NFL Team Honors III : Chicago

500-Bears

On ne pouvait décemment pas espérer grand-chose d’une saison où les armes offensives sont tombées une par une autour du Quarterback rookie, donc les Bears ont fait ce qu’ils ont pu : ils ont tenu un maximum grâce à une défense qui confirme qu’elle redresse la barre, et ils ont essayé de survivre en attaque sans jamais vraiment y parvenir. Malgré le résultat qui reste largement insuffisant, c’est une saison encourageante quand on prend en compte les circonstances (vous allez vite comprendre pourquoi).

À lire en mangeant un biscuit.

 

CHICAGO BEARS
4e NFC North ~ 5-11

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

Mitch Trubisky or bust ! Ou quelque chose de ce genre. Comme on s’y attendait, la page Jay Cutler était définitivement tournée après huit années d’une relation parfois prometteuse mais au final tellement frustrante sur bien des plans. L’équipe avait donc décidé de récupérer une solution temporaire avec l’ex-Buccaneer Mike Glennon à 18.5M$ garantis et de remonter d’un cran dans la draft pour récupérer le franchise QB espéré, Trubisky. Au niveau offensif, les Bears avaient surtout opéré des modifications chez les cibles de passe : départs d’Alshon Jeffery et d’Eddie Royal ainsi que la grave blessure au genou de la révélation Cameron Meredith laissant un Kevin White quantité toujours inconnue, l’ex-Steeler Markus Wheaton pour apporter de l’explosivité, l’ex-Titan Kendall Wright et les Tight Ends : le solide Zach Miller, le Free Agent Dion Sims et le rookie de deuxième tour Adam Shaheen. Le jeu au sol, lui, comptait sur la ligne inchangée et le coureur Jordan Howard pour aider Glennon.

Malheureusement, le trade up pour Trubisky n’avait pas laissé beaucoup de munitions à la draft pour remplir la défense (cinq choix dont un seul défensif, le quatrième tour Safety Eddie Jackson). La disponibilité était la meilleure façon d’améliorer l’escouade : avoir Jerrell Freeman et Danny Trevathan en Inside Linebackers pour la saison complète serait déjà une bonne chose ; même réflexion pour le pass-rush mené par Leonard Floyd et Pernell McPhee. L’équipe avait néanmoins fait quelques emplettes qui pouvaient s’avérer très intéressantes : l’ex-Saint et Hawk Defensive Tackle John Jenkins sur la ligne défensive aux côtés de l’impressionnant Akiem Hicks, ainsi que l’ex-Texan Safety Quintin Demps. Ce dernier pouvait stabiliser une arrière-garde ayant perdu Tracy Porter mais ayant récupéré l’ex-Chief Marcus Cooper et l’ex-Jaguar Prince Amukamara ; Kyle Fuller commençait à manquer de temps pour prouver sa valeur.

S’il pouvait rester en bonne santé, le front-7 avait les armes pour faire peur à plus d’une équipe, et la ligne offensive restait sympathique… mais les secteurs aériens, des deux côtés, étaient de vraies inconnues qui allaient dicter la saison de Chicago.

 

La saison

 

  • Week 1 : Atlanta, 16-23
  • Week 2 : @Tampa Bay, 7-29
  • Week 3 : Pittsburgh, 23-17 (OT)
  • Week 4 : @Green Bay, 14-35
  • Week 5 : Minnesota, 17-20
  • Week 6 : @Baltimore, 27-24 (OT)
  • Week 7 : Carolina, 17-3
  • Week 8 : @New Orleans, 12-20
  • Week 9 : BYE
  • Week 10 : Green Bay, 16-23
  • Week 11 : Detroit, 24-27
  • Week 12 : @Philadelphia, 3-31
  • Week 13 : San Francisco, 14-15
  • Week 14 : @Cincinnati, 33-7
  • Week 15 : @Detroit, 10-20
  • Week 16 : Cleveland, 20-3
  • Week 17 : @Minnesota, 10-23

 

Le bilan

 

  • Global : 5-11.
    • Par demi-saison : 3-5, 2-6.
    • Par quart de saison : 1-3, 2-2, 0-4, 2-2.
    • À domicile : 3-5.
    • À l’extérieur : 2-6.
    • Dans la division : 0-6.
    • Dans la conférence : 1-11.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 3-7.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-5.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 2-6.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-1-0-2.
    • En prolongation : 2-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 120-131-5 (0.479, 19e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 143-113 (0.559, 1e).
    • Écart entre les deux : 0.080 (1e).

