec ses avantages et ses inconvénients. Mais Gase n’avait presque plus d’excuse puisqu’il avait une équipe qui lui convenait : les Fins devaient au moins poster une saison positive, certains disaient au moins une Wild Card… on attendait de voir.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Tennessee W 27-20 1-0 cwo
2 @ NY Jets (1-0) W 20-12 2-0 do
3 vs Oakland (0-2) W 28-20 3-0 co/W
4 @ New England (1-2) L 7-38 3-1 dwp
5 @ Cincinnati (3-1) L 17-27 3-2 c/L
6 vs Chicago (3-1) W 31-28 (OT) 4-2 wpo/TT
7 vs Detroit (2-3) L 21-32 4-3
8 @ Houston (4-3) L 23-42 4-4 cwp
9 vs NY Jets (3-5) W 13-6 5-4 do
10 @ Green Bay (3-4-1) L 12-31 5-5
11 BYE
12 @ Indianapolis (5-5) L 24-27 5-6 cwpo/L
13 vs Buffalo (4-7) W 21-17 6-6 do
14 vs New England (9-3) W 34-33 7-6 dwpo
15 @ Minnesota (6-6-1) L 17-41 7-7 w
16 vs Jacksonville (4-10) L 7-17 7-8 c/L
17 @ Buffalo (5-10) L 17-42 7-9 d

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 7-9.
    • Par demi-saison : 4-4, 3-5.
    • Par quart de saison : 3-1, 1-3, 2-2, 1-3.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 1-7.
    • Dans la division (d) : 4-2.
    • Dans la conférence (d+c) : 6-6.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-4.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-3.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 7-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-3-1-0.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 128-128 (0.500, 15e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 119-135-2 (0.469, 30e).
    • Écart entre les deux : -0.031 (26e).

Vous ne rêvez pas : TOUTES les victoires des Dolphins cette saison ont été dans des matchs à une possession (c’est la seule franchise NFL dans ce cas en 2018) ; seule une défaite l’a été, ce qui a tendance à prouver que Miami ne valait peut-être pas son bilan final de 7-9. Certes, l’équipe a amélioré son bilan à domicile (+2 victoires), dans la division (+2 victoires), dans la conférence (+1 victoire), contre les équipes terminant en positif (0.429 vs. 0.364), contre les équipes qualifiées en playoffs (0.400 vs. 0.333)… non attendez, ce dernier point, c’est surtout parce qu’il y a eu moins de matchs contre ces équipes-là (5 vs. 9). En effet, vous voyez que la calendrier a été bien plus facile que prévu, et également bien plus facile que celui de l’année dernière (0.543 – 3e) ; cette fois, l’explosion de l’AFC South n’a pas fait contrepoids. Et ce n’est pas tout, car les fortunes en dernier quart-temps se sont totalement inversées : l’équipe avait arraché quatre victoires en 2017, cette saison c’est une seule pour trois défaites (et une prolongation forcée puis remportée).

 

La réalité

 

Alors, l’équipe a-t-elle été meilleure, pire, ou semblable à 2017 ? Elle a plus marqué avec 19.9 points par match (26e) / 38 TDs (22e) et plus encaissé avec 27.1 points par match (27e) / 52 TDs (28e). En général, l’équipe a été meilleure en première mi-temps qu’en deuxième, surtout en défense où elle a encaissé 16.2 points (32e) et 29 TDs (30e) dans les 30 dernières minutes ; son meilleur quart-temps était le deuxième. Dans le plus pur style Dolphins, i.e. « je fais du bon et du moins bon », la défense a su voler la balle bien plus souvent (+13 à 28 – 5e), ce dont elle ou l’attaque ont bien profité pour scorer +28 points à 70 (7e)… mais elles ont aussi encaissé 90 points (30e) suite à 23 ballons perdus (20e) ; le problème, c’est que l’attaque a en fait perdu MOINS de ballons qu’en 2017 (-6) et que les points engendrés, eux, ont bondi de +25 pour une moyenne de 3.9 points encaissés par turnover (30e). On peut aussi pointer vers les mauvais débuts de match avec les points sur premier drive, que ce soit en attaque avec 28 marqués (23e) ou en défense avec 61 encaissés (31e) ; soit la pire différence de NFL à -33.

