NFL Team Honors III : New England

500-Patriots

Comme d’habitude, New England a dominé l’AFC East. Comme d’habitude, New England a dominé l’AFC. Comme d’habitude, New England est allé au Super Bowl ; le dixième pour la franchise dont la huitième du duo Bill BelichickTom Brady. Et c’est là que les portes de l’Enfer personnel de Dark Billou se sont ouvertes : un tir aux pigeons monumental que son équipe a fini par perdre avec un record de points et yards encaissés sous son égide et, comme au Super Bowl XLIX, un certain Cornerback au centre de tout cela… mais pas pour les mêmes raisons. Un sacré goût d’inachevé pour des Patriots qui rejoignent Denver avec cinq défaites dans la grande finale, mais qui ne devraient pas en rester là.

À lire sur le banc.

 

NEW ENGLAND PATRIOTS
1er AFC East ~ 13-3 / 2-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Comment dominer quasiment sans partage une conférence depuis 2001, gagner deux titres en trois ans et… se renforcer encore pendant la Free Agency ? Des échanges et des signatures. L’échange pour l’ex-Panther Defensive End Kony Ealy était un peu bizarre car il n’avait pas vraiment réussi à faire quoi que ce soit hors du Super Bowl 50 ; cela avait été confirmé avec une libération assez rapide, et il restait donc à savoir qui remplacerait les pertes de Chris Long, Jabaal Sheard et du fidèle Rob Ninkovich parti en retraite. Du côté offensif, les ex-Colts receveur Phillip Dorsett & Tight End Dwayne Allen ainsi que l’ex-Saint Brandin Cooks avaient été récupérés par échange pour compléter le corps des cibles qui avait perdu Martellus Bennett et surtout Julian Edelman sur blessure ; Danny Amendola et Chris Hogan allaient devoir se montrer encore plus. Les signatures marquantes avaient été les débauchages, dans la division, des ex-Bills coureur Mike Gillislee (départ de LeGarrette Blount) et Cornerback Stephon Gilmore (départ de Logan Ryan) ; et ne pas négliger celle de l’efficace ex-Bengal coureur Rex Burkhead également.

Par-dessus tout cela, l’équipe avait réussi à conserver le Linebacker Dont’a Hightower ou l’autre Cornerback Malcolm Butler, et espérait avoir enfin le Tight End Rob Gronkowski pour une saison complète (chose trop rare). Du coup, quand on regarde la balance finale, avec le départ de Sebastian Vollmer poussé dehors par la belle saison de Marcus Cannon, il était difficile de dire qu’il y aurait une baisse de qualité. On comprend mieux pourquoi les Pats avaient fait une draft absolument improbable avec trades down à gogo et seulement quatre joueurs choisis : deux Defensive Ends et deux Offensive Tackles.

Les Patriots avaient été la meilleure équipe de 2016, top-10 au moins dans toutes les catégories statistiques importantes en attaque ET en défense. Certes ils avaient eu besoin d’un retour fracassant pour gagner le titre, mais il était difficile de dire que l’équipe s’était affaiblie, même si le pass-rush restait une composante en question et avec la blessure d’Edelman. New England était donc encore le meilleur candidat à sa succession, surtout si le Gronk’ restait en bonne santé.

 

La saison

 

  • Week 1 : Kansas City, 27-42
  • Week 2 : @New Orleans, 36-20
  • Week 3 : Houston, 36-33
  • Week 4 : Carolina, 30-33
  • Week 5 : @Tampa Bay, 19-14
  • Week 6 : @NY Jets, 24-17
  • Week 7 : Atlanta, 23-7
  • Week 8 : LA Chargers, 21-13
  • Week 9 : BYE
  • Week 10 : @Denver, 41-16
  • Week 11 : @Oakland, 33-8
  • Week 12 : Miami, 35-17
  • Week 13 : @Buffalo, 23-3
  • Week 14 : @Miami, 20-27
  • Week 15 : @Pittsburgh, 27-24
  • Week 16 : Buffalo, 37-16
  • Week 17 : NY Jets, 26-6

 

Le bilan

 

  • Global : 13-3.
    • Par demi-saison : 6-2, 7-1.
    • Par quart de saison : 2-2, 4-0, 4-0, 3-1.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 7-1.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 10-2.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 6-2.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 5-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 5-2.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 1-1-0-0.
    • En prolongation : 0-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 135-121 (0.527, 12e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 124-132 (0.484, 23e).
    • Écart entre les deux : -0.043 (26e).

