NFL Team Honors : San Diego

500-Chargers

Les blessures et le manque de talent défensif ont fini par rattraper les Bolts comme ils menaçaient de le faire depuis des années. Il est trop facile de résumer la chute de San Diego uniquement au remplissage de l’infirmerie, car la profondeur de banc doit aussi être assurée, mais il faut quand même avouer que la franchise a vraiment la poisse, surtout sur une unité en particulier.

A lire avec son diplôme d’infirmier (ou infirmière).

 

SAN DIEGO CHARGERS
4e AFC West ~ 4-12

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Depuis le temps, on savait comment fonctionnait l’équipe des Chargers : en attaque, trop de blessures sur la ligne offensive et de la part du coureur titulaire, et en défense, pas assez de pression et de ballons volés. La ligne offensive avait d’ailleurs vu non pas un mais deux départs en retraite avec le fidèle Centre Nick Hardwick et le Tackle Jeromey Clary ; l’équipe avait signé le Guard Orlando Franklin et le Tackle Joe Barksdale. Mais la plus grosse arrivée était bien entendu celle du rookie coureur Melvin Gordon, qui devait remplacer un Ryan Mathews libéré et trop souvent blessé. Les receveurs voyaient le départ d’Eddie Royal et les arrivées de Stevie Johnson ainsi que la fusée Jacoby Jones pour assister Keenan Allen et Malcom Floyd. Comme toujours, le problème était simple pour Philip Rivers : avoir un peu de protection et un jeu au sol potable pour ne pas devoir tout faire tout seul… et se passer d’Antonio Gates pour le début de la saison (suspension).

L’attaque avait donc ses problèmes, mais pas autant que la défense, qui restait l’escouade à améliorer absolument. L’équipe avait vu quelques pertes au poste de Linebacker et elle avait décidé de remplir le trou par la draft avec la sélection de Denzel Perryman. La ligne défensive n’avait pas vu énormément de changements, mais il fallait que ça bouge autour du Defensive End Corey Liuget. Chez les Linebackers, il fallait de l’aide autour de Melvin Ingram après le départ de Dwight Freeney. Enfin, l’arrière-garde avait vu du changement avec Patrick Robinson et Jimmy Wilson remplaçant Shareece Wright et Marcus Gilchrist, maillons faibles l’année dernière ; le retour de Jason Verrett à l’opposé de Brandon Flowers et la présence d’Eric Weddle suffisaient à faire de l’unité la plus forte de l’équipe.

Même si le remplacement de Hardwick restait délicat, les Bolts avaient essayé de régler leurs problèmes offensifs… on ne pouvait pas forcément en dire autant du côté de la défense, ce qui pouvait laisser perplexe, même si l’équipe était toujours capable d’arracher les playoffs.

 

La saison

 

Detroit 33-28, @Cincinnati 19-24, @Minnesota 14-31, Cleveland 30-27, Pittsburgh 20-24, @Green Bay 20-27, Oakland 29-37, @Baltimore 26-29, Chicago 19-22, Kansas City 3-33, @Jacksonville 31-25, Denver 3-17, @Kansas City 3-10, Miami 30-14, @Oakland 20-23 (OT), @Denver 20-27.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 132-123-1 (0.518, 16e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 135-121 (0.527, 7e).
Écart entre les deux records : 0.009 (13e).

Avec une NFC North qui, comme prévu, est revenue à un niveau plus adéquat et une AFC relevée, les Bolts ont eu un calendrier plus compliqué cette saison.

 

La réalité

 

Les Bolts se sont écroulés cette saison à cause des blessures en attaque et d’une défense qui a trop souvent plié (quelle surprise), mais tout n’est pas noir pour les hommes de Californie. L’attaque notamment a su conserver voire améliorer pas mal de facteurs cette saison : elle a maintenu son total de TDs marqués à la passe par rapport à l’année dernière (30 vs 31), et a même gagné plus de yards par les airs (+30 par match en moyenne). Le taux de conversion de 3e tentative a été excellent (42%, 8e), ce qui a aidé à avoir un très faible taux de drives finissant en 3&out (18.5%, 8e) et le 3e temps de possession de la ligue ; rajoutons également un bon taux de TD marqué par voyage en redzone (63.6%, 7e). Mais il est impossible de réussir quoi que ce soit quand votre équipe a autant de problème à générer des big plays en attaque et à les stopper en défense avec la pire différence de la ligue à -32 : 58 réussis (32e) et 90 encaissés (27e).

