NFL Team Honors : Atlanta

500-Falcons

On a cru à un moment que les Falcons avaient parfaitement rebondi après leur mauvaise saison 2014, avec notamment un Head Coach spécialiste de la défense insufflant un nouvel élan dans une escouade justement critiquée. Mais tout s’est délité en même temps : la défense est retombée dans ses travers, l’attaque a décidé de patiner à son tour, et le beau démarrage à 5-1 s’est fini à 8-8. Néanmoins, il ne faut pas minimiser l’amélioration par rapport à l’année dernière, même s’il y a encore des lacunes pour espérer mieux dans le futur.

A lire avec un bruit de foule en fond sonore.

 

ATLANTA FALCONS
2e NFC South ~ 8-8

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

La métamorphose attendue par l’organisation n’était pas venue assez rapidement, et Mike Smith en avait payé les pots cassés. Maintenant, l’équipe se devait de revenir à un niveau plus en adéquation avec ses résultats d’il y a quelques années, et cela passait avant tout par une draft avisée pour rajeunir à tout prix l’effectif, et une Free Agency intelligente. On savait que c’était surtout en défense qu’il y avait besoin d’aide, d’où la draft totalement logique du Linebacker Vic Beasley pour booster un pass-rush anémique, et du Cornerback Jalen Collins pour aider l’arrière-garde. L’escouade avait d’ailleurs vu du changement avec les départs du Defensive Tackle Corey Peters, du Linebacker Sean Weatherspoon, et d’une plâtrée d’arrières avec notamment Robert McClain et Dwight Lowery. On pouvait douter de l’efficacité de la signature du Defensive End Adrian Clayborn, mais celles des Linebackers Justin Durant et Brooks Reed étaient intéressantes. Chez les arrières Desmond Trufant aurait probablement encore pas mal de travail à faire tout seul.

L’attaque n’avait pas besoin d’autant de remaniements, juste d’un peu moins de blessures sur la ligne offensive, et d’un coureur compétent ; c’est pourquoi Steven Jackson et Jacquizz Rodgers avaient été libérés, et Tevin Coleman drafté comme #2 derrière Devonta Freeman au sol. Du côté de la ligne offensive, la fin de saison encourageante était une bonne chose pour espérer une unité plus solide en 2015, en priant pour qu’elle ne se blesse pas. Si cela était le cas, alors même sans le receveur Harry Douglas parti et avec un poste de Tight End loin d’inspirer une énorme confiance entre Levine Toilolo, Tony Moeaki et Jacob Tamme, Matt Ryan serait encore capable de se débrouiller (c’est là où avoir Roddy White et Julio Jones était pratique).

Il fallait absolument que les Falcons montrent des progrès dans les deux lignes pour valider les choix de Thomas Dimitroff, Scott Pioli et le nouveau coach Dan Quinn. Cela amènerait un meilleur jeu de course, une meilleur défense au sol, un meilleur pass-rush, et le retour à un niveau plus acceptable.

 

La saison

 

Philadelphie 26-24, @NY Giants 24-20, @Dallas 39-28, Houston 48-21, Washington 25-19 (OT), @New Orleans 21-31, @Tennessee 10-7, Tampa Bay 20-23 (OT), @San Francisco 16-17, Indianapolis 21-24, Minnesota 10-20, @Tampa Bay 19-23, @Carolina 0-38, @Jacksonville 23-17, Carolina 20-13, New Orleans 17-20.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 104-150-2 (0.410, 32e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 123-133 (0.480, 24e).
Écart entre les deux records : 0.070 (4e).

La division a été bien meilleure cette année (Carolina +7.5, Tampa +4), il n’est donc pas surprenant de voir le record réel des Falcons faire un tel bond. Et cela aurait pu être encore plus spectaculaire si la NFC South n’avait pas affronté sa consoeur d’AFC.

