Fiche Légende : Eddie DeBartolo Junior

Propriétaire

 

EddieDeBartolo

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Edward John DeBartolo Junior
Date de Naissance 6 Novembre 1946
Lieu de Naissance Youngstown, Ohio
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée
Université Notre Dame
Draft
Equipes Propriétaire :
San Francisco 49ers (1977-2000)
Statistiques
HONNEURS
Pro-Bowls
All-Pro
Performances notables
Récompenses 5 bagues de champion (1981, 1984, 1988, 1989, 1994)
Membre du 49ers Hall Of Fame
Hall Of Fame Classe de 2016

 

Biographie

 

Que vous parliez à ses défenseurs ou ses détracteurs, le propriétaire Eddie DeBartolo Junior ne laisse personne indifférent. Doué mais avec ses défauts, il aura su aussi bien créer une atmosphère familiale et compétitive à l’intérieur de la dynastie des années 1980 que terminer son mandat dans la controverse.

Eddie Junior naît en novembre 1948 à Youngstown dans l’état d’Ohio. Son père est Eddie DeBartolo Senior, un fils d’immigrés italiens qui a fait fortune dans la construction de centres commerciaux. Il a deux enfants, Eddie Junior et Denise ; ils sont destinés à reprendre la compagnie de leur père, Edward J. DeBartolo Corporation. Eddie Junior fait des études de gestion de commerce à Notre Dame.

Mais ce n’est pas la seule chose que le père lègue à ses enfants, car il est un grand fan de sports. En 1977, Eddie Senior acquiert les franchises des Pittsburgh Penguins en NHL et des San Francisco 49ers en NFL ; viendront ensuite les Pittsburgh Spirit du soccer en 1978 et la fondation des Pittsburgh Maulers d’USFL en 1983. Alors que Denise devient propriétaire des Penguins, Eddie Junior se retrouve à la tête des 49ers ; la franchise a connu une petite période de succès en 1969-1971, mais elle a très souvent navigué dans les bas-fonds de la NFL depuis son intégration en 1950 (elle est née dans une ligue concurrente, l’AAFC).

Lorsque le nouveau propriétaire et président prend ses fonctions, il voit immédiatement le problème : le General Manager Joe Thomas, qui a pris plusieurs décisions désastreuses. DeBartolo décide de faire le ménage sans plus tarder en 1979, et il cherche un candidat pour occuper la place de Head Coach et General Manager. Il se tourne vers ses racines dans l’Ohio et débauche un jeune Coordinateur Offensif fourmillant d’idées ; il vient d’être rembarré à la succession au poste de Head Coach des Cincinnati Bengals par nul autre que le légendaire Paul Brown. DeBartolo décide de lui donner sa chance : c’est ainsi que William « Bill » Walsh intègre l’organisation.

EddieDeBartoloWalshMontana
Bill Walsh, Eddie DeBartolo et Joe Montana

Même si ce choix n’apporte pas de suite la réussite avec une saison à 2-14, DeBartolo est convaincu que la philosophie de jeu de Walsh peut fonctionner si on lui laisse le temps. En parallèle, le propriétaire gère sa franchise différemment de la plupart de ses collègues : pour lui, il est vital que le sommet de la pyramide ait un lien étroit avec tous les niveaux, surtout les joueurs. Alors que Walsh monte une équipe de plus en plus compétitive, DeBartolo devient leur partenaire plus que leur patron, instaurant un vrai climat familial qui est assez nouveau dans la ligue, surtout chez les franchises les plus récentes.

La combinaison d’un propriétaire adoré par les joueurs, de drafts intelligentes et du plan de jeu offensif novateur permet à la franchise de redresser la tête tellement rapidement qu’elle remporte son premier Super Bowl seulement quatre ans après l’arrivée de DeBartolo, et deux ans après celle de Walsh. S’en suit une décennie de domination sur la NFL qui voit San Francisco remporter quatre titres au total : 1981, 1984, 1988 et 1989.

Malheureusement, les soucis ont déjà commencé pour les DeBartolo. En 1987, l’immobilier suit le reste de l’économie américaine et subit les terribles retombées du Black Monday, un gigantesque crash boursier. Cela force la famille à vendre les Penguins à un trio de nouveaux propriétaires, et une large partie de leur biens immobiliers au Simon Property Group qui devient le Simon DeBartolo Group ; Eddie Junior en devient le CEO. Il y a également la retraite de Bill Walsh qui décide de nommer son Coordinateur Défensif George Seifert comme remplaçant, et la controverse au poste de Quarterback entre la légende Joe Montana et le petit nouveau Steve Young. Mais au final cela ne change rien au succès de la franchise : Seifert et Young mènent les 49ers à un nouveau titre en 1994.

EddieDeBartoloSuperbowlsNéanmoins, alors que San Francisco continue d’aligner les saisons positives et les qualifications en playoffs, la roue commence à tourner. En 1993, l’arrivée du Salary Cap modère les salaires des joueurs, ce qui touche de plein fouet l’équipe : DeBartolo, qui n’a jamais eu peur de mettre la main à la poche pour bâtir les meilleures équipes, ne freine pas ses dépenses et met l’équipe en danger pour le futur contre la possibilité de gagner tout de suite. Et les coups durs ne s’arrêtent pas là.

La famille DeBartolo, intéressée par le business des casinos (notamment ceux sur les bateaux appelés riverboats), est approchée par un ami, le gouverneur de Louisiane Edwin Edwards, afin de l’aider à obtenir la licence nécessaire… moyennant 400,000$. Eddie Junior refuse un temps avant de finir par accepter oralement en 1997, mais Edwards est alors déjà surveillé par le FBI pour extorsion. L’affaire éclate au grand jour et DeBartolo se retrouve mouillé dans l’histoire, même s’il n’a jamais payé le pot-de-vin. Le commissioner de la NFL de l’époque, Paul Tagliabue, le force à remettre sa démission en tant que propriétaire des 49ers, qui passent sous le contrôle de sa soeur Denise en 1997.

DeBartolo plaide coupable en 1998 et se retrouve condamné pour dissimulation de crime car il n’a pas rapporté aux autorités la tentative de corruption d’Edwards ; il doit payer une amende d’un million de dollars et reçoit deux ans de probation. Une fois le volet judiciaire terminé, un autre s’ouvre sur fond de dispute familiale : Eddie Junior veut revenir à la tête des 49ers mais sa soeur n’est pas d’accord. Au bout de deux ans, lassé par cette guerre dans les tribunaux, il décide de lui laisser la franchise s’il peut récupérer d’autres parts dans le business immobilier de la famille. En 2000, le transfert est officialisé : Denise DeBartolo York est la propriétaire des 49ers, et il faudra un peu de temps avant que la situation du Salary Cap ne s’améliore.

EddieDeBartoloMrDAinsi se termine la carrière d’un des propriétaires de franchises NFL les plus prospères et les plus appréciés par ses joueurs. Encore aujourd’hui, des Hall Of Famers comme Steve Young et Jerry Rice appellent DeBartolo « Mr. D », conscients qu’il était un patron hors du commun. Ce n’est pas un hasard si, pour commémorer la fin de Candlestick Park détruit en 2014, la dernière passe de touchdown est lancée par Joe Montana à DeBartolo devant une foule de 30,000 personnes.

Son mandat n’a pas été sans conséquences négatives, mais la NFL reconnaît ses réussites sur et en dehors du terrain avec son intronisation au Hall Of Fame en 2016.