Super Bowl LII Gameday Series : J-2 ~ Présentation des Eagles 2017
Aujourd’hui, nous jetons un coup d’oeil à la saison 2017-2018 des Philadelphia Eagles. Les champions NFC ont terminé en tête de la conférence avec un bilan de 13-3 avant de remporter deux victoires à domicile en playoffs.
Par P.G.
| Week 1 | PHILADELPHIA 30 @ Washington 17 |
| Week 2 | PHILADELPHIA 20 @ Kansas City 27 |
| Week 3 | NY Giants 24 @ PHILADELPHIA 27 |
| Week 4 | PHILADELPHIA 26 @ LA Chargers 24 |
| Week 5 | Arizona 7 @ PHILADELPHIA 34 |
| Week 6 | PHILADELPHIA 28 @ Carolina 23 |
| Week 7 | Washington 24 @ PHILADELPHIA 34 |
| Week 8 | San Francisco 10 @ PHILADELPHIA 33 |
| Week 9 | Denver 23 @ PHILADELPHIA 51 |
| Week 10 | BYE |
| Week 11 | PHILADELPHIA 37 @ Dallas 9 |
| Week 12 | Chicago 3 @ PHILADELPHIA 31 |
| Week 13 | PHILADELPHIA 10 @ Seattle 24 |
| Week 14 | PHILADELPHIA 43 @ LA Rams 35 |
| Week 15 | PHILADELPHIA 34 @ NY Giants 29 |
| Week 16 | Oakland 10 @ PHILADELPHIA 19 |
| Week 17 | Dallas 6 @ PHILADELPHIA 0 |
| Wild Card | BYE |
| Divisional Round | Atlanta 10 @ PHILADELPHIA 15 |
| Conference Championship | Minnesota 7 @ PHILADELPHIA 38 |
Après une première saison intéressante mais trop juste à 7-9 sous l’égide de Doug Pederson, l’organisation avait décidé de faire le ménage pour purger les dernières traces du régime Chip Kelly… du moins sauf pour le Quarterback Nick Foles qui était ramené pour servir de remplaçant au prometteur jeune Carson Wentz. Pour le reste, c’était la machine à laver : exit le coureur Ryan Mathews, bienvenue à LeGarrette Blount. Exit les receveurs Dorian Green-Beckham et Jordan Matthews dans un échange, bienvenue aux contrats d’un an pour Alshon Jeffery et Torrey Smith, sans oublier la draft de Mack Hollins. Dans le front-7, départs de Bennie Logan et de Connor Barwin, remplacés par Timmy Jernigan, Chris Long et la draft de Derek Barnett. Du côté des arrières, exit Nolan Carroll et Leodis McKelvin, bienvenue à Ronald Darby via échange, à Patrick Robinson sur un autre contrat d’un an et aux rookies Sydney Jones et Rasul Douglas. On se demandait donc ce que ce melting pot pourrait donner.
Le début de saison est marqué par l’absence sur blessure des Cornerbacks Sydney Jones (attendu) et Ronald Darby (non attendu), et une protection pas toujours stable pour Wentz. Fort heureusement la défense fait un gros travail pour laisser l’équipe dans des matchs très serrés : Philly bat Washington sur un touchdown défensif controversé puis tombe contre Kansas City malgré un Nelson Agholor retrouvé. Le duel de Week 3 contre les Giants est homérique et le héros se nomme Jake Elliott : le rookie donne la victoire avec un Field Goal de 61 yards. Les Eagles emmènent cet élan en Week 4 contre les Chargers et l’emportent grâce à un énorme jeu au sol mené par Blount (156 yards).
Philly est plutôt chanceux de finir le premier quart à 3-1 grâce aux hommes du Coordinateur Défensif Jim Schwartz. Une victoire dominante contre Arizona, puis une grosse prestation à Carolina les placent à 5-1. Si Wentz a fait un début de saison correct, sa prestation dans la revanche contre Washington le fait passer à un autre niveau : il devient magicien, capable de sortir une action de nulle part tels Donovan McNabb et Randall Cunningham avant lui. Les Eagles l’emportent, malheureusement cela ressemble à une victoire à la Pyrrhus : ils perdent le Left Tackle Jason Peters et le capitaine de la défense, Jordan Hicks. Philly s’en tire face à des 49ers sans victoire, mais cela a été plus difficile que le score ne l’indique ; néanmoins, l’équipe est en tête de la NFC à 7-1.
