NFL Team Honors : Tampa Bay

500-Buccaneers

Les Bucs finissent encore au fond de la NFC South cette saison, mais il y a des raisons d’espérer : après tout, l’équipe a semblé aux portes des playoffs pendant un moment. Le renvoi de Lovie Smith, même s’il peut paraître surprenant, est lié au fait que c’est la défense qui a freiné l’équipe, car l’attaque semble prête à passer au niveau supérieur. Si jamais la franchise parvient à trouver des jeunes talentueux à la draft pour entourer leurs quelques stars défensives, alors Tampa peut revenir semer le trouble.

A lire en tirant un coup de canon.

 

TAMPA BAY BUCCANEERS
4e NFC South ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Les Bucs avaient choisi : c’était donc Jameis Winston qui représentait le futur de la franchise de Tampa Bay, quelque chose que peu de Quarterbacks avaient réussi à concrétiser par le passé ; le seul qu’ils avaient réussi à drafter était Doug Williams. L’équipe se retrouvait donc à donner les clefs… enfin la barre du navire pirate au rookie, sachant qu’il avait devant lui une ligne offensive qui avait été assez catastrophique l’année dernière, ce qui avait également miné le jeu au sol dirigé par Doug Martin ; d’où la draft de deux Offensive Linemen, Donovan Martin et Ali Marpet. Néanmoins, Winston allait être aidé par des cibles de choix avec le duo Vincent Jackson-Mike Evans qui avait été le premier de l’histoire de l’équipe à 1000+ yards chacun. L’efficacité de l’attaque risquait de reposer avant tout sur la capacité de la ligne offensive à protéger Winston et à faire avancer le jeu de course pour ne pas lui mettre tout le poids offensif sur les épaules.

En défense, la modification la plus notable était l’aveu d’une draft 2011 totalement catastrophique, avec les trois premiers choix partis : les Defensive Ends Adrian Clayborn & Da’Quan Bowers et le Linebacker Mason Foster. Si on rajoutait le four Defensive End Michael Johnson reparti d’où il était venu au bout d’un an (à Cincinnati) et un seul défenseur à la draft, on se demandait un peu où allait la ligne défensive avec Gerald McCoy et Clinton McDonald au milieu ; il fallait que Henry Melton et George Johnson se révèlent de bonnes acquisitions. Bruce Carter avait été signé pour aider Lavonte David et la découverte Danny Lansanah chez les Linebackers, alors que l’équipe avait plutôt de bons Cornerbacks mais cela pêchait un peu plus chez les Safeties (un problème avec Lovie ces derniers temps) ; Sterling Moore et D.J. Swearinger avaient été recrutés.

Les Bucs partaient de loin, mais pas de zéro avec du talent un peu partout. Il fallait juste que les choses se mettent en place, notamment pour aider Winston à faire une première saison où il ne doit pas jouer le rôle du sauveur annoncé. Plus que le record, c’était surtout l’évolution du Quarterback qui serait importante : était-il le bon ?

 

La saison

 

Tennessee 14-42, @New Orleans 26-19, @Houston 9-19, Carolina 23-37, Jacksonville 38-31, @Washington 30-31, @Atlanta 23-20 (OT), NY Giants 18-32, Dallas 10-6, @Philadelphie 45-17, @Indianapolis 12-25, Atlanta 23-19, New Orleans 17-24, @Saint-Louis 23-31, Chicago 21-26, @Carolina 10-38.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 108-146-2 (0.426, 29e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 124-132 (0.484, 23e).
Écart entre les deux records : 0.058 (6e).

Avec les Panthers qui ont doublé leur nombre de victoires (de 7-8-1 à 15-1) il était prévisible que l’écart entre les records cumulés soit un des plus élevés, même si cela n’a pas suffi à donner un calendrier ne serait-ce qu’à l’équilibre.

