Fiche Franchise : Las Vegas Raiders

500-Raiders

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1960
Division AFC West
Stade Allegiant Stadium
Propriétaire Mark Davis
Président Marc Badain
Manager Général Tom Telesco
Head Coach Antonio Pierce
Titres 3 Super Bowls (1976, 1980, 1983)
Site Internet http://www.raiders.com/

 

Introduction

 

Les Raiders sont basés à Las Vegas, dans l’état du Nevada. Ils sont nés en AFL, la ligue concurrente de la NFL, mais sont arrivés après toutes les autres franchises pour pallier la défection des Minnesota Vikings, partis en NFL. La franchise était dans la Western Division en AFL et lors de la fusion entre les deux ligues, elle est venue dans l’AFC West.

Les Raiders ont connu plusieurs périodes de succès, et sont parvenus à accéder à quatre Super Bowls (1976, 1980, 1983, 2002) pour trois victoires.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Raiders utilisent les couleurs noir et gris.

  • Tenue couleur : maillot noir – numéro gris – pantalon gris – socks noir.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro noir – pantalon gris – socks noir.

Les Raiders n’ont pas de mascotte officielle. Ils possèdent cependant une zone du public avec un groupe de fans déguisés, le « Black Hole », probablement la partie de tribune la plus déjantée de toute la ligue.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1980 – Jim Otto
1981 – George Blanda
1984 – Willie Brown
1987 – Gene Upshaw
1988 – Fred Biletnikoff
1989 – Art Shell
1990 – Ted Hendricks
1992 – Al Davis (Propriétaire, General Manager & Coach)
1997 – Mike Haynes
2000 – Howie Long
2002 – Dave Casper
2003 – Marcus Allen
2006 – John Madden (Coach)
2014 – Ray Guy
2015 – Tim Brown
2016 – Ken Stabler
2021 – Charles Woodson, Tom Flores
2022 – Cliff Branch

 

Numéros retirés

 

Aucun. Les Raiders ne retirent pas de numéro.

 

Stade

 

https://static.clubs.nfl.com/image/private/t_editorial_landscape_12_desktop/raiders/drllv1iuqinjfvqrjb2j

Les Las Vegas Raiders jouent à l’Allegiant Stadium.
Il sera inauguré en Juillet 2020.
Il contient 65000 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Les Raiders, franchise surprise de l’AFL (1959-1962)
  2. Arrivée d’Al Davis et début du succès (1963-1968)
  3. Oakland contre les monstres de l’AFC (1969-1975)
  4. Madden hisse Oakland sur le toit de la NFL (1976-1978)
  5. Tom Flores et deux nouveaux Super Bowls (1979-1981)
  6. L’arrivée à Los Angeles (1982-1985)
  7. La guerre Allen-Davis (1986-1994)
  8. Retour à Oakland et arrivée de Jon Gruden (1995-2001)
  9. La vengeance de Gruden et le début du déclin (2002-2006)
  10. Cherche Quarterback désespérément (2007-2013)
  11. Derek Carr et le retour de Gruden (2014-2019)
  12. Nevada nous voilà (2020-2023)

 

Les Raiders, franchise surprise de l’AFL (1959-1962)

 

En août 1959, un projet de ligue concurrente de la NFL est monté par plusieurs personnes ayant essuyé des refus de la grande ligue d’obtenir une franchise. L’American Football League (AFL) doit démarrer en 1960 et contenir huit équipes : Boston, Buffalo, Dallas, Denver, Houston, Los Angeles, Minnesota et New York. Mais quelques mois avant la toute première draft de 1959, les propriétaires de Minnesota sont débauchés par la NFL, et l’AFL se retrouve avec seulement sept participants. Les fondateurs cherchent une huitième ville pour implanter une équipe, et le nom d’Atlanta revient souvent dans la discussion. Mais le propriétaire des Chargers, Barron Hilton, exige la création d’une seconde équipe sur la côte ouest, sinon il retire son équipe de Los Angeles. Il faut savoir que la côte ouest a toujours eu un peu de jalousie par rapport à la côte est et Hilton veut développer la ligue de ce côté-ci des États-Unis.

Finalement, le choix se porte sur la ville d’Oakland, même si cette dernière n’a pas souhaité d’équipe, n’a pas de stade prévu pour le football et ne se trouve qu’à quelques kilomètres de San Francisco qui abrite les 49ers en NFL. Mais sous la pression de Hilton, l’AFL finit par accorder la dernière franchise à Oakland le 30 janvier 1960. C’est le début d’un branle-bas de combat dans la ville qui doit monter une équipe et trouver un stade dans lequel jouer à quelques mois seulement du début de la saison.

Raiders-ErdelatzSoda
Erdelatz et Soda

Plusieurs personnes publiques se regroupent alors pour former le comité de propriétaires de la nouvelle franchise, avec à sa tête un promoteur immobilier local, Y. Charles Soda, surnommé « Chet ». Un concours est lancé pour nommer l’équipe, et le terme « Señors » est choisi, mais les moqueries surgissent rapidement et comme Chet Soda a l’habitude d’appeler ses partenaires de cette façon, on soupçonne que le concours est truqué. Les propriétaires décident d’abandonner ce nom et de se reporter sur un autre choix : « Raiders ».

Il reste le problème du stade et du coach. L’Université de Californie refuse que les Raiders jouent chez elle à Berkeley, et l’équipe doit se retrancher sur le Kezar Stadium de San Francisco. Pour le coach, c’est l’ancien Head Coach de Navy, Eddie Erdelatz qui prend les rênes. Enfin il y a la question des joueurs, et avec aussi peu de temps pour se préparer les Raiders commencent avec une équipe assez médiocre, à part le futur Hall Of Famer Quarterback Tom Flores ou le futur Hall Of Famer Centre Jim Otto qui a la particularité de jouer avec le numéro 00.

Les débuts des Raiders en AFL se font dans l’instabilité totale que ce soit les joueurs, le coach, le stade ou les finances. La saison 1960 se termine sur un 6-8 et les finances sont dans le rouge, la franchise ayant perdu 500.000 dollars ; elle doit recevoir un prêt de 400.000 dollars de la part de Ralph Wilson, le propriétaire des Bills, pour survivre. Les deux années suivantes, l’équipe plonge complètement avec des records de 2-12 et 1-13.

Au niveau du stade, les Raiders jouent la majorité de la saison 1960 au Kezar, la saison 1961 à Candlestick Park (l’autre stade de football de San Francisco), et enfin la saison 1962 dans un stade d’Oakland, le Frank Youell Stadium, qui leur permet d’attendre la construction de l’Oakland-Alameda County Coliseum.

Raiders-JimOtto
Jim Otto

Au niveau des Head Coachs, Erdelatz est renvoyé après les deux premiers matchs de 1961 dans lesquels les Raiders prennent 55-0 par Houston et 44-0 par San Diego. Il est remplacé par Marty Feldman qui dure jusqu’au cinquième match de 1962 où il est supplanté par Red Conkright qui va finir la saison.

1962 se termine donc avec une franchise des Raiders au plus bas, des problèmes d’argent, un nombre de spectateurs trop faible et tout cela sans avoir demandé grand-chose au départ. Soda est d’ailleurs parti après la première saison, et c’est le conseiller municipal Wayne Valley qui est le leader des propriétaires. Il décide qu’il faut faire venir quelqu’un qui s’y connaît en football pour redresser la franchise au niveau du terrain ; si le terrain va, le reste devrait arriver.

Non seulement il a raison, mais il choisit la personne adéquate pour le job : le coach des receveurs des Chargers de San Diego sous les ordres du génial Head Coach Sid Gillman.

 

Arrivée d’Al Davis et début du succès (1963-1968)

 

Raiders-AlDavisC’est en 1963 qu’Allen « Al » Davis arrive dans la franchise des Raiders comme General Manager et Head Coach. Il n’a que 33 ans, ce qui en fait le plus jeune aux deux postes de l’histoire. Dès son arrivée, Davis créé le logo de l’équipe, la fameuse tête de pirate sur bouclier noir. Il change donc également les couleurs du club : il garde le noir et le blanc mais il enlève l’or et le remplace par du gris pour coller un peu plus à l’esprit Raider ; il crée ainsi le surnom des Silver & Black (argent & noir).

