Mailbag QPUL : Les Vikes, dans le contrat, avec la pilule empoisonnée

Mailbag 2015Nouvelle édition de notre mailbag Questions Pour Un LatestHuddle avec son super nouveau logo qui déchire.

Cette semaine on explore un procédé qui (dieu merci) n’est plus autorisé de nos jours.

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Pyrox : Tu parlais sur le tchat de « poison pill » concernant l’offre des Buccaneers pour George Johnson et la demande d’arbitrage des Lions ? Qu’est-ce que c’est ?

Pour rappeler les faits, les Buccaneers ont fait une offre au Restricted Free Agent Defensive End des Lions George Johnson, et les Lions ont décidé de contester cette offre. Cette contestation a fait craindre à certains observateurs qu’il y ait une poison pill dans l’offre, ce qui est interdit par le CBA dans l’Article 9 Section 3 (e) (iii).

Qu’est-ce qu’une poison pill ou « pilule empoisonnée » en français (on utilise aussi le terme de « dragée toxique » mais personnellement ça me rappelle un peu trop les dragées Fuca…) ? C’est un procédé qui n’est pas exclusif à la ligue et qui existe depuis les années 1980 dans le monde financier : c’est une clause qui permet d’empêcher les prises de pouvoir par une société ou un individu hostile.

En NFL, cela se manifeste d’une manière différente, mais le but est le même : se protéger d’une réponse un peu trop agressive d’une autre équipe par une clause dans le contrat. C’est pourquoi on en a souvent entendu parler lorsqu’il s’agissait d’offres faites à des Free Agents sous Non-Exclusive Franchise Tag ou Transition Tag, ou des Restricted Free Agents sous Tenders (bref, les joueurs qui peuvent recevoir des offres d’autres équipes).

L’exemple le plus marquant est celui qui a mis définitivement fin à la pratique des poison pills. En 2006, les Seahawks décident de mettre le Transition Tag sur leur Guard Pro-Bowler et All- Pro Steve Hutchinson. Les Vikings décident alors de faire une offre au joueur qui porte sur 7 ans et 49M$, le plus gros contrat jamais donné à un Guard. Mais ce n’est pas tout, car ils glissent une poison pill en plein milieu : les 49M$ seront 100% garantis si Hutchinson n’est pas l’OL le mieux payé de l’équipe.

Steve_HutchinsonOr, les Seahawks viennent d’offrir à leur Tackle Walter Jones (futur Hall Of Famer) un contrat bien plus lucratif que ça. Donc si Seattle veut conserver Hutchinson, ils sont obligés d’offrir le même contrat que celui des Vikes au Guard, ce qui veut dire activer automatiquement la poison pill, et voir leur Salary Cap exploser avec deux salaires énormes sur la ligne en même temps.

Bien évidemment Seattle ne peut pas faire une offre équivalente, et Minnesota récupère Hutchinson qui continuera d’empiler les Pro-Bowls et All-Pro avec eux. Mais les Hawks n’en restent pas là, car les Vikings ont mis un Tender de tour originel sur un de leurs jeunes joueurs, le receveur Nate Burleson. Ni une ni deux, Seattle fait une offre de 7 ans et 49M$ (ça ne vous rappelle rien ?), en glissant aussi une poison pill : la somme totale est garantie si Burleson joue 5 matchs ou plus sur une saison dans l’état du Minnesota, ou si la moyenne de son salaire (49/7 = 7M$) dépasse la moyenne des salaires combinés des coureurs de l’équipe.

Or, à l’époque les Hawks ont le MVP Shaun Alexander qui a une moyenne d’un peu plus de 7M$ par an. Donc non seulement les Vikings ne peuvent pas s’aligner à cause de la clause sur les matchs dans l’état du Minnesota, mais Seattle peut récupérer « la Burne » puisque Alexander dépasse son salaire moyen à lui tout seul.

Nate_BurlesonRajoutons quand même que dans toute cette histoire, les Hawks sont perdants car comme Burleson avait un Tender de tour originel, ils ont été obligés de donner un 3e tour à Minnesota, alors qu’ils n’ont rien reçu pour Hutchinson car c’était un Transition Tag.

Je ne vous raconte pas la volée que les deux organisations ont prise au meeting des propriétaires suivant, et une clause a été rajoutée au CBA interdisant ce genre de pratiques.

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C’est la fin de ce mailbag.

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