NFL Team Honors IV : Chicago

500-Bears

Nous avions dit à la fin de la saison précédente que le bilan de 5-11 n’avait pas été si négatif que cela, avec une attaque minée par les blessures et une défense sur la pente ascendante. Ce n’était évidemment pas au point de prévoir un retournement de situation pareil : avec l’arrivée du spécialiste offensif Matt Nagy, personne n’avait prédit que ce serait la défense qui, via un échange retentissant, ressuscite les Monsters Of The Midway (ou du moins la version ponctuelle la plus proche possible dans la NFL actuelle). Cependant, cela n’a pas suffi pour bonifier cette belle saison par une victoire en playoffs parce que Chicago n’avait qu’une seule escouade élite, et la franchise a péri par les deux autres qui vont devoir hausser le niveau pour continuer sur cette voie.

À lire en ressortant son maillot de Singletary ’85.

 

CHICAGO BEARS
1er NFC North ~ 12-4 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Les parallèles pouvaient être très tentants à faire entre les Bears 2018 et les Rams 2017… à commencer par le fait que leur meilleur joueur défensif avait touché le jackpot à (environ) 24 heures d’intervalle.

Autant donc commencer par le choc de l’intersaison : l’échange pour récupérer l’ex-Raider Khalil Mack qui devait s’aligner en Outside Linebacker dans la 3-4 de Vic Fangio ; c’était le moment de rappeler que, malgré le mauvais bilan de l’équipe, la défense avait été vraiment intéressante, manquant peut-être d’un peu de mordant… notamment dans le pass-rush. Le secteur avait perdu Pernell McPhee – Willie Young mais l’arrivée de Mack le boostait immédiatement à l’opposé de Leonard Floyd, sans oublier l’ex-49er Aaron Lynch. À l’intérieur de la ligne défensive, le départ du Defensive End Mitch Unrein n’était pas anodin : Jonathan Bullard devait élever son niveau auprès du monstrueux Akiem Hicks qui allait encore servir de pilier de l’unité. Chez les Linebackers, l’identité du partenaire de Danny Trevathan avait changé : Jerrell Freeman était remplacé d’abord par Nick Kwiatkoski, et dans le futur par le premier tour Linebacker Roquan Smith (ralenti par son imbroglio contractuel). L’arrière-garde, elle, était restée inchangée après une saison encourageante, avec notamment le réveil du Cornerback Kyle Fuller récompensé par un contrat ; l’équipe attendait de lui qu’il continue sur sa lancée aux côtés de Prince Amukamara et de cette paire de Safeties Adrian Amos – Eddie Jackson jeune et prometteuse.

Les comparaisons Bears/Rams étaient également en attaque : Matt Nagy était un peu plus âgé que Sean McVay mais c’était également un zébulon spécialiste de l’attaque et du poste de Quarterback. Cela permettait de rebondir de suite sur le parallèle Mitch Trubisky – Jared Goff : tous les deux avaient été pris dans le top-3 de leurs drafts respectives et avaient réalisé une saison rookie médiocre car plombée à cause des blessures et/ou d’un manque de talent autour d’eux. De fait, le General Manager Ryan Pace avait vu le problème et avait fait chauffer le téléphone : chez les receveurs, seul le décevant Kevin White était resté ; pour le reste, exit Cameron Meredith, Markus Wheaton et Kendall Wright, bonjour à l’ex-Jaguar Allen Robinson, à l’ex-Falcon dragster Taylor Gabriel, au deuxième tour Anthony Miller et à l’ex-Eagle Tight End Quarterback-au-Super-Bowl-à-ses-heures-perdues Trey Burton pour supplanter le sophomore Adam Shaheen placé sur IR. L’attaque au sol, elle, était toujours menée par le remuant duo Jeremy Langford – Tarik Cohen, alors que la ligne avait vu l’arrivée du deuxième tour Centre/Guard James Daniels ; elle aurait besoin du Guard Kyle Long toute la saison et du vétéran Eric Kush autour de l’excellent Centre Cody Whitehair et au milieu de la paire sympathique sinon spectaculaire Charles Leno Jr – Bobbie Massie.

