Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2018 (3/4)
Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #17 à #24.
NB1 : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés, PD = passes défendues.
NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.
NB3 : Les stats viennent d’ESPN, les snaps de FootballOutsiders et les matchs joués de Pro-Football-Reference.
17. LA CHARGERS : Derwin James, S, Florida State
Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 1066 (3/62) ; Défense – 1027 (99.1%, 1/27)
Défense : 105 plaquages, 75 solo, 1 run stuff
Pass-Rush : 9.5 pressions, 3.5 sacks
Couverture : 13 PDs, 3 INTs
Kick Return : 1 retour, 20 yards (20.0)
Derwin James stoppait sa relative chute pour rejoindre une arrière-garde déjà talentueuse aux Chargers.
Il est probable que les Bolts se frottent encore les yeux en se demandant comment James a pu leur tomber dans les bras en #17, mais merci pour eux : l’ex-Seminole a été élu All-Pro, et c’est à peu près tout ce qu’il suffit de dire, en conjonction avec les stats que vous pouvez lire ci-dessus. Polyvalent, athlétique, instinctif, il est l’archétype du défenseur moderne, capable de redescendre en Safety pour jouer champ-centre, capable d’intervenir sur les ailes pour défendre des passes, capable de remonter au niveau des Linebackers dans la boîte pour aller mettre quelques parpaings aux coureurs, voire aller sacker le Quarterback. Il est l’un des candidats au titre de Defensive Rookie Of The Year (à juste titre) car il sait déjà presque tout faire, et, ce qui ne gâche rien, il a quasiment joué tous les snaps en défense, preuve de sa disponibilité.
Bien entendu c’est le meilleur, mais mentions au 2e tour Defensive End Uchenna Nwosu qui a 13.5 pressions dont 3.5 sacks et le 7e tour coureur Justin Jackson qui a fait quelques apparitions avec 341 yards et 2 TDs.
18. GREEN BAY : Jaire Alexander, CB, Louisville
Matchs joués : 13
Snaps : Équipe – 832 (12/69) ; Défense – 760 (71.4%, 3/32)
Défense : 66 plaquages, 61 solo, 2 run stuffs
Pass-Rush : 1.5 pressions, 0.5 sack
Couverture : 11 PDs, 1 INT
Punt Return : 4 retours, 25 yards (6.3)
Les Packers remontaient dans la draft pour continuer à recharger l’arrière-garde avec le Cornerback Jaire Alexander.
Les soucis de Green Bay dans l’unité sont bien documentés ces dernières années, mais s’il faut se fier à la saison 2018 d’Alexander, ils ont trouvé leur pierre angulaire en couverture pour les années à venir (à condition qu’ils ne l’envoient pas voir ailleurs comme Casey Hayward si possible). L’ex-Cardinal a fait ce qu’on attendait de lui : utiliser son énergie, sa tenacité et sa vitesse pour marquer, la plupart du temps, le receveur #1 adverse ; cela prouve la confiance que les coachs ont eu en lui. Bien entendu, il en a aussi retiré plusieurs échecs, mais dans l’ensemble le bilan est largement positif pour un joueur qui n’est pas un monstre physique, mais qui compense par une grande hargne et une mémoire courte. Et il a quand même moins souffert que son partenaire de draft le 2e tour Josh Jackson qui a fini en tête des Packers avec 9 pénalités (8 acceptées).
Alexander a été le meilleur rookie sans problème, mais les receveurs du 5e tour Marquez Valdes-Scantling et du 6e tour Equanimeous St. Brown ont été poussés à jouer par les blessures ; le premier a fait un bon début de saison, le deuxième une bonne fin (en plus d’une vraie capacité à bloquer à la course) et ils ont semblé gagner petit à petit la confiance d’Aaron Rodgers, même s’il y a encore du travail. Il faudra quand même améliorer ces taux de réception (52.1% pour MVS, 58.3% pour ESB). Bonne note aussi pour le Defensive Tackle non-drafté Tyler Lancaster qui a fait des apparitions notables au coeur de la ligne défensive.