Ah, une saison de New England, toujours aussi « palpitante ». Ce que vous voyez au-dessus est peu ou prou ce qu’on peut voir chaque année, même si on peut noter quelques petites choses. Le calendrier a été plus facile que prévu avec la chute de l’AFC West et de Miami, cela même avec la NFC South au programme. Mais l’équipe a eu un peu plus de mal qu’en 2016 : l’année dernière, les résultats des matchs des Patriots ont quasiment tous été scellés avant la fin de la première mi-temps (un seul résultat avait changé en deuxième mi-temps et aucun en dernier quart-temps) ; en 2017, quatre matchs ont changé de résultat en deuxième mi-temps (trois victoires et une défaite) et deux en dernier quart-temps (la victoire à Pittsburgh et la défaite contre Kansas City). Il y a également eu une victoire de moins en menant tout le match, et deux victoires de moins sans jamais avoir été menés. En résumé et bien que le bilan final soit excellent, New England a eu un peu moins de contrôle sur les matchs que d’habitude.

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : BYE
  • Divisional Round : Tennessee, 35-14
  • Conference Championship : Jacksonville, 24-20
  • Super Bowl : vs. Philadelphia, 33-41

 

La réalité

 

Cette légère perte de contrôle sur les matchs vient principalement d’une escouade, et vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est la défense. Certes, à première vue il n’y a rien de terrible avec 18.5 points encaissés (5e) dont 22 au total sur premier drive adverse (2e) ou 27 au total dans les deux dernières minutes des mi-temps (2e) ainsi que 33 TDs (5e) ; même si c’est en général moins bien qu’en 2016 (respectivement +2.9, +6, -11 et +6). Mais ça se gâte quand on jette un coup d’oeil derrière le rideau : 366.0 yards (29e), 35.27 yards par drive (32e), 5.7 yards par action (31e), 20.3 first downs (24e), 7.8 yards en moyenne à faire pour les adversaires sur 2e tentative (26e) et 6.7 yards sur 3e (31e) menant logiquement à 39.4% de 3e tentatives autorisées (21e), 60 big plays (20e) dont 12 homeruns (23e), 18 ballons volés (25e) et 21% de drives adverses terminant en 3&out (27e).

La stat des ballons volés est particulièrement étrange, puisqu’on comptait sur elle pour expliquer autant de yards encaissés pour aussi peu de points. Alors, comment relier ces deux réalités ? En fait, les adversaires ont eu la pire situation de départ lors de leurs drives – sur les 24.63 yards – grâce à d’excellentes équipes spéciales des Patriots. Ensuite, la défense n’a vu que 47 voyages adverses en redzone (7e) dont 43.8% terminant en TD (4e), et ils n’ont « autorisé » que 71% de Field Goals adverses (2e).

Et, bien entendu, cela aide d’avoir une des meilleures attaques de la ligue pour avancer et manger l’horloge (30:37 – 11e) ; littéralement, la meilleure défense de New England a été l’attaque. 28.6 points marqués (2e) dont 11.2 rien qu’en deuxième quart-temps (top NFL) – 2.69 par drive (top NFL) – 54 au total sur premier drive offensif (2e) et 77 dans les deux dernières minutes des mi-temps (4e), 49 TDs (4e), 394.2 yards (top NFL), 39.23 yards par drive (top NFL), 5.9 yards par action (5e), 24.3 first downs (top NFL) dont 12.9% offert sur pénalité (4e), 73 big plays (2e) dont 11 homeruns (11e), 70 voyages en redzone (top NFL) dont 60% terminant en TD (5e), 47.8% des actions jouées dans le terrain adverse (top NFL), 40.6% de 3e tentatives converties (10e) et 12 ballons perdus (2e). Cette dernière stat comporte d’ailleurs sa part de chance : sur les 13 fumbles concédés par New England, seuls 4 ont été perdus, soit le plus bas taux de la ligue à 30.8%.

