Gameday : Conference Championships

 

#3 Jacksonville Jaguars @ #1 New England Patriots

 

Auteur	K.C.
Date et Heure Française	Dimanche 21 Janvier, 21:05
Lieu	Gillette Stadium
Titre	Affrontement inattendu
Prévision Météo	Quelques nuages

 

Cette rencontre s’annonce plus qu’intéressante pour deux raisons. La première, c’est que si beaucoup voyaient les New England Patriots à ce stade de la compétition, peu de gens voyaient les Jacksonville Jaguars se qualifier pour les Playoffs (et encore moins pour la finale de conférence). Pourtant, ces deux équipes sont présentes, et ce n’est pas le fruit du hasard. La deuxième, c’est que si les Patriots ont une force offensive indéniable, ils n’ont pas encore affronté une défense aussi féroce cette saison.

Mais pour arriver aussi loin, les Jaguars ne se sont pas uniquement reposés sur elle. Blake Bortles réalise des playoffs intéressants, même s’il reste trop irrégulier à la passe. Pourtant, le QB n’a toujours pas perdu le ballon (2 TDs, 0 INTs) mais le vrai danger viendra une fois de plus de sa capacité à prendre les espaces et courir, largement sous-cotée alors qu’il a déjà montré que cela était son point fort (123y, 8.2y par course). De plus, il sera assisté d’un autre aspect peu souligné de l’offensive de Jacksonville, la ligne offensive qui protège le QB même face aux meilleurs pass-rushs. Les Patriots devront alors tout envoyer s’ils veulent que Deatrich Wise et Trey Flowers aient une chance de pousser le QB à la faute.

Le jeu aérien des visiteurs est sûrement le secteur le plus difficile à prédire. Si Dede Westbrook et Keelan Cole semblent avoir une part importante en ce moment, Marqise Lee est le vrai WR à surveiller. Malgré cela, aucun d’eux n’a encore marqué pendant ces playoffs, et c’est possiblement le TE Ben Koyack et le FB Tommy Bohanon (1 TD chacun pour 3 réceptions cumulées…) qu’il faudra surveiller si Jacksonville arrive en redzone. C’est dire le côté imprévisible des Jaguars. Le problème, c’est qu’en face, Patrick Chung est en pleine forme, et Stephon Gilmore semble redevenu le shutdown CB que l’on connaissait.

Autre point fort de l’attaque, le jeu au sol. Si Bortles est dangereux, il ne l’est pas autant que le duo de RBs Leonard Fournette (3 TDs) – TJ Yeldon (1 TD, meilleur receveur Jaguars des playoffs avec 57y). Fournette continue son excellente saison de rookie et le front-7 des Patriots devra faire très attention s’il ne veut pas voir Kyle Van Noy submergé par la puissance du rookie. Les Jaguars ont donc des atouts offensifs, mais la défense des Patriots semble s’améliorer au fur et à mesure que la saison avance.

A New England, c’est le train-train habituel. Malgré toute la « dramaturgie » de cette semaine, Tom Brady sera bel et bien présent pour ce match, et rien au monde ne l’empêcherait d’y participer (peut-être même pas 2 ACLs !). Le QB des Patriots est en plein forme et tout lui réussit (3 TDs, 0 INTs). Même si on commence à être habitué à ce type de performances, Brady continue de faire gagner son équipe et ne lâche jamais rien. Son OL non plus d’ailleurs, elle qui n’a pas concédé le moindre sack lors du Divisional Round. Il faudra au moins ce genre de performance en protection si les Patriots ne veulent pas voir Brady se faire découper de tous les côtés par le pass-rush du duo Calais Campbell – Yannick Ngakoue.

Dans les airs, les Patriots n’ont pas à se plaindre. Rob Gronkowski continue d’être un cauchemar quasi inarrêtable (81y, 1 TD) tandis que Danny Amendola semble prendre de plus en plus d’importance au sein de cette attaque (112y face à Tennessee). Mais ils sont loin d’être les seuls puisque Brandin Cooks ne demande qu’à faire partie de la fête, alors que le duo de RBs Dion Lewis – James White apporte une plus-value importante à l’attaque aérienne. Avec autant de cibles, il faudra être prêt à les recevoir, et c’est sûrement ce face à face qui est le plus attendu : la défense aérienne des Jaguars, excellente voire extraordinaire, aura fort à faire. Jalen Ramsey a montré pourquoi il faisait déjà partie des meilleurs, et A.J. Bouye a montré qu’il méritait ce gros contrat signé l’an passé.

