NFL Team Honors IV : Carolina

500-Panthers

Incroyable, la franchise sans aucune logique, Carolina, commence à avoir une logique dans ses résultats : depuis 2012, elle alterne entre saisons positives et négatives (7, 12, 7.5, 15, 6, 11, 7). Elle n’est pas parvenue à construire sur une belle saison 2017 et a suivi avec une saison médiocre 2018, mais nous aurions pu nous en douter avant. Rendez-vous donc en 2019 où les Panthers vont à nouveau trouver comment sortir les griffes et vont tout casser en NFL. Ils devraient peut-être changer leur slogan en #KeepPoundingEveryOtherYear, ça collerait mieux.

À lire en alternance.

 

CAROLINA PANTHERS
3e NFC South ~ 7-9

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Sur quelle case la fléchette tomberait-elle cette fois ? C’était bien sûr une référence au NFL Team Honors III et le fait que les Panthers étaient probablement une des équipes les plus inconstantes de la ligue : depuis 2002, c’était 7, 11, 7, 11, 8, 7, 12, 8, 2, 6, 7, 12, 7.5, 15, 6 et 11 victoires. Faites vos jeux !

Surtout qu’il y avait eu des changements un peu partout, et pas des moindres, à commencer par les deux Coordinateurs. Le prévisible Mike Shula avait laissé sa place à l’ancien Head Coach Norv Turner en attaque ; Steve Wilks, le deuxième patron consécutif de la défense de Carolina à obtenir un poste de Head Coach ailleurs, était remplacé par la promotion d’Eric Washington. Dans l’escouade de Nooooorv!, la ligne avait été victime de son succès en voyant partir le Guard Andrew Norwell, mais elle avait surtout connu des tuiles avec la blessure du sous-coté Right Tackle Daryl Williams (incertain pour le début de la saison) ; d’aucuns diraient que la mise sur IR de Matt Kalil poussant Taylor Moton sur le terrain n’était pas une tuile de même importance, mais quoi qu’il en soit la base offensive pouvait avoir des difficultés autour de Trai Turner. Cela risquait de se répercuter au sol pour Christian McCaffrey qui n’avait plus l’aide de Jonathan Stewart parti, mais qui avait vu le sympathique ex-Bronco C.J. Anderson arriver. Le Quarterback Cam Newton, lui, avait besoin d’un peu d’aide à la passe aux côtés de Devin Funchess et Good Ol’ Greg Olsen : l’équipe avait fait venir l’ex-Eagle dragster Torrey Smith, l’ex-Viking slot receiver Jarius Wright et surtout le premier tour D.J. Moore, déjà adoubé par Steve Smith Sr. lui-même. Dans l’ensemble, le potentiel était là, mais il fallait qu’il s’assemble correctement et que la ligne tienne.

Le côté aérien avait aussi été un sujet de contention dans l’intersaison en défense ; la refonte de l’arrière-garde ayant à moitié marché, les Panthers avaient remis l’ouvrage sur le métier à la draft avec les Cornerbacks deuxième tour Donte Jackson et troisième tour Rashaan Gaulden ; malheureusement, la signature intéressante de l’ex-Giant Cornerback Ross Cockrell avait terminé en fracture et sur IR, mais celle de l’ex-Titan Safety Da’Norris Searcy pouvait faire du bien. James Bradberry et Mike Adams pouvaient quand même se sentir un peu seuls par moments. Le front-7 devait faire un gros travail au sol ET dans le pass-rush : il avait enregistré le départ du Defensive Tackle Star Lotulelei remplacé par l’acquisition de Dontari Poe et la libération (puis retraite) de Charles Johnson. Il allait donc falloir surveiller la profondeur au poste de Defensive End derrière Mario Addison et l’immortel Julius Peppers ; le Defensive Tackle Kawann Short ainsi que le trident infernal de Linebackers Luke Kuechly – Thomas Davis – Shaq Thompson étaient toujours là, mais il fallait néanmoins supporter la suspension du deuxième pour les quatre premiers matchs de la saison.

