NFL Team Honors IV : Green Bay

500-Packers

Les têtes historiques tombent : après une période de 16 ans qui s’achève à Cincinnati, une période de 13 ans, autrement plus couronnée de succès, se termine à Green Bay (et les deux arrivent dans le Season Review avant Cleveland qui a changé d’entraîneur en cours de saison, comme quoi). Si le timing de la séparation reste discutable, il était clair que la relation entre Mike McCarthy et son équipe était devenue monotone et sans idée nouvelle ; cette saison négative AVEC Aaron Rodgers « valide » (ou presque) a fini de le prouver. Les Packers eux aussi cèdent à la tentation jeune avec Matt LaFleur dont le travail va être triple : revitaliser l’attaque, rebooster la défense… et prier que les blessures s’arrêtent un peu.

À lire en mettant une écharpe, parce que les vents de fraîcheur se multiplient.

 

GREEN BAY PACKERS
3e NFC North ~ 6-9-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

L’ancien General Manager était là depuis 2006 (une année avant la première finale NFC depuis 1997) et l’ancien Coordinateur Défensif était là depuis 2009 (une année avant le Super Bowl XLV). Bref, Cheeseheads, attendez plutôt la saison 2019 !

Avec le nouveau General Manager Brian Gutekunst formé en interne mais pas contraire à l’idée de la Free Agency, quelques décisions prises avaient créé des remous. Du côté de l’attaque, deux retours et un départ notable : l’ancien Coordinateur Joe Philbin et le Quarterback Aaron Rodgers réintègraient la maison Packer qui perdait son receveur préféré Jordy Nelson ; Davante Adams avait démontré être prêt pour la relève avec Randall Cobb à ses côtés, mais le doute s’insinuait dans le reste du groupe avec Geronimo Allison en #3 et trois rookies derrière. Moins d’expérience chez les receveurs, mais plus chez les Tight Ends : après l’échec Martellus Bennett et le départ de Richard Rodgers, l’équipe avait fait venir l’ex-Seahawk Jimmy Graham pour la redzone et l’ex-Jaguar Marcedes Lewis. Ce dernier serait notamment précieux pour un jeu de course qui allait encore tourner autour du trio Ty Montgomery – Jamaal Williams – Aaron Jones, et qui allait avoir besoin d’une ligne récupérant le Tackle Bryan Bulaga ; il devait renforcer un côté droit suspect avec Justin McCray, alors qu’à gauche, le trio David Bakhtiari – Lane Taylor – Corey Linsley allait de sympathique à excellent. On savait que la santé de l’unité était cruciale pour l’efficacité de l’escouade, mais même à 100%, il y avait quelques questions.

Mais vous n’êtes pas ici pour l’attaque n’est-ce pas ? Mike Pettine avait remplacé Dom Capers en Coordinateur Défensif, et il allait se sentir un peu chez lui avec la signature de l’ex-Jet maousse Defensive Tackle Muhammad Wilkerson qui pouvait tout casser s’il était motivé ; avec le duo Mike Daniels – Kenny Clark sur la ligne défensive, cela pouvait faire des dégâts. Derrière eux, la profondeur était déjà testée avant même la saison : la mise de Jake Ryan sur IR et la blessure du troisième tour Linebacker Oren Burks avaient déjà forcé quelques signatures tardives aux côtés de Blake Martinez ; il en allait de même sur les extérieurs : Clay Matthews et Nick Perry pouvaient-ils rester en bonne santé ? Reggie Gilbert pouvait-il remplacer un Kyler Fackrell plutôt inefficace ? Sans pass-rush viable, on avait déjà vu le film dans le Wisconsin : l’arrière-garde serait exposée. Sans surprise, elle avait encore vu du ménage : échange de Damarious Randall, nouvelle draft menée par deux arrières (Jaire Alexander au premier tour, Josh Jones au deuxième) pour rejoindre Kevin King – Josh Jackson, et retours des vétérans Davon House – Tramon Williams. Cependant, le plus important pouvait être la libération du leader Safety Morgan Burnett dont le rôle devait être repris par Ha Ha Clinton-Dix.