Il regarde ensuite l’équipe qu’il a, et il voit qu’elle possède quelques talents qui peuvent la mener plus loin qu’elle n’a été : le coureur Clem Daniels, le receveur Art Powell, le Guard Wayne Hawkins, le Linebacker Archie Matsos ou le Defensive Back Fred Williamson. Les Raiders se heurtent cependant au problème de la draft AFL qui cible les mêmes joueurs universitaires que la draft NFL : le Quarterback Roman Gabriel par exemple leur préfère les Rams de Los Angeles. Les Raiders font également une erreur en draftant puis laissant partir pour San Diego le futur Hall Of Famer receveur Lance Alworth.

Néanmoins, Davis est persuadé que s’il installe le même genre d’attaque que Gillman chez les Chargers, le mélange de jeu aérien avec Flores et de courses avec Daniels peut marcher. Sa tentative se révèle fructueuse et la moribonde équipe des Raiders poste un record de 10-4 derrière les 1099 yards de Daniels et la saison à 2101 yards – 20 touchdowns de Flores. Malheureusement ce n’est pas suffisant pour jouer la finale AFL car les Chargers finissent devant eux dans la Western Division ; Davis remporte quand même le titre de Coach Of The Year.

A la draft 1964, les Raiders sélectionnent le Linebacker Dan Conners et le futur Hall Of Famer Defensive Back Mel Renfro, mais ce dernier leur échappe pour aller jouer aux Colts de la NFL. Oakland signe le Defensive End Ben Davidson mais l’équipe va rater une marche (Flores notamment) en commençant la saison 0-5 pour finir 5-7-2. A la draft 1965, cette fois Davis trouve son futur Hall Of Famer, le receveur Fred Biletnikoff, et tout en rajoutant le Defensive Back Kent McCloughlan et le Guard Harry Schuh, l’élan de la fin 1964 se poursuit avec une saison à 8-5-1, ce qui situe Oakland de nouveau en deuxième place de la Western Division.

C’est la dernière année que les Raiders jouent au Frank Youell Stadium, et c’est également la dernière année qu’Al Davis occupe le double poste de General Manager et Head Coach. Il est appelé à de plus hautes destinées : devenir le commissioner de l’AFL, et il est remplacé par John Rauch.

L’absence de Davis va être très courte. Une fois au poste de commissioner, il commence une campagne de recrutement agressive pour attirer les meilleurs joueurs NFL en AFL. Ce qu’il ne sait pas, c’est que certains propriétaires des deux ligues se sont déjà rencontrés car ils comprennent que la guerre que la NFL et l’AFL se livrent va les couler toutes les deux à cause de la surenchère financière. Deux mois après l’accession de Davis, la fusion des deux ligues est annoncée pour 1970, avec l’instigation de la finale entre les deux champions, le futur Super Bowl. Davis s’étrangle quand il découvre les stipulations de la fusion, notamment les contributions demandées aux franchises AFL, et il est farouchement contre l’idée, persuadé que l’AFL peut devenir supérieure si elle reste indépendante. Il ne peut cependant pas arrêter le mouvement, et il finit par démissionner le 25 juillet 1966, trois mois seulement après son arrivée.

Raiders-WillieBrown
Willie Brown

Davis revient alors aux Raiders aux côtés des deux propriétaires, Valley et Ed McGah. Il arrive au bon moment pour voir l’équipe qu’il a montée et coachée coller à ses deux fameux préceptes : Commitment To Excellence et Just Win, Baby. Les Raiders ont rajouté entre temps le Defensive Tackle Tom Keating des Bills et réitèrent leur saison précédente avec le même record, 8-5-1, prouvant que l’équipe est stable et peut viser plus haut dans son tout nouveau stade, l’Oakland-Alameda County Coliseum. Pour cela, elle touche le jackpot en 1967 en draftant le futur Hall Of Famer Guard Gene Upshaw et en signant deux autres futurs Hall Of Famers : le Defensive Back Willie Brown et le Quarterback-Kicker George Blanda.

Les touches finales sont apportées avec la signature du receveur Wesley Wells pour seconder Biletnikoff et avec l’échange de Flores pour le Quarterback des Bills Daryle Lamonica. Les Raiders sont parés pour aller à la conquête de l’AFL, et ils pillent la ligue en 1967 avec un record de 13-1 : Lamonica gagne le titre d’AFL Player Of The Year avec 3228 yards et 30 touchdowns (des chiffres astronomiques pour les années 1960). Si les pontes de l’AFL et de la NFL tiennent tant que cela à leur Super Bowl, Davis compte bien aller le gagner. La finale AFL est une démonstration des Silver & Black qui étrillent les Oilers 40-7.

Super Bowl II se déroule à Miami et voit s’affronter les Raiders, champions de l’AFL, et les Green Bay Packers, champions de la NFL et vainqueurs du premier Super Bowl. Les Raiders veulent montrer de quoi ils sont capables, mais ils sont rapidement étouffés par des Packers motivés car ils se doutent fortement qu’ils jouent le dernier match de leur légendaire coach Vince Lombardi. Oakland n’existe pas vraiment, mené 16-7 à la mi-temps, et la franchise californienne s’incline finalement 33-14.

GeneUpshawArtShell
Upshaw et Shell

Patiemment, elle repart au travail, et la draft suivante est un énorme succès en devenir : elle sélectionne deux futurs Hall Of Famers avec le Quarterback Ken « Snake » Stabler et le Tackle Art Shell ; la ligne offensive est une des meilleures des deux ligues avec Shell, Otto, Schuh et Upshaw. Mais ce n’est pas tout, car la franchise rajoute aussi le brutal Defensive Back George Atkinson en défense. Le jeu de course est mené par le trio Daniels-Hewritt Dixon-Pete Banaszak alors que Lamonica, Biletnikoff et Wells passent par les airs. La défense frappe tout ce qui bouge et les Raiders terminent 12-2 sans trop de soucis ; ils remportent même le fameux Heidi Game avec deux touchdowns en une minute.

Oakland atteint le Divisional Round, qui est une nouvelle promenade de santé 41-6 contre les Chiefs, et se retrouvent en finale AFL contre les Jets de New York. Les Silver & Black sont derrière pendant la majorité du match, mais ils montent un comeback au quatrième quart-temps et mènent 23-20. Malheureusement les Jets marquent un touchdown et Lamonica se fait intercepter juste derrière, signant la fin des espoirs de Super Bowl. A la fin de la saison, Rauch décide de démissionner de son poste de Head Coach, et il laisse la place à son jeune assistant de 33 ans, le coach des Linebackers et futur Hall Of Famer John Madden.

 

Oakland contre les monstres de l’AFC (1969-1975)

 

Madden hérite d’une équipe bien construite qui drafte le Guard George Buehler et qui domine de nouveau l’AFL pour la dernière année de la ligue en 1969. Le record final est de 12-1-1, et en Divisional Round Oakland affronte les Oilers de Houston ; ces derniers se prennent une nouvelle rouste 56-7. La finale AFL oppose Oakland à leurs ennemis jurés, les Chiefs de Kansas City. Les Chiefs sont au-dessus et étouffent l’attaque des Raiders pour l’emporter 17-7 dans le dernier match de l’AFL.

Raiders-JohnMaddenLa fusion a lieu en 1970, et les Raiders arrivent dans l’AFC West avec trois autres anciennes équipes de l’AFL : les Broncos de Denver, les Chargers de San Diego et les ennemis jurés Chiefs, ce qui promet encore des matchs heurtés. La draft amène le Tight End Raymond Chester ainsi que le Linebacker Gerald Irons et Oakland ne pâtit pas trop du mélange avec la NFL en postant un record de 8-4-2 en tête de la division. Au Divisional Round les Raiders rencontrent les Dolphins de Miami et l’emportent 21-14, mais ils sont battus par les futurs champions Colts en finale AFC 27-17.

Si 1971 est une mauvaise année sur le plan comptable (un record de 8-4-2 qui sort Oakland des playoffs), l’équipe prépare l’avenir avec la draft du Defensive Back Jack Tatum, du Linebacker Phil Villapiano et du coureur Clarence Davis. Tatum notamment va venir amplifier la nature brutale d’une défense qui n’a aucune pitié pour son adversaire, collant parfaitement avec l’image de pirate du club.