Au sol, les Patriots ont du mal à trouver leur RB1 mais Lewis s’affirme de plus en plus comme le danger principal. Le RB est capable de casser les plaquages et de trouver les moindres espaces pour gagner des yards précieux (4,1y par course). Telvin Smith sera donc un des principaux artisans de la réussite (ou non) du front-7 des Jaguars. L’attaque de feu des Patriots aura fort à faire, mais si Brady continue d’être aussi décisif, Jacksonville pourrait avoir quelques soucis.

Les Patriots sont les favoris de cette rencontre, eux qui sont habitués à se retrouver à ce niveau-là. Mais prendre les Jaguars de haut serait une grossière erreur (faite par d’autres équipes), car ils sont autant capables de marquer grâce à l’attaque que grâce à leur défense. Si cette dernière parvient à limiter le jeu aérien adverse, alors on pourrait assister à une rencontre plus que serrée.

Quoiqu’il en soit, on aura notre première équipe du prochain Super Bowl, que ce soit une habitude ou une nouveauté.

 

#2 Minnesota Vikings @ #1 Philadelphia Eagles

 

Auteur	P.G.
Date et Heure Française	Lundi 22 Janvier, 00:40
Lieu	Lincoln Financial Field
Titre	The Jeff Fisher Special
Prévision Météo	Nuageux

 

Le fait a été assez répété, mais il reste frappant : la finale NFC 2017 va mettre aux prises deux Quarterbacks qui étaient dans la QB room des Rams pas plus tard qu’il y a deux ans. Et pour rajouter à la chose, le remplaçant de l’un des deux est un ancien #1 de la draft des Rams qui était vu comme le futur au poste. Alors certes, ne cédons pas à l’ironie facile : dans les deux QBs titulaires en question, le premier qui évolue à Minnesota n’a jamais aussi bien joué, et le deuxième qui évolue à Philadelphie n’a jamais confirmé sa demi-saison stratosphérique en 2013. Et les deux sont assistés par des énormes défenses qui vont probablement écrire l’histoire de cette rencontre.

On sait déjà que, si l’on doit comparer la situation des deux lanceurs, celle de Case Keenum est légèrement favorable : il est en poste depuis plus longtemps et a prouvé bien plus de choses. Néanmoins on se prépare un intéressant choc des cultures : les Vikings, cette saison, ont appelé 47.5% de courses (5e), et ils vont se retrouver face à une défense qui a vu le playcall le plus déséquilibré vers la passe (34.5% de courses seulement). En effet, Fletcher Cox, Mychal Kendricks, Nigel Bradham, Malcolm Jenkins et compagnie, même en l’absence de Jordan Hicks, sont parvenus à étouffer les coureurs adverses avec 79.2 yards encaissés au sol (top NFL), redirigeant le jeu dans le secteur aérien. Minnesota n’a pas forcément une attaque terrestre destructrice derrière Latavius Murray et Jerick McKinnon – elle n’est qu’à 3.9 yards par course – mais elle est suffisante pour 1) proposer une alternative crédible au jeu de passe et 2) manger l’horloge quand les Vikes mènent.

Ce qui nous amène probablement au duel le plus important dans cette opposition entre attaque des visiteurs et défense des locaux : les tranchées. Contre New Orleans, Minnesota a modifié sa ligne offensive pour mettre Rashod Hill en Right Tackle, déplaçant Mike Remmers (un Tackle historique) en… Left Guard. Il va sans dire que les résultats n’ont pas été forcément probants puisque Keenum a souvent été mis sous pression. C’était contre une ligne défensive où Cameron Jordan règne mais ses lieutenants sont un peu moins efficaces (bien que sympathiques) ; cette fois, c’est face à un autre bestiole.

