NFL Team Honors IV : Baltimore

500-Ravens

L’ère Joe Flacco prend fin sur une saison bizarre à Baltimore qui peut être découpée autour des matchs contre Pittsburgh : elle a bien démarré, ponctuée par une victoire chez les rivaux, mais ensuite tout s’est délité, ponctué par une défaite à domicile contre les Steelers. La bye week est arrivée, et la blessure de Flacco a ouvert la porte au rookie Lamar Jackson et à une attaque totalement repensée autour du jeu de course ; résultat, l’équipe a retrouvé un second souffle pour finir 6-1 et accrocher les playoffs pour la première fois depuis 2014, soit la plus longue disette de la courte histoire de la franchise (si on excepte les quatre années au début). Leurs limitations sont revenus les hanter contre les Chargers, et désormais, il va falloir que Jackson fasse plus à la passe, car l’effet de surprise n’existe plus.

À lire en revoyant les playoffs 2012 (c’était le bon temps).

 

BALTIMORE RAVENS
1er AFC North ~ 10-6 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2018

 

Baltimore s’était lancé dans une refonte du corps de receveurs, ce qui posait la question de son succès. Bonne nouvelle, fans des Ravens : la même avait été posée l’année dernière dans le 4 à la suite des… Eagles, et disons que le résultat avait été assez probant.

Cependant, il fallait que plusieurs choses arrivent ; la première était le retour des différents blessés, les Ravens n’étant jamais épargnés. La bonne nouvelle était que, cette fois, Joe Flacco avait fait toute la présaison et qu’il devait être boosté par l’arrivée du premier tour Quarterback Lamar Jackson. C’était crucial car l’équipe n’avait plus la même tête à la réception : exit Mike Wallace, Jeremy Maclin, Benjamin Watson, le talentueux mais éternel blessé Dennis Pitta et le bust confirmé Breshad Perriman ; bienvenue à l’ex-Raider Michael Crabtree, l’ex-Cardinal John Brown, l’ex-Saint Willie Snead ainsi que les rookies Tight Ends premier tour Hayden Hurst et troisième tour Mark Andrews. Sur la ligne, le départ du Centre Ryan Jensen avait été remplacé par Matt Skura dans une unité qui allait récupérer le Guard Marshal Yanda (bien), qui possédait déjà le Tackle Ronnie Stanley (bien), mais qui posait question ailleurs avec Alex Lewis, James Hurst ou le troisième tour Orlando Brown. Si l’unité pouvait trouver de la cohésion, cela aiderait beaucoup la surprise de 2017, le coureur Alex Collins, à refaire une belle saison.

En défense… circulez, il n’y avait (presque) rien de nouveau. À part la libération du Defensive Back Lardarius Webb, il n’y avait pas eu de mouvements majeurs sur le terrain ; il fallait plutôt se diriger sur la touche avec la « retraite » de Dean Pees, remplacé par Don Martindale. Son premier but était de faire en sorte que l’escouade finisse le travail : si elle avait été à son niveau quasi-habituel en 2017, elle avait trop souvent craqué dans les moments décisifs (même si l’attaque n’avait pas toujours fait le travail de l’autre côté non plus). Les arrières avaient le groupe le plus complet avec les retours de Jimmy Smith (néanmoins suspendu pour le début de la saison) et Tavon Young, l’explosion de Marlon Humphrey, Brandon Carr, Maurice Canady, Eric Weddle, Tony Jefferson… encore fallait-il que tout le monde soit disponible. Devant, Brandon Williams DEVAIT rester en bonne santé, la surprise Michael Pierce devait continuer sur sa voie, et quelqu’un devait émerger aux côtés du pass-rusher Matt Judon pour aider l’immortel Terrell Suggs. L’Inside Linebacker Patrick Onwuasor allait s’installer au milieu avec C.J. Mosley et demandait à être surveillé de près. Dans l’absolu, il n’y avait pas de grosses failles, mais il subsistait des questions précises qui laissaient une petite part de doute ; ce qui n’était pas le cas des équipes spéciales qui devaient encore dominer avec Sam Koch et Justin Tucker.

