NFL Team Honors : Kansas City

500-Chiefs

Une saison vraiment étonnante de Kansas City qui a démarré par une victoire avant d’enchaîner cinq défaites et de terminer par dix victoires. Cela va de suite mieux quand on a des receveurs qui marquent, et même la perte du cheval de travail a été brillamment compensée par l’usine à coureurs que sont devenus les Chiefs. Cependant, les manques offensifs ont quand même resurgi et rattrapé l’équipe lorsque la défense n’a pas pu faire son boulot habituel. Il faut encore travailler pour Kansas City s’ils veulent continuer sur cette lancée et retourner enfin au Super Bowl.

A lire avec en essayant de dire Charcandrick 10 fois de suite très vite.

 

KANSAS CITY CHIEFS
2e AFC West ~ 11-5 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Il était évidemment beaucoup plus facile de prédire que les Chiefs ne referaient pas une saison sans touchdown des receveurs que de prédire l’année dernière qu’ils y arriveraient… et pourtant Kansas City ne s’était pas énervé à trouver tous les receveurs disponibles sur le marché et à la draft ; au contraire, ils avaient perdu Dwayne Bowe, Donnie Avery et A.J. Jenkins (même si ce dernier n’était pas une grosse perte) pour la seule arrivée de l’ancien Eagle Jeremy Maclin. Ils avaient également perdu l’élément le plus solide de la ligne, le Centre Rodney Hudson, ce qui n’était pas pour rassurer Alex Smith ; le Guard Ben Grubbs avait été signé et le deuxième tour Mitch Morse avait été drafté, mais vu le niveau de la ligne offensive l’année dernière, on avait des doutes sur sa qualité. Est-ce qu’on allait encore voir le Jamaal Charles Show, et surtout est-ce que le coureur-receveur n’allait pas exploser sous la charge de travail ?

La plus grosse question en défense était de savoir si l’équipe allait trouver un contrat longue durée avec l’Outside Linebacker Justin Houston, ce qui avait finalement eu lieu juste avant la date limite. Il restait à voir si Dee Ford pouvait percer pour préparer l’après-Tamba Hali dans une unité qui allait voir revenir Derrick Johnson de blessure. Avec l’ancre Dontari Poe devant, cela préparait un front-7 très solide. C’est pourquoi l’équipe avait préféré se tourner vers l’arrière-garde au niveau des arrivées avec la signature du Safety des Raiders Tyvon Branch et la sélection au premier tour du Cornerback Marcus Peters ; avec Sean Smith menant les Corners, la question était plutôt du côté des Safeties, surtout avec l’absence d’un Eric Berry luttant contre le cancer.

Est-ce que les Chiefs avaient fait assez pour régler leurs problèmes offensifs ? Il était permis d’en douter vu les choix de l’équipe. Cela risquait d’être encore très dépendant de Charles en attaque, ce qui n’était pas forcément rassurant.

 

La saison

 

@Houston 27-20, Denver 24-31, @Green Bay 28-38, @Cincinnati 21-36, Chicago 17-18, @Minnesota 10-16, Pittsburgh 23-13, Detroit 45-10, @Denver 29-13, @San Diego 33-3, Buffalo 30-22, @Oakland 34-20, San Diego 10-3, @Baltimore 34-14, Cleveland 17-13, Oakland 23-17.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 139-116-1 (0.545, 7e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 127-129 (0.496, 20e).
Écart entre les deux records : -0.049 (29e).

1-0, 0-5, 10-0, c’est ce qu’on appelle la loi des séries. La difficulté du calendrier a chuté à cause principalement de l’affrontement avec l’AFC North.

 

Les playoffs

 

@Houston 30-0, @New England 20-27.

 

La réalité

 

Les Chiefs ont bien amélioré leurs points marqués avec 405 (9e) dont 45 TDs (9e), et s’ils n’ont pas forcément gagné plus de yards, restant toujours un peu à la traîne avec 331.2 par match (27e), ils ont été bien plus explosifs avec 85 big plays (9e), ce qui est bien loin des 65 de l’année dernière ; et cette différence a été vue aussi bien à la passe (+12) qu’à la course (+8). Pour le reste, l’escouade offensive a été d’une relative stabilité un peu au-dessus de la moyenne de la ligue, et a également solidifié sa réputation de jouer un football limitant les pertes de balle (15, 2e). Avec le bond spectaculaire des ballons volés par la défense qui ont plus que doublé en un an (29 vs. 14), KC a pu terminer avec un turnover differential de +14 (2e). Ce n’est pas le seul exercice dans lequel la défense a énormément progressé puisqu’elle a limité bien plus les big plays (74 contre 90 l’année dernière) et a été plus efficace au sol avec 98.2 yards encaissés par match (8e) et 7 TDs (3e). Sinon elle a été dans les clous de ce qu’elle a fait l’année dernière avec 287 points encaissés (3e), 329.3 yards encaissés (7e) ou 34.6% de conversion de 3e tentative autorisée (5e). Attention quand même au relâchement en redzone (60% de TDs encaissés par voyage adverse, 22e).