Pour rebondir sur l’en-tête (et non la tête – mettez vos casques), les Bears ont amélioré leur bilan avec le calendrier le plus difficile. Néanmoins, cela est venu avec un gros coût : c’est la première fois depuis 1969 que Chicago poste une bulle dans sa division. Le bilan à l’extérieur explique la différence de bilan total (+2), et il y a eu du mieux contre les équipes terminant en positif (1-9 vs. 3-7), mais c’est toujours aussi difficile dans les matchs à une possession d’écart ; de plus, ce trou en troisième quart de saison a été terrible. L’équipe est résiliente avec deux victoires en prolongations, mais elles ont été forcées PAR les adversaires. Il n’y a aucune victoire arrachée en dernier quart-temps (ni même en deuxième mi-temps), six défaites sans jamais être revenus au score et le plus gros déficit remonté n’a été que de -8.

 

La réalité

 

Au risque de ne pas surprendre, l’attaque a ramé : 16.5 points marqués (29e) dont seulement 9 au total sur le premier drive offensif (31e), 31 TDs (24e), 58.4 actions (31e), 287.4 yards (30e), 25.6 yards par drive (32e), 16.6 first downs (32e), 40 big plays (31e), 37 voyages en redzone (30e), 24.4 actions dans le terrain adverse (27e), 34.6% de 3e tentatives converties (26e) ou 29.7% de drives terminant en 3&out (32e). Dans le positif, même si elle n’est pas allée souvent en redzone, l’attaque a quand même été efficace (un taux de TD de 60.6% – 4e). Mais elle s’est trop souvent compliqué la tâche : en moyenne, les Bears étaient à 9.1 yards du first down en 2e tentative et 8.4 yards en 3e tentative, les pires marques de la ligue.

La saison aurait pu être un peu meilleure grâce aux 5 TDs de la défense et des équipes spéciales, mais les Bears ont aussi encaissé 5 TDs des défenses et équipes spéciales adverses. L’escouade défensive a souvent essayé de tenir la baraque au maximum. Elle n’a pas pu le faire suffisamment pour inverser le terrible temps de possession de 28:28 (28e – évidemment), mais elle a fait ce qu’elle a pu : 20.0 points encaissés (9e) dont 8.1 seulement en deuxième mi-temps (top NFL) et 1.72 par drive (10e), 33 TDs (5e), 319.1 yards (10e), 5.1 yards par action (11e), 45 big plays (3e) dont 9 homeruns (11e), 18.6 first downs (10e), 49% de voyages adverses en redzone se terminant en TD (12e), 14 fumbles récupérés (top NFL – Charles « Peanut » Tillman serait fier) ; pas mal pour une unité qui a passé 45.3% du temps dans son propre terrain (29e). Mais elle aussi a eu ses passages à vide, et nous y reviendrons.

Voici les récompenses de la saison :

Nous nous dirigeons logiquement vers la défense pour trouver le meilleur joueur des Bears cette saison, et si l’on considère le volume ainsi que l’impact sur le jeu de l’escouade, alors c’est le Defensive End Akiem Hicks qui mérite la promotion ; il passe de 2016 Defensive Player Of The Year à 2017 Most Valuable Player.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Akiem+Hicks+Cleveland+Browns+v+Chicago+Bears+suWtg_nKsz4l.jpgLes postes sur la ligne défensive ne sont pas forcément très glamours, sauf si vous êtes un 4-3 Defensive End. Alors quand on parle de 3-4, imaginez ; et pourtant, Hicks est un monstre qui mériterait qu’on parle plus de lui. Le bonhomme a tout mangé sur son passage, que ce soit Offensive Lineman, coureur ou Quarterback : il a terminé en tête de l’équipe avec 15.5 plaquages à perte dont 7 run stuffs ainsi que 27.5 pressions dont 8.5 sacks et 19 QB Hits. C’est à la fois effrayant pour les adversaires, mais également un peu représentatif d’un petit problème qu’il y a eu dans le front-7 des Bears.

