NFL Team Honors : Minnesota

500-Vikings

Les Vikings ont réussi ce que les deux autres équipes de NFC North n’avaient pas fait : casser l’hégémonie des Packers sur la division. Ils l’ont fait principalement sur la force de la défense et du jeu de course, ce qui n’est pas une surprise puisqu’ils portent la patte de leur Head Coach Mike Zimmer. Maintenant, pour pérenniser ce succès, les Vikes vont avoir besoin de fourbir d’autres armes qui pourront leur permettre également de progresser en playoffs. On savait que les Vikes pouvaient arriver où ils en sont aujourd’hui, il reste à voir s’ils peuvent aller plus loin.

A lire en disant au revoir au TCF Bank Stadium.

 

MINNESOTA VIKINGS
1e NFC North ~ 11-5 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Mike Zimmer, deuxième acte. L’ancien Coordinateur Défensif des Bengals avait insufflé son énergie et sa discipline à une équipe qui en avait grandement besoin, et dont l’aiguille commençait gentiment à pointer vers le haut. 2015 devait être le passage d’un palier, d’équipe poil à gratter à capable de se battre pour une place en playoffs. Pour cela, l’attaque se basait sur une première année prometteuse de Teddy Bridgewater, et bien évidemment sur le retour d’un Adrian Peterson revanchard au sol. Si on rajoutait l’arrivée du receveur Mike Wallace pour le jeu long, le développement de Charles Johnson et la présence de Jairus Wright, sans oublier le Tight End Kyle Rudolph s’il parvenait à rester debout, cela faisait des armes plus qu’intéressantes pour le jeune Quarterback. Mais pour cela il fallait une ligne offensive compétente, et entre les déboires de Matt Kalil l’année dernière et la blessure grave de Phil Loadholt, indisponible pour la saison, on avait des doutes.

La défense, elle, avait reçu de beaux cadeaux à la draft avec le Cornerback Trae Waynes et le Linebacker Eric Kendricks. Cela continuait de rajeunir la ligne des Linebackers avec Chad Greenway et le sophomore Anthony Barr, alors que les arrières continuaient de monter une unité très dangereuse avec Xavier Rhodes et Harrison Smith. Au niveau de la ligne défensive, Everson Griffen avait répondu aux attentes, et il n’attendait qu’un Brian Robison et un Sharrif Floyd valides autour de Linval Joseph pour former un quatuor redoutable. Les Vikings avaient enfin réussi à se renforcer par la draft malgré quelques couacs, et ça se voyait dans l’effectif.

Est-ce que l’équipe pouvait passer la vitesse au-dessus pour venir se mêler à la bagarre dans la NFC North ? Les prémices entrevues l’année dernière plus le retour d’AP leur donnaient des raisons de croire en leurs chances, et Minnesota était sans aucun doute une des équipes les plus intrigantes de NFC.

 

La saison

 

@San Francisco 3-20, Detroit 26-16, San Diego 31-14, @Denver 20-23, Kansas City 16-10, @Detroit 28-19, @Chicago 23-20, Saint-Louis 21-18 (OT), @Oakland 30-14, Green Bay 13-30, @Atlanta 20-10, Seattle 7-38, @Arizona 20-23, Chicago 38-17, NY Giants 49-17, @Green Bay 20-13.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 138-118 (0.539, 11e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 129-127 (0.504, 14e).
Écart entre les deux records : -0.035 (25e).

Un calendrier un poil plus facile que prévu, mais qui reste quand même peu évident avec, dans les cinq défaites, deux très accrochées à Denver et à Arizona, ce qui prouve la solidité de l’équipe.

 

Les playoffs

 

Seattle 9-10.

 

La réalité

 

Les principales améliorations cette année, sans surprise, ont bien été en défense et dans le jeu au sol. L’équipe n’a encaissé que 302 points (5e), 31 TDs (3e) dont 7 à la course (5e), 72 big plays (8e), n’a autorisé que 34.6% de conversion de 3e tentative (4e) et encaissé que 46.5% de TD par voyage adverse en redzone (5e) ; le seul petit bémol est le nombre de ballons volés qui reste un peu faiblard à 22 (21e). L’attaque s’est surtout améliorée au sol avec le retour d’un certain #28, mais le jeu de passe a été très problématique avec 14 TDs (31e) et 183 yards par match (31e). Au moins elle sait avancer : elle a un très faible taux de drives finissant en 3&out avec 14.5% (2e). Néanmoins il va clairement falloir trouver des solutions pour permettre à Teddy Bridgewater de déployer ses ailes, car il s’est légèrement amélioré : il a lancé plus de passes qu’en 2014 (447 vs. 402), en a complété plus (65.3% vs. 64.4%), pour sensiblement la même moyenne (7.23 vs. 7.26), avec autant de TDs (14) mais moins d’INTs (9 vs. 12) et plus de sacks (44 vs. 39). L’organisation doit lui fournir les armes autour et lui permettre de les utiliser pour le jour où le jeu de course marchera moins bien.

