Fiche Franchise : Minnesota Vikings

Vikings-Logo

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1960
Division NFC North
Stade US Bank Stadium
Propriétaire Zygi Wilf
Président Mark Wilf
Manager Général Kwesi Adofo-Mensah
Head Coach Kevin O’Connell
Titres Aucun
Site Internet http://www.vikings.com/

 

Introduction

 

Les Vikings (parfois abrégés en « Vikes ») sont basés à Minneapolis, dans l’état du Minnesota. Ils devaient aller dans la toute nouvelle AFL, mais au dernier moment ils ont intégré la NFL, joignant la Western Conference. Ils ont rejoint la NFC Central lors de la fusion AFL-NFL en 1970, qui est par la suite devenue la NFC North avec l’arrivée des Texans en 2002.

La franchise a connu du succès notamment à ses débuts avec quatre Super Bowls disputés (1970, 1974, 1975, 1977), mais ils ont tous été perdus.

 

Uniforme, Logo et Mascottes

 

Les Vikings utilisent les couleurs pourpre, or et blanc.

  • Tenue couleur : maillot pourpre – numéro blanc – pantalon blanc – socks pourpre
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro pourpre – pantalon blanc – socks pourpre
  • Tenue alternative : maillot pourpre – numéro jaune – pantalon pourpre – socks pourpre

Les Vikings n’ont plus qu’une mascotte : « Viktor », une caricature de Viking qui porte le maillot #1. La seconde et plus emblématique, « Ragnar le Viking », représenté par Joseph Juranitch, a existé entre 1994 et 2015 mais n’est plus sous contrat. Il était vêtu comme les Vikings, adorant souffler dans une corne de brume. Seul entorse au rôle : il se baladait souvent sur une moto.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/Viktor_the_Viking_2.jpg

 

Membres du Hall Of Fame

 

1986 – Fran Tarkenton
1988 – Alan Page
1994 – Bud Grant (Coach)
1995 – Jim Finks (General Manager)
1998 – Paul Krause
2001 – Ron Yary
2004 – Carl Eller
2008 – Gary Zimmerman
2009 – Randall McDaniel
2010 – John Randle
2012 – Chris Doleman
2013 – Cris Carter
2015 – Mick Tingelhoff
2018 – Randy Moss
2020 – Steve Hutchinson

 

Numéros retirés

 

10 – Fran Tarkenton
53 – Mick Tingelhoff
70 – Jim Marshall
77 – Korey Stringer
80 – Cris Carter
88 – Alan Page

 

Stade

 

http://www.stadiumsofprofootball.com/wp-content/uploads/2016/07/usbank16957.jpg

Les Minnesota Vikings jouent à l’US Bank Stadium.
Il a été inauguré le 23 Juillet 2016.
Il contient 65.000 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Premières franchises dans le Minnesota (1905-1960)
  2. Les difficultés des débuts (1961-1966)
  3. Les « Purple People Eaters » (1967-1972)
  4. Trois finales en quatre ans (1973-1976)
  5. Autour de la moyenne (1977-1988)
  6. De Jerry Burns à Dennis Green (1989-1997)
  7. Randy Moss et le renouveau de l’attaque (1998-2001)
  8. Période de disette (2002-2006)
  9. Adrian Peterson, l’extraterrestre (2007-2013)
  10. Mike Zimmer, capitaine de drakkar (2014-2021)
  11. Nouvelles têtes, mêmes maux (2022-2023)

 

Premières franchises dans le Minnesota (1905-1960)

 

C’est en 1905 que naissent les Minneapolis Marines, une équipe de football indépendante et semi-professionnelle comme le sont toutes celles de cette époque pré-NFL. Elle est formée par des jeunes travailleurs sans expérience universitaire dans le sport qui cherchent à se divertir les week-ends en disputant des matchs contre d’autres équipes des environs. Elle devient rapidement célèbre et domine la région du Midwest en ayant pour principaux rivaux les Minneapolis Beavers, une équipe qui recrute d’anciens joueurs universitaires.

Mais les temps sont durs avec l’épidémie de grippe et la Première Guerre Mondiale : quand la première ligue professionnelle, l’American Professional Football Association, est créée en 1920, les joueurs-propriétaires John Dunn et Val Ness demandent à la rejoindre pour sauver le club de la faillite. L’équipe est acceptée en 1921 mais cela ne la sauvera pas : après quatre saisons à 1-3, 1-3, 2-5-2 et 0-6, l’équipe disparaît.

Vikings-OleHaugsrudPendant ce temps, un autre club naît dans l’état à Duluth, une ville au bord du Lac Supérieur. Les Duluth Kelleys créés par Ole Haugsrud sont autorisés à rejoindre la NFL en 1923 : l’équipe connaît deux bonnes saisons à 4-3 et 5-1 avant de s’écrouler en 1925 à 0-3. Elle se renomme alors les Duluth Eskimos et ne dure que deux ans supplémentaires avec des records de 6-5-3 et 1-8 ; en 1927, Haugsrud finit par vendre la franchise à la NFL en échange de parts dans la prochaine franchise de football professionnel du Minnesota.

Il n’y a donc plus de football dans l’état en 1928, mais en 1929 Dunn et Ness tentent de ressusciter leur franchise en les nommant les Minneapolis Red Jackets. Haugsrud décide de ne pas s’investir et d’attendre une autre opportunité, et bien lui en prend : cette nouvelle tentative ne dure que deux ans, le temps de poster des records de 1-9-1 et 1-7-1. L’équipe est alors absorbée par les Frankfurt Yellow Jackets en 1930, et c’est la fin du football professionnel dans le Minnesota pendant trois décennies.

En 1959, trois businessmen, Bill Boyer, H.P. Skoglund et Max Winter apprennent la naissance de l’American Football League (AFL), la ligue concurrente de la NFL. Ils montent un projet qu’ils présentent devant l’instigateur de la ligue, Lamar Hunt, et ce dernier est séduit : Minneapolis obtient une franchise AFL. Mais la bataille est rude entre les deux ligues : alors que Bernie Ridder rejoint le triumvirat à la tête de l’équipe, la NFL tente de débaucher la nouvelle franchise. La grande ligue n’a pas besoin de beaucoup de persuasion pour convaincre les fondateurs de faire le changement : le 28 janvier 1960, l’équipe quitte l’AFL pour joindre la NFL comme sa 14e franchise. C’est à ce moment que Ole Haugsrud refait surface, rappelant son arrangement avec la NFL quand il a vendu les Eskimos en 1927 : il obtient 10% des parts de la nouvelle franchise.

Il ne reste plus qu’à trouver le nom de l’équipe. Minneapolis, la plus grande ville de l’état, est accolée à St-Paul, la capitale, à tel point qu’on parle souvent des Twin Cities (villes jumelles). Les propriétaires décident alors de nommer l’équipe d’après l’état de Minnesota au lieu d’une des deux cités. Il faut ensuite trouver un surnom, et c’est le General Manager Bert Rose qui propose celui de Vikings, car 33% des immigrants originaires de Scandinavie dans le pays ont élu domicile dans l’état. Leur stade sera le Metropolitan Stadium, situé à Bloomington.

Vikings-FranTarkentonLe nom et le stade sont trouvés, il reste le staff et les joueurs. En plus de l’arrivée de Bert Rose, Minnesota part en quête d’un Head Coach et jette son dévolu sur Norm Van Brocklin, le futur Hall Of Famer Quarterback qui vient juste d’arrêter sa carrière de joueur. Concernant l’effectif, comme les Vikes sont une nouvelle franchise, ils possèdent plus de choix à la draft que n’importe quelle autre équipe, et ils ont le droit de choisir 3 joueurs parmi une liste de 25 proposés par chacune des autres franchises. Minnesota glane ses joueurs, jeunes et vétérans, par ces deux moyens : ils draftent le coureur Tommy Mason, le Defensive Back Ed Sharockman et surtout le futur Hall Of Famer Quarterback Francis « Fran » Tarkenton, et ils récupèrent le vétéran futur Hall Of Famer coureur Hugh McElhenny, le Quarterback George Shaw, l’Offensive Lineman Grady Alderman et le Defensive End Jim Marshall.

Dernière décision à prendre, pour la ligue cette fois : la conférence dans laquelle Minnesota va jouer ; il est décidé que les Vikings intègreront la Western Conference.