 

La réalité

 

On a cru que Dan Quinn avait réussi à redorer le blason de la défense avec son arrivée : agressive, rapide, capable de mettre la pression sur le Quarterback avec notamment un rookie qui a démarré tambour battant. Et au final… il y a quand même un bon effet sur l’escouade défensive : elle partait de très loin, ayant été une des plus mauvaises l’année dernière, et elle a redressé un peu la barre cette saison. -72 points encaissés, -5 TDs, -50.6 yards par match, -6 big plays, cela reste une bonne progression. Néanmoins, il faut relativiser : c’est également la défense qui a passé le moins de temps sur le terrain, et elle a été bien moins bonne en redzone, toujours aussi inepte pour mettre la pression et moins bonne pour voler des ballons. L’attaque, elle, a marqué moins de points (-42) que l’année dernière avec le meilleur temps de possession de la ligue, ce qui n’est pas bon signe du tout ; une chute drastique de la production de TDs en redzone (-6.6%) et plus de pertes de balle (+7) en sont à l’origine.

Voici les récompenses de la saison :

136 réceptions, 1871 yards, 8 TDs, 93 first downs. Est-il nécessaire d’en dire plus ? On savait déjà que Julio Jones avait un talent ridicule, mais cette année il a été plus gavé qu’une oie en prévision des fêtes de Noël : 204 ciblages (top NFL) pour le #11 qui a été l’homme à tout faire à la réception. Les Falcons ont payé cher pour obtenir « Houlio », mais au moins ils récupèrent leur investissement au niveau de sa production (car cela leur aura fait mal ailleurs, notamment dans le renouvellement de leur défense).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Julio+Jones+Indianapolis+Colts+v+Atlanta+Falcons+NuxFxlKde4Ml.jpgA l’heure où Megatron réfléchit à raccrocher son attirail à destruction de défense, Jones est celui qui se rapproche le plus d’un successeur en NFL ; qui sait, il fera peut-être tomber son record de yards en réception sur une saison.

Honneur aux petits, aux sans-grades, aux oubliés de la NFL moderne : honneur au Fullback. Il est difficile de parler de Patrick DiMarco sans parler de la récompense qui arrive, car elle n’aurait pas été possible sans le travailleur de l’ombre qui a ouvert des brèches continuellement pour son coureur #1. Avec une attaque aérienne qui a été surtout un seul homme (même si DiMarco lui même a été productif avec 2 TDs), l’offensive des Falcons n’aurait pas été loin sans le jeu au sol, et donc sans le travail du Fullback. Ce qui nous amène logiquement à…

Le coureur Devonta Freeman. Le sophomore a patiemment attendu en 2014 derrière Steven Jackson, et dès le début de la saison derrière Tevin Coleman. Puis Coleman s’est blessé, Freeman a pris la balle, et il a décidé qu’elle serait à lui le reste du temps. Véritable révélation au sol, bien aidé par DiMarco et une ligne offensive retrouvée, Freeman a accumulé 264 courses pour 1061 yards et 11 TDs (top NFL).

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Devonta+Freeman+Carolina+Panthers+v+Atlanta+99Iol4NHEGml.jpgEt n’oublions pas sa large contribution à la passe avec 73 réceptions pour 578 yards et 3 TDs, ce qui fait une sacrée année à 14 TDs pour lui ; attention quand même aux drops, 7 c’est un peu trop. S’il peut confirmer dans le futur, les Falcons auront un souci de moins en attaque à régler.

Le nom ne devrait pas vous surprendre : le Cornerback Desmond Trufant a encore une fois fait une année absolument remarquable. Quand on regarde ses 11 passes défendues et 1 INT, cela peut paraître peu, mais c’est parce que les Quarterbacks ont préféré viser de l’autre côté du terrain pour ne pas avoir à affronter Trufant. Et comme nous allons le voir un peu plus loin, la grande nouveauté de 2015, c’est qu’il a ENFIN reçu de l’aide.

