Fiche Légende : Cortez Kennedy

#96, 99 – Defensive Tackle

 

CortezKennedy

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Cortez Kennedy
Date de Naissance 23 Août 1968
Lieu de Naissance Osceola, Arkansas
Date de Décès 23 Mai 2017
Lieu de Décès Orlando, Floride
CARRIÈRE
Lycée Rivercrest High School, Wilson, Arkansas
Université Miami
Draft 1er tour de 1990 (#3)
Equipes Seattle Seahawks (1990-2000)
Statistiques 11 saisons
167 matchs – 153 comme titulaire
668 plaquages / 58 sacks
11 fumbles forcés
3 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1991-1996, 1998, 1999)
All-Pro 5 (1991-1994, 1996)
Performances notables
Récompenses 1992 Defensive Player Of The Year
Membre de l’équipe NFL des années 1990
Membre du Seahawks Ring Of Honor
Numéro #96 retiré chez les Seahawks
Hall Of Fame Classe de 2012

 

Biographie

 

Quand Cortez Kennedy était plus jeune, il avait comme tâche ménagère de tailler le gazon. Et si c’était mal fait, son (beau)-père le forçait à recommencer à cinq heures du matin le lendemain, dans le noir. En deuxième année de lycée, sa mère l’a forcé à arrêter le football pour se concentrer sur ses études car il avait de trop mauvaises notes. Pendant ce temps, le lycée est allée en finale de l’état, et lors du déplacement elle a envoyé une carte postale à son fils lui disant : « je voudrais que tu sois là ». Quand son grand ami Jerome Brown a appris que Kennedy était voté comme « alternatif » au Pro-Bowl en 1991, le joueur des Eagles lui a dit qu’il ne le méritait pas, parce qu’il n’avait pas été voté comme titulaire. Tout au long de sa vie, le même message : ne jamais se contenter de raccourcis. Un message qu’il a utilisé pour bâtir une carrière de Hall Of Famer.

Cortez Kennedy naît dans la ville d’Osceola, dans l’Arkansas, mais la famille déménage assez rapidement un peu plus au sud de l’état, à Wilson. Il n’y a vraiment pas grand-chose à faire dans cette petite ville rurale où la production de coton est la principale activité. C’est à tel point que les enfants se lancent des cailloux pour s’amuser, et jouent au football. Le jeune Cortez est ainsi rapidement acclimaté au sport, et lorsqu’il intègre le lycée de Rivercrest, il rejoint l’équipe scolaire. Mais ses notes sont décevantes, ce qui le limite dans ses choix d’avenir, et ce même s’il se distingue sur le terrain : son ambition est de suivre son beau-père dans la construction ou de finir dans la police de l’état. C’est à ce moment que sa mère décide de l’enlever de l’équipe pour le concentrer sur son travail. Comme il s’améliore, elle accepte qu’il retourne jouer au football : lors de son année de senior il aide son équipe à terminer invaincue et à gagner le titre de l’état.

Il ne reçoit pas beaucoup de bourses : seulement une du Northwest Mississippi Community College. Kennedy le rejoint, habite chez un cousin et prend un petit boulot : livreur de pizzas. Cela effraie son coach de l’équipe de football car Kennedy a déjà des problèmes de poids, et il promet au jeune homme que s’il touche à une seule part de pizza, il est viré de l’équipe. Kennedy tient parole et, quelques semaines plus tard, il apparaît en forme, ce qui lui permet de faire des étincelles sur le gridiron. C’est à tel point qu’un ancien natif de l’Arkansas et assistant à l’Université de Miami, venu regarder les Offensive Lineman, découvre Kennedy ; cela provoque son transfert chez les célèbres Hurricanes.

CortezKennedyMiamiDès son arrivée, le joueur comprend qu’il est dans un autre univers : les entraînements sont très exigeants et la compétition est partout. Il continue d’avoir des problèmes de poids, ce qui force un des coachs, Randy Shannon, à dormir chez lui pendant les camps d’entraînement pour lui faire perdre de la masse. Cela fonctionne : avec un autre Defensive Lineman qui fera des vagues en NFL, Russell Maryland, Cortez Kennedy forme une ligne défensive redoutable qui aide l’Université de Miami à remporter le titre en 1989 ; le senior est récompensé en étant voté All-American, réussissant à faire oublier un autre illustre Defensive Lineman de Miami qui deviendra un ami proche, l’Eagle Jerome Brown.