L’arrivée de Mack boostait-elle la défense de sorte que même une attaque encore tâtonnante ne serait pas un frein à, disons, un bilan approchant l’équilibre ? Il fallait suivre le travail de Nagy pour assembler le puzzle dans l’attaque aérienne. Ce qui était sûr, c’était que la tractation rendait ces Bears encore un peu plus illisibles… mais dans le bon sens du terme (i.e. jusqu’où pouvaient-ils aller).

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Green Bay L 23-24 0-1 do/L
2 vs Seattle (0-1) W 24-17 1-1 cwpo
3 @ Arizona (0-2) W 16-14 2-1 co/W
4 vs Tampa Bay (2-1) W 48-10 3-1 c
5 BYE
6 @ Miami (3-2) L 28-31 (OT) 3-2 o/TL
7 vs New England (4-2) L 31-38 3-3 wpo
8 vs NY Jets (3-4) W 24-10 4-3
9 @ Buffalo (2-6) W 41-9 5-3
10 vs Detroit (3-5) W 34-22 6-3 d
11 vs Minnesota (5-3-1) W 25-20 7-3 dwo
12 @ Detroit (4-6) W 23-16 8-3 do/W
13 @ NY Giants (3-8) L 27-30 (OT) 8-4 co/TT
14 vs LA Rams (11-1) W 15-6 9-4 cwp
15 vs Green Bay (5-7-1) W 24-17 10-4 do/W
16 @ San Francisco (4-10) W 14-9 11-4 co
17 @ Minnesota (8-6-1) W 24-10 12-4 dw
PLAYOFFS
WC vs #6 Philadelphia (9-7) L 15-16

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 12-4.
    • Par demi-saison : 5-3, 7-1.
    • Par quart de saison : 3-1, 2-2, 3-1, 4-0.
    • À domicile : 7-1.
    • À l’extérieur : 5-3.
    • Dans la division (d) : 5-1.
    • Dans la conférence (d+c) : 10-2.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 4-1.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 2-1.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 6-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 3-1-1-1.
    • En prolongation : 0-2.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 133-123 (0.520, 8e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 108-144-4 (0.430, 32e).
    • Écart entre les deux : -0.090 (32e).

Difficile d’échapper à l’ébaubissement en face de ce retournement de situation ; difficile aussi de ne pas rappeler que Chicago a non seulement bénéficié du plus gros écart entre bilan projeté et bilan réel, mais également du plus gros écart possible entre deux saisons – ils ont eu le calendrier le plus difficile en 2017 (0.559) et le plus facile en 2018 (0.430) ; difficile toujours de ne pas reconnaître que l’équipe a eu un meilleur niveau. Les Bears ont maîtrisé tous leurs sujets que ce soit à domicile, extérieur, division et conférence ; ils ont su s’imposer contre les équipes terminant en positif dont celles qualifiées en playoffs. L’équipe a enregistré huit victoires sans avoir été menée au score et ses fortunes se sont largement inversées dans les matchs à une possession par rapport à l’année dernière (0.600 vs. 0.250) – le bilan de 6-4 prouve que toutes leurs défaites se sont jouées à une possession dont deux en prolongations ; mais justement, la période supplémentaire n’a pas souri aux Bears, ce qui a coûté le seed #1 en playoffs, et la possibilité d’éviter le Wild Card.

 

La réalité

 

Vous êtes venus là pour cela, voilà l’état des lieux : 17.6 points encaissés dont 5.8 en première mi-temps (tops NFL) et 30 TDs dont 9 en première mi-temps (tops NFL) avec 17 points au total sur premier drive adverse (2e) et 38 points dans les deux dernières minutes des mi-temps (4e), 6 TDs marqués (top NFL), 36 ballons volés (top NFL) pour 96 points marqués grâce à eux (2e), 299.7 yards (3e) soit 25.97 par drive (top NFL), 4.8 yards par action (2e), 17.6 first downs (top NFL), 46 big plays (top NFL) dont 9 homeruns (11e), 40 voyages adverses en redzone (top NFL) dont 51.2% terminant en TD (7e), 38.2% des actions jouées dans sa moitié de terrain (2e), 34.9% de 3e tentatives autorisées (4e) et 26.8% des drives adverses terminant en 3&out (top NFL).

