NFL Team Honors : New Orleans

500-Saints

Vous ne trouverez pas une équipe plus schizophrénique que les Saints cette saison en NFL : une des meilleures attaques de la ligue avec la pire défense ; pas étonnant qu’au final ils terminent autour de l’équilibre. Certes on peut arguer que même l’année du Super Bowl ils n’avaient pas une défense féroce, mais elle faisait bien le boulot, ce que n’arrive même plus à faire l’escouade depuis deux ans. Et pendant ce temps, Drew Brees ne rajeunit pas, même s’il est toujours au top…

A lire avec les portes et les fenêtres ouvertes pour avoir une idée de la défense des Saints.

 

NEW ORLEANS SAINTS
3e NFC South ~ 7-9

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Pour ceux qui gardent un oeil sur le Salary Cap, les événements de l’offseason étaient plutôt prévisibles : à se gaver à coups de contrats mirobolants, les Saints avaient été obligés de dégraisser de manière plutôt sauvage avec l’échange du Tight End Jimmy Graham et la libération du Defensive End Junior Galette. Certes, Galette n’était probablement pas dans les plans et il a été libéré suite à ses frasques hors du terrain, mais cela ne changeait pas que c’était un petit bol d’air ; un petit seulement, car l’argent mort allait peser TRÈS lourd sur le Salary Cap de la saison 2016. En attendant, cela faisait une grosse perte des deux côtés du ballon, et on avait déjà quelques interrogations avant cela.

Un peu moins en attaque il est vrai, même si la saison dernière n’avait pas été aussi flamboyante que d’ordinaire pour Drew Brees. Cela venait également d’une ligne offensive moins royale qui avait vu du changement avec la perte de Ben Grubbs, la draft d’Andrus Peat et l’échange pour récupérer le Centre Max Unger. Le jeu au sol avait vu le départ de Pierre Thomas, remplacé par C.J. Spiller, alors que le jeu aérien avait vu le départ de Kenny Stills pour Miami ; en rajoutant celui de Graham, est-ce que Brandin Cooks avait les qualités pour passer un palier ? Et qu’allait donner le vétéran Benjamin Watson à la place de Graham ?

C’était surtout en défense qu’on avait de grosses questions après l’illusion 2013 effacée par une retombée dans la médiocrité en 2014. Et pour ne rien arranger, l’équipe avait donc dû libérer son meilleur pass-rusher, Galette, laissant Cameron Jordan orphelin. Sur la ligne des Linebackers, Curtis Lofton était parti, laissant probablement sa place à un Dannell Ellerbe qui n’avait pas donné satisfaction à Miami ; Stephone Anthony avait été drafté au premier tour pour le futur. Le gros problème encore une fois était de savoir : qui allait prendre la place de Galette en pass-rusher aux côtés d’Anthony Spencer, déjà récupéré pour cela ? Au niveau de l’arrière-garde, l’équipe avait signé Brandon Browner des Pats à l’opposé de l’excellent Keenan Lewis, mais la paire de Safeties Jairus Byrd – Kenny Vaccaro avait des problèmes de blessures / méformes à dépasser.

Que pouvait faire New Orleans avec ses problèmes de Salary Cap ? La franchise parviendrait-elle à relever la tête malgré le dégraissage qui risquait de continuer ? On pouvait en douter.

 

La saison

 

@Arizona 19-31, Tampa Bay 19-26, @Carolina 22-27, Dallas 26-20 (OT), @Philadelphie 17-39, Atlanta 31-21, @Indianapolis 27-21, NY Giants 52-49, Tennessee 28-34 (OT), @Washington 14-47, @Houston 6-24, Carolina 38-41, @Tampa Bay 24-17, Detroit 27-35, Jacksonville 38-27, @Atlanta 20-17.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 109-145-2 (0.430, 28e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 129-127 (0.504, 14e).
Écart entre les deux records : 0.074 (3e).

The Carolina Effect strikes again. Avoir une équipe a +15 victoires par rapport à l’année dernière (+7.5 fois 2), ça complique votre calendrier.

