NFL Team Honors : Oakland
Du mieux pour la franchise californienne, notamment en attaque. Il y a même eu du mieux du côté de la défense même si, pour être honnête, elle partait de tellement loin que ce n’est toujours pas suffisant. Mais le mélange draft et Free Agency a majoritairement porté de beaux fruits, et il va maintenant falloir que les Raiders bâtissent sur cette saison pour ne pas retomber dans leur marasme habituel.
A lire en espérant que 2016 rejoigne 2002, la dernière saison positive.
OAKLAND RAIDERS
3e AFC West ~ 7-9
Les prévisions de Madame Soleil 2015
Cela faisait maintenant 12 ans que les Raiders n’avaient pas posté de saison positive (avec seulement deux à l’équilibre), et on se demandait ce qu’il devait se passer pour éviter de rattraper les Cardinals (1985-1997), Redskins (1956-1968) et Broncos (1960-1972) à 13, les Bengals (1991-2004) et les Buccaneers (1983-1996) à 14… voire qui sait les champions toute catégorie, les Saints (1967-1986) à 20. Après l’éviction de Dennis Allen, Oakland avait décidé de faire venir un spécialiste de la défense, l’ancien Coordinateur des Broncos Jack Del Rio. C’était l’assurance d’avoir quelqu’un pour redorer le blason d’une défense un peu trop malmenée, en espérant qu’il avait appris de Jacksonville et qu’il serait un peu plus constant dans ses relations avec les joueurs.
En tout cas il était le genre à faire confiance aux jeunes, une bonne nouvelle pour le Quarterback Derek Carr qui avait vu l’arrivée de deux nouvelles cibles : le premier tour de draft Amari Cooper et le vétéran Michael Crabtree. C’était nécessaire car l’équipe avait perdu Vincent Brown, James Jones et Denarius Moore ; elle espérait un bon retour de blessure de Rod Streater. L’équipe avait également perdu le Centre Stefen Wisniewski et les coureurs Maurice Jones-Drew, parti en retraite, et Darren McFadden ; si la signature de Rodney Hudson était bien vue au Centre, celle de Trent Richardson était plus mystérieuse. Du coup, avec une ligne toujours un peu faiblarde à droite et un jeu de course pas forcément boosté, on avait un peu peur que la saison 2015 ne ressemble à la précédente.
Défensivement, on se doutait que Del Rio allait adorer avoir des pièces comme le jeune Khalil Mack et le papy Charles Woodson, mais il devait faire en sorte que quelqu’un se distingue dans la ligne défensive, et que quelqu’un de JEUNE sorte dans l’arrière-garde. Toute la défense avait vu un gros turnover avec les pertes de Pat Sims, Antonio Smith, LaMarr Woodley, Nick Roach, Tarell Brown ou Tyvon Branch. L’ex-49er Dan Williams (encore un ancien de SF qui traverse la baie), le deuxième tour Mario Edwards Jr, Curtis Lofton ou Nate Allen étaient venus, mais il y avait tout un tas de questions sur l’unité auxquelles Del Rio devait répondre. Bref, pour changer les Raiders partaient à nouveau dans l’inconnu, en espérant au moins que Carr montre des signes d’amélioration.
La saison
Cincinnati 13-33, Baltimore 37-33, @Cleveland 27-20, @Chicago 20-22, Denver 10-16, @San Diego 37-29, NY Jets 34-20, @Pittsburgh 35-38 (OT), Minnesota 14-30, @Detroit 13-18, @Tennessee 24-21, Kansas City 20-34, @Denver 15-12, Green Bay 20-30, San Diego 23-20 (OT), @Kansas City 17-23.
Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 139-116-1 (0.545, 7e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 131-125 (0.512, 10e).
Écart entre les deux records : -0.033 (24e).
Le calendrier reste dans le top-10 des plus compliqués, mais il a été un peu plus facile que prévu ; c’était toujours mieux que l’année dernière où ils ont eu le pire.
