NFL Team Honors : Buffalo

500-Bulls

Une équipe coachée par Rex Ryan qui attaque mieux et défend moins bien ? Quelle est cette sorcellerie ?!! Une année pleine de surprises pour la franchise de Buffalo : un joueur habitué au banc qui trouve la lumière, une attaque au sol redoutable, une unité autrefois surpuissante qui passe dans un trou noir et le reste de l’escouade qui essaye de compenser sans jamais totalement y arriver. On ne s’ennuie jamais avec Rexou… mais il a réussi quelque chose de non négligeable : les Bills viennent d’aligner deux saisons non-négatives pour la première fois depuis 1999 et 2000.

A lire en se demandant si les éléphants de Football Kombat n’ont pas été « safarisés ».

 

BUFFALO BILLS
3e AFC East ~ 8-8

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

The Rex Show is coming to Buffalo ! En ayant visiblement assez d’avoir une équipe avec une bonne défense sans Quarterback potable, Rex Ryan avait décidé de quitter les Jets pour… euh… retomber dans la même situation à Buffalo. Oui, cela nous avait surpris aussi, surtout quand l’équipe avait déjà perdu son premier tour de draft en remontant l’année dernière pour chercher Sammy Watkins. Mais l’équipe avait tout fait pour dynamiser l’attaque : échange pour le coureur LeSean McCoy afin de remplacer C.J. Spiller, acquisitions du receveur Percy Harvin et du Tight End Charles Clay pour aider Watkins et Marqise Goodwin, et enfin échange avec les Vikings pour récupérer Matt Cassel. Cela pouvait à la rigueur donner une attaque au moins intrigante, même si on se posait toujours la question du Quarterback et d’une ligne offensive qui n’avait pas été efficace du tout l’année dernière.

En défense, le pendant de l’échange de McCoy avait été la perte du jeune Linebacker Kiko Alonso, ce qui était dommage car il avait fait une bonne saison rookie et promettait d’être un pilier de l’unité avec Nigel Bradham pour le futur. L’unité avait également perdu le Safety Da’Norris Searcy sans vraiment le remplacer, ce qui laissait peut-être quelques interrogations sur le back-7 (et encore). En tout cas, l’équipe était sûre d’avoir une des meilleurs lignes défensives de la saison avec les Williams, Marcell Dareus et Jerry Hughes, ce qui rendait l’escouade dangereuse quoi qu’il arrive.

On avait cette impression que Buffalo était à un Quarterback potable près d’être une équipe très difficile à jouer, il restait à voir si c’était le cas cette année.

 

La saison

 

Indianapolis 27-14, New England 32-40, @Miami 41-14, NY Giants 10-24, @Tennessee 14-13, Cincinnati 21-34, @Jacksonville 31-34, Miami 33-17, @NY Jets 22-17, @New England 13-20, @Kansas City 22-30, Houston 30-21, @Philadelphie 20-23, @Washington 25-35, Dallas 16-6, NY Jets 22-17.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 124-131-1 (0.486, 19e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 130-126 (0.508, 11e).
Écart entre les deux records : 0.022 (9e).

Un calendrier un peu plus difficile, probablement causé par les meilleurs résultats des Jets ou de Kansas City (même si Dallas et Indy ont chuté).

 

La réalité

 

La différence de production défensive est assez frappante par rapport à 2014, surtout si vous gardez en tête que les calendriers sont quasiment équivalents en terme de record cumulé (0.508 vs 0.516) : +70 points encaissés, +14 TDs encaissés (tous à la passe), +44.2 yards encaissés par match dont +42.4 à la passe, +7.3% de conversion de 3e tentative autorisée, +10% de taux de TD encaissé par voyage adverse en redzone, et mon préféré : -33 sacks réussis (oui vous avez bien lu, -33 !). Du côté de l’attaque, il y a du mieux surtout du côté du jeu au sol avec des chiffres effarants : 152 yards par match (1e), 19 TDs (2e) et 70 big plays (1e) ; des progrès spectaculaires qui expliquent pourquoi Buffalo, avec Carolina, ont été les deux seules équipes à avoir appelé plus de courses que de passes cette saison. Néanmoins les taux de conversion de 3e tentative (37.9% – 19e), de TD marqué par voyage en redzone (50%, 24e) et surtout de drives finissant en 3&out (26.9% – 31e) sont encore trop élevés ; il y a du travail.

