NFL Team Honors : New York Giants

Une page se tourne dans la franchise bleue de la Grosse Pomme après le départ de Tom Coughlin : douze ans de bons et loyaux services avec deux Super Bowls à la clé. Mais les Giants en sont à leur troisième saison négative et quatrième sans playoffs ; deux séries jamais vues sous l’ère Coughlin. Le successeur, Ben McAdoo, sait où regarder en priorité : l’équipe a perdu SIX matchs après avoir été devant au score pendant le dernier quart-temps. Et ce n’était pas la faute de l’attaque.

A lire en finissant le travail.

 

NEW YORK GIANTS
3e NFC East ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Après le prix Whirlpool de la plus grosse machine à laver NFC de 2014, les Giants s’étaient un peu calmés pour l’offseason 2015 ; un peu de remue-ménage, mais loin du maelström de leurs voisins de division les Eagles par exemple. Et l’équipe avait clairement ciblé ses besoins à la draft en voyant ses deux premiers choix : la ligne offensive avec Ereck Flowers et l’arrière-garde avec Landon Collins. Des choix judicieux : l’équipe avait besoin de soutien pour protéger Eli Manning et ouvrir des brèches à Andre Williams, Rashad Jennings et le nouvel arrivant, Shane Vereen des Patriots. Du côté des cibles de passe, il fallait juste attendre le retour de blessure de Victor Cruz aux côtés du phénomène Odell Beckham, tandis que Dwayne Harris avait surtout été ajouté pour les équipes spéciales ; côté Tight End, Larry Donnell et l’ami Darren Fells devaient également continuer à apporter leur aide.

C’est la défense qui avait vu le plus de chambardement, avec là aussi un retour attendu, celui du Linebacker Jon Beason. L’équipe espérait avoir une ligne défensive plus constante dans l’effort que ce soit au sol ou dans le pass-rush, avec un Jason Pierre-Paul revenu à son meilleur niveau ; la signature de Defensive Tackle des Jets Kenrick Ellis était intéressante pour le jeu au sol et celle de George Selvie de Dallas pour arriver dans la rotation des Giants. La ligne des Linebackers avait été remodelée avec Jonathan Casillas et J.T Thomas, alors que l’arrière-garde avait surtout perdu le Safety Antrel Rolle mais devait se renforcer avec les retours de blessures comme Prince Amukamara ou Dominique Rodgers-Cromartie.

Est-ce que tout cela allait suffire pour faire revenir les Giants au premier plan de la lutte pour la division, auquel cas on savait parfaitement qu’avec eux tout pouvait arriver en playoffs ? Cela semblait peut-être encore un peu juste, mais les armes étaient là.

 

La saison

 

@Dallas 26-27, Atlanta 20-24, Washington 32-21, @Buffalo 24-10, San Francisco 30-27, @Philadelphie 7-27, Dallas 27-20, @New Orleans 49-52, @Tampa Bay 32-18, New England 26-27, @Washington 14-20, NY Jets 20-23 (OT), @Miami 31-24, Carolina 35-38, @Minnesota 17-49, Philadelphie 30-35.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 122-133-1 (0.479, 20e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 128-128 (0.500, 17e).
Écart entre les deux records : 0.021 (10e).

Le calendrier a été un peu plus difficile que prévu, et New York n’aura pas réussi à arracher quelques victoires en gardant ces précieuses avances au dernier quart-temps. Sans compter ce retour de folie mais trop court contre Carolina.

 

La réalité

 

Enfin, quand nous disons « pas la faute de l’attaque »… minute papillon. L’équipe a certes scoré plus de points, de TDs et gagné plus de yards, mais l’attaque a été moins constante dans son jeu que l’année dernière ; les taux de TD marqué par voyage en redzone (59% vs. 44.4%), de conversion de 3e tentative (43% vs. 37.8%) et le temps de possession (30:44 vs. 28:20) ont connu des chutes non négligeables qui ne sont pas anodines. Mais l’escouade a quand même assez de talent pour en avoir profité notamment grâce à une belle amélioration de son turnover differential, passé de -2 en 2014 à +7 cette année ; en cause, une bien meilleure protection de la balle avec moitié moins de fumbles (14 vs. 7). Mais clairement c’est la défense qui a été le vrai souci, avec des manques dont nous allons reparler.