Voici les récompenses de la saison :

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Tom+Brady+Divisional+Round+Tennessee+Titans+4BufFKFp52gl.jpgDifficile de ne pas rejoindre le choix de la ligue et de ne pas nommer le NFL Most Valuable Player le plus âgé de l’histoire, le Quarterback Tom Brady. Et non, cette réception ratée du bout des doigts au Super Bowl ne changera pas cela.

Ce qu’il continue à faire à 40 ans est tout à fait exceptionnel, voyez plutôt : 581 passes tentées (top NFL), 385 complétées (2e), 66.3% de complétion (7e), 4577 yards (top NFL), 7.9 yards par passe tentée (6e), 32 TDs (3e), 8 INTs pour un taux par passe tentée de 1.4% (3e), 3 fumbles, 35 sacks et 102.8 de QB Rating (4e). Bien sûr, cela n’a pas été sa meilleure saison (c’est celle de 2007 avec les records), mais c’était déjà il y a DIX ans. C’est se demander ce qu’on peut ajouter après cela, outre le fait qu’il est désormais détenteur de tout un tas de records du Super Bowl : 8 matchs, 357 passes tentées, 235 passes complétées, 2576 yards dont 505 sur une finale et 18 TDs. Autant passer à la suite.

Si vous suivez un peu la NFL, vous savez qu’à New England, on n’hésite jamais à faire un peu de remue-ménage sur la ligne offensive. C’est possible grâce au retour du gourou Dan Scarnecchia ainsi qu’à la science du déplacement dans la poche et la vitesse de lancer de Brady. Mais pour autant, est-ce que cela veut dire que l’unité est mauvaise ? Non, et cela se voit dans la réussite du groupe formé par la ligne offensive et le coureur Dion Lewis. Qu’on ne parle pas énormément des gros de devant, cela va un peu avec la description du job, mais le travail de Lewis n’est pas assez souligné ; il a été vital pour apporter une alternative crédible, même si le #12 a fini en tête en passes tentées. Et le mot important est « crédible ».

Cela ne veut pas dire que la ligne n’a pas eu quelques petits soucis ; elle a plutôt mal démarré la saison à l’image du Left Tackle Nate Solder, puis elle a perdu l’excellent Right Tackle Marcus Cannon ; cela a forcé LaAdrian Waddle et Cameron Fleming à faire de l’intérim, ce qui a été sympathique mais pas toujours de tout repos. Néanmoins, à l’image de Solder, l’unité s’est améliorée au fur et à mesure de l’exercice ; la solidité et la disponibilité du trio intérieur David AndrewsShaq MasonJoe Thuney ont été très importantes pour cela.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Dion+Lewis+Divisional+Round+Tennessee+Titans+nuCVBofjzVdl.jpgIls ont notamment été puissants dans le jeu au sol, et, avec l’assistance des Tight Ends ou de l’excellent Fullback James Develin, cela a ouvert les brèches pour Lewis. Il a accumulé 180 courses pour 896 yards (5.0 !) et 6 TDs avec 7 gains de 20+ yards, mais il a aussi ajouté 36 réceptions pour 214 yards et 3 TDs ; au total c’est donc 1110 yards (2e dans l’équipe), 9 TDs (top team) et 59 first downs (top team), tout cela sans fumble ni drops. C’est toujours un peu dommage qu’on parle si peu des coureurs à New England avec le vortex TB12 qui aspire toute la lumière, mais l’équipe sait ce qu’elle doit à Lewis.

C’est d’autant plus vrai que la recrue Mike Gillislee a été décevante à 104 courses pour 383 yards (3.7) et 5 TDs avec un fumble ; Rex Burkhead a été plus solide avec 94 touches pour 518 yards et 8 TDs. James White, comme à son habitude, a été le coureur-receveur par excellence avec 56 réceptions pour 429 yards et 3 TDs.