La réalité
Bien mieux en attaque pour Oakland, qui a marqué +106 points par rapport à l’année dernière dont +14 TDs, sans oublier +16 big plays. L’équipe a converti plus de 3e tentative même si ça reste moyen (39.1%, 17e) et a également été un peu plus équilibrée dans le playcall même si elle reste résolument tournée vers la passe. La défense, elle, s’est également améliorée mais comme elle partait de très loin elle reste un peu à la traîne et doit encore progresser. Le bon signe c’est qu’elle a volé bien plus de ballons qu’en 2014 (+11) ce qui permet à l’équipe d’avoir un turnover differential tout juste positif (+1) contre abyssal l’année dernière (-15). Cependant, il va falloir bosser les pénalités : les Raiders ont commis 139 fautes (30e) ; pour une équipe convalescente qui souhaite aller mieux, c’est beaucoup trop.
Voici les récompenses de la saison :
Le Linebacker Khalil Mack avait fait une excellente saison rookie. Il a tout écrabouillé dans sa saison sophomore, semblant parfois remporter les matchs à lui tout seul. Mack a été une terreur pour les attaques adverses, ne laissant parfois que des miettes pour ses partenaires : il a terminé notamment avec 15 des 38 sacks de l’équipe, quand le deuxième a péniblement atteint les… 4 (!).
Avec 77 plaquages dont 23 à perte (2e NFL), 15 sacks, 34 hurries (3e NFL), 2 fumbles forcés et 2 passes défendues, il a été la star de l’escouade défensive. Oakland doit désormais construire autour de lui pour bonifier son talent.
Parfois, un joueur a besoin d’un bon coup de pied au train pour se réveiller. Après deux années décevantes à Washington, il semble que le Cornerback David Amerson ait reçu ledit coup de pied salvateur en arrivant à Oakland. Il s’est battu comme un diable contre les receveurs adverses, réussissant le total aberrant de 25 passes défendues avec 4 INTs dont un pick-6 et 1 fumble forcé. Les Redskins l’avaient drafté en 2013 mais il n’avait jamais réussi à éclore chez eux ; on se rappelle de ses erreurs à répétition. Il semble avoir trouvé un nouvel élan, et doit maintenant en profiter.
L’arrière-garde des Raiders est un sujet assez fun à étudier cette année, car elle a surtout très mal démarré mais elle a réussi à redresser un peu la tête en cours de saison. Elle a certes encaissé 258.8 yards par match (26e) mais elle est en milieu de tableau pour ce qui est des TDs (25, 17e) et des big plays (30, 15e). Il faut également dire qu’elle a vu un plus grand nombre de passes que l’année dernière : les adversaires ont eu un ratio passe-course de 70-30. Il n’est pas question de clamer qu’elle est bonne, mais il y a eu pire cette saison.
On attendait de voir si le Quarterback Derek Carr allait pouvoir confirmer une bonne première année en montrant des signes d’amélioration ; c’est le cas. Il a reçu de l’aide d’un peu partout, entre la ligne offensive et les receveurs, mais il a également su progresser de son côté pour finir à 61.1%, 3987 yards (7.0), 32 TDs, 13 INTs, 31 sacks, 6 fumbles et 91.1 de QB Rating. Les deux arrivées principales au poste de receveur lui ont été très bénéfiques quand on se rappelle les soucis au poste l’année dernière. Ce n’est donc pas une surprise de voir le bond assez spectaculaire fait par l’attaque aérienne avec +40 yards par match et +12 TDs par rapport à 2014.
Ce mélange vétérans – jeunes talents en réception avec une ligne solide permettent à Carr de continuer son développement. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est un véritable jeu au sol pour le complémenter : Latavius Murray a certes bâti sur sa saison précédente, terminant à 266 courses pour 1066 yards et 6 TDs, mais il a été inconstant sur l’ensemble de l’année et on a eu l’impression qu’il avait disparu du terrain à certains moments.
Khalil Mack a été tellement monstrueux que même si nous essayons d’éviter les doublons, certaines performances commandent de le faire. Néanmoins, nous allons voir dans les récompenses suivantes que si la défense reste une unité à améliorer, Mack est loin d’en être la seule star.
Le record de réceptions sur une saison pour un rookie Raider et le premier receveur à 1000+ yards depuis Randy Moss en 2005, cela peut faire un bon candidat pour le titre non ? Le premier tour receveur Amari Cooper a été exactement ce qu’espérait l’équipe quand elle l’a choisi #4, mis à part les drops qui sont un peu trop élevés (10). Mais pour le reste, l’ancien d’Alabama a été le partenaire de jeu idéal pour Derek Carr : explosif, instinctif, de bonnes routes et une relation déjà très fructueuse avec le lanceur résumée par le sympathique acronyme AC/DC. Avec 72 réceptions pour 1070 yards et 6 TDs, le jeune joueur a déjà tout de l’arme #1 qui va aider l’attaque d’Oakland à grandir dans les années futures.