En 1972, les Raiders draftent le futur Hall Of Famer receveur Cliff Branch et l’équipe relève la tête, finissant avec un record de 10-3-1 pour remporter leur cinquième titre de division en six ans. Oakland se qualifie pour le Divisional Round et y retrouve une autre équipe à la défense brutale sur la pente ascendante, les Steelers de Pittsburgh, pour un match qui va rester dans les annales comme le match de l’Immaculate Reception. Oakland mène 7-6 à quelques secondes de la fin, mais les Steelers marquent un touchdown très controversé quand une passe du Quarterback Terry Bradshaw vers Frenchy Fuqua arrive en même temps que Tatum ; le choc envoie le ballon en arrière sur Franco Harris qui l’attrape et court jusqu’à la zone d’en-but. La règle de l’époque stipule que deux joueurs offensifs (hors Quarterback) ne peuvent pas toucher la balle successivement sans qu’un défenseur ne le fasse entre-temps, mais l’arbitre valide le touchdown ; même les ralentis ne délivrent aucune vérité nette. Cependant, pour Al Davis, il est clair que c’est une « punition » à retardement pour son opposition à la fusion des ligues.

STABLER BILETNIKOFF
Fred Biletnikoff et Ken Stabler

Se sentant floués, les Raiders repartent en campagne en 1973 en titularisant « Snake » Stabler à la place de Lamonica. Ils créent la surprise à la draft en osant dépenser leur premier tour sur… un Punter, Ray Guy ! Cette décision semble absurde au premier abord, mais tout le monde va vite se rendre compte de la qualité du joueur qui va devenir tout simplement le meilleur Punter de l’histoire et un futur Hall Of Famer. La transition entre Lamonica et Stabler se fait avec quelques difficultés au début mais Oakland poste un record de 9-4-1 qui donne un nouveau titre de division. Les Raiders pourraient sans doute dominer aussi la conférence s’il n’y avait pas en même temps les Steelers de Pittsburgh et les Dolphins de Miami. Oakland prend sa revanche en battant Pittsburgh au Divisional Round 33-14, mais ils tombent contre Miami 27-10 en finale AFC.

1974 va être le miroir de 1973. Les Raiders, qui ont drafté le futur Hall Of Famer Tight End Dave Casper et le coureur Mark Van Eeghen, remportent encore très aisément leur division avec un record de 12-2 ; Stabler fait une démonstration au poste de Quarterback qui lui vaut les titres de MVP et Offensive Player Of The Year. Cependant les deux monstres de l’AFC se dressent de nouveau sur la route d’Oakland en playoffs, à commencer par les Dolphins. La rencontre va devenir célèbre grâce au fameux Sea Of Hands : menés 26-21 à 24 secondes de la fin, Oakland est sur les huit yards de Miami, et Stabler, au milieu d’un sack, envoie une passe flottante dans l’en-but attrapée par Clarence Davis au milieu de trois défenseurs. Malheureusement, cette victoire miraculeuse 28-26 sera vaine car les Raiders tombent contre les Steelers en finale AFC 24-13.

Raiders-TedHendricksSans Pittsburgh et Miami, Oakland serait déjà à plus d’un Super Bowl joué. C’est sur ce constat amer que Jim Otto, Raider de la première heure, prend sa retraite après 15 ans de bons et loyaux services, sans avoir jamais raté un match (210). Et ce constat va encore se vérifier en 1975 : malgré la signature du futur Hall Of Famer Linebacker Ted « Mad Stork » Hendricks, un record de 11-3, un nouveau titre de division et une nouvelle victoire en Divisional Round contre les Bengals de Cincinnati 31-28, Oakland bute en finale AFC contre les Steelers 16-10.

Cette situation commence à faire craindre le pire dans l’organisation et chez les fans : si Oakland doit attendre que les Steelers tombent avec l’âge, ils risquent exactement la même chose et leur superbe équipe ne gagnera jamais le titre. Et en parlant d’âge, cela commence déjà par la retraite du vénérable George Blanda, qui se retire à 48 ans après avoir scoré un Field Goal dans la défaite contre Pittsburgh.

 

Madden hisse Oakland sur le toit de la NFL (1976-1978)

 

En 1976, Wayne Valley se retire et revend ses parts à Al Davis qui devient le seul propriétaire de la franchise. Les Raiders décident de hausser le ton d’entrée : lors du match d’ouverture entre Oakland et Pittsburgh, Atkinson délivre un coup vicieux par derrière sur le casque du receveur Lynn Swann qui met le joueur des Steelers out pour deux semaines. Ce geste est vertement critiqué par le coach de Pittsburgh Chuck Noll qui traite Atkinson de criminel ; l’affaire se retrouve même devant les tribunaux, et la haine entre les deux équipes est à un tel point que le commissioner Pete Rozelle envoie une lettre aux deux équipes pour leur dire d’arrêter de donner une image déplorable du sport. Cela n’empêche pas Oakland de terminer de nouveau en tête de sa division avec un record de 13-1.

Les Raiders affrontent les surprenants Patriots en Divisional Round, la seule équipe à les avoir battus en saison régulière, et assez sèchement de plus (48-17). Oakland semble encore avoir du mal contre New England, étant mené 21-17 vers la fin du match, mais les californiens vont recevoir un coup de pouce : l’arbitre siffle une brutalité de « Sugar Bear » Hamilton sur Stabler, une décision controversée car à l’époque ce genre de contact n’est pas sifflé s’il a lieu en même temps que la passe ; cela permet au drive des Raiders de continuer et ils l’emportent finalement 24-21. La finale de conférence est le choc attendu entre Pittsburgh et Oakland, mais cette fois les événements vont dans le sens des Silver & Black : les blessures affaiblissent les Steelers, et Oakland prend sa revanche 24-7 pour retourner à la grande finale !

Super Bowl XI se joue à Pasadena, et les Raiders sont opposés aux Vikings du Minnesota qui sont revanchards, car ils ont déjà perdu trois Super Bowls. Le match démarre mal pour Oakland qui rate un Field Goal puis voit un punt de Ray Guy contré et récupéré par Minnesota à trois yards de l’en-but des Raiders. Heureusement pour les californiens, Minnesota rend la balle juste derrière sur un fumble, et Oakland en profite pour scorer sur trois drives consécutifs, menant 16-0 à la pause. Les Raiders maîtrisent le reste du match pour l’emporter 32-14, et Fred Biletnikoff est nommé MVP du Super Bowl avec quatre réceptions et 79 yards ; et ce même si Clarence Davis l’aurait également mérité avec 16 courses et 137 yards. Al Davis jubile quand Pete Rozelle lui remet le trophée Lombardi : les Raiders ont enfin brisé la malédiction et sont sur le toit de la NFL.

Raiders-BranchCasperBiletnikoff
Branch, Casper et Biletnikoff

Oakland drafte le Linebacker Ron Martin et le Defensive Back Lester Hayes pour renforcer la défense en 1977. Les Raiders n’ont pas beaucoup de problèmes pour rééditer une bonne saison à 11-3, mais leur défaite contre les Broncos de Denver permet à ces derniers d’être champions d’AFC West. En Divisional Round, les Raiders affrontent les Colts de Baltimore dans un match d’anthologie surnommé Ghost To The Post : Baltimore mène 31-28 à trois minutes de la fin mais Stabler trouve Casper sur une passe longue (Casper étant surnommé « Ghost » à cause de Casper le gentil fantôme). Cette passe permet aux Raiders de forcer la prolongation, et après une première période stérile Casper score le touchdown de la victoire 37-31. En finale AFC, les Broncos se présentent de nouveau, mais encore une fois Denver prévaut 20-17 grâce notamment à une erreur d’arbitrage qui annule à tort un fumble du coureur Rob Lytle récupéré par Oakland.