 

La réalité

 

Quand nous vous disons que les Saints ont été schizophréniques :

  • Points : 408 marqués (8e), 476 encaissés (32e).
  • TDs : 51 marqués (4e), 59 encaissés (32e) dont 45 à la passe, un record NFL.
  • Yards : 403.8 gagnés par match (2e), 413.4 encaissés (31e).
  • Conversion de 3e tentative : 47.7% réussie (1e), 40.3% autorisée (22e).
  • Taux de TD par voyage en redzone : 60.3% marqué (9e), 67.7% encaissé (32e).
  • 18.1% de drives offensifs en 3&out (6e), 43.9% de drives adverses qui scorent (32e).
  • Taux de sack par action de passe : 4.6% encaissé (5e), 5.4% réussi (27e).

Voici les récompenses de la saison :

Difficile de relire les stats précédentes et ne pas donner le titre de meilleur joueur au Quarterback Drew Brees, surtout si on se rappelle les faits suivants : 36 ans, blessure au pied, 68.3%, 4870 yards (7.8), 32 TDs, 11 INTs, 31 sacks, 5 fumbles et 101.0 de QB Rating. Même si son taux de complétion a un peu baissé par rapport à 2014, il a été plus efficace dans l’ensemble en finissant meilleur passeur en yards, avec une meilleure moyenne par passe tentée et moins de ballons perdus ; plutôt pas mal pour un QB qui a perdu Kenny Stills et Jimmy Graham pendant l’intersaison (pertes qui seront largement évoquées dans les récompenses qui suivent).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Drew+Brees+New+Orleans+Saints+v+Atlanta+Falcons+ktwCDfEhAfUl.jpgMalgré les années et les blessures, Brees continue d’évoluer à un niveau qui force l’admiration… même si les Saints le payent sur le Salary Cap, et que la question de son remplacement va devenir de plus en plus pressante. Et en parlant de remplacement, le backup Luke McCown a fait une apparition très sympathique au match aller contre Carolina avec 31/38 et 310 yards, mais il a lancé une INT et aucun TD.

Vous avez perdu un de vos receveurs phares et votre Tight End hors norme ? Pas de souci, tournez-vous vers un receveur non-drafté l’année dernière qui avait déjà été libéré deux fois pendant l’offseason et vers un Tight End voyageur dont les gens avaient probablement oublié qu’il était là depuis trois ans ! Le jeune Willie Snead et le TE Benjamin Watson ont été les stars inattendues de cette saison derrière le receveur #1 dont nous parlerons dans la récompense suivante.

Les deux joueurs ont été ciblés 100+ fois par Brees chacun, alors qu’on s’attendait à ce que le vétéran Marques Colston reprenne une partie de la charge de travail (lui termine discrètement avec 45 réceptions pour 520 yards et 4 TDs). On savait déjà que Watson pouvait être une cible de passe sympathique, mais il a réussi la meilleure saison de sa carrière : 74 réceptions pour 825 yards et 6 TDs ; il a particulièrement été précieux dans la redzone. Snead a été la surprise du chef avec 69 réceptions pour 984 yards et 3 TDs, même s’il doit faire attention aux fumbles (2 dont 1 perdu). On a déjà vu pire pour un joueur non-drafté dans sa première saison régulière ; même si jouer avec Brees peut offrir ce genre d’opportunités, Snead a répondu présent.

Continuons donc sur le sujet des receveurs avec la cible #1 cette saison : Brandin Cooks. Le deuxième année a définitivement pris les rênes du jeu de passe avec 84 réceptions pour 1138 yards et 9 TDs, se postant comme un receveur très sûr (2 drops seulement) avec un taux de réception satisfaisant (65%). C’est probablement ce qui a permis à la franchise d’être un peu plus sereine sur le départ de Stills.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Brandin+Cooks+New+York+Giants+v+New+Orleans+HIBg1-tAEMWl.jpgPuisque nous en sommes chez les receveurs et que nous avons déjà parlé du non-drafté Snead, rajoutons pour finir un autre non-drafté signé en 2014, le jeune Brandon Coleman qui a réussi 30 réceptions pour 454 yards et 2 TDs ; comme Snead, il a le chic pour gagner des yards après la réception.

C’est tout le paradoxe de la défense des Saints : elle n’a pas suffisamment sacké et mis la pression sur le QB adverse, et elle a encaissé 45 TDs à la passe, un record NFL qui fait évidemment partie des records que personne ne voudrait battre. Et pourtant, les deux meilleurs défenseurs sont Defensive End et Cornerback, à tel point qu’on les met à égalité : Cameron Jordan et Delvin Breaux.