Chicago est parvenu à accumuler 140 pressions (10e) dont 42 sacks (7e) ; tout cela donne un excellent taux de sack par action de passe à 7.4% (7e) et un taux raisonnable de conversion de pression en sack avec 30% (14e). C’est néanmoins un petit miracle vu les blessures au poste d’Outside Linebacker, mais Vic Fangio a bien profité de la pénétration de sa ligne défensive et a trouvé les solutions sur les extérieurs : Sam Acho a accumulé 21 pressions (3 sacks + 18 QB Hits) Leonard Floyd 16.5 (4.5 + 12) et Pernell McPhee 15 (4 + 11). Le problème précité, c’est qu’aucun n’a fait mieux que Hicks, et surtout pas Floyd. Il est loin d’être un bust (il est plutôt solide au sol d’ailleurs), mais l’équipe a besoin qu’il passe définitivement un palier dans sa production, car pour l’instant on a vu des flashs mais la constance n’est pas encore là. De plus, les Bears en ont probablement assez de refuser les options de cinquième année des contrats rookies de leurs choix de premier tour.

Ce n’était pas censé être la dernière ligne de défense qui devait faire toute la saison, mais la blessure du Free Agent Quintin Demps a rebattu les cartes ; un duo improbable mais sérieux s’est imposé : les Safeties Eddie Jackson et Adrian Amos. L’ajout du rookie Jackson en Free Safety a permis à Amos de vraiment avoir un impact contre la course. Ils ont accumulé 142 plaquages, 9 passes défendues, 3 INTs dont 2 picks-6 (un chacun – pas de jaloux), 3 fumbles forcés et 4 fumbles récupérés dont un strip-6 pour Jackson. Chicago espère qu’ils formeront une paire stable pour les années à venir.

Tout n’a pas été parfait, mais si l’attaque n’a pas sombré encore plus bas avec tous les soucis chez les cibles de passe, c’est parce que le jeu au sol est parvenu à tenir la route. Le jeune duo formé par le sophomore Jordan Howard et le rookie Tarik Cohen n’a jamais rechigné à la tâche, ce qui est une bonne chose ; avec un Quarterback rookie, le playcall a été largement tourné vers le jeu au sol à 45.2% (9e), et il a majoritairement répondu présent : 111.8 yards par match (16e), 4.2 yards par course (11e), 13 TDs (11e), 10 big plays (14e) dont 5 homeruns (top NFL) et 5 matchs d’un coureur à 100+ yards (5e).

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Jordan+Howard+Cleveland+Browns+v+Chicago+Bears+rSZIKe9jv00l.jpgSans surprise, c’est Howard qui a les a tous réussis : le 5e tour de 2016 a continué sur sa bonne lancée en finissant meilleur scoreur de l’équipe avec 276 courses (5e NFL) pour 1122 yards (6e) à 4.1 de moyenne, 9 TDs (3e) et 61 first downs (3e), même s’il n’a pas eu la même moyenne extravagante qu’en 2016 ; il a néanmoins toujours un gros problème de mains avec 5 drops et un fumble. Son compère Tarik Cohen, lui, a su apporter son explosivité sur toutes les phases : il a réalisé 87 courses pour 370 yards (4.3) et 2 TDs, mais c’est surtout en réception qu’il a été précieux avec 53 pour 353 yards et 1 TD, ainsi que sur équipes spéciales avec 26 retours de kickoff pour 583 yards et 29 retours de punt pour 272 yards et 1 TD. Le souci de Cohen c’est plutôt sa tendance, quand il porte le cuir en attaque, à trop souvent courir latéralement pour chercher le gros gain, et pas suffisamment en profondeur pour gagner du terrain, ce qui crée des courses négatives.

