NFL Team Honors IV : Buffalo

500-Bulls

Le beau rêve des playoffs n’aura duré qu’un an, mais au moins Sean McDermott et Brandon Beane avait annoncé la couleur : il fallait régler plusieurs problèmes et cela passerait par une saison compliquée. Dont acte : l’attaque a été encore moins productive et malgré tout le travail d’une défense largement sous-cotée cette saison, cette dernière n’a logiquement pas pu faire de miracles. La franchise espère avoir enfin trouvé son franchise Quarterback et veut pouvoir se tourner ailleurs pour faire en sorte que cela s’améliore pour 2019… et, pourquoi pas, stopper cette série de 19 saisons consécutives sans 10+ victoires (la plus longue en cours).

À lire en se réveillant (mal).

 

BUFFALO BILLS
3e AFC East ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Si j’avance et tu recules, comment veux-tu que… nous retournions en playoffs une année de plus ? En effet, il y avait eu des circonstances favorables pour mettre fin à ces 17 années sans playoffs (plus longue disette des quatre sports américains majeurs), et il était légitime de se poser la question de la solidité de ce résultat.

L’équipe avait principalement eu des problèmes dans les airs en attaque et au sol en défense, d’où les décisions de l’intersaison du General Manager Brandon Beane. Du côté offensif, les plus importantes étaient bien évidemment le départ du Quarterback Tyrod Taylor, l’arrivée… et le départ très rapide d’A.J. McCarron ainsi que la draft du premier tour Josh Allen estampillé futur franchise Quarterback ; le temps qu’il se forme, c’était Nathan Peterman qui se retrouvait titulaire. Chez les cibles, l’ex-Jet receveur Jeremy Kerley devait apporter du soutien à Kelvin Benjamin – Andre Holmes et au Tight End Charles Clay afin de remettre un peu d’énergie dans le jeu de passe ; ce que ne pourrait pas faire l’ex-Brown Corey Coleman, échangé et libéré aussitôt. Au sol, le vénérable et inamovible coureur LeSean McCoy allait s’occuper, comme toujours, de porter le cuir le plus loin possible. Néanmoins, les deux secteurs offensifs avaient besoin de qualité sur la ligne, et c’était là que le plus gros ménage avait eu lieu : retraites des excellents Centre Eric Wood et Guard Richie Incognito ainsi qu’échange du Tackle Cordy Glenn ; l’ex-Bengal Centre Russell Bodine (décevant à la fin), l’ex-Raven Vladimir Ducasse (sympathique sans plus) et le sophomore Dion Dawkins prenaient leur place, tout en posant autant de questions.

La défense avait vu les arrivées de l’ex-Panther Defensive Tackle Star Lotulelei, du premier tour Linebacker Tremaine Edmunds et du troisième tour Defensive Tackle Harrison Phillips pour boucher les trous contre la course, un secteur qui souffrait depuis un moment. Ce front-7 devait faire mieux avec des vétérans solides comme le Defensive Tackle Kyle Williams, le Defensive End Jerry Hughes ou le Linebacker Lorenzo Alexander (l’ajout de l’ex-Redskin Linebacker Trent Murphy pouvait être très intéressant) ; il avait également besoin que les sophomores participent encore davantage : le Defensive End Shaq Lawson en restant en bonne santé et le Linebacker Matt Milano en confirmant une prometteuse saison 2017. Au niveau de la couverture, l’équipe avait ajouté le vétéran Cornerback Vontae Davis au trio infernal Tre’Davious White – Jordan Poyer – Micah Hyde ; si les quatre (et surtout l’ex-Colt) pouvaient rester sur le terrain toute la saison, il fallait souhaiter bonne chance aux Quarterbacks adverses.