Au fait, vous vous rappelez des stats de Brady ? C’était sans Julian Edelman, perdu avant la saison. Fort heureusement pour lui, il a eu le plaisir de voir arriver par échange l’ex-receveur des Saints Brandin Cooks, et il a pu bénéficier d’une saison (quasi-)complète du Tight End Rob Gronkowski.

Cooks a apporté une menace longue que Brady n’avait plus forcément eu depuis Randy Moss, et le Gronk’ a fait du Gronk’ dans le texte et dans le gridiron. Sans surprise, les deux ont été les plus ciblés avec 114 pour Cooks et 106 pour Gronk’, mais c’est ce dernier qui finit en tête de l’équipe avec 69 réceptions pour 1084 yards (10e NFL et top TE), 15.7 yards par réception, 8 TDs (top team), 18 gains de 20+ yards (8e NFL), seulement 3 drops et 57 first downs (9e NFL) soit un taux astronomique de 82.6% de ses réceptions (3e NFL !).

Cooks suit juste derrière (littéralement) avec 65 réceptions, 1082 yards, 7 TDs et 18 gains de 20+ yards aussi ; il est légèrement en-dessous qualitativement avec son taux de réception de 57% (65.1% pour Gronk’) et ses 4 drops (3 pour le TE). La vie aurait été compliquée pour le #12 sans l’un ou l’autre (même s’il a dû finir la finale sans Cooks), mais ils ont su être présents pour l’assister ; et, ce qui ne gâche rien, Gronkowski a été également très précieux quand il a fallu bloquer pour le jeu de course ou en protection.

Les Safeties forment le meilleur groupe dans la défense des Patriots, et on pourrait probablement les citer tous les trois ; mais Devin McCourty est le véritable leader de l’unité, et de la défense. Capable de tout faire, il a joué un peu plus près de la ligne de scrimmage que d’habitude, ce qui explique qu’il ait fini en tête des plaquages dans l’équipe avec 97 dont 2 run stuffs, mais il a également ajouté sa pierre à l’edifice dans le pass-rush (1 sack) et en couverture (5 passes défendues et 1 INT) ; tout cela avec 1 fumble récupéré pour une saison vraiment complète.

Patrick Chung a été utilisé à toutes les sauces, que ce soit contre la course ou en couverture, et sa polyvalence a été remarquable : 84 plaquages dont 3 run stuffs, 9 passes défendues, 1 INT et 2 fumbles récupérés. Le troisième larron a été Duron Harmon, la plupart du temps placé comme dernière ligne de couverture : il a réussi 7 passes défendues et 4 INTs. Il y a de qualité à revendre dans ce trio… mais parfois même cela n’a pas suffi.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Devin+McCourty+Duron+Harmon+Super+Bowl+LII+ZJfQ_yfZgJPl.jpgEn effet, si vous vous remémorez le début de la saison et les erreurs terribles de communication dans l’arrière-garde, vous n’allez pas être surpris de ses stats : 251.2 yards par match (30e) dont 113.6 après réception (26e), 6.8 yards par passe tentée (21e), 24 TDs (18e), 12 INTs (18e), 89.5 de QB Rating (17e), 65 passes défendues (20e), 49 big plays (18e) dont 10 homeruns (21e) et 5 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (17e). Il n’a pas été possible de rattraper ce démarrage catastrophique, d’autant plus qu’il est revenu hanter l’équipe au Super Bowl. Alors, à qui la faute ?

Stephon Gilmore s’est fantastiquement repris, mais boudiou qu’il avait commencé avec sa nouvelle équipe de la pire des façons ; il s’est ensuite blessé, et c’est apparement à ce moment qu’il a eu la révélation. Il est revenu bien meilleur pour terminer avec 50 plaquages, 9 passes défendues et 2 INTs. À l’opposé, Malcolm Butler n’a pas été forcément aussi décisif que par le passé, mais il reste solide avec 60 plaquages, 1 sack, 12 passes défendues, 2 INTs et 3 fumbles forcés (et, oui, il aurait été utile au Super Bowl). Eric Rowe a été un peu trop exposé, notamment pendant la finale ; la vraie surprise est venue de Jonathan Jones dans le rôle du CB#3 avec 8 passes défendues et 1 INT, mais il s’est blessé vers la fin de saison. Et nous reparlerons des Linebackers un peu plus loin, avec notamment le rôle d’Elandon Roberts qui a été trop souvent pris de vitesse par les coureurs adverses… dans toutes les situations.