Le trio de nouveaux receveurs était bien équilibré – Brown était le dragster, le Crab’ était le receveur de possession et Snead était dans le slot. En fait, le souci se situait plutôt au niveau de la protection avec trois points d’interrogation sur cinq postes… ce qui faisait beaucoup pour une franchise qui restait néanmoins toujours dangereuse et qui devait viser une place de playoffs.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 vs Buffalo W 47-3 1-0 c
2 @ Cincinnati (1-0) L 23-34 1-1 d
3 vs Denver (2-0) W 27-14 2-1 c
4 @ Pittsburgh (1-1-1) W 26-14 3-1 dw
5 @ Cleveland (1-2-1) L 9-12 (OT) 3-2 do/TT
6 @ Tennessee (3-2) W 21-0 4-2 cw
7 vs New Orleans (4-1) L 23-24 4-3 wpo/L
8 @ Carolina (4-2) L 21-36 4-4
9 vs Pittsburgh (4-2-1) L 16-23 4-5 dwo
10 BYE
11 vs Cincinnati (5-4) W 24-21 5-5 do/W
12 vs Oakland (2-8) W 34-17 6-5 c
13 @ Atlanta (4-7) W 26-16 7-5
14 @ Kansas City (10-2) L 24-27 (OT) 7-6 cwpo
15 vs Tampa Bay (5-8) W 20-12 8-6 o
16 @ LA Chargers (11-3) W 22-10 9-6 cwp
17 vs Cleveland (7-7-1) W 26-24 10-6 do
PLAYOFFS
WC vs #5 LA Chargers (12-4) L 17-23

 

Le bilan de saison régulière

 

  • Global : 10-6.
    • Par demi-saison : 4-4, 6-2.
    • Par quart de saison : 3-1, 1-3, 3-1, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 4-4.
    • Dans la division (d) : 3-3.
    • Dans la conférence (d+c) : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif (w) : 3-3.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs (p) : 1-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart (o) : 3-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-1-1-0.
    • En prolongation : 0-2.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2017) : 125-131 (0.488, 21e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2018) : 125-127-4 (0.496, 18e).
    • Écart entre les deux : 0.008 (11e).

Le bilan dans la conférence (8-4) a servi d’assurance à Baltimore dans la chasse aux playoffs, mais c’est surtout dans les matchs contre les équipes terminant en positif que la franchise a gagné sa place : 3-3 vs. 1-5 en 2017 ; elle a également réussi à battre une équipe qualifiée en playoffs (1-2) contrairement à la bulle de l’année dernière (0-5), et a été un peu plus en réussite dans les matchs à une possession (3-4 vs. 2-5). Il le fallait bien pour contrer un manque de succès en prolongation (0-2), mais on voit quand même un certain déficit de maîtrise cette saison : l’année dernière, sept victoires avaient été remportées sans jamais être mené au score ; cette saison c’est seulement trois victoires. Certes, cela n’empêche pas l’équipe d’avoir un confortable écart moyen dans ses victoires (+14.2 – 3e) et de ne jamais rien lâcher dans les défaites (-6.7 en moyenne – 6e) ; demandez aux Bolts qui ont un coup de chaud en Wild Card.

 

La réalité

 

GOB2018, vous avez dit GOB2018 ? La défense vous rit à la figure : -0.7 point encaissé à 18.2 (2e) et +1 TD à 33 (3e), avec notamment des premiers drives adverses fermés à double tour (17 points encaissés – 2e) et des deuxièmes mi-temps royales (7.2 points en moyenne et 12 TDs au total – top NFL). Attendez, nous n’avons pas fini : -32.2 yards à 292.9 (top NFL), -0.3 yard par action à 4.7 (top NFL), -0.9 first down à 17.6 (2e), -10 big plays à 50 (4e) dont -3 homeruns à 7 (3e) et -6 voyages adverses en redzone à 45 (3e). Elle a régulièrement mis les adversaires en difficulté sur 3e tentative, finissant le travail avec -2.7% de 3e tentatives autorisées à 34.2% (3e) et forçant 24.3% des drives adverses en 3&out (7e) ; elle n’a pas passé beaucoup de temps dans son propre terrain (39.5% de ses actions – 3e). Si vous tenez vraiment à lui jeter des oeufs, il y a quelques catégories qui peuvent vous permettre de vous défouler : elle a volé moitié moins de ballons (17 vs. 34), marqué moitié moins de TDs (3 vs. 6), et elle a été bien plus permissive en redzone avec +12.5% de voyages adverses terminant en TD à 61.4% (22e). Par ailleurs, cette chute des turnovers créés a été un problème en même temps que l’augmentation de ceux commis (+3 à 20 – 16e) pour un turnover differential qui s’est écroulé de +17 en 2017 (top NFL) à -3 en 2018 (22e).