Avec le départ de Taylor, c’était une arme en moins au sol, avec le départ de McCarron, c’était le Peterman Show. Les Bills s’étaient quasiment mis un auto-ultimatum en ce qui concerne l’efficacité du jeu aérien : avec toutes les parties mouvantes entre le Quarterback, les receveurs et la ligne offensive, c’était assez flou. La défense pouvait relever la tête avec les ajouts, mais il y avait trop d’incertitudes par ailleurs pour être optimiste quant au retour de Buffalo en playoffs.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Baltimore L 3-47 0-1 cwp
2 vs LA Chargers (0-1) L 20-31 0-2 cwp
3 @ Minnesota (1-0-1) W 27-6 1-2 w
4 @ Green Bay (1-1-1) L 0-22 1-3
5 vs Tennessee (3-1) W 13-12 2-3 cwo
6 @ Houston (2-3) L 13-20 2-4 cwpo
7 @ Indianapolis (1-5) L 5-37 2-5 cwp
8 vs New England (5-2) L 6-25 2-6 dwp
9 vs Chicago (4-3) L 9-41 2-7 wp
10 @ NY Jets (3-6) W 41-10 3-7 d
11 BYE
12 vs Jacksonville (3-7) W 24-21 4-7 co/W
13 @ Miami (5-6) L 17-21 4-8 do
14 vs NY Jets (3-9) L 23-27 4-9 do/L
15 vs Detroit (5-8) W 14-13 5-9 o/W
16 @ New England (9-5) L 12-24 5-10 dwp
17 vs Miami (7-8) W 42-17 6-10 d

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 6-10.
    • Par demi-saison : 2-6, 4-4.
    • Par quart de saison : 1-3, 1-3, 2-2, 2-2.
    • À domicile : 4-4.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division (d) : 2-4.
    • Dans la conférence (d+c) : 4-8.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 2-7.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 0-7.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-3.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 127-129 (0.496, 18e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 133-121-2 (0.523, 6e).
    • Écart entre les deux : 0.027 (7e).

La montée en puissance de l’AFC South et de Chicago ont rendu le calendrier bien plus compliqué que prévu, et c’est ce qui a majoritairement plombé l’année des Bills : pour preuve, ils étaient 6-2 l’année dernière dans les matchs à une possession, et 3-3 cette année (trois victoires de moins – quelle coïncidence). Autre explication : en 2017, Buffalo avait réussi à accrocher deux équipes de playoffs à son palmarès (2-6), c’est la bulle en 2018. Sinon, on peut remarquer le mieux sur la deuxième partie de saison finie à l’équilibre (4-4), mais on remarque aussi que les victoires ont été contre des équipes ne terminant pas en positif ; de plus, les Bills ont perdu bien plus de matchs (sept) sans même parvenir à rejoindre l’adversaire au score. Il n’y a qu’un secteur dans lequel Buffalo a été constant entre 2017 et 2018 (malheureusement), c’est de terminer dernier de la ligue avec un écart moyen de -18.7 points dans leurs défaites. Et enfin, s’il fallait résumer la franchise en une stat, la voici : elle a été capable de gagner un match par +31 et d’en perdre un autre par -44 dans la même saison (aucune autre équipe NFL n’a fait un grand écart pareil).

 

La réalité

 

Les TDs défensifs encapsulent un peu l’histoire de la saison de Buffalo : ils en ont marqué moins (aucun) et surtout offert plus (5 – pire marque de la ligue), dont QUATRE picks-6 (pire total aussi) ; cela constitue la majeure différence dans les TDs inscrits (-2 à 29 – 29e) et encaissés (+6 à 44 – 18e). Dans la même veine, seulement 10 joueurs ont scoré un TD contre 16 la saison dernière. L’équipe a en général démarré fort : dans le premier quart-temps, c’est 11 TDs marqués (4e) et 8 TDs encaissés (9e), 5.0 points marqués (9e) et 4.0 points encaissés (9e), 35 points marqués sur le premier drive (14e) et 14 encaissés (top NFL)… mais la suite a été bien plus mauvaise avec notamment un terrible deuxième quart-temps (5 TDs marqués et 20 TDs encaissés, juste pour exemple) ; et ne parlons pas des deux dernières minutes des mi-temps avec 29 points marqués (31e) et 87 points encaissés (31e). Si la défense a été présente pour voler 27 ballons (8e) et que l’attaque en a profité pour scorer 61 points (13e), l’attaque en a perdu 32 (30e), ce qui a amené 83 points (27e). Comme toujours avec Buffalo : du bon et du moins bon.