Cet événement exacerbe le sentiment de persécution de Davis à l’encontre de la NFL, et l’année 1978 ne va rien arranger à cela. La ligue instaure deux nouvelles règles : celle qui autorise les Offensive Linemen à se servir de leurs mains pour bloquer (avant ils ne pouvaient utiliser que leurs avant-bras), et la fameuse chuck rule ou règle des cinq yards qui n’autorise les contacts des Defensive Backs sur les receveurs que pendant les cinq premiers yards du parcours. C’est surtout cette dernière modification qui fait bondir les Steelers et les Raiders, qui voient là une manière de rendre leurs défenses moins efficaces. Il faut dire que l’équipe d’Al Davis n’a pas une très bonne image au-delà de la ville : ils ont la réputation de voyous et de brutes. Si on rajoute la tragique blessure du receveur des Patriots Darryl Stingley qui finit quadriplégique suite à un choc pourtant parfaitement légal contre l’épaulière de Tatum, cela fait beaucoup ; Madden et Upshaw notamment iront voir Stingley à l’hôpital et deviendront amis avec le joueur.

Malgré tout cela, le terrain reprend ses droits, mais l’âge commence à rattraper les Raiders. Biletnikoff est sur la fin de carrière, Clarence Davis également, et Stabler devient une machine à interceptions. Malgré un départ à 8-4, l’équipe termine seulement à 9-7 et manque les playoffs pour seulement la deuxième fois en 12 ans ; même le fameux Holy Roller, où Stabler fumble intentionnellement (ce qui est illégal) pour permettre à Casper de marquer le touchdown de la victoire, ne suffit pas. La franchise connaît alors des départs importants : non seulement Biletnikoff et Davis partent à la retraite, mais le Head Coach les accompagne.

John Madden quitte les terrains avec un record incroyable de 103-32-7 en saison régulière et 9-7 en playoffs. Il est le Head Coach qui a le meilleur taux de victoires avec 10+ ans de carrière (75%) devant Vince Lombardi et George Allen. Madden décide de rejoindre la télévision pour commenter les matchs, et il va devenir une figure emblématique grâce ses commentaires aiguisés, ses onomatopées et surtout ses schémas sur le telestrator, expliquant le jeu et les tactiques ; il aidera notamment à mieux comprendre les subtilités du jeu des lignes offensives et défensives. Il va même créer plusieurs distinctions, comme le fameux Turkey Award lors du match de Thanksgiving, ou l’équipe All-Madden, sorte de All-Pro à la sauce Madden. Il donnera son nom à une série de jeux vidéo de football qui encore aujourd’hui passionne des millions de fans. Et malgré sa peur panique de l’avion, il va continuer à sillonner le pays en bus pour partager son amour du sport.

Quelque part, il sera bien plus reconnu et célèbre après sa carrière de coach que pendant qu’il l’était.

 

Tom Flores et deux nouveaux Super Bowls (1979-1981)

 

Les Raiders doivent trouver quelqu’un pour succéder à Madden, et ils rappellent un joueur de la première heure : Tom Flores, qui devient au passage le premier coach d’origine hispanique en NFL. Flores hérite d’une équipe sur le déclin avec plusieurs stars parties ; il signe le Quarterback des 49ers Jim Plunkett pour le placer derrière Stabler. La saison 1979 est une nouvelle déception : une défaite à la dernière semaine contre les Seahawks élimine Oakland des playoffs à 9-7.

En 1980, le torchon brûle entre Al Davis et la ville d’Oakland : il tente de faire construire des suites de luxe dans l’Oakland Coliseum mais la ville refuse de financer le projet. Exaspéré, il décide alors de déménager la franchise et monte un deal avec Los Angeles. La ligue ne l’entend pas de cette oreille et le déménagement est refusé à l’unanimité par les autres propriétaires 22-0 (cinq se sont abstenus). Davis n’en a cure et essaye de déménager la franchise de force, mais la NFL passe par la voie légale et une injonction d’un tribunal interdit au propriétaire de le faire. Renforcé dans son sentiment que la ligue n’existe que pour lui pourrir la vie, Davis attaque la ligue avec un procès pour monopole abusif sur le droits des équipes.

C’est dans cette ambiance délétère que la saison des Raiders va se dérouler. La franchise drafte le Linebacker Matt Millen, alors que Tatum et Stabler partent tous les deux à Houston ; Oakland récupère le Quarterback Dan Pastorini dans l’échange pour « Snake ». L’ancien Oiler démarre mal la saison et se blesse, permettant à Plunkett de ressusciter sa carrière moribonde pour mener Oakland à 11-5 ; il est bien aidé par une défense menée par un Lester Hayes Defensive Player Of The Year. Le Wild Card Round ramène Stabler à Oakland avec la venue des Oilers, et les Raiders l’emportent aisément 27-7. Le Divisional Round a lieu dans le froid polaire de Cleveland par des températures négatives, et les Raiders s’en tirent de justesse dans le fameux match Red Right 88 : les Browns, menés de deux points à la fin du match, tentent de scorer un touchdown car leur Kicker est mal en point ; Mike Davis intercepte la passe dans l’en-but pour donner la victoire 14-12 à Oakland.

Raiders Browns FootballLa finale AFC est 100% californienne contre les champions de l’AFC West San Diego : Oakland démarre en scorant 21 points contre une défense gruyère pour l’emporter finalement 34-27, devenant seulement la deuxième Wild Card (i.e. un non-champion de division) à accéder au Super Bowl après les Cowboys de 1976.

Super Bowl XV se déroule à New Orleans, et les officiels de la NFL doivent secrètement espérer que celui qui vient de leur intenter un procès ne va pas s’en aller avec le titre. La finale met aux prises les Raiders et les Eagles de Philadelphie, un match qu’Oakland commence par une interception défensive et un touchdown offensif. Les Eagles pensent répondre sur une passe longue, mais une pénalité annule le touchdown, et dans la foulée les Raiders mènent 14-0 sur une bombe de Plunkett pour Kenny King. La défense verrouille tout, Rod Martin intercepte le Quarterback Ron Jaworski deux fois de plus, et les Raiders l’emportent facilement 27-10. Plunkett est élu MVP du Super Bowl, Rod Martin établit un record de la finale avec trois interceptions, et Oakland est officiellement le premier club Wild Card à remporter le titre. Pete Rozelle avale une nouvelle couleuvre en remettant le trophée à Al Davis alors que le procès Davis v NFL est toujours en cours.

Raiders-HowieLongLa saison 1981 sera néanmoins plus difficile, comme si justement la bataille légale contre la ligue fatiguait nerveusement l’équipe. Malgré la draft du futur Hall Of Famer Defensive End Howie Long, c’est surtout l’attaque qui plonge ; Plunkett a perdu de sa superbe et se blesse, laissant la place à Mark Wilson, mais rien n’y fait : les Raiders enregistrent leur première saison négative depuis 17 ans à 7-9. Au moins, les nouvelles sont bien meilleures au niveau juridique : le premier procès a été annulé et le second donne raison à Al Davis ; en mai 1982 le propriétaire est autorisé à déménager son équipe s’il le souhaite.

Les Raiders s’envolent donc pour Los Angeles en 1982.

 

L’arrivée à Los Angeles (1982-1985)

 

La première saison dans la cité des anges est écourtée par la grève des joueurs de 1982, mais les Silver & Black ne sont pas spécialement impactés par cela : ils réussissent encore un coup de maître en draftant le futur Hall Of Famer coureur Marcus Allen pour redynamiser un jeu de course devenu moribond. Allen remporte le titre d’Offensive Rookie Of The Year et même si la défense flanche un peu, l’équipe termine à 8-1. Los Angeles se retrouve en tête de l’AFC, et efface facilement les Browns 27-10 en Wild Card. Le Divisional Round va être plus difficile : les Raiders perdent six ballons contre les Jets et s’inclinent 17-14.

En 1983, Al Davis obtient gain de cause dans son procès de monopole abusif contre la NFL et les Raiders touchent 35 millions de dollars. Du côté du terrain, l’équipe tente de renforcer une défense qui perd Ted Hendricks parti en retraite avec la draft du Defensive End Greg Townsend et la signature du Cornerback des Patriots et futur Hall Of Famer Mike Haynes. C’est un joli coup pour Los Angeles car le duo Haynes-Hayes va devenir le cauchemar des receveurs adverses. De l’autre côté l’attaque est portée par Allen et une année fantastique du Tight End Todd Christensen : les Raiders se baladent et postent un record de 12-4. Les Steelers se présentent en Divisional Round, mais ce n’est plus l’équipe de la dynastie, et ils sont balayés 38-10. En finale d’AFC, Los Angeles affronte les surprenants Seahawks qui ont gagné les deux matchs de saison régulière. Allen court pour 154 yards et l’autre coureur Frank Hawkins marque deux touchdowns dans une victoire facile 30-14 qui propulse les Raiders à leur troisième Super Bowl.