C’est, étrangement, à ce moment que l’équipe a un déclic en attaque et que la franchise atteint son plein potentiel ; l’échange avec Miami pour Jay Ajayi crée une hydre à trois têtes au sol entre lui, Blount et le rookie non-drafté Corey Clement. Elle marche sur la tête des Broncos à hauteur de 197 yards et 3 touchdowns alors que Wentz fait un match magistral à 4 touchdowns. Elle démarre lentement mais marche quand même sur la tête des Cowboys à hauteur de 215 yards et 2 touchdowns alors que Wentz fait un match solide ; le rookie Derek Barnett se montre. La défense éteint Chicago et Wentz fait le reste en Week 12, avant un coup de moins bien contre Seattle. C’est ensuite le choc entre Philly (10-2) et des Rams ressuscités (9-3) : le match est un vrai feu d’artifice que les Eagles remportent 43-35… mais ils le payent très cher ; Carson Wentz se blesse sur un scramble, et la nouvelle tombe, implacable : rupture de l’ACL et dégât au LCL, saison terminée.
Philly doit donc finir la saison avec Nick Foles, et ce dernier répond de suite avec une belle performance à 4 touchdowns contre les Giants, mais cette fois c’est la défense qui continue de donner des signes de fatigue ; les Eagles parviennent à arracher la victoire pour maintenir les Vikings à distance dans la course au seed #1. En Week 16, le match contre Oakland est une longue souffrance offensive avec un Foles amorphe, mais l’escouade défensive se réveille et fait une énorme performance pour voler la balle et assurer la victoire. Ce succès crucial permet à la franchise d’être assurée de finir en tête de la conférence, et elle repose ses titulaires en Week 17 dans une défaite contre Dallas. Philadelphie termine 13-3.
Après une semaine au chaud pendant le Wild Card Round, le Divisional Round amène les Falcons dans un match qui va beaucoup ressembler à celui contre Oakland : bataille d’attrition entre les deux défenses. C’est Foles qui va réussir le plus d’actions positives, semblant de plus en plus confortable grâce au playcall et à une belle progression de Halipoulivaati Vaitai qui remplace Jason Peters. Les locaux sont un peu plus solides et parviennent à faire un énième stop sur le dernier drive pour assurer la victoire 15-10. En finale NFC, on promet l’enfer avec la venue des Vikings qui ont pourchassé les Eagles pendant la majorité de la saison… mais après un touchdown des visiteurs, il n’y aura pas de match : Foles rayonne avec 352 yards + 3 touchdowns et Pederson dissèque la meilleure défense de NFL de Mike Zimmer dans un match à sens unique. Philadelphie se qualifie 38-7 pour son troisième Super Bowl après les deux défaites en 1980 et 2004… et va y retrouver son bourreau de Super Bowl XXXIX, les Patriots.
L’effectif des Eagles
HEAD COACH
Doug Pederson – 49 ans
Pederson est un ancien joueur de NFL, non-drafté en 1991 qui a été remplaçant de Dan Marino à Miami de 1992 à 1995 (après un court passage par la NFL Europe) puis remplaçant de Brett Favre à Green Bay de 1995 à 1999. Il a ensuite été titulaire à Philadelphie et à Cleveland avant de retourner à Green Bay, puis de mettre un terme à sa carrière en 2004. Il est alors passé de l’autre côté de la touche, commençant par être Head Coach de la Calvary Baptist Academy de 2005 à 2008. Il a ensuite rejoint les Eagles et son mentor Andy Reid en tant que Coach de Qualité Offensive en 2009, puis il a été coach des QBs à partir de 2011. Au bout de deux ans, il a rejoint Reid à Kansas City comme Coordinateur Offensif des Chiefs, et quand Chip Kelly a été renvoyé en 2016, la franchise de Philadelphie l’a ramené au bercail.