Voici les récompenses de la saison :

On pense ce qu’on veut du receveur Odell Beckham Jr et de son comportement, mais il serait complètement stupide de ne pas le nommer MVP de l’équipe avec le talent qu’il a. Encore une saison extraordinaire à 96 réceptions pour 1450 yards et 13 TDs pour celui qui vient de réussir des performances jamais vues de la part d’un receveur dans ses deux premières années. Parfois on aimerait que les réceptions spectaculaires ou les performances d’autres receveurs soient médiatisées autant que les siennes, mais il a une façon de rendre l’exceptionnel normal qui est l’apanage des joueurs hors du commun. Il mène également l’équipe avec 5 drops, mais on ne peut pas lui en vouloir avec 159 ciblages.

Ce qui est un peu dommage, c’est de n’avoir toujours pas Victor Cruz de retour pour voir ce que les deux pourraient faire ensemble ; le receveur a connu une rechute puis une opération et n’a pas joué un snap. Rueben Randle, à l’opposé, a réussi une saison sympathique à 57 réceptions pour 797 yards et 8 TDs, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait faire mieux, surtout avec l’attention que Beckham commande de la part des défenses adverses.

Quand Daniel Fells a été touché par cette terrible attaque de MRSA (staphylocoque doré résistant à la méticilline) et que Larry Donnell a subi sa blessure au cou, les Giants ont signé un de leurs rookies de Practice Squad en pensant avoir un gros problème au poste de Tight End… sauf que ce rookie a été une vraie surprise. Will Tye a fini la saison avec 42 réceptions sur 62 ciblages pour 464 yards et 3 TDs ; ce sont des très bonnes stats pour un joueur non-drafté cette année et qui a été libéré à la fin de la présaison pour être mis sur le PS.

Good ol’ Eli Manning. Cela fait toujours plaisir de le voir faire une bonne saison quand ses receveurs n’offrent pas 15 INTs par saison aux arrières adverses, ça rappelle à quel point il est un Quarterback efficace. 62.6%, 4436 yards (7.2), 35 TDs, 14 INTs, 27 sacks, 4 fumbles et 93.6 de QB Rating. Eli ne vous explosera pas la baraque en saison régulière (en général il faut attendre les playoffs), mais il fait le travail comme le vétéran qu’il est.

Bien sûr avoir Odell Beckham ça aide, mais Eli continue d’être confortable dans le système de McAdoo qui permet à la ligne de bien protéger le #10 et de lui laisser le temps de compléter ses passes.

Ce n’est probablement pas le nom que vous avez le plus entendu, surtout avec les péripéties de Jason Pierre-Paul et sa main déformée… mais sans le Defensive End Robert Ayers, le pass-rush des Giants aurait peut-être atteint des bas-fonds insoupçonnés. Figurez-vous qu’avec 9.5 sacks, il est largement en tête avec plus de trois fois le total des deux suivants, Cullen Jenkins et Damontre Moore (3 chacun). De plus, il a été présent sur tous les fronts avec 18 hurries, 11 plaquages à perte, 2 fumbles forcés et 4 passes défendues.

Petite mention d’ailleurs à JPP qui a lutté avec son handicap mais n’a rien perdu de son talent en ayant 24 hurries (top team) ; il a quand même clairement eu du mal à agripper le Quarterback adverse puisqu’il a fini seulement avec 2 sacks. Néanmoins, les Giants ont un problème de pass-rush qu’ils vont devoir régler : ils ont un taux de sack réussi par action de passe de 3.5% (30e).

