Super Bowl LII Gameday Series : J-4 ~ Historique des Eagles au SB

Aujourd’hui, nous jetons un coup d’oeil à l’histoire des Eagles au Super Bowl. La franchise, qui a gagné trois titres en quatre finales avant l’ère du Super Bowl (le dernier en 1960), a connu quelques périodes de succès. Une courte fenêtre autour de l’année 1980 a permis d’aller jusqu’à la grande finale (perdue), puis il y a eu une grande période à partir des années 1990 (avec quelques trous). Néanmoins, l’équipe a eu une grande difficulté à retourner au Super Bowl, perdant notamment trois finales de conférence successives avant enfin d’aller en finale en 2004 (perdue également).

 

SUPER BOWL XV

 

Adversaire Oakland RAIDERS
Date 25 Janvier 1981
Lieu Louisiana Superdome, New Orleans
Ligne Vegas Eagles favoris de 3 points

 

http://content.sportslogos.net/logos/7/593/full/2367.gifCe Super Bowl oppose deux équipes peu habituées à ce stade de la compétition : les Oakland Raiders atteignent leur deuxième finale, les Philadelphia Eagles connaissent leur première.

Franchise au passé glorieux avec des titres NFL en 1948, 1949 et 1960, Philly a connu une traversée du désert ensuite. Il a fallu l’arrivée du Head Coach Dick Vermeil et l’avènement d’une défense de fer n’ayant encaissé que 222 points en 16 matchs pour les voir accéder à leur premier Super Bowl. Avec le Nose Tackle Charlie Johnson, le Linebacker Bill Bergey ou les arrières Herman Edwards (futur Head Coach), Roynell Young et Brenard Wilson, cette escouade est terrifiante. Mais l’attaque n’est pas à négliger avec le Quarterback Ron « Jaws » Jaworski à la baguette, aidé par le coureur Wilbert Montgomery et les receveurs Harold Carmichael, Charlie Smith ou le Tight End Keith Krepfle. Après une saison à 12-4, la franchise a vaincu Minnesota 31-16 et surtout les Cowboys de Tom Landry 20-7 en finale NFC.

En face, Oakland retourne en finale quatre ans après leur victoire au Super Bowl XI. Et le chemin n’était pas dégagé pour une franchise qui a mal démarré la saison, devant faire entrer son Quarterback remplaçant, Jim Plunkett, pour remplacer le titulaire Dan Pastorini victime d’une fracture de la jambe. Il est assisté du coureur Mark Van Eeghen et des cibles Cliff Branch, Kevin King et Bob Chandler ; la ligne offensive, elle, est toujours aussi formidable à gauche avec le duo Gene Upshaw – Art Shell. La défense est menée par les Linebackers Matt Millen, Ted Hendricks et Rod Martin ; le Cornerback Lester Hayes réussit le total hallucinant de 13 interceptions et reçoit le titre de NFL Defensive Player Of The Year. Après une saison à 11-5, Oakland est la première équipe atteignant le Super Bowl via le Wild Card Round, instauré en 1978 : elle a battu Houston 27-7, Cleveland 14-12 et San Diego 27-10 en playoffs.

C’est pour cela que Philadelphie est donné favori, malheureusement le match ne va pas démarrer dans ce sens : Jaworski est intercepté par Rod Martin sur le premier drive du match, et Plunkett en profite immédiatement ; il trouve Cliff Branch sur une passe de touchdown pour placer les Raiders devant 7-0. Après un échange de punts, « Jaws » se fait pardonner avec une magnifique bombe de 40 yards pour le touchdown égalisateur de Rodney Parker, mais le receveur s’est déplacé vers l’avant avant le snap ; c’est une pénalité qui annule l’action et Philly doit punter.