Pour Jordan, ce n’est pas une surprise. On sait que le Defensive End est une force récurrente dans la défense ; cela a encore été le cas cette année avec 45 plaquages, 10 sacks, 20 hurries et 5 passes défendues. Son impact a été de nouveau massif sur le jeu de son équipe, mais il s’est senti un peu seul, notamment pour ce qui est du complément dans le pass-rush puisque le deuxième est le sophomore Kasim Edebali avec 5 (qui ?) ; clairement les Saints n’ont toujours pas remplacé Junior Galette, finissant avec un taux de sack réussi par action de passe de 5.4% (27e).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Delvin+Breaux+New+Orleans+Saints+v+Indianapolis+gueUjRO5sHQl.jpgL’autre DPOY est une vraie découverte, et la belle histoire de l’année chez les Saints. Avec un nom comme Delvin Breaux, vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il se sent chez lui à New Orleans puisqu’il y est né. Son parcours est atypique : à sa sortie de LSU en 2012 il est parti dans la Gridiron Developmental Football League chez les Louisiana Bayou Vipers où il s’est fait remarquer en étant voté All-Star. En 2013 il est passé par l’Arena Football League avec les New Orleans Voodoo, puis par la CFL chez les Hamilton Tiger-Cats où, là encore, il a été voté All-Star en 2014. Et le voilà titulaire chez les Saints de la grande NFL, à s’occuper des meilleurs receveurs de la ligue pour finir avec 45 plaquages, 1 fumble récupéré, 19 passes défendues et 3 INTs. Bien entendu il a également été fautif lors des effondrements de la défense, mais la majorité du temps il a été redoutable, et il s’est fait une place en NFL. Il est la preuve, encore une fois, que si vous avez du talent et que vous jouez, quelque soit votre parcours, la NFL vous remarquera.

Techniquement, Breaux n’est pas un rookie mais un première année, sinon Jordan aurait été DPOY tout seul et Breaux aurait le ROY haut-la-main. Avec le Cornerback hors de l’équation, on doit tirer un coup de chapeau aux Linebackers, le premier tour Stephone Anthony et le deuxième tour Hau’oli Kikaha. La décision de titulariser deux rookies au milieu de la défense a été un pari très risqué pris par les Saints, et sans surprise ils ont lutté pour se mettre à niveau (plaquages ratés, erreurs de diagnostic), mais ils ont des circonstances atténuantes.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Stephone+Anthony+Atlanta+Falcons+v+New+Orleans+3b32VeKg2dJl.jpgAnthony a fait son maximum sans ne jamais rien lâcher et a terminé avec 112 plaquages, 1 sack, 2 fumbles forcés, 1 fumble récupéré, 5 passes défendues, 1 INT et le premier retour de conversion à deux points de l’histoire. Kikaha a fait un début de saison très intéressant mais une blessure à la cheville a semblé le ralentir considérablement (4 sacks). Il faudra attendre 2016 pour espérer voir le duo grandir ensemble à un poste où cela fait longtemps que l’équipe n’a plus de playmakers.

24 pénalités commises dont 21 acceptées pour 207 yards quand les deuxièmes défenseurs DE LA LIGUE sont respectivement à 14 pénalités et 137 yards. Le Cornerback Brandon Browner a été une machine à offrir des yards et First Downs aux attaques adverses. 11 Defensive holdings, 3 unnecessary roughnesses, 3 defensive pass interferences, 3 facemasks, 1 illegal contact, 1 illegal block above the waist, 1 offside et 1 illegal use of hands ; un vrai dictionnaire de tout ce qu’on peut faire de travers pour un Defensive Back (ou presque). Il a commis plus de deux fois plus de fautes (24) qu’il n’a réussi de passes défendues (10). Le pire dans tout cela, c’est que ce n’était pas nouveau chez lui, que sans surprise les Saints ne l’ont pas gardé… et que cela va donc rajouter de l’argent mort sur un Salary Cap qui en a déjà un wagon entier (contrat de Browner : 3 ans pour 15M$ avec 7.5M$ garantis).

