Fiche Légende : Kevin Greene

#91 – Linebacker

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet	Kevin Darwin Greene
Date de Naissance	31 Juillet 1962
Lieu de Naissance	Schenectady, New York
Date de Décès	–
Lieu de Décès	–
CARRIÈRE
Lycée	Granite City South High, Illinois
Université	Auburn
Draft	5e tour de 1985 (#113)
Equipes	Joueur : Los Angeles Rams (1985-1992) Pittsburgh Steelers (1993-1995) Carolina Panthers (1996) San Francisco 49ers (1997) Carolina Panthers (1998-1999) Coach : Green Bay Packers (2009-2013, OLB coach) New York Jets (2017-present, OLB coach)
Statistiques	15 saisons 228 matchs – 176 comme titulaire 773 plaquages / 160 sacks 23 fumbles forcés / 26 fumbles récupérés 5 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls	5 (1989, 1994-1996, 1998)
All-Pro	3 (1989, 1994, 1996)
Performances notables	Troisième meilleur sackeur de l’histoire à sa retraite Record de sacks pour un Linebacker (160)
Récompenses	1 bague de champion (2010) Membre de l’équipe NFL des années 1990
Hall Of Fame	Classe de 2016

 

Biographie

 

Paradoxalement, l’action la plus importante de la carrière de Kevin Greene n’est peut-être pas venue quand il était sur le terrain, mais quand il était sur le bord de touche. Lors du début du quatrième quart-temps du Super Bowl XLV, alors qu’il est coach des Outside Linebackers de Green Bay, il martèle à sa star Clay Matthews qu’il est le moment pour lui de devenir un vrai leader défensif. Quelques secondes plus tard, Matthews force un fumble récupéré par les Packers qui permet à la franchise de creuser un écart de 11 points ; il sera suffisant pour l’emporter 31-25 et apporter à un des meilleurs sackeurs de l’histoire sa première bague de champion.

Kevin Greene naît en juillet 1962 à Schenectady, dans l’état de New York. Fils d’un colonel de l’armée de terre, il lui arrive de déménager dans sa jeunesse ; lorsqu’il est en âge d’aller au lycée, la famille s’installe à Granite City, une ville de l’Illinois proche de la bordure avec le Missouri, dans la grande banlieue de Saint-Louis. Kevin est alors un adolescent doué physiquement : il joue au football, au basketball et fait du saut en hauteur au lycée de Granite City South. Souvent cantonné au banc sur les parquets, il se distingue davantage sur le gridiron, étant titulaire ses deux dernières années et recevant une mention honorable dans la conférence.

Néanmoins, cela n’est pas suffisant pour lui offrir une bourse universitaire lorsqu’il sort du lycée en 1980. Il décide donc d’intégrer l’Université d’Auburn et de postuler pour une place dans l’équipe de football comme coureur. Mais il se heurte à un problème : il a rejoint la Garde Nationale pendant l’été et a suivi un entraînement militaire de trois mois qui l’a mis en retard par rapport aux autres ; de plus, il mesure la différence de niveau entre le lycée et l’Université. Greene décide alors de se concentrer sur ses études et de délaisser le football. En 1983, une conversation avec un coach lui donne l’envie de refaire un essai, mais cette fois comme défenseur. Il doit attendre 1984 et sa saison de senior pour enfin être titulaire, brillant par son talent, sa rapidité et son énergie ; il est désigné meilleur défenseur de l’équipe avec 11 sacks (leader dans la Southeastern Conference).

Cela lui donne l’espoir de pouvoir entrer dans le monde du football professionnel ; il entre aux drafts NFL et USFL de 1985. Mais ses choix universitaires et son retour tardif sur le terrain échaudent les franchises de la grande ligue ; il doit attendre le cinquième tour pour être sélectionné par les Los Angeles Rams. Ne voulant pas être à la traîne, Greene devient un véritable étudiant du jeu, usant son magnétoscope à force de regarder des cassettes VHS de ses adversaires pour tout connaître de leurs mouvements. Encore une fois, ses débuts sont modestes : il démarre comme Defensive End et n’est pas titulaire ses trois premières années, mais il accumule tout de même 7 sacks en 1986 et 6.5 en 1987.

Cela pousse la franchise à lui donner sa chance dans le nouveau système défensif de Fritz Shurmur qui le repositionne en Outside Linebacker afin d’utiliser au maximum sa rapidité dans l’espace. C’est une décision majeure : Greene explose aux yeux de la NFL et au visage des Quarterbacks adverses avec 16.5 sacks et une belle activité contre la course ; il aide les Rams à retourner en playoffs. Il continue de jouer à un haut niveau en 1989, remportant un double vote Pro-Bowl / All-Pro avec de nouveau 16.5 sacks, puis fait un holdout pour renouveler son contrat ; il l’obtient et réalise une autre belle saison 1990 avec 13 sacks.