Raiders-HaynesHayes
Mike Haynes et Lester Hayes

Super Bowl XVIII a lieu à Tampa Bay et les Raiders affrontent les Redskins de Washington contre qui ils ont livré le match de l’année, remporté 37-35 par Washington. Cela tombe bien, car Los Angeles avait été dupé par une certaine tactique offensive et ils vont s’en rappeler : juste avant la mi-temps, menés 14-3 et sur leurs 12 yards, les Redskins appellent la même tactique, Rocket Screen, une passe au coureur qui avait donné un gros gain lors de la saison régulière. Mais les Raiders sentent le coup venir : le Linebacker Jack Squirek intercepte la passe et remonte 12 yards pour marquer le touchdown. Los Angeles mène 21-3 à la pause et le match est déjà plié ; les californiens vont l’emporter 38-9 avec notamment une course incroyable de Marcus Allen qui tourne sur lui-même plusieurs fois avant de trouver la brèche et sprinter 74 yards jusqu’au touchdown. Sans surprise il est nommé MVP avec 191 yards et deux touchdowns.

L’année suivante, Plunkett commence à faire son âge (37 ans), et la franchise se tourne de plus en plus vers Mark Wilson ; heureusement qu’Allen, Christensen et la défense sont là pour compenser car ce caroussel de Quarterbacks n’est pas pratique. Les Raiders remportent un nouveau titre de division à 11-5 mais ils se font sortir dès le Wild Card Round par les Seahawks 13-7. En 1985, malgré un Marcus Allen au sommet de son art qui remporte le MVP et l’Offensive Player Of The Year avec 1759 yards et 11 touchdowns, la belle saison à 12-4 est encore une fois terminée brutalement au Divisional Round : les Raiders retombent dans leur travers, perdent six ballons et se font éliminer par les Patriots 27-20.

C’est alors que va éclater une guerre interne qui va durer pendant sept ans et pourrir le club.

 

La guerre Allen-Davis (1986-1994)

 

Marcus Allen se blesse au début de la saison 1986 et Al Davis dit publiquement qu’il pense que le coureur fait semblant. Ce climat ne fait qu’ajouter aux drafts moyennes des dernières années, à Plunkett qui est complètement usé et à Wilson qui n’est pas le remplaçant idéal : la franchise termine à 8-8 et rate les playoffs. En 1987 la guerre entre Allen et Davis monte d’un cran quand les Raiders draftent le coureur Bo Jackson, vainqueur du Heisman Trophy ; Allen voit cependant son temps de jeu « sauvé » par le fait que Jackson joue également dans la ligue professionnelle de baseball. Mais ce n’est qu’un répit de courte durée : la seconde grève des joueurs éclate et Davis insiste pour qu’Allen joue, ce que le coureur refuse. C’est le début d’une saison misérable à 5-10 où tout va de travers, notamment en attaque. Ce déclin pousse Tom Flores à démissioner après neuf ans de succès dont deux Super Bowls ; il est remplacé par le Coordinateur Offensif des Broncos, Mike Shanahan.

Les Raiders ont enfin compris que Wilson n’était pas la solution, et ils signent le Quarterback des Redskins Jay Schroeder ; ils draftent également le futur Hall Of Famer receveur Tim Brown et le Defensive Back Terry McDaniel. Malheureusement, Schroeder a du mal à se faire à son nouvel environnement, et la franchise ne peut poster qu’un 7-9 en 1988. Pendant ce temps, en voyant la vetusté du Los Angeles Coliseum et le peu d’attendance qui provoque des blackouts télévisés dans la région, Al Davis menace de retourner à Oakland. La ville accepte de faire des rénovations et la franchise reste à Los Angeles. Cela ne va pas améliorer la situation sur le terrain au début de l’année 1989 : les Raiders commencent à 1-3 et Davis renvoie Shanahan aussi sec. C’est l’ancien Tackle Art Shell qui prend sa place, et sous son commandement Los Angeles joue mieux mais manque les playoffs à 8-8.

Marcus Allen voit enfin son temps de jeu augmenter en 1990, et comme par hasard la franchise va mieux, se reposant maintenant sur le duo Allen-Jackson. Les Raiders postent un record de 12-4 qui leur offre le titre de l’AFC West et un retour en playoffs après quatre années difficiles. Pour le Divisional Round, les Silver & Black affrontent les Bengals de Cincinnati et l’emportent difficilement 20-10 parce qu’ils ont perdu Jackson sur blessure lors d’un plaquage. En finale AFC contre Buffalo, les cinq interceptions de Schroeder et l’absence du coureur sont trop lourdes à porter ; Los Angeles est corrigé 51-3. Un peu plus tard, la terrible nouvelle tombe : Jackson s’est disloqué la hanche sur le plaquage contre Cincinnati, et le manque temporaire d’afflux de sang a causé des nécroses vasculaires ainsi qu’une détérioration de la tête du fémur. Il doit se faire remplacer la hanche, ce qui signe la fin de sa carrière NFL ; il tentera et réussira néanmoins un retour dans le baseball.

Raiders-JacksonAllen
Bo Jackson et Marcus Allen

En 1991, les Raiders décident de drafter le Quarterback Todd Marinovich, le fils de l’ancien coach athlétique de l’équipe. Marinovich est présenté comme le « Robo-Quarterback », ayant été entraîné depuis sa plus tendre enfance par son père qui a tout mis en oeuvre pour faire de lui le Quarterback Parfait. Davis ne résiste pas non plus à l’envie d’enfoncer encore un peu plus Marcus Allen en signant Roger Craig des 49ers. Cahin-caha, l’équipe parvient en playoffs avec un record de 9-7, et la prestation de Marinovich à la place d’un Schroeder blessé le propulse titulaire en playoffs. Mais le jeune Quarterback s’écroule contre les Chiefs en lançant quatre interceptions dans une défaite 10-6.

Les Raiders draftent le Defensive Tackle Chester McGlockton en 1992, et la saison démarre mal avec deux défaites. Schroeder est remplacé par Marinovich mais les Raiders n’arrivent pas à relever la tête notamment à cause du manque d’utilisation d’Allen. Marinovich alterne le bon et le moins bon, et il touche le fond contre les Eagles et leur défense de fer en lançant trois interceptions dans ses dix premières passes. Schroeder revient sur le terrain et la saison se termine sur un décevant 7-9 malgré l’émergence de Tim Brown.

1993 est l’année des séparations douloureuses : la Free Agency est inventée, ce qui fait le bonheur de Marcus Allen qui file sans demander son reste aux Chiefs. Mais surtout il y a l’affaire Marinovich : le Quarterback Parfait, nourri le plus sainement du monde quand il était jeune, a pourri son organisme avec des substances illégales depuis l’Université. La NFL l’a soumis a des tests de dépistage anti-drogue fréquents depuis sa draft, et il rate son troisième test avant les camps de 1993 ; sa carrière est terminée. Il subira plusieurs blessures qui l’empêcheront de vraiment revenir, que ce soit en NFL ou au Canada ; il restera comme un des plus gros busts de l’histoire, et ses problèmes de drogue ne vont pas s’arranger après ça.

Les Raiders se retrouvent donc sans rechange derrière Schroeder et sans coureur compétent. Pour boucher les trous ils signent le Quarterback des Giants Jeff Hostetler et le fameux coureur des Colts Eric Dickerson ; ils draftent aussi le Linebacker Greg Biekert. Dickerson est un peu cuit mais fait une bonne dernière année et la défense tient bon pour donner une saison à 10-6 et une accession en playoffs. En Wild Card les Raiders se débarrassent aisément des Broncos 42-24, mais en Divisional Round ils tombent de nouveau sur l’équipe AFC des années 1990, les Bills, qui l’emportent 29-23.