Malgré cela, Baltimore est allé en playoffs et a même le meilleur temps de possession de la ligue à 32:27 (une progression de +1:39 par rapport à 2017). Un taux de conversion offensif de 3e tentative de 44.3% (8e) aide largement, surtout quand l’année d’avant vous étiez à 10% de moins ! L’attaque n’a pas forcément été un monstre absolu, mais elle a avancé avec une belle régularité (seulement 17.2% de 3&out – 5e) et elle a maintenu la production de 2017 avec 23.9 points marqués (13e) et 41 TDs (17e). Le secteur où elle a connu la plus grosse chute n’est ironiquement même pas de son fait, puisque ce sont les points… suite aux ballons volés par la défense qui, nous l’avons vu, ont été divisés par deux ; sans surprise, c’est -58 points à 43 (21e). Elle a été bien plus efficace sur premier drive (+32 points à 51 – 2e) mais bien moins dans les deux dernières minutes des mi-temps (-32 à 54 – 18e). Via son temps de possession, l’attaque mène la ligue avec 70.2 actions, ce qui explique +69.5 yards gagnés à 374.9 (9e) ; quand on ramène aux yards par action, cela donne seulement +0.6 à 5.2 (26e), ce qui montre qu’il y a encore beaucoup de travail. Les +20 big plays à 57 (24e) et les +10 voyages en redzone à 59 (10e) sont positifs, mais le taux de ceux terminant en TD a un peu chuté à 55.7% (20e). Une saison sympathique vu les circonstances, mais il va falloir trouver plus d’équilibre pour 2019 : 41.5% des first downs sont venus par le sol (top NFL).

Voici les récompenses de la saison :

Puisque les médias de la ville eux-mêmes ont décidé de le nommer Most Valuable Player, le Season Review est influençable et préfère ne pas voler dans les plumes… de corbeau ; vous avez vu les Oiseaux d’Alfred Hitchcock ? Vous voudriez vous frotter à ça, vous ? Alors. Il faut évidemment regarder en défense pour trouver le meilleur joueur, et comme personne ne se détache suffisamment pour mériter le titre parmi plusieurs candidats méritants, autant aller dans le sens du vent et récompenser le Cornerback Marlon Humphrey… c’est d’autant plus important qu’une bonne partie des autres candidats ne sont déjà plus là, donc tournons-nous vers l’avenir !

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Marlon+Humphrey+Denver+Broncos+vs+Baltimore+1Md4uMDocajl.jpgCertes, il n’évolue pas dans l’unité la plus faible de l’équipe (c’est même le contraire – nous y reviendrons), donc il n’a pas eu à tenir la baraque tout seul, mais le sophomore a explosé en 2018 : il est devenu une machine à couvrir avec 15 passes défendues (5e NFL) et 2 INTs, sans oublier 1 fumble forcé. Il a également fait quelques apparitions contre la course avec 3 run stuffs, mais c’est surtout son travail inlassable contre les receveurs qui lui a valu d’être un des meilleurs Cornerbacks de la ligue cette saison. Comme par hasard, quand il a raté le match contre Carolina, tout a semblé aller de travers et les Ravens ont pris 36 points ; si ce n’est pas une preuve ! Plus sérieusement (quoique…), le premier tour de 2017 est déjà installé comme un des meilleurs à son poste, et cela devrait continuer.