La suspension de Davis ainsi que les problèmes dans la ligne offensive et la couverture représentaient exactement le type de raisons qui pouvaient précipiter les Cats dans un trou duquel ils ne pouvaient pas sortir, finissant à 5-6 victoires dans la poursuite de leur inconstance classique. Ou ils cassaient tout et devenaient champions, c’était possible aussi.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Dallas W 16-8 1-0 cwpo
2 @ Atlanta (0-1) L 24-31 1-1 do
3 vs Cincinnati (2-0) W 31-21 2-1
4 BYE
5 vs NY Giants (1-3) W 33-31 3-1 co
6 @ Washington (2-2) L 17-23 3-2 co
7 @ Philadelphia (3-3) W 21-17 4-2 cwpo/W
8 vs Baltimore (4-3) W 36-21 5-2 wp
9 vs Tampa Bay (3-4) W 42-28 6-2 d
10 @ Pittsburgh (5-2-1) L 21-52 6-3 w
11 @ Detroit (3-6) L 19-20 6-4 co
12 vs Seattle (5-5) L 27-30 6-5 cwpo/L
13 @ Tampa Bay (4-7) L 17-24 6-6 do
14 @ Cleveland (4-7-1) L 20-26 6-7 o/L
15 vs New Orleans (11-2) L 9-12 6-8 dwpo/L
16 vs Atlanta (5-9) L 10-24 6-9 d
17 @ New Orleans (13-2) W 33-14 7-9 dwp

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 7-9.
    • Par demi-saison : 6-2, 1-7.
    • Par quart de saison : 3-1, 3-1, 0-4, 1-3.
    • À domicile : 5-3.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 5-7.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 4-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 4-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-7.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-3-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 131-125 (0.512, 12e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 129-125-2 (0.508, 12e).
    • Écart entre les deux : -0.004 (17e).

L’année dernière, Carolina avait démarré 5-3 pour finir 6-2 et accéder aux playoffs ; cette année, la première moitié a été un peu meilleure, mais la deuxième a été catastrophique avec le pire bilan de la NFL (1-7). Si on creuse un peu plus, cela semble même illogique : les Panthers ont quatre victoires de moins qu’en 2017, mais ils ont un meilleur bilan contre les équipes ayant terminé en positif (4-3 vs. 5-4) dont celles qualifiées en playoffs (4-2 vs. 4-4). Cependant, on comprend vite la vraie raison : l’année dernière, l’équipe de Caroline était la reine des matchs serrés ; 8-1 dans les matchs à une possession dont une victoire acquise dans le dernier quart-temps. Cette saison, c’est 3-7 dont une victoire et surtout trois défaites dans les 15 dernières minutes ; et encore n’oubliez pas que la victoire en question a été arrachée via un comeback de -17 sur Philly. Comme nous le disons souvent, il est rare de pouvoir maintenir une telle réussite dans le money time d’une année sur l’autre.

 

La réalité

 

Ce que la défense donne, la défense reprend ; c’est elle qui avait permis la saison 2017, c’est elle qui a plié en 2018, forçant Ron Rivera à renvoyer deux assistants et à reprendre le playcall : +3.5 points encaissés à 23.9 (19e) dont un total de 52 sur premier drive adverse (29e), +12 TDs à 46 (22e), +36.1 yards à 353.2 (15e), +0.7 yard par action à 6.0 (26e), +2.1 first downs à 19.7 (11e) et +9 big plays à 68 (19e) soit un taux par action adverse de 9.2% (26e). Bien qu’elle n’ait pas autorisé davantage de voyages en redzone, elle a totalement explosé une fois dedans avec +22.5% terminant en TD à 70.2% (27e). De plus, si elle a su limiter l’avancée adverse sur 1e et 2e tentatives et qu’elle n’a pas passé énormément de temps dans sa moitié de terrain, elle n’a pas su forcer suffisamment de 3&outs (20.1% – 19e) et elle a un peu trop craqué sur 3e tentative (39.9% – 19e).