https://media.gettyimages.com/photos/football-super-bowl-xv-oakland-raiders-qb-jim-plunkett-in-action-vs-picture-id107514391?k=6&m=107514391&s=612x612&w=0&h=5-v6OAosP9_9lPAmdgJB7xiJKbWHhha2Xl3WXQaBmDM=C’est le premier tournant du match : sur le drive suivant, Plunkett parvient à soutenir la pression infernale du pass-rush des Eagles et lobe une passe pour Van Eeghen qui réalise une pirouette afin d’esquiver un plaqueur ; il n’a plus d’adversaire et score un touchdown de 80 yards. La plus longue passe complétée de l’histoire du Super Bowl permet aux champions AFC de creuser l’écart, 14-0, alors que le premier quart-temps s’achève. Philadelphie se reprend, parvenant à monter un drive pour un Field Goal, puis les défenses prennent le pas sur les attaques. Juste avant la mi-temps, les champions NFC sont en position pour revenir à une possession d’écart, mais un nouveau tournant a lieu : Ted « Mad Stork » Hendricks vient contrer le Field Goal, et la pause est atteinte sur le score de 14-3 pour Oakland.

Dès le début de la deuxième mi-temps, les Raiders appuient sur l’accélérateur : des gains de Kevin King et Bob Chandler placent Plunkett en situation de trouver Branch qui score un touchdown de 29 yards, portant le score à 21-3. Sur le drive suivant, Rod Martin tourmente à nouveau Jaworski avec une interception convertie en Field Goal. Le Quarterback ne capitule pas, et dirige un drive qui finit dans l’endzone sur une passe pour Keith Krepfle, ramenant les Eagles à 24-10. Malheureusement pour les champions NFC, Oakland repart en attaque et ajoute un nouveau Field Goal, puis un fumble sur le snap entre le Centre Guy Morriss et Jaws est récupéré par les Raiders. Ils ne font rien avec, mais écoule l’horloge ; la défense fait le reste pour assurer la victoire 27-10.

Oakland devient la première franchise à remporter le Super Bowl en étant Wild Card, le Head Coach Tom Flores devient le premier issu des minorités (il est hispanique) à gagner le Super Bowl, et également le premier à gagner un Super Bowl comme joueur (Kansas City – SB IV), assistant coach (Oakland – SB XI) et Head Coach. Avec 13/21 pour 261 yards et 3 touchdowns, Jim Plunkett complète sa magnifique renaissance après un début de carrière en dents de scie en étant voté meilleur joueur de la finale.

 

Equipes QT1 QT2 QT3 QT4 Final
Oakland Raiders 14 0 10 3 27
Philadelphia Eagles 0 3 0 7 10

 

SUPER BOWL XXXIX

 

Adversaire New England PATRIOTS
Date 6 Février 2005
Lieu Alltel Stadium, Jacksonville
Ligne Vegas Patriots favoris de 7 points

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/6/60/Super_Bowl_XXXIX.svg/1280px-Super_Bowl_XXXIX.svg.pngPersonne n’est surpris de voir les Patriots arriver au Super Bowl en 2004 pour essayer de devenir la huitième équipe à remporter deux titres d’affilée. La présence des Eagles, elle, est assez sympathique vu qu’ils avaient l’habitude de buter en finale NFC assez souvent.

En effet, inutile de reparler longuement des Patriots, outre le fait qu’ils ont encoré dominé leur division à 14-2, même si les Steelers ont fait mieux dans la ligue à 15-1. En playoffs, New England s’est débarrassé de nouveau d’Indianapolis 20-3, et a vaincu Pittsburgh chez eux 41-27 en finale AFC.

Ils auront un nouvel adversaire dans la grande finale, les Philadelphia Eagles qui ont enfin réussi à sauter le pas. En effet, l’équipe avait buté les trois années précédentes en finale NFC, perdant contre Saint-Louis, Tampa Bay et Carolina. Mais cette fois, les hommes d’Andy Reid ont réussi à concrétiser leur belle saison à 13-3 en playoffs par une victoire contre Minnesota 27-14 puis contre Atlanta 27-10. L’attaque est menée par le très remuant Quarterback Donovan McNabb, véritable héritier de Randall Cunningham, à la fois précis à la passe et d’une mobilité redoutable. Le coureur Brian Westbrook est l’homme à tout faire, alors que la superstar Terrell Owens est à surveiller comme le lait sur le feu ; malgré une fracture du péroné subi pendant la saison, le receveur est bel et bien là pour la finale. La défense fait également un excellent travail avec des joueurs comme le Defensive End Jevon Kearse, le Linebacker Jeremiah Trotter ou une arrière-garde redoutable avec Lito Sheppard, Michael Lewis et Brian Dawkins.