De nouvelles têtes donc, mais aux dépens d’autres qui étaient importantes (Nelson, Burnett)… la présence de Rodgers était suffisante pour faire pencher la balance, et Pettine devait pouvoir revigorer la défense, mais une qualification en playoffs et surtout un parcours long en janvier (et plus si affinités) demandaient que les Packers soient lâchés par les blessures, et que les jeunes montent au créneau. Actuellement, Green Bay démarrait derrière Minnesota.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Chicago W 24-23 1-0 dwpo/W
2 vs Minnesota (1-0) T 29-29 (OT) 1-0-1 dwo/TL
3 @ Washington (1-1) L 17-31 1-1-1 c
4 vs Buffalo (1-2) W 22-0 2-1-1
5 @ Detroit (1-3) L 23-31 2-2-1 do
6 vs San Francisco (1-4) W 33-30 3-2-1 co/W
7 BYE
8 @ LA Rams (7-0) L 27-29 3-3-1 cwpo
9 @ New England (6-2) L 17-31 3-4-1 wp/L
10 vs Miami (5-4) W 31-12 4-4-1
11 @ Seattle (4-5) L 24-27 4-5-1 cwpo/L
12 @ Minnesota (5-4-1) L 17-24 4-6-1 dwo
13 vs Arizona (2-9) L 17-20 4-7-1 co
14 vs Atlanta (4-8) W 34-20 5-7-1 c
15 @ Chicago (9-4) L 17-24 5-8-1 dwpo/L
16 @ NY Jets (4-10) W 44-38 (OT) 6-8-1 o/TT
17 vs Detroit (5-10) L 0-31 6-9-1 d

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 6-9-1.
    • Par demi-saison : 3-4-1, 3-5.
    • Par quart de saison : 2-1-1, 1-3, 1-3, 2-2.
    • À domicile : 5-2-1.
    • À l’extérieur : 1-7.
    • Dans la division (d) : 1-4-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 3-8-1.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 1-5-1.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-4.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-6-1.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-3-1-1.
    • En prolongation : 1-0-1.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 138-118 (0.539, 1er).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 124-130-2 (0.488, 19e).
    • Écart entre les deux : -0.051 (30e).

Les Packers ont dû attendre la Week 16 pour éviter ce qu’ils n’ont jamais fait dans leur histoire : une bulle à l’extérieur… et il a fallu un retour en quatrième quart-temps et les prolongations pour cela ; d’ailleurs, vous remarquerez que c’est la première équipe de ce Season Review à « allumer toutes les loupiotes » dans les stats du dernier quart-temps. Avec 7 matchs joués dans les 15 dernières minutes et/ou la prolongation, il n’y a que Cleveland qui a été plus sur la brèche (8), mais comme vous le voyez (ainsi qu’avec le bilan des matchs à une possession), cela a plus souvent penché du côté des adversaires que de Green Bay, ce qui est tout le contraire de l’année dernière (6-2). L’équipe a tout juste amélioré ses très mauvais bilans 2017 contre les équipes terminant en positif et les équipes qualifiées en playoffs mais n’a jamais réussi à aligner deux victoires de suite ; tout cela contre un calendrier qui a non seulement été bien plus facile que prévu, mais aussi plus facile que celui de l’année dernière (0.539). Bref, Brett Hundley > Aaron Rodgers, Green Bay n’a pas échangé le bon Quarterback.

 

La réalité

 