Mais il n’a pas été la seule pépite trouvée dans la draft, puisqu’une mention honorable peut être décernée au deuxième tour Defensive End Mario Edwards Jr. Il a profité des circonstances devant lui pour trouver plus de temps de jeu que prévu, et il en a largement profité à l’opposé de Mack : 42 plaquages dont 3 à perte, 2 sacks, 7 hurries, 3 fumbles forcés et 2 passes défendues. Polyvalent, il ne demande qu’à se développer.
Puisqu’on parlait de Mario Edwards et des circonstances qui lui ont permis de jouer davantage, citons-les : la mise sur IR de Justin Tuck et la suspension d’un an d’Aldon Smith. Il est dommage que l’ancien Giant finisse sa carrière sur une blessure et on se rappellera toujours de lui pour sa participation à une ligne défensive infernale qui a été instrumentale pour gagner un titre en 2011.
Il ne tient qu’à Aldon Smith qu’on se rappelle de lui par son talent plutôt que par ses multiples couenneries. On savait que la suspension arrivait, Oakland le savait aussi et l’avait signé en connaissance de cause. S’il gagne la récompense, c’est plus pour l’ensemble de son oeuvre d’auto-destruction d’un grand potentiel.
On en avait déjà vu des bribes l’année dernière, et avec quelques changements, l’unité a confirmé les bonnes impressions : le renouveau de l’attaque est également passé par une ligne offensive très solide. C’est une unité qui a été efficace sur la ligne de scrimmage que ce soit en protection de Carr ou pour ouvrir les brèches ; ce n’est pas pour rien si le Quarterback a acheté des télévisions HD pour les remercier. Quand Jack Del Rio est arrivé, il a apporté dans ses bagages Mike Tice qui sait ce qu’est une ligne offensive compétente.
Et pourtant les Raiders ont perdu le Tackle Menelik Jackson avant le début de la saison, forçant la ligne a être remaniée avec Austin Howard en Right Tackle et l’insertion de J’Marcus Webb en Guard ; même si la pente a parfois été rude, on peut dire que cela a bien tenu. Néanmoins, c’est surtout le trio redoutable situé à leur gauche qui a fait fonctionner le tout : l’arrivée du Centre Rodney Hudson des Chiefs en Free Agency a été une bénédiction, le sophomore Guard Gabe Jackson a confirmé sa bonne saison rookie et le Tackle Donald Penn est toujours aussi solide. De très loin la bonne surprise de cette année à Oakland.
Même avec ce qui est écrit dans le Most Underrated Player, n’affabulons pas : la couverture aérienne reste le problème #1 de l’équipe. Nous allions presque étendre cela au back-7 tout entier, mais pour être honnête l’ancien MVP du Super Bowl Malcolm Smith a droit à un passe car il a dû s’adapter à son nouveau rôle d’Inside Linebacker. Il n’a pas ménagé ses efforts avec 122 plaquages dont 12 à perte, 4 sacks, 6 hurries, 2 fumbles forcés, 6 passes déviées et 1 INT ; il a dû faire avec les blessures et les absences autour de lui pour diverses raisons, finissant par exemple avec le rookie Ben Heeney.
La vraie question avec la couverture c’est : que va-t-il lui arriver maintenant que le futur membre de la classe Hall Of Fame de 2021 Charles Woodson est parti ? Woods a encore été instrumental pour tenir l’unité avec 74 plaquages, 1 fumble forcé, 3 fumbles récupérés et surtout 5 INTs ; Amerson et lui totalisent 9 des 14 INTs des Raiders cette saison. D.J. Hayden continue d’être une énigme, et si Reggie McKenzie a assuré avec ses derniers choix au premier tour de la draft, le premier d’entre eux n’y arrive pas. T.J. Carrie a été repositionné en Safety sans grand succès, Taylor Mays n’est pas au niveau et nous allons reparler de Nate Allen. En résumé, c’est le grand chantier pour 2016.