Les receveurs ont été bons cette année, mais si votre Quarterback n’a aucune protection, à quoi servent-ils ? Mis à part le pauvre rookie premier tour Andrus Peat qui a vu pas mal de postes pour sa première année, et qui donc a quelques circonstances atténuantes, la ligne offensive a fait un très bon travail avec un des meilleurs Left Tackles de la ligue, Terron Armstead. L’échange pour le Centre Max Unger a été profitable, Jahri Evans est redevenu le solide Guard que l’on connaît et Zach Strief a encore une fois été un Right Tackle très compétent. Dans l’ensemble, une unité dont on n’a pas beaucoup parlé mais qui a été influente dans la protection et dans le jeu au sol.

Difficile de ne pas viser un peu plus large que la simple unité et de nommer la couverture aérienne. Le pire c’est qu’on ne peut pas dire que les Safeties Kenny Vaccaro et Jairus Byrd aient fait une mauvaise saison, mais malgré cela c’était bien trop souvent journée portes ouvertes dans la défense des Saints avec trop peu de ballons volés (9 INTs, 26e).

Bon sang ne saurait mentir, et bon joueur ne saurait se déprécier avec l’âge : le Defensive Tackle Kevin Williams a été une addition bienvenue à la ligne défensive de New Orleans sur un contrat « bouche-trou » d’un an. L’ancienne moitié du fameux Williams Wall a justement apporté sa capacité à boucher les trous (7 plaquages à perte) et à dévier les passes adverses (3).

On va laisser un peu Brandon Browner tranquille pour une fois, il en est déjà à deux « récompenses » (Goat et Worst Unit). On va plutôt dire que malgré son TD de 80 yards en prolongation contre Dallas, la signature de C.J. Spiller a été du gâchis : 5M$ cette année pour 70 touches, 351 yards et 2 TDs avant de finir sur IR au bout de 13 matchs. Oui, c’est 351 yards EN COMPTANT le fameux TD de la victoire. Yikes.

La nomination de Spiller permet de toucher un mot du jeu au sol qui n’a pas été épargné par les blessures, mais qui a été efficace : Mark Ingram a de nouveau été solide avec 166 courses pour 769 yards et 6 TDs, Khiry Robinson a été plus en retrait avec 3.2 yards par course mais a scoré 4 TDs, et une autre des belles histoires de la saison de New Orleans a été le retour de Tim Hightower qui a profité des blessures en fin d’exercice pour finir en boulet de canon : 96 courses pour 375 yards et 4 TDs.

La victoire en prolongations 26-20 contre Dallas en Week 4. Les Saints étaient très mal partis avec trois défaites et semblaient poursuivis par la malchance avec le Field Goal de la victoire raté à 20-20, ce qui a forcé la prolongation. Et puis Brees a trouvé Spiller et vraaaaaaaaaoum, game over. Un sacré bol d’air pour une franchise qui en avait besoin.

La défaite en prolongations 34-28 contre Tennessee en Week 9. Malheureusement l’effet « Dallas » s’est estompé cinq semaines plus tard, toujours au Superdome, contre les Titans. La défense a encore lâché au pire moment, laissant Marcus Mariota remonter le terrain pour le TD de la victoire. Les Saints étaient 4-4 et cette défaite a commencé une série de quatre revers consécutifs.

Le match de Week 8 contre les Giants. Pas de moment en particulier, mais tout le match qui est une collection de moments WTF à lui tout seul avec une victoire 52-49 des Saints qui résume à elle seule la saison.

 

Les besoins

 

RECEVEUR ! Plus sérieusement, restructurer le contrat de Brees parce que les Saints ne peuvent pas remplir leur effectif avec assez de rookies non-draftés talentueux pour compenser. Ensuite, il faut un Cornerback opposé à Breaux, un Linebacker, et un Defensive End. En attaque, peut-être un renfort sur la ligne offensive mais c’est moins pressé qu’en face.

 

Le futur

 

Domicile : Atlanta, Carolina, Tampa Bay, Saint-Louis, Seattle, Denver, Oakland, Detroit.
Extérieur : Atlanta, Carolina, Tampa Bay, Arizona, San Francisco, Kansas City, San Diego, NY Giants.
Record cumulé en 2015 : 140-116 (0.547, 4e).

Prendre les deux finalistes du Super Bowl plus la NFC West, ce n’est pas un cadeau.