http://cache.boston.com/bonzai-fba/Globe_Photo/2005/02/13/1108300978_5619.jpgLe match démarre fort : McNabb évite un sack de Tedy Bruschi mais commet un fumble récupéré par les Patriots ; Reid challenge le fait que le genou était au sol avant le fumble, ce qui est confirmé, et Philly punte. Ce sera, comme l’année précédente, le thème du premier quart-temps : défense, défense, défense. Après un échange de punts, les Eagles se mettent à avancer grâce à Owens, mais c’est ensuite que ça se gâte : McNabb est sacké pour une perte de 16 yards par Mike Vrabel, une passe pour Owens interceptée par Asante Samuel dans l’endzone est annulée par une pénalité, mais le Quarterback des Eagles est de nouveau intercepté sur l’action suivante par Rodney Harrison. La défense de Philly répond en rendant la balle à l’attaque, mais celle-ci la perd à nouveau sur un fumble de L.J. Smith récupéré par Eugene Wilson.

Néanmoins, les Patriots n’arrivent pas à profiter de ces cadeaux de leur défense ; sur le premier drive du deuxième quart-temps, les Eagles concrétisent enfin avec un touchdown à la passe de McNabb pour L.J. Smith. C’est au tour de l’escouade défensive des champions NFC de forcer une perte de balle sur le drive suivant en créant un sack/fumble de Tom Brady, mais McNabb n’arrive pas à avancer. La balle est rendue à New England, et Brady ne lance que des passes pour grignoter le terrain ; il finit par trouver David Givens dans l’endzone pour égaliser à 7-7. Les Eagles n’arrivent pas à remonter suffisamment pour marquer avant la fin de la mi-temps, et dans l’ensemble Philadelphie doit remercier sa défense de ne pas être mené plus largement.

Elle ne pourra néanmoins rien faire devant le beau drive du début de troisième quart-temps des Patriots, grâce surtout à trois passes pour Deion Branch ; c’est encore Vrabel qui score un touchdown de 2 yards à la réception pour replacer les Patriots devant 14-7. Mais les Eagles ne lâchent rien : après un échange de punts, McNabb distribue les passes à ses cibles, et permet à Westbrook de scorer un touchdown de 10 yards pour revenir à égalité 14-14.

http://www.netbrawl.com/uploads/c8ee47ea4f9126d8e235f70442dfa090.jpgNew England ne s’en laisse pas compter et revient à la charge, en alternant attaque terrestre et aérienne pour finir par marquer un touchdown par Corey Dillon à la course alors qu’on entre dans le dernier quart-temps. Ce sont finalement les Eagles qui craquent les premiers en ne parvenant pas à répondre, et les Patriots en profitent pour ajouter un Field Goal d’Adam Vinatieri dans la foulée afin de porter l’écart à 10 points (24-14). Les chances de retour s’amenuisent pour les Eagles quand McNabb est de nouveau intercepté par Bruschi, mais la défense rend la balle à son attaque alors qu’il reste moins de six minutes. La défense des champions AFC parvient à forcer Philly à manger l’horloge, mais ces derniers scorent un touchdown de Greg Lewis avec 1:55 à jouer.

L’onside kick est récupéré par New England et la défense des Eagles réussit un dernier stop, mais le punt de Josh Miller est excellent et Philly démarre sur ses 4 yards avec 46 secondes pour essayer de scorer un Field Goal. McNabb est intercepté de nouveau par Harrison, mettant fin à la rencontre sur la victoire des Patriots 24-21.

Ce Super Bowl a longtemps été serré grâce la défense des Eagles qui a récupéré la majorité des bourdes de l’attaque. Deion Branch est élu MVP de la finale avec 11 réceptions pour 133 yards, et les Patriots entrent dans la légende des dynasties NFL avec un doublé et trois titres en quatre ans.

 

Equipes QT1 QT2 QT3 QT4 Final
New England Patriots 0 7 7 10 24
Philadelphia Eagles 0 7 7 7 21