Comme vous vous en doutez, si Will Tye a eu le titre de Most Underrated Player, il est également le rookie de l’année. Pour être honnête, même s’il n’a pas été titulaire toute la saison, il n’y avait pas beaucoup de concurrence : le premier tour Ereck Flowers a beaucoup souffert en Left Tackle et le deuxième tour Landon Collins a encore beaucoup de progrès à faire, surtout sur le plan mental, pour être un bon Safety ; et ce même s’il est leader en plaquages (112) avec 1 fumble forcé, 9 passes défendues et 1 INT.

Tout le paradoxe de la ligne offensive des Giants va être abordé à présent : son intérieur a été très solide avec le trio Weston Richburg – Justin Pugh – Geoff Schwartz, même si ce dernier a terminé sur IR. Mais les Tackles c’est une autre histoire : Ereck Flowers et Marshall Newhouse ont été les points faibles de l’unité, et ce n’est pas comme si c’était une surprise. Le rookie Flowers a été évoqué dans la récompense précédente, et il était attendu qu’il ait des difficultés à s’acclimater au poste de Left Tackle en NFL. Pour ce qui est de Newhouse, l’ex-Packer avait été libéré parce qu’il était trop souvent mis à mal par les Linemen adverses, et même si les Giants ont essayé de le placer à droite pour lui enlever un peu de pression, l’histoire a été peu ou prou la même.

Même si c’est plus une escouade qu’une unité, les équipes spéciales ont été très bonnes cette saison à New York, une vraie nouveauté par rapport aux années passées. L’apport de Dwayne Harris a été fondamental, mais les deux spécialistes de l’équipe, le Kicker Josh Brown et le punter Brad Wing, ont aussi fait une très bonne année : 30/32 aux Field Goals et 44/45 en XP pour Brown, 44.5 yards et 43% de punts dans les 20 yards adverses pour Wing. C’est dommage d’avoir vu les deux autres escouades ne pas récompenser ce travail par plus de victoires, mais au moins les Giants savent qu’ils peuvent bâtir sur ce succès.

N’importe quel fan des Giants a dû le voir arriver : difficile de ne pas nommer les Safeties comme pire unité de l’année. Même si on peut légitimement dire qu’encore une fois le poste n’a pas été aidé par les blessures, la Grosse Pomme Bleue continue de ramer pour trouver des partenaires d’arrière-garde compétents au duo Dominique Rodgers-Cromartie – Prince Amukamara (120+ plaquages, 3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 23 passes défendues, 4 INTs dont un pick-6 de DRC) ; sans compter le manque d’aide d’un pass-rush anémique. Entre Brandon Meriweather, Collins ou Craig Dahl, cela n’a pas été suffisant ; ce n’est pas une surprise si les adversaires ont pu régulièrement trouver des espaces au milieu de la défense surtout en profondeur. C’est ce qui a mené à ces écroulements en dernier quart-temps : les Giants ont encaissé 140 points sur 442 dans la dernière période seule (31.7%), le pire total de la ligue… ironiquement, à égalité avec New Orleans (pas étonnant que leur confrontation ait fini à 52-49).

Les Giants ont encaissé 39 big plays à la passe (31e). Et même s’ils ont réussi à réduire drastiquement le nombre de big plays encaissés au sol par rapport à l’année dernière (70 vs 47), ça n’a pas suffi à redorer le blason de l’escouade.

Un des points positifs de la saison des Giants, c’est que leurs deux plus grosses signatures en Free Agency ont été de bonnes acquisitions : le receveur-retourneur Dwayne Harris et le coureur Shane Vereen. Harris a apporté sa contribution dans le jeu aérien avec 36 réceptions pour 396 yards et 4 TDs, mais il a surtout transformé à lui tout seul le jeu sur équipes spéciales : 28.7 yards de moyenne sur retour de kickoff et 10 yards sur retour de punt avec 1 TD dans chaque catégorie. Son explosivité a été un grand atout pour les G-men toute la saison.