Offensivement, les Bills sont redescendus sous 300 yards par match à 298.6 (30e), avec 4.7 yards par action (31e), 17.7 first downs (27e), 58 big plays (23e), 41 voyages en redzone (28e) ; ils ont gagné en moyenne 1.5 yard sur 1e tentative (32e) et 0.3 sur 2e tentative (28e), ce qui provoque logiquement trop de 3e tentatives longues et un très mauvais taux de conversion de 31.6% (30e). De l’autre côté, la défense mérite probablement d’être élue NFL Most Underrated Play… uuuh Unit, car dans l’indifférence (ou presque) elle a fait un bond spectaculaire par rapport à l’année dernière, disant « zut » (pour rester poli) au GOB2018 : 294.1 yards encaissés (2e), 4.9 yards par action (3e), 18.3 first downs (4e), 48 big plays (2e) dont seulement TROIS homeruns (top NFL), 36.5% de 3e tentatives autorisées (8e) ; cela en plus de la stat déjà donnée sur les ballons volés. Elle a néanmoins eu du mal dans deux secteurs : le pass-rush (nous y reviendrons) et en redzone : bien qu’elle n’ait autorisé que 52 voyages adverses (14e), 70.8% ont terminé en TD (29e). Et histoire d’enfoncer encore le clou sur la différence de qualité entre les deux escouades : l’attaque a patiné malgré une bonne position moyenne de départ sur ses 29.56 yards (8e) alors que la défense a dû démarrer en moyenne sur les 31.36 yards adverses, la position la plus désavantageuse en NFL cette saison.

Voici les récompenses de la saison :

Avec les Lions, il y avait hésitation parce qu’il y avait des points négatifs qui empêchaient de désigner da real MVP, avec les Bills c’est surtout qu’il est impossible de dissocier l’impact de deux défenseurs : le Defensive End Jerry Hughes et le Linebacker Lorenzo Alexander ont été des piliers inébranlables de ce qui fait des Bills une équipe à 6-10 et non le #1 de la draft (i.e., la défense). Leur qualité était connue, ils n’ont fait que la confirmer dans une saison 2018 pleine.

Alexander a encore fait une année remarquable dans sa position préférée de Strong Outside Linebacker. Buffalo a mis du temps à savoir comment l’utiliser en 2017, mais avec les présences de deux jeunes talents à côté de lui en 2018, le joueur de 35 ans a pu trouver sa place et son utilisation maximale ; le résultat est éclatant : bien qu’il n’ait joué que 62% des snaps défensifs, il totalise 73 plaquages dont 6.5 run stuffs, 17.5 pressions dont 6.5 sacks, 9 passes défendues, 2 INTs, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Le temps semble n’avoir pas de prise sur lui, et les Bills espèrent pouvoir en profiter encore un peu.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Lorenzo+Alexander+Jerry+Hughes+Buffalo+Bills+nufepqIXFpOl.jpgUn autre membre de la belle trentaine, Hughes a été le leader de la ligne défensive ; le vétéran Kyle Williams a fini avec plus de snaps que lui à cause de sa participation aux équipes spéciales. Son activité a été de tous les instants et dans tous les secteurs : 37 plaquages dont 9.5 run stuffs (soit un taux de 25.7%, 4e NFL !), 26 pressions dont 7 sacks (top team), 1 passe déviée et 3 fumbles forcés. Certes, comme dit précédemment, le pass-rush a été un petit souci cette année à Buffalo si le leader est à 7 sacks et son lieutenant à 6.5, mais cela n’a rien à voir avec la qualité de Hughes qui est ciblé par les Offensive Linemen (et autres bloqueurs), et qui arrive pourtant à planter sa tente dans le backfield adverse avec régularité.