L’attaque a continué de progresser gentiment, et ce malgré les divers ennuis physiques de ses stars car elle a été un peu plus équilibrée avec 58.9% de passes (16e) : +0.8 point marqué à 23.5 (14e) et +8 TDs à 45 (11e), néanmoins le timing a été trop déséquilibré entre la première et la deuxième mi-temps puisque Carolina a la pire différence de points (-4.5) et de TDs (-10) entre les deux ; cela se voit avec une équipe plutôt efficace sur premier drive offensif avec 38 points (10e) mais trop peu efficace dans les deux dernières minutes des mi-temps avec 31 (30e). Pour continuer dans la progression : +49.5 yards à 373.2 (10e), +0.9 yard par action à 5.9 (8e), +2.2 first downs à 22.2 (8e), +11 big plays à 67 (12e), +5 voyages en redzone à 58 (12e) dont +8.2% de TDs à 62.1% (12e) ; de plus, comme en défense, on voit du positif dans les progressions sur 1e et 2e tentatives – ce qui donne un taux de conversion de 3e tentative toujours solide à 41.6% (9e) – et de la présence dans le terrain adverse. L’équipe reste également très disciplinée avec 5.8 pénalités par match (2e) pour 51.1 yards (7e), mais la chute de qualité de la défense a entraîné un temps de possession un peu moins bon de -1:33 à 30:44 (9e).

Voici les récompenses de la saison :

Si quelqu’un trouve une bonne raison de ne pas associer le coureur Christian McCaffrey et le Linebacker Luke Kuechly comme Most Valuable Player… il peut dire ce qu’il veut, le Season Review ne l’écoutera pas. Chacun dans leur escouade, ils ont été les pierres angulaires de l’équipe, et parfois les seules qui fonctionnaient quand le reste ne marchait pas très bien (certes, on peut mettre un petit bémol au défenseur qui a eu du mal à s’acclimater au nouveau schéma d’Eric Washington, mais il s’est bien rattrapé par la suite).

Quand il a été drafté, Run CMC a soulevé quelques questions, comme celle de sa capacité à supporter une grosse charge de travail et aller gagner les yards à la force des muscles. En réponse, il établit un record pour un coureur avec 107 réceptions (dépassant les 102 de Matt Forte en 2014), et il devient le 3e coureur de l’histoire à 1000+ yards au sol et 100+ réceptions sur une saison (après LaDainian Tomlinson en 2003 et toujours Forte en 2014). On peut toujours s’interroger sur la dépendance d’une attaque à un joueur avec des stats pareilles, mais étant donné que l’on a critiqué les Cats pour ne pas l’avoir assez utilisé sa saison rookie, il n’y a pas à se plaindre.

Et voici ces stats : 219 courses (10e NFL) pour 1098 yards (6e), 7 TDs et 53 first downs (8e) + 107 réceptions (8e) à 86.3% de réception (3e) pour 867 yards (dont 848 yards après réception – top NFL), 6 TDs et 41 first downs… + 1 passe de TD parce que pourquoi pas après tout. Au total, cela nous fait 326 touches (3e) soit 41.1% de l’attaque (6e) pour 1965 yards (3e) soit 31.7% de l’attaque (4e), 13 TDs (8e) soit 28.9% de l’attaque (9e) et 94 first downs (3e). Profitons-en pour rajouter sa moyenne de 5.7 yards par occasion (courses + ciblages), ce qui le place 5e NFL. Il a été tellement productif qu’il termine meilleur marqueur de l’équipe à 78 points, +6 par rapport au Kicker Graham Gano. Que voulez-vous dire après ça ?

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Luke+Kuechly+Carolina+Panthers+vs+Philadelphia+-n89xRxDtlbl.jpgEn « face », Luuuuuuuke a accumulé 130 plaquages (8e) dont 93 solo (9e), un total ahurissant de 22.5 run stuffs (top NFL À +9.5 DU DEUXIÈME) soit 17.3% de ses plaquages, 7 pressions dont 2 sacks, 6 passes défendues, 1 INT, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. S’il n’a pas joué tous les snaps (93.1%), il a joué tous les matchs, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2014 (il a raté 10 matchs entre 2015 et 2017) ; quoiqu’il en soit, il reste un modèle de constance et de qualité rare en NFL. Cela nous permet également de parler des ses compères : Thomas Davis, malgré sa suspension et l’âge, continue d’être un vrai lieutenant infatigable avec 79 plaquages dont 5 run stuffs, 6 passes défendues et 2 fumbles récupérés. Il va être difficile à remplacer maintenant qu’il est parti, surtout avec un Shaq Thompson qui continue de moins jouer parce qu’il a toujours les mêmes soucis en couverture avec 1 passe défendue ; au moins il est plus actif dans le pass-rush avec 3.5 sacks en 9.5 pressions.