Profitons de parler des coureurs pour dire un mot sur ceux censés leur ouvrir les brèches (et protéger le Quarterback). La ligne offensive a encore connu son lot de blessures forçant un petit jeu de chaises musicales, et le résultat est mitigé. Nul besoin de parler de la paire de Guards : Josh Sitton et Kyle Long restent excellents, mais les blessures les rattrapent. Cody Whitehair n’a pas été aussi bon que par le passé. Charles Leno est sympathique mais sans plus, et Bobby Massie est un cran en-dessous sans être atroce non plus. La perte d’Eric Kush n’a pas aidé, et les remplaçants ont essayé de boucher les trous. L’ensemble est loin d’être terrible, et la présence d’un rookie lanceur n’a rien fait pour aider la protection ou l’alchimie entre lui et les gros (beaucoup de faux départs et de pénalités – Leno en a 13 à lui tout seul) ; cela devrait s’améliorer avec le temps. Mais on ne peut s’empêcher de remarquer les 127 pressions (18e) et 39 sacks concédés (18e), et surtout les 117 plaquages à perte réussis par les adversaires (31e) dont 78 run stuffs, pire marque de la ligue. Comme dit précédemment, Cohen est en partie à blâmer pour cela, mais pas seulement.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Kyle+Fuller+Chicago+Bears+v+Cincinnati+Bengals+qRc14sU_-dgl.jpgIl faut parfois attendre un peu avant qu’un talent ne finisse par se révéler ; le tout va être de confirmer que le passage à vide est enfin derrière. Mais le Cornerback Kyle Fuller a bien reçu le message quand l’équipe n’a pas levé son option de cinquième année de contrat, et il a répondu avec une saison 2017 qui est dans la lignée de son année rookie pleine de promesses. Fuller a été partout en défense : 69 plaquages, 22 passes défendues (2e NFL) et 2 INTs. Il a été testé toute la saison et a répondu présent avec une grande régularité, étant rarement battu, n’autorisant que peu de TDs et ne concédant que peu de pénalités.

Il a été le leader d’une couverture qui, certes, a bénéficié d’un bon pass-rush, mais qui a été de qualité quoi qu’il arrive : 211.0 yards par match (7e), 6.4 yards par passe tentée (13e), 18 TDs (5e), 36 big plays (2e) dont 8 homeruns (13e), elle n’a autorisé que 52.5% des réceptions adverses à donner un first down (9e) et 3 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (7e). Il faut néanmoins encore travailler deux problèmes qui sont récurrents dans la défense aérienne : un trop haut taux de complétion autorisé (64.8% – 26e) et trop peu d’INTs (8 – 29e). À l’opposé de Fuller, Prince Amukamara a apporté la performance qu’on attend d’un vétéran de sa trempe : 48 plaquages, 7 passes défendues et 1 fumble récupéré. La faille en couverture a peut-être été dans le slot, mais moins quand Bryce Callahan a pris les commandes : 6 passes défendues et 2 INTs. Dans l’ensemble, un effort de groupe très recommandable même si un peu de stabilité à long terme ne ferait pas de mal.

La draft des Bears a été restreinte (cinq choix) et critiquée (Ashland ? North Carolina A&T ?), mais dans le lot nous avons un espoir de franchise Quarterback qui a été encourageant, un Tight End qui s’est montré au fur et à mesure (Adam Shaheen), un Safety qui a fait de belles choses (Jackson) et un coureur électrique (Cohen). Eddie Jackson et Tarik Cohen gagnent la récompense ex-aequo.

Dans un monde idéal, les Bears se tournent vers leur rookie Quarterback et savent qu’il est jeté au feu bien plus tôt que prévu, mais fort heureusement le jeune lanceur peut se reposer sur un corps de receveurs sympathique : le grand WR#1 athlétique, capable d’aller chercher le ballon sur un nuage ou dans son dos, le #2 sûr, toujours capable de se démarquer pour gagner le first down, le #3 vif pour les passes courtes au milieu du terrain, et pourquoi pas un TE aux mains sûres et un coureur agile au cas où la pression est trop rapide. Mitchell Trubisky, lui, a eu… Kendall Wright et une demi-saison de Zach Miller (à peu près). Il est donc difficile de ne pas mettre les blessures chez les cibles de passe dans cette catégorie.

