Fiche Légende : Bob Brown

#76 – Offensive Tackle

 

BobBrown

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Robert Stanford « Boomer » Brown
Date de Naissance 8 Décembre 1941
Lieu de Naissance Cleveland, Ohio
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée East Tech, Cleveland
Université Nebraska
Draft 1er tour de 1964 (#2)
Équipes Philadelphia Eagles (1964-1968)
Los Angeles Rams (1969-1970)
Oakland Raiders (1971-1973)
Statistiques 10 saisons
126 matchs – 124 comme titulaire
2 fumbles recouvrés
HONNEURS
Pro-Bowls 6 (1965, 1966, 1968-1971)
All-Pro 5 (1965, 1966, 1968-1970)
Performances notables
Récompenses Membre de l’équipe NFL des années 1960
Membre du Eagles Hall Of Fame
Hall Of Fame Classe de 2004

 

Biographie

 

Il est difficile, voire impossible, d’imaginer un monument comme Mean Joe Greene être intimidé ; le Hall Of Famer Defensive Tackle était un membre du terrible Steel Curtain, la ligne défensive des Steelers des années 1970. Et pourtant, il avoue que cela lui est arrivé une fois : en 1972 contre Oakland. Son partenaire Defensive End L.C. Greenwood jouait à gauche de la ligne, faisant donc face au Right Tackle des Raiders, et pendant le match il se plaignait que son adversaire lui mettait une correction. Greene avait demandé à échanger de place sur une action, et il n’avait pas été déçu :

Quand j’ai regardé dans le casque [du Right Tackle], que j’ai vu son regard, j’ai compris que j’étais mal. Le snap est arrivé et tout ce dont je me souviens, c’est que mon casque était de travers, que je regardais à travers le trou au niveau de l’oreille, que j’avais perdu une chaussure et que l’action était finie.

Tel était le quotidien des adversaires de Bob « Boomer » Brown, pour qui la dénomination de Tackle Offensif n’était pas un vain mot.

Robert Brown naît en décembre 1941 à Cleveland, dans l’état d’Ohio. Son premier contact avec le football est assez tardif puisqu’il n’arrive qu’en quatrième au lycée d’East Tech, ce qui est assez inhabituel ; les futurs professionnels ont plutôt tendance à connaître le sport dès leur plus jeune âge. S’il n’est pas exceptionnel sur le terrain, il est un peu meilleur que la moyenne, et surtout il y prend goût.

BobBrown-NebraskaA sa sortie du lycée, il intègre l’Université de Nebraska, où il joue comme Offensive Guard et Linebacker. Il atteint une carrure massive pour l’époque (1m95 et 120 kilos) mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas agile sur ses appuis : il est capable de réagir instantanément aux déplacements de son adversaire, et surtout c’est lui qui endosse le rôle du punisseur. Sous l’égide du Head Coach Bob Devaney et avec l’aide de Brown, les Cornhuskers remportent leur premier titre de conférence depuis 1940 ; Brown est voté All-American en 1963, sa dernière année universitaire.

Très logiquement, Bob Brown est parmi les premiers choisis lors de la draft NFL de 1964 qui va rester célèbre pour le nombre de futurs Hall Of Famers qui y participent (Charley Taylor, Carl Eller, Paul Warfield, Mel Renfro, Paul Krause, Dave Wilcox, « Bullet » Bob Hayes, Bill Parcells – en tant que Head Coach – Leroy Kelly et Roger Staubach). De tous ces illustres membres de Canton, Bob Brown est le premier sélectionné, en #2, par les Philadelphia Eagles ; cela fait de lui le Guard universitaire le plus haut jamais drafté. Il est également convoité par la ligue concurrente, l’AFL, où il est choisi par les Denver Broncos en #4, mais il préfère se diriger vers la grande ligue. Dès son arrivée, il impressionne ses partenaires par sa férocité : quand le snap intervient, il s’élance droit devant lui avec une telle puissance que l’impact est comme une explosion, ce qui va pousser ses coéquipiers à le surnommer « Boomer ».