Voici les récompenses de la saison :

Le Quarterback Tyrod Taylor a passé quatre ans derrière Joe Flacco à Baltimore, jouant surtout en présaison et quelques bribes de match ici ou là. Les Bills l’ont signé pendant l’offseason pour le mettre en compétition avec E.J. Manuel et Matt Cassel… et non seulement il a remporté le droit d’être titularisé, mais il a réussi une saison au-delà de toutes les espérances. Véritable révélation de l’année, il a su faire avancer l’équipe par son bras et par ses jambes : 63.7%, 3035 yards (8.0), 20 TDs, 6 INTs, 36 sacks, 1 fumble et 99.4 de QB Rating + 104 courses pour 568 yards (5.5) et 4 TDs.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Tyrod+Taylor+Buffalo+Bills+v+Washington+Redskins+h3rKvwL-rkVl.jpgLe positif, c’est le taux de complétion bien supérieur à 60%, la moyenne assez improbable de 8 yards par passe tentée (5e NFL), le petit nombre d’interceptions (surtout quand on se rappelle qu’il en a lancé la moitié dans le match aller contre New England) et bien sûr sa production au sol. Le négatif, c’est le nombre de sacks qui lui est partiellement imputable, et le fait que s’il n’a perdu qu’un seul fumble, il en a commis neuf (ça va de paire avec le nombre de sacks). Il a raté deux matchs, perdus par les Bills, et on peut se demander si cela aurait été différent avec sa présence. Quoiqu’il en soit, Taylor ne demande qu’à progresser et les Bills ont tout intérêt à l’aider.

Vous allez vite comprendre un des leitmotivs de ce Season Review à Buffalo : le manque de pass-rush. Néanmoins, cela ne veut pas dire que tous les Defensive Linemen ont été mauvais, et certains ont même fait de belles apparitions, comme le Defensive Tackle Corbin Bryant. Il a réussi à prendre du temps de jeu à l’intérieur, en remplaçant Marcell Dareus pendant sa suspension puis en remplaçant Kyle Williams ; il a été intéressant avec 2 plaquages à perte et 6 hurries. Rien de bien sensationnel, mais vu la production d’une partie de l’unité c’est mieux que rien.

Williams commence à monter en âge (32 ans) et Bryant postule pour prendre définitivement sa place.

Etant donné que l’efficacité du jeu au sol a été répartie sur plusieurs joueurs, et que Tyrod Taylor a déjà le titre de MVP (même s’il mérite aussi l’OPOY), nous allons choisir le receveur Sammy Watkins avec une petite astérisque. Le joueur continue de montrer des capacités impressionnantes avec 60 réceptions pour 1047 yards et 9 TDs, mais la petite astérisque c’est qu’il arrive encore des périodes où il disparaît des matchs. Une partie de cela peut être mise sur le fait que Buffalo est avant tout une équipe au sol, mais étant donné qu’il a fait plus avec largement moins de ciblages (128 l’année dernière, 97 cette année), on voudrait voir ce que ça donne quand il est vraiment recherché comme arme #1.

La propension à courir s’est également vue dans le reste de l’unité avec par exemple un Robert Woods à 47 réceptions pour 552 yards et 3 TDs, ou un Chris Hogan à 36 réceptions pour 450 yards et 2 TDs ; ce n’est pas mirobolant.

Le Cornerback Stephon Gilmore à plus d’un titre : tout d’abord, il a encore une fois été excellent en tant que Cornerback #1 avec 18 passes défendues et 3 INTs. De plus, il a dû faire tout cela avec un pass-rush complètement absent, point dont vous allez entendre parler en long en large en travers et dans des dimensions encore insoupçonnées.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Stephon+Gilmore+Buffalo+Bills+Oakland+Raiders+7kiPTrZGsOnl.jpgGilmore ne fait pas de bruit, ne reçoit aucune accolade particulière, mais il est un des piliers de la défense de Buffalo ; même si celle-ci a bien plus plié que l’année dernière, il ne fait pas partie des coupables.

Les Bills n’avaient pas de premier tour cette année (des restes de l’échange pour aller récupérer Sammy Watkins), ce qui met encore plus la pression pour réussir les choix suivants. Autant dire qu’avec le deuxième tour Cornerback Ronald Darby et le cinquième tour coureur Karlos Williams, ils ont plutôt bien réussi leur coup… à tel point qu’ils sont codétenteurs de la récompense.