 

Les difficultés des débuts (1961-1966)

 

Le premier match de la franchise en saison régulière les met de suite dans le bain avec la réception des Bears. Shaw démarre le match mais n’arrive à rien, ce qui pousse Van Brocklin à faire rentrer le rookie Tarkenton qui prend feu : il lance quatre touchdowns à la passe et en marque un lui-même à la course pour une victoire 37-13 qui sonne comme un coup de tonnerre à travers la ligue. Cette performance n’est cependant qu’un écran de fumée, car Minnesota connaît les affres d’une première saison difficile et termine à 3-11.

MickTingelhoffMais, lentement, l’équipe accumule les talents : en 1962, elle drafte le Linebacker Roy Winston et surtout signe le non-drafté et futur Hall Of Famer Centre Mick Tingelhoff qui va être un pilier pendant 16 ans. Tarkenton, qui a pris le poste de titulaire, est un Quarterback petit mais mobile qui rend les défenseurs fous à force de le poursuivre à travers le terrain ; Mason remplace avec efficacité un McElhenny vieillissant, et en défense, Marshall est imposant et manque juste de partenaires à son niveau. C’est d’ailleurs ce manque de talent en défense qui explique la terrible saison à 2-11-1.

L’équipe subit alors la concurrence de l’AFL pour les jeunes talents universitaires, car les drafts des deux ligues ciblent les mêmes joueurs : Minnesota sélectionne par exemple le Defensive Tackle Jim Dunaway et surtout le futur Hall Of Famer Linebacker Bobby Bell en 1963, mais les deux partent jouer en AFL. Le rookie receveur Paul Flatley, lui, reste pour aider l’attaque, et c’est une bonne chose car il gagne le titre d’Offensive Rookie Of The Year ; cela permet aux Vikes de s’améliorer en terminant 5-8-1. En 1964, la franchise drafte un nouveau futur Hall Of Famer, le Defensive End Carl Eller, et il vient bien à Minnesota pour venir assister Marshall. L’équipe continue sa progression et poste son premier record positif à 8-5-1 ; néanmoins, on se rappellera surtout de cette saison pour la boulette de Marshall contre les 49ers : il récupère un fumble et se trompe de sens, courant jusque dans son propre en-but, marquant ainsi un safety pour San Francisco – Minnesota l’emporte tout de même 27-22.

Bert Rose a remis sa démission peu avant la saison 1964, et les Vikes ont choisi le General Manager des Calgary Stampedes et futur Hall Of Famer Jim Finks pour le remplacer. Il se met immédiatement au travail pour 1965 : son premier gros coup est la signature du Defensive Tackle Gary Larsen des Rams. La franchise semble partie pour une nouvelle bonne saison à 7-3, mais quatre défaites consécutives la laissent finalement à 7-7. Van Brocklin annonce un moment prendre sa retraite, mais il se ravise et signe une extension de contrat jusqu’en 1970 ; cependant, c’est la preuve que quelque chose ne va pas forcément entre le coach et l’équipe.

En 1966, la NFL passe à un système de divisions à l’intérieur des conférences. Minnesota est versé dans la division Central avec trois franchises historiques : les Bears de Chicago, les Packers de Green Bay et les Lions de Detroit. C’est la naissance de la Black And Blue Division, une division de rivalités féroces et de jeu physique ; cela ne réussit pas à Minnesota qui balbutie encore dans la ligue et poste une saison décevante à 4-9-1. Van Brocklin remet sa démission, confirmant que le coach n’arrivait plus à contrôler son équipe, et pour le remplacer, les Vikings se tournent de nouveau vers le Canada : le futur Hall Of Famer Harry « Bud » Grant, le coach des Winnipeg Blue Bombers. Il faisait partie des choix possibles lors de la création de la franchise, et cette fois il obtient le poste.

Vikings-FinksGrant
Jim Finks et Bud Grant

L’organisation pense qu’il est temps d’essayer autre chose aussi sur le terrain : elle envoie Tarkenton aux Giants contre un premier et second tour de la draft 1967, un premier tour de 1968 et un second tour de 1969. Dans la draft de 1967, l’équipe fait le plein de talents avec le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Alan Page, le receveur Gene Washington et le Linebacker Bobby Bryant. L’arrivée de Page va créer une des lignes défensives les plus monstrueuses de l’histoire de la NFL, et qui va gagner un surnom mythique.

 

Les « Purple People Eaters » (1967-1972)

 

La mayonnaise ne prend pas tout de suite avec le nouveau coach et le nouveau Quarterback Joe Kapp : les Vikings postent une mauvaise saison 1967 à 3-8-3. Mais ils touchent encore le jackpot dans la draft suivante : avec le premier tour récupéré lors de l’échange de Tarkenton, ils prennent le futur Hall Of Famer Tackle Ron Yary ; cela booste l’attaque et la paire de coureurs Dave Osborne-Bill Brown. Ils réussissent une autre très bonne affaire en signant le futur Hall Of Famer Safety des Redskins Paul Krause, qui rejoint une défense féroce où Larsen, Eller, Page et Marshall gagnent un surnom : les Purple People Eaters, en référence à une chanson populaire.

AlanPagePurplePeopleEaters
Page, Marshall, Eller, Larsen

La saison 1968 est en dents de scie pour l’équipe, mais elle parvient à arracher le titre de la division à 8-6 pour participer au premier match de playoffs de son histoire. Elle affronte les redoutables Colts de Baltimore, et l’attaque pourpre cale au pire moment dans une défaite 24-14. Ce n’est que partie remise, car à la draft de 1969 les Vikes tirent les derniers dividendes de leur échange pour Tarkenton : avec le deuxième tour supplémentaire ils prennent le Guard Ed White qui vient renforcer une ligne offensive déjà impressionnante. Cette fois, les Purple People Eaters écrabouillent tous leurs opposants : la défense ne lâche que 133 points, soit 9.5 points par match ; c’est un record dans une saison à 14 matchs qui ne sera battu que par Atlanta en 1977. Minnesota se balade en saison régulière avec un record de 12-2, et Bud Grant est élu Coach Of The Year.

Le premier match de playoff de l’histoire du Metropolitan Stadium voit les Vikings affronter les Rams de Los Angeles. Encore une fois, l’attaque semble avoir du mal et Minnesota est mené 20-14 dans le dernier quart-temps, mais la défense prend les commandes et les Vikes l’emportent finalement 23-20. Ils accèdent à leur première finale NFL contre les Browns de Cleveland, et cette fois il n’y a pas de match : Minnesota gagne facilement 27-7, accédant ainsi à la grande finale dans sa neuvième saison d’existence seulement !

Super Bowl IV est joué à New Orleans et représente la dernière finale NFL-AFL avant la fusion. La NFL mène 2-1 dans les Super Bowls et tout le monde pense que malgré la grosse surprise de l’année dernière, la NFL reste supérieure à l’AFL ; d’ailleurs personne ne donne cher de la peau des Chiefs de Kansas City contre les Vikings. Néanmoins la franchise NFL va être débordée par l’agressivité défensive et l’intelligence offensive de son adversaire : à la mi-temps, Kansas City mène déjà 16-0. La seconde mi-temps sera du même acabit et les Vikes ne trouveront jamais la solution, étant défaits 23-7 sans jamais avoir pu démontrer ce qu’ils savaient réellement faire.

Vikings-PaulKrause
Paul Krause

En 1970, l’équipe prend une décision discutable en se séparant du Quarterback Joe Kapp pour le remplacer par Gary Cuozzo. Le joueur ne produit pas une saison intéressante, mais les Purple People Eaters dominent une nouvelle fois les attaques adverses : 143 points autorisés dans la saison et un nouveau record de 12-2. Malheureusement, les déboires de l’attaque sont trop criants au premier tour des playoffs, et Minnesota se fait sortir par les 49ers de San Francisco 17-14. Cuozzo est pourtant maintenu en 1971, alors que la défense fait le plus gros du travail dans une saison encore excellente à 11-3 ; Alan Page est d’ailleurs nommé MVP. Mais encore une fois, les manques offensifs plombent la franchise qui est éliminée par les Cowboys en Divisional Round, 20-12.

