NFL Team Honors : Chicago

500-Bears

On peut retirer deux principaux enseignements de cette saison des Bears : la défense est encore trop tendre malgré un regain non négligeable, et l’attaque n’a pas été épargnée par les blessures et mérite d’être vue à pleine puissance. A partir de là, les fans doivent sentir qu’il y a quelque chose : c’est l’effet John Fox – Ryan Pace avec notamment une draft très intéressante. Il y a encore de la route à faire pour revenir jouer les premiers rôles, mais Chicago a fait un pas dans la bonne direction malgré sa dernière place en NFC North.

A lire patiemment dans sa tanière (avec une petite laine pour ne pas avoir froid).

 

CHICAGO BEARS
4e NFC North ~ 6-10

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

John Fox, an I. La meilleure chose que pouvait espérer les Bears en cette première saison sous le Coach, c’est qu’il réussisse le genre de retournement qu’il avait réussi à Carolina dès son arrivée : il avait pris une équipe à 1-15 en 2001, avait renforcé la défense en 2002 puis l’attaque en 2003 pour l’amener au Super Bowl. Et c’est bien ce que l’organisation escomptait : que Fox travaille d’abord sur une défense indigne de l’histoire de la franchise. En attaque, on pouvait être sûr que Fox n’oublierait pas qu’il a un coureur en Matt Forte, et l’équipe avait cherché à pallier le départ de Brandon Marshall par la draft de Kevin White. Néanmoins ce dernier avait très mal commencé par une fracture de fatigue, et on avait toujours des grosses questions sur la ligne offensive, qui voyait le remplacement du Centre Robert Garza par Will Montgomery ; sans compter celles sur le rendement de Jay Cutler qui se devait de faire mieux cette année pour garder son poste.

En défense, les départs des Defensive Tackles Henry Melton et Stephen Paea devaient être comblés par la draft d’Eddie Goldman et l’émergence du deuxième année Ego Ferguson, alors que l’arrière-garde devenait un peu plus le terrain de Kyle Fuller avec le départ de « Peanut » Tillman ; on était cependant toujours circonspect sur le poste de Safety malgré la bonne signature d’Antrel Rolle des Giants. Enfin, Pernell McPhee devait venir booster un pass-rush insuffisant aux côtés de Jared Allen.

Les fans n’attendaient pas forcément de revenir dans la course aux playoffs de suite après une saison à 5-11, mais ils voulaient voir une amélioration, surtout en défense. Le reste serait du bonus.

 

La saison

 

Green Bay 23-31, Arizona 23-48, @Seattle 0-26, Oakland 22-20, @Kansas City 18-17, @Detroit 34-37 (OT), Minnesota 20-23, @San Diego 22-19, @Saint-Louis 37-13, Denver 15-17, @Green Bay 17-13, San Francisco 20-26 (OT), Washington 21-24, @Minnesota 17-38, @Tampa Bay 26-21, Detroit 20-24.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 136-120 (0.531, 13e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 140-116 (0.547, 1e).
Écart entre les deux records : 0.016 (11e).

Dans l’absolu, le bond entre les deux records n’est pas si énorme, mais il a été suffisant pour propulser Chicago avec le pire calendrier de cette année. Vous avez peut-être remarqué quelque chose à propos des victoires.

 

La réalité

 

En effet, il y a une disparité énorme de record entre le domicile et l’extérieur : cinq des six victoires obtenues par Chicago l’ont été chez l’adversaire (1-7 à Soldier, 5-3 hors de Soldier). Du côté de l’attaque, l’équipe a connu un bond dans le taux de conversion de 3e tentative (de 37.7% à 42.5%), et les problèmes de blessures chez les armes offensives se sont surtout vus dans la redzone avec une chute brutale du taux de TD marqué par voyage (passé de 63.8% à 49%) ; il n’est pas surprenant de voir que Chicago a scoré plus de points mais moins de TDs. La défense, elle, a certes encaissé bien moins de yards (345.4, 14e) mais trop de big plays (84), elle a autorisé trop de conversion de 3e tentative (44.3%, 29e) et encaissé trop de TDs par voyage adverse en redzone (60%, 22e) ; on commence à voir les améliorations de ce côté du ballon, mais il y a encore beaucoup de travail, surtout au sol (120.9 yards encaissés, 22e). Enfin, détail qui a son importance : avec les Jets, les Bears sont la seule équipe cette année à n’avoir jamais marqué de TD sur retour (de fumble, d’INT, de kickoff, de punt, etc) ; on parle d’une équipe qui a vu huit années de Devin Hester.

