NFL Team Honors : Houston

500-Texans

Le retour sur terre en playoffs a été plutôt brutal pour la bande à BOB, car ils ont fini par craquer là où ils ont tant souffert cette saison : les équipes spéciales et le poste de Quarterback. Mais cela ne doit pas retirer à la résilience d’une équipe des Texans qui n’a jamais rien lâché de la première à la dernière minute et qui a arraché un titre de division aux tripes. Cela commence à devenir une marque de fabrique de cette équipe.

A lire avec une peluche de King Dedede.

 

HOUSTON TEXANS
1e AFC South ~ 9-7 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Que valait véritablement la bande à Bill O’Brien en 2014 : 9-7 ou moins ? L’équipe avait été une des plus intrigantes l’année passée, et on se demandait bien ce qu’elle nous réservait pour 2015. L’attaque avait connu un sacré ménage : Ryan Fitzpatrick était remplacé par Brian Hoyer (pas de quoi se relever la nuit), mais surtout deux joueurs emblématiques étaient partis, le receveur Andre Johnson et le Centre Chris Myers. Pour assister DeAndre Hopkins, l’équipe avait signé Cecil Shorts, Nate Washington et drafté Jaelen Strong au troisième tour ; Ben Jones était le candidat pour remplacer Myers. Est-ce que le manque de Dédé et d’un Tight End potable allaient être préjudiciables avec Hoyer (ou Ryan Mallett) aux commandes ? Est-ce qu’Arian Foster allait revenir à temps et à son meilleur niveau pour mener le jeu au sol ? Le doute était permis.

En défense, le simple retour de Jadeveon Clowney après sa saison rookie pourrie par les blessures était une bonne chose pour seconder Justin James Watt, Destroyer Of Worlds. L’équipe avait également signé le vétéran Nose Tackle Vince Wilfork, et même si le sieur avait déjà 33 ans à un poste demandeur, il pouvait encore rendre service. L’équipe avait perdu Brooks Reed, en espérant que Whitney Mercilus se bouge enfin. A l’intérieur, l’équipe avait drafté Bernardrick McKinney derrière le duo Cushing-Mohamed. Chez les arrières, le poste de Safety avait été complètement chamboulé avec les départs de Kendrick Lewis et D.J. Swearinger pour les arrivées de Stevie Brown et Rahim Moore ; en rajoutant Johnathan Joseph, Kareem Jackson et la draft de Kevin Johnson, cela faisait une unité qui avait de la tronche.

Au final, on était bien plus sceptique sur les changements offensifs que sur ceux défensifs à Houston. L’attaque serait-elle assez équilibrée pour récompenser le travail de la défense ? Les Texans pouvaient-ils viser plus haut que 9-7 avec cet effectif ? Pas sûr.

 

La saison

 

Kansas City 20-27, @Carolina 17-24, Tampa Bay 19-9, @Atlanta 21-48, Indianapolis 20-27, @Jacksonville 31-20, @Miami 26-44, Tennessee 20-6, @Cincinnati 10-6, NY Jets 24-17, New Orleans 24-6, @Buffalo 21-30, New England 6-27, @Indianapolis 16-10, @Tennessee 34-6, Jacksonville 30-6.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 106-148-2 (0.418, 30e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 127-129 (0.496, 20e).
Écart entre les deux records : 0.078 (2e).

Le calendrier s’est largement compliqué notamment avec les bonds de Carolina et des Jets, mais on ne peut pas dire qu’il ait été extrêmement terrifiant non plus (on parle de l’AFC South).

 

Les playoffs

 

Kansas City 0-30.

 

La réalité

 

Certes, les Texans se sont trouvés dans l’AFC South, ce qui a bien aidé pour aller en playoffs malgré un record de 9-7 et QUATRE Quarterbacks différents pendant la saison. Brian Hoyer s’est écroulé en playoffs mais jusque là il n’avait pas été mauvais du tout, terminant à 60.7%, 2606 yards (7.1), 19 TDs, 7 INTs, 25 sacks, 2 fumbles perdus et 91.1 de QB Rating. C’est pour cela que le carrousel avec Ryan Mallett a été préjudiciable à l’équipe, le jeune ayant bien moins de succès (53.1%, 5.2 yards par passe tentée, 3 TDs, 4 INTs). T.J. Yates et même Brandon Weeden ont dû faire quelques piges suite aux blessures ; à cet égard, Weeden a été plutôt efficace, permettant enfin à Houston de gagner à Indy et finissant avec 61.9%, 7.3 yards par passe tentée et 3 TDs.