Si on veut chipoter, on peut trouver que l’escouade a souffert en deuxième mi-temps et surtout en dernier quart-temps car les adversaires voulaient revenir à tout prix : elle a été tellement dominatrice dans les 30 premières minutes qu’elle a encaissé 64.9% des points et 70% des TDs dans les 30 dernières minutes, les pires taux de la ligue. Mais à part cela, elle a largement contribué au grand bond du temps de possession général moyen avec +3:31 à 31:59 (3e NFL), dont notamment l’explosion du temps de possession moyen passé devant au score avec +16:22 à 36:06 !

Pour autant, ne dénigrons pas totalement l’attaque : elle a scoré +18 TDs à 44 (12e) pour atteindre le total de 50 (9e) grâce à l’aide de la défense, donc ce n’est pas comme si elle était encore au niveau de 2017. Elle a été plutôt équilibrée sur l’ensemble des quarts-temps avec une légère préférence en première mi-temps, ce qu’on voit notamment via les 37 points marqués sur premier drive (12e) ; d’où le retour des équipes en deuxième partie de match, mais rien d’aussi déséquilibré qu’en défense même s’il faudrait travailler les fins de match avec seulement 10 petits points dans les deux dernières minutes (25e). Les 25.6 points par match (10e) représentent une belle progression, mais la protection du cuir pose toujours problème avec 24 ballons perdus (22e) ; fort heureusement la défense a été là pour limiter leur impact comptable à 48 points (14e).

Partout ailleurs, on voit cette légère progression parfois insuffisante : +56.5 yards à 343.9 (21e), +0.5 yard par action à 5.4 (20e), +3.9 first downs à 20.5 (16e), +23 big plays à 63 (17e), +20 voyages en redzone à 57 (13e) dont +2.6% terminant en TD à 63.2% (10e), +5.6% de 3e tentatives converties à 40.3% (14e) et -11.8% de drives terminant en 3&out à 17.9% (8e). Tout cela a été aidé par le travail des autres escouades qui a offert 23 débuts de drives en terrain adverse (10e) et une position de départ moyenne sur les 29.84 yards (6e). Dernier bon point pour les joueurs de l’Illinois : ils ont été plus disciplinés avec 6.1 pénalités par match (8e) et 49.8 yards (6e).

Voici les récompenses de la saison :

De nouveau, le Season Review réfléchit, argumente (poivrée), pondère (toujours comme Christian), pèse-soupèse-surpèse-PEZCitron, ausculte (Of Personality), épluche (on-est-de-fous-pluche-on-rit), compulse (à Sion), compare (brise), contemple (du Soleil), concombre (non attendez)… enfin bref, redevenons sérieux, il n’y a pas à réfléchir 107 ans. L’arrivée du pass-rusher Khalil Mack a rendu une unité déjà en pleine progression littéralement infernale, et il reçoit logiquement la récompense suprême (de volaille) ; et nous allons faire le maximum pour qu’il puisse repartir chez lui sans être arrêté à la douane pour recel massif de beaux trophées.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Aaron+Rodgers+Khalil+Mack+Chicago+Bears+vs+AQS8kDLK30Dl.jpgBien qu’il ait été échangé tout juste une semaine avant le début de la saison de Chicago, il a déjà marqué le premier match de l’équipe de son empreinte, à Green Bay, en allumant toutes les loupiotes possibles en défenses : plaquage, plaquage à perte, pression, fumble forcé, fumble récupéré, strip-6, passe défendue et INT. Il n’a fait que continuer sur la même lancée de ce match (et de sa carrière) sur le reste de l’exercice, créant régulièrement la panique dans les attaques adverses : 47 plaquages dont 1 run stuff, 31.5 pressions dont 12.5 sacks (top team), 4 passes défendues, 1 pick-6, 6 fumbles forcés (2e NFL) et 2 fumbles récupérés car Mack lui pas se contenter de frisson de la chasse comme J.J. Watt, lui se jeter aussi sur bout de viande à terre. Cela faisait depuis 2014 que Chicago attendait un sackeur à 10+ unités sur une saison (Willie Young avec 10 en 2014), et il a été le fer de lance d’un des meilleurs pass-rushs de NFL avec 150 pressions réussies (6e) dont 50 sacks (3e).