Il pourrait largement prétendre à d’autres récompenses si son temps de jeu était un peu plus large, mais c’est la pratique dans la rotation de son unité où personne ne dépasse 530 snaps défensifs. Quoiqu’il en soit, on ne parle pas assez du Nose Tackle Michael Pierce qui fait des ravages au coeur des lignes offensives adverses. L’ancien non-drafté est monté en puissance depuis sa signature en 2016 et a été très important cette saison, notamment contre la course avec 32 plaquages dont 4.5 run stuffs ; il a même ajouté 1 passe déviée et 1 fumble récupéré à son total. Tout cela a permis de remettre un peu de peps dans une unité qui avait souffert du départ de Timmy Jernigan et de la blessure du maousse Brandon Williams en 2017.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Michael+Pierce+Baltimore+Ravens+v+Cincinnati+CDWlIzLh_ool.jpgCe dernier, cette fois, a joué tous les matchs de la saison, et il a encore fait une année digne de son talent même si elle ne se traduit pas totalement sur la feuille de stat : 34 plaquages dont 2 run stuffs, 1 sack et 1 passe déviée ; cela vient aussi du fait que, comme dit précédemment, il ne joue pas tant de snaps que cela (517 soit 50% en défense), mais il est toujours le leader de l’unité sans contestation. Brent Urban est le Defensive Lineman ayant le plus joué et continue d’être un solide contributeur, même s’il a mal démarré et que lui non plus n’affole pas les compteurs avec 2.5 run stuffs, 0.5 sack et 2 passes déviées ; mais pour une fois, il n’a réussi aucun contre sur équipes spéciales (tout se perd). Le quatrième larron du groupe aurait dû être le prometteur Willie Henry, le spécialiste du pass-rush intérieur, mais il s’est rapidement blessé ; Chris Wormley est venu prendre des snaps et a fait une année sympathique avec 1 run stuff, 1 sack et 5 passes déviées (!).

Bref, si la ligne défensive n’est pas l’unité remportant le Best Unit Of The Year, elle n’en est pas loin car elle a constitué un premier rideau efficace contre la course… même si parfois il lui est arrivé d’être surpassée en puissance dans les situations de faible distance à parcourir pour l’attaque adverse.

Il est toujours là, bon pied bon oeil : c’est heureux parce que la ligne offensive a connu du remous cette saison entre les blessures et le virage à 180 degrés pris par l’attaque en cours d’exercice. C’est dans ce genre de situations que vous avez besoin d’un Marshal Yanda pour stabiliser l’unité, surtout quand il est entouré par des gens moins bons et/ou moins expérimentés que lui. Le résultat avait été assez visible l’année dernière : blessé la majorité de la saison, la ligne avait eu du mal à s’en sortir. Son retour et sa disponibilité (97.8% des snaps) ont fait beaucoup de bien, et il a confirmé qu’il était indispensable chez les « gros » offensifs.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Brandon+Williams+Marshal+Yanda+Baltimore+Ravens+8qkww-i-k9Dl.jpgNéanmoins, il n’est pas le seul talent présent pour autant. Ronnie Stanley a également fait quasiment toute la saison, et il constitue toujours un très bon élément sur lequel compter. C’est une fois qu’on gratte derrière que les soucis commencent à apparaître : Matt Skura a la distinction d’être le Snapleader(tm) 2018 – le joueur au plus grand nombre de snaps de la ligue – que ce soit en attaque (1189) ou au total (1265), mais c’était surtout un Guard resitué en Centre et qui a parfois eu du mal à maîtriser ses adversaires directs. Alex Lewis continue d’être probablement l’élément le moins fiable de l’alignement et James Hurst a été moyen et s’est blessé, ce qui a ouvert la porte au rookie de troisième tour Tackle Orlando Brown ; il a eu un peu de mal à se mettre dans le bain à droite mais il s’est adapté au fur et à mesure pour faire une prestation globale plutôt encourageante.

Et pourtant, cette unité qui semble instable a trouvé son rythme une fois que le schéma de jeu a été totalement tourné vers la course, ouvrant des brèches béantes et propulsant le jeu au sol. Malheureusement, elle a de nouveau découvert ses failles en playoffs, histoire de rappeler qu’elles étaient bien présentes ; un sujet sur lequel l’équipe devra travailler, surtout en ce qui concerne l’intérieur.