Voici les récompenses de la saison :

Année après année, Philip Rivers se bat contre les éléments : les blessures sur la ligne offensive et chez les playmakers offensifs, un jeu de course qui est tantôt là, tantôt parti aux oubliettes… mais il reste régulièrement le meilleur joueur que les Chargers ont, quelque soit les conditions. Malheureusement pour lui, à l’image de la saison dernière, cette année a été une catastrophe avec une ligne polymorphe, un jeu de course absent et la perte de son receveur #1, Keenan Allen, qui faisait une saison énorme jusque là.

http://www.endzonescore.com/wp-content/uploads/2015/10/Philip-Rivers-San-Diego-Chargers-v-Green-Bay-t6dEkagRSeal-600x400.jpgIl a littéralement porté l’attaque à lui tout seul avec 66.1%, 4792 yards (7.3), 29 TDs, 13 INTs, 40 sacks, 2 fumbles et 93.8 de QB Rating, et il est la principale raison de toutes les bonnes stats offensives évoquées en introduction. C’est assez hallucinant ce qu’il est capable de faire même quand on crée le chaos autour de lui, et c’est probablement quelque chose qui n’est pas assez souligné régulièrement.

Il n’est pas si sous-côté que cela, en tout cas pas par ceux qui suivent la NFL et qui savent qu’il est constamment une des meilleures armes offensives des Bolts. Mais son absence l’année dernière et son retour cette année ont définitivement prouvé à quel point Danny « Woodcock » Woodhead est vital pour l’attaque : il a tout simplement fini comme le meilleur RECEVEUR de l’équipe à 80 réceptions pour 755 yards et 6 TDs, en plus de ses 98 courses pour 336 yards et 3 TDs au sol ; il va sans dire qu’il est loin devant tout le monde chez les Bolts avec 9 TDs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Danny+Woodhead+Denver+Broncos+v+San+Diego+ijK_7bYTB67l.jpgCe petit bonhomme (1m73) prend dans l’attaque de San Diego une place énorme qui, semble-t-il, est toujours un peu sous-estimée.

Le receveur Keenan Allen était vraiment parti pour tout casser avec 67 réceptions pour 725 yards et 4 TDs en huit matchs, mais il est difficile de lui donner une récompense pour une moitié de saison. Il faut donc continuer de regarder dans les cibles de passe, et en écartant Woodhead déjà nommé, alors le choix est évident ; rabattons-nous sur un joueur qui ne semble pas avoir d’âge : le Tight End Antonio Gates.

Avec 56 réceptions pour 630 yards et 5 TDs, ce n’est plus le Gates des années 2000 qui était inarrêtable avec des valises de gains importants, mais il continue d’être un pilier de l’attaque ; il semble même que Ladarius Green commence à être entraîné dans son sillage avec des prestations sympathiques (37 réceptions, 429 yards, 4 TDs). Il y en aura besoin car quand Gates partira, Green aura un sacré vide à combler. Néanmoins, il y aurait dû avoir plus de choix dans les cibles de passe : Malcom Floyd reste toujours très dangereux dans l’espace mais il n’a que 30 réceptions (561y/3TDs), Stevie Johnson a été une présence sympathique sans plus (45r/497y/3TDs) et Dontrelle Inman commence à percer mais ça reste timide (35r/486y/3TDs).