… vous croyez que nous rigolons pour la phrase ci-dessus ? L’attaque n’a marqué que +1 TD à 39 (16e) par rapport à 2017 ; si elle a scoré +3.5 points par match à 23.5 (14e), c’est surtout grâce à +15 FGs réussis à 30 (7e) ! RENDEZ-NOUS BRETT HUNDLEY ! Bon, plus sérieusement, afin de tenter plus de FGs il faut avancer mieux sur le terrain, et de ce côté la différence est très nette : +63.4 yards par match à 369.1 (12e), +0.9 yard par action à 5.8 (13e), +1.6 first down à 20.8 (14e), +18 big plays à 67 (12e) dont +8 homeruns à 17 (2e) ou +6 voyages en redzone à 52 (mais avec moins d’efficacité à 61.7% de TDs – 13e). Cependant, les Packers ont connu des jours plus fastes offensivement, et les points noirs sont facilement localisables : l’attaque a trop souvent démarré lentement avec -23 points sur premier drive offensif à 31 (20e), elle a été complètement déséquilibrée avec le playcall le plus tourné vers la passe à 67.5%, elle a trop peu souvent démarré en terrain adverse (13 – pire marque NFL), trop souvent démarré en mauvaise position (sur ses 26.44 yards en moyenne – 28e), et surtout il y a cette stat hallucinante qui a traîné toute la saison : Green Bay est la seule équipe qui a, en moyenne, RECULÉ sur 2e tentative avec -0.2 yard ; pas étonnant qu’elle ait vu son taux de conversion de 3e tentative chuter de -2.6% à 36.8% (22e).

La défense et les équipes spéciales sont à blâmer pour les mauvaises positions du départ, la première volant trop peu de ballons (15 – 29e) et la deuxième devant se préparer à prendre la fureur du Terrible Tromblon(tm). Assez ironiquement, alors que la défense a encaissé bien moins de points sur premier drive offensif adverse (-23 à 35 – 19e), elle a encaissé 6.5 points en moyenne et 14 TDs en tout dans le premier quart-temps, les pires marques de NFL ; rien de tel que de mettre l’équipe dans un trou dès les 15 premières minutes, surtout quand on craque plus souvent dans les deux dernières minutes des mi-temps (+32 à 74 points – 27e). Le plus fou dans tout cela, c’est qu’à part les +5 TDs encaissés à 47 (23e)… l’escouade a plutôt bien résisté au GOB2018 avec des stats assez similaires à 2017 : 354.4 yards encaissés (18e), 5.6 yards par action (14e), 20.7 first downs (21e), 64 big plays (17e) ; elle a même drastiquement amélioré son taux de 3e tentatives autorisées (-5.5% à 37.3% – 13e) et si elle a autorisé plus de voyages en redzone avec +7 à 58 (22e), elle a amélioré le taux de ceux terminant en TD avec -4.5% à 60.7% (20e). Mais elle a quand même passé trop de temps dans son propre terrain (45.6% des actions – 28e) ; si vous vous demandez comment c’est possible… relisez le début de ce paragraphe en supprimant les trois premiers mots.

Voici les récompenses de la saison :

Quand on parle de receveur constant et spectaculaire, capable de réussir la réception qu’il faut quand vous en avez besoin malgré la surveillance de la défense adverse (et notamment du Cornerback #1), bref quand on parle de WR#1, il serait peut-être temps d’y placer Davante Adams. Certains vous diront que c’est seulement sa première année à 1000+ yards, ce qui est vrai, mais il démontre déjà toutes les qualités nécessaires : il a la confiance absolue de son Quarterback, il est capable de faire survivre le jeu aérien si besoin à lui (presque) seul, et il a déjà réussi quelques réceptions improbables. Après sa saison pourrie par les blessures en 2015, il ne lui manquait que cette barre symbolique qu’il a franchie allègrement… pour une bonne raison : 169 ciblages (2e NFL), 111 réceptions (6e), 1386 yards (7e), 13 TDs (2e), 18 big plays, 5 drops (il s’améliore là aussi), 64 first downs (10e) et 5 matchs à 100+ yards.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Davante+Adams+Greg+Mabin+San+Francisco+49ers+s1_D3wrb-OZl.jpgQuand nous parlions de faire survivre le jeu aérien presque à lui tout seul, ce n’était pas exagéré, comme vous le voyez au niveau des ciblages : le départ de Jordy Nelson et les blessures ont vidé le corps de receveurs ; Randall Cobb n’a joué que 9 matchs et semble avoir perdu son explosivité avec 38 réceptions pour 383 yards et 2 TDs, alors que le prometteur Geronimo Allison a fini trop rapidement sur IR après 20 réceptions pour 303 yards et 2 TDs. De fait, les « rookies aux trigrammes » ont été de sortie plus fréquemment qu’attendu : le cinquième tour Marquez Valdes-Scantling a fait un bon début de saison, postant 38 réceptions pour 581 yards et 2 TDs mais il doit travailler ses mains (taux de réception de 52.1% et 5 drops) ; le sixième tour Equanimeous St.Brown a fait une bonne fin de saison, postant 21 réceptions pour 328 yards, et s’il n’a pas marqué de TD il a montré une vraie capacité à bloquer pour ses partenaires. Dans tout cela, l’idéal aurait été que le poste de Tight End vienne sauver la baraque derrière Adams ; vous savez, celui payé à prix d’or… et il l’a en partie fait, mais c’est un sujet pour une autre récompense parce que ce n’était pas du tout suffisant.

