Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2017 (4/4)

Nous terminons les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe, avec les picks #25 à #32. Nous jetons également un coup d’oeil aux équipes n’ayant pas eu de choix de premier tour.

PS : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés.

 

25. CLEVELAND : Jabrill Peppers, S, Michigan

Snaps : 75.5% (809/1072)
Vs. Pass : 3 passes défendues, 1 INT
Défense : 44 plaquages, 13 assists
Retours : 14 kick returns, 318 yards & 30 punt returns, 180 yards

Pour leur deuxième choix du premier tour, les Browns avaient tenté le coup du zébulon défensif Jabrill Peppers.

Il était facile d’attendre monts et merveille du playmaker Peppers après le chaos qu’il a souvent provoqué en université, mais une fois arrivé en NFL c’est comme s’il avait disparu des radars. Il faut dire qu’il a joué la majorité de la saison aligné en profondeur comme Free Safety plutôt que Strong Safety, proche de la ligne où il peut utiliser son instinct et ses qualités athlétiques pour réussir des actions d’éclat.

Il est possible qu’il puisse être un hybride dans le futur, capable de faire les deux, mais pour l’instant cela n’a pas été très probant ; de plus il a raté des plaquages, et n’a pas réussi à avoir un vrai impact sur les retours. Il a quand même progressé, et il a accumulé de l’expérience en jouant beaucoup, mais il faudra encore patienter pour vraiment voir les résultats.

 

26. ATLANTA : Takkarist McKinley, LB, UCLA

Snaps : 38.0% (401/1053)
Défense : 15 plaquages, 4 à perte, 5 assists, 6 sacks, 12 QB hits, 2 FF, 1 FR
Vs. Pass : 1 passe défendue

Les Falcons orchestraient un échange avec Seattle pour améliorer leur pass-rush avec la sélection du Linebacker Takkarist McKinley.

La seule chose qu’on se demande avec l’ex-Bruin, c’est s’il pourra continuer avec la même énergie quand sa charge de travail augmentera. Pour l’instant, il a été un moteur inépuisable sur chacun de ses snaps, que ce soit pour plaquer les coureurs ou chasser le Quarterback (3e meilleur pass-rusher des Falcons avec 18 pressions après Adrian Clayborn et Grady Jarrett).

Il a fait partie d’une très intéressante rotation au poste de Defensive End, accumulant les pressions et les plaquages, avec une capacité à créer et récupérer les turnovers. Si Dan Quinn peut le mettre sur le terrain plus souvent et si McKinley peut maintenir cette fougue et accroître sa production, il sera un redoutable adversaire pour les Offensive Linemen.

McKinley est le rookie (de loin) qui a vu le plus de snaps et qui a été le plus efficace à Atlanta.

 

27. BUFFALO : Tre’Davious White, CB, LSU

Snaps : 98.6% (1092/1108)
Vs. Pass : 18 passes défendues, 4 INTs
Défense : 53 plaquages, 3 à perte, 16 assists, 1 FF, 2 FR, 1 TD

Les Bills décidaient de renforcer leur arrière-garde avec le Cornerback de LSU Tre’Davious White.

Vous vous souvenez ce qu’on a dit sur Marshon Lattimore ? Vous pouvez copier/coller pour White. Le souci, c’est qu’on a entendu son nom quand Rob Gronkowski lui a délivré un sale coup, et moins parce que White a été un des meilleurs Cornerbacks de la ligue cette année (pas seulement parmi les rookies, en général).

Les Bills ont tellement eu confiance en lui qu’ils ont échangé Ronald Darby, et on peut dire qu’il a rendu cette confiance avec 18 passes défendues (6e NFL) et 4 INTs (12e). C’est d’autant plus remarquable quand on sait que le pass-rush est tombé dans un gros trou cette saison et que la couverture a souvent été exposée. Il a fait partie d’une magnifique arrière-garde, mais il partait de plus loin par son statut de rookie. Il devrait continuer à briller pour Buffalo dans les années à venir.