 

La réalité

 

Alors qu’il est facile de voir que la chute de production offensive a plombé une équipe comme Dallas, il est facile de voir que l’amélioration de production offensive a boosté Tampa Bay. Les Bucs ont marqué plus de points (+65), de TDs (+6) et ont gagné plus de yards (+84 par match), sans compter un bon taux de conversion de 3e tentative (41.8% – 10e NFL), un très faible taux de drives terminant en 3&out (14.8%, 3e) et un très bon taux de sack encaissé par action de passe (4.8%, 7e). Il reste néanmoins du travail en défense, même si elle a encaissé moins de yards et de big plays en général (67, 5e) et qu’elle a réussi plus de sacks ; l’équipe lâche encore trop de points (417, 26e), a un fort taux de TD encaissé par voyage adverse en redzone (64.3%, 30e) et autorise trop de conversion de 3e tentative (46%, 30e).

Voici les récompenses de la saison :

Ne tournons pas autour du pot plus longtemps : si l’attaque des Bucs a été plus explosive cette saison, elle le doit à l’année d’un Doug Martin retrouvé. On avait douté du remuant coureur de poche ces deux dernières années, et logiquement la franchise aussi puisqu’elle n’avait pas levé l’option de 5e année de son contrat rookie, lui fixant en quelque sorte un ultimatum.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Doug+Martin+Chicago+Bears+v+Tampa+Bay+Buccaneers+AekXqu64_exl.jpgUltimatum répondu : 288 courses, 1402 yards, 6 TDs, 61 first downs. Ce n’est pas une surprise de voir que le playcall a été largement plus équilibré que l’année dernière : on est passé d’un ratio passe-course de  70-30 en 2014 à 55-45 cette saison. Martin a (enfin) retrouvé sa forme de 2012 après deux saisons de purgatoire et a été le meilleur ami de Jameis Winston. Grâce à lui (mais pas seulement), le jeu au sol a scoré +5 TDs, a gagné en moyenne +49 yards (135.1 par match, 5e) et a réussi +16 big plays par rapport à l’année dernière.

Si on doit trouver un seul défaut à Martin, c’est qu’il a perdu ses 4 fumbles et qu’il doit faire attention à sa protection de balle. Mais il a été un moteur infatigable cette saison et devrait avoir convaincu les Buccaneers qu’ils doivent le garder.

Et puisque les choses s’enchaînent d’elles-mêmes, parlons d’une des raisons pour le regain du jeu au sol, et également la chute spectaculaire du taux de sack encaissé par action de passe, de 8.9% en 2014 à 4.8% : la ligne offensive.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Logan+Mankins+New+Orleans+Saints+v+Tampa+Bay+nkv5ppw1C1Kl.jpgPersonne n’ira vous faire croire que la ligne équivaut celle des Dallas Cowboys, et on peut trouver à redire quasiment à tous les postes, mis à part le vétéran Guard Logan Mankins qui continue d’être un vrai pilier ; de plus, l’unité a eu sa part de responsabilité dans LE gros problème des Bucs cette année (dont nous reparlerons). Peut-être que le faible taux de sack doit également à la mobilité de Winston, mais quand on vous parle de groupe qui joue mieux que la somme de ses talents, c’en est un exemple. Elle a été d’une efficacité insoupçonnée au sol en dominant les défenses adverses, et elle a donné son maximum pour protéger son Quarterback.

Ce patchwork improbable de deux rookies (Ali Marpet et Donovan Smith), de deux Free Agents dont l’un a fait les beaux jours de Hard Knocks 2014 (Joe Hawley) et l’autre n’a pas brillé dans son ancien club (Gosder Cherilus), et qui a dû faire sans un de ses meilleurs éléments Demar Dotson une partie de la saison, est parvenu à former une unité vraiment sympathique dans l’ensemble.

C’est assez étrange, car en fait cette récompense va permettre de parler de celui qui l’aurait remporté l’année dernière, mais pas cette année. Tout d’abord, le lauréat : Logan Mankins. Il vient d’être évoqué comme le pilier de la ligne offensive, et sans lui il est probable que l’unité aurait bien moins fonctionné.

Maintenant, vous allez demandez : mais pourquoi pas Mike Evans qui a réussi plus de réceptions, plus de yards, plus de yards par réception et plus de first downs que l’année dernière ? Certes, Evans a dominé les receveurs de Tampa Bay avec 74 réceptions et 1206 yards, mais il a également 12 drops et seulement 3 TDs. C’est là que le bât blesse énormément avec la performance d’Evans cette saison : il a scoré quatre fois moins de TDs que l’année dernière en laissant tomber trois fois plus de passes. Ses 3 TDs sont autant que Vincent Jackson qui a raté six matchs (avec 33 réceptions pour 543 yards), et moins que le Tight End Austin Seferian-Jenkins ou le coureur Charles Sims avec 4.