Quoiqu’il en soit, Adams a été le principal scoreur aérien et scoreur tout court : il a marqué UN TIERS des TDs offensifs de Green Bay cette saison.

Derrière Adams dans la liste des scoreurs, on trouve un joueur qui a été avant tout sous-estimé par… sa propre équipe. Le sophomore coureur Aaron Jones avait été le plus prometteur des deux rookies en 2017, il l’a confirmé en 2018 : 133 courses pour 728 yards (5.5 – 9e NFL) et 8 TDs + 26 réceptions pour 206 yards et 1 TD ainsi qu’une vraie capacité à gagner des yards après la réception (8.7 – 9e) ; tout cela lui a permis de poster 5.6 yards par occasion (courses + ciblages), la 7e marque en NFL. Jones est un vrai joueur dynamique, qui sait utiliser la brèche et gagne régulièrement les yards après contact pour rapprocher ou offrir des first downs (30.8% de ses courses – 10e). Il a raté de peu les 1000 yards cumulés qu’il aurait probablement pu atteindre si l’attaque n’avait pas passé autant, ou surtout si le playcall l’avait un peu plus favorisé que Jamaal Williams alors qu’il poste des stats supérieures (nous y reviendrons). #FeedAaronJones.

Davante Adams et David Bakhtiari étaient intervertis dans le NFL Team Honors III, et ce dernier a enfin été reconnu à sa juste valeur en étant élu dans la première équipe All-Pro. L’importance prise par Adams était trop grande, ce qui n’enlève rien à l’excellent Left Tackle ; il a même fait quelques piges sur équipes spéciales pour être le troisième joueur le plus utilisé de l’équipe (1105 snaps), et le premier de l’escouade offensive.

Le souci, c’est qu’on aurait aimé dire la même chose de ses partenaires : la ligne offensive a eu du mal à renouveler une unité forte il y a quelques années, et les blessures n’ont rien arrangé à cela. Au centre, Corey Linsley continue d’être l’élément le plus solide et constant derrière Bakhtiari, ayant joué tous les snaps en attaque à un niveau global très satisfaisant. C’est derrière que cela se gâte, notamment au poste de Guard ; à gauche, Justin McCray s’est bien battu mais a également montré ses limites, alors qu’à droite Lane Taylor n’a pas su rester au niveau des saisons passées. En Right Tackle, ce sont surtout les pépins physiques qui ont gêné Bryan Bulaga car il reste un excellent protecteur (avec plus de difficultés à la course – de plus il mène l’équipe avec 8 pénalités). Et vous avez Jason Spriggs qui arrive à faire 7 pénalités en 291 snaps (!).

Bon, à cet instant vous vous demandez : « avec 62.3%, 4442 yards (6e NFL), 7.4 yards par passe tentée, 25 TDs, 2 INTs, 3 fumbles, 49 sacks et 97.6 de QB Rating + 2 TDs au sol, Aaron Rodgers ne mérite même pas une récompense ? » C’est un peu compliqué. Sa blessure au genou et son incapacité à bouger de la poche pendant un bon moment ont forcé un nombre faramineux de ballons en touche, sans quoi Green Bay aurait fini avec bien plus que 159 pressions dont 53 sacks concédés ; avant de remarquer que cela fait beaucoup, rappelez-vous que le playcall a contenu le plus de passes, ce qui donne des taux par passe tentée un peu plus raisonnables avec 24.8% de pressions (20e) et 7.7% de sacks (22e). Et il y a le manque d’inspiration et de capacité à démarquer les receveurs de ce même playcall. Enfin, les blessures au corps de receveurs ont été une difficulté de plus.