Les Raiders ont fait une bonne Free Agency tout bien considéré. Nous avons déjà parlé de Rodney Hudson, et nous pourrions également parler du Defensive Tackle Dan Williams qui a été une ancre redoutable au coeur de la ligne défensive, notamment pour stopper le jeu de course. D’ailleurs, la ligne défensive était également dans le coup pour le titre de meilleure unité : autour de Williams, les jeunes sophomores Justin Ellis et Denico Autry ont fait de bonnes choses avec un temps de jeu significatif ; malheureusement, le manque de pass-rush derrière Mack a été préjudiciable pour la récompense. Mais ce n’est pas un hasard si les Raiders n’ont encaissé que 104.9 yards par match au sol (13e), et 5 TDs de moins par rapport à 2014 (12 vs. 17).
Néanmoins, malgré les très bonnes années de Hudson et Williams, on savait qu’ils étaient de bons éléments. Quand les Raiders ont signé le receveur Michael Crabtree, c’était tout d’abord d’une ironie mordante : il avait fait un holdout à San Francisco parce que les Raiders avaient drafté Darrius Heyward-Bey avant lui et que cela risquait de lui donner un contrat inférieur. Ensuite il y a eu les questions sur son comportement dans le vestiaire ; pas fous, les Raiders avaient d’ailleurs signé un contrat d’un an sans risque pour eux. Le résultat a été limpide : leader offensif, camarade idéal, 85 réceptions pour 922 yards et 9 TDs. La renaissance du Crab a été la seconde belle surprise de cette saison, et il a « fait le trio » avec Carr et Cooper pour terroriser les défenses adverses (il faut également y ajouter le sympathique Seth Roberts comme troisième receveur avec 32 réceptions pour 480 yards et 5 TDs). Pas étonnant que l’équipe ait rapidement signé une extension avec le #15.
Il y a eu quelques ratés dans cette Free Agency à Oakland, notamment l’Inside Linebacker Curtis Lofton et le Safety Nate Allen. Comme déjà dit dans le Worst Unit Of The Year, les Inside Linebackers auront été un gros problème pour les Raiders cette saison, et Lofton n’a rien fait pour solidifier l’unité. Quant à Allen, il a joué cinq petits matchs avant de finir sur IR… et d’être libéré après la saison ; un contrat de 4 ans et 23M$ a été réduit à 1 an, 7M$ et du gâchis.
La victoire 15-12 à Denver en Week 14. Déjà parce que ce n’était pas gagné, même si c’était les Broncos avec un Brock Osweiler sur courant alternatif, mais surtout parce que c’est une des plus incroyables prestations défensives de la part d’un joueur ; Khalil Mack a littéralement remporté le match à lui tout seul avec 5 sacks et 1 fumble forcé alors que son attaque avait « accumulé » MOINS 12 yards en première mi-temps.
La défaite 18-13 à Detroit en Week 11. Les Raiders étaient à 4-5 et avaient besoin de casser une série de deux défaites ; un déplacement à Detroit qui était à 2-7 semblait idéal. L’équipe a totalement disparu et a connu une défaite qui a fait mal au moral.
La signature d’Aldon Smith. Même si le contrat est d’un an et que ça ne coûte quasiment rien, tout le monde savait que la suspension allait tomber et qu’elle allait être d’un an car c’était la troisième. Venant d’un homme comme McKenzie élevé à l’école de Green Bay, ce n’est pas peu dire que la décision a été totalement inattendue.
Les besoins
Defensive Backs, bien entendu, que ce soit Safety ou Corner. Un Linebacker avec de l’impact serait également très intéressant. En attaque, un vrai Right Guard ferait du bien et surveillez Penn qui est Free Agent ; un petit coureur de plus ne serait pas du luxe.
Le futur
Domicile : Denver, Kansas City, San Diego, Houston, Indianapolis, Atlanta, Carolina, Buffalo.
Extérieur : Denver, Kansas City, San Diego, Jacksonville, Tennessee, New Orleans, Tampa Bay, Baltimore.
Record cumulé en 2015 : 128-128 (0.500, 15e).
Les deux finalistes du Super Bowl pour trois rencontres, sans oublier Baltimore qui ne devrait pas rester à son niveau de 2015… reste également à voir si l’AFC South va se réveiller.