Mais clairement les Texans n’ont toujours pas leur titulaire pour le futur. C’est dommage car la défense a fait un boulot énorme cette saison : elle est restée forte en points + TDs encaissés et a autorisé le plus bas taux de conversion de 3e tentative (28.9%) ; elle s’est améliorée en yards encaissés (310.2, 3e) notamment à la passe (210.4, 3e) et elle a eu un pass-rush plus complet (taux de sack réussi par action de passe de 7.7%, 2e). Il faut maintenant trouver une attaque pour complémenter cette défense, car elle n’a scoré que 36 TDs.

Voici les récompenses de la saison :

Il serait tout à fait normal de le donner à un certain #99 qui a encore été infernal en défense, mais la défense entière a fait une belle saison, donc nous sommes plus tentés de le donner à celui qui a un peu tout fait tout seul : KING DÉDÉDÉ ! Il est le grand méchant dans Kirby, mais le grand gentil à Houston ; celui qui sauve la franchise.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/DeAndre+Hopkins+Tennessee+Titans+v+Houston+OuPkeJ-VOE8l.jpgPour vous donner une idée de son ridicule talent, le receveur DeAndre Hopkins (vous l’aviez reconnu ?) est le premier receveur à réussir un match à 100+ yards avec quatre Quarterbacks différents dans la même saison ! Une des grandes questions de 2015 était de savoir si le #10 pourrait prendre la relève d’Andre Johnson parti à Indianapolis… il a fait mieux en battant le record de TDs en une saison de Dédé avec 111 réceptions pour 1521 yards et 11 TDs ; ses 192 ciblages le placent 3e en NFL derrière Julio Jones et Antonio Brown.

Mais maintenant qu’il a pris la place de #1, le souci à Houston, c’est qu’il va se poser le même problème qu’il y a deux ans… il faut quelqu’un derrière lui !

Voilà ce que les Texans avaient en tête quand ils ont drafté l’Outside Linebacker Whitney Mercilus au premier tour en 2012 ; s’il gagne le titre de joueur le plus sous-côté, c’est avant tout parce qu’il était un joueur en sous-production depuis son arrivée dans la ligue. Mais 2015 a été une année pleine du joueur avec 52 plaquages dont 14 à perte, 12 sacks, 29 hurries (top team), 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré et 2 passes défendues. Mercilus est enfin devenu une vraie menace dans le pass-rush tout en ayant une bonne activité dans la défense contre la passe, et il est la raison majeure pour laquelle le total de sacks a bondi cette année de 38 à 45. Une belle manière de remercier l’équipe de l’avoir prolongé l’offseason dernière, et une belle promesse s’il peut continuer ainsi.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Whitney+Mercilus+Houston+Texans+v+Cincinnati+-yDkHUutVgkl.jpgPuisqu’on parle du pass-rush, une mention pour deux Outside Linebackers. Le premier est celui-dont-on-attend-encore-monts-et-merveilles, Jadeveon Clowney. Il a encore été embêté par les blessures, mais sa saison a été plus consistante : il a été un monstre au sol avec 40 plaquages dont 8 à perte, et il commence à retrouver ses jambes dans le pass-rush avec 4.5 sacks et 13 hurries auxquels on peut ajouter 6 passes défendues. Le deuxième est John Simon, qui a dû remplacer Brooks Reed parti pour Atlanta et qui a été très intéressant dans tous les compartiments du jeu : 53 plaquages, 5 sacks, 7 hurries et 1 fumble récupéré.

Le fait de donner le MVP à Dédédé permet de parler d’un autre joueur en attaque : le Left Tackle Duane Brown. Saison après saison, il est l’ancre inamovible de la ligne offensive et aligne les performances ; on a vu ce qu’a donné son absence en playoffs. De plus il a dû évoluer au sein d’une ligne offensive qui n’a pas été souveraine cette saison : les blessures n’ont pas aidé, mais en général l’unité a connu quelques soucis en protection ou en run block. Ben Jones a glissé au Centre et a plutôt bien remplacé Chris Myers parti, Brandon Brooks n’a pas été aussi dominateur que l’année passée, Derek Newton a dû jouer à plusieurs postes avec divers résultats et Xavier Su’a-Filo a très mal démarré pour mieux finir. Dans l’ensemble, un manque de constance dicté par les pépins physiques mais aussi les performances.