Le reste des stats tend à prouver que l’équipe a eu de la réussite de finir à 7-9, avec à chaque fois le parallèle offensif / défensif : -17.8 yards gagnés à 289.9 (31e) / +55.4 yards encaissés à 391.1 (29e), +0.4 yard par action à 5.3 (25e) / +0.7 yard par action à 6.1 (30e), -2.0 first downs à 15.8 (31e) / +2.0 first downs à 21.9 (26e), -5 big plays à 46 (31e) / +9 big plays à 79 (31e), -7 voyages en redzone à 32 (31e) / +13 voyages adverses en redzone à 65 (32e), -1.0% de TDs en redzone à 51.6% (26e) / -2.1% de TDs en redzone à 60.7% (19e – hey un point positif !), -1.6% de 3e tentatives converties à 30.1% (31e) / +5.9% de 3e tentatives autorisées à 42.9% (28e) et enfin +2.5% de drives terminant en 3&out à 26.7% (29e) / -5.2% de drives adverses terminant en 3&out à 18% (26e). Il paraît qu’on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, qu’est-ce que ceux-là vous disent ? Qu’il n’est pas surprenant de voir Miami avec le 30e temps de possession moyen à 27:40… et assez heureux pour eux de les voir aussi loin dans un Season Review basé sur l’ordre pur du premier tour de la draft.

Voici les récompenses de la saison :

Il avait déjà montré de belles choses dans sa deuxième année en NFL, il a totalement confirmé en troisième saison pour devenir un Cornerback #1 redoutable : Xavien Howard mérite d’avoir la récompense du meilleur joueur des Dolphins car il a été le plus constant au haut niveau.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Xavien+Howard+Detroit+Lions+vs+Miami+Dolphins+_oFeMwjw9ybl.jpgLe fait de mener la ligue avec 7 INTs et 8 ballons volés (en rajoutant un fumble récupéré) aide beaucoup à se faire remarquer, mais Howard a été régulièrement bon face aux meilleurs receveurs adverses ; c’est dommage qu’il n’ait pas pu jouer la saison complète, ratant quatre matchs. Il termine avec 12 passes défendues et promet d’être très ennuyeux pour les Quarterbacks adverses pendant un bon moment.

Encore un jeune qui a progressé : il passe de co-Dolphins Team Honors III Rookie Of The Year à Dolphins Team Honors IV Most Underrated Player. Si la ligne défensive va prendre quelques horions plus bas, elle n’est pas dénuée de talent. L’un d’entre eux est le Defensive Tackle Davon Godchaux qui a bâti sur sa saison rookie prometteuse pour devenir le Lineman intérieur le plus constant et solide de Miami ; c’est lui qui a poussé la franchise à laisser partir Ndamukong Suh. Plus proche d’un Nose Tackle, sa grande spécialité est d’occuper des bloqueurs et de défendre contre la course, exercice dans lequel il est redoutable avec 48 plaquages dont 6.5 run stuffs (top team) ; il a certes fait quelques apparitions dans le pass-rush avec 5 pressions dont 1 sack, mais ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande. C’est le genre de joueurs autour duquel on peut reconstruire une unité… et elle en a besoin.

Impossible de les séparer, car le premier a été l’arme polyvalente explosive et le deuxième le vétéran sûr sur lequel se reposer : les coureurs Kenyan Drake et Frank Gore méritent de partager la récompense. Certes, Drake cherche parfois TROP le big play, ce qui le fait hésiter quand il devrait suivre l’exemple de l’ancien et pilonner la défense (sans commettre de fumble comme contre Chicago si possible), alors que nous avons eu l’équivalent du passage de la comète de Haley avec Gore qui a raté ses deux premiers matchs depuis 2010 (à 35 ans !!!), mais comment ne pas passer outre.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Kenyan+Drake+Tennessee+Titans+vs+Miami+Dolphins+asp_55XpjwSl.jpgLe duo termine en tête des yards de l’équipe, ce qui raconte deux choses : 1) ils le méritent, 2) mais où sont passés les receveurs ? La deuxième question aura sa réponse, pour l’instant honneur aux lauréats. Drake a été le plus prolifique : 120 courses pour 535 yards (4.5) et 4 TDs + 53 réceptions pour 477 yards et 5 TDs ; il doit quand même faire attention aux drops (6) et aux fumbles (1). Gore a été surtout productif au sol : 156 courses pour 722 yards (4.6) + 12 réceptions pour 124 yards et 1 TD.