Elles ont forcé le playcall offensif à être extrêmement limité pendant un bon moment ; ce qui n’a pas empêché Chicago de battre Carolina en Week 7 avec seulement SEPT passes lancées (merci la défense et Eddie Jackson) ! Après la blessure en présaison de Cameron Meredith, Wright a été le seul à surnager tout le long de la saison avec 59 réceptions pour 614 yards et 1 TD ; on lui doit le seul match d’un receveur à 100+ yards (107 face à Cincy). Cohen et lui sont les seuls joueurs à avoir terminé à 50+ ciblages. Derrière eux, on a un Josh Bellamy explosif à 24 réceptions pour 376 yards (15.7) et 1 TD ainsi que le transfuge des Bolts Dontrelle Inman à 23 réceptions pour 334 yards et 1 TD ; le coureur multitâche Benny Cunningham a également été là avec 20 réceptions pour 240 yards et 2 TDs.

Au fait, vous ne remarquez pas comme deux absences ? Wright est le seul des trois « W » à avoir été visible : Kevin White a vu sa saison terminée dès le premier match (fracture de l’omoplate) et Markus Wheaton a lutté contre des blessures avant de faire un retour invisible. Chez les Tight Ends, on souhaite bon rétablissement au pauvre Miller qui avait encore été remarquable en réception ou en block, Dion Sims n’a pas été assez présent et/ou ciblé à 15 réceptions pour 180 yards et 1 TD, et le rookie Shaheen a eu un temps de jeu limité mais a progressé pour finir avec 12 réceptions, 127 yards et 3 TDs ; ce qui fait de lui le meilleur marqueur à la passe ! Il y a du bon mais surtout du moins bon, et la question est de savoir quand White pourra faire ne serait-ce qu’une demi-saison.

Si la défense a été potable voire bonne cette saison, c’est la ligne défensive qui mérite les lauriers. Nous avons parlé de Hicks, mais ses lieutenants sont également bons : Eddie Goldman, Jonathan Bullard ou Mitch Unrein ont été solides contre la course et ont fait des apparitions dans le pass-rush (17 pressions dont 5 sacks).

Néanmoins, malgré toutes ces bonnes choses dans la défense au sol et dans le pass-rush, il y a un sévère déficit dans la capacité à envahir le backfield adverse : les Bears n’ont totalisé que 79 plaquages à perte (28e) dont 37 run stuffs (31e). C’est cela qui a empêché les stats contre la course d’être encore plus basses (avec une moyenne en-dessous de 4 yards par course par exemple). C’est la preuve qu’il y a encore quelque chose à faire non seulement sur la ligne défensive, mais aussi chez les Inside Linebackers : avec la rapide blessure de Jerrell Freeman, Christian Jones a dû s’installer aux côtés d’un Danny Trevathan toujours solide ; les deux finissent autour de 90 plaquages, mais seulement 3 run stuffs (avec 7 passes défendues, 1 INT pour Trevathan, 2 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés). Le jeune Nick Kwiatkowski a été sympathique dans un temps de jeu limité (49 plaquages, 5 pressions dont 2 sacks, 2 passes défendues et 1 fumble forcé), mais pourrait-il devenir titulaire à part entière ?