L’organisation semble enfin avoir compris que le poste de Quarterback est un problème, et elle décide… de rappeler Fran Tarkenton à la maison en échange du Quarterback Norm Snead, du coureur Vince Clements, du receveur Bob Grim et de deux tours de draft (premier et deuxième tour). Elle signe également le receveur des Cardinals de St.Louis John Gilliam et drafte le Linebacker Jeff Siemon. Toutes ces acquisitions ne suffisent cependant pas, notamment à cause d’un jeu de course défaillant, et la défense connaît un coup de mou dans une médiocre saison à 7-7.

Ce problème dans le jeu de course va cependant être réglé rapidement, et propulser de nouveau l’équipe au sommet de l’échelle.

 

Trois finales en quatre ans (1973-1976)

 

HailMary-TarkentonForemanA la draft de 1973, les Vikes choisissent le coureur de Miami Walter « Chuck » Foreman. Cela va s’avérer payant immédiatement car Foreman remporte les titres d’Offensive Rookie Of The Year ET d’Offensive Player Of The Year ! Il apporte un bien meilleur équilibre à l’attaque, pendant que Tarkenton et Gilliam s’occupent d’avancer par les airs. La défense reprend sa domination habituelle, et l’équipe retrouve les sommets de la NFC Central avec un record de 12-2. Le premier tour des playoffs est un match ardu contre les Redskins de Washington, et Gilliam score deux touchdowns en dernier quart-temps pour une victoire de Minnesota 27-20. La finale NFC est un peu plus tranquille pour les pourpre et or avec une victoire facile 27-10 sur les Cowboys de Dallas ; les Vikings accèdent ainsi à leur deuxième Super Bowl.

Super Bowl VIII se déroule à Houston et voit Minnesota rencontrer les Dolphins de Miami, les champions en titre qui sortent de leur saison parfaite. Les Vikings comptent empêcher l’équipe de Don Shula de faire le doublé, mais ils vont s’avérer incapables d’arrêter le jeu au sol de la franchise floridienne mené par Larry Csonka. La pause intervient sur le score de 17-0 pour Miami, et la seconde mi-temps ne changera rien à l’affaire : les Vikes s’inclinent 24-7 et ont encaissé 196 yards au sol (le Quarterback des Dolphins Bob Griese termine avec seulement sept passes tentées dans toute la rencontre !).

Malgré la déception, les Vikings repartent à l’assaut en 1974. Ils draftent les Linebackers Matt Blair & Fred McNeill et le Tackle Steve Riley, alors que le Defensive Tackle Doug Sutherland prend la place de titulaire à Greg Larsen au milieu des Purple People Eaters. Minnesota ne ralentit que très légèrement et termine à 10-4 pour une nouvelle qualification en playoffs ; le Divisional Round ne pose aucun problème avec une victoire facile 30-14 sur les Cardinals de Saint-Louis. La finale NFC va être bien plus serrée contre les Rams de Los Angeles avec une grosse défense de chaque côté, mais les Vikings en sortent vainqueurs 14-10 et gagnent le droit d’aller disputer leur troisième Super Bowl (et le deuxième consécutif).

Super Bowl IX retourne au Tulane Stadium de New Orleans, le lieu de la défaite de Super Bowl IV. Et pour ne pas arranger les affaires des Vikings, leurs adversaires sont les terribles Steelers de Pittsburgh : non seulement ils ont le fameux Steel Curtain, une défense au moins aussi intransigeante que celle de Minnesota, mais leur attaque est plus complète. Néanmoins Minnesota résiste, et les seuls points en première mi-temps sont inscrits par Pittsburgh sur un sack de Tarkenton dans l’en-but (2-0). La seconde mi-temps commence par un fumble de Bill Brown sur le kickoff, récupéré par les Steelers qui marquent un touchdown. Même si Minnesota reprend espoir en scorant grâce à un punt contré, les Steelers rajoutent un touchdown puis interceptent Tarkenton pour sceller le score à 16-6 ; les Vikings sont encore passés offensivement à côté de leur match.

La franchise essaie de changer cela en 1975 : à 35 ans, Tarkenton mène la ligue chez les Quarterbacks avec 64.2% de complétion et 25 touchdowns, gagnant les titres de MVP et Offensive Player Of The Year ; derrière lui Minnesota survole à nouveau la ligue à 12-2. Le Divisional Round promet entre la Doomsday Defense des Cowboys et les Purple People Eaters des Vikings, dans ce qui va devenir le fameux Hail Mary Game : Dallas l’emporte 17-14 sur une bombe désespérée de Roger Staubach vers Drew Pearson qui s’en va marquer le touchdown, mais les Vikings (Krause en tête) sont furieux car Pearson semble bien avoir poussé le défenseur Nate Wright des deux mains avant la réception, provoquant une interférence de passe offensive. Le touchdown est néanmoins accordé, et Minnesota sort des playoffs par la petite porte.

HailMary-PearsonTouchée mais pas coulée, la franchise drafte le receveur Sammy White qui va laisser sa marque de suite en remportant le titre d’Offensive Rookie Of The Year de 1976. L’équipe n’a aucun mal à gagner un huitième titre de division en neuf ans avec un record de 11-2-1. En Divisional Round, Minnesota reçoit les Redskins de Washington et l’attaque domine largement les débats, permettant une victoire aisée 35-20. C’est la quatrième finale NFC en huit ans pour les Vikes, qui affrontent de nouveau les Rams. Minnesota fait la course en tête pendant tout le match et malgré une petite frayeur à la fin, une victoire 24-13 ouvre les portes d’une quatrième participation au Super Bowl, un record à l’époque.

Super Bowl XI se déroule à Pasadena en Californie et ce sont les Oakland Raiders qui se dressent sur la route de Minnesota, ce qui veut dire encore une défense rugueuse sur l’homme. La double malédiction des Vikes au Super Bowl frappe encore : le coureur McClanahan perd la balle à deux yards de l’en-but d’Oakland ; les Raiders scorent un Field Goal et deux touchdowns pour mener 16-0 à la mi-temps. Cela veut dire que Minnesota n’a toujours pas réussi à marquer en première mi-temps de la grande finale, et autant dire qu’ils n’arriveront jamais à mener au score non plus : Oakland gère la seconde mi-temps pour l’emporter 32-14, et Minnesota devient la première équipe à perdre quatre Super Bowls.

Cette défaite ressemble vraiment à celle de trop : les observateurs savent très bien que la génération Tarkenton & The Purple People Eaters est vieillissante et que la fenêtre pour gagner un titre va se refermer.

 

Autour de la moyenne (1977-1988)

 

La saison 1977 commence à montrer la fin de la génération, et les Vikes essayent d’anticiper en draftant le Quarterback Tommy Kramer, futur remplaçant de Tarkenton, ainsi que le Linebacker Scott Studwell. Comme la NFC Central reste faible (encore plus avec l’arrivée des nouveaux Buccaneers de Tampa Bay), Minnesota parvient à la remporter avec un record de 9-5, mais ils doivent se déplacer chez les Rams en Divisional Round. Le match se joue sous une pluie battante et Minnesota se sort à l’arrachée du bourbier 14-7, mais la franchise va tomber sur des Cowboys intraitables qui remportent la finale NFC 23-6.

En 1978, Minnesota arrache un nouveau titre de division à 8-7-1 avec un Tarkenton qui a 38 ans et arrose à tout va (3468 yards, 25 touchdowns mais 32 interceptions !). Logiquement, ils sont toujours trop justes et ils sont de nouveau défaits par les Rams en playoffs 34-10. Sans surprise, Fran Tarkenton tire alors sa révérence après 18 ans dans la ligue ; « Sir Francis » se retire en possédant plusieurs records parmi les Quarterbacks : 47.003 yards et 342 touchdowns à la passe ainsi que 675 courses, 3674 yards et 42 touchdowns au sol. Il faudra attendre Dan Marino, une vingtaine d’années plus tard, pour voir tomber les records à la passe. De plus, il n’est pas le seul à quitter l’équipe : Alan Page est parti à Chicago au milieu de la saison (il prendra sa retraite en 1981) et Carl Eller est parti à Seattle faire une année blanche avant de prendre lui aussi sa retraite.

1979 continue la tournée d’adieux, ce qui concerne aussi le Met Stadium car le terrain est constamment gelé à partir de Novembre et sa vetusté n’est plus en phase avec la popularité du sport ; c’est pourquoi le nouveau stade en construction sera un dôme. Tarkenton est remplacé par Kramer et l’équipe drafte le coureur Ted Brown : l’équipe n’a plus son lustre habituel et connaît sa première saison négative depuis 1967 avec un record de 7-9. Les fidèles Chuck Foreman, Paul Krause et Jim Marshall annoncent leur retraite ; c’est celle de ce dernier qui force le plus le respect : il se retire à 42 ans et n’a pas raté une seule titularisation dans toute sa carrière, ce qui représente 20 saisons et 282 matchs au poste de Defensive End.