Le poste d’Offensive Tackle a été atteint par les blessures très rapidement : Matt Kalil n’a même pas pu démarrer la saison (et de toute façon on connaît son « niveau »), et Daryl Williams n’a pas fini le match de Week 1 avant de le rejoindre sur IR. Passez par la case « catastrophe offensive », ne touchez pas 20000 euros… mais voilà-t-y-pas que le pion-panthère s’est arrêté sur la case « chance », et Ron Rivera a tiré une carte qui disait : « vous avez drafté un jeune talent au 2e tour de 2017 et il vous sauve la mise, rejouez ». Le sophomore Taylor Moton s’est installé à droite, devenant le deuxième joueur le plus utilisé de l’équipe à 1115 snaps (1052 en attaque), répondant présent toute la saison avec une certaine préférence pour la protection (ce qui a été global à toute l’unité). Il devrait logiquement gagner sa place de titulaire définitive en 2019 à droite… le souci c’est ce qu’il va se passer à gauche, mais nous y reviendrons.

Impossible de ne pas la donner à Christian McCaffrey étant donné sa production, donc autant passer à la suite car nous parlerons des autres armes offensives dans les récompenses suivantes.

Il n’a pas eu le même impact dans le pass-rush que les années précédentes (ce qui explique pourquoi le secteur va prendre son coup de tromblon plus tard), mais alors qu’il est difficile de trouver un vrai lieutenant à CMC pour le titre d’Offensive Player Of The Year, le Defensive Tackle Kawann Short n’a pas de mal à être celui de Kuechly pour le titre de Defensive Player Of The Year.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Kawann+Short+Shaq+Green+Thompson+Dallas+Cowboys+72F2RJuJd40l.jpgLe maousse a encore fait une saison pleine au coeur de la ligne défensive avec une vraie propension contre la course via 42 plaquages dont 10.5 run stuffs (5e NFL), soit un taux de 25% (5e aussi) ! Et encore, c’est sans compter les actions où il a servi de point focal aux Offensive Linemen adverses afin de les occuper et d’aider ses partenaires à finir l’action ; c’est grâce principalement à Kuechly et lui que les Panthers mènent la ligue avec 72 run stuffs soit 18.8% des courses adverses. Il a complété avec 10 pressions dont 3 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble forcé.

Cependant, si on peut finir sur le sujet, le résultat final de la défense contre la course n’est pas si mirobolant qu’on pourrait le croire d’après cette stat des run stuffs… en fait c’est même le contraire, car elle a chuté par rapport à 2017 : avec seulement +1.9 courses adverses par match à 24.0 (8e), elle a cédé +24.7 yards par match à 112.8 (12e), +0.7 yard par course à 4.7 (23e), +6 TDs à 13 (15e), +7 big plays à 17 (26e) et +3 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards à… 3 (elle n’en avait autorisé aucun l’année dernière).

Alors, à qui la faute ? Bien qu’elle ait parfois manqué de puissance pour faire des stops et forcer des punts, la ligne défensive a quand même fait un bon travail en majorité : aux côtés de Short, vous avez l’émergence de Kyle Love qui a été prometteur, et la signature de Dontari Poe a été utile comme Nose Tackle qui occupe des bloqueurs tout en allant parfois finir le travail (2 run stuffs). Love a d’ailleurs été partout avec 1.5 run stuff, 1.5 sack, 1 passe déviée, 3 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés, soit une des vraies satisfactions qui a permis de masquer la régression de l’ancien premier tour Vernon Butler. Les Defensive Ends ont participé aussi à l’image de Mario Addison avec 6 run stuffs. C’est surtout derrière, malgré le travail de Luuuuuke, que le bât a blessé ; l’équipe a laissé un peu trop régulièrement d’espace dans les niveaux 2 et 3 de la défense.

À l’instar de la récompense de Most Valuable Player, difficile de départager les deux énergumènes suivants pour le titre de Rookie Of The Year : le premier tour receveur DJ Moore et le deuxième tour Cornerback Donte Jackson terminent à égalité avec le même mot d’ordre – THE NEEEEEED FOR SPEEEEEEED.