Rien de bien surprenant : le Linebacker C.J. Mosley a encore fait une saison solide où il est monté en puissance pour terminer en tête de l’équipe – notamment contre la course – mais il a été partout : 107 plaquages dont 6.5 run stuffs, 0.5 sack, 5 passes défendues et 1 INT ; si on sait qu’il continue d’avoir des petits soucis en couverture, c’est un peu plus surprenant de ne pas le voir impliqué dans des fumbles. Néanmoins, il a toujours rempli le rôle de capitaine de la défense, et il va être intéressant de voir comment Baltimore compte remplacer son départ.

Pour l’instant restons en 2018, et remarquons qu’à ses côtés la jeunesse est passée au pouvoir avec le troisième année non-drafté Patrick Onwuasor et le rookie de quatrième tour Kenny Young. Le premier a eu le plus grand impact avec 4 run stuffs, 16.5 pressions dont 5.5 sacks, 3 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles forcés, mais il reste quand même plus apte dans la couverture et le pass-rush que le deuxième qui a eu plus d’impact contre la course ; il a totalisé 2 run stuffs, 9.5 pressions dont 2.5 sacks, 1 passe défendue et 1 fumble forcé. Ils ont formé un duo sympathique, mais il serait probablement trop compliqué de leur demander de faire le travail de Mosley en plus.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/C+J+Mosley+Baltimore+Ravens+vs+Tennessee+Titans+Q0dke3AkRYwl.jpgSur les extérieurs, les Ravens nous ont encore fait leur spéciale « pass-rusher qui se réveille en fin de contrat » : Za’Darius Smith a enfin allumé la lumière, terminant en tête de l’équipe avec 32.5 pressions dont 8.5 sacks ; il n’a pas totalement été inactif contre la course avec 3.5 run stuffs, ajoutant 2 passes défendues et 1 fumble forcé. Cela a permis de ne pas demander la lune au vétéran Terrell Suggs, ce qui est une bonne chose car le joueur a ralenti en cours de saison après un départ canon, terminant à 6 run stuffs, 21 pressions dont 7 sacks, 6 passes défendues, 1 fumble forcé et 1 strip-6 ; comme vous le voyez, il n’a pas chômé et a été l’Outside Linebacker le plus utilisé. Matt Judon a été le troisième homme et a un peu fait la saison inverse, commençant doucement et se signalant vers la fin ; il a accumulé 3.5 run stuffs, 27 pressions dont 7 sacks, 3 passes défendues et 1 fumble forcé.

Pour autant, le pass-rush de Baltimore continue d’avoir quelques petits soucis : certes, la production de 2017 a été maintenue avec 145 pressions (8e) dont 43 sacks (11e), mais les Ravens mènent la ligue avec 16 sackeurs différents car il a fallu demander de l’aide d’un peu tout le monde pour le réussir. L’équipe n’a toujours pas de pass-rusher constant à 10+ sacks par saison, et cela pèse un peu parfois (Suggs était le dernier en 2017, mais avant cela c’était Elvis Dumervil et Suggs en 2014).

Nous avons déjà cité quelques rookies car la classe de 2018 a eu du travail, et nous n’avons même pas encore parlé des meilleurs. La récompense se dirigeait plus ou moins tranquillement vers le troisième tour Tight End Mark Andrews, une machine à big plays ayant accumulé 34 réceptions pour 552 yards à 16.2 de moyenne (!), 3 TDs, 8 big plays et 28 first downs ; il avait pris le pas sur le premier tour Hunter Henry dont le début de saison a été pourri par une fracture du pied, et qui n’a jamais semblé trouver son rythme puisqu’il a joué le moins de snaps de la 2e Compagnie des Tight Ends (la 1ère arrive un peu plus tard).

Et puis quelque chose de marrant est arrivé : l’équipe piétinait à 4-5 avec notamment un jeu au sol anémique, le Quarterback titulaire s’est blessé à la hanche, et le duo John HarbaughMarty Mornhinweg (autrement connu sous le nom de « mais où est placé ce fichu ‘h’ ? ») a tenté un pari ; lancer son deuxième choix de premier tour avec l’aide d’un rookie non-drafté et rebâtir complètement l’attaque autour d’eux. La suite est connue : une attaque terrestre de feu, 6-1, playoffs. Voilà pourquoi le Quarterback Lamar Jackson et le coureur Gus Edwards méritent de partager le titre de meilleur rookie.