Voici les récompenses de la saison :

Après la fameuse saison précédente où les Chiefs n’ont pas vu un seul TD de leurs receveurs, l’organisation est allée chercher l’Eagle Jeremy Maclin pour y remédier, et autant dire que cela a été une réussite : 87 réceptions pour 1088 yards et 8 TDs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jeremy+Maclin+Buffalo+Bills+v+Kansas+City+b9PgjsQ5v_ll.jpgPlus étonnant, avec 87 réceptions il établit un record chez les receveurs des Chiefs puisque les quatre premières marques appartiennent à Tony Gonzalez (102, 99, 96, 93). Signé à prix d’or et avec une année à 13M$, il a été la force aérienne dont Kansas City avait cruellement besoin pour redevenir crédible sur les ailes. Ce n’est pas une surprise si l’équipe perd pour la première fois depuis trois mois justement le jour où il est ralenti par les blessures.

Il est facile d’avoir l’oeil attiré par certains joueurs défensifs dont on parle à longueur de temps, dont un Dontari Poe dominateur et un certain duo de pass-rushers. Mais si la ligne défensive de Kansas City est si efficace dans tous les compartiments du jeu, c’est grâce au duo de Defensive Linemen Jaye Howard et Allen Bailey. Les deux compères sont aussi présents contre la course que contre la passe : 95 plaquages dont 18 à perte, 3 fumbles forcés, 3 fumbles récupérés, 10 sacks et 30 hurries en cumulé. Ils travaillent dans l’ombre de leurs partenaires plus médiatisés, mais ils sont essentiels à la réussite de la défense des Chiefs et ont pesé dans cette amélioration notable de la défense au sol.

Tout cela sans oublier le vétéran Mike DeVito qui a également fait un bon intérim dans la rotation (3 sacks et 8 hurries).

L’équipe semblait très mal embarquée quand Jamaal Charles a été mis sur IR… mais elle a sorti le surprenant sophomore non-drafté Charcandrick West de son chapeau et c’est (presque) comme si rien n’avait changé. West a pris la place de l’homme-à-tout-faire des Chiefs et a parfaitement endossé le rôle avec 160 courses pour 634 yards et 4 TDs + 20 réceptions pour 214 yards et 1 TD. Même si Charles revient la saison prochaine, West pourra prétendre à voir du temps de jeu. Il n’a pas été seul, car il a été très bien secondé par le coureur Spencer Ware, le plus finisseur des deux avec 72 courses pour 403 yards et 6 TDs.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Charcandrick+West+Divisional+Round+Kansas+e97VFNxd6tml.jpgSi on ajoute le début de saison de Charles avec 71 courses 364 yards et 4 TDs, ainsi que l’apport toujours précieux d’Alex Smith avec 84 courses pour 498 yards et 2 TDs, on comprend mieux pourquoi le jeu au sol n’a pas souffert de la perte du #25 avec 4.7 yards par course (3e), 127.8 yards par match (6e) et surtout 19 TDs (top NFL).

Normalement, c’est ici que l’on devrait s’ébaubir pendant deux paragraphes sur les prouesses du duo Justin Houston – Tamba Hali. Mais il a eu quelques soucis de blessures et même s’ils sont en tête de l’équipe en sacks (7.5 et 6.5) et hurries (35 et 29, soit le 2e et 9e total de la ligue), ils nous ont habitués à mieux que 14 sacks à eux deux. Hali a été plus actif au sol avec 48 plaquages dont 9 à perte et Houston plus redoutable en couverture avec 6 passes défendues et 2 INTs dont un pick-6. Cela peut paraître du pinaillage mais par rapport à ce qu’ils ont fait auparavant, c’est un poil en-deçà.

