Football Kombat : Oakland

500-Raiders

Jamais vraiment évident pour une équipe de devoir se séparer de son Head Coach en pleine saison et de devoir continuer sans s’écrouler. Néanmoins les Raiders ont quand même mieux joué, arrachant trois victoires, mais ils sont encore bien trop justes, ayant également fait quelques prestations catastrophiques. Bref, on ne peut pas dire que 3-13 soit loin de la vérité de 2014.

A lire l’air blasé.

 

OAKLAND RAIDERS
4e AFC West ~ 3-13

 

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Les prévisions de Madame Soleil 2014

 

Plus qu’une prévision, un espoir : maintenant que les finances avaient été assainies, il fallait qu’Oakland se sorte enfin du marasme dans lequel la franchise était plongée depuis l’année post-Super Bowl : aucune saison positive et seulement deux à l’équilibre. Pour cela, le General Manager Reggie McKenzie et le coach Dennis Allen n’avaient pas hésité à malaxer l’effectif. Il fallait déjà enfin trouver une solution long-terme au poste de Quarterback : le duo avait choisi de sélectionner le deuxième tour de draft Derek Carr, et suite à sa présaison, de l’installer en titulaire devant un Matt Schaub en disgrâce à Houston. Dans le reste de l’attaque, les Raiders n’avaient pas hésité à laisser partir des contributeurs clés comme le Tackle Jared Veldheer et le coureur Rashad Jennings pour les remplacer par Austin Howard – Donald Penn et Maurice Jones-Drew. L’addition de l’ancien receveur des Packers, James Jones, était une bonne affaire pour être le mentor d’un jeune groupe de receveurs mené par Rod Streater et Denarius Moore. Si on rajoute le polyvalent Marcel Reece, l’attaque californienne était donc plutôt intéressante, même si elle reposait avant tout sur Carr.

En défense aussi il y avait eu un départ surprenant avec celui du Defensive End Lamarr Houston, que les Raiders avaient comblé avec les signatures de Justin Tuck et Antonio Smith. Ils avaient récupéré un autre LaMarr, le Linebacker Woodley de Pittsburgh, pour remplacer un Kevin Burnett libéré; l’unité avait également enregistré l’arrivée du premier tour Khalil Mack, ce qui donnait une allure très intéressante au front-7. Enfin, les Cornerbacks Tarell Brown et Carlos Rogers avaient traversé la Bay Area en provenance de San Francisco pour remplacer Mike Jenkins et Tracy Porter. Néanmoins, on pouvait craindre une chose : en attaque comme en défense, la majorité des arrivants avaient autour ou au-delà de 30 ans, et il restait à voir si ça n’allait pas jouer contre eux.

Il ne fallait probablement pas attendre des miracles d’une équipe autant modifiée à l’orée d’une saison où elle allait se prendre le calendrier le plus difficile de la NFL (avec sa division et la NFC West au programme). C’est principalement ces deux points qui ne poussaient pas à l’optimisme chez les Silver&Black : ne serait-ce qu’une amélioration du record de l’année précédente assez significative (au moins deux victoires) était déjà une très bonne chose.

 

La saison

 

@NY Jets 14-19, Houston 14-30, @New England 9-16, Miami 14-38, San Diego 28-31, Arizona 13-24, @Cleveland 13-23, @Seattle 24-30, Denver 17-41, @San Diego 6-13, Kansas City 24-20, @Saint-Louis 0-52, San Francisco 24-13, @Kansas City 13-31, Buffalo 26-24, @Denver 14-47.

Record cumulé projeté (avec les records de 2013) : 148-108 (0.578, 1e).
Record cumulé réel (avec les records de 2014) : 146-110 (0.570, 1e).
Écart entre les deux records : -0.008 (20e).

Parfois, on a exactement ce qu’on s’attendait à avoir. C’est le cas d’Oakland, qui a bel et bien eu le pire calendrier de la saison.