Néanmoins, rappelons que Rodgers a une grande liberté sur la ligne de scrimmage, donc passer 40 fois par match est potentiellement aussi de sa faute. Et c’est sans compter les décisions précipitées, les passes mal ajustées et les receveurs ouverts oubliés. Rodgers a eu du mal à faire confiance aux rookies au début, mais quand on le voit oublier sa cible préférée Adams tout seul pour un TD, c’est révélateur d’un manque de lecture du terrain inhabituel. Il se met aussi trop souvent dos au mur en ajustant avant le snap, provoquant des retards de jeu (avec 6 pénalités il est le Quarterback le plus pénalisé). Bref, même lui a semblé parfois blasé sur la situation et sur la fin de l’ère McCarthy… c’est ce que Matt LaFleur va devoir corriger.

Il est là, il continue de pousser, et il ne compte pas s’arrêter. Le Defensive Tackle Kenny Clark a été le pendant d’Adams en défense : constant, dominant et un vrai poison pour l’adversaire… à tel point qu’il a volé la vedette à un autre Defensive Lineman. Clark occupe des bloqueurs pour aider ses partenaires, et si vous avez le malheur de le laisser en un-contre-un il va aller faire le travail lui-même. Il termine 3e de l’équipe avec 55 plaquages et 2e de l’équipe avec 6 sacks, tout cela avec 2.5 run stuffs, 15 pressions, 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés. Ted Thompson n’a pas forcément eu de la chance avec ses choix de premier tour défensif, mais celui-là a été judicieux.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/San+Francisco+49ers+vs+Green+Bay+Packers+thRYyvy-0Fal.jpgMike Daniels n’a pas pu concourir pour une quelconque récompense cette saison car il n’a joué que 10 matchs avant de finir sur IR… et il n’a pas eu son rendement habituel, même quand il était sur le terrain : 18 plaquages dont 1 run stuff, 2 sacks et 1 passe déviée. Cela a été aussi un thème dans la ligne défensive, comme chez son alter-ego offensif : les blessures ont miné l’unité, comme Muhammad Wilkerson qui a fait des choses très intéressantes mais qui n’a joué qu’un mois. Néanmoins, cela a ouvert la porte à Dean Lowry qui continue de monter en puissance : avec 45 plaquages dont 2 run stuffs, 8 pressions dont 3 sacks, 3 passes déviées, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré, le troisième année a été de plus en plus confortable et précieux dans la première ligne de défense. Même Montravius Adams a commencé à émerger avec 1 run stuff et 1.5 sack, et ce groupe pourrait être redoutable avec moins de problèmes physiques… ce qui est un peu l’histoire de l’escouade entière.

Nous avons tous dit la même chose : « ENCORE deux Defensive Backs en tête de draft ? » avant de voir Damarious Randall échangé à Cleveland et Quinten Rollins libéré ; vous savez, les deux premiers choix de 2015. Vu les performances de Kevin King et Josh Jones l’année dernière, il n’y avait pas de quoi être confiant… mais le premier tour Cornerback Jaire Alexander a balayé tout cela, prouvant qu’il serait un défenseur de talent pour les années à venir dans le Wisconsin. Agressif, n’ayant pas peur du contact, instinctif, rapide et ne lâchant rien, il a su oublier les erreurs traditionnelles du rookie pour faire une première saison globalement remarquable avec 66 plaquages dont 2 run stuffs, 0.5 sack, 11 passes défendues et 1 INT ; il ne lui manque plus qu’à voler un peu plus de ballons (un problème récurrent dans l’escouade cette saison), et il fera trembler pas mal de receveurs adverses.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Jaire+Alexander+Minnesota+Vikings+vs+Green+SLzvaLJGxHxl.jpgPour ce qui est du reste… il y a de quoi se gratter un peu la tête. King a été poursuivi par les blessures avant de faire la moitié de la saison sur IR (au moins il a 1 INT). Le deuxième tour Josh Jackson a bien plus souffert qu’Alexander ; s’il a accumulé 10 passes défendues, il a aussi commis 9 pénalités dont 8 acceptées (top team). La signature de Bashaud Breeland n’a pas forcément donné des miracles dans un temps limité malgré ses 2 INTs et son pick-6. Le leader des INTs dans la saison n’a même pas terminé avec Green Bay, puisque c’est le Safety Ha Ha Clinton-Dix qui a été échangé à Washington : il a semblé largement désintéressé, bien loin de son niveau de 2016 avec 1 run stuff, 3 passes défendues et 3 INTs.