Pederson a impressionné cette saison par sa capacité à continuer d’avancer malgré la perte de plusieurs joueurs majeurs (Peters, Wentz, Sproles, Hicks). Avec une victoire au Super Bowl LII, il peut rejoindre Tom Flores, Mike Ditka et Tony Dungy dans le club très fermé des hommes ayant gagné des bagues en tant que joueur et Head Coach.
Coordinateur Offensif : Frank Reich
Coordinateur Défensif : Jim Schwartz
Coordinateur des Équipes Spéciales : Dave Fipp
Reich, le Quarterback auteur du plus grand de retour de l’histoire de la NFL avec les Bills contre les Oilers en 1993, est aussi à créditer pour le développement de Wentz et le fait que Foles commence à trouver ses marques en attaque. Schwartz, l’ex-Head Coach des Lions, a fait un énorme travail pour mettre au point une des meilleures défenses de NFL ; elle a notamment aidé la franchise à terminer la saison en tête de la conférence et à gagner en playoffs, scorant 7 touchdowns. Enfin, Fipp a maintenu les équipes spéciales à un bon niveau, même si elles étaient meilleures l’année dernière (la perte de Darren Sproles n’a pas aidé).
ATTAQUE
QB : Nick Foles (Arizona) – 29 ans
Tout le monde pensait que les Eagles ne pourraient pas tenir la distance quand Wentz a vu sa saison terminée face aux Rams sur une rupture d’ACL, et pendant un moment le retour de Foles, signé avant la saison, n’a pas été rassurant. Mais il a enfin semblé prendre ses marques dans l’attaque de Pederson et Reich, jusqu’à disséquer la meilleure défense de la ligue à la passe en finale NFC. Néanmoins, on peut être sûr que les Patriots n’auront qu’une envie : forcer le match sur son bras.
RB : LeGarrette Blount (Oregon) – 31 ans
New England va retrouver deux visages familiers lors de cette finale : le premier est celui de Blount qui avait scoré la bagatelle de 18 touchdowns l’année dernière pour les Pats. Avec son style de course punitif, il aura toute l’attention de la défense, mais elle devra faire attention : il n’est qu’une des têtes de l’hydre au sol constituée de l’ex-Dolphin Jay Ajayi et du rookie Corey Clement ; leurs moyennes de yards par course sont édifiantes : Blount 4.4, Ajayi 5.8, Clement 4.3.
WR : Nelson Agholor (USC) – 24 ans
WR : Alshon Jeffery (South Carolina) – 27 ans
WR : Torrey Smith (Maryland) – 28 ans
Un jeune tirant fortement vers le bust et deux contrats d’un an, cela ne respirait pas la sérénité dans le corps des receveurs en début de saison. Et pourtant, si aucun des trois n’a dépassé 1000 yards cette saison, ils ont tous joué leur rôle : Jeffery a été le #1, étant le plus visé de l’équipe (120) et une machine à touchdowns (9) et first downs (77.2%) ; Agholor a mis derrière sa terrible saison 2016 (même s’il commet encore quelques drops) et a redressé la tête avec 8 touchdowns ; Smith a été le plus discret des trois mais il reste dangereux sur longue distance.
TE : Zach Ertz (Stanford) – 27 ans
Néanmoins, l’élément aérien le plus important de l’équipe reste Zach Ertz : le Tight End est devenu le meilleur ami de Carson Wentz, et il a terminé en tête de la franchise avec 74 réceptions pour 824 yards (et 8 touchdowns). Arrêter l’attaque aérienne de Philadelphie, c’est tout d’abord arrêter Ertz.
LT : Halipoulivaati Vaita (TCU) – 24 ans
LG : Stefen Wisniewski (Penn State) – 28 ans
C : Jason Kelce (Cincinnati) – 30 ans
RG : Brandon Brooks (Miami OH) – 28 ans
RT : Lane Johnson (Oklahoma) – 27 ans
Le front-7 des Patriots sait qu’il va avoir une tâche compliquée : parvenir à percer l’excellente ligne offensive de Philly. Avec les nets progrès récents de Vaitai à gauche, l’unité n’a plus ce talon d’Achille après la blessure de Peters… ou, en tout cas, il est moins visible. Le centre et le côté droit sont d’une solidité à toute épreuve avec Jason Kelce et le duo Brooks – Johnson.