Donc, à la place, rendons hommage au Safety Eric Berry.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Eric+Berry+Pittsburgh+Steelers+v+Kansas+City+4B9HL38MunLl.jpgBien sûr, il y a son retour après avoir lutté contre le cancer la saison dernière, mais on peut aussi bien écarter l’aspect émotionnel et regarder les performances du défenseur qui ont été exceptionnelles d’elles-mêmes. Le Strong Safety a été présent dans la défense contre la course, mais il a également su couvrir les cibles adverses avec 10 passes défendues et 2 INTs. Ce n’est pas un hasard si la défense au sol s’est mieux comportée cette saison avec Berry dans l’effectif ; il n’est pas la seule raison, mais il en fait partie.

Car il y a une autre explication à cette renaissance de la défense au sol, puisque nous parlons des stars défensives des Chiefs : le retour de Derrick Johnson. Le Middle Linebacker a fait un bien énorme en revenant de sa blessure de l’année dernière, et il a rappelé qu’il était le patron de l’escouade avec 116 plaquages, 4 sacks, 2 fumbles forcés, 8 passes défendues et 2 INTs. A ses côtés, Josh Mauga a complété avec une année sympathique à 58 plaquages, 1 sack, 3 passes défendues et 2 INTs aussi.

Il a remporté le titre de Defensive Rookie Of The Year, et à juste titre : le premier tour Cornerback Marcus Peters a été impressionnant cette année par sa capacité à oublier ses erreurs et à se reprendre de suite. Il a forcément commis quelques bourdes car il a une tendance à essayer de précéder les receveurs sur les routes, ce qui peut le mettre dans l’embarras s’il y a une feinte ou qu’il devine mal. Les Quarterbacks l’ont visé massivement cette année, et il a su répondre présent avec un total hallucinant de 26 passes défendues et 8 INTs (dont 2 picks-6), deux marques qui l’ont placé en tête de la NFL. S’il continue sur cette progression il va devenir un nouveau rouage important dans l’arrière-garde des Chiefs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Marcus+Peters+Divisional+Round+Kansas+City+IZuyRtDmsK8l.jpgIl est difficile de dire qu’un autre rookie a été au niveau de Peters, mais une énorme mention pour le deuxième tour Centre Mitch Morse. Avec le départ de Rodney Hudson, Morse a été titularisé de suite au centre de la ligne offensive, et si l’unité a fait une année satisfaisante tant en run block qu’en protection de passe, c’est aussi parce que le rookie est monté en puissance et a été le seul lineman à jouer tous les matchs. Un futur pilier des gros pour les années à venir à Kansas City.

La force des Chiefs cette année, c’est qu’il est compliqué de pointer le doigt quelque part en huant et en lançant des tomates pourries ; au pire, c’était des remplaçants comme au poste de Guard. Donc dirigeons le doigt accusateur sur le Head Coach, Andy Reid. Pas pour ses qualités de meneur d’hommes ou de spécialiste offensif, mais à cause d’une tare qui le poursuit depuis des années et qui a encore fait son apparition au pire moment : sa gestion de l’horloge en fin de match. L’apparente nonchalance vers la fin du match contre New England alors que le temps presse et les Chiefs sont à -14 est quasiment la marque de fabrique des équipes du Morse (pas le Centre Mitch, l’animal auquel Reid est comparé).

Après Peters et Berry, continuons à visiter l’arrière-garde des Chiefs… où il n’y a pas eu de grandes surprises, car elle était déjà excellente l’année dernière. Sean Smith continue d’empiler les années à un haut niveau comme Cornerback #1 avec notamment 12 passes défendues et 2 INTs. Ron Parker est toujours le couteau suisse des Defensive Backs, capable de jouer Cornerback, dans le slot ou Safety et a fait une saison complète : 78 plaquages dont 6 à perte, 5 sacks, 1 fumble forcé, 12 passes défendues et 3 INTs. Chez les Safeties, Husain Abdullah a été compétent comme toujours dans un temps de jeu réduit, et la signature de Tyvon Branch a également été positive ne serait-ce que parce qu’il a été décisif avec chaque ballon volé : 2 ballons volés (1 INT + 1 fumble) pour 2 TDs.