Un certain maousse de la ligne défensive est deuxième derrière Mack (est-ce vraiment un suspense), mais nous en reparlerons rapidement, donc penchons-nous sur l’apport des autres Outside Linebackers. Ils ont été plus en verve ailleurs que dans cet exercice : Leonard Floyd a accumulé 15 pressions dont 4 sacks mais a surtout été efficace pour stopper le jeu au sol avec 49 plaquages dont 5 run stuffs et en couverture avec 4 passes défendues et un pick-6 ; il y ajoute 1 fumble récupéré malgré une moitié de saison avec la main dans le plâtre. Dans un temps de jeu limité derrière Mack et Floyd, Aaron Lynch a été un complément sympathique avec 2 run stuffs, 11 pressions dont 3 sacks, 1 passe défendue et 1 INT. La production d’ensemble a été bonne et Mack est un monstre, mais si l’équipe pouvait trouver un deuxième pass-rusher à ce poste, elle deviendrait littéralement intenable.

Nous allons passer en revue toutes les lignes de la défense, de la première à la dernière, et il va y avoir distribution de babioles rutilantes. Et pourtant, avec tant de joueurs excellents, l’un d’entre eux aurait pu finir sans récompense, ce qui aurait été dommageable : le capitaine lui-même, l’Inside Linebacker Danny Trevathan.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Danny+Trevathan+Tampa+Bay+Buccaneers+vs+Chicago+9NsT-_Pt6FUl.jpgAlors que la lumière a été attirée par d’autres membres de l’escouade, il a fait sa première saison complète à Chicago et il a été un véritable leader, constant, excellent et polyvalent. L’ex-Bronco a fait sa meilleure année dans l’Illinois : 102 plaquages dont 6 run stuffs, 6 pressions dont 2 sacks, 6 passes défendues, 2 INTs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Plus qu’une volonté de démontrer qu’il a une qualité insoupçonnée (on la connaît depuis un moment), c’est surtout la volonté de ne pas l’oublier dans la saison extraordinaire de la défense, même si d’autres méritent des honneurs plus « clinquants ».

Il y a du mieux en attaque, mais elle reste une énigme et en voici la preuve : le playcall offensif a contenu 45.2% de courses (6e)… c’est le leader en réceptions qui reçoit la récompense de meilleur joueur offensif… le coureur Tarik Cohen. Logique, non ?

S’il y a une chose que le Coach Of The Year Matt Nagy n’a pas changée à Chicago, c’est le fait d’utiliser les coureurs comme receveurs ; rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, Matt Forte avait établi le record de réceptions pour un coureur en une saison avec 102. Cohen représente exactement ce genre de joueurs : utilisable de multiples manières, qu’on peut aligner un peu partout pour créer des problèmes de matchup dans la défense, et diablement difficile à arrêter. Et en plus il a fait du grabuge sur équipes spéciales : 99 courses pour 444 yards (4.5), 3 TDs et 7 big plays (soit un taux de 7.1% – 2e NFL) + 71 réceptions pour 725 yards (dont 524 après réception), 5 TDs et 9 big plays + 33 retours de punts pour 411 yards (top NFL) soit une moyenne de 12.5. Il mène l’équipe avec 1602 yards cumulés dont 1169 yards en attaque, et sa moyenne de 6.2 yards par occasion (courses + ciblages) le situe 2e NFL. Désormais, il lui reste deux choses à travailler : mieux protéger la balle (7 fumbles dont 3 perdus), et ne pas toujours chercher le big play au risque de perdre des yards.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/New+England+Patriots+vs+Chicago+Bears+7z2sq3AkjIql.jpgÀ ses côtés, Jordan Howard a joué le rôle du coureur plus traditionnel, et sa saison a été moins efficace : 250 courses pour 935 yards (3.7) et 9 TDs + 20 réceptions pour 145 yards. Il a plutôt mal démarré et n’a pas vraiment réussi à trouver un rythme suffisant jusque tard dans la saison. Il est clair qu’il est plus à-même de foncer dans le tas que Cohen par son gabarit, donc il a eu son importance, mais il n’a pas forcément fait une saison à la hauteur des attentes ; sa libération n’est pas si surprenante. Il a fallu les apports de son partenaire et du Quarterback pour remonter la moyenne de l’équipe dans les stats d’ensemble du jeu au sol… et même là, il n’y a pas de quoi sauter au plafond : 121.1 yards par match (11e), 4.1 yards par course (27e), 16 TDs (7e) et 17 big plays (3e).