L’année dernière, le meilleur sackeur des Falcons avait été Kroy Biermann avec 4.5. Les Falcons ont voulu remédier à cela en draftant l’Outside Linebacker Vic Beasley. La bonne nouvelle, c’est que le premier tour a terminé en tête des sackeurs. La mauvaise, c’est qu’il a fait encore moins bien que Biermann en 2014 avec QUATRE sacks. Il n’est pas étonnant qu’Atlanta termine dernier en sacks (19) et taux de sack réussi par action de passe (3.3%). Beasley a bien démarré la saison, profitant de l’effet de nouveauté, mais il a rapidement été repris par les Coordinateurs Offensifs, surtout sans aucun appui de l’autre côté pour l’aider un peu. Le rookie devra produire plus souvent, plus longtemps, et recevoir un peu d’aide, mais il a eu des débuts prometteurs.

Mention spéciale au Defensive Tackle de sixième tour Grady Jarrett qui s’est montré à son avantage pendant un temps de jeu restreint. On aurait aimé le faire aussi pour l’ancien partenaire de Beasley à Clemson, le coureur de troisième tour Tevin Coleman, car 87 courses pour 392 yards et 1 TD est une bonne participation, mais ses trois fumbles sont rédhibitoires.

Si Julio Jones a été gavé de ballons, c’est principalement parce que, de l’autre côté, c’est un remake de la Chute du Faucon Noir avec Roddy White dans le rôle titre. C’est d’autant plus dur à dire que le joueur est éminemment sympathique et a énormément fait pour Atlanta, mais il a 34 ans et il vient de faire une année indigne de lui : 43 réceptions, 506 yards et 1 TD. Cela ressemble un peu à sa saison 2013, mais il n’avait pas joué tous les matchs (13). Cette année il a joué les 16 rencontres, mais n’a pas eu le même impact, et ses états d’âme ont été apparents. Sa libération n’est donc pas une surprise, même si c’est probablement un peu fort de le nommer en Goat.

Dans l’absolu, il y a bataille entre deux unités : la ligne offensive et les arrières, qui ont été les plus constantes cette saison. Mais la ligne offensive a déjà fait une bonne (demi-)saison l’année dernière alors que l’arrière-garde était surtout Trufant & les 3 Gugus, ce qui avait amené une des pires défenses de la ligue. Le jeu des Defensive Backs cette saison a été une belle surprise, et c’est pourquoi ils gagnent la récompense.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Desmond+Trufant+Atlanta+Falcons+v+New+Orleans+fe03M0hcIHOl.jpgBien entendu le meilleur défenseur a une énorme part dans cela, et on ne va pas non plus dire que les Falcons ont une arrière-garde redoutable, mais il y a eu du mieux à tous les niveaux : moins de yards encaissés, de TDs encaissés et surtout 10 big plays de moins par rapport à 2014 (les interceptions ont été maintenues au même niveau avec 14, autre bon point). Robert Alford a été logiquement bien plus testé que Trufant et ne s’en est pas trop mal sorti avec 15 passes défendues et 2 INTs. Le Safety Ricardo Allen a réussi 3 INTs tout en étant actif au plaquage, et si William Moore n’a pas été au mieux, Kemal Ishmael l’a bien supplanté. Il ne faut également pas oublier que l’unité a dû faire sans pass-rush devant pour les aider un peu.

C’est difficile de nommer les cibles de passe quand il y a Julio Jones parmi eux, et les Linebackers pourraient aussi bien remporter la récompense… mais il va falloir également parler de Matt Ryan. A part Jones, et comme indiqué avec Roddy White, aucune performance n’a vraiment été solide de la part des receveurs et des Tight Ends : White décline, Leonard Hankerson a fait quelques apparitions (26r/327y/3TD) mais sans plus alors que Jacob Tamme et Levine Toilolo ne sont pas assez percutants (surtout en redzone – 1 TD à eux deux).

Tout cela explique pourquoi le jeu de passe a scoré 7 TDs de moins qu’en 2014, et surtout pourquoi Matt Ryan a eu une année un peu décevante. Pourtant il a eu l’aide d’une bonne ligne offensive qui a continué sur le chemin entrevu la saison précédente (un taux de sack par action de passe de 4.9%, 8e), et il finit certes avec 66.3% et 4591 yards (7.5 par passe tentée)… mais 21 TDs et 16 INTs sont des totaux auxquels il ne nous a pas habitués. Et quelques-unes de ces INTs sont arrivés à des moments cruciaux dans des matchs finalement perdus ; il force bien trop la balle à Houlio actuellement.