Les Bills ont immédiatement fait confiance à Darby en l’alignant sur le terrain à l’opposé de Gilmore, et sans surprise les Quarterbacks sont venus le chercher très souvent ; ils ont trouvé à qui parler avec 68 plaquages, 21 passes défendues (!) et 2 INTs. C’est d’autant plus remarquable que Buffalo ne fixe pas ses Cornerbacks à des receveurs particuliers mais à un côté du terrain, ce qui veut dire qu’il a parfois affronté les meilleurs receveurs adverses. Si les Bills ont lâché bien plus de yards à la passe que l’année dernière, ce n’est pas la faute du rookie qui a fait une saison excellente.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ronald+Darby+Buffalo+Bills+v+Philadelphia+DHlw3EqKrX5l.jpgEt si les Bills ont gagné bien plus de yards au sol (et marqué plus de TDs), Karlos Williams a sa part dans cet état de fait. Il a été le parfait lieutenant au sol avec 93 courses pour 517 yards et 7 TDs ; il faut également ajouter 2 TDs en réception, ce qui fait de lui le meilleur marqueur chez les attaquants à égalité avec Watkins. Une autre belle découverte qui comptera dans le futur.

Le Defensive End Mario Williams : 14M$ touchés en 2015, 6 plaquages à perte, 5 sacks, 13 hurries. Il n’est pas sûr qu’il ait été le pire joueur de l’équipe, mais avec un salaire pareil, il n’a certainement pas été assez bon. Il sera de nouveau question de cela dans la pire unité.

Et une mention spéciale à la discipline, dont il faut absolument parler. Les Bills ont commis 143 pénalités acceptées, à égalité avec Tampa Bay pour le pire total de la ligue ; néanmoins ils sont quand même classés derniers car ils ont commis 168 pénalités au total (165 pour les Bucs) si on compte également celles qui ont été déclinées et celles qui ont été annulées par des pénalités adverses.

Difficile de ne pas donner la récompense au jeu au sol. Cette dénomination dépasse un peu le cadre de la simple unité car il faut y inclure Tyrod Taylor qui en a été une composante essentielle avec ses 568 yards (2e de l’équipe).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Lesean+Mccoy+Houston+Texans+v+Buffalo+Bills+hYrVELj4I8wl.jpgLe premier d’entre eux a été évidemment le transfuge de Philadelphie, LeSean McCoy : 203 courses pour 895 yards et 3 TDs (sans oublier ses 32 réceptions pour 292 yards et 2 TDs). Taylor et Williams ont déjà été cités, mais la liste ne s’arrête pas là ; quand certains ont connu des pépins de santé, l’étonnant Mike Gillislee a fait son apparition. Libéré par deux équipes en deux mois, il a atterri à Buffalo où il a profité de chaque snap avec un sacré nez pour les big plays : 47 courses pour 267 yards et 3 TDs. En totalisant les quatre joueurs, cela donne 447 courses pour 2247 yards et 17 TDs ; soit une moyenne de 5 yards par course !

Mention spéciale aux arrières déjà évoqués avec Gilmore et Darby. Les Defensive Backs ont connu beaucoup de blessures (notamment Leodis McKelvin et Aaron Williams), ils ont dû faire avec le manque de pression devant et Nickell Robey a été peut-être un peu moins actif. Mais les deux principaux Cornerbacks ont assuré, et chez les Safeties Corey Graham est toujours excellent avec 127 plaquages, 1 sack, 4 passes défendues et 2 INTs ; Baccari Rambo a été plutôt sympathique en remplacement de Williams (surtout en couverture avec 6 passes défendues et 1 INT).

Prenez un bon gâteau qui vous fait vraiment envie, coupez-le en dix… et mettez-en six parts à la poubelle. Félicitations, vous venez de faire une simulation du pass-rush des Bills entre 2014 et 2015. Pour vous donner une idée : des quatre titulaires l’année dernière, le moins « efficace » était Kyle Williams avec 5.5 sacks. Cette année avec la même production il aurait fini… meilleur sackeur ! Mais il n’a pas fait la même production puisqu’il a fini à… un sack. Jerry Hughes ? 5 sacks. Dareus ? 2 sacks. Mario Williams ? 5 sacks.