Vous attendez Eric Weddle ou Corey Liuget, n’est-ce pas ? PLOT TWIST ! Entre le premier qui a fait son holdout puis a eu une saison un peu compliquée autant sur qu’en dehors du terrain et le deuxième qui a semblé avoir un coup de mou avant de partir sur IR, aucun des deux n’a été le meilleur défenseur de l’année. C’est à la fois bon signe et mauvais signe : vos stars ont eu une année moins bien, mais d’autres se sont révélées entre-temps.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jason+Verrett+Denver+Broncos+v+San+Diego+Chargers+9JLjNSLyjPAl.jpgC’est le Cornerback Jason Verrett qui a le droit d’être sous le feu des projecteurs après une très bonne saison. Le sophomore a confirmé ce qu’on avait entrevu en 2014 avant la blessure qui l’a mis sur IR, même si cette année aussi il a raté quelques matchs. Physique, rapide, il a été impressionnant notamment en couverture d’Antonio Brown et a fait son maximum pour aider l’équipe avec 12 passes défendues et 3 INTs dont un pick-6. Verrett permet au passage de citer également la sympathique contribution du slot Cornerback Patrick Robinson, surtout pour son contrat test d’un an (49 plaquages, 1 fumble forcé, 8 passes défendues et 1 INT).

Le deuxième tour Linebacker Denzel Perryman remporte la récompense, même s’il n’a pas joué autant de snaps que cela. Perryman a lentement su gagner la confiance de ses coachs avec son énergie et ses plaquages à tour de bras. Il a été un des très rares éléments positifs dans le jeu contre la course, mais il va falloir le voir sur une plus grande charge de travail pour être sûr que les Bolts ont un vrai ILB du futur.

Ce qui nous amène fort logiquement à un des rotoplafs de l’année à San Diego : le premier tour coureur Melvin Gordon. Il est rookie et la ligne a connu beaucoup de blessures, ce qui fait qu’il a un passe pour ne pas gagner la « récompense » suivante, mais il serait faux de dédouaner totalement son manque effarant d’impact. 184 courses pour 641 yards et AUCUN TD, c’est bien trop peu pour un premier tour ; son manque d’explosivité a été un problème toute la saison. C’est la principale raison pour laquelle les Bolts ont fini 31e en yards au sol (84.9), derniers en TDs au sol (4) et derniers en big plays au sol (28).

Vous allez dire que c’est un acharnement, mais c’est la loi des séries : cette année, certaines anciennes stars Cornerbacks se sont vraiment écrasées. Et la coïncidence veut que pour la troisième fois de suite dans ces NFL Team Honors, après Jason McCourty et Joe Haden, c’est vers là qu’on se tourne. Brandon Flowers n’est certes plus le Cornerback efficace qu’il était à Kansas City, mais au moins l’année dernière il avait été solide. Cette saison par contre, il a été trop souvent exposé en couverture avec seulement 4 passes défendues, aucune INT et un QB Rating de 123.1 dans sa direction.

Et puisqu’on en est à l’arrière-garde, le Safety Jahleel Addae n’a pas non plus connu une bonne saison, étant en partie responsable de la mauvaise défense au sol qui a pris 17 TDs (29e) et encaissé 125.3 yards (27e). Il n’est pas le seul, car comme évoqué plus haut, la DL a été absente : d’ordinaire, Liuget rattrapait le coup, mais cette année il a été moins efficace (34 plaquages et 3 sacks), alors que Kendall Reyes et Sean Lissemore continuent de décevoir. Manti Te’o n’est également pas exempt de tout reproche.

Un réveil qu’on n’attendait presque plus à San Diego : le pass-rush. Il est vrai qu’il n’y a pas non plus de quoi sauter au plafond quand l’équipe termine avec 32 sacks, mais ce qui est notable c’est que Melvin Ingram a ENFIN pu faire une saison complète, et la différence a été visible : 10.5 sacks et 21 hurries pour l’ancien premier tour. Polyvalent, il a également accumulé 3 fumbles forcés, 1 fumble récupéré et 6 passes défendues.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Melvin+Ingram+Pittsburgh+Steelers+v+San+Diego+ZB92g7CojVZl.jpgIl a été parfaitement secondé par un joueur qui aurait pu être nommé Most Underrated Player : Jeremiah Attaochu. Le deuxième tour de 2014 a confirmé que le haut de la draft des Bolts l’année dernière n’avait vraiment pas une vilaine figure ; il a compilé 6 sacks et 16 hurries. Plus que le nombre de 32 en lui-même, les deux ont surtout réussi à bien améliorer le taux de sack réussi par action de passe de 4.7% l’année dernière (29e) à 5.9% cette année (19e). Comme dit plus haut, pas de quoi tomber de sa chaise, mais il y a du mieux.