La franchise parvient à arracher une place en playoffs à 9-7 en 1980, mais ses limitations finissent par la condamner au premier tour des playoffs avec une défaite 31-16 contre les Eagles. L’année 1981, qui apporte à la draft le Tackle Tim Irwin et le Quarterback Wade Wilson, va bien démarrer avec un record de 7-4, mais l’équipe perd les cinq derniers matchs et finit 7-9.

1982 ouvre l’ère du Hubert H. Humphrey Metrodome, le nouveau stade d’une équipe qui titube après avoir connu le succès. Elle fait un pas dans la bonne direction en draftant le coureur Darrin Nelson ou le Tight End Steve Jordan pour épauler Kramer en attaque. Les Vikes profitent de la saison écourtée par la grève pour aller en playoffs avec un record de 5-4 ; Minnesota l’emporte à domicile 30-24 contre Atlanta pour le premier match éliminatoire au Metrodome, mais perd 21-7 contre les futurs champions Redskins.

En 1983 l’équipe drafte une belle paire de Defensive Backs avec Joey Browner et Carl Lee, mais la saison ressemble en tout point à 1981 : un très bon départ à 7-2 est plombé par les blessures, et l’équipe termine à 8-8. A la suite de cette année, Bud Grant décide de se retirer, remplacé par le coach assistant Les Steckel. Steckel n’aura cependant pas le temps de faire grand-chose : la franchise fait une année 1984 abyssale à 3-13, ce qui force l’organisation à rappeler Grant à la rescousse.

Jmd/Rams 23 Doleman
Chris Doleman

Les Vikes semblent revigorés par son retour, et à la draft 1985 ils sélectionnent le Centre Kirk Lowdermilk et le futur Hall Of Famer Defensive End Chris Doleman ; il rejoint le Defensive Tackle Keith Millard drafté l’année d’avant. Minnesota démarre bien la saison mais les manques de l’équipe vont revenir les hanter ; de plus la perte de Tommy Kramer les condamne à terminer à 7-9. Grant décide de se retirer pour de bon : il est alors un des coachs NFL les plus prolifiques, ayant emmené une jeune franchise pendant 18 saisons pour 12 qualifications en playoffs, 11 titres de divisions, quatre participations au Super Bowl et un record de saison régulière à 158-96-5 (62%) et 10-12 en playoffs. Il est remplacé par son Coordinateur Offensif de longue date, Jerry Burns.

La première saison de Burns en 1986 est plutôt encourageante : Kramer gagne le Comeback Player Of The Year et l’équipe semble mieux se comporter ; il faut dire qu’elle a réussi deux gros coups en signant deux joueurs venus de USFL (une ligue concurrente de la NFL qui a disparu cette année-là) : le receveur Anthony Carter et surtout le futur Hall Of Famer Tackle Gary Zimmerman. Néanmoins, il manque toujours de l’essence dans le moteur pour finir la saison, et les Vikes terminent à 9-7 hors des playoffs.

La saison 1987 voit la sélection du Defensive Tackle Henry Thomas, et Minnesota retourne en playoffs à 8-7. La franchise écarte d’abord les Saints 44-10 en Wild Card Round avant de se déplacer chez la dynastie des 49ers ; San Francisco a fini la saison 13-2 avec la meilleure attaque et la meilleure défense. Minnesota arrive donc sans pression, et fait plier les favoris : la défense harasse Joe Montana qui fait un match misérable (il est même remplacé par Steve Young), pendant que Carter prend feu avec 10 réceptions pour 227 yards. Les Vikes l’emportent 36-24 et accèdent à une nouvelle finale de NFC, dix ans après la dernière. Contre Washington, Minnesota est mené 17-10 mais arrive à six yards de l’en-but en dernière tentative : la passe de Wilson à Nelson est échappée par le coureur car il prend un défenseur sur le dos en même temps. Les Vikes ratent leur cinquième participation au Super Bowl de peu.

Vikings-McDanielZimmerman
Randall McDaniel et Gary Zimmerman

Lors de la draft 1988, la franchise continue le renforcement de la ligne offensive en prenant le futur Hall Of Famer Guard Randall McDaniel ; cela forme un côté gauche très solide avec Zimmerman et lui. Wilson est plus posé et la défense capitalise enfin sur les bonnes drafts en devenant une unité crainte dans la ligue : les Vikings font une saison très satisfaisante à 11-5. Ils dominent les Rams au Wild Card Round, 28-17, avant de retourner à Candlestick Park en Divisional Round. Mais cette fois, les 49ers sont avertis et ils ne laissent aucune chance à Minnesota dans une claque 34-9.

Obnubilés par cette possibilité de pouvoir retourner au Super Bowl si la bonne pièce est ajoutée, les Vikes vont alors faire une des plus grosses erreurs de l’histoire : ils vont sacrifier leur futur pour un joueur qui ne leur rendra jamais leur investissement.

 

De Jerry Burns à Dennis Green (1989-1997)

 

Après trois matchs de la saison 1989, Dallas souhaite reconstruire sa franchise par la draft et vend au plus offrant son coureur vedette Herschel Walker. L’organisation, persuadée qu’il est la pièce manquante pour aller au Super Bowl, décide d’accepter un échange massif : les Vikings reçoivent Walker, trois tours de 1990 et un de 1991, alors que les Cowboys reçoivent cinq vétérans, trois tours de 1990, deux tours conditionnels de 1991, deux tours conditionnels de 1992 et un tour conditionnel de 1993. Ces choix conditionnels sont liés aux cinq vétérans : si Dallas les libère avant la fin de l’année, les Cowboys recevront les choix correspondants ; c’est exactement ce que font les texans, ce qui veut dire que Minnesota perd huit choix sur les quatre prochaines drafts dont trois premiers tours (1990, 1991 et 1993).

cris carterWalker arrive à Minnesota et se met de suite au service de son équipe, qui parvient à un record de 10-6 lors de la saison ; c’est le premier titre de la NFC Central depuis neuf ans pour les pourpre et or. Mais ils n’iront pas bien loin en playoffs car ils tombent de nouveau sur San Francisco qui est sur la route d’un nouveau titre ; les 49ers battent facilement les Vikings 44-13. En 1990, l’équipe drafte entre autres le coureur Terry Allen, et elle prend un risque en signant le receveur des Eagles Cris Carter qui a des problèmes de drogue et d’alcool ; mais sa libération brutale de Philadelphie et l’environnement des Vikings vont l’aider à se remettre sur le droit chemin, et il va devenir un Hall Of Famer. L’effectif subit pas mal de blessures, et Walker n’est pas utilisé à son potentiel maximal ; l’échange paraît catastrophique pour les fans des Vikes quand la franchise termine dernière de sa division à 6-10.

C’est en 1991 que le déséquilibre énorme de l’échange apparaît. Pendant que les Cowboys sont en train de se monter une équipe redoutable qui lui fera gagner trois Super Bowls en quatre ans, chez les Vikings c’est la débandade : les pertes des vétérans en défense ont fait mal, les trois receveurs récupérés grâce aux choix de Dallas ont une participation nulle (ils seront tous hors de la ligue en 1994 avec la bagatelle de 20 réceptions à eux trois) et Walker est encore totalement sous-utilisé, ne dépassant pas les 1000 yards dans la saison. Malgré la draft du receveur Jake Reed, Minnesota termine à 8-8 et Walker est envoyé à Philadelphie ; le General Manager Mike Lynn et le coach Jerry Burns sont en première ligne des critiques pour cet échange catastrophique et la mauvaise utilisation de Walker. Burns décide d’arrêter les frais, et il est remplacé par le coach de Stanford Dennis Green.