La sélection va être simple : les Patriots n’avaient que quatre choix, et trois n’ont pas joué un snap. Le quatrième tour Defensive End Deatrich Wise est un peu un choix par défaut, mais cela ne veut pas dire qu’il a été inefficace ; juste grandement inconstant. Il a bien démarré et bien fini avec un milieu de saison un peu plus compliqué, postant 24 pressions pour seulement 5 sacks et 1 passe défendue.

Le plus embêtant, c’est qu’avec ces totaux, il est 2e en pressions et 3e en sacks dans l’équipe. Si on s’arrête uniquement sur les stats, on voit que le pass-rush n’a pas été si mal que cela avec 137 pressions (11e) dont 42 sacks (7e), une progression depuis 2016 (110 et 34 respectivement) ; mais il faut moduler par deux aspects. Le premier, c’est que le playcall adverse a été largement tourné vers la passe à 61.8% (5e) ; de fait, les taux par action de passe sont à 23.2% (16e) pour les pressions et 6.6% (12e) pour les sacks. Le deuxième, c’est qu’il a fallu 16 joueurs différents (3e) pour atteindre ces totaux, car aucun ne s’est véritablement démarqué.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Trey+Flowers+Miami+Dolphins+v+New+England+IvhStI0TwZxl.jpgLe leader a été Trey Flowers qui s’affirme comme le meilleur élément de la ligne défensive avec ses 62 plaquages, 32.5 pressions dont 6.5 sacks, 3 passes déviées et 2 fumbles forcés… mais comme vous le voyez, on ne peut pas dire que son taux de conversion soit mirobolant avec 20%. Wise arrive derrière en pressions, mais c’est le surprenant Linebacker Kyle Van Noy qui arrive derrière en sacks avec 5.5 sur 14.5 pressions. Le Defensive End Eric Lee et le Linebacker Marquis Flowers suivent avec 3.5 sacks puis Malcom Brown avec 2.5. Clairement, il manque un véritable leader qui dépasse les 10 unités, et cela n’a forcément pas aidé la couverture, surtout en début de saison et au Super Bowl (aucun sack). C’est donc un problème qui reste présent à New England, même si les totaux ont été meilleurs cette année.

Il est le recordman chez les Head Coachs de participations (8) et de victoires (5) au Super Bowl, il est un Hall Of Famer assuré six ans après sa retraite (dieu sait quand elle arrivera), il est un génie qui a réussi à bâtir la seule dynastie NFL ayant duré sur deux décennies avec en plus le frein du Salary Cap ; bref on peut largement imaginer qu’il soit le meilleur Head Coach de l’histoire de la NFL. Mais il reste humain avec ses failles, et en 2017, malgré l’excellente saison, Bill Belichick a été rattrapé par quelques démons qui lui ont coûté une bague de plus. Certes, personne ne pleurera sur son sort, mais il est intéressant et éducatif de témoigner des écueils de sa philosophie.

Vous êtes tous en train de penser au Super Bowl bien entendu, à la mise sur le banc de Malcolm Butler, et à la capacité de Billou de prendre des décisions unilatérales sans toujours s’en expliquer ; et n’attendez pas ses interviews en encéphalogramme plat pour vous donner une quelconque indication. Mais nous faisons allusion également à autre chose : sa capacité à malaxer son effectif comme personne ; c’est souvent positif vu les résultats, mais parfois il n’hésite pas à se débarrasser sans états d’âme de joueurs aux aspirations financières un peu trop grandes… quitte à se mettre en danger sur certains postes si jamais le titulaire indiscutable se blesse.