 

La réalité

 

Bon, OK, on repassera pour l’amélioration du record de l’année dernière, puisque la franchise a perdu un match de plus. C’est la 12e saison consécutive de l’équipe avec un record négatif, et même si on a vu une équipe plus soudée sous Tony Sparano que Dennis Allen, on ne peut s’empêcher de lister les problèmes : dépense en Free Agency et augmentation de l’âge de l’équipe sans grand retour sur investissement, ainsi qu’une profondeur de banc insuffisante quand les blessés se sont accumulés. C’est toujours le même film qui passe comme dirait l’autre… même si, ici ou là, la jeunesse a pris le pouvoir.

A l’instar de ce que j’ai fait avec Blake Bortles, je vais faire pareil pour Derek Carr. On va regarder un peu ce qu’il avait autour de lui avant de détailler sa performance. Commençons donc par la ligne offensive, qui a mal démarré l’année avec le fiasco Rodger Saffold, signé puis renvoyé à Saint-Louis à cause d’une blessure. Les Raiders ont fini par prendre l’ancien des Buccs Donald Penn pour être leur Left Tackle, et si la solution a été un peu à l’arrache, le joueur a parfaitement assuré sa tâche : il n’a lâché que 4 sacks (parmi 35 pressions), ce qui n’est pas mal pour quelqu’un arrivé à la hâte. Il a même réussi à un TD en réception contre les 49ers (photo) ce qui est ironique car il avait déjà marqué contre eux en 2010 (avec Tampa à l’époque). A côté de lui, le rookie Guard Gabe Jackson a été adéquat, comme le Centre Stefen Wisniewski, même si chacun à sa spécialité (mais ils n’ont pas lâché plus de 20 pressions dont 1 sack). Par contre à droite ça a été beaucoup plus compliqué : le Free Agent Austin Howard a été un problème toute la saison en Right Guard, et la combinaison Menelik Watson/Khalif Barnes n’a pas réussi à s’élever au même niveau que ce soit au sol ou en protection de passe (plus de 50 pressions à eux deux).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Donald+Penn+San+Francisco+49ers+v+Oakland+Sr6ewztqiLCl.jpgComme toujours, ces modifications dans la ligne offensive se sont répercutées dans le jeu au sol. Néanmoins ce serait trop facile de s’arrêter là, parce qu’honnêtement entre le fait de garder Darren McFadden à la place de Rashad Jennings, et signer Maurice Jones-Drew qui est très sympathique mais pas loin d’être cramé, il y a de quoi se poser des questions sur les décisions du staff. McFadden a été inefficace à 3.4 yards par course et 2 TDs, alors que MJD a été un fantôme à 2.2 yards par course. Heureusement pour Oakland, un espoir est apparu dans le dernier quart de la saison avec Latavius Murray, qui a été un des artisans de la première victoire de la saison contre Kansas City et qui a amassé des stats intéressantes avec 82 courses, 424 yards et 2 TDs (5.2 yards par course). Il faudra voir s’il pourra tenir le rythme sur une saison complète.