Il est clair que Jackson ne va pas pouvoir continuer à jouer comme en deuxième moitié de 2018, et il n’y a pas besoin d’attendre 2019 pour le savoir : le Wild Card Round a suffi. Le #8 n’est pas au niveau NFL dans le jeu de passe avec une inconstance notoire dans sa précision (58.2% pour 1201 yards avec 6 TDs et 3 INTs), et il commet bien trop de fumbles (12 – même s’il n’en a perdu que 4)… mais l’ironie veut qu’il ait fini avec un meilleur QB Rating que Joe Flacco (84.5 vs. 84.2). Et surtout, il a été un diable ballon en main, totalisant 147 courses pour 695 yards (4.7) et 5 TDs avec 8 big plays (9e NFL !) ; il est même allé jusqu’à dépasser 100 yards sur un match.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Baltimore+Ravens+vs+Tennessee+Titans+jCWl6_GHFFJl.jpgSon alter-ego dans l’exercice est le dernier arrivé dans la liste des coureurs improbables que sortent les Ravens : Edwards a démontré une capacité étonnante à avancer régulièrement, étant rarement repoussé sur le premier contact et finissant avec 137 courses pour 718 yards (5.2) et 2 TDs. Il a remplacé le coureur improbable de l’année dernière, Alex Collins, qui a connu une année bien plus difficile avec 114 courses pour 411 yards (3.6) avant de finir sur IR. Ce dernier a un point commun avec Javorius Allen, qui est tombé dans un trou à 2.7 yards par course et 5.6 yards par réception : ils ont au moins su trouver l’en-but avec 13 TDs à eux deux, ce qui sauve un peu leur année. La recrue de cours de saison Ty Montgomery a fait un complément sympathique avec 148 yards.

Autre point positif, Jackson a noué une relation avec Andrews, ce qui fait un trio de rookies qui compte bien continuer sur ce rythme dans le futur, mais il faudra être plus équilibré. Grâce à la ligne et aux bloqueurs supplémentaires – les Tight Ends Nick Boyle et Maxx Williams en tête – Baltimore a quand même dépassé 200 yards au sol cinq fois en 2018 (!) avec des stats finales redoutables : 152.6 yards par match (2e), 4.4 yards par course (16e), 19 TDs (3e), 14 big plays (11e), 5 matchs d’un coureur à 100+ yards (6e) et seulement 32 run stuffs subis soit 6.1% des courses (tops NFL).

Goat Of The Year est trop fort comme terme, donc rangeons la récompense au placard mais délivrons quelques petites mentions déshonorables. La première est pour Mornhinweg (et Harbaugh par rebond) pour le gameplan en Wild Card contre les Chargers, quand ils ont tardé à changer leur fusil d’épaule face au schéma défensif bien préparé des Bolts ; l’équipe a pu tenter un retour, mais trop tardif.

Le deuxième est pour une partie des équipes spéciales : Justin Tucker a terminé à 141 points (2e NFL) mais il a raté 4 FGs (35/39) et 1 XP (36/37) ; c’est autant dû à lui qu’à la protection générale sur les phases de coups de botte qui a autorisé 3 contres, la pire marque de NFL. Au passage, Sam Koch continue de défourailler avec 47.4 yards bruts (3e) et 45% de punts terminant dans les 20 yards adverses (8e), mais la couverture a été moins efficace avec 40.1 yards nets (17e) ; au moins Cyrus Jones a apporté du peps sur les retours avec 14.4 yards de moyenne (5e) et 1 TD.

Enfin, même si le groupe vit très bien quand il n’est pas là, il serait sympathique que le Cornerback Jimmy Smith fasse le maximum pour tenter une saison complète ; s’il ne peut décemment pas prévoir les mises sur IR, il pourrait éviter les suspensions. Fort heureusement, elle a été plutôt courte, et ses partenaires ont fait le travail, comme nous allons le voir… tout de suite.