C’est ici que la blessure de Dont’a Hightower a eu son plus gros impact avec le carrousel au poste de Linebacker. Le même principe a marché sur la ligne offensive parce que Scarnecchia est un maître, mais ici la sauce est moins montée, et on l’a vu dans la défense contre la course. Ajoutez les deux, saupoudrez de playoffs dans lesquels les Pats sont allés crescendo dans l’opposition offensive avec Tennessee puis Jacksonville, et vous avez apparemment la même histoire qui se répète… jusqu’à ce que la défense, cette fois, n’ait plus la capacité de redresser le tir en cours du Super Bowl contre une attaque explosive des Eagles sans son Quarterback ni son Left Tackle titulaires.

Même avec l’absence d’Edelman, le jeu aérien a été le secteur qui a le mieux fonctionné cette saison à New England. Les stats sont évidemment semblables à celle de Brady ; on peut rajouter 276.1 yards par match (2e) dont 118.6 après réception (10e), 63 big plays (2e) dont 10 homeruns (9e), seulement 19 drops (14e) et 6 matchs d’un receveur à 100+ yards (4e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Brandin+Cooks+New+York+Jets+v+New+England+e-LZ6lVZGaMl.jpgCes derniers sont largement occupés par le Gronk’ (3) et Cooks (2), mais il y a l’apparition du troisième homme, Danny Amendola ; il n’a plus un rôle à plein temps avec les armes devant lui, mais la mise hors course d’Edelman lui a profité avec 61 réceptions pour 659 yards et 2 TDs. De plus, il a toujours l’habitude de sortir de sa boîte au moment le plus important, en playoffs (2 TDs en finale AFC contre Jacksonville). C’était important avec la blessure de Chris Hogan, qui a eu le temps de réussir 34 réceptions pour 439 yards et 5 TDs, ainsi que les saisons blanches de Malcolm Mitchell, Phillip Dorsett, Kenny Britt, Dwayne Allen ou Martellus Bennett. Entre ceux qui ont été blessés et ceux qui n’ont rien fait de probant (nuançons pour Allen qui a été au moins sympathique en block), ce n’était pas forcément évident.

Petite mention aux équipes spéciales qui ont été excellentes même si quelque peu inconstantes ici ou là, à cause notamment des blessures des spécialistes Nate Ebner ou Matthew Slater. Stephen Gostkowski termine avec 156 points (2e NFL), 92.5% sur Field Goals (4e) et 95.7% sur PATs (12e). Le Punter Ryan Allen n’a pas une énorme moyenne brute à 43.4 yards (30e), mais c’est parce qu’il a souvent eu besoin d’être précis, ce qui se voit par son excellent taux de punts dans les 20 yards adverses à 41.4% (6e). Les couvertures ont fait le travail : 18.9 yards sur retour adverse de kickoff (3e) et 4.6 sur retour adverse de punt (4e). C’est sur leurs propres retours que les Pats ont encore du travail avec 22.2 yards sur kickoff (12e) et 8.2 sur punt (18e).

Qui dit 61.8% du playcall adverse orienté vers la passe, dit forcément 38.2% du playcall orienté vers la course ; c’est ce genre d’analyse pointue qui fait la renommée mondiale du Season Review. Et pourtant, même si elle a été peu testée, la défense contre la course a réussi à autoriser 114.8 yards (20e) à 4.7 yards par course (31e), 11 big plays (18e) dont 2 homeruns (16e) et 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (21e) ; elle n’a réussi que 36 run stuffs (pire marque NFL), ce qui n’est même pas sauvé par le faible nombre de courses adverses puisque le taux est de 9.2% (30e). Certes, elle n’a encaissé que 6 TDs (2e), mais on ne va pas sortir les cotillons pour autant.

Bien sûr, on pourrait penser que c’est à cet instant que la blessure de Hightower fait mal (et il est sûr que son absence a été préjudiciable), mais déjà l’année dernière c’était peu reluisant avec 30 run stuffs (32e) pour un taux de 8.2% (28e) ; c’est un problème récurrent dans le front-7 des Patriots. On peut essayer de nous vendre qu’il n’a pas été si mauvais, mais c’est Lawrence Guy, un journeyman Defensive Lineman qui a été le meilleur défenseur au sol avec 5 run stuffs (il a fait un bon travail en général avec 58 plaquages, 1 sack et 1 passe déviée).