Voici les récompenses de la saison :

Il est très compliqué de donner un tel titre à un joueur qui a connu de multiples blessures et n’a joué que neuf matchs, même s’il a le talent phénoménal du receveur Alshon Jeffery. C’est pourquoi le MVP de cette saison à Chicago est le Quarterback Jay Cutler, parce que justement il a su produire une saison remarquable étant donné toutes les blessures autour de lui. 64.4%, 3659 yards (7.6), 21 TDs, 11 INTs, 29 sacks, 6 fumbles et 92.3 de QB Rating, on l’a connu moins en réussite avec toutes ses cibles de passe.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jay+Cutler+Washington+Redskins+v+Chicago+Bears+T6kzVoSKra1l.jpgCutler a vraiment semblé bien plus à l’aise dans le système offensif d’Adam Gase, un système plus sûr dans lequel il a pris moins de risques même avec des armes offensives moindres, et en retour cela lui a permis de garder un bon taux de complétion et d’améliorer notamment sa moyenne de yards par passe tentée (6.8 en 2014 – 7.6 cette saison). Il est encore une fois dommage que Cutler perde Gase pour l’année prochaine, ce qui continue le carrousel infernal des Coordinateurs Offensifs : Ron Turner, Mike Martz, Mike Tice, Aaron Kromer, Adam Gase et désormais Dwaine Loggains se sont succédé depuis 2009. L’avantage, c’est que Loggains était le coach des Quarterbacks, ce qui peut au moins faire espérer une certaine continuité pour le #6.

Puisqu’on parle des blessures chez les cibles de Cutler, le Tight End Martellus Bennett a été un des joueurs concernés. Mais fort heureusement pour Chicago, le discret Zach Miller a pris la relève, et a été un bon élément. Plutôt spécialiste en block, Miller a dû également jouer les cibles de passe, et il a relevé le défi : 34 réceptions pour 439 yards et 5 TDs ; cela fait une belle moyenne de 12.9 yards par réception, et de plus il n’a réalisé aucun drop.

Ce sont ces stats qu’on aurait préféré voir sur Bennett qui a été plus emprunté à 53 réceptions pour 439 yards (aussi) et 3 TDs ; 8.3 yards par réception, cela fait un peu faiblard pour un Tight End de son gabarit qui a été à une moyenne de 10+ ces deux dernières saisons. Mais si jamais le Black Unicorn retrouve son galop l’année prochaine, les Bears savent qu’ils ont une paire de TE très sympathique.

Il semble que le coureur Matt Forte est régulièrement sous-côté dans la ligue. Cette année, avec un Jeffery diminué, Forte a été la meilleure arme offensive de l’équipe avec son habituelle efficacité double : fer de lance du jeu au sol avec 218 courses pour 898 yards et 4 TDs, et cible importante avec 44 réceptions pour 389 yards et 3 TDs. Il est le seul Bear à avoir dépassé les 1000 yards et il est le meilleur marqueur en attaque avec 7 TDs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Matt+Forte+Detroit+Lions+v+Chicago+Bears+rOtULIiPX_Ql.jpgIl a été assisté par une bonne ligne offensive et un intéressant rookie, mais ils seront évoqués plus bas. En tout cas, c’est un Monsieur qui va quitter sa franchise de toujours pour la saison prochaine.

Autant le dire tout de suite : cela a été une des meilleures signatures défensives en Free Agency de la saison. L’ex-Raven Outside Linebacker Pernell McPhee a été un monstre inarrêtable dans une défense qui en avait un besoin phénoménal. 53 plaquages dont 9 à perte, 6 sacks, 32 hurries (6e NFL), 1 fumble forcé, 3 passes défendues et 1 INT pour le #92 qui a été partout et probablement même ailleurs.