Commençons par Jackson car Moore nous permettra de parler un peu des cibles de passe. Le dragster défensif a pris la place de Daryl Worley échangé à Philadelphie, et il a fait toute la saison pour un résultat très encourageant malgré les accrocs habituels d’un première année à un poste exposé. N’ayant pas peur de tenter sa chance et d’aller au carton si besoin, Jackson a démontré une certaine polyvalence avec 73 plaquages dont 4 run stuffs, 1 sack, 9 passes défendues, 4 INTs, 1 fumble forcé ; il a même réussi un retour de transformation à deux points dans le match aller contre New Orleans, celui qui a remis son équipe à 3 points des Saints. Depuis le départ de Josh Norman, les Cornerbacks manquaient un peu de peps, et il semble être le meilleur candidat pour en remettre.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Donte+Jackson+Michael+Gallup+Dallas+Cowboys+lG2C-jVo2_Sl.jpgMoore avait un sacré challenge à relever, adoubé par Steve Smith Sr. pendant la draft comme son successeur : il a répondu en trouvant lentement sa place dans l’attaque pour finir par devenir le receveur le plus productif. Il a utilisé ses qualités intrinsèques connues avant la draft : sa vitesse et son explosivité lui ont permis de souvent transformer une petite passe en gain substantiel. Il termine avec 55 réceptions à 67.1% pour 788 yards dont 406 après réception, 2 TDs et 33 first downs, tout en rajoutant 13 courses pour 172 yards ; il se place comme deuxième offensif en production derrière CMC avec 960 yards dans une première saison engageante.

Et qui trouve-t-on derrière Moore ? Devin Funchess ? Raté, et c’est en partie le problème : le receveur devenu de facto #1 avec le départ de Kelvin Benjamin continue d’avoir de gros soucis avec les drops (7), et il a semblé être de plus en plus mis à l’écart au cours de la saison ; il termine avec 44 réceptions pour 549 yards et 4 TDs, ainsi que 35 first downs (soit 79.5% de ses réceptions – top team). En fait, il a même été dépassé par une autre arme polyvalente, le sophomore Curtis Samuel : pourtant freiné au début de la saison par un problème mineur au coeur, il a joué sa meilleure partition de Ted Ginn Jr… junior en accumulant 47 touches pour 578 yards et 7 TDs dans un rôle de playmaker dangereux. On peut aussi ajouter l’efficace Jarius Wright avec 25 first downs en 43 réceptions (pour 447 yards et 1 TD) et Torrey Smith qui a fait des apparitions sympathiques à 2 TDs.

Au niveau des Tight Ends, c’est bonne nouvelle mauvaise nouvelle : la mauvaise, c’est que Greg Olsen a encore été poursuivi par les blessures, postant seulement 27 réceptions pour 291 yards et 4 TDs ; la bonne, c’est que le rookie de quatrième tour Ian Thomas a pu se montrer avec 36 réceptions pour 333 yards et 2 TDs, et surtout il a pu montrer ses qualités comme protecteur. Néanmoins, il est très probable que le groupe manque à nouveau d’un vrai receveur #1 (vous savez, le même état de fait qui a amené Benjamin la première fois).

Comme nous l’avons rapidement évoqué plus tôt, le poste d’Offensive Tackle continue d’être un problème : l’équipe pourrait bien continuer à voir un carrousel au poste qui dure depuis un paquet de temps (au moins à l’époque il y avait Jordan Gross présent). Et ce ne serait pas une bonne chose pour une ligne qui a déjà souffert cette saison : bien que Moton ait fait ce qu’il a pu, les absences de Williams et Kalil ont forcé à signer Chris Clark à gauche ; l’ex-Texan a beaucoup joué et n’a pas été catastrophique, ou du moins il a été meilleur que Marshall Newhouse. Au milieu, Ryan Kalil a fait une dernière saison sérieuse mais loin d’être géniale. C’est surtout chez les Guards que l’unité a été bousculée : Greg Van Roten est le seul à avoir joué tous les snaps offensifs (1057) mais sa copie finale est passable, Trai Turner a connu une certaine régression avec en plus une blessure, et son remplaçant Tyler Larsen n’a pas été aussi bon qu’en 2017. C’est ce qui rend la performance de CMC encore plus folle : l’unité n’a pas été surpuissante en run block.