Vous ne rêvez pas : une moyenne de 4.1 yards par course vous place dans le dernier quart de la ligue ; l’année dernière, vous auriez été autour de la moyenne. Il est accepté que 4.0 représente la limite entre un bon jeu au sol et un jeu insuffisant – la moyenne de la ligue cette saison était à 4.4. Vive le GOB2018.

Autant le dire de suite, la ligne défensive n’a pas été loin de remporter le titre de Best Unit Of The Year, mais elle s’est fait voler la vedette par un autre groupe. Néanmoins, son travail a été remarquable toute la saison, et le leader de l’unité est toujours le Defensive End Akiem Hicks.

Que peut-on dire de nouveau sur lui ? Saviez-vous qu’il avait signé pour rejoindre LSU en 2009 mais des manquements au règlement NCAA concernant sa visite l’ont rendu inéligible pour l’année ? Il a travaillé dans un centre d’appel de DirecTV (IT’S FOOTBALL ON YOUR PHONE dixit les Manning Bros…) et a ensuite rejoint l’Université de Regina dans la province du Saskatchewan, au Canada. Il a joué au football style CFL et s’est fait suffisamment remarquer pour qu’il soit invité au East-West Shrine Game (où il a joué avec Ozamataz Buckshank et Splendiferous Finch probablement), puis drafté en NFL au troisième tour de 2012 par les Saints. De nos jours, si vous avez du talent, vous serez détecté où que vous soyez. Bref, tout cela pour dire que Hicks a encore été un monstre : 14.5 plaquages à perte (top team devant Mack à 13.5) avec 7 run stuffs et 7.5 sacks ; il a accumulé 55 plaquages, 22.5 pressions, 5 passes déviées et 3 fumbles forcés. Et il s’est même pris pour William « The Refrigerator » Perry en marquant un TD au sol.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Fitzpatrick+Akiem+Hicks+Tampa+Bay+Buccaneers+6tVhKBzwCCyl.jpgPour continuer sur la ligne, le Nose Tackle Eddie Goldman n’a cessé de progresser depuis sa draft : il est devenu le plot énorme qui occupe plusieurs Linemen à la fois, ouvrant les voies à ses partenaires ; mais ne croyez pas que cela l’a empêché de faire le travail lui aussi : 2.5 run stuffs, 3 sacks, 1 fumble récupéré et 1 safety parce que pourquoi se priver. Derrière Hicks et lui, des jeunes ont laissé leur marque : Roy Robertson-Harris et Bilal Nichols ont été de bons compléments dans un temps de jeu limité ; ils ont totalisé 6.5 run stuffs, 25 pressions dont 6 sacks, 2 passes déviées, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Cela s’est fait au détriment de Jonathan Bullard qui a disparu, mais les Bears possèdent là une sacrée profondeur chez les « gros » défensifs.

Ryan Pace a fait une draft prometteuse, et nous reviendrons plus loin sur certains, mais le meilleur d’entre eux est celui arrivé le plus tard. Une fois le holdout terminé et le retard rattrapé, le premier tour Linebacker Roquan Smith a vite pris la mesure de l’escouade dans laquelle il se trouvait. S’il a joué tous les matchs, il n’a pas été à plein régime tout de suite, et pourtant il finit en tête de l’équipe avec 122 plaquages (pas loin du record rookie de Chicago établi par Brian Urlacher lui-même). Il a été actif dans tous les compartiments, étant capable d’intervenir sur toute la largeur du terrain en un instant : 3 run stuffs, 10 pressions dont 5 sacks, 5 passes défendues et 1 INT. Il a tout pour être le prochain de la lignée historique au poste chez Da Bears après Clyde « Bulldog » Turner, Bill George, Dick Butkus, Mike Singletary et Urlacher. Il a logiquement pris la place de Nick Kwiatkoski qui est un joueur toujours utile pour dépanner, mais qui n’est pas la réponse absolue au poste ; il s’est rabattu sur les équipes spéciales, et il a forcé 2 fumbles.