Brandon Graham, Fletcher Cox, Chris Long, Vinny Curry, quelques blitz bien sentis de Jim Schwartz et un pass-rush qui n’arrive pas toujours à destination (38 sacks – 15e), mais qui délivre les coups (117 QB Hits, top NFL). Keenum risque de devoir se débarrasser rapidement du ballon, et s’il a les armes avec le trio infernal Stefon Diggs – Adam Thielen – Kyle Rudolph (il faudra néanmoins surveiller un Thielen diminué par un problème de dos), les Eagles ont largement de quoi répondre avec Jalen Mills – Ronald Darby – Patrick Robinson. Il faudra tout particulièrement surveiller les 3e tentatives : Minnesota est 3e avec 43.5% de conversions réussies, Philly est 3e avec 32.2% de conversions autorisées.

De l’autre côté, la question demeure la même : Nick Foles va-t-il pouvoir passer la vitesse supérieure ? Il est sûr que ce n’est pas vraiment la bonne défense contre laquelle se retrouver quand on a montré un certain manque de confiance ; bien que le match contre Atlanta était plus réussi que la fin de saison, on sent bien que Doug Pederson fait le maximum pour le protéger et que le Quarterback n’est peut-être qu’à une boulette de plonger mentalement. Faut-il rappeler que c’est la meilleure défense en points, TDs, yards et 3e tentative en face ? Tout va commencer par la protection, et LE point d’interrogation : Halapoulivaati Vaitai contre Everson Griffen à gauche, un duel qui ressemble plus à Massacre à la Tronçonneuse qu’à la Grande Muraille de Chine. Si les visiteurs ne possèdent pas forcément une force ultra-destructrice dans le pass-rush (37 sacks – 17e et 85 QB Hits – 21e), les Eagles ont parfois des petits soucis de protection (36 sacks et 110 QB Hits) qui pourraient leur exploser à la figure avec un phénomène comme Griffen.

Au niveau des armes offensives, un autre beau duel nous attend, mais il va falloir pour cela que les Eagles sécurisent bien plus la balle que contre Atlanta ; ils ne peuvent se permettre de perdre des munitions même s’ils ont une excellente défense. On sait que les deux hydres à trois têtes peuvent faire le travail, mais elles vont rencontrer une sacrée résistance menée par Harrison Smith dont on se demande encore si le nom n’avait pas disparu de la liste des joueurs éligibles au Pro-Bowl (on cherche des explications). Le match risque d’être dantesque au sol : LeGarrette Blount – Jay Ajayi – Corey Clement, c’est solide et ça avance à 4.5 yards par course grâce à un playcall inventif et inspiré, mais le trio va tout droit dans la scie circulaire de Linval Joseph – Tom Johnson – Anthony Barr – Eric Kendricks (oui, c’est aussi le Kendricks Bowl) à 3.7 yards encaissés. On sait que Foles aura du mal si le jeu au sol ne parvient pas à s’installer, même s’il ne gagne pas 12 yards par course, car le pass-rush pourra se concentrer sur lui.

La défense des visiteurs est également excellente en couverture, de Xavier Rhodes et Trae Waynes jusqu’à celle contre les TE (Zach Ertz aura une grande importance) et les coureurs. Nelson Agholor et Alshon Jeffery auront du travail, mais ce qui est sûr c’est que Philly va devoir imposer sa volonté sur 3e tentative pour garder le cuir… et de préférence au sol, car les visiteurs seront à l’affût de la moindre possibilité de mettre la tête de Foles sous l’eau.

Ce qui rend cette rencontre d’autant plus passionnante, c’est que de tous les énormes chocs entre les meilleures équipes de la NFC cette saison, c’est quasiment le seul qui n’a pas déjà eu lieu. Nous avons les deux équipes avec le meilleur temps de possession moyen en NFL (32:41 pour Philly, 32:26 pour Minnesota), et c’est le genre de matchs qui va se jouer à un ou deux détails : une pénalité qui stoppe un drive ou poursuit un drive adverse, une perte de balle de trop, une conversion de 3e/4e tentative réussie, un Field Goal manqué… ou un TD défensif. Aucune des deux équipes ne peut vraiment se permettre de laisser l’autre creuser l’écart, mais on a la sensation que si l’une des deux pourrait revenir en de telles circonstances, c’est plutôt Minnesota. Les Eagles DOIVENT limiter les points des Vikings.

Quelque que soit le vainqueur de ce match, il aura la possibilité d’aller à l’US Bank Stadium dans deux semaines pour écrire enfin son nom parmi la liste des vainqueurs du trophée Lombardi ; rappelons que les Vikes sont 0-4 au Super Bowl et les Eagles 0-2.