Nous avons déjà vu par le passé que ces problèmes de Tackles influent sur la saison de Cam Newton. Pour autant, on ne peut pas dire que le Quarterback a fait une mauvaise année, au contraire : pour sa première collaboration avec le Coordinateur Norv Turner, il a été bien plus prompt à viser court (hello CMC) et à prendre ce qu’on lui donnait plutôt que d’arroser à longue distance ; et cela bien avant que la deuxième possibilité soit impossible à cause d’une blessure à l’épaule handicapante. De fait, cela se répercute dans ses statistiques… mais on remarque quand même du mieux : 67.9%, 3395 yards (7.2), 24 TDs, 13 INTs, 0 fumble (!), 29 sacks et 94.2 de QB Rating + 101 courses pour 488 yards et 4 TDs. C’est son meilleur taux de complétion en carrière (et de loin – le précédent était de 61.7% !), son 2e QB Rating, et même sa moyenne de yards par passe tentée a augmenté par rapport à 2017 et 2016. On pourrait penser que les yards après réception représentent une énorme part et donc qu’il a surtout bénéficié d’armes explosives, mais leur taux est de 51.4% dans la production aérienne (10e) : une bonne partie certes, mais pas astronomique non plus.

À ce propos, une fois la saison perdue et Newton au repos après la Week 15, Taylor Heinicke s’est blessé lors du match de Week 16 (61.4%, 5.6 yards par passe tentée, 1 TD et 3 INTs) puis Kyle Allen a terminé la saison avec une performance sérieuse contre New Orleans, mais il reste à voir si la défense des Saints était motivée (64.5%, 8.6 yards par passe tentée, 2 TDs).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Christian+McCaffrey+New+England+Patriots+vs+svpOdGUXTApl.jpgNous en avons déjà fait le tour : l’attaque terrestre a été le meilleur secteur cette saison, avec bien entendu la grosse performance de Christian McCaffrey ajoutée à celle de Cam.

Il restera quand même le grand mystère C.J. Anderson qui a totalisé 24 courses pour 104 yards avant d’être libéré et de faire les beaux jours des Rams. Étant donné que Fozzy Whittaker s’est blessé avant la saison et que Cameron Artis-Payne ne récupère que des miettes, c’était clairement la chasse gardée du #22. Carolina a fini avec 133.5 yards par match (4e), 5.1 yards par course (top NFL), 17 TDs (6e), 15 big plays (8e), 4 matchs d’un coureur à 100+ yards (7e) et seulement 38 run stuffs concédés (4e).

107 pressions (30e) soit un taux par action de passe adverse de 20.2% (28e) dont 35 sacks (27e) soit un taux de 6.2% (25e) : sans équivoque, le pass-rush a été le secteur le plus déficient à Carolina cette saison. Non content d’avoir aidé contre la course, Addison a été le leader avec 21 pressions dont 9 sacks (tout en ajoutant 2 fumbles forcés). Le légendaire Julius Peppers termine à 17 pressions dont 5 sacks (plus 2.5 run stuffs, 6 passes déviées, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré) ; le problème, c’est qu’il soit le deuxième meilleur Defensive End de l’équipe à 38 ans et sur un nombre de snaps limité (50.8%). Wes Horton a été la vraie déception : avec à peine 30 snaps de moins que « Poivres », il n’a réussi que 1.5 run stuff, 3.5 pressions dont 1.5 sack (avec 1 passe déviée) ; il a même moins de sacks que la belle histoire Efe Obada (2), qui a en plus réussi 2 passes déviées et 1 INT. Avec le départ de Peppers, il va falloir rapidement trouver une solution chez les Panthers pour ramener du mordant sur les ailes.

Nous avons déjà édulcoré le sujet dans les récompenses précédentes : la franchise a su renforcer quelques secteurs avec des signatures intelligentes, comme celles de Wright et Poe… mais celle qui a eu le plus d’impact (à plusieurs niveaux) est celle du Safety Eric Reid. Mais venez, nous allons en parler un peu mieux dans la récompense suivante.