De son côté, Vereen a été la menace double (voire triple) qu’on attendait de lui : 61 courses pour 260 yards et 1 TD, 59 réceptions pour 495 yards et 4 TDs, 22.9 yards sur retour de kickoff. Il a été d’autant plus important que même si on peut avouer qu’on n’attendait pas beaucoup du coureur Rashad Jennings cette année et qu’il a été très solide avec 195 courses pour 863 yards et 3 TDs, le jeu au sol a connu une chute brutale de production de points avec seulement 5 TDs contre 13 l’année dernière.

A 10M$ pour les deux joueurs cette année, on peut dire que cela a été de l’argent bien investi, même si cela semblait un peu trop au départ (surtout pour Harris avec ce contrat à 5 ans – 17.5M$). Il faudra confirmer en 2016.

Même Marshall Newhouse ne mérite pas le titre à 1.7M$, donc on va évoquer le Linebacker J.T. Thomas à 4M$ cette saison. Il a fait partie d’un corps de Linebackers qui a connu une grosse rotation à cause des blessures et qui n’a jamais vraiment eu d’impact cette saison ; Thomas termine avec 46 plaquages… et c’est tout. Au moins l’autre Outside Linebacker signé, Jonathan Casillas, a eu une plus grande activité avec 88 plaquages, 2 sacks, 5 passes défendues et 1 INT, et en plus il a été une des raisons pour lesquelles la couverture sur équipes spéciales s’est tellement améliorée.

Puisque les Linebackers sont évoqués, un mot sur Jasper Brinkley qui aura aussi manqué d’un peu d’impact (malgré 4 fumbles forcés) et sur Jon Beason qui aura encore fait une saison très incomplète à cause des blessures (provoquant sa retraite).

Beckham doing Beckham things contre Washington en Week 12. C’est pour ce genre de TDs à une main qu’on veut le voir passer en boucle, et sûrement pas…

La baston Beckham-Norman en Week 15. Sans chercher à savoir qui a démarré la bagarre (les deux étant fautifs), ce cheap shot ignoble en aveugle casque en avant est le genre de geste qui suit un joueur pour le reste de sa carrière ; à lui de voir s’il veut continuer sur cette voie ou pas. On se rappelle tous de la bagarre entre Andre Johnson et Cortland Finnegan en 2010, mais on sait aussi que c’était surtout à cause de l’infect Finnegan, et que Dédé a été un joueur clean le reste du temps (et au moins il a affronté le Cornerback de face, pas par derrière).

L’annonce de l’infection au MRSA de Daniel Fells. Si vous nous permettez, celle-là est personnelle : pour ceux qui ne sont pas au courant, le Tight End avait donné une interview pour Latest il y a quelques années quand il jouait aux Rams, ce qui marque toujours pour un site français. Nous suivions sa carrière de près et nous étions contents de le voir réussir (lui et son petit frère Darren qui est aux Cardinals), mais maintenant tout cela est remis en question, à commencer par sa propre santé. Nous espérons qu’il pourra se remettre au moins pour mener une vie normale, à défaut de revenir sur les terrains.

 

Les besoins

 

Comme dirait l’autre, « si tu as bien retiendu la leçon » : Safety et Defensive End sont deux postes qui ont grandement besoin d’aide ; nous dirions même plus, chaque ligne de la défense, Linebacker compris. Offensive Tackle et receveur, de l’autre côté, sont également des postes à améliorer.

 

Le futur

 

Domicile : Dallas, Philadelphie, Washington, Chicago, Detroit, Baltimore, Cincinnati, New Orleans.
Extérieur : Dallas, Philadelphie, Washington, Green Bay, Minnesota, Cleveland, Pittsburgh, Saint-Louis.
Record cumulé en 2015 : 111-129 (0.463, 30e).

On a probablement un des meilleurs candidats pour « plus grosse différence entre le projeté et le réel » en 2016 : entre Dallas et Baltimore qui ont connu des saisons exceptionnellement mauvaises plus la NFC North et l’AFC North avec quatre équipes à 10+ victoires dont trois matchs à l’extérieur, les Giants vont devoir sérieusement se renforcer.