McPhee n’a pas été le seul à se distinguer dans l’art du pass-rush, puisque Lamarr Houston (8 sacks + 12 hurries) et Willie Young (6.5 sacks + 19 hurries) ont également fait une excellente saison, permettant à Chicago de ne pas voir une baisse de production dans cet exercice ; mais cela pourrait être encore mieux car le taux de sack réussi par action de passe n’est que de 6.4% (14e).

Comme dit en introduction, la classe de rookies 2016 des Bears semble vraiment très prometteuse si jamais le premier tour receveur Kevin White confirme sa sélection de top-10 l’année prochaine. Le deuxième tour Defensive Tackle Eddie Goldman a été une bouffée d’air frais dans une ligne défensive qui en avait besoin et qui est en partie responsable de la très mauvaise défense au sol ; il a réussi 4.5 sacks avec 6 hurries. Le coureur de quatrième tour Jeremy Langford a encore des progrès à faire (3.6 yards par course), mais il a déjà compris son rôle de menace double derrière Forte avec 148 courses pour 537 yards et 22 réceptions pour 279 yards ; surtout, il est déjà décisif avec 7 TDs, comme son mentor.

Mais c’est bien le cinquième tour Safety Adrian Amos qui gagne la récompense avec une saison totalement inattendue à un poste où les Bears étaient mauvais depuis quelques années. Rien de bien extraordinaire au premier abord avec 67 plaquages, 1 sack et 2 passes défendues, mais il a joué à plusieurs postes cette saison et il a su officier aussi bien en couverture que contre la course, un domaine où on le pensait trop léger. S’il continue comme cela, les Bears pourraient avoir trouvé une belle pépite pour l’avenir.

Il serait facile de taper à volonté sur l’Inside Linebacker Shea McClellin, dont on va reparler dans la pire unité de l’année. Mais ce n’est pas complètement de sa faute non plus : c’est un choix de premier tour de Phil Emery (ça commence mal), arrivé dans une 4-3 pour jouer Defensive End. Il n’a pas été étincelant, puis les Bears ont changé la défense en 3-4 et il a été replacé en Outside Linebacker, en se disant que l’espace lui ferait peut-être du bien. Cela n’a pas été payant, et cette année le voilà en Inside Linebacker, où… il a encore du mal à s’imposer. Mais est-ce vraiment sa faute ? S’il avait été pris au cinquième tour, les Bears s’évertueraient-ils autant à lui trouver un poste ? Il est très rare de voir un joueur changer autant de position en si peu de temps. Ce serait sympathique s’il prouvait à tous ses détracteurs qu’il a sa place comme titulaire, mais pour l’instant, McClellin reste une véritable énigme.

Accrochez-vous au pinceau j’enlève l’échelle : la ligne offensive. Un peu comme à Tampa Bay, l’unité a été plus solide qu’on ne le pense. Oui, elle a souffert de la blessure de Jermon Bushrod malgré sa mauvaise saison 2014, car Richard Leno en Left Tackle est suffisant pour donner des cauchemars à n’importe quel Quarterback. Non, Will Montgomery n’est pas le Centre idéal. Mais le retour du Guard Matt Slauson, qui a fait une saison complète contrairement à 2014, a fait un bien énorme à l’unité. Kyle Long a été décalé, à son grand chagrin, en Right Tackle, mais il s’est acquitté de son travail avec le sérieux qu’on lui connaît. L’ex-Buc Patrick Omameh et Vladimir Ducasse ont été moins catastrophiques qu’on pouvait s’y attendre, même s’il y a de quoi améliorer l’autre poste de Guard.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Kyle+Long+Denver+Broncos+v+Chicago+Bears+Qcrgad6UWYPl.jpgLe playcall a probablement aidé l’unité en ce qui concerne la protection, mais son travail dans le jeu de course a été sous-estimé. Cela paraît assez fou à dire, mais avec les blessures dans le corps de receveurs et seulement un rookie pour épauler Matt Forte, la ligne a semblé l’unité la plus constante cette saison.