Cela a forcé le repositionnement du vétéran Tramon Williams qui, à 35 ans, a été un leader par l’exemple : défenseur le plus utilisé de l’équipe avec 99.5% des snaps joués, il a tout fait pour servir de mentor à ses jeunes coéquipiers et boucher les trous avec 54 plaquages dont 0.5 run stuff, 2 passes défendues et 1 fumble récupéré, sans oublier quelques participations sur équipes spéciales ; car rien ne prouve mieux la bonne santé des équipes spéciales qu’un papy de 35 ans qui retourne des punts ! Josh Jones est encore trop vert et pas assez influent avec seulement 1 run stuff et 2 passes défendues. Kentrell Brice tape dur mais commet trop d’erreurs.

Vous l’aurez compris, la couverture est toujours un sujet problématique : 63.8% de complétion (13e), 234.5 yards (12e), 7.1 yards par passe tentée (23e), 11.2 yards par complétion (27e), 30 TDs (22e), 7 INTs (29e), 100.9 de QB Rating (28e), 54 big plays (18e) et 11.2% des passes tentées défendues (21e).

Clark a donc fini 2e meilleur sackeur à 6… pour un Interior Lineman de 3-4. Le troisième de la liste est… Blake Martinez, l’Inside Linebacker à tout faire de Green Bay qui a encore été très disponible (il est le joueur le plus utilisé à 1121 snaps) ; il a dû être encore plus actif avec la rapide blessure de Jake Ryan puis celle du troisième tour Oren Burks, postant 144 plaquages (2e NFL), 5 run stuffs, 11 pressions dont 5 sacks et 3 passes défendues.

Mais si nous vous demandons qui a fini en tête, à votre avis ? Clay Matthews ? Nick Perry ? Non, Kyler Fackrell qui a « explosé » pour 23.5 pressions dont 10.5 sacks. C’est un peu trompeur car il a réussi 6 sacks en deux matchs, mais personne ne tablait sur ce genre de production de sa part, surtout à la fin où il a été plus constant. Mais ici, le vrai problème est bel et bien que les deux Outside Linebackers les mieux payés ont totalisé 4 run stuffs et 20 pressions dont 5 sacks. Perry est particulièrement visé dans le duo, car il a encore été blessé et a fini sur IR. C’est à se demander comme les Packers peuvent finir avec 44 sacks (8e) sur 120 pressions (22e) ; ce taux de conversion de 36.7% est le meilleur de la ligue, prouvant qu’au moins ils savent terminer le travail, tout comme le total de 16 sackeurs différents (sans surprise venant de Mike Pettine qui appelle tout le monde à la rescousse).

Et puisque nous avons parlé de Martinez, s’il continue à faire du volume, il manque quand même de l’instinct du vrai playmaker ; couplez cela avec les blessures devant, à côté (la signature d’Antonio Morrison n’a pas été mirobolante malgré 4.5 run stuffs) et des Safeties moins en forme, et vous avez une défense au sol qui n’a pas forcément pu reproduire la belle saison 2017 avec 4.3 yards par course (13e) et 15 TDs (20e) encaissés.

