Fiche Légende : Tony Dungy

#21, 27 – Safety / Head Coach

 

TonyDungy

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Anthony Kevin « Tony » Dungy
Date de Naissance 6 Octobre 1955
Lieu de Naissance Jackson, Michigan
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Parkside High School, Jackson
Université Minnesota
Draft Non-drafté en 1977
Equipes Joueur :
Pittsburgh Steelers (1977-1978)
San Francisco 49ers (1979)
New York Giants (1980)
Coach :
Pittsburgh Steelers (1981-1983, DB coach)
Pittsburgh Steelers (1984-1988, DC)
Kansas City Chiefs (1989-1991, DB coach)
Minnesota Vikings (1992-1995, DC)
Tampa Bay Buccaneers (1996-2001, HC)
Indianapolis Colts (2002-2008, HC)
Statistiques 13 saisons
Record : 139-69 (9-10 en playoffs)
HONNEURS
Pro-Bowls
All-Pro
Performances notables
Récompenses 2 bagues de champion (1978, 2006)
Membre de l’équipe NFL des années 2000
Membre du Colts Ring Of Honor
Hall Of Fame Classe de 2016

 

Biographie

 

Si la qualité d’un homme se mesure au nombre de barrières qu’il abat, alors Tony Dungy n’est pas seulement un coach ou un Hall Of Famer, mais un homme d’exception : plus jeune assistant coach de NFL à 25 ans, premier Coordinateur Défensif afro-américain et le plus jeune à 28 ans, créateur de la fameuse Tampa-2, premier Head Coach afro-américain à remporter le Super Bowl et premier Head Coach à battre les 32 équipes NFL. A cela il faut également ajouter le sixième homme à jouer et coacher dans un Super Bowl, ainsi que le troisième à remporter le titre comme joueur et Head Coach. Mais ne le dites pas trop fort, car l’homme est également humble dans sa réussite.

Anthony Dungy naît en octobre 1955 à Jackson, dans l’état du Michigan. Les deux parents étant professeurs, il n’est pas surprenant de voir que les enfants sont de bons élèves studieux, mais ils sont également encouragés à pratiquer du sport. Tony se passionne principalement pour le football en regardant les matchs des Lions de Detroit ; lorsqu’il intègre le lycée de Jackson High School, s’il s’inscrit en basket et en athlétisme, c’est en tant que Quarterback qu’il s’épanouit le plus.

Ce sont d’ailleurs ses capacités sur le gridiron qui le font remarquer par l’Université de Minnesota. Lorsque Dungy rejoint les Golden Gophers en 1973, il laisse tomber les autres sports pour devenir le Quarterback de l’équipe. Il lui faut une année pour devenir titulaire, et s’il n’a pas forcément les qualités athlétiques d’une future superstar, il se défend ; de plus, il passe énormément de temps à étudier les films et le jeu des adversaires, lui permettant d’avoir un temps d’avance. Tout cela lui permet de devenir le meilleur Quarterback de l’histoire de l’Université, alors qu’en parallèle, il reçoit plusieurs récompenses scolaires telle la médaille honorifique de la conférence Big Ten en 1977.

TonyDungyJoueurA la sortie de l’Université, Dungy souhaite intégrer la NFL, mais il va se heurter au monde des professionnels : la puissance de son bras et sa taille effraient les franchises de la grande ligue, et il n’est pas drafté en 1977. Il ne renonce pas et fait un essai pour les Steelers ; celui-ci s’avère concluant, mais le légendaire coach Chuck Noll décide de resituer Dungy comme Safety. Il n’est pas toujours titulaire mais il fait de son mieux en défense et sur équipes spéciales. Pour sa première année, lors d’un match contre Houston, il réussit la performance peu enviable de lancer une interception en attaque et en attraper une en défense dans le même match (il est entré comme Quarterback remplaçant car les deux autres étaient blessés). En 1978, il fait une saison remarquable en réussissant six interceptions, et il gagne une bague de champions suite à la victoire de Pittsburgh contre Dallas lors du Super Bowl XIII.

Mais malgré cette belle année, les limitations physiques de Dungy sont trop fortes et il est échangé à San Francisco avant la saison 1979. Il fait une saison avant d’être envoyé aux New York Giants, où il ne survit même pas aux camps d’entraînement. Comprenant qu’il n’a aucun futur comme joueur, le jeune homme décide de prendre sa retraite en 1980 mais de rester dans le monde du football pour se concentrer sur son autre talent : ses capacités d’analyse du jeu. Et cela tombe bien, car ce sont justement grâce à ces capacités-là qu’il a le plus marqué ses différents Head Coaches.

En effet, peu après avoir raccroché les crampons, son ancien Head Coach à l’Université de Minnesota, Cal Stoll, lui demande de revenir pour entraîner les Defensive Backs. Après seulement un an au poste à Minneapolis, c’est Chuck Noll lui-même qui lui demande de venir à Pittsburgh occuper le même poste. Dungy ne se fait pas prier et accepte en 1981, mettant son brillant esprit au service de l’équipe ; il grimpe rapidement les échelons : seulement trois ans après son arrivée, il devient Coordinateur Défensif.