On parle (à juste titre) de la draft des Saints, mais celle des Bills est vraiment très prometteuse également : certes White a été le meilleur, mais derrière lui vous avez le 2e tour WR Zay Jones qui s’est montré à plusieurs reprises (mais qui devra progresser), le 2e tour OL Dion Dawkins qui a été si bon en Left Tackle qu’il va probablement éjecter un Cordy Glenn trop souvent blessé, et le 5e tour LB Matt Milano qui a fait une saison très sérieuse, notamment au sol. Les Bills ont mis fin à leur disette de playoffs, et avec un haut de draft pareil, ils pourraient, qui sait, pérenniser cette place dans le tournoi final.

 

28. DALLAS : Taco Charlton, DE, Michigan

Snaps : 38.3% (401/1048)
Défense : 15 plaquages, 1 à perte, 4 assists, 3 sacks, 7 QB hits, 1 FF
Vs. Pass : 1 passe défendue

Ayant sévèrement besoin de renforcer leur pass-rush, les Cowboys décidaient de prendre le Defensive End Taco Charlton.

A Michigan, Charlton avait déjà été le genre de joueurs qui apprend au fur et à mesure, pour lequel il faut être patient avant de récolter les fruits du travail. Même son de cloche cette saison à Dallas : il a été quasiment invisible une moitié de saison avant de commencer à avoir un impact contre la course et surtout dans le pass-rush.

Il a très bien fini l’année, ce qui peut faire espérer de belles choses pour la saison prochaine. Après tout, mis à part les aliens type Khalil Mack, les DEs prennent toujours un peu de temps pour percer ; rappelons que c’est la même trajectoire qu’avait suivie DeMarcus Lawrence, et on lui souhaite d’atteindre le même rendement.

Derrière Charlton, les Cowboys ont entrepris une grosse refonte de leur couverture avec pas moins de trois DBs : le 2e tour Chidobe Awuzie, le 3e tour Jourdan Lewis et le 6e tour Xavier Woods (plus le 6e tour Marquez White mais il n’a pas joué). C’est un groupe qui s’en sort la tête haute, méritant le titre global de meilleur rookie.

Rod Marinelli n’a pas hésité à déplacer ses rookies arrières pour les tester, mais il semble plus probable qu’Awuzie joue CB#1 et Woods slot CB à l’avenir. Tous ont souffert à un moment ou à un autre, mais au fur et à mesure de la saison on a senti que la communication et la cohésion s’amélioraient nettement ; si jamais le groupe parvient à continuer à progresser de concert, cela ne sera que plus bénéfique pour la couverture. Ils accumulent 20 passes défendues et 3 INTs (une chacun – pas de jaloux), et ils ont démontré pouvoir aussi aider contre la course si besoin. Il faudra les scruter en 2018, mais ce qu’on a vu en 2017 était très prometteur.

 

29. CLEVELAND : David Njoku, TE, Miami

Snaps : 46.9% (501/1069)
Réception : 32 réceptions, 386 yards, 4 TDs
Catch Rate : 53.3%, 3 drops

Pas encore rassasiés, Cleveland remontait dans un échange avec Green Bay pour avoir un TROISIÈME choix dans le premier tour : le Tight End David Njoku.

Le souci pour une cible comme Njoku, c’est qu’il faut forcément coupler sa performance avec celle de son Quarterback, DeShone Kizer. Par exemple, si on peut être effaré par son taux de réception bas (il a en effet un problème avec ses mains), il lui arrive d’être plus souvent ouvert qu’il n’est visé.

Il est loin d’être un train inarrêtable une fois qu’il a attrapé le cuir avec seulement 4.4 yards après réception en moyenne… mais il y a eu pire que lui dans la même équipe. Il a apporté parfois du bon au block, mais cela a aussi été inconsistant. Bref, les Browns savaient que Njoku était un prospect plus qu’un produit fini, dans le moule du TE bloqueur plus que du pur TE receveur, et cette saison a prouvé ce fait, même s’il a plutôt bien terminé. On espère le voir progresser en 2018.

 

30. PITTSBURGH : T.J. Watt, LB, Wisconsin

Snaps : 76.4% (752/984)
Défense : 40 plaquages, 5 à perte, 14 assists, 7 sacks, 14 QB hits, 1 FF
Vs. Pass : 8 passes défendues, 1 INT
Blocks : 1

Pittsburgh prenait un quatrième Linebacker en cinq ans au premier tour avec « le frère de l’autre », T.J. Watt.