Jones a permis de rendre Ty Montgomery superflu, et l’erreur de ce dernier contre les Rams a fini de sceller son destin ; il a été échangé à Baltimore. Si vous rajoutez Jamaal Williams qui reste plus brut que Jones mais qui a terminé à 148 touches pour 674 yards et 3 TDs, vous avez là un duo de coureurs qui a formé une attaque au sol vraiment sympathique.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Aaron+Jones+Green+Bay+Packers+vs+Detroit+Lions+CAP31xW-ERKl.jpgIl ne faut pas oublier d’y ajouter Rodgers et ses 43 courses pour 269 yards et 2 TDs, ce qui donne un secteur avec des stats finales de 5.0 yards par course (2e) et 14 TDs (15e) ; il a juste manqué un peu d’explosivité avec 10 big plays, et la sous-utilisation n’a causé qu’un seul match à 100+ yards (Jones évidemment), mais le talent est là.

Sortez le Terrible Tromblon : les équipes spéciales vont déguster. Difficile de vraiment taper sur Mason Crosby sans qui l’équipe aurait perdu encore plus de matchs, mais toujours est-il qu’il en a perdu deux (Minnesota et Detroit) en finissant à 30/37 en FGs (34/36 en XPs) ; de plus, il n’a réussi que 48.8% de touchbacks sur kickoff (28e). Le cinquième tour Punter J.K. Scott a été inconstant avec 44.7 yards bruts (20e) et seulement 26.8% des punts dans les 20 yards adverses (30e), mais ce sont surtout les retours et couvertures qui ont été très mauvais : 21.5 yards réussis sur kickoff (21e) et 25.5 yards autorisés (29e), 6.6 yards réussis sur punt (22e) et 10.3 yards autorisés (27e), ce fumble qui donne la victoire aux Rams et ce TD autorisé sur retour de punt contre les Jets.

Sans la signature de Tramon Williams, les choses auraient pu être bien pires dans la couverture ; même si, encore une fois, le vétéran a plus été utile en leader qui sait quoi faire et qui le montre plus que comme vrai playmaker.

Le Season Review radote car, comme en 2017, c’est un Tight End : Jimmy Graham. Oui, il termine deuxième des cibles avec 55 réceptions pour 636 yards et 2 TDs, et il a lutté contre les blessures à la fin, mais il a trop peu souvent fait la différence (et lui-même l’a admis) pour le prix où il a été signé. Car ce n’est pas de Lance Kendricks ou de Marcedes Lewis (très précieux au block) que cela allait venir.

La victoire 24-23 en Week 1 contre Chicago. Aucune victoire n’a été facile pour Green Bay cette année (même pas celle contre Buffalo qui a ressemblé à un unijambiste qui distance un cul-de-jatte), mais celle-ci est au moins à mettre dans le (déjà long) rayon des torments causés aux rivaux Bears.

La défaite 20-17 en Week 13 contre Arizona. À domicile, en décembre, contre une équipe de dôme avec un rookie Quarterback qui va finir avec le #1 de la draft… et Green Bay perd. Ce n’est pas un hasard si ce match a causé le renvoi de McCarthy ; il a été le dernier clou dans son cercueil métaphorique.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 KO @ Chicago 12-4 DivChamp
2 vs Minnesota 8-7-1 Positive
3 vs Denver 6-10 Négative
4 TNF vs Philadelphia 9-7 Playoffs
5 @ Dallas 10-6 DivChamp
6 MNF vs Detroit 6-10 Négative
7 vs Oakland 4-12 Négative
8 SNF @ Kansas City 12-4 DivChamp
9 @ LA Chargers 12-4 Playoffs
10 vs Carolina 7-9 Négative
11 BYE
12 @ San Francisco 4-12 Négative
13 @ NY Giants 5-11 Négative
14 vs Washington 7-9 Négative
15 vs Chicago 12-4 DivChamp
16 MNF @ Minnesota 8-7-1 Positive
17 @ Detroit 6-10 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 128-126-2 (0.504, 14e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 59-68-1 (0.465, 25e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 69-58-1 (0.543, 8e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.078 (25e).

Désolé, Green Bay, vous avez tiré les mauvaises équipes de l’AFC West à l’extérieur et vous allez les prendre à la suite (aïe). Ce parcours hors de Lambeau s’annonce assez brutal, et on remarque que c’est un calendrier qui marche beaucoup par petits paquets : domicile / extérieur et équipes « positives / négatives ».