Comme déjà dit, la ligne défensive a eu un rôle « actif » dans les gros problèmes de la défense au sol, mais personne n’a déçu autant que les Inside Linebackers cette saison. Christian Jones a eu beau se démener, il est terrible de voir qu’il termine en tête des plaqueurs avec… 86 ; on peut dire ce qu’on veut sur les stats des plaquages, mais en général on a tendance à en rajouter et non à en enlever. McClellin continue de chercher son véritable poste allant de déception en déception, lui qui a été 4-3 Defensive End, 3-4 Outside Linebacker, désormais Inside Linebacker, bientôt il va se retrouver Safety. Le reste n’a pas été plus brillant, surtout quand vous finissez par faire jouer un rookie non-drafté en John Timu.

Les Bears ont un gros problème au coeur de leur défense, et ils vont devoir trouver une solution rapidement.

Difficile de ne pas donner la récompense à Pernell McPhee avec la saison formidable qu’il a faite, à hauteur de ses 8.675M$ pour cette année.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Pernell+McPhee+Chicago+Bears+v+Minnesota+Vikings+u5jPx9iicL8l.jpgNéanmoins il faut remarquer qu’à part lui et un autre joueur, la classe de Free Agents n’a pas vraiment eu l’impact escompté, et c’est à voir dans la rubrique suivante.

En effet, si la draft a été une belle démonstration de la qualité du General Manager Ryan Pace, la Free Agency aura été plus douteuse. Le Cornerback Alan Ball a fini sur le banc, remplacé par un joueur signé pour quatre fois moins cher (Tracy Porter), le Safety Antrel Rolle a raté pas mal de matchs et n’a pas été l’aide attendue au poste, alors que le receveur Eddie Royal n’a pas non plus apporté autant que prévu, surtout avec les absences devant lui ; il a fini seulement à 37 réceptions pour 238 très maigres yards et 1 TD.

Royal décroche le titre par rapport au contrat (5.5M$ pour cette année), mais le fait qu’il y ait eu autant de ratés dans l’arrière-garde nous permet d’en parler un peu. Le vétéran voyageur Porter a donc pris la place de Ball pendant la saison et a fait une année plutôt acceptable au départ, mais qui s’est délitée sur la fin malgré 12 passes défendues et 1 INT. C’est un peu l’opposé de Kyle Fuller, qui a démarré très mal et s’est repris ; cependant, le sophomore a quand même heurté un sacré mur par rapport aux espoirs montrés en 2014. Cela reste en tout cas mieux que ce qu’il y avait derrière, les Bears manquant sévèrement de profondeur au poste. Si on rajoute la déception Rolle et Amos qui a logiquement fait des erreurs de rookie en Safeties, il y a encore beaucoup de travail dans l’arrière-garde de Chicago.

La victoire 17-13 en Week 13 à Lambeau lors de Favre Night. C’mon, la plus vieille rivalité NFL ! Quoi de mieux que d’aller battre son ennemi juré sur ses terres lors de la cérémonie de retrait de maillot d’un de ses mythiques Quarterbacks alors qu’on vous donne perdant ?

Le 26-0 contre Seattle en Week 3. On ne s’attendait pas à des miracles avec Jimmy Clausen en Quarterback titulaire au CenturyLink, mais cela faisait 13 ans que les Bears n’avaient pas subi de blanchissage.

Le scramble de 44 yards de Blaine Gabbert qui envoie le match en prolongations en Week 13. Pour la bombe à Torrey Smith on veut bien comprendre, mais… Scramble. 44 yards. BLAINE GABBERT.

 

Les besoins

 

Défense ? Offensive Line ? Grosse surprise et Quarterback du futur ? Les Bears choisissent en #11 et vont avoir le choix. Tous les postes en défense pourraient voir une amélioration, et on n’a jamais assez de bons Offensive Linemen.

Il est probable que le dilemme de Chicago sur le Quarterback du futur soit déjà réglé pour eux et qu’aucun candidat potable ne reste dès le premier tour.

 

Le futur

 

Domicile : Detroit, Green Bay, Minnesota, Philadelphie, Washington, Jacksonville, Tennessee, San Francisco.
Extérieur : Detroit, Green Bay, Minnesota, Dallas, NY Giants, Houston, Indianapolis, Tampa Bay.
Record cumulé en 2015 : 118-138 (0.461, 31e).

La NFC North va prendre la NFC East et l’AFC South, donc elle va logiquement avoir les calendriers projetés les plus faibles.