En tout, les deux joueurs représentent 51.4% des touches offensives (oui – plus de la moitié), 36.9% des yards et 30.3% des TDs, sans oublier 14 big plays et 79 first downs. Papy Gore s’en est allé, Drake est prêt à relever le défi de porter le jeu au sol (avec un peu d’aide, nous le verrons ci-dessous)… mais il devra être un peu plus régulier dans la conquête des yards et éviter les fumbles aux moments cruciaux (même s’il a été sauvé par un FG raté de Chicago).

Il continue de performer et d’être un élément constant dans la défense de Miami malgré son grand âge (37 ans) : le Defensive End Cameron Wake n’a plus forcément le volume du passé, mais il est toujours présent pour servir de leader à son unité et à son escouade. En fait, c’est surtout cela qui est frappant : il n’a même pas joué la moitié des snaps défensifs (47.5%), et pourtant il est Defensive Player Of The Year ; bien que ce soit aussi parce que Howard est déjà Most Valuable Player, et que nous essayons d’éviter les doublons si c’est possible. Cela vous pose le problème que nous soulèverons plus loin, mais en attendant, dans sa dernière année à Miami, il a accumulé 36 plaquages dont 0.5 run stuff, 22 pressions (top team) dont 6 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble forcé.

Sans faire trop de bruit, la draft de Chris Grier a été solide et promet pour le futur… à une exception près : le deuxième tour Mike Gesicki est complètement passé au travers, mais à sa décharge le poste de Tight End reste un souci à Miami dans sa globalité (nous reparlerons des cibles de passe plus bas). Mais dans le reste il y a du solide, ce qui nous amène à partager la récompense entre le premier et le dernier d’entre eux : le premier tour Defensive Back Minkah Fitzpatrick et le septième tour Kicker Jason Sanders.

Sanders a stabilisé le poste de Kicker avec 18/20 en FGs et 35/36 en XPs, ainsi que 78.6% des kickoffs terminant en touchback (2e NFL) ; ce n’est pas de sa faute si l’attaque n’a pas suffisamment avancé pour qu’il en tente plus (surtout qu’il est 100% à 50+ yards).

Fitzpatrick a eu les bras chargés pour sa première saison NFL : l’équipe l’a baladé au gré des besoins dans l’arrière-garde ; il en résulte qu’il a joué aux quatre positions (Corner sur l’aile, slot Corner, Free Safety, Strong Safety), sans oublier sa participation sur équipes spéciales qui en fait le joueur le plus utilisé à Miami en 2018 (1044 snaps). Cela sera sans doute une bonne expérience pour lui dans le futur, et il reste à voir s’il continuera d’être utilisé ainsi, mais ce qui est sûr c’est qu’il a été polyvalent et intéressant : 80 plaquages dont 2.5 run stuffs, 9 passes défendues et 2 INTs dont un pick-6. Néanmoins, cela n’est pas venu sans mal puisqu’il a été pénalisé 10 fois pour 152 yards (le pire total de la ligue).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Minkah+Fitzpatrick+Miami+Dolphins+vs+New+England+XQKhJKuFOEgl.jpgEn ce qui concerne les autres membres de l’arrière-garde… il y a des interrogations. Vous pensez peut-être que c’est un terme un peu fort avec un duo de Safeties comme Reshad Jones – T.J. Donald, mais les deux joueurs ont connu une saison plus inconstante qu’à l’accoutumée. McDonald a réussi 86 plaquages dont 1.5 run stuff, 5 passes défendues, 3 INTs et 1 fumble récupéré alors que Jones a accumulé 72 plaquages dont 6 run stuffs, 9 passes défendues et 3 INTs dont un pick-6 ; leurs 7 ballons volés représentent un quart de l’équipe, mais c’est moins que Howard à lui tout seul. De plus, entre Jones qui sort du terrain de lui-même en Week 2 (blessé ou pas ?) et les performances parfois décevantes attachées à des contrats très lourds, la situation au poste est subrepticement passée de « solution » à « problème ».