L’année 1994 démarre très mal pour l’équipe quand le coureur Napoleon McCallum subit une blessure atroce au genou dès le premier match : il se déchire une artère, trois ligaments, alors que les muscles de l’ischio et du mollet se détachent de l’os, sans compter tous les dommages nerveux ; il passe tout près de l’amputation et doit arrêter sa carrière. Au bout de la saison, les Raiders ratent les playoffs à 9-7 suite à une défaite en dernière semaine contre… les Chiefs de Marcus Allen. Al Davis prend alors deux décisions : la première est le renvoi d’Art Shell, remplacé par son assistant offensif, Mike White. La seconde est encore plus importante : lassé par le manque d’enthousiasme à Los Angeles, il veut ramener la franchise à Oakland. Cette fois la ligue est totalement d’accord avec cette décision, et les Raiders retournent au bercail après 13 ans passés à LA.

 

Retour à Oakland et arrivée de Jon Gruden (1995-2001)

 

C’est également le début de la plus longue disette du club en terme de playoffs. En 1995, alors que l’équipe drafte le Centre Barrett Robbins, l’équipe démarre très bien à 8-2, mais elle connaît un trou énorme et perd tous les matchs restants pour finir à 8-8. 1996 va être encore moins bon malgré la draft du Defensive Tackle La’Roi Glover et la signature du Defensive Tackle Russell Maryland, avec une saison à 7-9. L’équipe fait d’ailleurs l’erreur de laisser partir Glover à New Orleans l’année suivante, alors que White a été remplacé par Joe Bugel. Malgré la bonne année du Quarterback Jeff George arrivé en renfort, la saison 1997 est misérable à 4-12.

Cela est en partie due à cette manie d’Al Davis de vouloir signer les « mauvais » MVP des Super Bowls pour des contrats mirobolants : le Cornerback des Cowboys Larry Brown ou le retourneur des Packers Desmond Howard sont surtout des joueurs qui ont eu la chance de briller au bon moment, mais qui ne réussiront rien pour Oakland. Cependant, Davis fait également certains bons choix : pour relancer son équipe, il va décider de faire confiance à un jeune coach qui colle parfaitement à l’image du club: intransigeant, énergique, nerveux, voire qui peut même faire peur au point qu’il va être surnommé « Chucky ».

Jon Gruden arrive à Oakland en 1998 tout droit de Philadelphie où il a été Coordinateur Offensif, et ce bourreau de travail se lance de suite dans le redressement de la franchise. A la draft, les Raiders choisissent le futur Hall Of Famer Defensive Back Charles Woodson qui va avoir un impact immédiat ; grâce au bon coaching de Gruden, même avec la blessure de George, l’équipe redresse la tête à 8-8. En 1999, Oakland signe le vétéran Quarterback des Chiefs Rich Gannon qui gagne la place de titulaire, mais c’est encore insuffisant et c’est une nouvelle année à 8-8.

A la draft 2000, les Raiders défraient de nouveau la chronique en sélectionnant un Kicker au premier tour : Sebastian Janikowski ; ils prennent également le Punter Shane Lechler un peu plus tard, et les deux vont devenir un des plus redoutables duos Kicker-Punter de la ligue. C’est l’année où tout se met en place pour Oakland : Gannon s’épanouit enfin dans la West Coast Offense de Gruden (28 touchdowns), et la défense est d’un bon niveau, permettant ainsi aux Raiders de revivre à 12-4 et de gagner leur premier titre de l’AFC West depuis dix ans. Les playoffs vont bien démarrer avec un Divisional Round remporté aisément 27-0 contre Miami, mais Gannon se blesse rapidement en finale AFC contre les Ravens, et Oakland s’incline 16-3.

JerryRiceTimBrown
Jerry Rice et Tim Brown

Dans la Free Agency 2001, les Raiders tentent un pari osé : signer le futur Hall Of Famer receveur Jerry Rice qui possède une valise de records NFL mais qui a déjà 39 ans. On se pose la question du rendement du duo Rice-Brown (qui lui a 35 ans), mais avec Gannon en Quarterback les deux dépassent 1000 yards chacun. L’attaque ainsi boostée permet à l’équipe de poster un 10-6 pour aller en playoffs. Malgré son âge, Rice fait le show en Wild Card Round contre les Jets avec 183 yards et les Raiders l’emportent 38-24. Ils se déplacent ensuite à Foxboro dans une tempête de neige pour affronter les Patriots dans ce qui restera le fameux Tuck Rule Game : alors qu’Oakland mène 13-10 à deux minutes de la fin, un blitz de Woodson mène à un sack-fumble du Quarterback Tom Brady ; la balle est récupérée par Biekert, ce qui doit sceller le sort du match. Mais l’arbitre fait appel à l’obscure Tuck Rule pour signifier que c’est une passe incomplète et non un fumble. New England poursuit son drive et égalise pour forcer la prolongation, avant de l’emporter 16-13.

Cette règle très peu utilisée auparavant est entrée dans la légende de la NFL et sera supprimée en 2013, mais trop tard pour des fans d’Oakland qui ont une pierre supplémentaire à apporter à leur théorie de la conspiration anti-Raiders.

Mais le plus incroyable reste encore à venir : après cette saison encourageante, Al Davis récompense Gruden… en l’échangeant à Tampa Bay contre quatre choix de draft (deux premiers tours et deux deuxième tours) et huit millions de dollars ! Cette décision créé une vague d’incompréhension, et plusieurs raisons sont citées : l’impossibilité de trouver une extension de contrat, le fait que Davis voudrait un jeu plus vertical que la West Coast, et le fait que le propriétaire n’ait pas aimé à quel point Gruden avait mis sa patte sur l’équipe.

 

La vengeance de Gruden et le début du déclin (2002-2006)

 

Les Raiders promeuvent le Coordinateur Offensif Bill Callahan, et ils signent également le futur Hall Of Famer Defensive Back Rod Woodson ; ce dernier est en fin de carrière mais il forme avec son homonyme Charles une paire de Defensive Backs redoutables. Gannon continue de jouer à un haut niveau et il est voté MVP avec 4689 yards, 26 touchdowns et 10 interceptions dans une saison à 11-5. Les playoffs ne vont pas être de tout repos : en Divisional Round les Raiders sont à égalité 10-10 avec les Jets à la mi-temps, mais ils s’éloignent ensuite pour l’emporter 30-10. En finale AFC contre les Titans, Tennessee mène 17-14 peu avant la mi-temps mais deux fumbles coup sur coup permettent à Oakland de marquer dix points pour mener à la pause ; la franchise californienne l’emporte 41-24 pour enfin retourner au Super Bowl, 19 ans après le dernier !

Super Bowl XXXVII a lieu à San Diego au Qualcomm Stadium, et Davis sait déjà que sa décision concernant Gruden va lui revenir en pleine figure : les Raiders affrontent justement les Buccaneers de Tampa Bay qui sont champions de la NFC ! Autant dire que Gruden, spécialiste du poste de Quarterback, connaît tout de Gannon, et Callahan n’a pas changé énormément de choses quand il est arrivé. Gruden mimique Gannon pendant tous les entraînements des Buccs menant à la grande finale, et le résultat se voit rapidement sur le terrain : la défense réalise cinq interceptions dont trois retournées pour des touchdowns contre le MVP de la ligue, et Tampa Bay glane son premier titre facilement 48-21.

Ce Super Bowl raté est le début d’une bisbille entre les joueurs et Callahan qui est vu comme le principal responsable de la défaite. Malgré la draft du Defensive Back Nnamdi Asomugha, le rookie n’est pas encore prêt. Tout l’édifice s’écroule complètement, les vétérans en tête : Gannon, Rice et Brown ne sont plus les forces qu’ils étaient l’année passée, et Gannon finit même sa saison 2003 au milieu de l’année sur blessure. C’est une année misérable à 4-12 au bout de laquelle Callahan est remercié, remplacé par le Coordinateur Offensif des Dolphins, Norv Turner.