Green arrive avec la mission de faire oublier toute cette histoire ; pour cela il met à contribution Allen qui fait une belle saison 1992 à 1201 yards et 15 touchdowns, aidant grandement l’attaque menée par le Quarterback Rich Gannon, les deux Carter (Anthony & Cris) et Reed. En défense, les Vikes misent sur le rookie Defensive Tackle non-drafté et pourtant futur Hall Of Famer John Randle. Minnesota enchaîne les victoires pour terminer à 10-6 mais la franchise est sortie de suite au Divisional Round 24-7 par les Redskins. 1993 ne pourra pas être une meilleure année car Allen se blesse au genou pendant les entraînements d’été et rate toute la saison. Le rookie coureur Robert Smith doit prendre sa place et Minnesota parvient tout de même à arracher une place en playoffs à 9-7 ; néanmoins, le premier tour leur sera encore fatal avec une défaite contre les Giants 17-10.

Les Vikings profitent de 1994 pour tenter un nouvel échange, mais celui-ci va être plus productif. Depuis le départ de Tommy Kramer en 1987, ils n’ont plus eu de solution viable en Quarterback et veulent régler ce problème : ils décident de faire un échange avec les Oilers pour récupérer le Quarterback futur Hall Of Famer Warren Moon. Certes Moon a déjà 37 ans, mais il est un excellent vétéran qui a amené Houston en playoffs les sept dernières années ; de plus, Minnesota a drafté le Tackle Todd Steussie pour le protéger. Moon rentabilise immédiatement l’investissement en fournissant une excellente saison à 4264 yards ; Allen est revenu de blessure, Cris Carter est au meilleur de sa forme et la défense est ancrée par Randle et le Linebacker Jack Del Rio. Les Vikes remportent un nouveau titre de division à 10-6, cependant le rêve va encore se terminer dès le premier match de playoffs sur une défaite 35-18 contre Chicago.

Vikings-JohnRandle
John Randle

1995 est une nouvelle excellente saison de Moon, mais Allen est parti aux Redskins et Robert Smith n’est pas encore totalement prêt à le remplacer. De plus, plusieurs titulaires défensifs sont eux aussi partis, et les Vikes ne peuvent faire mieux que 8-8 en étant une des pires défenses du pays malgré Randle. 1996 démarre très mal avec une fracture de clavicule de Moon, mais Brad Johnson, drafté en 1992, fait un bon intérim ; quand le titulaire revient, Minnesota accède aux playoffs à 9-7. Néanmoins, pour la cinquième participation consécutive, les playoffs s’arrêtent dès le début avec une râclée infligée par Dallas 40-15. A la fin de la saison, le bon intérim de Johnson et l’âge de Moon propulsent le jeune Quarterback comme titulaire ; refusant d’être un remplaçant, le vétéran part à Seattle.

1997 est la première vraie bonne année du coureur Robert Smith qui dépasse enfin les 1000 yards à la course, et Brad Johnson fait une saison à 3000+ yards. Mais la défense a toujours un peu de mal et Johnson se blesse à trois matchs de la fin de la saison ; il est remplacé par l’ancien Quarterback des Eagles Randall Cunningham qui permet à Minnesota de terminer 9-7 et d’accéder de nouveau au playoffs. La malédiction du premier match éliminatoire semble frapper de nouveau quand Minnesota est mené 22-13 par les Giants au dernier quart-temps, mais les Vikings scorent dix points grâce à un onside kick et l’emportent sur le fil 23-22. Malheureusement la franchise pourpre et or n’aura pas la même chance en Divisional Round : elle est sortie 38-22 par les 49ers.

Il ne manque pas grand-chose pour dynamiser l’équipe pour de bon… et ce grand-chose va arriver lors de la draft suivante.

 

Randy Moss et le renouveau de l’attaque (1998-2001)

 

Deux nouvelles secouent la franchise en 1998. Premièrement, l’équipe est vendue à Red McCombs pour 250 millions de dollars, et deuxièmement, les Vikings font à la draft ce que beaucoup d’équipes n’ont pas osé faire mais vont amèrement regretter : choisir le phénoménal mais turbulent receveur de Marshall, le futur Hall Of Famer Randy Moss ; le Centre Matt Birk est également de la partie. En effet, Moss est un talent inné, mais ses problèmes de comportement et ses arrestations ont ruiné sa réputation. Les Vikings prennent le risque de le sélectionner, et ils sont immédiatement récompensés : malgré la blessure de Brad Johnson après deux matchs, Cunningham se retrouve alors avec quatre armes offensives de premier plan – Moss, Carter, Reed et le coureur Smith. Minnesota devient une attaque inarrêtable qui score la bagatelle de 556 points dans la saison (record de l’époque), avec un Randy Moss qui survole les terrains pour 1313 yards et 17 touchdowns, gagnant aisément le titre d’Offensive Rookie Of The Year. La défense suit également et les Vikings ne connaissent qu’une défaite, contre Tampa Bay 27-24 ; ce record de 15-1 les place en tête de la ligue et comme favoris pour le titre.

Vikings-MossCarterReed
Moss, Carter et Reed

Au Divisional Round, les Cardinals d’Arizona ne vont pas offrir beaucoup de résistance, défaits 41-21. Les Falcons d’Atlanta se présentent au Metrodome pour la finale NFC, et Minnesota domine en première mi-temps ; il faut un fumble de Cunningham pour permettre à Atlanta de revenir à 20-14 à la mi-temps, ce qui est déjà un petit miracle. Le score est de 27-20 Minnesota à deux minutes de la fin lorsque les Vikings font un bon drive qui doit leur permettre de scorer un Field Goal de 38 yards pour prendre dix points d’avance ; autrement dit un matelas confortable. Le Kicker est Gary Anderson, Monsieur 100% qui a réussi ses 122 Field Goals précédents, il est à domicile, à 38 yards, dans un dôme… mais il rate son coup de pied dans la stupeur générale. La défense des Vikings craque alors complètement : l’attaque des Falcons monte deux drives consécutifs pour d’abord égaliser 27-27 et forcer la prolongation, puis marquer le Field Goal de la victoire 30-27 par Morten Andersen ; ironie du sort, il a lieu exactement au même endroit que le raté d’Anderson. Les Falcons vont au Super Bowl et laissent les Vikings hébétés par cette cruelle défaite.

Après ce coup de massue, la franchise repart en 1999 avec les mêmes armes, tout en faisant des changements au poste de Quarterback : Daunte Culpepper est drafté, Brad Johnson part à Tampa Bay, Cunningham commence mal l’année, et c’est finalement Jeff George en provenance d’Oakland qui fait la majorité de la saison. Smith est toujours aussi précieux au sol alors que le trio Moss-Carter-Reed accumule presque 3300 yards et 26 touchdowns. Minnesota paye le mauvais début de saison et ne termine « que » 10-6, mais ils vont en playoffs. Ils battent facilement les Cowboys 27-10, avant de composer LE rendez-vous que tout le monde attend : un match contre les Rams du Greatest Show On Turf qui sont aussi explosifs qu’eux offensivement. Malheureusement, c’est bien la défense des Vikings qui lâche la première : malgré un avantage de 17-14 à la mi-temps, Minnesota encaisse cinq touchdowns de suite et doit s’incliner 49-37.

Les années 2000 commencent l’ère Culpepper car les Vikes n’arrivent à resigner ni Cunningham ni George. La défense continue de piquer du nez mais l’attaque parvient à la tenir, même avec le départ de Reed à New Orleans ; cela se voit quand Culpepper est freiné par les blessures à la fin de l’année et que les Vikes perdent leurs trois derniers matchs. Néanmoins l’équipe termine 11-5 et remporte la division, retournant en playoffs. Le Divisional Round se passe tranquillement avec une victoire 34-16 sur les Saints, mais la finale NFC contre les Giants est un cauchemar : Culpepper réussit 13 passes pour 78 yards et Smith sort sur blessure pendant le match. Les Giants l’emportent 41-0 pendant que les joueurs des Vikings s’enguirlandent sur le bord de touche.

SECOND DAY OF VIKES CAMPC’est le début d’une transition 2000-2001 très compliquée pour Minnesota : Robert Smith décide d’arrêter sa carrière suite à sa blessure pour ne pas en risquer une plus grave et John Randle part à Seattle. Mais la vraie tragédie intervient pendant les camps d’été avec la mort du Tackle Korey Stringer. Le joueur a toujours eu quelques problèmes à s’entraîner sous de chaudes températures, or exceptionnellement il fait très chaud dans l’état cette année-là. Lors d’un entraînement en casque et épaulières, Stringer s’écroule et doit être immédiatement emmené aux urgences, où sa température est montée au dessus de 42°C. Il décède quelques heures plus tard, et la ligue va se pencher sur une meilleure gestion de la chaleur par les équipes et les joueurs, notamment les plus lourds (Stringer pesait 151 kgs).