Kyle Van Noy a fait ce qu’il a pu et a clairement été le meilleur des Linebackers avec 73 plaquages dont 4 run stuffs, 14.5 pressions dont 5.5 sacks et 2 passes défendues, mais il a été un peu trop seul. Roberts et Flowers n’ont que 5 run stuffs à eux deux, David Harris n’a pas eu d’influence car il n’a pas énormément joué, et il faut plus d’activité sur la ligne défensive même si les présences de Guy ou de Ricky Jean-François ont été positives dans l’exercice. Tel quel, le front-7 ne pénètre pas suffisamment dans le backfield adverse, et ne parlons pas de son incapacité à créer des ballons perdus avec seulement 9 fumbles forcés (30e) ; au moins la défense en a récupéré 6.

Brandin Cooks mérite largement sa place dans cette récompense avec sa saison à 1000+ yards. Grâce à son redressement spectaculaire, Stephon Gilmore mérite une mention, mais seulement une mention car il n’a offert qu’une demi-saison de qualité.

Heureusement pour eux, ils ont eu Dion Lewis et le Gronk’ devant eux pour produire, car on ne peut pas dire que les ajouts de Mike Gillislee et Dwayne Allen aient été aussi décisifs qu’attendus.

La victoire 27-24 contre Pittsburgh en Week 15. Controverse ! Surviving the ground ! C’est bien sûr le meilleur match de New England puisque c’est une preuve de plus que le complot de Roger Goodell est toujours en marche en NFL pour mettre les Patriots devant tous les autres ! Pardon ? Pourquoi est-ce que Gougou jouerait les favoris pour NE tout en se battant bec et ongle pour suspendre son meilleur joueur et se mettre à dos Robert Kraft ? Ah ah pauvres crédules, vous ne savez pas ce qu’est une diversion ? Tactique classique ! Gougou et Kraft s’envoient des cartes à la Saint-Valentin !! COMPLOT !!! RÉVOLTE !!!!!!

Plus sérieusement, comme dit dans le Gameday, c’était surtout un cas de stupida lex sed lex. Nul ne remet en doute la possibilité que certaines équipes reçoivent les bonnes grâces des arbitres dans le doute (c’est pareil dans tous les sports – si vous en suivez vous devez le savoir), mais là c’était surtout un cas de règle stupide. Ce match est sélectionné car c’est la victoire qui donne le seed #1 et l’avantage du terrain à Brady & Co pour le reste des playoffs, dans une rencontre haletante comme on pouvait l’attendre entre ces deux géants d’AFC. On s’attendait à la revanche en finale de conférence (les Jags ont eu une autre idée).

Bookends. Lors du NFL Team Honors des Saints, nous avons évoqué la notion de commencer et terminer de la même manière ; c’est exactement la même chose pour New England : un record de points et yards encaissés sous Bill Belichick, que ce soit contre Kansas City (42 et 537) ou Philadelphie (41 et 613). New England n’a perdu que quatre matchs cette saison, le choix est donc assez vite fait.

À votre avis ? La décision de laisser Malcolm Butler sur le banc lors du Super Bowl bien sûr. Il est toujours compliqué de jouer le jeu des hypothèses, mais en voyant Nelson Agholor cramer Rowe pour la énième fois, on ne peut s’empêcher de penser que Butlergate a été une des raisons de la défaite des Patriots en finale (la principale étant la qualité de l’équipe en face).

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, Green Bay, Houston, Indianapolis, Miami, Minnesota, NY Jets, Kansas City.
Extérieur : Buffalo, Chicago, Detroit, Jacksonville, Miami, NY Jets, Pittsburgh, Tennessee.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 7.
Bilan cumulé en 2017 : 124-132 (0.484, 22e).

L’AFC East dont vous êtes la seule équipe forte, l’AFC South avec deux équipes à 8 victoires cumulées et la NFC North qui n’a eu que Minnesota au niveau… pas étonnant que le calendrier ne soit pas relevé, même s’il y a 7 matchs contre des équipes de playoffs.