DÉFENSE
DE : Vinny Curry (Marshall) – 29 ans
DE : Brandon Graham (Michigan) – 29 ans
Graham s’est promené sur le front cette saison, mais pour la défense-type postons-le comme Defensive End à l’opposé de Vinny Curry ; les Pats verront un autre visage familier, Chris Long, dans la rotation, ainsi que le rookie Derek Barnett. Les Eagles ont toujours un peu de mal à finir le travail dans le pass-rush (38 sacks – 15e), mais qu’on ne s’y trompe pas : ils savent venir mettre la pression sur le QB adverse (136 QB Hits – top NFL). De plus, ils savent également aider contre la course.
DT : Fletcher Cox (Mississippi State) – 27 ans
DT : Timmy Jernigan (Florida State) – 25 ans
L’échange pour Timmy Jernigan a été un coup de maître réussi par l’organisation afin de remplacer Bennie Logan : il est venu renforcer l’intérieur de la ligne défensive, notamment contre la course, aux côtés d’un Fletcher Cox toujours aussi monstrueux dans tous les compartiments. La jeune ligne offensive des Patriots va avoir fort à faire pour bouger ces deux-là, et contenir les extérieurs en même temps.
LB : Nigel Bradham (Florida State) – 28 ans
LB : Mychal Kendricks (California) – 27 ans
La perte de Jordan Hicks a été préjudiciable quoi qu’il arrive car il n’est pas facile de remplacer un joueur tellement talentueux. Avoir deux lieutenants redoutables comme Bradham et Kendricks est une bonne manière d’atténuer cela : ils sont aussi bien capables de venir plaquer, profitant des brèches ouvertes par la ligne défensive, que de couvrir ou de mettre la pression.
CB : Jalen Mills (LSU) – 23 ans
CB : Ronald Darby (Florida State) – 24 ans
CB : Patrick Robinson (Florida State) – 30 ans
Dans la série des signatures intelligentes d’un an en Free Agency, celle de Patrick Robinson crève le plafond. L’ex-Saint a été la véritable valeur ajoutée de la couverture avec 18 passes défendues et 4 interceptions. La défense contre la passe a néanmoins un peu souffert de l’absence sur blessure de Ronald Darby, venu sur un échange avec Buffalo, mais son retour a fait du bien ; le sophomore de 7e tour Jalen Mills a continué son développement avec 14 passes défendues et 3 interceptions (dont un pick-6).
S : Malcolm Jenkins (Ohio State) – 30 ans
S : Rodney McLeod (Virginia) – 27 ans
Un peu plus d’expérience dans la dernière ligne de défense, avec un duo qui avait déjà prouvé toute sa qualité l’année dernière ; il a remis le couvert en 2017. Jenkins et McLeod ont 130 plaquages, 14 passes défendues, 5 interceptions, 2 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés en cumulé, et ils postulent au titre de meilleur duo de Safeties de la ligue.
ÉQUIPES SPÉCIALES
K : Jake Elliott (Memphis) – 23 ans
P : Donnie Jones (LSU) – 37 ans
LS : Rick Lovato (Old Dominion) – 25 ans
Le héros du match contre les Giants, Elliott, a réussi 29/34 en FGs et 40/44 en PATs ; attention aux transformations, une ratée au Super Bowl pourrait faire la différence. Jones a fait une année sympathique sans plus avec 45.3 yards bruts et 41.2 yards nets, mais il a vu un punt être contré. Aucun touchdown encaissé en couverture en tout cas.
KR/PR : Kenjon Barner (Oregon) – 28 ans
Rien de spécial à dire sur les retours de kickoff (19.7 yards en moyenne) ou de punt (8.9 yards en moyenne) ; la perte de Darren Sproles a vraiment été préjudiciable dans cette phase de jeu.