Cet ensemble de talents donne un front-7 redoutable, et nous n’avons même pas encore parlé des Safeties (qui arrivent rapidement) ; vous comprenez pourquoi la défense contre la course de Chicago a été une des meilleures cette saison : 80.0 yards par match (top NFL), 3.7 yards par course (3e), 5 TDs (top NFL), 7 big plays (4e) et 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (5e). 47 run stuffs (17e) semblent former un total un peu haut, mais comme le playcall des adversaires a été très déséquilibré vers la passe (66.1% – 2e), cela donne un excellent taux de 13.8% de courses finissant en run stuffs (7e).

Bientôt sur vos écrans, la nouvelle comédie romantique DOINK ! avec Hugh Grant dans le rôle de Cody Parkey qui tente de faire passer son ami Danny DeVito dans le rôle du ballon entre Jennifer Aniston dans le rôle du montant droit, Renée Zellweger dans le rôle du montant gauche et au-dessus de Katherine Heigl dans le rôle de la transversale, mais le pauvre ne fait que se prendre des poteaux… des râteaux ; rien que de l’écrire, le Season Review a un peu honte. Un petit peu.

D’ailleurs, manquer un Field Goal victorieux en playoffs ne suffit pas forcément à faire de vous un Goat Of The Year ; les phases de kick en général n’ont pas été à la hauteur à Chicago. Bien entendu il y a Parkey et son 23/30 en FGs avec ses quatre poteaux contre Detroit et son double poteau contre Philly, mais sur les retours cela a été très compliqué aussi : les Bears n’ont réussi que 19.1 yards par retour (pire marque NFL) et ont concédé 24.9 yards par retour adverse (28e) ainsi qu’un TD. Du côté des punts, c’est déjà mieux : Pat O’Donnell est à 44.6 yards bruts (23e) et 40.4 yards nets (16e) avec 45.2% de punts dans les 20 yards adverses (6e), les retourneurs (i.e. Cohen) ont généré 12.5 yards (2e) et la couverture n’a autorisé que 7.5 yards par retour adverse (10e)… mais il y a eu un punt contré retourné pour un TD.

C’était serré avec la ligne défensive, mais ce sont les arrières qui remportent la récompense de meilleure unité. Ils ont aidé contre la course, et ils ont été la force principale d’une couverture redoutable : 61.4% (3e), 219.7 yards (7e), 5.8 yards par passe tentée (top NFL), 9.3 yards par complétion (2e), 22 TDs (8e), 27 INTs (top NFL) dont 5 picks-6 (top NFL), 73.2 de QB Rating adverse (top NFL), 1 seul match d’un Quarterback adverse à 300+ yards (top NFL), 39 big plays (4e) soit un taux de 10.3% (top NFL), 49.3% des réceptions gagnant un first down (top NFL) ou 92 passes défendues (top NFL) soit un taux de 14.9% (2e). Au fait, vous vous rappelez quel était ce QB à 300+ yards contre Chicago ? Ce héros intersidéral ? Aaron Rodgers ? Russell Wilson ? Tom Brady ? Jared Goff ? Nope, THE BROCKSWEILER, et il avait dépassé 300 yards AVANT la prolongation ! Alors, qui c’est qui rigole maintenant ?

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Kyle+Fuller+Chicago+Bears+vs+Detroit+Lions+D14H0SGeKBwl.jpgPlusieurs des membres de l’arrière-garde auraient mérité des récompenses supérieures, mais vu le talent dans l’escouade il fallait bien les répartir au maximum. Kyle Fuller aurait largement mérité le Defensive Player Of The Year : après un début de carrière très inconstant, il a été enfin solide en 2017, mais cette année il a littéralement explosé ; et ce même s’il a mal commencé avec cette INT de la victoire tombée contre Green Bay. Il n’a pas commis la même erreur par la suite : il s’est hissé au sommet de la NFL avec 21 passes défendues et 7 INTs ! Cela suffit à l’excuser de n’avoir rien d’autre pour aller avec ses 55 plaquages ; cela est largement suffisant. De l’autre côté, Prince Amukamara aussi a haussé le ton, même si cela n’a pas été du niveau de Fuller : 66 plaquages dont 3 run stuffs, 12 passes défendues, 3 INTs dont 1 pick-6 et 2 fumbles forcés pour celui qui continue de se bonifier avec le temps. Dans le slot, Bryce Callahan a répondu présent dans le classique triptyque de la position : défense contre la course (4 run stuffs) + pass-rush (2 sacks) + couverture (6 passes défendues et 2 INTs) ; même Sherrick McManis a été très sérieux en un temps de jeu réduit avec 4 passes défendues et 1 INT.