Et ce n’est pas tout, car si Howard est là, le reste des Cornerbacks n’offre pas la même sécurité : Bobby McCain est beaucoup plus à l’aise dans le slot qu’à l’extérieur où il a lutté cette saison (en plus de le faire contre les blessures) ; 2 sacks, 5 passes défendues et 1 INT pour lui. Le sophomore Cordrea Tankersley a connu une année cauchemar où il n’a jamais réussi à bâtir sur les promesses de sa saison rookie : disponible pour la moitié de saison avant d’aller sur IR, il a n’a joué que 29 petits snaps en défense.

Avec autant de joueurs qui connaissent une baisse de niveau, le schéma défensif n’est pas hors de cause, et vous allez voir que le pass-rush a aussi sa part de responsabilité ; en tant que groupe, la couverture a autorisé 65.9% de complétion (22e), 245.8 yards (21e), 7.7 yards par passe tentée (30e), 11.7 yards par complétion (31e), 31 TDs (25e), 94.1 de QB Rating adverse (19e) et 59 big plays (26e) pour un taux par complétion de 17.6% (31e). Au moins elle a « un peu » sauvé la baraque en augmentant drastiquement son nombre d’INTs, de +12 à 21 (2e), profitant pour réussir 3 picks-6 (2e).

Nous sommes donc arrivés à la fin de l’ère Ryan Tannehill, même s’il est toujours dommage de voir les Quarterbacks poursuivis par les blessures ; après le genou ce sont l’épaule et la cheville qui ont lâché. Pour la deuxième année de suite, le poste de Quarterback a été un problème à Miami. Quiconque espérait un miracle de Brock Osweiler (un autre rookie de 2012 comme le #13) devait vivre sur autre planète, même si l’ex-Bronco-Texan-Brown-Bronco a donné le change pendant le mois d’octobre avec quelques performances agréables dont cette victoire contre Chicago. Nous allons aussi revenir sur les problèmes de protection qui ne les ont pas aidés.

Tannehill termine la saison avec 64.2%, 1979 yards (7.2), 17 TDs, 9 INTs, 4 fumbles, 35 sacks et 92.7 de QB Rating ; Osweiler avec 63.5%, 1247 yards (7.0), 6 TDs, 4 INTs, 1 fumble, 17 sacks et 86.1 de QB Rating. Pas étonnant de se retrouver avec une attaque aérienne qui a peiné avec 181.2 yards par match (30e) ou 9.9 yards par complétion (26e).

Alors, que tirer comme conclusions de la Tannexperience ? Qu’il s’est blessé au moment où il semblait avoir enfin trouvé un peu de succès après des années de lignes offensives branlantes et de changements de Coordinateur ; il a posté son meilleur QB Rating en 2016 (93.5), la saison où il se blesse au genou. À partir de là, les Fins ont fini la saison et sont allés en playoffs sans lui, puis cette décision de ne pas se faire opérer s’est transformée en rechute en 2017, et les blessures l’ont englouti. C’était game over, car Tannehill n’a jamais non plus mis le feu à la NFL, donnant l’impression qu’il pouvait faire passer un palier à Miami, et le changement de Head Coach lui a été fatal. Désormais il se retrouve derrière Marcus Mariota à Tennessee.

Nous en avons déjà largement parlé dans l’Offensive Player Of The Year, mais l’attaque au sol a été le secteur le plus en vue cette saison, bien loin de la saison dernière : rappelons que Miami était bon dernier avec 36.2% du playcall tourné vers la course ; cette année, c’est 42.3% (13e). C’est logique avec le dynamique duo qui a mené un groupe totalisant 4.7 yards par course (8e) et 12 big plays (15e) dont 3 homeruns (3e).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Frank+Gore+Miami+Dolphins+vs+New+England+Patriots+QMP9G0OCR_Jl.jpgIl y a toujours des choses à corriger cependant avec seulement 7 TDs (pire marque NFL), et le partage des touches entre Drake et Gore ne laisse que 2 matchs d’un coureur à 100+ yards… mais ce qui est intéressant, c’est que si Gore en a un, c’est le rookie du quatrième tour Kalen Ballage qui a l’autre. Quand nous parlions d’aide pour Drake plus haut, nous faisions allusion à lui : Ballage est une machine à big plays qui peut faire très mal quand vous l’associez à un partenaire qui fait la majorité du travail. Il a fait quelques apparitions intéressantes à 36 courses pour 191 yards (5.3 !) et 1 TD ; il devrait faire tourner quelques têtes. Enfin, il y a eu le petit coucou de Brandon Bolden (surtout contre son ancien club, New England, avec 2 TDs).