Brown est également un des premiers à comprendre quelque chose qui semble totalement anodin aujourd’hui, mais qui était loin d’être le cas à l’époque : pour faire carrière en NFL, il ne faut pas seulement se reposer sur des prédispositions génétiques, mais s’entraîner toute l’année. Finie la période où les joueurs NFL avaient un travail à côté et pouvaient se passer d’entretenir leur corps par manque de temps ou de motivation ; être joueur de football professionnel est un emploi à plein temps, et pas seulement quelques mois.

Bob Brown Eagles 1966Il est donc l’un des premiers à lever de la fonte et à s’entraîner 52 semaines par an. Comme cela amène des résultats sur le terrain, ses partenaires et ses adversaires se mettent à le copier pour pouvoir suivre ; c’est surtout vital pour ces derniers qui subissent la loi physique du joueur, replacé en Tackle. Les Offensive Linemen ne pouvant qu’utiliser leurs avant-bras pour bloquer leurs adversaires directs, Brown utilise les siens, longs et musclés, comme de vrais béliers pour faire souffrir les Defensive Ends. A Philadelphie, il trouve deux excellents mentors : le premier est le Head Coach Joe Kuharich, qu’il considère comme un deuxième père ; le second est le coach de la ligne offensive, un autre futur Hall Of Famer, l’ex-Offensive Lineman des Lions et Redskins Dick Stanfel.

Malgré le manque de qualité dans l’équipe, Brown donne son maximum dès le départ : il est immédiatement titularisé et joue à un excellent niveau son année de rookie. Il reçoit un double vote Pro-Bowl et All-Pro en 1965 et 1966 avant qu’une blessure au genou ne stoppe sa saison 1967. Il en gardera toujours quelques séquelles, mais cela ne freine pas son efficacité pour autant : il est de nouveau récompensé en 1968. Malheureusement, le succès collectif ne suit pas : les Eagles ont posté une seule année positive entre-temps (9-5 en 1967), et cela a raison de Kuharich qui est renvoyé. Est-ce que cela influence Brown qui refuse d’épiloguer sur sa décision, toujours est-il que le joueur demande à être échangé.

Philadelphie orchestre une transaction avec les Los Angeles Rams : Brown et le Cornerback Jim Nettles partent en Californie contre l’Offensive Tackle Joe Carollo, le Guard Don Chuy et le Defensive Back Irv Cross. Cela va permettre un affrontement titanesque à tous les entraînements : Bob « Boomer » Brown contre David « Deacon » Jones ; le spécialiste des grands coups de bélier contre le spécialiste de la grande claque dans le casque. Boomer ne joue que deux ans dans la cité des anges, mais encore une fois son niveau est tel qu’il ne peut qu’être voté Pro-Bowler et All-Pro à chaque fois.

BobBrown-RaidersEn 1971, nouvel échange entre les Rams et les Oakland Raiders : Brown et deux choix de draft contre l’Offensive Tackle Harry Schuh et le Cornerback Kent McCloughan. L’arrivée de Brown transforme la ligne offensive des Raiders en, potentiellement, la meilleure de l’histoire ; elle inclut déjà TROIS futurs Hall Of Famers : le Tackle Art Shell, le Guard Gene Upshaw et le Centre Jim Otto (sans compter un autre Tackle, Ron Mix). Boomer est le plus expérimenté après Otto, et il a une grande influence, notamment sur Shell qui le prend comme modèle. Le Right Tackle accède au Pro-Bowl une dernière fois, en 1971, avant de prendre sa retraite en 1974, après 10 saisons et 126 matchs.

Que ce soit avant ou après sa carrière, on en sait peu sur Boomer Brown ; c’est un homme gentil et discret, totalement à l’opposé de l’implacable machine qu’il était sur le terrain. C’est peut-être pourquoi il doit attendre 31 ans pour accéder au Hall Of Fame de la NFL via le Senior Committee.