Cela peut paraître injuste de nommer la ligne offensive quand elle doit utiliser pas moins de ONZE joueurs différents pour cause de blessures, mais cette récompense n’est pas forcément pour l’unité la plus mauvaise par manque de talent. Trevor Robinson, J.D. Walton, D.J. Fluker, Kenny Wiggins, Orlando Franklin, Chris Watt, Joe Barksdale, Chris Hairston, King Dunlap, Jeff Linkenbach et Tyreek Burwell ont tous dû jouer cette saison ; comment voulez-vous réussir à avoir une quelconque cohérence dans ces conditions.

Pour essayer d’améliorer leur ligne offensive, les Bolts ont décidé de signer un ancien Tackle des Rams et Raiders pour ancrer le côté droit, et de lui donner un contrat test d’un an. Ce n’est pas peu dire qu’il l’a plus que rempli : Joe Barksdale a été le seul Lineman à avoir joué tous les matchs de la saison, et ce qui ne gâche rien, de manière efficace. Il fait partie du grand collectif fautif pour le jeu au sol même s’il a été loin d’être le pire, mais c’est surtout sa protection de passe qui a été adéquate. Dans une saison de tourmente pour l’unité, il a été le roc.

Il aurait pu avoir le titre de Most Underrated Player comme Woodhead ou Attaochu, mais comme il faut essayer d’éviter les doublons pour parler de tout le monde, il mérite cette récompense-ci.

Cette récompense, comme celle de pire unité de l’année, n’est pas toujours un problème de talent mais parfois de contrat mirobolant détruit par une ou plusieurs blessures. Le souci avec le Guard Orlando Franklin c’est qu’il a mixé tout cela à la fois : 11M$ en 2015 pour plusieurs blessures et des performances médiocres de la part de l’ancien Bronco. Le plus ironique dans tout cela, c’est qu’il n’avait raté qu’un match en quatre ans à Denver, et qu’il a fallu qu’il vienne à San Diego pour en rater six dans la même saison.

Le TD de Keenan Allen contre les Ravens en Week 8. Non seulement il se retrouve dans le coin de l’endzone mais il est couvert par deux défenseurs. Cela ne l’empêche pas de faire une réception improbable qui…

Le TD de Keenan Allen contre les Ravens aussi. …malheureusement, lui coûte le reste de la saison. En effet, c’est sur cette action qu’il se blesse au rein et qu’il sera, plus tard, mis sur IR.

Le match de Rivers contre Green Bay en Week 6. Le match entier est « Rivers contre la terre entière » même s’il est bien aidé par Keenan Allen. Le QB finit à 43/65 (66.2%), 503 yards et 2TDs… tout ça pour terminer à 3 yards de l’endzone et rater la prolongation.

 

Les besoins

 

DES GROS DES GROS DES GROOOOOOOOOS. Les Bolts ont un besoin pressant de rajouter des Linemen des deux côtés du ballon. Et un Defensive Back ne serait pas du luxe, que ce soit Cornerback ou Safety.

Inside Linebacker, coureur et receveur ne seront pas de trop, mais c’est peut-être moins pressant que les autres.

 

Le futur

 

Domicile : Denver, Kansas City, Oakland, Jacksonville, Tennessee, New Orleans, Tampa Bay, Miami.
Extérieur : Denver, Kansas City, Oakland, Houston, Indianapolis, Atlanta, Carolina, Cleveland.
Record cumulé en 2015 : 130-126 (0.508, 13e).

A moins d’un réveil de l’AFC South, le calendrier ne devrait pas énormément bouger niveau record cumulé ; il n’est pas évident mais pas du niveau de celui de cette année.

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