Nnamdi Asomugha Raiders
Nnamdi Asomugha

En 2004, les Raiders signent le vétéran Defensive Tackle Warren Sapp des Bucs pour renforcer la défense et le Quarterback Kerry Collins des Giants pour seconder Gannon. C’est une bonne initiative car Gannon subit une grave blessure au cou qui met fin à sa carrière dès le début de la saison, mais Collins a du mal à s’adapter et les Raiders finissent à 5-11. Afin de booster l’équipe, Oakland réalise une grosse signature en acquérant le receveur Randy Moss dans un échange avec les Vikings. Mais 2005 ne sera pas mieux car les Raiders ont une des pires défenses de la ligue et ils postent un nouveau record de 4-12 qui coûte sa place à Turner ; il est remplacé par le retour d’Art Shell pour sa deuxième session en tant que Head Coach après la période 1988-1994.

Ce retour ne durera qu’un an, le temps de poster un nouveau record atroce à 2-14 dans une année 2006 où c’est l’attaque qui est indigente : menée par le trio Andrew Walter-Justin Fargas-Ronald Curry, elle score 168 points en 16 matchs. Seul point positif, la défense redresse la tête notamment avec une arrière-garde qui compte un Asomugha en train de devenir un des meilleurs Cornerbacks de la ligue, mais aussi Stanford Routt & Michael Huff. Moss se fait remarquer en fustigeant le manque de motivation de l’équipe, et il est échangé aux Patriots… où après n’avoir rien fait à Oakland, il va battre le record de touchdowns sur une saison de Jerry Rice.

Oakland est dans un grand marasme et se fait remarquer plus souvent par ses mauvaises décisions que ses bonnes, principalement parce qu’Al Davis, qui approche des 80 ans, refuse d’engager un General Manager et continue de faire la pluie et le beau temps au niveau de l’effectif. Les années suivantes ne vont faire qu’empirer ce fait.

 

Cherche Quarterback désespérément (2007-2013)

 

Pour remplacer Shell, Al Davis choisit Lane Kiffin, le Coordinateur Offensif de USC, qui va se révéler trop jeune et tendre pour le poste. A la draft de 2007, Oakland a le premier choix et tout le monde s’accorde à dire qu’il est difficile de ne pas prendre le Quarterback de LSU JaMarcus Russell ; les Raiders le choisissent, ainsi que le Tight End Zach Miller et le coureur Michael Bush. La relation Raiders-Russell démarre de la pire des façons quand le joueur refuse de s’entraîner à cause de son contrat ; lorsqu’il est enfin signé, le rookie est mis derrière Josh McCown & Daunte Culpepper qui jouent une saison encore une fois ratée à 4-12.

En 2008 les Raiders ajoutent le coureur Darren McFadden à la draft, mais les problèmes relationnels entre Davis et Kiffin font déjà la une. Russell obtient le poste de titulaire et la franchise démarre 1-3, provoquant le renvoi de Kiffin et son remplacement par le coach de la ligne offensive Tom Cable. Cable ne peut pas faire beaucoup plus car Russell n’arrive pas à décoller et les Raiders font une nouvelle saison à 5-11. Cable est renouvelé dans sa position en 2009 mais c’est à son tour d’être dans l’oeil du cyclone à cause de plusieurs récits de violences de sa part.

Jamarcus Russel ROFL HAHAHAHALe gag qui veut qu’Al Davis ne prenne que des joueurs rapides sans vérifier s’ils savent jouer se vérifie à la draft : le receveur Darrius Heyward-Bey pris au premier tour sera un bust avec Oakland pendant ses quatre années sur la côte ouest. De son côté, Russell coule : hors de forme et en surpoids, il poste la pire année pour un Quarterback en 2009 avec 48.8% de complétion, 3 touchdowns et 11 interceptions. Il finit par être remplacé par Bruce Gradkowski et Oakland continue de se classer au fond de la ligue avec un nouveau 5-11.

Russell est libéré après seulement trois saisons, cimentant sa place parmi les plus gros busts de l’histoire ; il ne va pas tarder à faire parler de lui dans les faits divers quand il est arrêté avec un sirop à la codéïne sans ordonnance. Du côté des Raiders, Cable est prolongé, l’équipe rajoute le Linebacker Rolando McClain à la draft et signe le Quarterback des Redskins Jason Campbell pour remplacer Russell. Campbell remet l’attaque un peu d’aplomb avec l’aide McFadden et Miller, et les Raiders ont l’air bien mieux, finissant 2010 à 8-8. Mais encore une fois, une bisbille entre Davis et son coach provoque le renvoi de ce dernier: Tom Cable et remplacé par le Coordinateur Offensif Hue Jackson.

La saison 2011 voit la draft du Guard Stefen Wisniewski, mais elle est surtout endeuillée par la disparition d’Al Davis le 8 octobre à 82 ans ; la figure de l’organisation depuis quasiment sa conception s’éteint, et c’est son fils Mark qui reprend les affaires. La franchise essaie de continuer la saison, mais une fracture de la clavicule de Campbell force l’équipe à prendre une autre décision contestable : sans solution de rechange, elle offre un premier tour de 2012 et un premier + second tour conditionnels en 2013 pour le Quarterback des Bengals Carson Palmer ; tout le monde s’accorde à dire que c’est trop cher pour un joueur dont les meilleures années sont derrière lui. Palmer arrive et malheureusement c’est McFadden qui se blesse à son tour ; les Raiders arrivent tout juste à faire 8-8.

Ils n’auront pas la même chance en 2012 : alors que Jackson laisse sa place au Coordinateur Défensif de Denver Dennis Allen et que le Packer Reggie McKenzie est nommé General Manager, la franchise est un bazar financier sans nom à cause de contrats totalement surévalués. Palmer poste une année plutôt sympathique à 4000+ yards, mais tout ça est trop brouillon et c’est une retombée dans les tréfonds de la NFL à 4-12. Les Raiders se rendent également compte qu’ils ont encore perdu un premier tour en libérant McClain au bout de trois ans.

McKenzie continue le ménage pour essayer d’assainir les comptes alors que la franchise attaque 2013 avec un troisième tour de la draft supplémentaire de 2011, Terrelle Pryor, en Quarterback. Encore une tentative avortée : Pryor ne finit pas la saison et sera rapidement libéré, alors que l’attaque et la défense sont d’une faiblesse inquiétante, à tel point que les Raiders encaissent sept passes de touchdowns du Quarterback des Eagles Nick Foles (record NFL égalé). C’est une nouvelle saison à 4-12.

Oakland continue d’essayer de trouver son Quarterback du futur et espère bien le trouver à la draft 2014.

 

Derek Carr et le retour de Gruden (2014-2019)

 

La franchise sélectionne Derek Carr au deuxième tour de la draft 2014. Malheureusement pour le rookie, l’équipe est toujours très pauvre en talent et elle termine dans les bas-fonds de la NFL avec un record de 3-13 ; cependant, le jeune Quarterback montre des choses intéressantes pour le futur. Pendant la saison, Allen est démis de ses fonctions, et l’intérim est occupé par le Coordinateur Offensif Tony Sparano. A la fin de la saison, l’équipe décide de nommer le Coordinateur Défensif des Broncos, Jack Del Rio, comme Head Coach.

Derek CarrLa saison 2015 ravive l’espoir pour les fans des Silver&Black : Derek Carr continue son apprentissage encourageant de la NFL derrière une bonne ligne offensive alors que la franchise lui donne deux importants compagnons de jeu – le premier tour receveur Amari Cooper et le vétéran Michael Crabtree. De l’autre côté du ballon, le premier tour de 2014 Khalil Mack fait une saison remarquable parmi un front-7 intéressant, même si l’arrière-garde continue de se reposer beaucoup sur Woodson. L’ensemble n’est pas encore totalement homogène, ce qui explique une saison à 7-9, mais les motifs d’espoir sont légitimes maintenant que Reggie McKenzie engrange les bonnes décisions à la draft et en Free Agency.

2016 est une saison douce-amère pour les fans : d’un côté, elle confirme que la franchise va dans la bonne direction sur le terrain ; mieux, elle met fin aux séries de 13 saisons avec un record non-positif et surtout, 13 saisons sans playoffs. La draft du premier tour Safety Karl Joseph est intéressante, mais c’est surtout la signature du Left Guard Kelechi Osemele qui transforme la ligne offensive en machine à protéger et ouvrir les brèches. Carr fait une superbe année, Del Rio lui porte une confiance absolue et le coureur Latavius Murray score 12 touchdowns alors que Mack terrorise les Quarterbacks pour finir Defensive Player Of The Year.