Sur le reste de la ligne défensive, nous avons la progression intéressante de Shaq Lawson ; comme si la signature de Trent Murphy lui avait donné un coup de soulier dans le grand glutéal. Il doit gagner en volume de jeu (43.4% des snaps) et peaufiner son pass-rush, mais il a été bien plus actif sur le terrain contre la course et la passe avec 3.5 run stuffs et 6 passes déviées (!) ; il ajoute 13 pressions dont 4 sacks et 2 fumbles forcés. Murphy s’est battu contre les blessures avant et pendant la saison mais il n’a pas été inutile avec 13 pressions dont 4 sacks, 1 passe déviée, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. À l’intérieur, le nouveau retraité Kyle Williams a tout juste été rattrapé par l’âge : 4 run stuffs, 18 pressions dont 5 sacks, 1 passe déviée, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré… et une réception pour terminer une carrière de joueur exemplaire.

À ses côtés, il y a eu du plus jeune, et du plus inconstant avec les deux Phillips : le rookie du troisième tour Harrison a montré de belles choses en occupant des Offensive Linemen et en ajoutant 2.5 run stuffs ; Jordan a réussi 4.5 run stuffs et 3 passes déviées. Il y a aussi l’acquisition Star Lotulelei dont on voudrait en voir plus (2.5 run stuffs) vu son contrat de 5 ans et 50M$. Williams a été essentiel pour stabiliser le poste mais il n’est plus là, ce qu’il faudra surveiller en 2019 ; pour 2018, la ligne défensive a fait une belle saison.

Nous parlions des petits jeunes qui étaient venus soulager un peu Lorenzo Alexander au poste de Linebacker : ils vont avoir leur récompense personnelle, à commencer par le remuant Matt Milano. Nous attendions confirmation du talent entraperçu en 2017, et il n’a pas déçu avec une charge de travail bien supérieure (73.1% des snaps) : il a fallu une fracture de la jambe pour l’arrêter alors qu’il avait déjà accumulé 78 plaquages dont 12.5 run stuffs (3e NFL !), 1 sack, 7 passes défendues, 3 INTs et 3 fumbles récupérés ; ses 6 ballons volés le placent 5e dans la ligue. Il y a toujours quelque chose qui se passe quand il s’aligne sur le terrain, et il est un vrai aimant à ballons ; il faut espérer qu’il puisse se remettre rapidement et sans problème de sa blessure pour pouvoir reprendre là où il s’est arrêté. C’est à se demander comment il a fait pour durer jusqu’au cinquième tour en 2017.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Melvin+Gordon+Matt+Milano+Los+Angeles+Chargers+XCe_XssspxDl.jpgEt pour rester sur le sujet, le deuxième petit jeune ayant aidé Alexander est, bien sûr, le premier tour Tremaine Edmunds : après avoir connu le temps d’adaptation du rookie – surtout pour un garçon de 20 ans qui devient patron de la défense en Middle Linebacker – il a pu utiliser ses grandes capacités athlétiques pour être partout sur le terrain. Rapide, agile, instinctif, capable de couvrir sur toute la largeur du terrain, le petit frère de Terrell (parti aux Steelers) a été une des raisons du regain de forme de la défense, et il a réussi la performance assez folle de terminer en tête de l’escouade avec 121 plaquages et 12 passes défendues (!!) ; il y ajoute 3.5 run stuffs, 2 sacks, 2 INTs et 2 fumbles forcés. Sa première partie de saison compliquée et l’embouteillage de talent de ce côté du ballon l’empêchent d’avoir mieux qu’une mention, mais s’il continue, nous le retrouverons en rouge dans le Season Review bientôt.

Les stats déjà citées vous permettent de comprendre un peu mieux la relative bonne tenue de la défense au sol avec notamment 72 run stuffs (top NFL) soit 16.4% des courses adverses (4e)… mais elle a été un poil boom or bust : 4.2 yards encaissés par course (10e), 17 TDs (25e), 12 big plays (19e) dont un seul homerun (9e), 2 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (5e). Cela reste quand même largement acceptable.

… au suivant.