L’attaque terrestre n’a marché qu’une moitié de saison, sinon elle aurait été nominée sans problème. Mais c’est la couverture qui remporte la récompense, et ce même si Jimmy Smith a raté le premier mois de compétition et qu’elle a un peu souffert par moment. Le résultat est visible : 59% de complétion (top NFL), 210.0 yards par match (5e) dont 98.8 après réception (5e), 5.8 yards par passe tentée (2e), 21 TDs (3e), 80.6 de QB Rating adverse (2e), 44 big plays (8e), 87 passes défendues (2e) soit 15.2% des passes (top NFL), 3 matchs d’un Quarterback adverse à 300+ yards (7e – dont les deux de Baker Mayfield d’ailleurs) et 3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (top NFL). Le seul point noir est la chute conjuguée des INTs (-10 à 12 INTs – 18e) et des picks-6 (-3 à… zéro), mais pour le reste il y a ce qu’il faut.

Humphrey a donc mené la charge ; J.Smith a mis un peu de temps à retrouver le rythme une fois revenu aux affaires et termine avec 9 passes défendues et 2 INTs. Le troisième Cornerback aurait peut-être mérité une petite mention dans le Most Underrated Player, mais il est bien plus établi dans la ligue que ne l’est Pierce : Brandon Carr est toujours d’une disponibilité sans faille (dans tes dents Jimmy) et d’aligner les saisons solides dans le Maryland ; sans faire de bruit ni de tapage mais avec constance : 11 passes défendues et 2 INTs pour l’ex-Cowboy. Tavon Young est revenu de sa rupture d’ACL avec une performance digne de sa polyvalence : 3 run stuffs, 2 sacks, 5 passes défendues, 1 INT et surtout 2 strips-6 !

Du côté des Safeties, Eric Weddle et Tony Jefferson ont été eux aussi de tous les combats ; Weddle a joué le plus de snaps en défense (98.2%) et a fourni une prestation habituelle pour lui, même s’il semble confirmer qu’il n’est plus exactement le playmaker du passé (bien qu’il reste d’un excellent niveau) : 1 run stuff, 1 sack et 3 passes défendues ; comme Mosley, c’est étrange de le voir sans ballon volé ou fumble forcé. Jefferson a été le bon lieutenant avec 5 run stuffs, 1 sack, 6 passes défendues, 1 INT, 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Enfin, il faut rajouter l’électron libre Anthony Levine Sr. qui s’est baladé dans la défense au besoin pour aider la couverture, sa spécialité : 8 passes défendues et 1 INT.

L’attaque aérienne, même si on peut noter qu’elle s’est améliorée par rapport à l’année dernière (ce qui n’était pas compliqué il est vrai) : +33.0 yards à 222.4 (22e), +1.0 yard par passe tentée à 6.3 (24e), +2.4 yards par complétion à 10.7 (13e), +2.3 en QB Rating à 83.7 (26e) ou +14 big plays à 43 (25e) ; vous voyez, même en allant mieux, cela reste largement insuffisant, surtout quand on voit -4.5% de complétion à 59.5% (29e) et -2 TDs à 18 (26e) ; c’est l’effet Jackson après la bye week.

Flacco a suivi la courbe de l’équipe : un excellent début, puis un manque d’efficacité avant la blessure qui l’a mis sur la touche ; il n’a jamais retrouvé sa place par la suite. Il termine sa collaboration de 11 saisons chez les corbacs avec une demi-saison à 61.2%, 2465 yards (6.5), 12 TDs, 6 INTs, 1 fumble, 16 sacks, 84.2 de QB Rating et 2 matchs à 300+ yards. Petite anecdote qui vous surprendra peut-être : il n’a jamais atteint 30 TDs à la passe sur une saison ; en fait il n’y a qu’un Quarterback des Ravens à l’avoir atteinte… Vinny Testaverde en 1996 (33 TDs), soit la saison inaugurale de l’équipe ! Ceci dit, il est vrai que l’équipe a aussi eu des coureurs de talent sur lesquels s’appuyer – Jamal Lewis, Willis McGahee, Ray Rice