Cette tragédie semble couper les jambes de l’équipe, mais pas seulement : elle a toujours une défense catastrophique, la retraite de Robert Smith n’arrange rien et c’est toujours le bazar sur le bord de touche des Vikings. L’équipe termine 2001 sur un terrible 5-11 et Dennis Green a déjà payé les pots cassés du comportement de l’équipe en étant renvoyé avant le dernier match. Il est remplacé par le coach de la ligne offensive, Mike Tice.

Un nouveau coup dur frappe la franchise quand Cris Carter décide de partir, lassé des querelles internes et de la frustration qu’elles engendrent. Il signera pour quelques matchs avec Miami l’année suivante mais ne fera rien de spécial et prendra sa retraite à la fin de la saison, terminant deuxième derrière le grand Jerry Rice avec 1101 réceptions ainsi que 130 touchdowns (pour 13.899 yards) ; il restera célèbre pour ses réceptions spectaculaires à une main le long de la touche.

Et comme on peut s’y attendre, avec la perte de tous ces joueurs, les Vikings s’apprêtent à rentrer dans des années plutôt sombres.

 

Période de disette (2002-2006)

 

2002 marque un retour aux sources avec l’arrivée des Texans en NFL : la NFC Central perd Tampa Bay et redevient la Black and Blue Division, renommée NFC North. Malgré la draft du Tackle Bryant McKinnie, tous les départs pèsent lourd sur l’effectif de Minnesota qui n’a toujours pas amélioré la défense entre temps. Culpepper fait sa pire année avec 23 interceptions, et les défaites s’accumulent pour un record de 6-10.

En 2003, le rookie receveur Nate Burleson vient jouer la deuxième arme derrière Moss, alors que Culpepper fait une bien meilleure saison. Malheureusement, malgré la draft du Defensive Tackle Kevin Williams, la défense est toujours à la traîne, et malgré un départ à 6-0, les Vikes sont à 9-6 à la veille du dernier match contre les Cardinals d’Arizona qui sont 3-12 ; néanmoins rien n’est perdu : une victoire et Minnesota va en playoffs. Les Vikings mènent 17-6 à deux minutes de la fin, mais les Cardinals scorent un touchdown, réussissent un onside kick et en 4e&25, le Quarterback Josh McCown trouve Nate Poole dans l’en-but pour une victoire miraculeuse 18-17 qui élimine Minnesota des playoffs. La franchise est seulement la deuxième à ne pas aller en playoffs après avoir démarré 6-0 depuis le passage à 16 matchs (après les Redskins de 1978).

Kevin Williams
Kevin Williams

L’équipe tente de se remettre de cette immense déception en lâchant les chevaux offensifs en 2004 : Daunte Culpepper fait la meilleure saison de sa carrière avec 4717 yards et 39 touchdowns. Cependant, malgré l’arrivée du bon Defensive Back des Bills Antoine Winfield, la défense continue de ralentir le club, et Minnesota termine à 8-8… ce qui leur permet quand même d’aller en playoffs grâce à plusieurs tiebreakers favorables ! Les Vikings sont la première équipe avec un record équilibré à remporter un match de playoffs quand ils battent les Packers à Lambeau 31-17 ; le match est marqué par l’incident notoire où Moss score un touchdown et fait mine de montrer ses fesses aux fans de Green Bay. Minnesota n’aura pas autant de réussite en Divisional Round : ils s’autodétruisent littéralement avec les pertes de balle et les pénalités, perdant 27-14 contre les Eagles.

La période entre la saison 2004 et 2005 marque de nouveau une tourmente générale avec plusieurs affaires. Le comportement de Moss sur et en dehors du terrain n’est plus tolérable, et il est envoyé à Oakland contre un joueur et plusieurs choix de draft. Ensuite, le coach Mike Tice est empêtré dans une histoire de revente de billets pour le Super Bowl à l’intérieur du staff ; il admet les faits et reçoit une amende de 100.000 dollars, un record à l’époque. Le coureur leader des Vikings Onterrio Smith se fait prendre à l’aéroport en possession d’un kit pour frauder les tests d’urine de la NFL et il est suspendu pour la saison 2005 suite à sa troisième infraction.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Zygi+Wilf+Tennessee+Titans+v+Minnesota+Vikings+MDQOcy1siipl.jpgDans tout ce micmac, il y a une seule nouvelle qui ne soit pas négative en soi : la franchise est vendue à un milliardaire de l’immobiler, Zygi Wilf, pour 600 millions de dollars. Sur le terrain, la franchise récupère le Defensive Tackle Pat Williams des Bills pour former le fameux Williams Wall avec Kevin au centre de la ligne défensive ; elle signe aussi le Defensive Back des Packers Darren Sharper. Tous les manques en attaque se font de suite sentir et Culpepper fait une piètre saison terminée par une blessure au genou. Il est remplacé par un ancien qui est revenu au bercail, Brad Johnson. Le Quarterback redresse la franchise de 2-5 à 9-7 mais ce n’est pas suffisant et les Vikes ne vont pas en playoffs. Cette année ratée plus le scandale des billets ont raison de Mike Tice qui est démis de ses fonctions ; c’est le Coordinateur Offensif des Eagles, Brad Childress, qui le remplace.

En 2006, Culpepper est envoyé aux Dolphins pour refus de restructuration de contrat, et Johnson reprend le flambeau. Mais c’est un autre imbroglio qui va faire les choux gras de la presse spécialisée : Seattle appose le Transition Tag à son futur Hall Of Famer Guard Steve Hutchinson, et Minnesota lui propose un contrat de 7 ans et 49M$ dans lequel se trouve une poison pill ; une tactique de découragement de rachat. Dans ce cas précis, la poison pill est une condition qui stipule que le salaire de base dans le contrat est entièrement garanti si le joueur n’est pas l’Offensive Lineman le mieux payé dans son équipe. Or, les Seahawks viennent de donner une extension monstre à un autre futur Hall Of Famer, le Tackle Walter Jones ; ils doivent donc se résigner à ne pas faire une offre équivalente et laisser Minnesota récupérer Hutchinson. Cela se finit au tribunal entre les deux équipes, et si le contrat est validé, la NFL met en place une règle pour éviter les poison pills à l’avenir.

Seattle se « venge » en signant Burleson, alors que les Vikes ajoutent l’ex-Raven coureur Chester Taylor ; de plus, le Linebacker Chad Greenway et le Quarterback Tarvaris Jackson arrivent via la draft. La bulle Brad Johnson va rapidement se dégonfler et malgré une bonne saison de Taylor, les Vikes postent un maigre 6-10. Ironiquement, la défense a enfin relevé la tête suite à toutes les arrivées (draft ou Free Agency) et c’est maintenant l’attaque, surtout au poste de Quarterback, qui pose problème ; Tarvaris Jackson a même dû prendre la place de Johnson en cours de saison, prouvant aux Vikes qu’ils ont encore parié sur le mauvais cheval.

A la draft 2007, la franchise va décider de parier sur un autre cheval, de travail celui-là, et elle ne va pas se tromper.

 

Adrian Peterson, l’extrarrestre (2007-2013)

 

En effet, si Tarvaris Jackson va vite se réveler ne pas être la solution comme Quarterback, l’attaque va être sauvée en 2007 par un alien venue de l’Université d’Oklahoma : le coureur Adrian Peterson. Malgré les bonnes stats de Taylor, il était trop tentant de choisir ce joyau qui va devenir l’Offensive Rookie Of The Year : non seulement il fait une belle saison avec 1341 yards et 12 touchdowns, mais surtout il rentre dans le livre des records quand il court pour 296 yards contre les Chargers, battant d’un petit yard le record de Jamal Lewis en 2003. Cependant, il est quasiment la seule arme en attaque malgré la draft du receveur Sidney Rice, et alors que la défense continue de bien jouer, c’est le jeu aérien qui pêche maintenant ; la franchise termine à 8-8.

Adrian-Peterson-plane-breaker-US-Presswire-e1347296692923
Adrian Peterson

Minnesota prépare l’après Matt Birk en 2008 avec la draft du Centre John Sullivan, et ils font un gros coup en échangeant avec les Chiefs plusieurs choix de draft contre le redoutable Defensive End Jared Allen des Chiefs. L’attaque continue néanmoins de patauger, Tarvaris Jackson étant rapidement remplacé par le vétéran Gus Frerotte. Peterson continue de dominer et quand Frerotte se blesse, Jackson joue bien mieux ; la franchise arrache le titre de division à 10-6. Néanmoins le Quarterback joue de nouveau mal en Wild Card contre Philadelphie et Minnesota est éliminé 26-14.