Puisque l’on parlait justement de la ligne offensive, nous allons enfin pouvoir en dire un mot avec une des bonnes acquisitions de la Free Agency : les Guards Andy Levitre et Chris Chester. Chester est venu apporter une stabilité au poste de Right Guard aux côtés d’un Ryan Schraeder qui continue d’exceller pour un non-drafté. A gauche, Levitre en a fait de même pour épauler le Left Tackle Jake Matthews qui lui aussi s’est fermement installé dans son rôle. Le seul souci est au poste de Centre où la décision de faire jouer Mike Person est assez incompréhensible, mais pour le reste l’unité a été d’une belle solidité.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Matt+Ryan+Minnesota+Vikings+v+Atlanta+Falcons+m8GZHfRzyRal.jpgMention spéciale au Defensive End Adrian Clayborn, qui n’a jamais vraiment réussi à s’imposer à Tampa. A Atlanta il a apporté une bonne aide dans la ligne défensive (avec notamment 3 sacks), même s’il faut que l’unité joue bien mieux au sol. Paul Soliai et surtout Jonathan Babineaux (1.5 sack, 1 fumble forcé, 2 passes défendues et 1 INT) ont fait une bonne saison mais ils sont un peu esseulés.

On parlait des Linebackers comme potentielle pire unité de l’année, ce n’est pas étonnant vu que tous ceux récupérés en Free Agency reçoivent une récompense collective. Que ce soit Justin Durant (qui n’aura duré qu’un an à 4.5M$), le fantôme de Brooks Reed (6.9M$ pour 350 snaps), ou Philip Wheeler toujours très limite, tout cela n’aura pas été concluant du tout. O’Brien Schofield s’en tire tout juste avec une bonne production au sol et 2 sacks + 11 hurries, mais dans l’ensemble, avec les sommes dépensées, cela n’a pas été suffisant autour d’un Paul Worrilow qui fait toujours ce qu’il peut.

La victoire 20-13 contre Carolina en Week 16. Cette victoire a réuni tout ce que les Falcons ont fait de mieux cette saison : une attaque qui a réussi les big plays nécessaires (merci Houlio !), une défense qui a joué comme une morte de faim avec un Beasley décisif et qui n’a rien lâché malgré les quelques ratés des deux autres escouades. Voilà le genre de matchs vers lequel l’équipe doit tendre en 2016. Et si possible, pas…

La défaite 38-0 contre Carolina en Week 14. Le match aller a été tout le contraire, avec une attaque anémique et une défense qui ne pouvait rien faire pour empêcher une sixième défaite d’affilée qui a définitivement mis le début de saison dans le rétroviseur.

La libération de Joe Hawley pour le remplacer par Mike Person. A l’époque on avait déjà du mal à comprendre pourquoi se séparer d’un Centre qui a été bon (et qui est parti faire une belle saison à Tampa) pour un ancien backup Guard reconverti qui en était à sa cinquième équipe en cinq ans sans avoir pris aucun snap digne de ce nom au poste. Sans surprise, à la fin de l’année on se pose toujours la question.

 

Les besoins

 

Les Falcons ont besoin d’un Centre plus constant, d’un Linebacker pour booster le coeur de la défense et – surprise ! – d’un pass-rusher (oui encore un). Il va également falloir ajouter une cible de passe potable aux côtés de Houlio, que ce soit un receveur ou un TE.

 

Le futur

 

Domicile : Carolina, New Orleans, Tampa Bay, Arizona, San Francisco, Kansas City, San Diego, Green Bay.
Extérieur : Carolina, New Orleans, Tampa Bay, Los Angeles, Seattle, Denver, Oakland, Philadelphie.
Record cumulé en 2015 : 142-114 (0.555, 1e).

Félicitations les Falcons ! Vous êtes à égalité avec les 49ers pour le pire calendrier projeté de l’année prochaine. Sans surprise, puisque la NFC West et la NFC South vont se rencontrer.