En effet, mis à part Reid, il y a un secteur dans lequel les ajouts n’ont pas apporté l’effet attendu à cause des blessures : c’est celui des arrières avec Ross Cockrell et Da’Norris Searcy. C’est toujours un peu difficile de parler de bust dans ces conditions, mais pour 2018 cela reste la vérité : l’ex-Steeler et Giant Cockrell n’a pas pu jouer un snap de la saison, alors que l’ex-Bill et Titan Searcy l’a rejoint sur IR après seulement deux petits matchs.

James Bradberry a été le défenseur le plus utilisé (99.4% des snaps) et il a fait une saison à la Bradberry : inconstante ; il a été actif avec 70 plaquages, 1 sack, 15 passes défendues, 1 INT et 1 fumble forcé, mais on ne sait jamais vraiment ce qu’on va avoir avec lui. Dans le slot, Captain Munnerlyn a été égal à lui-même : moyen un peu partout ; il sait aider à la course et contre la passe, mais il ne va pas vous renverser avec une performance délirante : 1.5 run stuff, 2 sacks, 9 passes défendues, 1 INT et 1 fumble récupéré.

Chez les Safeties, Reid a été une vraie bouffée d’oxygène dans un groupe qui en avait besoin : non seulement cela a mis un terme (du moins en ce qui LE concerne) à cette histoire de « collusion de propriétaires » pour ne pas le signer, mais il a aussi rappelé qu’il était un bon joueur. Il a été un leader et une présence rassurante avec 71 plaquages dont 3 run stuffs, 1 sack, 5 passes défendues et 1 INT ; il n’est pas surprenant que l’équipe l’ait resigné sans réfléchir. À ses côtés, Mike Adams a été le maraudeur habituel en couverture avec 6 passes défendues et 3 INTs, mais il a bien moins d’impact contre la course ; c’est d’ailleurs un des soucis dans l’unité, ce qui explique aussi les problèmes de la défense au sol.

Quoi qu’il en soit, le manque de pass-rush et l’inconstance en couverture ont quand même eu de gros effets : 66.7% de complétion (25e), 7.3 yards par passe tentée (27e), 32 TDs (27e), 13 INTs (15e) et 99.6 de QB Rating adverse (25e).

La victoire 36-21 en Week 8 contre Baltimore. Le match le plus complet contre une future équipe de playoffs : tout est allé dans le sens des Cats dans cette victoire convaincante contre une défense pourtant terrifiante.

Le rotoplaf 52-21 en Week 10 contre Pittsburgh. Un premier drive intéressant, et puis rideau : le reste a été un non-match intégral et le début de l’implosion de Carolina en deuxième partie de saison.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 vs LA Rams 13-3 DivChamp
2 TNF vs Tampa Bay 5-11 Négative
3 @ Arizona 3-13 Négative
4 @ Houston 11-5 DivChamp
5 vs Jacksonville 5-11 Négative
6 UKH @ Tampa Bay 5-11 Négative
7 BYE
8 @ San Francisco 4-12 Négative
9 vs Tennessee 9-7 Positive
10 @ Green Bay 6-9-1 Négative
11 vs Atlanta 7-9 Négative
12 @ New Orleans 13-3 DivChamp
13 vs Washington 7-9 Négative
14 @ Atlanta 7-9 Négative
15 vs Seattle 10-6 Playoffs
16 @ Indianapolis 10-6 Playoffs
17 vs New Orleans 13-3 DivChamp

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 6.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 128-127-1 (0.502, 16e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 69-59 (0.539, 8e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 59-68-1 (0.465, 25e).
    • Écart entre domicile et extérieur : 0.074 (8e).

Avec l’AFC South prévue, rien n’est facile, surtout que les Cats iront à Houston et Indy ; au moins ils ont évité en plus des déplacements aux Rams et à Seattle, mais cela corse leur calendrier à domicile. Quoiqu’il en soit, s’ils veulent revenir du bon côté de l’équilibre, ils ont intérêt à avoir un matelas avant la fin du programme car le dernier tiers est relevé, et ne parlons même pas de la dernière ligne droite.