Sans dire que le receveur a fait une mauvaise saison, c’est plutôt une petite déception par rapport à son année rookie, car c’est principalement à cause de cela que l’attaque aérienne n’a pas été plus explosive que l’année dernière (ça et la blessure de Louis Murphy qui n’a rien arrangé).

Le lauréat va nous permettre de parler d’un aspect positif peu évoqué cette saison à Tampa Bay : la bonne défense au sol. C’est le Defensive Tackle Gerald McCoy qui reçoit la récompense, mais son unité a fait un travail remarquable contre la course : 100.4 yards (11e) et 44 big plays encaissés (11e). Le nombre de TDs encaissés est un peu haut (12, 22e), mais comme les deux autres stats, c’est une amélioration par rapport à 2014.

McCoy a comme toujours été le fer de lance de la ligne défensive avec une saison pleine à 34 plaquages dont 8 à perte, 8.5 sacks (top team), 8 hurries, et 1 passe défendue. Bien entendu, le voir mener l’équipe en sacks n’est pas une bonne nouvelle pour les Defensive Ends (Jacquies Smith est loin avec 7 sacks et William Gholston encore plus avec 3), ce qui continue d’être un problème à Tampa. Néanmoins, dans la défense contre la course, l’unité a été efficace sinon spectaculaire avec l’apport de Clinton McDonald.

A votre avis ? Le Quarterback Jameis Winston est venu avec pas mal d’interrogations, que ce soit sur son talent ou son caractère, et pour l’instant on peut dire que l’ancien Seminole a bon sur toute la ligne. Il a encore quelques petites choses à corriger, notamment au niveau des pertes de balle (15 INTs + 3 fumbles) et de son taux de complétion (58.3%), mais il a déjà démontré qu’il pensait avant tout comme un passeur et non comme un coureur.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jameis+Winston+Chicago+Bears+v+Tampa+Bay+Buccaneers+Bycx-0MIeNPl.jpgIl sait rester dans la poche pour délivrer le ballon, il a des armes qui lui permettent de tenter des passes longues (sur lesquelles il a une précision intéressante), il a été plutôt bien protégé par une ligne qui a été bien meilleure que l’année dernière et, le cas échéant, il sait également s’échapper quand il n’a aucune solution pour gagner du terrain avec ses jambes (et scorer avec 6 TDs). Avec 4042 yards à 7.6 yards par passe tentée, 22 TDs et un QB Rating de 84.2, c’est une solide première saison dans la ligue pour Winston qui a été bien assisté par le jeu au sol.

Sortons un peu des sentiers battus pour parler DU problème 2015 des Bucs : la discipline technique et mentale. Les Bucs ont été la deuxième équipe la plus sanctionnée avec 165 pénalités dont 143 acceptées, pour une moyenne de 74.7 yards par match. Des offensive holdings qui annulent des TDs. Des false starts qui font reculer l’attaque. Des defensive offsides ou neutral zone infractions qui offrent des yards gratuits à l’adversaire. Des unnecessary roughness évitables.

Un des premiers chantiers de Dirk Koetter va être d’inculquer la discipline à ses joueurs, car les Bucs ont clairement perdu certains matchs sur les pénalités.

On parlait de Doug Martin MVP, mais en réalité c’est bien l’ensemble du jeu au sol qui mérite un bon point. Car, pour compléter l’explication de ce regain de forme, il faut également citer le lieutenant Charles Sims qui a été précieux avec 107 courses pour 529 yards ; Martin et lui ont réussi une superbe moyenne de 4.9 yards par course. De plus, Sims a été une double menace redoutable avec 51 réceptions pour 561 yards et 4 TDs (il aurait également mérité le Most Underrated Player). Tout cela sans oublier l’apport de Winston lui-même avec 54 courses pour 213 yards et 6 TDs. Cependant, comme pour Martin, attention aux fumbles : les trois ont commis 10 fumbles dont 8 perdus au total.