19. DALLAS : Leighton Vander Esch, LB, Boise State
Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 965 (8/61) ; Défense – 784 (76.6%, 6/29)
Défense : 140 plaquages, 102 solo, 3 run stuffs
Pass-Rush : 1 pression
Couverture : 7 PDs, 2 INTs
Avec un corps de Linebackers affaibli, les Cowboys décidaient de récupérer Leighton Vander Esch.
Disons que le corps de Linebackers de Dallas n’est plus aussi affaibli qu’il était auparavant ; il est même devenu une force impressionnante. Aux côtés d’un Jaylon Smith qui se remet de mieux en mieux de son problème nerveux, les absences annuelles de Sean Lee sur blessure sont quasiment passées inaperçues tant l’ex-Bronco a été une machine toute la saison, se déplaçant avec puissance et rapidité pour intervenir sur tous les fronts : plaquer contre la course et couvrir (on ne lui a pas demandé beaucoup en pass-rush). 3e de la ligue avec 140 plaquages dont 102 solo, le Wolf Hunter a déjà mis le bleu de chauffe avec l’étoile et il promet de ne pas l’enlever pendant un bon moment.
Bien entendu, impossible de détrôner LVE : le 2e tour Offensive Tackle Connor Williams a joué une grande partie de la saison et a eu quelques difficultés, alors que le 3e tour receveur Michael Gallup est un sacré dragster à 15.4 yards par réception et 10 gains de 20+ yards sur 33 réceptions (!), mais de fait sa connexion avec Dak Prescott est intermittente avec un taux de réception assez moche de 48.5% ; pas sûr que ce soit toujours de sa faute d’ailleurs.
20. DETROIT : Frank Ragnow, C, Arkansas
Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 1138 (1/70) ; Attaque – 1074 (99.9%, 1/31)
Afin de renforcer la ligne offensive, les Lions choisissaient le Centre Frank Ragnow.
Est-ce que le jeu au sol des Lions est devenu une machine inarrêtable ? Sûrement pas. Est-ce qu’il a fait un bon très notable par rapport à 2017 ? C’est le cas, et cela est dû aux deux premiers choix qui ont été faits par Bob Quinn. Le premier est donc Ragnow, qui s’est décalé en Guard aux côtés du Centre Graham Glasgow, et qui a joué quasiment tous les snaps de la saison. Comme tout rookie, il a eu des hauts et des bas, et il a fait partie de la longue liste des Offensive Linemen ridiculisés par Aaron Donald, mais dans l’ensemble il a plutôt tenu son rang pour un novice, aidant l’unité a être meilleure au sol et BIEN meilleure en protection. Il sera très intéressant de voir sa progression après une première année encourageante.
Le deuxième larron qui a aidé le jeu au sol à ressusciter est bien entendu le 2e tour coureur Kerryon Johnson, celui qui a stoppé la série des Lions à 70 matchs sans coureur à 100+ yards ; il a également été précieux en réception, terminant une première mouture prometteuse avec 150 touches pour 854 yards et 4 TDs. Mention également au 3e tour Safety Tracy Walker qui a prouvé de belles choses dans un nombre de snaps limités. Mais s’il faut choisir le meilleur rookie, c’est le 4e tour Defensive Tackle Da’Shawn Hand.
Il est venu former l’Association des Apostrophes d’Alabama dans la ligne défensive des Lions avec A’Shawn Robinson, et il a constitué un sacré rapport qualité/prix. Il a très bien joué le rôle de plot difficile à bouger dans le jeu au sol, il a mangé du Quarterback à quelques reprises et il a créé quelques turnovers ; il termine sa saison avec 27 plaquages, 2 run stuffs, 6 pressions, 3 sacks, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré. Avec les deux membres de l’AAA, Detroit a trouvé un intérieur de ligne puissant pour le futur.
21. CINCINNATI : Billy Price, C, Ohio State
Matchs joués : 10
Snaps : Équipe – 592 (24/66) ; Attaque – 558 (56%, 11/30)
Peut-être pris de court par Detroit, les Bengals se rabattaient sur un autre Centre, Billy Price.
C’est peu dire que la saison de Price a été mouvementée : installé comme Centre titulaire, il a connu des blessures, une année en montagnes russes avec des performances sympathiques et d’autres bien plus compliquées, et enfin il a exécuté un snap trop haut qui a conduit à la blessure mettant fin à la saison d’Andy Dalton.