Malheureusement l’équipe décline inexorablement, s’éloignant de l’âge d’or des années 1970 ; même le talent de Dungy, qui place son nom parmi les futurs Head Coaches, ne parvient à inverser la tendance. Il quitte Pittsburgh en 1988, et il semble alors que la couleur de sa peau et son calme olympien soient des freins à son accession au poste suprême ; à l’époque il n’y a encore eu aucun Head Coach afro-américain en NFL. Il doit donc redescendre d’un niveau en rejoignant les Kansas City Chiefs comme coach des Defensive Backs. Il fait de nouveau du bon travail, ce qui lui permet de redevenir Coordinateur Défensif chez les Minnesota Vikings, en 1992. Cette année-là, il atteint l’apogée de son travail avec la meilleure défense de la ligue.

Logiquement, son nom recommence à circuler comme futur Head Coach, et cette fois la barrière de couleur ne pose plus problème car d’autres afro-américains ont été nommés entre-temps au poste, comme Art Shell, Ray Rhodes ou le patron de Dungy à Minnesota, Dennis Green. En 1996 le General Manager des Buccaneers, Rich McKay, décide de faire appel à lui pour redresser la franchise de Tampa Bay. Dès son arrivée, il sait que l’attaque va avoir des problèmes pour être efficace, mais il voit aussi qu’il a du talent à revendre en défense avec le Defensive Tackle Warren Sapp, les Linebackers Derrick Brooks et Hardy Nickerson ou le Safety John Lynch. Brooks est un joueur tellement talentueux que Dungy, avec son Coordinateur Défensif Monte Kiffin, décide de mettre en place sa version de la défense Cover-2 avec un Middle Linebacker plus en retrait, ce qui lui permet de couvrir la course et la passe ; c’est la naissance de la fameuse Tampa-2.

TonyDungyKiffinBrooks
Kiffin, Dungy et Brooks

Les qualités techniques, tactiques mais surtout humaines de Dungy lui permettent de mettre en place ses systèmes et sa relation avec les joueurs : malgré un mauvais départ en 1996 à 1-8, l’équipe termine fort à 6-10. L’espoir renaît parmi les fans, et il va être confirmé en 1997 : grâce à une défense féroce et une attaque punitive au sol, les Bucs postent leur première saison positive depuis 1982 (10-6) et accèdent même aux playoffs ! Malgré une défaite au premier tour, la méthode Dungy fonctionne.

Le succès continue : malgré une année 1998 sans playoffs, l’équipe remporte sa division en 1999 et parvient jusqu’en finale NFC ; malheureusement elle est perdue contre les Rams suite à l’annulation controversée d’une réception cruciale de Bert Emanuel. Dungy ne se remettra jamais de ce coup dur : certes il mène les Buccaneers aux playoffs en 2000 et 2001, mais ils ne passent jamais le Wild Card Round. Ces défaites répétées, couplées aux tâtonnements offensifs avec plusieurs changements de Coordinateur, poussent l’organisation à se séparer de lui début 2002. Mais si Tampa remporte le titre l’année suivante, elle le doit en grande partie à son travail.

Il ne reste pas longtemps sans poste : les Indianapolis Colts, qui ont une attaque très compétente menée par le jeune prodige Quarterback Peyton Manning, ont besoin d’un coach pour améliorer la défense. Bill Polian appelle Dungy qui accepte de devenir le Head Coach dès la saison 2002. Le spécialiste de la défense ne parviendra pas toujours à résoudre les problèmes de l’escouade, mais il y parviendra suffisamment pour que l’équipe atteigne chaque année les playoffs.

TonyDungyManningAprès plusieurs échecs en 2003, 2004 et 2005, une terrible nouvelle le frappe avec le suicide d’un de ses fils. L’équipe se regroupe autour de lui, et elle atteint le Super Bowl XLI en 2006. Les Colts affrontent les Chicago Bears, et Dungy retrouve une vieille connaissance puisque le Head Coach de Chicago est un ancien assistant à Tampa Bay, Lovie Smith. Indianapolis l’emporte 29-17 et Tony Dungy devient le premier Head Coach afro-américain à remporter le titre.

Il fait encore deux années à la tête de l’équipe avant de prendre sa retraite en début 2009, nommant son assistant Jim Caldwell à sa place ; il termine avec un record plus que positif en saison régulière à 139-69. Il est honoré par les Colts dès sa retraite avec l’ajout de son nom au Ring Of Honor, et il reçoit la récompense ultime en étant intronisé au Hall Of Fame en 2016.

Mais le plus important pour Dungy est d’écrire des livres, de s’occuper d’actions caritatives et de continuer de promouvoir les mêmes préceptes qui ont dirigé sa vie.