Quelle unité a le plus besoin d’être reconstruite ? La ligne défensive. Certes, c’est surprenant quand Wake et Godchaux ont reçu des récompenses, mais le premier à 37 ans et n’a joué que la moitié de la saison, alors que le reste a été trop blessé ou trop inconstant pour vraiment aider. Cela se voit notamment dans un pass-rush anémique qui a exposé la couverture avec 103 pressions (31e) dont 31 sacks (29e) ; les taux par passe tentée sont tout juste « meilleurs », respectivement à 20.3% (27e) et 5.8% (27e).

Le Defensive Tackle Vincent Taylor est jeune et a exhibé des capacités (2.5 run stuffs et 2 sacks) mais il a fini sur IR, tout comme le Defensive End William Hayes (deuxième saison consécutive pour lui). Akeem Spence s’est parfois montré (3 run stuffs et 2 sacks) mais trop peu. Sylvester Williams et Ziggy Hood ont été plutôt sympathiques mais sans plus. L’échange pour Robert Quinn a amené 4.5 run stuffs, 21.5 pressions dont 6.5 sacks (top team) et 2 fumbles forcés ; difficile de dire qu’il n’a rien fait, mais pour autant l’équipe aurait probablement aimé un peu plus de production générale de la part de l’ex-Ram, surtout quand il poste les mêmes stats de pass-rush qu’un joueur avec 8 ans de plus que lui (au moins il a été solide contre la course). Andre Branch a fait des « coups » avec 5 run stuffs, 1.5 sack, 1 passe déviée, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, mais il a été trop souvent pris à défaut. Et enfin, il y a eu le fantôme de Charles Harris : le sophomore a paru perdu cette année.

Logiquement, tout cela a eu un impact aussi sur la défense contre la course : +34.8 yards autorisés par match à 145.3 (31e), +0.7 yard par course à 4.8 (26e), +3 TDs à 17 (25e), +7 big plays à 20 (30e), +3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à 6 (29e) et -2.7% des courses adverses terminant en run stuff à 10.1% (23e). L’escouade a eu du mal dans tous les départements, mais c’est celui-ci qui est retombé dans ses vieux travers après une embellie en 2017.

Pourtant, l’équipe semble avoir son duo de Linebackers pour le futur : après une saison rookie perdue sur blessure, Raekwon McMillan a été très actif au sol avec 105 plaquages dont 6.5 run stuffs, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré ; à ses côtés, le rookie du troisième tour Jerome Baker a détrôné un Stephone Anthony dépassé et a fait de belles prestations pour être probablement le Linebacker le plus polyvalent : 79 plaquages dont 1 run stuff, 7 pressions dont 3 sacks, 3 passes défendues et 1 pick-6. Mais cela n’a pas tenu aussi bien autour d’eux, avec notamment un Kiko Alonso qui est trop fragile en couverture, moins solide au sol, et qui continue de se faire remarquer par des cartons trop limites sur les Quarterbacks : il a beau avoir des moments de brillance avec 4 ballons volés (3 INTs et 1 fumble récupéré), ce sont toutes les autres actions qui posent problème ; ses 125 plaquages n’ont généré que 3 run stuffs.

Trois des cinq meilleurs producteurs offensifs de Miami sont venus de Free Agency. Frank Gore la reçoit seul parce que Danny Amendola n’a pas été transcendant et Albert Wilson s’est blessé, mais cela nous permet de parler des cibles de passe.