Du côté des receveurs, l’équipe n’a pas été gâtée avec un vétéran (James Jones), un receveur très prometteur blessé très rapidement (Rod Streater) et tout une bardée de jeunes. Jones a été un receveur solide avec 73 réceptions, 666 yards et 6 TD, permettant à Carr d’avoir un rating de 98.3 dans sa direction. Le Tight End Mychal Rivera a été très précieux pour le QB avec 58 réceptions pour 534 yards et 4 TDs, alors qu‘Andre Holmes, Brice Butler et Kenbrell Thompkins ont joué le rôle de receveurs plus dangereux (13+ yards par réception). Je pense que la présence de Jones ne peut que faire du bien (tant qu’il ne fumble pas deux fois sur la même action), mais ce corps de receveurs a besoin d’un Streater sur ses jambes pour vraiment avoir plus de choix.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Derek+Carr+Buffalo+Bills+Oakland+Raiders+Puw5-o5OJcrl.jpgEt donc nous en arrivons au seul rookie QB qui a fait la saison complète de bout en bout : Derek Carr. En effet, Matt Schaub s’est blessé en présaison, réglant de suite la question; le résumé de l’ancien QB de Houston en 2014 sera donc cette feinte de Field Goal transformée en passe foireuse interceptée. Mais revenons à Carr : 58.1%, 3270 yards, 5.5 yards par passe tentée, 21 TDs, 12 INTs, 24 sacks et 76.6 de QB rating. J’attire votre attention sur le fait que Carr a réussi 3270 yards avec 5.5 yards par passe TENTEE (pire moyenne des titulaires); il a lancé 600 passes dans la saison, 7e total dans la ligue – le genre de choses qui arrivent quand le jeu au sol n’avance pas. La moyenne très basse est due probablement au schéma mis en place : des screens, des slants, des lancers rapides qui utilisent son geste laser. Peu de lancers longs pour protéger le rookie et également parce qu’avec Streater out, les Raiders n’avaient plus de menace longue distance sûre. D’ailleurs le manque d’un vrai #1 est la pire chose pour lui et son taux de complétion inférieur à 60%. Comme tout rookie, il a encore du mal dans la lecture de la défense et se fixe trop sur son receveur, mais il a démontré qu’il pouvait vraiment faire de bonnes choses; il va maintenant falloir offrir du talent autour de lui et lui lâcher un peu la bride.

Avec tous ces éléments, pas surprenant que l’attaque soit à 15.8 points (31e) et 282.2 yards (32e) dont 77.5 au sol (32e). Ils ont eu 71 drives 3&out (trois petites actions et un punt) et ils ont punté 107 fois, pires totaux de la saison. Et surtout, le bât qui blesse dans une équipe qui lutte autant : ils sont derniers en turnover ratio avec -15, ce qui veut dire qu’ils ont perdu 15 ballons de plus qu’ils n’en ont volés à leurs adversaires. En effet, les Raiders ont commis 16 INTs et 13 fumbles perdus (29), et de l’autre côté ils n’ont réussi que 9 INTs et 5 fumbles récupérés (14).