Voici les récompenses de la saison :

L’attaque des Vikings s’est résumée principalement à Adrian Peterson cette saison : c’est le seul coureur à avoir franchi la barre des 300 courses avec 327 pour 1485 yards et 11 TDs ; ces trois marques le placent au sommet de la NFL (à égalité avec trois autres pour les TDs). On pense ce qu’on veut du bonhomme hors du terrain, sur le gridiron il est revenu à son niveau habituel après son année de suspension avec sa puissance et sa rapidité. Il est même dommage qu’il ait accaparé le jeu de course car Jerick McKinnon aurait mérité quelques portés de plus avec une belle moyenne de 5.2 yards par course (52c/271y/2TD).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Adrian+Peterson+Chicago+Bears+v+Minnesota+u8LfmbHZ6N2l.jpgCependant, il est impossible de ne pas évoquer également le gros problème d’AP qui continue de pourrir ses performances : les fumbles. Il en a commis HUIT cette saison et perdus quatre dont un en Wild Card. Il est normal qu’il soit beaucoup utilisé vu son talent : le ratio passe-course cette saison a été de 51.1-48.9 ; Minnesota a appelé le troisième plus grand nombre de courses après Carolina et Buffalo. Mais cela vient toujours avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête du #28.

L’ancien Cornerback des Panthers Captain Munnerlyn n’est pas un nom qu’on entend souvent dans la défense des Vikings où d’autres brillent plus fort (ne serait-ce que deux dans l’arrière-garde déjà). Mais son addition l’année dernière a été intelligente une fois que l’équipe l’a replacé dans le slot où il a trouvé une deuxième jeunesse. Cette année encore, Munnerlyn a été le parfait complément avec une saison pleine que ce soit en couverture ou contre la course : 55 plaquages dont 4 à perte, 1 sack, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés dont un TD, 4 passes défendues et 2 INTs.

Le gros souci, comme dit plusieurs fois, c’est que l’attaque n’a pas vraiment d’équivalent à Adrian Peterson, ou même de joueur qui mériterait le titre autre que lui ; le seul qui le pourrait arrive dans deux récompenses. Et oui, nous reviendrons sur cet état de fait un peu plus bas aussi.

Il y a l’embarras du choix car le talent est partout dans cette équipe, mais donnons le titre à celui qui a fait la saison la plus complète : le Linebacker Anthony Barr.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Anthony+Barr+Minnesota+Vikings+v+Detroit+Lions+G4BeFR5es4Ml.jpgLe sophomore a littéralement explosé cette saison, devenant un rouage essentiel de la défense que ce soit contre la course, dans le pass-rush ou contre la passe : 68 plaquages dont 4 à perte, 3.5 sacks, 7 hurries, 3 fumbles forcés, 7 passes défendues et 1 INT. Il justifie déjà le premier tour utilisé pour lui la saison dernière, et il sera un défenseur redoutable dans les années à venir.

La classe 2016 de Minnesota promet de taper très fort dans le futur si elle poursuit sur sa lancée, et celui qui s’en est sorti le mieux est clairement le sixième tour receveur Stefon Diggs. Il a tout simplement fini comme le meilleur receveur de l’équipe avec 52 réceptions pour 720 yards et 4 TDs… ce qui est à la fois très encourageant et un peu effrayant sur l’état du jeu de passe des Vikes cette saison. Il a été la seule force constante chez les receveurs avec son agilité et ses bonnes mains, mais il reste un slot receiver qui a besoin de deux vraies cibles sur les ailes pour exceller. En tout cas, il a déjà plus montré comme receveur en une saison que Cordarrelle Patterson en trois ; au moins ce dernier a-t-il brillé sur retours de kickoffs avec quasiment 32 yards par retour et 2 TDs cette saison.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Stefon+Diggs+Minnesota+Vikings+v+Arizona+Cardinals+-oA6AX_kZPel.jpgLa logique veut d’être dubitatif sur le premier tour Cornerback Trae Waynes car il était au fond du depth chart, et sur le quatrième tour OT T.J. Clemmings qui a été propulsé titulaire suite à la blessure de Phil Loadholt et qui a logiquement lutté. Mais pour le reste c’est très prometteur : le deuxième tour Linebacker Eric Kendricks a fini meilleur plaqueur avec 92 dont 8 à perte + 4 sacks et 1 passe défendue ; il doit cependant encore bosser la couverture dans l’espace (comme souvent chez les rookies Linebackers). Le troisième tour Defensive End Danielle Hunter a parfaitement intégré la ligne défensive avec 6 sacks et 8 hurries et devrait devenir une vraie force dans le futur.