C’est déjà assez surprenant qu’il ne récupère pas aussi le titre de MVP, donc on ne va pas priver J.J. Watt du titre de meilleur défenseur. Que peut-on dire que vous ne sachiez pas déjà sur le Déboyauteur du Texas ? Le Décarcasseur de Houston ? Capitaine Fracasse-Ta-Tronche ? 76 plaquages dont 29 à perte (le meilleur ratio de la ligue), 17.5 sacks, 26 hurries, 3 fumbles forcés, 1 fumble récupéré, 8 passes défendues… mais aucun TD ! Il y a du mou dans la corde à noeud gamin ! On commence comme ça et on finit comparé à Vernon Gholston ! On espère mieux en 2016, non mais !

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/J+J+Watt+Houston+Texans+v+Tennessee+Titans+UJn5m_Km0Vgl.jpgProfitons de Watt pour parler d’une ligne défensive qui a fait du très bon travail dans l’ensemble. L’acquisition de Vince Wilfork a été sympathique même s’il n’est plus le plot inamovible qu’il était à New England ; après un petit temps d’adaptation il a retrouvé un rythme plus à son niveau, occupant régulièrement plusieurs adversaires et libérant ses partenaires. Jared Crick a été également solide au sol même s’il n’a pas beaucoup pesé dans le pass-rush, et on espère toujours en voir un peu plus de sa part.

Les Texans ont décidé de faire du Best Player Available au premier tour de la draft au lieu de prendre un receveur, un Tight End ou autre chose, mais le choix a été payant : malgré une saison en dents de scie, le Cornerback Kevin Johnson a fait une année très intéressante. Propulsé titulaire plus tôt que prévu après la blessure de Kareem Jackson, il n’a pas hésité à aller au carton malgré son gabarit et a su réussir de belles actions avec 54 plaquages, 9 passes défendues et 1 INT. Tout n’a pas été excellent comme toujours avec un rookie à ce poste, mais nous attendons de voir avec intérêt ce qu’il pourra faire pour sa saison de sophomore.

Mention spéciale au deuxième tour Inside Linebacker Bernadrick McKinney qui a eu un temps d’adaptation logique mais qui est monté en puissance toute la saison pour finir à 63 plaquages dont 7 à perte aux côtés d’un Brian Cushing tour de contrôle (110 plaquages). Le sixième tour Defensive Tackle Christian Covington (le lecteur assidu de Hard Knocks) s’est également montré ici ou là avec 4 plaquages à perte, 2 sacks et 6 hurries.

Quand la première décision de votre Head Coach en offseason est de renvoyer le Coordinateur des équipes spéciales, vous savez qu’il y a eu un léger problème à ce niveau cette saison ; et cela va au-delà du fait d’encaisser un retour de kickoff de 106 yards pour démarrer le Wild Card Round. L’escouade a été très inconstante à l’image du punter Shane Lechler, ils ont changé de Kicker en cours de saison (remplaçant Randy Bullock par Nick Novak) et la couverture sur kickoff ou punt a été insuffisante, comme les retours de punt.

Ce qui est arrivé en playoffs leur pendait au nez pendant toute la saison, mais surtout c’est un problème récurrent : cela fait depuis 2012 que Houston patauge dans les bas-fonds de la NFL sur équipes spéciales. Il faudra aussi remédier à ce problème-là pour revenir sur le devant de la scène.

C’est d’autant plus compliqué de choisir entre les unités défensives quand tout est connecté : le boulot de la ligne défensive dans le pass-rush aide les Linebackers et les arrières en couverture, et les arrières aident le boulot du front-7 en tenant la couverture voire en plaquant contre la course. Allez, votons pour l’arrière-garde.

Nous avons déjà parlé de l’impact du rookie Johnson, et nous reparlerons un peu plus loin du changement de Safety qui a rendu l’unité bien plus efficace. L’élément stable de la dernière ligne de défense a été Andre Hal : le sophomore Cornerback a été repositionné avec réussite en Safety ; il a eu un bon rendement surtout en couverture avec 10 passes défendues et 4 INTs (top team) dont un pick-6. Pour terminer avec les Safeties, Eddie Pleasant s’est amélioré au cours de la saison avec 1 fumble récupéré, 6 passes défendues et 2  INTs.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Johnathan+Joseph+Houston+Texans+v+Cincinnati+h1zTfZJP01Hl.jpgSur les ailes, nous avons retrouvé le bon vieux duo Jonathan Joseph – Kareem Jackson, même si ce dernier a eu des soucis de blessures et si ses performances ont été en-deçà avec 6 passes défendues ; il a néanmoins réussi 2 INTs dont un pick-6. De l’autre côté, un peu comme toute la défense, Joseph a commencé lentement avant de redevenir une force en couverture : 22 passes défendues et 1 INT. Avec l’arrivée de Johnson, ils forment un sacré trio de Cornerbacks.