Malgré l’acquisition de Maclin, les receveurs manquent toujours d’impact. Que ce soit Albert Wilson, Chris Conley, De’Anthony Thomas ou un Jason Avant (autre ex-Eagle) totalement transparent, il n’y a pas assez de soutien autour de Maclin et du Tight End Travis Kelce ; ce dernier continue d’être une des cibles préférées d’Alex Smith avec 72 réceptions pour 875 yards et 5 TDs. Wilson a un peu plus tiré son épingle du jeu que les autres avec 35 réceptions pour 451 yards et 2 TDs, mais il n’y a pas de quoi tomber de sa chaise pour autant.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Alex+Smith+Buffalo+Bills+v+Kansas+City+Chiefs+qc6OOF5jT5Xl.jpgL’équipe a toujours un déficit dans ce secteur qui doit être comblé pour donner encore plus de solutions offensives à un Alex Smith qui a fait une saison classique pour lui : 65.3%, 3486 yards (7.4), 20 TDs, 7 INTs, 45 sacks, 2 fumbles perdus et 95.4 de QB Rating. Toujours aussi sérieux et attaché à la protection de la balle, il a encore une fois su mener l’équipe et parfois utiliser ses jambes pour gagner des yards.

Nous avons déjà parlé de Jeremy Maclin, mais une autre signature intelligente a été celle du Guard des Saints Ben Grubbs pour solidifier l’intérieur de la ligne. Malheureusement il a été blessé assez rapidement et mis sur IR par la suite, ce qui ne lui permet pas d’être à égalité avec Maclin. C’est dommage car il aurait pu bonifier encore plus l’unité qui a été compétente au sol pour aider les coureurs à avancer, mais qui a eu beaucoup plus de mal en protection avec un taux de sack concédé par action de passe de 8.4% (29e).

Les Chiefs ont d’ailleurs été maudits à ce poste de Guard puisqu’ils ont perdu l’autre acquisition de Free Agency au poste, Paul Fanaika, parti sur IR dès le début de saison ; à 2.5M$ l’année ce n’est pas suffisant pour qu’il soit un véritable bust malgré lui. Cela a été le souci des Chiefs : comment la ligne peut-elle bien protéger Alex Smith si elle perd les Guards alors que les Tackles sont le vrai problème. Donald Stephenson n’est pas convaincant, et même si quelques améliorations sont visibles chez Eric Fisher, il est toujours très loin du niveau d’un #1 de la draft. Du coup le Guard Jeff Allen s’est déporté en Right Tackle et on peut dire qu’il est l’atout polyvalent de l’unité avec une belle saison, comme l’ex-Raven Jah Reid… mais cela reste largement insuffisant.

La victoire 30-0 contre Houston en Wild Card. Imaginez l’envie des Chiefs de retrouver les Colts, si ces derniers avaient été champions d’AFC South, afin de se venger de cette défaite rocambolesque 45-44 en Wild Card 2013. Mais ce sont les Texans qui ont fini en tête… et cela n’a fait aucune différence pour Kansas City qui a roulé sur Houston avec une performance complète de bout en bout ; c’était le premier blanchissage en playoffs de l’histoire des Chiefs et le premier en playoffs NFL depuis celui de Carolina contre les Giants en 2005 (23-0).

La défaite 31-24 contre Denver en Week 2. Ce n’est pas tant le match en lui-même que ce finish désastreux où les Chiefs ont laissé échapper la victoire dans la dernière minute avec un drive de Peyton Manning puis ce fumble de Charles près de son en-but. De plus, cela a démarré cette série de cinq défaites de suite dont on pensait que les Chiefs ne se relèveraient pas.

Dontari Poe, Running Back. Nous avons eu le droit à cette vision « Refrigeratoresque » lors du match contre San Diego en Week 11, quand les Chiefs ont décidé d’aligner Poe en coureur à un yard de la terre promise. D’où cette ligne de stat magnifique d’une course pour un yard, un TD, un yard par course, 0.0625 yard par match et un First Down. Au passage, à 346 pounds (soit 157 kgs), Poe est devenu le scoreur le plus massif de l’histoire de la NFL. Il peut encore se voir chiper ce prestigieux record ; il suffit que les Jets envoient Damon Harrison (350) ou les Redskins Terrance Knighton (354). Pour info, le joueur le plus lourd ayant joué un match en 2015 était le Defensive Tackle des Bills T.J. Barnes à 364 pounds (165 kgs).

 

Les besoins

 

Offensive Tackle continue d’être un besoin, receveur également. En défense, un slot Cornerback serait sympathique, et pour le reste cela pourrait dépendre de la Free Agency.

 

Le futur

 

Domicile : Denver, Oakland, San Diego, Jacksonville, Tennessee, New Orleans, Tampa Bay, NY Jets.
Extérieur : Denver, Oakland, San Diego, Houston, Indianapolis, Atlanta, Carolina, Pittsburgh.
Record cumulé en 2015 : 127-129 (0.496, 16e).

Le programme à l’extérieur s’avère piquant avec les deux meilleures franchises de NFC South et d’AFC East plus Pittsburgh.