La solution de facilité serait de taper sur Blair Walsh, mais sans lui où seraient les Vikes cette année ? Alors nous allons plutôt parler d’une des raisons pour lesquelles Minnesota a eu besoin de Walsh : parce qu’ils n’ont pas marqué assez de TDs. Et ils n’ont pas marqué assez de TDs à cause d’un jeu de passe déficient qui a également été la faute de la protection de passe de la ligne offensive. Et si certains de ses membres ont des circonstances atténuantes, ce n’est pas le cas de Matt Kalil.

Certes, ce n’était plus « frère jumeau absolument terrible qui a pris sa place sans prévenir en 2014 » Matt Kalil, mais ce n’était toujours pas « Left Tackle du futur en 2013 » Matt Kalil. C’était plus « bleh en 2015 » Matt Kalil, et vu que l’équipe a déjà levé l’option de contrat rookie sur la cinquième année, il serait intéressant pour lui de devenir « désolé ce n’était qu’un passage à vide mais je suis revenu en force en 2016 » Matt Kalil à 11+M$ la saison.

Une bonne défense, cela commence surtout par une bonne ligne défensive. Et les Vikes commencent à récolter les investissements divers faits à ce niveau, que ce soit contre la course dans le pass-rush. Dans la liste des joueurs candidats au titre de meilleur défenseur plus haut se trouve le Defensive Tackle Linval Joseph qui a été monstrueux toute la saison. Cela ne se voit pas forcément dans les stats finales avec 56 plaquages dont 7 à perte, 0.5 sack et 1 passe défendue, mais il a constamment créé la panique dans les lignes offensives adverses, en jouant le rôle de plot pour rediriger les courses ou de tractopelle pour transpercer la ligne. Il a d’ailleurs un peu rattrapé une saison en-deçà pour son partenaire Sharrif Floyd qui a été moins en vue que l’année dernière avec 2.5 sacks et 10 hurries.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Linval+Joseph+Minnesota+Vikings+v+St+Louis+nOmWGYiSKC8l.jpgChez les Defensive Ends, Everson Griffen a encore fait un boulot monstre avec 44 plaquages dont 14 à perte, 1 fumble forcé, 10.5 sacks, 26 hurries et 4 passes défendues ; il continue d’être solide dans tous les secteurs et de prouver la confiance des Vikings en lui. A l’opposé, Brian Robison est toujours un peu limite avec 5 sacks et 25 hurries ; mais au moins l’arrivée du rookie Danielle Hunter est une bonne chose s’il peut bâtir sur sa saison.

Une bonne attaque, cela commence surtout par une bonne ligne offensive… mais ce n’est pas elle qui va être désignée, c’était juste pour faire le parallèle avec la récompense précédente. Elle aurait pu être nommée car elle a été (justement) critiquée toute la saison, mais elle a quelques circonstances atténuantes : elle a perdu son Centre John Sullivan et son Right Tackle Phil Loadholt avant ou très tôt dans la saison ; ce genre de choses casse la synergie d’une unité. De plus, si elle a été terrible en protection avec un taux de sack par action de passe de 9.1% (31e), elle a été assez compétente pour ouvrir des brèches à AP dans la saison ; le Guard Joe Berger a fait un sacré travail en remplacement de Sullivan.

Cependant, si elle n’est pas citée, elle a une influence sur la vraie unité qui a déçu : les receveurs. Si la ligne ne tient pas, comment le Quarterback peut-il trouver ses receveurs tranquillement ? Mais il serait trop facile de dédouaner les receveurs de telle sorte, car en exceptant Diggs (et forcément Kyle Rudolph qui est un Tight End), le reste n’a pas été à la hauteur. Jarius Wright continue d’être inconstant, celui qui était censé être le #1 va gagner une autre « récompense » et le reste n’a pas eu d’impact. Heureusement que Rudolph était là avec ses 49 réceptions pour 495 yards et 5 TDs. Il ne serait pas étonnant de voir les Vikes bouger de ce côté-là pendant l’offseason.