Mais, d’un autre côté, le rêve tourne au cauchemar en Week 16 quand le #4 subit une fracture de la jambe ; les Raiders se qualifient en playoffs à 12-4 mais cèdent le titre de division à Kansas City, et ne peuvent être compétitifs en Wild Card contre Houston (défaite 27-14). Hors du terrain, au début de l’année, les Raiders se sont positionnés pour déménager à Los Angeles mais ont été relégués derrière les Rams et les Chargers. L’organisation cherche une alternative, et, après un court passage par San Antonio, c’est la piste de Las Vegas qui chauffe de plus en plus ; la ville accepte de financer en partie un nouveau stade, ce qu’Oakland continue de refuser. Un plan est monté, mais la défection des partenaires originaux (Sheldon Adelson et Goldman Sachs) semble le refroidir. Mark Davis finit cependant par trouver le reste du financement grâce à Bank Of America, et, début 2017, les propriétaires entérinent le troisième déménagement NFL en 15 mois : les Raiders joueront encore deux ans à Oakland puis partiront en 2018 pour une solution alternative d’une année avant d’intégrer leur nouveau stade en 2020.

Ce qui est sûr, c’est que ce déménagement se fera sans Del Rio : en 2017, la défense ne fait pas beaucoup mieux autour de Mack et l’attaque, malgré les additions du coureur Marshawn Lynch et du Tight End Jared Cook, marque le pas avec la blessure au dos de Carr qui revient très (trop ?) vite. Les Raiders retombent de leur nuage avec une saison à 6-10 qui pousse l’organisation à se séparer du Head Coach, faisant place… au retour de « Chucky », Jon Gruden.

Protégé par un contrat de 10 ans (!), il marque de suite son empreinte sur l’équipe… en échangeant Mack puis Cooper pour empiler les futurs choix de premier tour ! Il indique clairement vouloir reconstruire la franchise à son image – ce qui est confirmé par le renvoi de Reggie McKenzie, mais l’impact négatif est immédiat en 2018 : le pass-rush devient anémique, la défense s’écroule alors que la ligne offensive paye les blessures et la présence de deux rookies Tackles (Kolton Miller et Brandon Parker) ; dans ces conditions il n’y a pas de miracles et les Raiders finissent à 4-12. Mike Mayock est alors engagé pour remplacer McKenzie, mais tout le monde se doute que c’est Gruden qui dirige le show.

La dernière saison à Oakland commence avec le mélodrame Antonio Brown : mécontent de son traitement chez les Steelers, le receveur signe chez les Raiders où il va rapidement donner mal au(x) crâne(s) du duo Gruden – Mayock. Cela démarre par un problème de brûlures aux pieds suite à une session de cryothérapie avant de passer à la non-homologation de son casque ; tout cela prend des proportions insensées et le comportement de Brown – qui rate des entraînements – amène des sanctions de la part de Mayock, une dispute mémorable entre les deux hommes et au final la libération du joueur. Sur le terrain, il y a du progrès mais il reste du travail : l’équipe dépense ses trois choix de premier tour sur le Defensive End Clelin Ferrell, le coureur Josh Jacobs et le Safety Johnathan Abram ; c’est le deuxième qui se démarque de suite avec une belle saison (1316 yards et 7 touchdowns), mais la draft fait de bons débuts dans l’ensemble.

Malgré une instabilité chez les receveurs et en défense, cela permet à Oakland de poster un 7-9 prometteur avant de s’envoler pour Las Vegas et de refermer un chapitre de 25 ans.

 

Nevada nous voilà (2020-2023)

 

La première saison dans le désert continue la lente progression avec un bilan équilibré à 8-8, mais les Raiders restent les Raiders : ils gagnent un match improbable contre les piteux Jets grâce à une bombe dans les dernières secondes facilitée par un playcall défensif lunaire de New York, puis ils laissent échapper une victoire toute faite contre Miami dans les dernières secondes aussi. Le club n’arrive pas à faire un grand pas en avant, entre autres parce que la défense continue de poser problème, et les drafts n’apportent pas tout le bénéfice nécessaire : à l’image des deux choix de premier tour, le receveur Henry Ruggs et le Cornerback Damon Arnette.

Le Nevada va connaître l’expérience « Total Raiders » en 2021 : cela commence par un chamboulement dans une défense qui en a besoin ainsi que le quasi-démontage de la ligne offensive pourtant si brillante, et se poursuit avec la sélection de l’Offensive Tackle Alex Leatherwood au premier tour ; un autre choix surprenant. Ce sont d’autres jeunots qui se démarquent : Jacobs, le receveur Hunter Renfrow, le Tight End Darren Waller ou le Defensive End Maxx Crosby ; souvent draftés dans l’ombre de choix de premier tour qui déçoivent. En parlant de cela, Ruggs est libéré en cours de saison suite à un accident de voiture avec conduite en état d’ivresse dans lequel la conductrice d’en face est morte, alors qu’Arnette ne dure que deux saisons ; et le plus délirant : Gruden est forcé de démissionner en plein milieu de l’année après la révélation de mails racistes, misogynes et homophobes envoyés à des exécutifs de la franchise de Washington (là où son frère a entraîné jadis).

C’est donc le Coordinateur des Équipes Spéciales Rich Bisaccia qui se retrouve à essayer de diriger une équipe jouant régulièrement avec les nerfs de ses fans : elle remporte un record NFL de SIX matchs sur la dernière action (deux sur Field Goal à la dernière seconde du temps réglementaire et quatre en prolongations). Et bien entendu, la dernière prolongation est en Week 18 alors que les Raiders ne doivent pas perdre pour se qualifier en playoffs : ils battent les Chargers dans un match digne de l’AFC WTFesque à la dernière seconde… de la prolongation. Cela permet aux pirates, au bout d’une année impensable, d’accéder au Wild Card : ils se déplacent à Cincinnati mais commettent trop d’erreurs, créant un trou initial duquel ils ne ressortent pas ; ils doivent s’incliner 26-19. Histoire de repartir sur une autre base, Mayock est démis de ses fonctions, et le nouveau duo à la tête de l’équipe vient de New England : le Directeur du Personnel Professionnel Dave Ziegler et le Coordinateur Offensif Josh McDaniels.

Les Raiders réussissent un gros coup dans l’intersaison 2022 en signant l’ex-Packer receveur Davante Adams pour une réunion avec son ancien Quarterback Universitaire. On prédit le feu pour les défenses adverses, alors que la venue de l’ex-Cardinal Defensive End Chandler Jones vient épauler Crosby pour terroriser du Quarterback. Adams et Jacobs portent l’équipe avec chacun une saison à 1500 yards et le Kicker Daniel Carlson établit un record avec 12 Field Goals de 50+ yards, mais la franchise se fait une spécialité de lâcher des avances en deuxième mi-temps voir en quatrième quart-temps, prouvant qu’elle a encore de nombreux problèmes (inconstante en attaque, trop friable en défense). C’est une nouvelle saison médiocre à 6-11, et la fin de saison voit Carr mis sur le banc, envoyant le message clair que son histoire avec les Raiders est terminée : il est libéré quelques jours après le Super Bowl.

Pour le remplacer, Las Vegas va chercher l’ex-49er Jimmy Garoppolo dont l’expérience… ne va pas durer bien longtemps : après un départ à 3-5, Mark Davis en a assez vu et décide de renvoyer Josh McDaniels ; il promeut le coach des Linebackers et assistant Head Coach Antonio Pierce (un ancien joueur vainqueur du Super Bowl XLII avec New York). Dans la foulée, les clés de l’attaque sont données au rookie de quatrième tour Aidan O’Connell. Si tout est loin d’être parfait, le jeu au sol et Adams aident O’Connell alors que la défense semble boostée par la nomination de Pierce : l’arrivée de l’ex-Steeler Linebacker Robert Spillane et l’émergence du Defensive End Malcolm Koonce derrière l’inusable Maxx Crosby permettent notamment d’être bien moins permissif en couverture ; les Raiders terminent avec un bilan de 8-9. Ziegler fait à son tour les frais du changement de direction, remplacé par un ancien de l’AFC West, Tom Telesco.