Le groupe des Cornerbacks a déjà été d’un sacré niveau, mais si en plus vous rajoutez les deux Safeties derrière avec Eddie Jackson et Adrian Amos, c’est ce qui catapulte le groupe au sommet. Jackson aurait lui aussi pu prétendre au titre de Defensive Player Of The Year, car sa deuxième saison a été une révélation : s’il peut se rendre utile contre la course et dans le pass-rush (2 run stuff et 1 sack), c’est un vrai démon en couverture avec 15 passes défendues et 6 INTs dont DEUX picks-6. Ah, et puisqu’il ne faut pas gâcher, il a également 2 fumbles forcés et 1 strip-6, ce qui lui donne 7 ballons volés (2e NFL à égalité avec Fuller) et 3 TDs sur la saison (top NFL). Amos a été le défenseur le plus utilisé (97.7%) et, s’il est un cran en-dessous, il a fait une saison pleine avec 9 passes défendues, 2 INTs et 1 fumble récupéré.

Elle a progressé avec notamment un bond spectaculaire de +15 TDs à 28 (14e), mais elle reste le talon d’Achille de l’équipe (enfin, quand les équipes spéciales ne s’y mettent pas) : l’attaque aérienne n’est pas encore au niveau où elle devrait être avec 222.8 yards par match (21e), 10.4 yards par complétion (17e) ou 46 big plays (22e). Mais nous parlerons des cibles un peu plus loin, donc focalisons-nous sur le Quarterback et sa protection.

Mitchell Trubisky an I avait été le mode « Ultra Rookie » avec un playbook contenant quatre tactiques ; l’an II a été plus intéressant avec une arrivée de talents en réception et un sophomore Quarterback émancipé. La saison du Biscuit est plutôt OK quand on regarde les stats : 66.6% de complétion, 3223 yards (7.4), 24 TDs, 12 INTs, 3 fumbles, 24 sacks, 95.4 de QB Rating, et il a bénéficié de 10 DPIs (2e NFL) ; ce n’est pas le premier Quarterback à qui on aurait pensé pour établir le top-3 des lanceurs les plus avantagés dans ce département.

Ce qu’on remarque aussi avec les chiffres, c’est qu’à part les DPIs et le taux de sack par passe tentée (5.5% – 10e NFL), aucun ne sort vraiment du lot, en bien ou en mal ; cela résume assez bien la performance du joueur : sympathique, sans plus. Il a démontré s’être amélioré en technique, en précision et en prise de décision, mais cela reste encore inconstant et il est parfois retombé dans ses travers. Il a encore été une menace redoutable avec ses jambes via 68 courses pour 421 yards (6.2) et 3 TDs avec 29 first downs. Quand il a raté deux matchs sur blessure, Chase Daniel a fait un intérim à 69.7%, 6.8 yards par passe tentée, 3 TDs et 2 INTs.

Vous avez sans doute remarqué les 24 sacks du Biscuit ; en effet, la ligne offensive n’a pas voulu qu’on l’émiette trop violemment. Si elle a encore dû composer avec les blessures, l’ensemble a été plus solide cette saison, surtout en protection avec 96 pressions concédées (5e) dont 33 sacks (8e) ; les taux par action de passe ont fait des « bonds » significatifs de -11% pour les pressions et -1.7% pour les sacks. Le Centre Cody Whitehair a joué toute la saison et a rendu une copie très satisfaisante en formant un vrai duo avec Trubisky. Les Tackles Charles Leno et Bobbie Massie ont raté très peu de snaps : Leno est toujours très solide, Massie est un petit cran en-dessous tout en tenant la route ; ils ont même fait mieux avec seulement 13 pénalités à eux deux (Leno en avait 13 à lui tout seul l’année dernière !). La soupe à la grimace a surtout été du côté des Guards : Eric Kush en difficulté, Kyle Long qui termine sa troisième saison consécutive sur IR et Bryan Witzmann qui dépanne en catastrophe pour un résultat convenable. La découverte a été le rookie de deuxième tour James Daniels qui a pris la place de Kush et qui ne l’a plus lâchée, apportant de la stabilité à un poste qui en avait besoin.