Je crois qu’il n’y a pas besoin d’en dire plus. Au moins Dareus a eu 13 hurries et s’est rattrapé en étant solide contre le sol (comme Williams), et Hugues a réussi 22 hurries… mais c’était une sacrée catastrophe, avec des problèmes de communication, des pénalités, et des joueurs semblant parfois penser plus à leur déclaration d’impôt qu’à la tactique à appliquer.

Et puisqu’on en est à pointer le doigt, l’unité des Linebackers n’a pas eu la même portée que l’année dernière non plus (mais à moindre mesure). Que ce soit au sol ou en couverture malgré les 3 INTs dont un pick-6, le trio Nigel Bradham – Preston Brown – Manny Lawson a eu du mal pour réussir des actions positives au sol et pour couvrir les Tight Ends et coureurs adverses.

Techniquement, Tyrod Taylor devrait gagner la récompense haut-la-main car il est une signature en Free Agency. Néanmoins, elle va aller à un autre joueur bien plus controversé mais dont l’efficacité a été redoutable : le Guard Richie Incognito. On pense ce qu’on veut du bonhomme et de son passif (et passif il y a), mais une fois positionné comme Left Guard il a été impérial d’un bout à l’autre de la saison, ne ratant aucun snap et étant aussi à l’aise en protection qu’en run block.

Il a d’ailleurs formé un sacré flanc gauche avec le Tackle Cordy Glenn et le Centre Eric Wood ; le succès du jeu au sol vient aussi de là. Le flanc droit a été un peu plus mitigé avec différentes versions qui n’ont pas vraiment fonctionné ; Kraig Urbik et Seantrel Henderson ont toujours des problèmes, alors que John Miller et Jordan Mills n’ont pas été meilleurs.

Il n’y a pas réellement eu de bust à proprement parler à Buffalo cette saison… peut-être quelques petites déceptions par rapport à l’argent dépensé (et cela n’est pas la faute des joueurs mais plus de l’organisation).

LeSean McCoy a gagné 16M$ cette année et il est normal de se dire qu’il aurait dû avoir les portés pour dépasser les 1000 yards. Comme il finit avec une moyenne très respectable de 4.4 yards par course, c’est plus la « faute » de la découverte Karlos Williams. Question de playcall aussi pour le Tight End Charles Clay, qui a touché 13M$ pour finir à 51 réceptions pour 528 yards et 3 TDs, mais comme déjà dit pour Watkins, Buffalo a appelé plus de courses que de passes cette saison. De plus, c’est sa première année chez les Bills, donc passons.

La victoire 22-17 qui éjecte les Jets des playoffs en Week 17. Non seulement Rex Ryan a brisé les rêves de son ancienne équipe, mais cela a permis à Buffalo de finir à l’équilibre et d’aligner deux saisons non-négatives pour la première fois depuis les saisons 1999 et 2000. 1999 se trouve aussi être la dernière saison des Bills en playoffs.

La défaite 34-31 contre Jacksonville à Londres en Week 7. C’est le premier résultat qui a cassé l’alternance victoire-défaite de Buffalo depuis le début de la saison, avec comme par hasard non pas Tyrod Taylor mais E.J. Manuel à sa tête (qui nous a fait une série hallucinante avec un strip-6 et un pick-6 en deux actions consécutives).

La signature du Linebacker IK Enemkpali. Pourquoi étions-nous sûrs que Rex ne passerait pas à côté la signature de celui qui a fracturé la mâchoire de Geno Smith ?

 

Les besoins

 

Il faut solidifier la droite de la ligne offensive, Guard et Tackle. Le départ de Mario Williams pose la question d’un pass-rusher. Linebacker et receveur ne sont pas non plus à écarter.

 

Le futur

 

Domicile : Miami, New England, NY Jets, Cleveland, Pittsburgh, Arizona, San Francisco, Jacksonville.
Extérieur : Miami, New England, NY Jets, Baltimore, Cincinnati, Los Angeles, Seattle, Oakland.
Record cumulé en 2015 : 133-123 (0.520, 10e).

L’AFC North et la NFC West au programme, avec Oakland sur la pente ascendante. Un calendrier corsé pour Buffalo.