Comme vous vous en doutez, c’est l’attaque aérienne qui est nominée. Ayant déjà parlé de la protection et des cibles de passe (enfin, de celles qui sont parvenues à rester sur leurs deux jambes), nous allons donc pouvoir parler un peu de celui pour qui les Bears ont trade up à la draft : Mitchell Trubisky.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Mitchell+Trubisky+Chicago+Bears+v+Cincinnati+LUnoXH5MdTul.jpgIl paraît qu’il n’a pas commencé la saison, mais vous parlez d’un temps que les moins de 18.5M$ pour 4 matchs joués ne peuvent pas connaître (ce qui fait beaucoup de monde sur Terre). Après le début de saison très compliqué de Mike Glennon – 66.4%, 6 yards par passe tentée, 4 TDs, 5 INTs, 3 fumbles, 76.9 de QB Rating – John Fox a décidé de donner les clefs du camion au Biscuit, mais en prenant bien soin de bloquer la boîte de vitesse en première : l’ex-Tar Heel a joué quelques matchs en mode « Ultra Rookie » avec un playbook contenant environ quatre tactiques différentes : « donne à Howard », « passe à Wright », « cours » et « FUIS ». Bref, il n’est pas étonnant que l’attaque aérienne termine avec des stats pareilles : 29.6 passes tentées (32e), 175.7 yards (32e) dont 83.5 après réception (28e), 5.9 yards par passe tentée (24e), 13 TDs (32e), 79.1 de QB Rating (26e) et 30 big plays (31e) dont 4 homeruns (30e).

Néanmoins, il y a beaucoup de positif à tirer de cette saison de Trubisky : 59.4%, 2193 yards (6.6), 7 TDs, 7 INTs, 3 fumbles, 31 sacks, 77.5 de QB Rating + 41 courses pour 248 yards et 2 TDs. Il a semblé de plus en plus à l’aise au cours de l’exercice, notamment à l’intérieur de la poche, ce qui a permis d’ouvrir le playbook ; ce sont plus les soucis de protection et le manque de cibles viables qui ont été des freins à la fin. Il a démontré une belle capacité à s’échapper de la poche le cas échéant, et à pouvoir lancer en mouvement ; il a également su protéger la balle de manière assez satisfaisante pour une première saison (10 ballons perdus en 330 passes tentées, il y a pire – à commencer par Glennon qui en a 8 en 140). Avec le retour des blessés, l’amélioration du groupe des cibles et le nouveau coaching staff, il faudra surveiller la progression de Trubisky en deuxième année ; ce qu’on a vu en 2017 était encourageant.

Étant donné les circonstances, difficile de ne pas donner la récompense au receveur Kendall Wright qui a été l’élément aérien constant dans l’attaque.

À l’inverse, Markus Wheaton a été une grosse déception de la Free Agency, et nous ne reviendrons pas sur le rapport faramineux qualité/prix de Mike Glennon.

La victoire 33-7 à Cincinnati en Week 14. Ce ne sont plus les Bengals version 2010, mais les Bears espèrent que ce match est une vision du futur : le Biscuit distribue les petits beurres version goûter de 4 heures entre copains et la défense fait de la chapelure avec l’attaque adverse. Les métaphores, c’est un métier.

0-6 en division. Certes, la défaite 31-3 face à Philly fait mal avec 140 yards en attaque, mais c’est un épiphénomène. Finir pour la première fois depuis 1969 sans victoire dans l’historique NFC Central/North pour une franchise comme Chicago, avec notamment une défaite à domicile contre des Packers sans Aaron Rodgers qui aurait permis de remettre la série contre le rival haï à égalité histoire de leur faire ravaler leur jubilation du match aller d’être enfin passé devant pour la première fois depuis 1932 ? Aucune comparaison. PACKERS-BEARS, THIS IS WAR.

Pittsburgh et Carolina, victoires improbables. Eddie Jackson score deux TDs défensifs de 75+ yards contre Carolina dans un match remporté 17-3, et Jordan Howard arrache la victoire contre Pittsburgh en prolongations dans un match qui n’aurait jamais dû y arriver si Marcus Cooper ne nous avait pas refait une Leon Lett.

 

Le futur

 

Domicile : Detroit, Green Bay, LA Rams, Minnesota, New England, NY Jets, Seattle, Tampa Bay.
Extérieur : Arizona, Buffalo, Detroit, Green Bay, Miami, Minnesota, NY Giants, San Francisco.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 5.
Bilan cumulé en 2017 : 133-123 (0.520, 8e).

Les gros chocs (Rams, NE, Seattle) sont surtout à domicile, ce qui aide un peu, mais le calendrier reste ardu.