Malgré ce que nous avons dit ci-dessus, la refonte du corps des receveurs a quand même apporté de belles choses. Avec Kevin White toujours en hibernation, Zach Miller sous le coup de sa blessure horrifique et la libération de Cameron Meredith, il fallait bien que quelqu’un reprenne le flambeau. Si Cohen mène en réceptions, Allen Robinson mène en yards : 55 réceptions pour 754 yards et 4 TDs avec 11 big plays et 36 first downs ; il a forcé à lui seul 8 des 12 DPIs adverses (top NFL) ; une sympathique saison de reprise qui devrait en appeler de meilleures. Taylor Gabriel a été une autre addition gagnante avec 67 réceptions pour 688 yards et 2 TDs ; il devra essayer de trouver l’endzone plus souvent, mais ses qualités de dragster ont été intéressantes. La troisième signature a été celle de Trey Burton et c’est un peu l’inverse de Gabriel : il a marqué (6 TDs) mais on s’attendait à un peu plus que 54 réceptions et 569 yards ; il aura l’opportunité de faire plus lui aussi.

Une autre arrivée a été celle du rookie de deuxième tour Anthony Miller : inconstant mais une vraie machine à TDs avec 7 (top team) pour 33 réceptions et 423 yards. Chez les survivants du ménage, Josh Bellamy s’est surtout fait remarquer sur équipes spéciales, et Adam Shaheen a payé sa moitié d’année passée sur IR. On peut quand même noter les bonnes mains des receveurs avec seulement 13 drops (top NFL), mais il y a encore du travail pour avoir une unité cohérente.

So we meet again, Mister Cody Parkey. Oui, il avait été signé pour 4 ans et 15M$.

La digestion 15-6 des Rams en Week 14. Il y a eu la revanche contre Green Bay, l’élimination de Minnesota dans un match dominé où Chicago ne jouait quasiment plus rien, mais c’est en regardant ce Sunday Night Football avec les Bears étouffant puis digérant tel un boa constrictor la meilleure attaque de NFL qu’on a vraiment pris conscience de la qualité de la défense.

La défaite en Wild Card. Elle a fait ressortir tous les problèmes qui peuvent frapper l’équipe : elle a une défense de niveau Super Bowl, mais l’attaque et les équipes spéciales n’ont pas réussi à faire leur part pour former une équipe vraiment complète.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 KO vs Green Bay 6-9-1 Négative
2 @ Denver 6-10 Négative
3 MNF @ Washington 7-9 Négative
4 vs Minnesota 8-7-1 Positive
5 UKH @ Oakland 4-12 Négative
6 BYE
7 vs New Orleans 13-3 DivChamp
8 vs LA Chargers 12-4 Playoffs
9 @ Philadelphia 9-7 Playoffs
10 vs Detroit 6-10 Négative
11 SNF @ LA Rams 13-3 DivChamp
12 vs NY Giants 5-11 Négative
13 TG @ Detroit 6-10 Négative
14 TNF vs Dallas 10-6 DivChamp
15 @ Green Bay 6-9-1 Négative
16 SNF vs Kansas City 12-4 DivChamp
17 @ Minnesota 8-7-1 Positive

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 8.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 131-121-4 (0.520, 5e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 72-54-2 (0.570, 3e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 59-67-2 (0.469, 21e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.101 (5e).

Un calendrier de premier compliqué mais mitigé par le fait de recevoir la majorité des gros matchs à Soldier Field. Il n’empêche, regardez ce retour de bye week : il donne envie de rester hiberner chez soi ; le final ne sera pas une partie de plaisir non plus.