Les Vikings ont besoin d’un Quarterback sur lequel se reposer, et ils réussissent un gros coup en 2009, même s’il est loin d’être tout jeune : Brett Favre, le légendaire Quarterback des rivaux Packers, est signé par Minnesota. De plus, la franchise drafte de bons joueurs avec le receveur multitâche Percy Harvin qui sera Offensive Rookie Of The Year et le Tackle Phil Loadholt. A 40 ans, Favre fait tout simplement la meilleure saison de sa carrière avec 4202 yards, 33 touchdowns et seulement 7 interceptions, bien assisté par un AP qui marque la bagatelle de 18 touchdowns ; en défense, Allen poste une saison à 14.5 sacks, et les Vikes sont ENFIN dans le top 10 en attaque et en défense. Minnesota accède facilement aux playoffs avec un record de 12-4, et le Divisional Round contre Dallas est remporté facilement 34-3.

La finale NFC contre les Saints va être plus compliquée : Favre est clairement ciblé par plusieurs coups tardifs, et les Vikings commettent quatre pertes de balle dont deux à quelques yards de l’en-but adverse. La cinquième sera cruciale : à quelques secondes de la fin, il y a 28-28 et une pénalité stupide fait reculer les Vikings, les empêchant de tenter un Field Goal. Favre veut rapprocher son Kicker, appelle une passe et sort de la poche, mais le traitement des Saints pendant le match se rappelle à lui et il se fait intercepter ; le match va en prolongations, les Saints gagnent le toss et l’emportent 31-28.

2010 est une année totalement étrange. Favre devient le premier grand-père officiel à jouer en NFL et il est cassé de partout ; il est forcé de mettre un terme à sa série hallucinante de 298 titularisations consécutives en étant remplacé par le rookie Joe Webb. Randy Moss revient aider le corps de receveurs qui perd Rice et Harvin, mais pour trois semaines seulement car il critique l’organisation et se fait libérer manu militari. Childress est renvoyé au milieu de la saison et le Coordinateur Défensif Leslie Frazier fait l’intérim. Pour couronner le tout, le toit du Metrodome s’effondre sous les tonnes de neige tombées dans le Minnesota, ce qui pousse les Vikes à jouer leurs deux derniers matchs à « domicile » à Detroit et au stade de l’Université de Minnesota. Cette saison tumultueuse se termine à 6-10 malgré encore une belle année d’AP.

Jared Allen
Jared Allen

Frazier est officialisé comme Head Coach pour la saison 2011. Avec le départ en retraite de Favre et le manque de confiance en Webb, l’organisation décide de signer Donovan McNabb des Eagles et de drafter Christian Ponder pour le futur ; le Tight End Kyle Rudolph et le Guard Brandon Fusco sont également choisis. Malheureusement, c’est une saison totalement catastrophique qui est résumée par la blessure terrible que subit Peterson lors du match contre les Redskins avec une rupture de deux ligaments dans son genou. Les Vikes sont incapables de quoi que ce soit et terminent au fond de la NFC à 3-13 ; le seul rayon de soleil est la saison de Jared Allen qui finit à un demi-sack du record de Michael Strahan avec 22.

A la draft 2012, Minnesota se jette sur le Tackle Matt Kalil pour protéger un Ponder titulaire après la libération de McNabb. La franchise choisit également le Safety Harrison Smith et le Kicker Blair Walsh. Mais deux questions planent sur la saison : l’équipe et la ville vont-elles se mettre d’accord sur les fonds pour un nouveau stade, et comment AP va-t-il revenir après sa terrible blessure ? La première réponse est oui : il y aura un nouveau stade pour les Vikings à Minneapolis en 2016. La seconde réponse est éclatante : Peterson marche sur toutes les défenses qu’il rencontre et accumule 2097 yards au sol, terminant seulement à huit petits yards du record d’Eric Dickerson que tout le monde pensait largement intouchable ; AP devient le septième coureur à 2000+ yards sur une saison et remporte logiquement les titres de MVP et Offensive Player Of The Year. Les Vikes se qualifient en playoffs à 10-6, mais Ponder ne peut participer, blessé dans le dernier match de la saison. Webb est titularisé en Wild Card contre les Packers, et ce n’est pas suffisant : Minnesota s’incline 24-10.

2013 voit les additions du Defensive Tackle Sharrif Floyd, du Cornerback Xavier Rhodes et du receveur Cordarrelle Patterson qui remplace un Harvin devenu ingérable (parti à Seattle). Mais tous les yeux se tournent vers Ponder pour savoir s’il est enfin la réponse au poste de Quarterback : ce n’est pas le cas, et l’équipe alterne entre lui, Matt Cassel et Josh Freeman. L’attaque ne marche pas mis à part AP, et la défense devient une passoire : la dernière saison au Metrodome s’achève sur un 5-10-1 qui coûte sa place à Frazier. Il est remplacé par le Coordinateur Défensif des Bengals, Mike Zimmer.

Sans surprise, le premier travail de Zimmer et du General Manager Rick Spielman : trouver enfin un franchise Quarterback.

 

Mike Zimmer, capitaine de drakkar (2014-2021)

 

Les deux étudient les prospects, pendant que la franchise se prépare à passer deux saisons au stade de l’Université de Minnesota, le temps que le nouveau stade soit prêt. L’organisation sélectionne le Linebacker Anthony Barr au premier tour, puis remonte à la fin de celui-ci pour choisir le Quarterback de Louisville Teddy Bridgewater. Les fans ont à peine le temps d’espérer qu’ils prennent un coup sur la tête quand Adrian Peterson est reconnu coupable de sévices sur son fils ; l’équipe le met à l’écart et le joueur est suspendu pour la saison 2014. Matt Asiata et le rookie Jerick McKinnon s’occupent de l’intérim et le font plutôt bien, pendant que Bridgewater remplace rapidement un Cassel qui se blesse au pied et montre lui aussi de belles choses pour l’avenir. Mais c’est surtout la défense, malgré la perte d’Allen parti à Chicago, qui est ragaillardie par l’arrivée de Zimmer : Minnesota termine la saison sur un 7-9 très encourageant sans son meilleur joueur.Adrian Peterson retourne en 2015 dans une équipe qui continue d’engranger les jeunes talents en défense avec le Cornerback Trae Waynes ou le Linebacker Eric Kendricks. Cela permet à l’escouade de continuer de se développer avec Floyd, le Defensive End Everson Griffen, Barr, Rhodes ou Smith. Malheureusement l’attaque a plus de mal à suivre : malgré un AP à 1485 yards et 11 touchdowns (mais toujours trop de fumbles) ainsi qu’un rookie receveur remuant en Stefon Diggs, la ligne offensive peine énormément et Bridgewater ne peut évoluer en toute tranquillité. Cependant, cela n’empêche pas les Vikings d’arracher le titre de la division à Green Bay lors de la dernière semaine avec un record de 11-5.

Les limitations offensives vont néanmoins resurgir en playoffs quand Minnesota accueille Seattle dans un froid polaire. Le temps transforme le match en véritable duel de défenses, que les Vikings semblent remporter pendant trois périodes, menant 9-0 grâce à des Field Goals de Blair Walsh. Seattle score dix points au début du dernier quart-temps, mais Minnesota monte le drive de la victoire. C’est alors que les spectres de la finale NFC 1998 resurgissent quand Walsh rate le Field Goal de la victoire de 27 yards, et Seattle l’emporte 10-9.

L’espoir d’un futur brillant est néanmoins de retour, mais il est brutalement interrompu par une terrible dislocation du genou de Bridgewater lors d’un entraînement en fin de présaison. Alors que la blessure va jusqu’à mettre la suite de la carrière du jeune Quarterback en question, l’équipe est forcée de prendre une décision : elle envoie un premier tour de draft à Philadelphie pour récupérer Sam Bradford et le titulariser. Adrian Peterson connaît lui aussi une blessure le mettant hors-course une bonne partie de la saison, sans compter celles sur la ligne offensive et l’incapacité du premier tour de draft receveur Laquon Treadwell à mériter d’aller sur le terrain ; c’est une hécatombe offensive qui laisse Bradford quasiment sans autre soutien que Diggs, Rudolph et le surprenant receveur Adam Thielen. La défense fait un énorme travail pour permettre à l’équipe de démarrer 5-0, mais les carences en attaque sont trop lourdes ; si Bradford établit un record NFL avec 71.56% de complétion, c’est surtout parce qu’il lance très vite et court (il ne peut faire autrement). La défense finit par craquer elle aussi à plusieurs reprises et l’équipe termine 8-8.