Une des questions en début de saison était de savoir qui allait exercer comme Cornerback à l’opposé de Xavier Rhodes ; Mike Zimmer a décidé d’aller chercher un de ses anciens protégés, le vétéran des Bengals Terence Newman. Cela s’est avéré une signature intelligente même s’il a connu quelques problèmes ici ou là : il a encore une fois été solide avec 62 plaquages, 12 passes défendues et 3 INTs. Signé pour un an, il a fait un bon intérim avant que, probablement, le rookie Waynes ne prenne sa place l’année prochaine.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Harrison+Smith+Xavier+Rhodes+Atlanta+Falcons+cDzgvkeiL5al.jpgFinissons sur l’arrière-garde puisque nous l’évoquons : Rhodes a encore une fois été très important dans la réussite de la couverture aérienne avec 11 passes défendues et 1 INT. Newman et Munnerlyn ont déjà été cités, donc passons au poste de Safety où Harrison Smith est toujours le patrouilleur de service avec 66 plaquages, 1.5 sack, 1 fumble forcé, 3 passes défendues et 2 INT dont un pick-6. Par contre, la position de Strong Safety reste toujours la plus faible de l’unité, malgré l’activité d’Andrew Sendejo ; s’il y a possibilité d’améliorer la dernière ligne de défense, c’est à ce poste qu’il faut regarder.

Cela va-t-il réellement surprendre ceux parmi vous qui suivent la NFL depuis quelques temps ? Le receveur Mike Wallace a bâti sa carrière sur cette « récompense » à chaque fois qu’il a changé d’équipe, et Minnesota n’aura pas été différent. Échangé avec Miami pour être la menace longue qui manquait à l’attaque, il finit l’année avec 39 réceptions, 473 yards, 2 TDs et un taux de réception avoisinant les 50% (39/72). Encore plus ironique, étant donné sa fonction première, Diggs ET Wright terminent avec une meilleure moyenne de yards par réception (13.8 pour Diggs, 13 pour Wright, 12.1 pour Wallace). Tout ça pour 9.9M$ en 2015.

Dernière info : l’échange entre Miami et Minnesota était Wallace + 7e tour contre un 5e tour. C’est exactement le même échange fait entre les Jets et les Bears pour Brandon Marshall.

La victoire 20-13 à Green Bay en Week 17. Il y a eu plusieurs matchs vraiment bons de la part des Vikes cette saison, et tous n’ont pas été des victoires (Denver, Arizona). Mais il est difficile de ne pas mettre le match du titre de division à Lambeau, le premier depuis 2009.

La défaite 38-7 contre Seattle en Week 13. Lors de la récompense du meilleur défenseur, nous avons dit que nous hésitions entre plusieurs joueurs ; c’était principalement entre Joseph, Barr, Smith et Rhodes. Ce n’est probablement pas étonnant si, la seule fois où les Vikes ont perdu deux matchs consécutivement cette saison, les trois premiers étaient absents ; c’était contre Seattle et Arizona. Mais alors que Minnesota a vaillamment lutté contre Arizona, ils ont pris une rouste à domicile contre Seattle sans jamais pouvoir répondre.

Le Field Goal de la victoire manqué contre Seattle en Wild Card. La revanche du match de saison régulière a été bien plus conforme à ce qu’on pouvait attendre des deux équipes, jusqu’à ce moment qui restera gravé dans la mémoire des fans au même titre que le Field Goal raté par Morten Andersen en finale NFC 1998. En se rappelant que sans Blair Walsh, l’équipe n’aurait même pas été dans le match.

 

Les besoins

 

Renforcer la ligne offensive et trouver un receveur devraient être des priorités pour Minnesota. Trouver un Strong Safety à côté de Smith également… mais à côté de cela, pas de gros manques.

 

Le futur

 

Domicile : Chicago, Detroit, Green Bay, Dallas, NY Giants, Houston, Indianapolis, Arizona.
Extérieur : Chicago, Detroit, Green Bay, Philadelphie, Washington, Jacksonville, Tennessee, Carolina.
Record cumulé en 2015 : 125-131 (0.488, 17e).

Même le premier de NFC North, qui va donc rencontrer Arizona et Carolina (en plus de Green Bay deux fois), n’arrive pas à avoir un calendrier au record équilibré avec l’AFC South et la NFC East au programme.