Retour en 2018 où, sans surprise, le trio de receveurs a suivi la même courbe (présent d’abord puis disparaissant avec le changement de Quarterback), mais à des niveaux différents. Willie Snead le Quatrième Du Nom a été le plus consistant dans le slot avec 62 réceptions pour 651 yards, 1 TD et 37 first downs. John Brown a été la menace longue parfois un peu oubliée avec 42 réceptions pour 715 yards à 17.0 de moyenne (8e NFL), 5 TDs et 11 big plays, mais cela se voit dans son taux de réception de 43.3%. Enfin, si Michael Crabtree a accumulé 54 réceptions pour 607 yards et 3 TDs, il a surtout fait son quota de drops habituels avec 9. Heureusement que le Tight End Andrews est venu aider à côté dans le groupe.

Il y a eu très peu d’acquisitions à Baltimore cette saison ; en fait, la refonte du groupe de receveurs. De fait, on peut dire que Willie Snead Qui Porte Le Même Nom Que Trois De Ses Aïeux Car Chez Les Sneads, On Ne Badine Pas Avec L’Héritage (Ou Alors On A Autant D’Imagination Qu’Un Studio D’Hollywood, N’Excluons Aucune Hypothèse – Il Paraît Que Snead V Sera Encore Meilleur Que Le IV Avec Plus D’Effets Spéciaux !)… pardon nous avons perdu le fil de notre phrase. Bref, Snead a probablement été l’ajout le plus intéressant sur un contrat à mi-distance entre Brown et Crabtree. Ce qui nous amène logiquement…

… à pointer vers Michael Crabtree lui-même pour la signature la moins aboutie. Ce n’est pas qu’il a été invisible car il a aidé à rebooster l’attaque aérienne lui aussi, c’est surtout que les drops ont été un peu trop nombreux (quelle surprise).

La victoire 22-10 en Week 16 chez les Chargers. Avec les espoirs de playoffs dans la balance suite à la défaite contre Kansas City deux semaines plus tôt, c’était le match le plus compliqué de fin de saison. La défense a été impériale et même si les deux autres escouades ont moins été présentes, cela a suffi pour l’emporter ; de plus, c’est un des meilleurs matchs de Jackson comme passeur.

La défaite 23-17 en Wild Card contre… les Chargers. Tant qu’à faire, soyons symétriques : la défaite à Carolina en Week 8 est probablement le pire match général de l’équipe, mais elle a survécu à ce faux-pas. Dans la revanche du match de Week 16, la défense a encore fait le travail, mais l’ensemble offensif (le Coordinateur en tête) a tout bousillé dans une défaite très frustrante.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut
1 @ Miami 7-9 Négative
2 vs Arizona 3-13 Négative
3 @ Kansas City 12-4 DivChamp
4 vs Cleveland 7-8-1 Négative
5 @ Pittsburgh 9-6-1 Positive
6 vs Cincinnati 6-10 Négative
7 @ Seattle 10-6 Playoffs
8 BYE
9 SNF vs New England 11-5 Champ
10 @ Cincinnati 6-10 Négative
11 vs Houston 11-5 DivChamp
12 MNF @ LA Rams 13-3 DivChamp
13 vs San Francisco 4-12 Négative
14 @ Buffalo 6-10 Négative
15 TNF vs NY Jets 4-12 Négative
16 @ Cleveland 7-8-1 Négative
17 vs Pittsburgh 9-6-1 Positive

 

  • Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2018 : 7.
  • Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2018 : 5.
  • Bilan cumulé total en 2018 : 125-127-4 (0.496, 19e).
    • Bilan cumulé à domicile en 2018 : 55-71-2 (0.438, 30e).
    • Bilan cumulé à l’extérieur 2018 : 70-56-2 (0.555, 4e).
    • Écart entre domicile et extérieur : -0.117 (29e).

Le contraste domicile/extérieur est saisissant avec un parcours loin du Maryland brutal dans son ensemble, surtout avec les rivalités d’AFC North. Le passage Weeks 7-12 autour de la bye week saute aux yeux, mais regardez même avant : Kansas City et trois matchs de division dont le déplacement à Pittsburgh, tout cela avant Seattle ; ce n’est pas spécialement reposant non plus.