La saison 2017 démarre toujours sans le jeune lanceur qui continue sa rééducation. L’équipe décide de faire venir Case Keenum pour servir de renfort à Bradford, tout en draftant le coureur Dalvin Cook pour être le successeur de Peterson et en signant les Offensive Linemen Riley Reiff et Mike Remmers pour enfin stabiliser l’unité. Malgré la blessure rapide de Cook, les ajouts offensifs sont de vraies réussites et la franchise de Minnesota devient dominatrice : la défense étouffe ses adversaires alors que Bradford, puis Keenum suite à la blessure de ce dernier, font des saisons exceptionnelles à la passe grâce au trio Diggs-Thielen-Rudolph. Les Vikings rebondissent de manière spectaculaire et finissent la saison à 13-3 ! Cerise sur le gâteau, Bridgewater est réintégré dans l’effectif vers la fin de la saison comme remplaçant ; il revient même sur le terrain pour lancer quelques passes sous les vivas de la foule.

Les Vikes démarrent en Divisional Round avec la réception des Saints. Les locaux prennent l’avantage 17-0 en première mi-temps, mais New Orleans revient sous la baguette de Drew Brees et repasse devant 23-24 à 25 secondes de la fin. Après une première complétion de 19 yards vers Diggs, les Vikes se retrouvent en 3&10 sur leurs 39 yards avec 10 secondes à jouer. Dans ce qui est connu désormais comme le Minneapolis Miracle, Keenum envoie une passe haute à Diggs qui l’attrape ; le rookie Safety des Saints Marcus Williams rate totalement son plaquage, laissant le receveur parcourir le reste du terrain dans un touchdown miraculeux de 61 yards offrant la victoire 29-24. Cela peut faire penser que Minnesota est l’équipe choisie par le Destin, surtout que le Super Bowl a lieu dans son stade… mais la finale NFC à Philadelphie est totalement ratée : une défaite cuisante 38-7 où rien n’a fonctionné ; cela continue la malédiction des finales de conférence avec six perdues depuis 1976.

Après cette déception, l’intersaison 2018 vient avec sa question principale : quid du poste de Quarterback ? La réponse est radicale : aucun des trois lanceurs n’est resigné, que ce soit Bradford, Keenum ou surtout Bridgewater. À la place, les Vikings sautent sur l’occasion de la fin d’une longue bataille d’attrition entre les Redskins et Kirk Cousins à coups de Franchise Tags ; ils le font venir en marquant l’histoire avec le premier contrat vétéran multi-annuel 100% garanti – 3 ans et 84M$. Cependant, les dividendes ne vont pas tomber tout de suite : malgré une bonne saison du lanceur à 70.1%, 4298 yards et 30 touchdowns, la ligne offensive a du mal, le jeu au sol reste trop longtemps endormi, la défense craque parfois mais reste solide et la décision de drafter le Kicker Daniel Carlson se révèle désastreuse (il coûte un match et se retrouve libéré assez rapidement) ; Minnesota a du mal à enchaîner les victoires en deuxième partie de saison et le réveil de Chicago dans la division pousse les Vikings hors des playoffs à 8-7-1.

L’équipe renforce sa ligne offensive en 2019 avec le premier tour Centre Garrett Bradbury, et cela se voit de suite avec une superbe année de Cook (1135 yards, 13 TDs) ; Cousins a un peu plus de mal au départ, mais il monte en régime et fait une saison efficace. La défense plie bien trop souvent en couverture (Rhodes en tête), cependant cela suffit pour terminer à 10-6 et arracher une place en playoffs. Le Wild Card organise des retrouvailles avec New Orleans, et la défense hausse le ton : les Vikings prennent une avance de 20-10, mais les Saints forcent la prolongation à 20-20. Cousins, si souvent décrié dans les matchs à enjeux, sort le drive qu’il faut pour créer la surprise et l’emporter 26-20 avec une passe de touchdown pour Rudolph. Malheureusement, cela va vite tourner court contre le mur San Francisco qui mène quasiment tout le Divisional Round et l’emporte 27-10.

Depuis plusieurs années, la franchise alterne entre playoffs acquis et playoffs ratés : 2020 ne déroge pas à la règle. Un certain ménage est fait dans l’effectif : Diggs part sur échange contre un premier tour à Buffalo, alors que Griffen, Waynes et Rhodes sont libérés ; il y a également l’épisode bizarre avec le Jaguar Defensive End Yannick Ngakoue qui est récupéré sur échange avant la saison puis échangé de nouveau à Baltimore pendant. Diggs est remplacé par le premier tour Justin Jefferson alors que le Cornerback Jeff Gladney l’accompagne ; si le deuxième lutte dans sa première saison, le premier brille de mille feux (1400 yards et 7 TDs). L’attaque carbure derrière le trio qu’il forme avec Thielen et Cook, mais la défense démarre très mal avec tous les changements : elle se reprend trop tard, ce qui amène une saison à 7-9.

Au vu de l’alternance, on peut penser que Minnesota va retourner en playoffs en 2021, mais la saison est une nouvelle déception : malgré l’explosion de Jefferson et la draft du premier tour Offensive Tackle Christian Darrisaw, la franchise est inconstante, n’arrivant jamais à aligner trois victoires consécutives. Cela se termine avec un bilan à 8-9 qui signe la fin de l’ère Zimmer, et Spielmann fait partie du ménage. Avec tout le talent à disposition, l’organisation doit faire mieux, et elle demande à un duo novice de prendre les rênes : le Président des opérations liées au football des Browns Kwesi Adofo-Mensah et le Coordinateur Offensif des Rams Kevin O’Connell.

 

Nouvelles têtes, mêmes maux (2022-2023)

 

On renforce l’équipe en 2022, et pour cela on regarde à l’intérieur de la division : l’ex-Lion Tight End T.J. Hockenson et l’ex-Packer pass-rusher Za’Darius Smith rejoignent le Minnesota pour aider à dominer la division ; Chicago est bloqué au point mort, Detroit pousse mais reste tendre et Green Bay tombe de son piédestal. Les Vikings mettent fin à l’hégémonie des Packers en écrasant la NFC North avec un bilan de 13-4 grâce à l’Offensive Player Of The Year Justin Jefferson, cependant c’est en trompe-l’oeil : ils sont 11-0 dans les matchs à une possession avec une attaque au gros potentiel mais inconstante et une défense passoire. Cette dualité a mené à quelques victoires rocambolesques en prolongation, comme ce retour de -17 en 17 minutes pour l’emporter 33-30 contre Buffalo, ou ce retour de -33 en 23 minutes pour l’emporter 39-36 contre Indianapolis ; le nouveau plus gros comeback de l’histoire de la NFL. Mais cela ne pardonne pas une fois en playoffs : Minnesota s’incline 31-24 en WIld Card face aux Giants.

2023 sonne comme l’heure du remplacement de certains cadres : Cook, Thielen et Kendricks s’en vont ; le lieutenant de toujours Alexander Mattison, le premier tour receveur Jordan Addison ou l’inattendu non-drafté Ivan Pace Jr sont les remplaçants désignés. Commençons par les bonnes nouvelles : Addison est un beau complément à Jefferson et Hockenson, alors que Pace est une vraie révélation au coeur de la défense. Cependant, Mattison n’arrive pas à porter le jeu au sol, le pass-rush est totalement anémique, et les Vikes démarrent 1-4. Minnesota relève la tête mais Cousins se blesse au tendon d’Achille, forçant la franchise à faire venir le Quarterback des Cardinals Josh Dobbs sur échange. Dobbs, comme il l’a fait à Arizona en début de saison, fait des performances miraculeuses qui permettent d’arriver à 6-4, mais l’effet s’évapore très vite, menant à une chute brutale dans laquelle Nick Mullens et même Jaren Hall sont titularisés ; les Vikings terminent 7-10.