Les Steelers n’ont pas eu une énorme réussite avec leurs Outside Linebackers ces dernières années : que ce soit Jarvis Jones qui n’est plus avec l’équipe ou Bud Dupree qui a du mal à passer la vitesse supérieure, on sent que Pittsburgh a un peu de mal à trouver les successeurs de James Harrison et LaMarr Woodley.

Ils ont peut-être enfin trouvé leur pépite avec Trent Jordan, que nous appellerons désormais par ses initiales pour éviter de lui plaquer des attentes impossibles dues à son nom. Trent Jordan, donc, n’a pas reçu le bénéfice d’apprendre derrière un vétéran comme c’était souvent le cas sous Dick LeBeau ; il a été lancé dans le bain, et il a immédiatement eu un impact, que ce soit contre la course, dans le pass-rush ou en couverture… il s’est même fait remarquer sur équipes spéciales avec un Field Goal contré. Trent Jordan a fait une saison rookie très bonne, et on attend qu’il progresse encore pour devenir une vraie force sur laquelle les Steelers pourront compter dans le futur.

Il mérite le titre de meilleur rookie, mais comment ne pas y associer le 2e tour WR JuJu Smith-Schuster, l’amoureux des vélos ?

Avec la libération de Markus Wheaton et le mélodrame hors du terrain entourant Martavis Bryant, Pittsburgh avait besoin qu’une deuxième arme surgisse aux côtés d’Antonio Brown : l’ex-Trojan a répondu présent avec 58 réceptions, 917 yards, 7 TDs, un taux de réception de 73.4% (top-20 NFL), 403 yards après réception et 39 first downs (2e dans l’équipe derrière AB). J2S2 s’est révélé une arme longue distance redoutable et avec des mains assez sûres qui lui ont permis de gagner la confiance des coachs et de Big Ben.

 

31. SAN FRANCISCO : Reuben Foster, LB, Alabama

Snaps : 49.1% (554/1128)
Défense : 59 plaquages, 7 à perte, 13 assists
Vs. Pass : 1 passe défendue

Les 49ers revenaient dans le premier tour pour terminer la chute du Linebacker Reuben Foster, causée par les craintes médicales à son sujet.

Les deux choses qui pourraient se tenir entre Foster et le titre de meilleur rookie défensif de l’année sont sa disponibilité (il n’a joué que 50% des snaps) et le fait que les 49ers ne sont pas allés en playoffs.

Le premier point risque d’ailleurs d’être un vrai problème, car outre cette entorse en éversion tôt dans la saison, Foster joue avec un abandon total et une technique de plaquage loin d’être parfaite ; de fait on l’a souvent vu être dans les mains des médecins sur le terrain. Sachant qu’il a connu une intersaison gâchée par une opération, il est possible que ce défaut se règle avec un entraînement complet, et on lui souhaite car c’est vraiment le seul souci : pour ce qui est du talent, il l’a en large quantité. Il a été une véritable force au coeur de la défense des 49ers, plaquant à tout va ; on a vu la qualité de la défense avec et sans lui. San Francisco aura besoin de lui sur le terrain pour patrouiller.

 

32. NEW ORLEANS : Ryan Ramczyk, OT, Wisconsin

Snaps : 100% (1039/1039)

New Orleans terminait le premier tour avec seulement le deuxième Offensive Lineman et une petite surprise, Ryan Ramczyk, pour la protection de Drew Brees… et du futur franchise Quarterback.

Voilà pourquoi vous draftez la valeur et non la position. Les Saints avaient une très haute opinion de Ramczyk, ils ont vu une opportunité d’aller le chercher alors que Garett Bolles venait juste de tomber, pouvant donner des idées à d’autres franchises, et ils l’ont fait. Pourquoi donc, avec Terron Armstead et Zach Strief déjà dans l’effectif ? Pour un joueur sortant d’une blessure à la hanche, un Left Tackle qu’ils allaient probablement vouloir déplacer à droite, une transition qui n’est pas facile ? Le choix avait été critiqué, mais les résultats sont là.