Il le faut vraiment ? Bon : qui a terminé avec le plus de TDs à Buffalo ? Le Quarterback Josh Allen ? Il mérite la récompense. Blague à part, il y a très peu de candidats et ils n’ont pas suffisamment joué, donc autant la donner à celui qui a essayé de s’en sortir. Si vous pensiez à un certain coureur Buffalo Bills Team Honors III Most Valuable Player, Buffalo a aligné son frère jumeau cette saison.

Certes, il a terminé avec le pire taux de complétion d’un Quarterback ayant lancé au moins 100 passes (52.8%), il a lancé plus d’INTs (12) que de TDs (10), il n’est qu’à 6.5 yards par passe tentée, il termine avec un QB Rating de 67.9, et il n’a pas réussi le miracle de devenir le deuxième Quarterback des Bills à dépasser 300 yards sur un match depuis 2015 ; vous avez bien lu : si Tyrod Taylor n’avait pas réalisé 329 yards contre Miami en Week 16 2016, cela ferait QUATRE SAISONS ENTIÈRES sans Quarterback des Bills à 300+ yards sur un match.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Josh+Allen+Los+Angeles+Chargers+vs+Buffalo+5vVKLeQ-K27l.jpgBref, pour revenir à Allen, il a montré de la progression au fur et à mesure de la saison dans sa qualité de passeur, et surtout vous n’arriverez pas à nous faire dire qu’avec Derek Anderson (60%, 0 TDs, 4 INTs) ou Nathan Peterman (54.3%, 1 TD, 7 INTs), Buffalo aurait battu Minnesota en Week 3. Allen a surtout fait les gros titres par ses formidables capacités athlétiques avec 89 courses pour 631 yards (7.1 !), 8 TDs, 8 big plays et 41 first downs car il a dû se sauver très souvent d’une poche fragile. Comme Taylor, il a eu tendance à garder la balle un peu trop longtemps, ce qui est suffisant pour prouver que cela ne vient pas seulement du lanceur ; il y a la possibilité d’espérer mieux quand il sera entouré par plus de qualité. En attendant, parce qu’il n’a jamais rien lâché et qu’il s’est battu avec les armes qu’on lui a données, il mérite d’avoir la récompense.

Et justement, commençons par parler des armes sympathiques qui l’ont quand même aidé (oui, il y en a eu) : Zay Jones a été le plus constant des receveurs (OK, le seul) en jouant tous les matchs pour finir avec 56 réceptions pour 652 yards et 7 TDs, mais ce taux de réception de 54.9% est moche pour un receveur de facto #1. La surprise est venue du rookie non-drafté Robert Foster qui a mal démarré l’année mais qui s’est réveillé pour laisser quelques traces de pneu sur les gridirons : 27 réceptions pour 541 yards (20 yards par réception !!!), 3 TDs et 9 big plays, soit un tiers de ses réceptions ! Le duo pourrait être un sacré complément à un vrai #1… ce que Kelvin Benjamin et son taux de réception de 37.1% (YIKES) n’ont pas été. Chez les Tight Ends, Charles Clay s’est dissous avec 21 réceptions pour 184 yards ; il a été supplanté par l’inconnu Jason Croom (CROM !) qui a réussi 22 réceptions pour 259 yards et 1 TD mais qui doit faire attention à la balle avec 2 fumbles.

Bref, il n’est pas étonnant de voir l’attaque aérienne finir dans les bas-fonds à 54.3% de complétion (32e), 174.6 yards par match (31e), 13 TDs (32e), 23 INTs (31e) et 62.6 de QB Rating (32e).

Le fait d’avoir mis Hughes et Alexander co-Most Valuable Players permet de laisser de la place pour le Cornerback Tre’Davious White en Defensive Player Of The Year. Cela n’est pas vraiment une surprise puisqu’il n’a fait que continuer sur son excellente saison rookie, et il y a un signe qui ne trompe pas : le joueur est frustré de terminer à 8 passes défendues et 2 INTs, parce qu’il n’est plus un rookie. Les Quarterbacks le connaissent désormais, et il voit moins de passes lancées dans sa direction. Un autre facteur (sur lequel nous reviendrons un peu plus bas), c’est qu’avec une paire de Safeties pareille derrière, les lanceurs n’envoient pas beaucoup de bombes qui peuvent être interceptées. Bref, la baisse de production statistique de White est au contraire un signe de son talent, et cela ne devrait pas s’arrêter.