Il reste à voir si les ennuis physiques l’ont empêché d’évoluer à son meilleur niveau (sans compter le niveau général de la ligne), et si avec l’expérience il peut mettre ce début compliqué derrière lui, mais le fait que l’intérim de Trey Hopkins ait été meilleur quand Price était blessé prouve qu’il a encore beaucoup de travail.
Pour trouver le meilleur rookie à Cincinnati, il faut se diriger en défense : le 3e tour Defensive End Sam Hubbard a gagné des snaps au fur et à mesure de la saison par sa présence utile à la fois contre la course (39 plaquages, 3.5 run stuffs) et dans le pass-rush (15 pressions dont 6 sacks), sans oublier 1 fumble forcé et 1 fumble récupéré. Mais la vraie sensation a été le 2e tour Safety Jessie Bates III.
Quand vous avez un George Iloka dans l’effectif et que vous le jugez comme superflu dès les camps pour mettre un rookie à la place, cela en dit long sur la confiance que vous faites au petit nouveau. Bates est entré dans le rôle immédiatement, jouant 98.7% des snaps défensifs (plus quelques-uns sur équipes spéciales) pour finir comme joueur le plus utilisé de l’équipe. Il en a profité pour terminer en tête des plaqueurs avec 111 – devant son compère et autre Safety Shawn Williams, ce qui signifie à la fois qu’ils ont été actifs, mais surtout que les Linebackers ont parfois manqué de volume, de disponibilité, ou des deux. Bates étant plutôt un Free Safety, il s’est surtout distingué en couverture avec 7 passes défendues et 3 INTs, mais il est clair qu’il a creusé son trou et il compte bien y rester pendant un bon moment.
22. TENNESSEE : Rashaan Evans, LB, Alabama
Matchs joués : 15
Snaps : Équipe – 500 (25/62) ; Défense – 495 (47.3%, 13/26)
Défense : 53 plaquages, 33 solo, 2.5 run stuffs
Pass-Rush : 1 pression
Couverture : 1 PD
Les Titans profitaient aussi du manque d’envie des Ravens à choisir pour trade up et prendre le Linebacker Rashaan Evans.
Si vous n’êtes pas fan du joueur, d’Alabama ou des Titans, vous êtes pardonnés pour avoir un peu oublié Evans dans la liste des rookies du premier tour, surtout qu’une bonne moitié de la saison de l’ex-Crimson Tide a été pourrie par les blessures. La combinaison de son retour en forme et de l’expérience accumulée même sur la touche ont aidé à ralentir le jeu pour lui et il a retrouvé les qualités qu’il avait en université : explosivité, agression, agilité, patience, et il a même démontré avoir corrigé quelques scories dans son plaquage. Il a principalement fait son oeuvre contre la course mais il s’est également amélioré en couverture. Il va maintenant falloir qu’il confirme cette deuxième bonne partie de saison et faire une année complète sur le même rythme (en continuant de progresser).
À cause de son indisponibilité une bonne partie de 2018, Evans doit céder le titre de meilleur rookie au 2e tour Outside Linebacker Harold Landry.
Dans une équipe de Tennessee qui a eu toutes les peines du monde à créer du pass-rush via ceux étant censés le réaliser (les 3-4 OLBs), c’est Landry qui termine comme le meilleur au poste avec 16.5 pressions (2e de l’équipe) et 4.5 sacks ; tout cela devant Brian Orakpo et Derek Morgan. Il a également été présent pour fermer la poste à la course (3 run stuffs), et il est même redescendu en couverture pour défendre 2 passes ; dans l’ensemble, une saison bien remplie qui en appelle d’autres, avec une palette de techniques de pass-rush plus importante et une activité encore accrue. En tout cas, on peut dire que malgré une courte draft (4 choix), Jon Robinson semble ne pas s’être trompé sur les deux premiers.
23. NEW ENGLAND : Isaiah Wynn, OT, Georgia
Matchs joués : 0
Pour leur premier choix du tour, les Patriots ajoutaient un Offensive Lineman polyvalent avec Isaiah Wynn.
Malheureusement, Wynn a subi une rupture du tendon d’Achille en présaison, et il n’a pu jouer un seul snap. Il faut espérer qu’il pourra s’en remettre et faire une intersaison complète en 2019.