Il va sans dire que les performances de Kennedy dans une Université réputée comme celle de Miami le placent dans le viseur des équipes NFL à la draft 1990. Il n’a pas à attendre longtemps pour être sélectionné : les Seahawks le prennent avec le troisième choix. A cette période, Seattle est une franchise qui traîne autour de la moyenne et arrive parfois à se qualifier en playoffs, mais malheureusement pour Kennedy son arrivée va coïncider avec une dégringolade. Il participe à tous les matchs en tant que Defensive Tackle pendant sa saison de rookie, mais il se fait reprendre par le coach Chuck Knox à cause, à nouveau, de son surpoids. Il rectifie le tir et gagne ses galons de titulaire en 1991 ; bien que l’équipe des Seahawks ne soit pas vraiment remarquable, la rapidité de son premier pas et la force de son impact sont immédiatement reconnues : il réussit six sacks, gagnant un double vote Pro-Bowl et All-Pro.

Quelques semaines avant le début de la saison 1992, Kennedy est frappé par la tragique disparition de son grand ami Jerome Brown, mort dans un accident de voiture. Il décide de changer son numéro #96 en #99 en sa mémoire seulement pendant l’année 1992, et, coïncidence ou non, c’est là qu’il réussit sa meilleure performance : il ridiculise la majorité des Offensive Linemen mis devant lui, même en prise à deux, et accumule 14 sacks ; c’est le deuxième meilleur total à l’époque pour un joueur exclusivement Defensive Tackle. En rajoutant ses quatre fumbles forcés et ses 28 plaquages à perte, cela lui permet d’obtenir le prestigieux titre de Defensive Player Of The Year… tout ça alors que les Seahawks postent une saison catastrophique à 2-14 ! Et pourtant, Kennedy garde sa bonne humeur et ne fait aucune vague, alors que d’autres auraient déjà utilisé ce genre de reconnaissance pour aller voir ailleurs.

CortezKennedySackKennedy est de nouveau le meilleur joueur de l’équipe alors qu’elle tente un redressement sous Tom Flores ; le Defensive Tackle continue de briller même s’il ne dépasse plus 10 sacks sur une saison, car son impact est bien plus grand que cela : il double à chaque fois votes All-Pro et Pro-Bowl en 1993 et 1994. Sa domination continue sous l’égide du Coach Dennis Erickson, mais la saison 1997 est brutalement interrompue par une blessure à la cheville ; c’est la première fois depuis 1990 qu’il rate un match. Erickson finit par partir en 1998, laissant la place à Mike Holmgren qui va enfin réussir à amener Kennedy en playoffs en 1999 ; le joueur s’est encore fait remarquer en rajoutant une corde à son arc avec deux interceptions. Malheureusement il connaît une deuxième tragédie personnelle en perdant son agent et confident Paul Fraley dans un accident d’avion.

Cortez Kennedy fait une dernière saison en 2000 puis décide de prendre sa retraite, après 11 années de bons et loyaux services à une franchise qui ne l’a pas toujours mérité par ses résultats. Reconnu comme un des Defensive Tackles les plus dominateurs, il part avec 866 plaquages, 58 sacks, trois interceptions, huit Pro-Bowls et cinq votes All-Pro ; sans surprise il est nommé dans l’équipe NFL de la décennie 1990, et il reçoit divers honneurs des Seahawks avec entre autres le retrait de son numéro. Néanmoins, vu le manque de reconnaissance du poste, il devra attendre 2012 avant d’être intronisé au Hall Of Fame.

Cortez Kennedy, Donna Shalala, Randy Shannon
Randy Shannon et Cortez Kennedy

Entre temps, Cortez Kennedy est devenu un homme occupé. Il est retourné à l’Université de Miami pour terminer ses études (et prendre une petite photo de promo avec son coach personnel de l’époque, Randy Shannon). Il est devenu conseiller de la ligne défensive des Saints de New Orleans (avec une bague de champion 2009 pour le prouver) ; une fois en retraite il a appelé son ancien vice-président à Seattle, Mickey Loomis, devenu General Manager des Saints, pour savoir s’il pouvait aider. Car malgré sa férocité sur le terrain, Cortez Kennedy a toujours été un homme charmant et attachant en dehors.

Et de plus, un homme plutôt habile dans ses prédictions : pendant son speech d’intronisation au Hall Of Fame en 2012, il a prédit que son partenaire Walter Jones serait à sa place dans un an ou deux. L’Offensive Tackle a été admis à Canton… en 2014.

Ayant un sourire communicatif et un rire unique malgré les disparitions brutales de proches qui ont jalonné sa vie, Kennedy va malheureusement perpétuer cette funeste tradition : il décède le 23 mai 2017 à l’âge de 48 ans.