C’est là qu’on attaque la défense, une unité qui a connu des hauts et des bas et qui s’est améliorée au fur et à mesure de la saison, mais qui a souffert de mauvais ajouts et de blessures. Pour les mauvais ajouts, pas besoin d’aller plus loin qu’un chiffre : 22 sacks, le pire total de l’histoire de la franchise. C’est le genre de statistiques que les Raiders pensaient booster avec l’apport sur la Defensive Line de Justin Tuck et LaMarr Woodley, mais c’est le Defensive Tackle Antonio Smith qui se retrouve à être le plus efficace dans le pass-rush. Woodley a été un four complet sans sack avant de finir sur IR, et Tuck n’a joué qu’environ 66% des snaps au lieu d’être une force permanente; 35 pressions dont 5 sacks ça reste peu pour un joueur comme lui, même s’il a fait sa part du travail au sol. D’ailleurs, la DL dans l’ensemble a su jouer de mieux en mieux contre la course au fur et à mesure de la saison avec l’aide de Pat Sims, C.J. Wilson et du rookie Justin Ellis.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Khalil+Mack+Oakland+Raiders+v+Seattle+Seahawks+s4_gM4OVjAml.jpgDerrière la DL, on a un duo d’Outside Linebackers qui a tenu la route cette saison : le rookie Khalil Mack et Sio Moore sont deux jeunes solides autour desquels on peut bâtir une défense pour plusieurs années. Mack est un voire deux crans au-dessus de Moore avec le talent pour être une star de la ligue, mais le duo est d’un très bon niveau. Les deux sont présents dans le jeu au sol (12% de run stops pour Moore, 10.2% pour Mack et 1 fumble forcé chacun) et savent également venir mettre la pression sur le QB adverse (18 pressions dont 3 sacks en 62 rushs pour Moore, 52 pressions dont 4 sacks en 439 rushs pour Mack). C’est d’ailleurs assez amusant car on pensait que Mack serait surtout visible dans le pass-rush, mais il a été bien plus efficace au sol. Comme souvent chez les jeunes, ils doivent encore bosser les plaquages (17 ratés pour Moore, 11 pour Mack) et Moore doit vraiment faire attention en couverture (80% de passes autorisées et 4 TDs), mais en tout cas le duo est vraiment intéressant pour le futur. On ne peut pas en dire autant malheureusement du poste de Middle Linebacker, où Nick Roach, qui n’est déjà pas dominateur, s’est rapidement blessé pour laisser la place à Miles Burris. Malgré 110 plaquages, il a lutté au sol pour réussir des actions positives et il a encaissé 5 TDs en couverture, étant régulièrement hors de position. Il faut dire que l’unité a été touchée par les blessures : quand vous vous retrouvez à faire jouer Bojay Filimoeatu, vous n’êtes pas bien.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Charles+Woodson+Buffalo+Bills+Oakland+Raiders+-H5wpTLq3pXl.jpgPar contre, un groupe qui a surpris par sa relative qualité malgré les blessures, c’est bien celui des arrières. Chapeautée par l’immortel Safety Charles Woodson, qui arrive encore à être le meilleur plaqueur (112) et intercepteur (4) de l’équipe à 38 ans, l’unité a connu des moments difficiles avec la mise sur IR des Cornerbacks titulaires Carlos Rogers et Tarell Brown, mais elle n’a pas complètement sombré : même si D.J. Hayden a clairement mal supporté de se retrouver CB#1 (6 TDs, 1 INT et 6 passes défendues), le rookie de 7e tour T.J. Carrie a pris la relève avec un certain succès avec seulement 1 TD encaissé et 1 INT (sans compter son apport sur équipes spéciales). Avant leurs blessures, Rogers a quand même été plus décevant que Brown avec presque 85% de passes autorisées et aucune INT. Une autre absence majeure a été celle du Safety Tyvon Branch pour la seconde année consécutive, mais Brandian Ross a fait du bon travail à sa place avec aucun TD encaissé et 2 INT. Il a même dû faire quelques piges en slot Cornerback avec les blessures, mais c’est moins sa tasse de thé. Dans l’ensemble, alors qu’on s’attendait à ce que le groupe coule totalement, il a su relativement maintenir la tête hors de l’eau.

La défense a montré de l’amélioration au fur et à mesure de la saison, de manière un peu plus consistante que l’attaque, mais au final ils ont quand même pris 452 points (pire défense NFL). Ils ont un besoin impératif de rajeunir l’effectif sans le priver de talent, car les Penn, McFadden, MJD, Tuck, Woodley, Smith et Woodson ne vont pas continuer indéfiniment ou sont déjà cuits complets. On se dirige vers un nouveau malaxage dans l’offseason qui arrive.

 

Les besoins

 

Un vrai receveur #1 capable de gagner les un-contre-un et un vrai pass-rusher sont les priorités. En étant #4 de la draft, ils devraient pouvoir trouver leur bonheur. Un OL potable pour jouer à droite ne serait pas du luxe non plus.

 

Le futur

 

Domicile : Denver, Kansas City, San Diego, Baltimore, Cincinnati, NY Jets, Green Bay, Minnesota.
Extérieur : Denver, Kansas City, San Diego, Cleveland, Pittsburgh, Tennessee, Chicago, Detroit.
Record cumulé en 2014 : 139-116-1 (0.545, 7e).

A peine la NFC West derrière que voilà les deux divisions North qui arrivent. Certes l’AFC West est devenue un peu moins forte, mais merci pour le programme : Oakland a encore un des pires calendriers.