Mention honorable à la ligne défensive, dont on a parlé avec McCoy en DPOY.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Gerald+McCoy+Lavonte+David+Cincinnati+Bengals+JsUEnU1qrP5l.jpgSi la défense au sol des Bucs a été solide, c’est grâce à elle.

Le front-7 n’a en général pas été suffisant, mais j’ai du mal à en vouloir la ligne de Linebackers quand on démarre un rookie comme Kwon Alexander en Middle Linebacker. Lavonte David et lui ont donné leur maximum : ils mènent l’équipe en plaquage (147 et 93 dont respectivement 10 et 6 à perte), ils ont 3 sacks chacun plus 4 fumbles forcés, 3 fumbles récupérés, 22 passes défendues et 5 INTs (un pick-6 pour David) à deux deux. Danny Lansanah a été un troisième larron solide.

Donc nous allons plutôt aller du côté des Defensive Backs. La défense aérienne n’a pas été au niveau de celle au sol, même si cela commence au niveau du pass-rush.  On ne peut pas dire que le Cornerback Sterling Moore, les Safeties Chris Conte ou Bradley McDougald aient fait une mauvaise saison (les deux Safeties ayant 4 INTs en cumulé), mais le niveau général est trop insuffisant ; de plus Johnthan Banks a connu énormément de difficultés, et Alterraun Verner continue d’être plus solide au sol qu’en couverture. Il faut quand même avouer que c’est totalement fou de voir DEUX LINEBACKERS (David et Alexander) avec le plus de passes défendues dans une équipe (13 et 9) ; aucun Defensive Back n’est à plus de 6. On risque de voir du renouveau dans l’unité l’année prochaine.

Niveau rapport qualité prix, le Cornerback Sterling Moore semble le bon choix car il a été le meilleur Cornerback de l’équipe, mais malheureusement ça ne veut pas dire grand-chose vu le niveau des autres.

300 snaps à 4.25M$ l’année ? Hello Linebacker Bruce Carter. C’est d’autant plus surprenant qu’il avait été très solide à Dallas en 2014, mais cette saison il a été quasiment invisible à Tampa Bay.

La double confrontation contre la NFC East en Week 10 et 11. On pensait que Tampa avait heurté un plafond en étant 3-5, et encore plus quand Winston fumble tout seul en plongeant vers l’endzone à la fin du match contre Dallas. Mais un holding salvateur qui annule l’action, puis un TD pour la victoire suivi d’une tôle remarquable à Philadelphie avec 521 yards offensifs ont remis les Bucs à 5-5, toujours en course pour les playoffs.

La défaite 24-17 contre New Orleans en Week 14. On aurait pu nommer la tôle prise contre Tennessee en Week 1, surtout pour l’affrontement symbolique Mariota-Winston, mais Tampa s’est bien repris après cette désillusion. Ce match contre New Orleans n’a pas été le pire en lui-même, mais il a marqué le début d’une mauvaise fin de saison avec une série de quatre défaites consécutives. Même si les playoffs étaient un doux rêve, une saison à l’équilibre était encore totalement possible pour Lovie Smith et ses hommes. Finir sur une telle série quand on s’est autant battus pendant la saison, c’est dommage.

Le limogeage de Lovie Smith. Certes il faut atteindre des résultats en NFL, et la défense, la spécialité de Lovie, était à la traîne, mais deux ans seulement, ça paraît vraiment court, surtout quand on passe de 2-14 à 6-10.

 

Les besoins

 

L’arrière-garde et le pass-rush sont prioritaires, particulièrement Cornerback et Defensive End. Un Linebacker ne serait pas de trop, et un Offensive Lineman pour prendre la succession de Mankins quand il partira. Un soutien à Jackson et Evans à la réception serait aussi appréciable.

 

Le futur

 

Domicile : Atlanta, Carolina, New Orleans, Saint-Louis, Seattle, Denver, Oakland, Chicago.
Extérieur : Atlanta, Carolina, New Orleans, Arizona, San Francisco, Kansas City, San Diego, Dallas.
Record cumulé en 2015 : 139-117 (0.543, 5e).

Les deux finalistes du Super Bowl, les deux divisions West… sacré challenge pour Tampa Bay l’année prochaine avec six matchs contre des équipes à 10+ victoires.