Les blessures des titulaires ont propulsé l’ex-Badger sur le terrain, où il a dû jongler à gauche et à droite avant de se stabiliser en Right Tackle : celui dont on disait qu’il était fragile a été un des deux seuls Saints offensifs à jouer tous les snaps (avec le Centre Max Unger) ; il a été excellent, offrant une sécurité très précieuse dans la ligne. Un choix totalement réussi de la part de New Orleans, mais cela n’a pas été le seul comme nous l’avons vu plus tôt.

 

Le meilleur des autres équipes

 

Et pour finir, les meilleurs rookies choisis par les équipes qui n’ont pas sélectionné dans le premier tour.

A Green Bay, qui a trade down hors du premier tour, on espérait que les 2e tour CB Kevin King ou Safety Josh Jones aident la couverture, finalement les meilleurs rookies ont été les coureurs, le 4e tour Jamaal Williams et le 5e tour Aaron Jones. Ce dernier a été le meilleur des deux avec sa vision et son énergie ; il aurait pu faire bien plus sans une blessure au genou, terminant à 81 courses pour 448 yards (5.5 !) et 4 TDs. Williams a pris la suite et a répondu présent dans un style moins explosif mais plus puissant avec 153 courses pour 556 yards (3.6) et 4 TDs ; il faut y ajouter 25 réceptions pour 262 yards et 2 TDs. Si on ajoute le retour de blessure de Ty Montgomery, cela donne d’un coup un backfield vraiment intéressant pour Aaron Rodgers.

Chez les Los Angeles Rams, qui ont perdu leur premier tour dans le trade up en 2016 pour aller chercher Jared Goff, on a touché le jackpot surtout dans le 3e tour avec le WR Cooper Kupp et le Safety John Johnson. Aligné dans le slot, Kupp est tout simplement devenu le meilleur ami de Goff avec 95 ciblages : il termine à 62 réceptions pour 869 yards et 5 TDs ; pour un slot WR, il devra quand même améliorer ses mains avec seulement 66% de réceptions et 5 drops. Johnson, lui, a peut-être un nom passe-partout, mais il a rapidement gagné sa place de titulaire et ne l’a plus lâchée avec une performance en tout point remarquable : 56 plaquages, 19 assists, 11 passes défendues, 1 INT ; il peut aisément jouer dans la boîte ou en profondeur.

A Minnesota, qui a perdu son premier tour dans l’échange pour Sam Bradford, le 2e tour RB Dalvin Cook aurait largement dû s’enfuir avec le titre de meilleur rookie, mais cette rupture d’ACL est venue stopper sa saison alors qu’il était à 74 courses pour 354 yards (4.8 !) et 2 TDs. Il a tout du playmaker que les Vikings voulaient drafter, et il faudra surveiller son retour en 2018. En son absence, le seul à avoir été titulaire est le 3e tour Centre Pat Elflein, et s’il n’a pas toujours été parfait, il y a une raison pour laquelle la ligne a fait un 180° par rapport à l’année dernière. Il a poussé Nick Easton au poste de Guard, et devra continuer à progresser mais les premiers retours ont été très intéressants.

A New England, qui a perdu son premier tour dans l’échange pour Brandin Cooks, la draft a été petite (4 choix) mais un joueur s’est démarqué : le 4e tour DE Deatrich Wise. Avec 5 sacks et la bagatelle de 21 QB Hits, il a un peu sauvé le pass-rush des Patriots qui se résumait à Trey Flowers. Il est loin d’être une foudre de guerre (notamment contre la course), mais il a quand même amené sa pierre à l’édifice défensif.

A Seattle, qui a trade down hors du premier tour, un peu comme à Minnesota, le 7e tour RB Chris Carson aurait pu remporter le titre de meilleur rookie, s’élevant parmi le chaos au poste, mais une blessure l’a mis sur la touche trop rapidement ; il termine à 49 courses pour 208 yards (4.2). Du coup, c’est le 3e tour CB Shaquill Griffin qui le mérite, surtout qu’il n’était probablement prévu qu’il joue autant. Mais les blessures devant lui en ont fait le Cornerback ayant le plus joué, et malgré quelques trous ici ou là (ce qui est normal), il s’en est bien sorti avec 59 plaquages, 15 passes défendues et 1 INT. On ne connaît pas le futur de la Legion Of Boom, mais les Hawks n’ont pas perdu leur nez pour trouver les bons arrières.