Allen – récompense, Edmunds – mention, H.Phillips – cité positivement, et même Foster cité positivement en bonus. Et nous n’avons pas encore égrené toute la draft. Comme aucun rookie n’a littéralement cassé la baraque mais qu’il y a eu beaucoup de choses intéressantes, exceptionnellement, donnons la récompense au General Manager Brandon Beane. Quand vous dites à vos fans qu’ils ne doivent pas s’attendre à retourner en playoffs de suite mais qu’ils doivent croire en votre travail, faire un haut de draft aussi solide est une bonne manière de commencer. Certes, il en faudra une de plus en attaque, ce qui, en retour, aidera à rendre le choix de Josh Allen encore meilleur ; mais pour l’instant, le cru 2018 est très prometteur.

LeSeau McCoy (qui a bien eu la tête dedans) a remplacé son frère jumeau LeSean McCoy chez les Bills en 2018. Comment expliquer autrement que Shady ait terminé à 161 courses pour 514 yards et 3 TDs, soit une moyenne affreuse de 3.2 yards ? Oh, nous voyons les excuses arriver : « c’est la faute de la ligne offensive ! ». Comme vous le voyez, elle est en rouge aussi, ce qui veut dire qu’elle est liée au désastre du jeu au sol hors Allen (et personne ne dit le contraire), mais McCoy a déjà réussi à tirer plus d’alignements peu solides devant lui ; cette année, il a semblé vouloir toujours plus tenter le big play pour se rattraper, sans jamais le trouver. Et puis, pour précision, le taux de courses qui ont fini en run stuff adverse n’est que de 11.6% (16e), donc il y a pire en NFL. Notons qu’il a rajouté 34 réceptions pour 238 yards, mais là aussi il a manqué d’explosivité.

Ce qui n’enlève pas le fait que la ligne offensive a eu toutes les peines du monde à fonctionner, et doit à la mobilité d’Allen de ne pas avoir autorisé plus de 138 pressions (18e) dont 41 sacks (17e) ; même si cela semble une amélioration par rapport à 2017. Le poste de Centre a fait la navette entre Ryan Groy et Russell Bodine sans voir de grandes différences dans un niveau général médiocre, les Guards ont été largement inconstants avec John Miller légèrement « au-dessus » des autres – Vladimir Ducasse et le cinquième tour Wyatt Teller – alors que les deux Tackles, Dion Dawkins et Jordan Mills, ont régressé par rapport à la saison dernière – c’est juste que le premier partait de plus haut que le deuxième. Dawkins a joué quasiment tous les snaps (99.8%) et il est probablement le meilleur d’entre eux, mais la compétition n’est vraiment pas élevée ; de plus il a été une machine à pénalités avec 14 (3e NFL) pour 11 acceptées. D’ailleurs, avec Mills, ils en ont totalisé 23 pour 18 acceptées et 143 yards.

Avec Edmunds qui joue les moulins au milieu de la défense et White sur les ailes, vous vous doutez peut-être que la couverture remporte la récompense : c’est en effet elle qui a fait le bond le plus spectaculaire en qualité. -1% en taux de complétion autorisé à 63.6% (12e), -51.3 yards par match à 179.2 (top NFL), -0.6 yard par passe tentée à 5.8 (3e) ou -6 big plays à 36 (top NFL). Certes, elle a encaissé plus de TDs (+8 à 22 – 8e), réussi moins d’INTs (-2 à 16 – 7e), ce qui donne un QB Rating un peu plus haut (+3.7 à 82.6 – 3e), mais cette dernière stat améliore en fait son classement à cause du GOB2018. Enfin, elle n’a autorisé qu’un seul Quarterback à 300+ yards (Tom Brady en Week 8 à 324) et 3 receveurs à 100+ yards (top NFL tous les deux) ; tout ça en voyant un playcall adverse contenant plus de passes (même s’il reste largement tourné vers la course à 45.5% – 4e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Tre+Davious+White+Miami+Dolphins+v+Buffalo+ivigWUiMe18l.jpgPourtant l’équipe a tâtonné, par exemple à l’opposé de White, où il a fallu que le rookie non-drafté Levi Wallace arrive vers la fin de la saison pour stabiliser le poste ; avec le rookie du quatrième tour Taron Johnson dans le slot, ils ont contribué à l’amélioration de la couverture : les deux petits nouveaux ont totalisé 6 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles forcés. Derrière cela, vous mettez le duo terrible Micah Hyde – Jordan Poyer qui a encore été redoutable avec 158 plaquages dont 7 run stuffs, 2 sacks, 11 passes défendues, 6 INTs (dont 4 pour Poyer), 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés, et vous avez un groupe qui a été excellent. Poyer, notamment, termine avec 5 ballons volés juste derrière Milano et a été le défenseur le plus utilisé avec 99.5% des snaps.