C’est Amendola qui finit en tête de l’équipe avec 59 réceptions pour 575 yards et 1 TD (+1 TD à la passe) – c’est cela, en tête avec moins de 600 yards. Derrière lui, on trouve Kenny Stills qui a le plus souffert de la blessure de Tannehill, mais son rôle de menace longue est toujours utile à 37 réceptions pour 553 yards et 6 TDs (+1 TD à la passe aussi). Wilson aurait pu faire tellement plus, comme démontré contre Chicago, explosant pour 26 réceptions, 391 yards dont 345 après réception et 4 TDs (+1 TD à la passe – vous avez bien lu, TROIS joueurs hors Quarterback ont lancé des passes de TD). Même son de cloche pour Jakeem Grant, parti sur IR trop tôt après 21 réceptions pour 268 yards et 2 TDs (mais pas de TD à la passe, alors Jakeem qu’est-ce que tu fiches ?). Enfin, il faut citer le fantôme de DeVante Parker et ses 24 réceptions à 51.1% pour 309 yards et 1 TD. Du côté des Tight Ends, comme nous l’avons déjà dit, c’est la grise mine : Gesicki a ramé (202 yards à 9.2 de moyenne) et Nick O’Leary a surtout servi de bloqueur.

L’équipe a tenté de se renforcer sur la ligne offensive via la Free Agency, mais cela n’a pas du tout marché puisque Daniel Kilgore (4 matchs) et Josh Sitton (1 match) se sont rapidement blessés. L’unité peut heureusement compter sur son Left Tackle Laremy Tunsil qui est arrivé à maturité et a parfois dominé son adversaire direct pour devenir un vrai roc en protection ; à droite, Ja’Wuan James a été un peu plus inconstant et reste un cran en-dessous de son partenaire, mais on trouve pire. Les deux forment un bon duo qui doit faire attention aux pénalités (19). L’intérieur est bien plus inquiétant : Kilgore n’a pas convaincu quand il a joué, et Travis Swanson a dû dépanner suite à sa blessure ; une performance sympathique mais pas beaucoup plus. L’arrivée de Sitton aurait dû renforcer les Guards, son absence n’a fait qu’exposer encore plus les problèmes : Jesse Davis a joué tous les snaps offensifs et a été très inconstant, alors que Ted Larsen a souffert. Ajoutez les soucis de Quarterback et vous avez 155 pressions autorisées (26e) dont 52 sacks (26e).

La victoire 34-33 en Week 14 sur New England. Il y a la manière miraculeuse bien sûr avec cette action digne du rubgy, mais surtout le fait que cela mettait Miami à 7-6 en position idéale dans la chasse aux playoffs.

Les deux défaites en Week 15-16. On fait un exploit contre New England pour rester en vie, puis on prend 21-0 en un quart-temps à Minnesota et on score 7 points à domicile contre Jacksonville. Sooooo Fins, see you next year.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs Baltimore 10-6 DivChamp
2 vs New England 11-5 Champ
3 @ Dallas 10-6 DivChamp
4 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
5 BYE
6 vs Washington 7-9 Négative
7 @ Buffalo 6-10 Négative
8 MNF @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
9 vs NY Jets 4-12 Négative
10 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
11 vs Buffalo 6-10 Négative
12 @ Cleveland 7-8-1 Négative
13 vs Philadelphia 9-7 Playoffs
14 @ NY Jets 4-12 Négative
15 @ NY Giants 5-11 Négative
16 vs Cincinnati 6-10 Négative
17 @ New England 11-5 Champ

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 7.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 127-127-2 (0.500, 18e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 65-63 (0.508, 13e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 62-64-2 (0.492, 16e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.016 (14e).

De sacrés marioles qui construisent le calendrier à la NFL : ils ont réussi à prendre un programme projeté comme moyen et nous en faire un parcours du combattant improbable dans le premier mois ; au moins la bye week sera utile après un démarrage pareil. Il ne faudra pas attendre longtemps pour le premier duel entre Brian Flores et son ancienne équipe. Et, au passage, Dolphins@Steelers lors d’un MNF ? Espérons que ce sera plus vivant que celui de 2007, le Mud Bowl gagné par Pittsburgh 3-0 à la dernière seconde avec le fameux punt qui se plante dans le gazon.