Nous verrons un peu plus loin que le deuxième choix de New England au premier tour a été remarquable… cependant il doit partager le titre de meilleur rookie avec une belle surprise : le Cornerback non-drafté J.C. Jackson.
Démarrant la saison par des piges ici ou là, l’équipe a fini par donner un poste de titulaire à Jackson sur l’aile à l’opposé de Stephon Gilmore, redéployant Jason McCourty dans le slot pour faire de la place à l’ex-joueur de Maryland (ce qui a éjecté un Jonathan Jones moins efficace). Le fait que Bill Belichick et le staff aient eu confiance en lui pour le laisser parfois en un-contre-un, comme Gilmore, prouve qu’il a mérité sa place, et il a rendu cette confiance : avec 6 passes défendues et 3 INTs, il a les qualités pour réussir et une capacité innée à localiser la balle dans les airs pour la dévier ou l’attraper. S’il peut continuer sur cette voie et progresser (tout est loin d’être encore parfait), il va devenir un redoutable arrière chez les Patriots.
24. CAROLINA : D.J. Moore, WR, Maryland
Matchs joués : 16
Snaps : Équipe – 818 (11/65) ; Attaque – 732 (69.3%, 8/29)
Course : 13 courses, 172 yards (13.2)
Réception : 55 réceptions, 788 yards (14.3), 2 TDs
Catch Rate : 67.1%, 1 drop
Kick Return : 5 retours, 119 yards (23.8)
Punt Return : 6 retours, 32 yards (5.3)
Fumbles : 3 commis, 2 perdus
Le premier receveur tombait enfin avec une nouvelle arme à la réception pour Cam Newton, D.J. Moore.
Arme à la réception… et même plus, comme vous pouvez le voir. Le remplaçant de Steve Smith Sr. adoubé par le #89 lui-même a connu un début de saison un peu compliqué, mais il s’est adapté de mieux en mieux pour devenir le receveur #1 de l’équipe… notez que nous disons bien « receveur #1 » et non « cible #1 » puisqu’en réalité il est largement devancé par Christian McCaffrey qui a presque deux fois plus de réceptions (107 vs. 55) en 1.5 fois plus de ciblages (124 vs. 82). Il est dommage qu’il n’ait marqué que 2 TDs, mais quand on rajoute ses participations au jeu au sol et sur équipes spéciales, on retrouve la machine à big plays qu’il était chez les Terrapins avec 1111 yards totaux dont 14.1 yards par touche et 12 gains de 20+ yards en attaque. Néanmoins, cette volonté de gagner encore plus de yards s’est retournée contre lui quand les défenseurs en ont profité pour tenter de lui arracher la balle ; cela se voit dans le nombre de fumbles. Il doit travailler cela s’il veut continuer à progresser dans la ligue, mais il est bien parti.
Mention au 4e tour Tight End Ian Thomas qui a fait des apparitions avec 36 réceptions pour 333 yards et 2 TDs, mais il a eu quelques moments assez compliqués dans ses routes et dans ses run blocks. Mention aussi au Quarterback non-drafté Kyle Allen qui a fait une Week 17 très remarquée contre la défense titulaire des Saints (il finit avec 20/31, 266 yards et 2 TDs). Cependant, le titre de co-meilleur rookie revient à Moore et au 2e tour Cornerback Donte Jackson.
Autre jeune dragster choisi par Carolina mais du côté défensif cette fois, Jackson a remplacé Daryl Worley à l’opposé de James Bradberry… et on peut même se demander s’il n’a pas été le meilleur des deux. Il a commencé très fort en empilant les INTs avant de se calmer un peu, mais son niveau de jeu, lui, n’a pas connu de baisse significative malgré les affres habituelles des rookies Cornerbacks. Confiant en ses capacités et avec une rapidité redoutable, il a joué autour de 1000 snaps en défense et sur équipes spéciales, prouvant qu’il est d’une polyvalence précieuse : il termine à 73 plaquages, 4 run stuffs, 9 passes défendues, 4 INTs, 2 pressions, 1 sack, 1 fumble forcé, et il a même marqué sur un retour de conversion à deux points contre New Orleans en Week 15.