Allez, laissons un peu l’attaque de côté pour une fois, car il y a eu aussi mauvais : les équipes spéciales. Stephen Hauschka termine à 22/28 en FGs et 25/26 en XPs, avec seulement 45.5% de kickoffs en touchback (30e). La blessure de l’intéressant Punter Corey Bojorquez – 45.1 yards bruts et 48.9% de punts dans les 20 yards adverses (3e NFL) – a plombé l’unité qui n’a jamais retrouvé la bonne route ; la couverture a été mauvaise, autorisant 8.7 yards par retour adverse (19e). Quant aux retours des Bills, c’est 21.2 yards par kickoff (24e) et 6.7 yards par punt (21e). Au moins elles n’ont encaissé aucun TD, c’est déjà ça ; mais si vous additionnez tout cela, vous comprenez mieux les positions de départ des Bills et de leurs adversaires sur le terrain.

Dans toutes les signatures, peu ont vraiment eu d’impact ; on peut noter celle du coureur Chris Ivory qui a été plus efficace que LeSeau McCoy même si sa moyenne est aussi très basse avec 115 courses pour 385 yards (3.3) et 1 TD ; il a plus régulièrement su gagner les yards importants, et il a réussi 13 réceptions pour 205 yards, ce qui l’a rendu plus explosif que LeSeau.

Comme dit précédemment, on en attend un peu plus de Trent Murphy et Star Lotulelei pour un ensemble de 8 ans et 72.5M$, mais ils ont le temps de se refaire (et Star a quand même été important pour stabiliser l’intérieur de la ligne).

La victoire 27-6 en Week 3 à Minnesota. Certes les Vikes n’ont pas fait la même saison qu’en 2017, mais cela reste un match abouti des deux côtés contre le finaliste NFC.

La défaite 22-0 en Week 4 à Green Bay. Parce que les Packers ont fait la même saison qu’en 2017, et que c’est le résumé parfait des Bills : on bat Minnesota chez eux, on perd à Green Bay en faisant une bulle offensive.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ NY Jets 4-12 Négative
2 @ NY Giants 5-11 Négative
3 vs Cincinnati 6-10 Négative
4 vs New England 11-5 Champ
5 @ Tennessee 9-7 Positive
6 BYE
7 vs Miami 7-9 Négative
8 vs Philadelphia 9-7 Playoffs
9 vs Washington 7-9 Négative
10 @ Cleveland 7-8-1 Négative
11 @ Miami 7-9 Négative
12 vs Denver 6-10 Négative
13 TG @ Dallas 10-6 DivChamp
14 vs Baltimore 10-6 DivChamp
15 @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
16 @ New England 11-5 Champ
17 vs NY Jets 4-12 Négative

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 122-132-2 (0.480, 24e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 60-68 (0.469, 22e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 62-64-2 (0.492, 16e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.023 (21e).

Un calendrier « plus accessible » pour tenter de continuer la reconstruction offensive, mais il alterne entre le vivable et le brutal : que ce soit avant la bye week ou la séquence Weeks 13-16, il va falloir sortir les casques à Buffalo.