Un peu plus haut, nous posions la question : maintenant que King Dédédé est sur son trône, qui est derrière lui ? Voilà le souci à Houston cette saison : il y a eu un certain manque de playmakers offensifs. Commençons par le sujet qui fâche depuis quelques saisons : les Tight Ends. C.J. Fiedorowicz continue d’être surtout un bloqueur et Garrett Graham a complètement disparu de la circulation. La solution viendra peut-être de Ryan Griffin ; après avoir perdu la moitié de la saison sur blessure, il a surgi pour 20 réceptions, 251 yards et 2 TDs en fin d’année.

Les receveurs ont peut-être un passe car il n’est pas évident de jouer avec quatre Quarterbacks différents. Nate Washington est un bon vétéran qui a été solide avec 47 réceptions pour 658 yards et 4 TDs, alors que Cecil Shorts a quand même été un peu décevant avec 42 réceptions pour 484 yards et 2 TDs (mais il a lancé une passe de TD). Les rookies Jaelen Strong et Keith Mumphery ont encore besoin de temps pour apprendre le métier.

Et enfin, le jeu de course a manqué du peps habituel, privé d’un Arian Foster qui continue de connaître des pépins physiques importants et avec une ligne offensive moins efficace devant. L’équipe a dû s’en remettre à un comité formé par Alfred Blue, Chris Polk et Jonathan Grimes mais il n’a jamais vraiment décoller à 338 courses pour 1314 yards (3.9 yards par course) et 4 TDs.

Petite entorse au déroulement logique de ces NFL Team Honors, car les deux récompenses autour de la Free Agency concernent le même poste : Safety. En effet, Rahim Moore a été une signature complètement ratée de la part de Houston ; l’ex-Bronco a fait plusieurs erreurs et a fini sur le banc en milieu d’année. Sept matchs pour 5M$, cela fait un peu léger. C’est dommage car, comme dit ci-dessus, on a vu de belles choses des arrières cette saison, et l’arrivée de Moore a un peu fait tâche dans le tableau.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Quintin+Demps+New+England+Patriots+v+Houston+r4PAh-jkr9nl.jpgNéanmoins l’équipe a eu la chance de signer un ancien du cru : Quintin Demps. Revenu au bercail après un passage par Kansas City et les Giants, Demps s’est de suite retrouvé dans son élément en remplacement de Moore. Il a amélioré l’arrière-garde avec ses 61 plaquages, 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés, 6 passes défendues et 1 INT. Une coïncidence si la défense a commencé à montrer vraiment les crocs quand il est devenu titulaire ? En tout cas il a clairement participé à son redressement.

La victoire 10-6 contre Cincinnati en Week 10. C’est à ce moment que la NFL a compris que cette défense était quelque chose de spécial. Les Bengals étaient invaincus et scoraient presque à volonté, mais ils sont tombés sur un os gigantesque contre les Texans qui ont gagné comme ils l’ont souvent fait cette saison : avec Dédédé et la dédédéfense.

La défaite 30-0 en playoffs contre Kansas City. En playoffs, il y a rarement de miracles : vous êtes ce que vous êtes, et les problèmes des Texans leur sont revenus dans la face au centuple ; cinq pertes de balle de leur Quarterback et un TD encaissé sur le retour de l’engagement malgré une défense qui a fait son possible.

Deux réceptions de Dédédé. La réception en plaquant la balle contre le casque le long de la touche tout en tombant dehors contre Jacksonville (Week 6), et la réception à une main qui donne la victoire contre Cincinnati (Week 10).

 

Les besoins

 

Beaucoup en attaque, cela ne surprendra personne : Quarterback, coureur, receveur, ligne offensive. Il faut des playmakers offensifs dans cette équipe pour aider Hopkins. En défense, si Demps n’est pas resigné, un Safety serait intéressant, mais le reste de l’escouade est OK.

 

Le futur

 

Domicile : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, Kansas City, San Diego, Chicago, Detroit, Cincinnati.
Extérieur : Indianapolis, Jacksonville, Tennessee, Denver, Oakland, Green Bay, Minnesota, New England.
Record cumulé en 2015 : 124-132 (0.484, 19e).

Qu’est-ce qu’on disait avec Washington déjà ? Ah oui, le pouvoir de l’AFC South, qui rend moyen un calendrier avec Kansas City, Denver, Green Bay, Minnesota, Cincinnati et New England au programme. Et contrairement aux Reds, les Texans devront jouer quatre de ces matchs à l’extérieur, ce qui leur fait un road trip à l’extérieur de la division à se taper la tête quand on rajoute une équipe d’Oakland qui monte.

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