Cependant, la belle machine va se gripper en 1991 avec le changement de Coordinateur Défensif : Jeff Fisher remplace Shurmur et réinstalle une 4-3 dans laquelle Greene navigue entre Outside Linebacker et Defensive End. Ce n’est vraiment pas le schéma préféré du #91 qui ne compile que 3 sacks. Fisher ne dure qu’un an car tous les coachs sont renvoyés après une mauvaise saison à 3-13, et le nouveau Coordinateur George Dyer ne commet pas la même erreur : si les Rams restent en 4-3, Greene est placé définitivement comme Outside Linebacker et il parvient à rebondir en 1992 avec 10 sacks, tout en étant bon en couverture.

Mais il est clair que le joueur n’est pas complètement à l’aise dans le système 4-3, et il va profiter de la création de la Free Agency pour monnayer ses services. Il veut rejoindre Shurmur à Green Bay mais ce dernier a mis en place une défense 4-3 ; Greene signe finalement chez les Pittsburgh Steelers où le Coordinateur Dom Capers a mis en place une 3-4. Capers le place immédiatement comme Outside Linebacker à l’opposé de Greg Lloyd, et le duo va devenir le fer de lance de Blitzburgh, la défense ultra-agressive des Steelers qui blitze à tout va pour aller sacker le Quarterback. Greene revit, compilant 12.5 sacks en 1993, puis il termine en tête de la ligue avec 14 sacks en 1994, recevant un nouveau double vote Pro-Bowl / All-Pro. Il fait une saison un peu moins flamboyante en 1995 mais participe au parcours de Pittsburgh jusqu’au Super Bowl XXX, malheureusement perdu contre Dallas 27-17.

Greene est de nouveau Free Agent en 1996, et la jeune équipe des Carolina Panthers s’est formée l’année précédente avec une vieille connaissance de Greene à sa tête : le Head Coach Dom Capers. Greene accepte de rejoindre son ancien Coordinateur Défensif, et il fait une nouvelle saison formidable, menant une deuxième fois la ligue avec 14.5 sacks ; il aide la franchise à surprendre toute la NFL en atteignant la finale NFC perdue contre Green Bay. Malgré ce succès, une dispute avec l’organisation le pousse à aller signer à San Francisco l’année suivante où il accumule 10.5 sacks, mais il revient à Carolina en 1998 ; il a alors 36 ans, mais il reste une force incroyable qui va accumuler 27 sacks en deux saisons pour les Panthers.

Après 15 saisons en NFL, Greene annonce sa retraite en 2000 ; il est alors le troisième meilleur sackeur de l’histoire avec 160 derrière Bruce Smith (200) et Reggie White (198). Il est surtout le premier Linebacker devant Lawrence Taylor (132.5), sans compter ses 26 fumbles récupérés qui le placent aussi troisième à sa retraite. Fidèle à sa réputation de talent tardif, il a réussi 97.5 de ses 160 sacks après avoir fêté ses 30 ans, un remarquable exploit, et il est logiquement voté dans l’équipe des années 1990 grâce à sa combinaison d’intelligence, d’étude de l’adversaire, de rapidité et de puissance. Il a d’ailleurs mis ces talents dans une autre discipline, le catch : il a fait une brève apparition dans la WCW (World Championship Wrestling) avec d’autres anciens joueurs de NFL comme Steve McMichael ou Bill Goldberg.

Quelques années après avoir raccroché ses crampons, Greene refait surface pendant les camps de 2008 ; il est interne et assistant coach des Linebackers de Pittsburgh. En 2009, il reçoit un coup de fil de son ancien Coordinateur et Head Coach, Dom Capers, qui est devenu entre-temps Coordinateur Défensif des Packers : il souhaite installer une 3-4 et le veut pour coacher les Outside Linebackers dont la star de USC Clay Matthews, drafté un an plus tôt. Greene accepte et devient le mentor du Claymaker, participant à la campagne 2010 de Green Bay qui voit la franchise remporter le titre contre… les Steelers. De manière assez ironique, il gagne donc sa bague de champion en tant que coach contre l’équipe avec laquelle il n’avait pas pu le faire en tant que joueur. En 2014, il décide de quitter son poste pour passer plus de temps avec sa famille.

Deux ans plus tard, après quatre places de finalistes consécutives au Hall Of Fame, il reçoit enfin la récompense suprême en étant voté dans la classe de 2016 ; comme toujours le Destin aura pris son temps avec Kevin Greene, l’important étant qu’il est toujours parvenu à faire valoir son talent au bout du compte.